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ANNEXE VIII: RAPPORT NATIONAL SUR LE SECTEUR FORESTIER (Cont.)

GUINEE-BISSAU

par

Marcelino Biai

RENSEIGNEMENTS GENERAUX

Généralités

La République de Guinée-Bissau, située sur la côte occidentale d'Afrique, couvre une superficie de 36 125 km². Le relief est très peu accentué (moins de 300 mètres à l'extrême Sud-Est du pays).

Le climat est caractérisé par l'alternance d'une saison pluvieuse de mai-juin à octobre-novembre et d'une longue saison sèche de 5 à 7 mois, de plus en plus marquée en direction du Nord-Est. Les précipitations diminuent selon cette même direction avec environ 2 600 mm au Sud-Ouest (Catio) et moins de 1 200 mm à l'extrême Nord-Est (Pirada). Les températures moyennes sont élevées (26°C) et les amplitudes thermiques sont faibles. L'hygrométrie reste constamment assez forte en raison de l'influence maritime.

Economie et réforme politique

L'économie de la Guinée-Bissau est caractérisée par un secteur rural largement autarcique. En 1989, le secteur primaire (agriculture, forêt, pêche) fournissait 47% du Produit Intérieur Brut, évalué à environ US$169 millions. Ce secteur primaire assure 85% des emplois et 90% en valeur des exportations. Mais ces statistiques ne prennent pas en compte l'économie de subsistance, qui concerne 9 000 petites exploitations qui produisent la plus grande partie des cultures vivrières et une partie des produits d'exportation (Banque Mondiale, non daté).

L'analyse du PIB par activité économique pour l'année 1988 montre mieux la contribution du secteur forestier à l'économie. La forêt et les industries du bois interviennent pour plus de 8 millions de US$ de la valeur ajoutée, c'est-à-dire 5,6% du PIB. Deux autres secteurs étroitement liés à la forêt, la chasse et la pêche traditionnelle (qui a lieu principalement dans les secteurs et les zones côtières, dont la productivité biologique dépend directement des mangroves et des bassins versants), contribuent à 3,5% du PIB. L'agriculture traditionnelle domine l'économie avec 27% de la valeur ajoutée, suivie par le commerce avec 24%, la forêt et le bois arrivent en cinquième position après l'agriculture, le commerce, l'élevage et la construction.

Une part très importante de la production économique du secteur forestier est fournie par le bois énergie et le charbon de bois. En effet, ces deux productions constituent 80,6% en valeur de la production forestière (64% si on tient compte de l'industrie de seconde transformation du bois). Les autres activités importantes du secteur forestier sont:

La récolte de matières végétales diverses (principalement de la paille pour couvrir les toits des maisons) pour une valeur de US$480 000;

Les «rachas de cibe» (matériaux de construction constitués par des poutres obtenues à partir du stipe du palmier Borassus aethiopium) pour une valeur de US$740 000;

La chasse (principalement pour l'autoconsommation) avec une valeur estimée à US$640 000.

La production nationale a été longtemps paralysée par une économie centralisée et des populations rurales vivant en autarcie. En effet, production, répartition et consommation des richesses étaient jusqu'à récemment concentrées au profit de l'appareil étatique.

Situation sociale

Le recensement national de 1979 estimait la population à près de 768 000 habitants. Le recensement national de l'agriculture de 1988-1989 l'évalue à 950 000 habitants. La Guinée-Bissau est un pays essentiellement rural. Le groupement en «tabancas» demeure le système d'établissement traditionnel dans les campagnes. En pourcentage de la population totale, la population rurale est passée de 90% en 1960 à environ 79% en 1989, ce qui traduit l'attrait pour les centres urbains. Bissau, en particulier, connaît actuellement une véritable «explosion démographique» (certaines sources récentes évaluent sa population à près de 250 000 habitants).

La Banque Mondiale (1990) estime le taux de croissance démographique à environ 2,1% par an entre 1980-1987, ce qui est l'un des plus faibles de l'Afrique. La population estimée en 1990 à 1 024 000 habitants sera de 1 602 000 en l'an 2010.

Il existe environ 17 groupes ethniques. Les quatre principales ethnies sont les Balantes et les Mandjaaks sur la côte, les Mandingues et Fulas à l'intérieur du pays et elles représentent plus de 75% de la population.

