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ANNEXE VIII: RAPPORT NATIONAL SUR LE SECTEUR FORESTIER (Cont.)

GUINEE

par

Djiramba Diawara

Alkaly Bangoura

INTRODUCTION

La République de Guinée qui couvre une superficie de 245.857 km² est située au sud-ouest de l'Afrique occidentale à 10° au Nord de l'Equateur. Elle s'étend approximativement entre 7 et 12°50' de latitudes Nord et 8 et 15° de longitudes Ouest. Elle est limitée à l'Ouest par la zone côtière atlantique sur 300 km, au Nord par la Guinée-Bissau, le Sénégal et le Mali, à l'Est par la Côte d'Ivoire et au Sud par la Sierra Leone et le Liberia.

La division administrative la plus récente comprend 8 régions, 33 préfectures et la Ville de Conakry, subdivisée en 5 Communes.

Sur la base du recensement exhaustif de décembre 1996, la population de la Guinée était de plus de 7 millions d'habitants repartis entre 2 928 996 urbains et 4 118 242 ruraux, soit une densité de 29 habitants au km². Le taux de croissance de la population est en moyenne de 2,8% par an (population urbaine, 4,8% et rurale, 1,8%).

Le climat de la Guinée est caractérisé par deux saisons, une saison sèche de 4 à 7 mois et une saison des pluies. La pluviosité est importante et varie entre 4 500 mm à 1 300mm par an.

Sur le plan pédologie, on estime à 6 millions d'hectares la superficie cultivable, soit environ 25% du territoire national. Les sols de Guinée sont des sols minéraux bruts et peu évolués, des sols ferralitiques ou des sols hydromorphes.

CONTEXTE

Economie et politique économique

A l'avènement de la deuxième République en avril 1984, le Gouvernement guinéen a adopté un système d'économie libérale, mis en _uvre de 1985 à 1994 à travers les 3 phases du programme de réforme économique et financière (PREF). Une quatrième phase est en cours de préparation.

Le PREF consacre pour le secteur agricole le désengagement de l'état de l'essentiel des activités de production et de commercialisation.

De façon générale, la réaction de l'économie au PREF a été positive. De 1986 à 1994, le taux de croissance de l'économie a été en moyenne de 4% par an et le revenu par habitant s'est accru de 1,2%. Les secteurs qui ont le plus contribué à cette croissance sont les activités commerciales (notamment celles relevant du secteur informel) et le secteur agricole avec un accroissement de 9% par an en moyenne du volume des exportations agricoles. Cette croissance s'est accompagnée par une nette décélération de l'inflation qui est passée en moyenne annuelle de 72% en 1986 à 7,1% en 1993 puis à 4,1% en 1994.

La structure du commerce extérieur de la Guinée est dominée par la prépondérance des produits miniers à l'exportation et une part importante de produits de consommation courante, et en particulier, alimentaires dans les importations. De 1991 à 1995, les exportations sont tombées en% du PIB de 21,5 à 17,6 tandis que pour la même période, les importations chutaient de 27,2 à 23,9.

Au plan budgétaire, malgré la forte compression des dépenses qui sont passées de 24,6% du PIB en 1990 à 17,5% en 1994, les arriérés de payement ont fortement augmenté. Le poids de la masse salariale passe de 30% en 1988 à 58% en 1994. Les dépenses d'investissement sont couvertes à 85% par le financement extérieur (FINEX) et à 15% par le Budget National de Développement (BND).

Situation sociale

Le marché de l'emploi s'est fortement dégradé avec un secteur privé encore embryonnaire, le gel du recrutement au niveau de la fonction publique et la restructuration des entreprises publiques.

Le taux brut de scolarisation bien qu'en nette progression (47,5% en 1995 contre 34,3% en 1991) reste nettement en deçà de la moyenne des pays africains (72%). 69% des guinéens, sont analphabètes.

Les taux de mortalité infantile et maternelle, malgré un recul, restent encore élevés (respectivement 136 pour 1 000 naissances et 660 pour 100 000 naissances). L'espérance de vie est de 45 ans avec des niveaux plus faibles en Haute Guinée.

Avec plus de 6 000 points d'eau aménagés en zone rurale et des projets d'adduction d'eau en cours de réalisation dans les principaux centres, 51,1% des ménages ont accès à l'eau potable.

Contexte social du secteur forestier

Le bois et les produits forestiers non ligneux jouent un rôle important dans l'économie des ménages comme source de produits auto consommés et comme source de revenus.

L'exploitation du bois d'_uvre a pu être assez intensive ces dernières années surtout après la fermeture des mines de diamant en 1985.

La consommation nationale en bois est estimée à 105 000m3/an selon l'Office Guinéen du Bois (OGUIB). Les exploitants forestiers contribuent au développement du pays par la construction des infrastructures sociales (pistes, écoles, ponts, centres de santé) et le versement des redevances forestières. On compte deux scieries opérationnelles et près de 5 scieries vétustes dans le pays. L'adoption en 1989 du nouveau code forestier les rend responsables de la gestion des forêts villageoises.

