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4. CONCLUSIONS & RECOMMENDATIONS DES GROUPES DE TRAVAIL (SESSIONS PARALELLES)

4.1 Les ressources forestières

Introduction

Pour appréhender, de manière spécifique, les conditions de collecte et d'analyse des données forestières, les participants des différents pays ont été invités à rejoindre des sessions parallèles de travail. En conséquence, un groupe a été constitué pour aborder le sujet relatif aux ressources forestières, auquel s'est ajoutée la problématique des «arbres hors forêt». Dans ce cadre, les discussions ont été présidées par Monsieur Kimse Ouedraogo (Burkina Faso) et avec Monsieur Amadou Maiga (Consultant) comme rapporteur.

En introduction au thème des ressources forestières, Monsieur So Patrick (FAO) a fait un exposé sur le programme du Département des forêts de la FAO intitulé: "Evaluation mondiale des ressources forestières, FRA 2000". Ainsi la méthodologie mise en _uvre a été expliquée en mettant l'accent sur:

_ la définition des sujets à analyser,

_ le processus de collecte de données ainsi que l'importance des rapports nationaux et leur évaluation,

_ le système d'information sur les ressources forestières: FORIS,

_ la dissémination des résultats de FRA 2000.

Puis les débats se sont ouverts pour prendre la mesure des réalités concernant les informations traitant des forêts naturelles (superficie, volume) et plantations.

Les forêts naturelles

Des différentes interventions, il est alors ressorti que les superficies forestières s'avèrent un élément essentiel et que les statistiques doivent s'attacher à suivre celles-ci en fonction: des zones écologiques, du découpage administratif, et de l'évolution du couvert (coefficient de dégradation).

Puis, sur la question des volumes forestiers, il a été souligné la nécessité de maîtriser la connaissance des paramètres suivants: le volume sur pied, le volume de bois mort, le volume de bois énergie, l'accroissement annuel, et l'évolution de la régénération.

Toutefois, les intervenants n'ont pas manqué de faire part des lourds contraintes actuelles: peu d'informations fiables, difficultés d'ajustement et de cadrage des informations existantes, vieillesse des sources d'information, et changements importants du personnel technique.

Le groupe a, par ailleurs, mis en exergue quelques points forts qui pourraient être considérés comme des recommandations, à savoir:

_ la nécessité au niveau des pays d'établir des inventaires selon les moyens nationaux disponibles,

_ la nécessité d'une planification en matière d'inventaire,

_ la nécessité d'un échange d'expérience au niveau des pays.

Les plantations

Sur ce point particulier, nombre de pays estiment qu'ils ont une organisation administrative territoriale et des capacités techniques à même de conduire des actions de plantation. Toutefois, la mise en _uvre de ces réalisations se heurte actuellement à un manque notoire de moyens financiers.

Mais d'autres contraintes pèsent, en particulier dans le suivi des travaux effectués, comme celle de la mesure des surfaces réellement reboisées et existantes ainsi que celle de l'usage et de la conversion des unités plantées (mètre linéaire - hectare). Par ailleurs, les efforts et les résultats, dans le domaine des plantations communautaires et villageoises, restent difficiles à appréhender et évaluer.

En outre, il a été discuté de l'appropriation des arbres plantés et le constat suivant a été fait:

_ la décentralisation a démarré dans la majorité des pays en statuant sur la propriété de l'Etat, des collectivités et des particuliers (les législations forestières ont généralement établi en conséquence trois types de domaines forestiers: celui de l'Etat, des collectivités et des particuliers);

_ des contrats de gestion d'accord parties ont été définis pour gérer l'exploitation de ces ressources plantées et prévenir dans la mesure du possible les conflits.

Les arbres hors forêts

Plus particulièrement en Afrique de l'Ouest, le potentiel ligneux ne limite surtout pas aux forêts et autres terres boisées et il est important de prendre en compte la réalité des «arbres hors forêt». Pour introduire ce sujet, un document de réflexion, préparé par le Service de la conservation, de la recherche et de l'enseignement forestiers/Département des forêts - FAO (voir «les arbres hors forêt: Vers une meilleure connaissance des ressources arborées sur les terres non-forestières) a été présenté.

Ainsi il s'est avéré important de rappeler la définition des «Arbres hors forêt» (rédigée par des experts forestiers réunis par la FAO cours de la réunion de Kotka III) et de la situer dans contexte des définitions déjà établis par le Département des forêts de la FAO.