RESSOURCES FORESTIERES NATURELLES

Le pays dispose de ressources forestières considérables avec près de deux millions d'hectares de surfaces forestières et des réserves de bois estimées à 48,3 millions de m3 (ATLANTA CONSULT, 1985).

Ces ressources sont théoriquement suffisantes pour couvrir la consommation nationale, estimée à près 1,2 millions de m3, comprenant le bois d'_uvre, le bois de service et le bois énergie. Le bois énergie inclut le bois de chauffe (de l'ordre de 650 000 tonnes par an pour la consommation intérieure) et le charbon de bois (137 000 tonnes par an de charbon de bois employé pour la consommation intérieure).

Il faut rajouter à la consommation nationale les exportations officielles ainsi que les exportations clandestines (notamment pour le charbon bois); ceci correspond à une consommation totale de l'ordre de 2,1 millions de m3 par an (en 1992).

De ce fait, les ressources forestières sont actuellement en forte dégradation, enregistrant une baisse des réserves de l'ordre de 625 000 m3 par an. Cette dégradation se traduit notamment par des réductions des surfaces forestières:

baisse de 30% des surfaces de forêt sub-humide dense de Tombali;

baisse de 57% des surfaces de forêt de savane Bafata, Oio et Gabu;

réduction de 19% des surfaces de forêt de mangrove.

On observe une dépréciation qualitative du patrimoine forestier avec la disparition des formations denses au profit de forêts dégradées et de savanes. Par ailleurs, les productions forestières autres que le bois diminuent. Les raisons de cette dégradation sont les suivantes:

défrichements forestiers au profit des cultures;

feux de brousse très fréquents en Guinée-Bissau;

production clandestine de charbon pour l'exportation vers Sénégal, voire la Guinée Conakry;

exploitation commerciale des forêts entraînant la surexploitation des espèces les plus appréciées (Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus, etc.). Il faut également ajouter le manque de rigueur dans l'application du code forestier;

culture sur brûlis, entraînant par ailleurs des problèmes de dégradation de la fertilité des sols.

Les actions entreprises pour lutter contre la dégradation ne sont pas suffisantes. En effet, les actions de reboisement sont absentes ou inefficaces en raison de la non-application dans le secteur publique et le secteur privé des obligations de reboisement compensatrices de l'exploitation forestière. L'action des gardes forestiers est limitée en la matière et les villageois ne sont pas encore suffisamment appuyés dans le développement de la foresterie communautaire participative dans le cadre de la gestion des terroirs villageois.

Ressources forestières

Propriété des terres/utilisation des terres

La situation foncière semble proche de celle qui existe dans beaucoup de pays d'Afrique de l'Ouest où on observe la coexistence ou plutôt la superposition de fait de deux types fonciers contradictoires (Bruce et Tanner, 1992-93):

un régime foncier (traditionnel ou coutumier), où il n'existe donc pas de droit exclusif, même absolu sur la terre, mais seulement des droits partiels, relatifs et temporaires;

un régime foncier «légal» ou «moderne», établi par voie réglementaire ou législative depuis la période coloniale, qui vise à instituer une propriété privée.

La différence fondamentale qui caractérise la situation foncière en Guinée-Bissau réside dans l'importance considérable de l'emprise spatiale des concessions foncières régies par le régime de propriété foncière légal. Les concessions rurales représentent en effet dans beaucoup de pays de l'Afrique de l'Ouest un cas très exceptionnel, contrairement à ce qui existe en Guinée-Bissau.

Les concessions de terre, effectuées par l'administration à des privés depuis le début du siècle, correspondent à 1,6 millions d'hectares, soit 45% de la surface totale du pays. De nos jours, plusieurs éléments se conjuguent pour augmenter la pression foncière, notamment sur les terres de plateau et les forêts:

la stérilisation des terres de «bohanlas» par acidification et salinisation;

la croissance démographique;

le développement des cultures de rente;

l'extension des surfaces cultivées grâce à la culture attelée;

les attributions de concessions foncières et l'installation de nouveaux ponteiros;

l'extension des surfaces cultivées en riz pluvial et/ou en anacardiers.

Le problème des ponteiros, surtout depuis 1986, devient très préoccupant car la législation foncière actuelle n'offre aucun cadre juridique opérationnel aux droits fonciers traditionnels et ne permet pas la transition des tenures traditionnelles vers le système de propriété foncière. La loi ne reconnaît pas l'appropriation collective des terres (mais seulement par une personne physique ou morale reconnue). Ce système exclut donc de facto les communautés rurales.