Le marché du bois et du charbon de bois représenterait à Conakry environ 7 milliards de Francs guinéens (environ 7, 6 millions de dollars US) par an et fournirait du travail à 25 000/30 000 personnes si l'on prend en compte les activités réalisées à temps partiel.

La cueillette du bois de feu, principale source énergétique du pays (probablement plus de 80 à 90% de l'énergie consommée) est assurée essentiellement par les jeunes enfants, les femmes ne jouant qu'un rôle secondaire dans cette corvée. Les hommes y participent lorsque cette activité devient lucrative. La fréquence de la cueillette, la durée et les distances parcourues sont très variables au cours de l'année et suivant les régions: de 1 fois/jour à 2 ou 3 fois/semaine et de 1km à 10 km (parfois plus).

Le charbon de bois est très peu utilisé en milieu rural. La filière d'approvisionnement de cette énergie, presque toujours achetée, de la Ville de Conakry touche à temps plein ou partiel probablement entre 8 000 et 12 000 personnes (producteurs, transporteurs, commerçants, forgerons, etc.). Le chiffre d'affaire était estimé en 1986 entre 2,5 et 3,5 milliards de Francs guinéens.

Les forêts sont aussi un espace de chasse, de pêche et de cueillette de produits multiples comme les fruits, les feuilles, les huiles, les médicaments, les lianes, les matières premières pour l'artisan. Leur contribution alimentaire en période de famine ou de soudure est très appréciable. Les forêts offrent aussi des conditions micro-climatiques qui favorisent divers types d'arboriculture (kolatiers, manguiers, café, cacao).

Sur le plan socioculturel et magico-religieux, la valeur symbolique des forêts est diverse et variée.

RESSOURCES FORESTIERES

Propriété des terres

Il existe trois types de droits: la coutume, la loi musulmane conditionnant l'accès à la propriété foncière par la mise en valeur (vivification de la terre) et la législation foncière moderne.

En milieu rural, la sécurisation des droits fonciers reste majoritairement soumise à un ensemble de règles coutumières, variables selon les régions. De manière générale, on distingue huit types d'accès à la terre: le don, le prêt, la vente, l'héritage, le métayage, le gage, la location et le bail (surtout en milieu urbain).

La Guinée qui avait opté, au moment de l'accession du pays à l'indépendance en 1958, pour un régime de propriété foncière entièrement géré par l'Etat, a dû procéder à une réforme en profondeur de la législation en la matière fondée sur la propriété privée immobilière. Par Ordonnance O/92/019 du 30 mars 1992, un code foncier et domanial (CFD) a été promulgué. Ce code consacre l'existence d'un droit de propriété sur le sol et les immeubles qu'il porte, reconnu tant aux personnes physiques et aux personnes morales qu'aux personnes publiques (dont l'Etat) conférant au titulaire la libre jouissance et la libre disposition des biens de la manière la plus absolue. En outre, le CFD apporte la sécurité à l'investissement durable par l'immatriculation de la propriété foncière.

Malgré la publication du code foncier domanial et la création d'un comité interministériel de suivi du CDF (1993), les problèmes liés à la propriété foncière ne sont pas complètement résolus et les litiges sont encore nombreux (conflits entre les ministères chargés des forêts et de l'urbanisme relatifs à la gestion du domaine public, conflits concernant les attributions de parcelles à usage d'habitation dans le domaine forestier classé, l'octroi des concessions minières dans les domaines forestiers classé et non classé).

Le code foncier et domanial est complété par le code forestier adopté par la Loi L/99/013/AN du 22 juin 1999 Ordonnance n° 081/PRG/SGG/89 du 20 décembre 1989 et son Décret d'application n° 227/PRG/SGG/89 du 20 décembre 1989 qui constituent le cadre législatif de base régissant la gestion du patrimoine forestier.

Utilisation des terres

La variété des conditions écologiques offre au pays de nombreuses potentialités et permet de diviser le territoire en quatre régions naturelles (tableau 1): la Guinée Maritime ou Basse Guinée, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée, la Guinée Forestière.

Tableau 1: Structure des statistiques agricoles

Population, superficies et autres variables caractéristiques

Guinée Maritime

Moyenne Guinée

Haute Guinée

Guinée Forestière

Total

Population totale (1 000 hab.)

Population rurale (1 000 hab.)

1 486

819

1 628

1 302

1 608

1 286

1 624

1 299

6 348

4 706

Superficie totale (km²)

Superficies cultivables (1 000 ha)

36 208

238

63 608

206

96 667

269

49 374

242

245 857

955

Nombre d'exploitations agricoles

Superficies moyenne des exploitations agricoles (ha)

Nombre d'actifs par exploitation agricole

95 963

2,10

4,7

144 000

1,30

4,1

99 845

3,00

4,5

101 733

1,00

4,2

442 168

2,03

4,0

Sources: - Annuaire statistique agricole 1988 - 1993

- Moyennes calculées sur la période 88 - 95

La Basse Guinée couvre 15% de la surface totale et comprend la capitale Conakry et une zone côtière derrière laquelle s'étend une plaine s'élevant jusqu'au pied des collines du Fouta Djallon. La densité de population est très élevée (41/hab/km²). Le potentiel des terres agricoles est de 7 993 ha de bas-fonds et 45 042 ha de plaines.