Les participants ont indiqué leur intérêt d'une telle problématique et son importance. Des questions ont été soulevées sur la processus de suivi de telles ressources et la manière de valoriser des données à recueillir. Enfin, il a été remarqué que les documents de référence manquent encore et leur production est essentiel pour faciliter le travail de forestiers intéressés pour le sujet et voulant s'engager dans une démarche opérationnelle.

4.2 Les produits Bois (secteur formel)

Le groupe de travail a relevé les points suivants:

1. il y a une grande différente dans la collecte des données des participants des pays membres. Par conséquent il est important pour les pays membres d'étudier ce problème sérieusement;

2. les informations de base de la collecte des données fournies par la FAO sont suffisantes;

3. la nouvelle approche d'intégration adoptée par la FAO en collaboration avec UN, ECE, ITTO et Eurostat pour le reportage des données par les pays membres, est la bienvenue.

Les recommandations suivantes ont été faites:

1. la collecte des données par pays doit être institutionnalisée et effectuée régulièrement et non sur une base ad-hoc;

2. les pays membres doivent d'abord se concentrer plus sur la collecte des données de base par exemple les produits premiers et traités du bois. Ces données peuvent avoir un intérêt immédiat pour un aménagement durable des forêts;

3. l'industrie de bois est primordiale dans certains pays et par conséquent mérite une attention particulièrement dans l'effort fourni dans la collecte des données. Les agents forestiers doivent être formés dans la nomenclature des produits de bois utilisés par les départements de douane;

4. un effort doit être fait dans l'étude de conversion des facteurs dans les pays de la sous-région, en s'inspirant de l'exemple initié par certains pays comme le Mali, le Niger, et le Sénégal;

5. le prix initial demandé dans le secteur des produits de bois et en particulier dans la transformation du secteur de bois dans le but de stimuler l'utilisation maximale des ressources de bois.

4.3 Combustibles d'origine ligneuse (secteur informel)

Le groupe de travail sur les statistiques des combustibles d'origine ligneuse, après une analyse détaillée et intensive sur les caractéristiques particulières à ces données dans les pays membres, a identifié quelques problèmes concernant leur collecte. A la suite, le groupe a fait les observations et établi des recommandations qui sont essentielles pour leur collecte des données sur une base réelle et durable.

1. Par définition, les combustibles d'origine ligneuse sont essentiellement constitués de bois de chauffage, du charbon et d'autres formes d'énergie dérivées du bois;

2. l'énergie d'origine ligneuse constitue une très importante source d'énergie pour la consommation dans la plupart des pays de l'Afrique sub-saharienne;

3. les statistiques sur les combustibles d'origine ligneuse sont ainsi très importantes et essentielles dans l'estimation de la consommation d'énergie; ces statistiques peuvent être un indice de développement, elles peuvent évaluer les taux de déforestation et aider à la formulation appropriée de l'énergie et les politiques forestières dans un pays;

4. il a été reconnu que d'autres sources alternatives d'énergie existent et complètent les combustibles d'origine ligneuse. Ils comprennent les résidus agricoles, le fossile d'énergie, l'énergie solaire, la biogaz, et l'électricité.

Le groupe a aussi observé les problèmes suivants associés à la collecte des statistiques des combustibles d'origine ligneuse dans les pays membres:

1. pas de méthodes standards pour la collecte des données de base des combustibles d'origine ligneuse;

2. pas de conformité dans les unités de mesures; 

3. les taxes relatives aux données de base des combustibles d'origine ligneuse ne sont pas fiables et sont largement incomplètes;

4. dans les pays fortement peuplés, la collecte des statistiques des combustibles d'origine ligneuse pose d'autres difficultés en matière de la portée, des fonds, du temps et du personnel;

5. la consommation et la production des combustibles d'origine ligneuse varient entre le milieu urbain et le milieu rural aussi bien que dans les zones écologiques et climatiques. Elles sont autant utilisés dans les ménages que dans le secteur industriel;

6. le bois de chauffage et le charbon de bois peuvent être obtenus dans la forêt, les plantations aussi bien que dans la perte de bois tels que les résidus de bois industriel et de l'exploitation forestière.