Les deux tiers des concessions obtenues entre 1985 et 1990 ont des superficies de 50 à 500 hectares. La surface moyenne par concession est passée de 24 hectares avant 1975 à 245 hectares en 1986 et 419 hectares en 1990, ce qui confirme le développement rapide actuel de la course au foncier, souvent à des fins spéculatives.

Ressources forestières plantées

Depuis les années 50, quelques essais de plantation de ligneux ont été effectués notamment sous l'impulsion d'Amilcar Cabral. Des parcelles de différentes espèces ont été installées dans de rares sites entre 1950 et 1975, notamment à Bissau dans le quartier des anciens Ministères.

Des plantations d'alignement ou autour des places des villes et villages ont été réalisées par l'administration, par exemple à Gambiel, Bula et Embunhe.

Les parcelles les plus importantes sont celles datant de 1976 et de 1977 situées à Embunhee, respectivement sur 45 et 78 hectares (Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus, Swietenia macrophylla, Tecona grandis et Pinus caribaea).

Il existe également un aménagement d'un site de villégiature à Varela, à base de Casuarina en bordure de mer, Eucalyptus et Melaleuca leucadendron (espèce qui a la particularité de supporter de longues périodes d'inondation).

Par ailleurs, les parcelles plantées par les exploitants forestiers, exigées dans le cahier des charges, n'ont abouti qu'à de très médiocres résultats, faute de contrôle d'une part et de connaissances sylvicoles (aptitude, entretien) d'autre part. En effet, en accord avec l'article 4 du décret 4/82, les exploitants étaient tenus de planter 4 hectares pour chaque tranche de 100 m3 de bois d'_uvre exploités. Pourtant cet article n'a été appliqué qu'à partir de 1985, sans grand succès (Biai, 1992).

Plus récemment, certains projets (PRDI, PASP) ont introduit diverses espèces ou techniques. Le PRDI était initialement (1983) un projet de foresterie communautaire. Il s'est progressivement transformé car les plantations de type «bois de village» ne convenaient pas aux populations. Ainsi, depuis 1986, des plantations intercalaires à base de Leucaena Leucocephala sepium, Calliandra colothyrsus, Acacia albida, sont proposées. Les hais vives de Jatropha curcas ou de Oringa oleifera sont également de plus en plus fréquentes dans la région I.

Autour de Bafata, le PASP a introduit quelques espèces: Albizia lebbek, Gliricidia, Leucaena, etc. Il semblerait que la population locale dédaigne les espèces locales utiles (par exemple Acacia albida au profit des espèces introduites).

Le projet Famandinga (petit élevage et arboriculture) a basé son action sur diverses espèces, notamment Gliricidia sepium, L. leucocophala, A. albida. Des banques fourragères sont expérimentées.

Le mois de juillet est le mois de l'arbre en Guinée-Bissau. Cependant, une lacune importante freine cette initiative: l'absence d'un centre national de semences, pourvoyeur de graines de bonne qualité, en quantité suffisante et dans les délais voulus.

Autres produits du secteur forestier et leurs rôles

Dans son rapport de 1986, Bianchi estimait les prélèvements de bois énergie à environ 900 000 m3. Il chiffrait également l'énergie totale consommée dans le pays à 90% d'origine forestière, avec 85% sous forme de bois de feu et 5% sous forme de charbon de bois. Les statistiques officielles font état, pour la campagne 1989/1990, de 1 650 tonnes de charbon de bois.

Il n'y a aucune statistique concernant le prélèvement réel de bois énergie (bois de feu), seule une partie du bois carbonisé faisant l'objet de transactions commerciales est recensée.

L'étude «Stratégie Energie Domestique», financée par la Banque Mondiale et finalisée en 1992, permet de tirer quelques observations intéressantes (cette étude ne s'est pas intéressée au Sud qui ne participe pas à l'alimentation en bois-énergie des grandes villes):

L'autoconsommation paysanne de bois-énergie (en l'occurrence le bois de feu provenant très largement du terroir villageois sous forme presque exclusive de bois mort) est la caractéristique dominante pour les 700 à 750 000 ruraux.

L'exploitation commerciale du bois-énergie (charbon de bois et bois de feu) à destination des principales villes, concerne 200 à 250 000 citadins (Bissau, Gabu, Bafata).