Le riz de mangrove et de bas-fonds et le manioc sont les principales cultures vivrières dans la zone côtière. Les sols de la zone Sud des bas plateaux côtiers (Kindia, Coyah, Forécariah et Dubréka) sont adaptés à une agriculture de vente assez diversifiée (fruits d'exportations, vivriers, petit élevage, etc.). L'aménagement de plaines pour la culture intensive y est souvent l'objet de transactions monétaires et de problèmes fonciers. L'élevage transhumant en provenance du Fouta se déplace vers la côte pendant la saison sèche.

Le potentiel forestier est réellement menacé par les défrichements agricoles et l'exploitation du bois de chauffe et du charbon de bois.

La Moyenne Guinée est fortement dominée par le massif du Fouta Djallon avec une altitude qui varie entre 600 et 1 500 m. Elle couvre 25% de la superficie du pays et regroupe 26% de la population totale. Les sols y sont très dégradés cependant certaines zones offrent des possibilités réelles d'amélioration de l'agriculture (fonio, 56% de la production nationale, maïs, 42% de la production nationale, maniocs, arachides, riz et légumes). L'élevage est pratiqué dans toutes les exploitations.

Le manteau forestier ne couvre que 13% de la région et se compose de forêt dense sèche, de lambeaux de forêt dense mésophile et de reliques de l'ancienne forêt dense d'altitude. Ces formations forestières présentent souvent des difficultés d'accès.

Par ailleurs, il faut noter que cette zone revêt une importance écologique régionale en tant que château d'eau de l'Afrique de l'Ouest.

Les problèmes de baisse de fertilité des sols liés aussi bien à une érosion physique différentielle qu'à une dégradation de leur structure physico-chimique sont très préoccupants dans la région.

La Haute Guinée est la région la plus vaste du pays. Elle représente 40% du territoire et regroupe 25% de la population totale. C'est une région de savane située entre 200 et 400 m au-dessus du niveau de la mer. La pluviométrie annuelle varie entre 1 300 et 1 700mm/an. La densité d'occupation est faible. Le potentiel hydro-agricole est estimé à 4 432 ha de bas-fonds et 70 472 ha de plaines, soit respectivement 20% et 45% du potentiel national.

L'agriculture, réalisée dans les vallées du fleuve Niger et les zones de plateau, puis dans les grandes plaines alluviales du Niger et de ses affluents, est diversifiée (riz de montagne, manioc, arachides, sorgho, fonio et récemment le coton). La saison sèche est synonyme de feu de brousse dans cette région aux potentialités céréalières appréciables. Aussi, l'exploitation minière ne mobilise pas une part importante de la main d'_uvre. L'élevage bovin et des petits ruminants est important dans le Nord de la région.

La situation forestière de la région présente des zones à forte densité démographique où la forêt a complètement disparu et des zones peu peuplées car soumis à l'onchocercose ou peu accessibles, où on peut rencontrer des massifs de forêt dense sèche relativement intacts.

La Guinée Forestière occupe 20% de la superficie du pays et regroupe 25% de la population. La densité rurale est supérieure aux autres régions et la superficie cultivable par habitant est de l'ordre de 1 ha. La Guinée forestière enregistre une forte migration issue de la Haute Guinée et un afflux considérable ces dernières années de réfugiés en provenance du Liberia et de Sierra Leone. On estime actuellement la densité de population à 22 hab./km². Elle possède un climat équatorial. Le relief montagneux, qui culmine à 1 600-1 700m d'altitude, rend les communications et le transport des produits difficiles.

Son potentiel hydro-agricole est estimé à 6 313 ha de bas-fonds et 11 724 ha de plaines, soit 30% et 2% respectivement du potentiel national. Le riz est la culture principale suivie au niveau de la région de l'arachide, du fonio, du manioc et du maïs. L'effectif du cheptel bovin est estimé à 120 105 têtes tandis que les cheptels ovins et caprins comptent respectivement 130 622 têtes et 110 625 têtes.

La durée des jachères est de l'ordre de 6 à 8 ans. L'amélioration des techniques pour la gestion de la fertilité des sols est une nécessité dans cette région. Les développeurs sont aussi préoccupés par son enclavement et son éloignement des grands centres de consommation. L'état de dégradation avancée des forêts mérite également une attention particulière.