Le groupe de travail fait les recommandations suivantes:

1. Vue le niveau et l'utilité des statistiques sur les combustibles d'origine ligneuse, il est fortement conseillé aux pays membres à qui l'on demande aussi de mettre en place un cadre institutionnel approprié ainsi qu'une infrastructure adéquate pour leur collecte;

2. pour répondre aux besoins immédiats d'information sur les statistiques des combustibles d'origine ligneuse, les départements des forêts de chaque pays sont encouragés à établir des liens avec les départements en charge des énergies, de même qu'identifier les paramètres importants qui peuvent faciliter l'estimation et le développement des combustibles d'origine ligneuse;

3. les études sur les combustibles d'origine ligneuse doivent être menées tous les cinq à dix ans avec des revues périodiques entre chaque étude;

4. la coopération entre l'Administration Forestière et les autres institutions impliquées dans la gestion des données statistiques telles que le Ministère des Mines et de l'Energie, la Direction des Statistiques, la Douane et le Ministère des Finances, etc. doit être établie ou renforcée et soutenue;

5. les études actuelles sur les combustibles d'origine ligneuse doivent être stratifiées en fonction des variations observées et prises en considération à l'aide d'échantillonnage. La collecte des données de base doit considérer l'utilisation domestique et le secteur industriel;

6. il a le besoin de standardiser la méthodologie de la collecte des données de base de bois d'énergie et la F.A.O peut contribuer à faciliter cela;

7. les pays membres ont besoin d'être supportés en terme de capacité de développement, la motivation professionnelle ou personnelle, les infrastructures adéquates pour la collecte des données nécessitent une communication moderne et des informations technologiques;

8. la collecte des données du bois de chauffage doit comprendre: la production, la consommation, le commerce, les prix et les statistiques des revenus. Ces données sont essentielles pour une estimation de sa contribution au Revenu National;

9. les différentes étapes du processus de la filière des combustibles d'origine ligneuse comprennent les aspects de la production, du commerce et du transport; celles-ci doivent être officialisées et institutionnalisées de manière appropriée ou convenable. Ceci améliorerait la collecte des données, et garantirait leur fiabilité.

4.4 Les produits forestiers non-ligneux

Le rôle et l'importance des produits forestiers non-ligneux (PFNL) ne peuvent être occultés lorsqu'il s'agit de comprendre et analyser le secteur forestier. Ainsi une session volontaire en soiré a été planifiée pour aborder, avec les participants, ce sujet des PFNL.

S'il est indéniable que les PFNL occupent une place essentielle dans la vie des populations locales, il faut constater que les informations restent à organiser pour donner une compréhension des enjeux socio-économiques de telles ressources. Certes, il est possible d'avoir un suivi relativement clair pour des produits qui ont une vocation au marché d'exportation. Par ailleurs, il apparait généralement que les statistiques sont trop souvent éparses.

Il a donc été intéressant de présenter l'effort conduit par les spécialistes du Département des forêts de la FAO pour développer une organisation uniformisée de classification et de hiérarchisation des PFNL, ceci afin de faciliter le regroupement des données.

Ainsi, il a été, en particulier, discuté des paramètres utilisés et de leur catégories, présentées ci-dessous:

_ Importance: important au niveau national; important au niveau local; et important mais pas documenté.

_ Système de production: forêt naturelles et autres terres boisées; plantations; et autres.

_ Source: sauvage; et cultivé.

_ Utilisation: nationale; et internationale.

Sur ce point, plusieurs intervenants pensent que les catégories Importance et Utilisation sont redondantes et qu'il est possible de simplifier la classification en les recombinant.

Plus généralement, il a été souligné la nécessité de soutenir l'établissement de capacités nationales pour établir des bases de données opérationnelles et durables. Dans ce cadre, l'élaboration de directives techniques et pratiques pour la collecte et la compilation de données est un besoin qui a été fortement exprimée; ils sont nombreux à souhaiter que de tels document soient réalisés et largement mis à la disposition des services concernés.

4.5 Les informations technologiques

Le groupe de travail (Secteur Bois) reconnaît l'importance de l'information technologique et a fait des recommandations suivantes:

1. Les Gouvernements des pays membres doivent mettre en place des points focaux clairement identifiés pour la collecte des données avec des moyens modernes de communication, comme le téléphone, le fax, le courrier électronique, l'ordinateur et les photocopieuses;

2. avec de tels moyens, la formation et l'établissement de capacités nationales sont nécessaires pour l'utilisation des équipements, des statistiques de base, de leur traitement et de leur dissémination;

3. ceux qui sont formés ont besoin d'être motivés par des encouragements, une reconnaissance et un soutien logistique pour appuyer leurs engagements.

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