Ces 2 formes d'exploitation de bois-énergie ne peuvent pas être considérées comme la cause unique et principale de dégradation forestière, sauf exceptionnellement en quelques lieux (principalement le long des axes routiers) où du bois vert est coupé (forêt mise en coupe rase).

Le bois à carboniser provient encore très largement du terroir (qui s'étend très rapidement avec les nouvelles défriches et la culture attelée) et 21% proviennent des forêts et des brousses.

La croissance de la production charbonnière commerciale est le lot des ¾ des villages. Les villages marginaux (peu accessibles ou sans ressources ligneuses), quant à eux, ont une production charbonnière qui stagne.

L'enquête a montré que 73,3% des charbonnières proviennent des villages voisins, 20% de Bissau (pour des commerçants de la capitale) et 6,7% de Guinée Conakry.

La professionnalisation avancée de la production charbonnière est prouvée indirectement par le fait qu'un village sur cinq approvisionne des transports lourds par camions.

L'intrusion de charbonniers étrangers, dûment munis des autorisations administratives nécessaires, peut faire craindre des conflits ou une concurrence entre charbonniers des communautés rurales locales et les charbonniers étrangers. Ces derniers considèrent les réserves ligneuses du pays comme «en accès libre».

Le bois est le combustible principal dans 98% des ménages en milieu rural et l'absence d'utilisation des résidus agricoles ou autres dans un but énergétique prouve qu'il n'y a pas de pénurie de bois. La cuisine et l'eau chaude pour la toilette quotidienne d'une part, l'éclairage et l'artisanat d'autre part, sont les postes essentiels de la consommation énergétique des ménages ruraux.

Le bois sert à cuisiner 2 à 3 repas chauds par jour pour 98-99% de la population. La quasi-totalité des ménages possède pour la cuisine un des foyers «trois pierres». La consommation de bois pour la cuisine et la toilette est de l'ordre de 1,7 kg/personne/jour (ce qui semble normal en zone de climat guinéen). La zone Sud, mieux arrosée, a une consommation plus forte (1,95 kg/personne/jour). Le gasoil, puis le bois de feu et le pétrole sont les 3 principaux combustibles en ce qui concerne l'éclairage (en moyenne, plus de 3 heures par jour).

Les activités artisanales, pratiquées essentiellement en saison des pluies, constituent le troisième poste de la consommation énergétique des ménages ruraux. Deux activités dominent toutes les autres: la fabrication de l'huile de palme et de savon.

La corvée de bois est réalisée par les femmes. La distance de la collecte, réalisée quotidiennement ou tous les 2 à 3 jours, est de moins de 2 km dans près de 70% des cas.

Il s'agit de bois mort, de petit ou de moyen diamètre, le bois vert est présent partiellement dans 16% des cas et une sélection des meilleures espèces est opérée. La situation semble se dégrader car 90% des femmes signalent que la récolte est plus difficile qu'avant.

Plus de 43 tonnes de charbon de bois pénètrent chaque jour dans la capitale, soit de 15 900 à 16 000 tonnes par an. Le charbon de bois est donc le combustible principal.

Si l'on tient compte d'un rendement moyen à la carbonisation de 17 à 20%, 16 000 tonnes de charbon de bois nécessitent la récolte de 80 000 à 95 000 tonnes de bois par an, sans tenir compte des incidents de carbonisation (défaut de surveillance entraînant la mise à feu des meules de carbonisation). En conclusion, la récolte annuelle de bois correspondante est certainement supérieure à 100 000 tonnes.

Le transport du charbon se fait principalement par les camions (74%) et les camionnettes bâchées (16%). Il provient de différentes zones:

La zone située à moins de 40 km de Bissau (moins de 8%);

La couronne comprise entre 41 et 60 km (près de 20%);

60% proviennent d'un rayon de 61 à 100 km;

13% sont issus des régions distantes de 101 à 150 km.

Au total, près de 73% proviennent de régions éloignées, ce qui démontre la très nette professionnalisation de cette filière. Ceci est également validé par le fait que plus de 65% des quantités entrant à Bissau sont chargés sur le lieu de coupe et de carbonisation.

TOURISME

Plusieurs sites touristiques sont à l'étude ou en voie de réalisation: îles Bijagos, Centre de M. G. BRANDAO à Cussilinta sur Rio Corubal et le Centre de M. C. Barbosa à Capé. Ces activités sont encore trop récentes en Guinée-Bissau pour en estimer l'impact positif et/ou négatif, mais l'apport en devises risque de ne pas être négligeable.