RESSOURCES FORESTIERES NATURELLES

Superficie

D'après les informations satellitaires, la physionomie de la forêt guinéenne se présente comme suit:

Pour la Guinée maritime: Les forêts de cette zone subissent une forte pression due à l'extension des défrichements agricoles, à l'exploitation du bois de chauffe et du charbon de bois pour la ville de Conakry et pour la satisfaction des besoins des réfugiés. Leurs superficies estimées actuellement à 8% de l'étendue de la région se répartissent entre 50 000 ha de restes de forêt dense mésophile et 250 000 ha au plus de formations de mangrove (dont à peine 120 000 ha sont susceptibles d'une gestion forestière). Il faut noter que la forêt de Kounounkan à Forécariah d'une superficie de 5 204 ha est l'exemple type de forêt dense mésophile qui a pu échapper à la convoitise des agriculteurs grâce à son enclavement. La mangrove guinéenne est essentiellement composée de Rhizophora et d'Avicennia. La production est estimée à environ 55 m3/ha, soit un volume sur pied de plus de 6 600 000 m3 dans les zones de production forestière.

Pour la Moyenne Guinée: Avec une superficie de 6 360 800 ha, la région a un manteau forestier qui couvre 13% de sa superficie, soit 800 000 ha de forêt dense sèche et 50 000 ha de lambeaux de forêt dense mésophile, reliques de l'ancienne forêt dense d'altitude. Il n'existe plus réellement de massifs forestiers en dehors de quelques petites forêts classées relativement conservées et 450 ha de plantations de pins dans la préfecture de Dalaba. Ailleurs, il s'agit essentiellement de bosquets en tête de sources, de galeries le long des rivières encaissées et d'arbres épais sur les bowé. Ces maigres ressources sont nettement suffisantes pour la satisfaction des besoins locaux, mais elles présentent des difficultés d'accès.

Pour la Haute Guinée: Le manteau forestier y est évalué à 800 000 ha soit 8,3% de la région. La situation forestière présente deux aspects contrastés:

Dans les zones d'ancienne et forte occupation humaine et agricole, c'est-à-dire autour de certaines villes comme Kankan ou Faranah et le long des fleuves, la forêt a complètement disparu, créant de graves problèmes d'érosion pluviale et éolienne des sols, d'ensablement des lits des fleuves, et des difficultés d'approvisionnement en bois de feu et autres produits de la forêt (gibier, médicaments).

Dans les zones peu accessibles, on peut rencontrer des massifs relativement intacts de forêt dense sèche, de 50 à 200 ha de superficie moyenne dont la richesse est surtout fonction de la profondeur du sol. Ces massifs occupent une grande place à l'intérieur d'un quadrilatère délimité par Dinguiraye, Siguiri, Faranah et Kankan. Ils sont nécessaires à l'équilibre écologique de cette région soudanienne mais sont fortement menacés par la colonisation des terres qui suit l'éradication progressive de l'onchocercose et par les feux de brousse.

Pour la Guinée Forestière: On a longtemps pensé que les ressources forestières de cette région par leur importance, auraient pu non seulement permettre à la Guinée de couvrir ses besoins nationaux en bois mais aussi contribuer par l'exportation à un apport de devises. La surprise fut grande lorsqu'en 1986, un diagnostic rapide fait apparaître le mauvais état de la forêt et la faible superficie résiduelle des forêts denses qui a diminué d'environ un tiers depuis la fin des années 1970 suite aux défrichements agricoles importants résultant des migrations, de la croissance démographique, de la reprise des cultures de rente et des insuffisantes capacités de l'administration forestière à assumer pleinement sa mission. Il faut aussi prendre en compte le nombre de réfugiés libériens et sierra léonais dans la région estimé à plus de 500 000 jusqu'à 1995 et qui exercent une forte pression sur les ressources naturelles. Les superficies boisées de la région sont estimées à 1 250 000 ha dont 120 000 ha de forêts denses, 470 000 ha de forêts moyennes et 660 000 ha de forêts claires. Hormis les massifs forestiers de Ziama et de Diécké qui couvrent 183 000 ha dont seulement 81 000 ha de forêt dense, au sein de laquelle on peut espérer des reliques de forêts primaires, la forêt se retrouve sous forme de lambeaux d'anciens massifs forestiers, d'îlots inaccessibles en zone de montagne, de galeries le long de quelques rivières et en ombrage sur l'ancienne caféière. Le Nord de la Guinée Forestière (Beyla, Kissidougou, Guéckédou) n'est plus à proprement parler une région forestière.

Tableau 2: Répartition des superficies des formations végétales

Formation

Superficie (ha)

% du territoire

Mangroves

Forêt dense humide

Forêt dense sèche et forêt claire

Savane boisée

S/T Formations boisées

Cultures

Jachères et savanes arbustives

Autres

S/T Autres formations

250 000

700 000

1 600 000

10 636 000

13 186 000

1 700 000

7 500 000

2 200 000

11 400 000

1,02

2,85

6,51

43,25

53,63

6,10

30,51

9,76

46,37

Total

24 586 000

100,00

Source: PAFT Guinée 1988

Volume

Le plan d'action forestier tropical de Guinée (PAFT-Guinée) 1988 fournit pour l'ensemble des formations naturelles du pays, sur la base d'estimations (PNUD/FAO, 1981), les indications relatives au volume sur pied (volume brut sur écorce, tige de plus de 10 cm de diamètre, tableau 3).

Tableau 3: Estimations des volumes sur pied

 

Mangroves

Forêt dense humide

Forêt dense sèche et claire

Savanes boisées

Total

Surfaces (1 000 ha)

volume moyen sur pied m3/ha

250

30

700

170

1 600

50

10 600

20

13 150

270

Volume total sur pied millions de m3

7,5

119,0

80

212

418,5

Accroissement annuel moyen (m3/ha/an)

Accroissement total (1 000 m3)

5 à 8

1 250 à

2 000

2 à 6

2 100 à

4 200

2 à 3

3 200 à

4 800

1 à 2

10 600 à

21 200

17 150 à

32 200

Source: PAFT/Guinée 1988

Cet important volume, de l'ordre de 400 millions de m3, n'est pas mobilisable dans sa totalité pour plusieurs raisons: situation des formations forestières, leur statut, l'utilisation spécifique des produits récoltés, l'accessibilité, etc.

C'est pourquoi, l'étude PNUD/Banque Mondiale «Problèmes et choix énergétiques en Guinée, 1986» propose une estimation des volumes disponibles à partir des hypothèses de productivité annuelle et des conditions d'accessibilité (tableau 4).

Tableau 4: Disponibilités calculées d'après l'accessibilité

 

Mangrove

Forêt dense

Forêt claire

Savane boisée et arborée

Jachères

Total

Surface (1 000 ha)

260

800

1 700

12 000

6 150

 

Productivité naturelle m3/ha/an

5 à 8

3 à 5

2 à 3

1 à 2

0.5 à 1

 

Coeff. d'accessibilité en%

20

20

40

50

50

 

Productivité totale des peuplements accessibles 1000m3/an

260 à 416

480 à 800

1 360 à 2 040

6 000 à 12 000

1 537 à 3 075

 

Moyenne 1000m3/an --

338

640

1 700

9 000

2 300

~14 000

~ = arrondi. Source: PNUD/BM 1976 - Problèmes et choix énergétiques en Guinée

Cette «disponibilité technique» globale en bois serait à peu près le double de la consommation actuelle: 7,5 millions de m3. Ce volume ne fait pas de distinction entre les différentes catégories d'utilisation (bois énergie, de service, sciages, etc.).

D'autres études à caractère régional ou sous national donnent des informations sur le volume. Il s'agit notamment:

a) Inventaire des ressources forestières de la région de Lola (1986): Cette étude financée par la Banque Islamique de Développement à la demande du Gouvernement Guinéen, devait permettre de fournir une orientation en matière d'industrialisation à partir des volumes totaux des essences rencontrées et des possibilités de leurs utilisations (sciages, déroulage, etc.). Le Centre Technique Forestier Tropical (CTFT) chargé de l'inventaire a dû réactualiser en 1985 les résultats des travaux interrompus en 1980 et à partir de photos aériennes au 1/100 000 (1979) et d'images Landsat MSS de (janvier 1974 et décembre 1984). Les fonds cartographiques de référence qui ont été utilisées sont des cartes topographiques au 1/200 000 dressées par l'IGN. Le plan de sondage, d'une intensité de 0,3, comportait 66 parcelles non uniformément réparties à l'intérieur de la zone et situées en majeure partie au voisinage des voies de communication.

b) Inventaire forestier de la Guinée forestière (1988-1989): Ce projet réalisé avec l'aide financière de la Banque Islamique de Développement par Atlanta Consult, Hambourg/RFA, avait pour objectif de réunir des informations sur la superficie des forêts et le volume des réserves de bois de la région forestière pour planifier les interventions en matière d'exploitation sur la base d'un aménagement long terme. La cartographie a été établie à partir des photos Landsat TM (14 et 21 janvier 1986) avec utilisation des photos noir et blanc et des visites de terrain pour la vérification des données. Les résultats de l'inventaire sont les suivants.

c) Inventaire de la biomasse en Guinée Maritime (1992): Dans le cadre de la préparation du Projet de Gestion des Ressources Rurales (PGRR), il était nécessaire de mener un inventaire détaillé de la biomasse forestière de savane de la zone continentale de la Guinée Maritime comprise dans les principales zones d'approvisionnement en bois de chauffe et charbon de bois de Conakry, à savoir les préfectures de Forécariah, Dubréka, Kindia, Coyah, Fria et Boffa.

La mission de la F.A.O. qui a visité la Guinée du 8 avril 1992 au 4 juillet 1992 pour réaliser l'inventaire a utilisé les sources d'information suivantes:

la carte topographique 1: 200 000

la carte de végétation 1: 700 000, basée sur les photos aériennes de 1979

les photos aériennes récentes 1: 20 000 (1987 - 88)

les données récoltées au point de contrôle (km 36 de la route n° 1) étalées sur 4 mois.