Des études très poussées ont été menées ces dernières années, notamment par l'UICN5, et ont aboutit à des propositions synthétisées dans le document «Areas Protegidas (Parques) uma funcao ecologica e economica» (UICN, 1991). Celles-ci consistent à mettre sous protection, en tant que Parcs Nationaux, les aires naturelles suivantes:

les mangroves du Rio Cacheu (540 km²);

les îles de Orango de l'archipel des Bijagos (680 km²);

les lagunes de Cufada (990 km²);

les massifs forestiers de Cantanhes (650 km²);

les forêts claires de Dulombi (10 770 km²) où l'on trouve la plus grande diversité de vertébrés.

Ces superficies, représentant 12% du territoire national, intègrent à peine 3% d'îlots-refuges totalement protégés. Sur ces territoires, vit une population qui représente (d'après les statistiques du recensement de 1979) 20 000 habitants pour l'ensemble des Parcs et seulement 3 000 dans les zones intégralement protégées.

DIVERSITE BIOLOGIQUE

La Guinée-Bissau, de part sa situation géographique au carrefour d'influences climatiques et surtout de part sa topographie qui ménage de vastes plans d'eau douce ou saumâtre (vasières et mangroves très étendues), possède de nombreux biotopes notamment pour les oiseaux migrateurs. Ces biotopes sont particulièrement fragiles.

Les autorités forestières de Guinée-Bissau sont depuis longtemps sensibilisées à la préservation des ressources naturelles. Plusieurs documents ont été rédigés afin de promouvoir une stratégie nationale de conservation et de protection de l'environnement. Ceci s'est concrétisé par la tenue à Bubaque d'un atelier sur l'Environnement du 7 au 9 mai 1990. Cet atelier a recommandé la création du Conseil National de l'Environnement, mais également de veiller à l'application effective des différentes actions de protection, de gestion de l'environnement et des projets de développement. Il est donc particulièrement important que ce conseil puisse être opérationnel le plus tôt possible et que son secrétaire exécutif soit formé.

Les diverses études (UICN, CECI) ont montré que tous les milieux naturels (archipels, mangroves, forêts denses, forêts claires, savanes, marécages) sont soumis à une pression intense.

Sur le plan biologique, l'archipel des Bijagos jouit d'une grande productivité, ce qui s'explique principalement par sa localisation au point de contact de deux principaux courants marins côtiers et des estuaires du Rio Grande de Buba. Cet archipel est souvent considéré par les biologistes marins comme une des principales nurseries de la Côte Ouest-africaine pour de nombreuses espèces halieutiques commerciales. Un tiers de la surface des îles est couvert de mangroves. L'archipel est également un lieu de migration pour de nombreux oiseaux.

La bio-diversité floristique et faunique s'appauvrit constamment, notamment dans les forêts sèches. De nombreuses espèces botaniques, ligneuses ou non, ne trouvent plus les conditions optimales pour vivre, et les produits alimentaires, la pharmacopée traditionnelle, les autres produits traditionnels (ustensiles, vanneries, emballages) seront de plus en plus difficiles à trouver, sans que les substituts soient disponibles. La bio-diversité n'est pas la préoccupation majeure actuelle de la population de Guinée-Bissau.

Cette diversité biologique est importante au point de vue scientifique, mais représente également un atout économique considérable si elle est bien gérée (emplois, commercialisation, flux économiques divers) et sa consécration serait une des garanties d'un développement durable.

BIBLIOGRAPHIE

A Bertrand, 1991 - Bois, feu et charbon de bois en Guinée-Bissau

BIANCHI- Rapport estimait prélèvement de bois - énergie

Source (PNUD, 1992)

PAS (1987 - 1989) Programme d'Ajustement structurel

UICN- Conservacao e Desenvolvimento da zona Costeira Da Guiné - Bissau

M. Biai, 1992. Gestao e Repovoamento Florestal na Guiné - Bissau

Bruce et Tanner, 1992 et 1993. Rapport sur la Situation Foncière en Guinée - Bissau.

ATLANTA CONSULT- Inventario Florestal na Guinée - Bissau

5 Cf. plus particulièrement: UICN, 1990. Conservacao e Desenvolvimento da Zona Costeira-Sintes divulgativa.

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