Tableau 5: Résultats de l'inventaire de Guinée forestière

Surfaces boisées (arrondi)

Total: 1,25 millions d'ha

Par strates:

Forêt dense 118 400 ha

Forêt moyenne 470 300 ha

Forêt claire 661 700 ha

Réserves de bois

Volumes des grumes (brut)

Bois de houppiers

Volumes des grumes potentiellement exploitables

Volumes réellement exploitables

Par strates (en millions de m3):

Forêt dense 2

Forêt moyenne 7,1

Forêt claire 1

Par régions:

Forêt classée de Ziama 112 300 ha

Forêt classée de Diécké 55 600 ha

Forêt non - classée 1 080 400 ha

96,7 millions m3

26 millions m3

38,8 millions m3

10,1 millions m3

par régions (en millions de m3):

Forêt classée de Ziama 1,8

Forêt classée de Diécké 2,4

Forêt non - classée 5,9

L'inventaire qui a exclu la mangrove a été fait à trois niveaux:

la carte de végétation de l'étude potentialités et possibilités et possibilités de relance de l'activité forestière publiée en 1989 (BDPA/SCET - AGES) en tenant compte du fait que les unités cartographiques de celle-ci sont en réalité composées de différentes formations végétales et ne sont pas homogènes. Ces unités peuvent être constituées par 13 formations végétales de base différentes:

une photo - interprétation détaillée de photos aériennes récentes

l'étude sur le terrain des 13 formations végétales de base, incluant l'abattage des arbres et le pesage de la biomasse.

Le volume total sur pied a été évalué à 164 millions de m3, tandis que l'accroissement total a été estimé à 6,5 millions de m3/an, dont 53% dans les jachères.

Des projections ont été faites pour le futur. Les résultats sont présentés dans le tableau 6.

Tableau 6: Résultats de l'inventaire de la biomasse (Volumes sur pied en 1000 m3) de la Guinée maritime

Formation végétale

Préfectures

 

Forécariah

Kindia

Boffa

Fria

Dubréka

Total

%

Jachères et recrû

8 732

4 127

4 100

3 747

7 072

37 777

23,0

Cultures et plantes agricoles

313

158

44

51

95

661

0,4

Plantations forestières

 

158

     

158

0,1

Arbres isolés

 

242

     

242

0,1

Savane faiblement arborée

1 143

8 746

1 222

92

8 778

19 981

12,2

Savane boisée

480

9 315

483

4

327

10 609

6,5

Forêt sèche

650

5 362

2 890

1 960

2 373

13 235

8,1

Galerie forestière

2 800

2 718

583

567

1 774

8 442

5,1

Boqueteaux

1 013

545

317

184

315

2 374

1,4

Forêt péri-vilageoise

974

2 441

964

279

677

5 334

3,3

Savane + arborée

17

19 757

26 362

6 803

11 604

64 542

39,4

Palmeraie naturelle

       

69

69

0,0

Forêt dense humide

       

519

519

0,3

Total

16 121

63 569

36 964

13 686

33 603

163 943

100

%

10

39

23

8

20

100

 

Source: mission

d) Résultats et analyse de l'inventaire forestier et autres études dendrométriques: La première partie de ce travail porte sur les résultats de l'inventaire forestier. Elle est subdivisée en trois sections qui sont respectivement un aperçu général des résultats d'ensemble de l'inventaire, la construction des tarifs de cubage, les compilations des données de l'inventaire par unité de compilation (UC) complétées par la caractérisation des différentes stations forestières.

La seconde partie traite des résultats concernant les autres études dendrométriques effectuées (les mesures d'épaisseur d'écorce, les mesures de cernes de croissance, etc.).

Changement de superficie et de volume au cours du temps

La surface des forêts est assez mal connue et toutes les études portant sur le couvert forestier confirment un recul sensible des forêts depuis le début du siècle.

L'étude PNUD/FAO (1981) donne des estimations et hypothèses de déforestation due à l'agriculture itinérante: 30 000 ha/an de 1976 à 1980 et comme projection pour 1981 - 1985: 36 000 ha/an avec pour la seule Guinée forestière 26 000 ha. De fin 1980 à fin 1985, la surface forestière aurait diminué en Guinée forestière de 130 000 ha.

«L'inventaire des ressources forestières de la région de Lola, CTFT 1986 », considère qu'en trente ans la forêt dense a régressé d'environ 16 000 ha, soit en moyenne 500 ha par an, sous l'action des défrichements par l'agriculture. En d'autres termes, la forêt dense régresse en moyenne dans cette préfecture de 1,2% par an. La savane, quant à elle, n'évolue pas de manière significative.

A ce rythme la surface de forêt dense de la région de Lola ne représenterait en l'an 2000 que 12% du territoire alors que 23% de cette superficie était densément boisée en 1955.

Le rapport de présentation, 92/87 CP-GUI 16 du Centre d'Investissement FAO/IBRD de septembre 1986, indique que depuis 15 ans la diminution des surfaces boisées a été en zone forestière de 15%.

«L'actualisation des informations environnementales de base en Guinée forestière I-MAGE Consult, 1999», considère que les formations végétales de la région ont pratiquement toutes été perturbées par l'intervention humaine. Les forêts sèches et les savanes naturelles densément boisées évoluent après mises en culture répétées, vers des savanes arbustives; des formations caractérisées par l'abondance du néré; des savanes herbeuses. Les informations sur l'accroissement des formations forestières de Guinée sont très limitées.

En Guinée maritime, le Centre d'Investissement de la FAO a travaillé en 1993 dans le cadre de l'inventaire de la biomasse avec les valeurs de l'accroissement des principales formations forestières selon le tableau 7.

Tableau 7: Accroissement par ha/an/formation

Formation végétale

m3/ha/an

Jachère et recru

4,9

Cultures et plantations agricoles

0,5

Plantations forestières

8,0

Arbres isolés

0,5

Savane faiblement arborée de massifs gréseux

1,0

Savane boisée

3,0

Forêt sèche

3,5

Galerie forestière

6,8

Boqueteaux

2,5

Forêt péri-villageoise

8,0

Savane plus ou moins arborée

3,0

Palmeraie naturelle

1,0

Forêt dense humide

2,8

Source: CTFT et mission

En zone de mangrove, les informations sur l'estimation de l'accroissement des peuplements forestiers sont sommaires.

Les données obtenues lors de la mesure des cernes de croissance sur Avicennia sp. et Rhizophora sp. sont de 0,470 cm/an pour le Rhizophora sp. et de 0,429 cm/an pour l'Avicennia sp.

Les accroissements de Rhizophora et d'Avicennia sont respectivement de 2,77 m3/ha/an et de 1,22 m3/ha/an.

RESSOURCES FORESTIERES PLANTEES

Superficie

Les données disponibles concernant les plantations forestières ne sont pas fiables. Aucun inventaire des superficies plantées n'a jusqu'ici été entrepris.

Un certain nombre de plantations ont été réalisées sur les périmètres de reboisement, enregistrés ou non, inclus ou non dans le domaine classé; certaines plantations sont mal répertoriées, d'autres ont disparu par incendie ou défrichement. Aussi, les chiffres les plus divers sont-ils avancés. Cependant, on estime que depuis l'accession du pays à l'indépendance, la superficie totale reboisée en régie ne dépasserait pas 11 000 ha. Par contre, aucun chiffre n'existe sur les plantations réalisées par les collectivités, le secteur privé, les associations et les ONG.

Les plantations se caractérisent par des périmètres mal protégés, un manque de sylviculture soignée (défaut d'entretien, absence d'éclaircies), une gamme limitée d'essences exotiques et indigènes (Gmelina, Teck, Pins, Benjoins, Cassia, etc.).

La surface des forêts artificielles en Guinée est très faible: 0,2 à 0,4 pour mille de la surface totale du territoire (PAFT-Guinée 1988).

Volume

Dans les plantations forestières, l'âge est généralement bien connu mais il est difficile voire impossible de calculer l'accroissement à cause des prélèvements inconnus et/ou clandestins.

Pour avoir des renseignements sur le développement et les potentialités des plantations forestières, il faut identifier des sites non perturbés. Malheureusement, il est difficile de trouver des périmètres non touchés. La mission d'inventaire de la biomasse en Guinée maritime a estimé l'accroissement à 8 m3/ha/an.

Changement de superficie et de volume au cours du temps

Les potentialités révélées par les plantations existantes paraissent bonnes, en dépit du manque d'entretien et de l'absence d'éclaircie.

Les sondages par placettes faits en 1987, à l'occasion de la préparation du projet de gestion des ressources forestières par le Centre d'Investissement FAO/Banque Mondiale, fournissent quelques indications sur l'accroissement du teck et du Gmelina qui sont respectivement de 7 à 10 m3/ha/an et 15 à 25 m3/ha/an. La croissance des pins de Dalaba dans le Fouta Djallon est remarquable: 15 à 20 m3/ha/an.

Il y a par contre un manque total de données pour les régions les plus sèches.

La superficie des plantations forestières serait en augmentation si on prend en compte les réalisations des projets et programmes forestiers, des associations, des ONG et du secteur privé en dépit de quelques attributions de concessions d'exploitation forestière (cas des teckeraies de Kindia, Forécariah et Mamou ayant atteint l'âge d'exploitabilité).

PRODUCTION, COMMERCE ET CONSOMMATION DES PRODUITS FORESTIERS

Bois rond

Le bois de service après la coupe est non ou peu transformé. Il s'agit essentiellement des perches, des poteaux, des piquets et bois ronds qui connaissent les utilisations les plus diverses: les toitures, les échafaudages, les tapades sèches, les hangars, les ponts rustiques, les supports de barbelés, etc. Les tiges de bambou et de rotin prennent un essor sur le marché de Conakry et de certaines grandes villes du pays.

Actuellement, il n'y a aucune connaissance sur la consommation annuelle de ce produit. L'étude PNUD/FAO, Lanly, 1981, l'estime à 48 000 m3.

L'OGUIB avance le chiffre de 41 408 m3 comme production nationale en 1995. Ce chiffre semble être au-dessous des consommations.

Selon les estimations établies depuis 1987, le volume en équivalent bois rond est de l'ordre de 275 000m3 pour une disponibilité théorique de 1 000 000 m3. Ce chiffre très approximatif et hypothétique, correspondrait à une consommation de 67,2 dm3 par habitant des zones rurales.

Les besoins pour l'an 2000 ont été estimés au maximum à 500 000 m3 pour une disponibilité théorique de 1.200 000 m3.

Bois rond d'industrie

La superficie des plantations industrielles d'hévéas réalisées par la société guinéenne de palmiers à huile et d'hévéas est de 4 577 ha.

Le bois d'_uvre

Les sciages sont utilisés dans le bâtiment, la menuiserie intérieure et extérieure, le coffrage, les ponts et l'ameublement. Sur le marché, on rencontre deux grandes catégories de produits:

Le bois scié à la tronçonneuse vendu aux commerçants sous forme de madriers grossiers occupant près de 80% du marché des sciages;

des produits relativement élaborés fournis par les scieries locales, de meilleure qualité. Ces scieries fournissent 1-2% de la consommation nationale soit 2-3 000 m3.

Les chiffres de consommation de sciages sont hétérogènes. En 1987, le PAFT-Guinée admettait une consommation urbaine de 30 000 m3 à 35 000 m3et une consommation non urbaine de 15 000 m3, soit un total de l'ordre de 50 000 m3, ce qui correspond à une moyenne de 7,75 m3 pour 1 000 habitants et par an.

Pour l'Office Guinéen du Bois (OGUIB), la consommation nationale a été en 1994 de 105 000 m3/an. Avec un taux d'accroissement annuel de 2,8% de la population et une consommation moyenne de 0,015m3/hab/an, la consommation en l'an 2000 augmenterait alors d'environ 16%.

Les Sociétés d'exploitation forestière exportent du bois sous forme de grumes. De 1993 à 1995, la Société Valoris a exporté 44 500 m3 de grumes de diverses essences. Egalement certains opérateurs économiques et sociétés de Conakry exportent des sciages vers l'Europe et le Maghreb. Le volume de ces exportations est estimé à 4-5 000 m3.

La Guinée est aussi importatrice des panneaux dérivés du bois: placages, contre-plaqués, panneaux divers, etc.

Papiers et cartons

Il faudrait ajouter bien des produits locaux énoncés seulement pour mémoire faute de quelconques données chiffrées et certains produits importés, tels que les papiers et cartons. Pour ces derniers, les chiffres sont très imprécis d'après les sources, même pour l'année 1986. L'Importation de papiers et cartons est estimée à 2 745 tonnes d'après le Port de Conakry et à 1 250 tonnes d'après les Douanes.

AUTRES PRODUITS DU SECTEUR FORESTIER ET LEUR ROLE

Bois de feu et bois d'énergie

D'après le rapport de la Banque mondiale en 1986, la consommation énergétique en 1984 des ménages représentait 73% de la consommation finale d'énergie du pays. Le bois et le charbon de bois utilisés par les ménages, pour le commerce et l'administration représentent 87% de cette consommation finale.

C'est dire toute l'importance du bois énergie dans le bilan énergétique final estimé à 1 582 000 Tep (tonnes équivalent pétrole) et du rôle des ménages dans la structure de la consommation.

Le secteur informel, tels que les brasseries, les boulangeries, le fumage du poisson et les forgerons, consomme environ 30% du bois de chauffe et 15% du charbon de bois.

Le charbon de bois est moins consommé que le bois de chauffe. Ce dernier satisfait les 100% des besoins domestiques en milieu rural et 80% dans les autres villes du pays à l'exception de Conakry, grande consommatrice de charbon de bois.

L'exploitation du bois de mangrove pour l'approvisionnement de la ville de Conakry en bois de chauffe contribue fortement à la dégradation de cet écosystème. Autour de Conakry, dans un rayon de plus de 130 km, l'exploitation du charbon de bois est une activité génératrice de revenus.

D'ici 10 à 15 ans, la région de Conakry risque de s'orienter vers un bilan négatif en matière d'approvisionnement en combustibles domestiques des populations de Conakry.

Produits forestiers non ligneux (PFNL)

Les forêts constituent une réserve pour une diversité de produits autres que ceux cités plus haut sur lesquels il n'existe pas de données statistiques tant sur les volumes exploités que sur les apports économiques et financiers.

Cependant, dans le document de politique forestière (PAFT-Guinée, 1988), les niveaux de consommation suivants ont été admis sur la base d'hypothèses incertaines pour quelques produits (bâtons masticatoires, kola, graines et fruits de néré, etc.).

Une réactualisation des données serait nécessaire pour mieux évaluer l'impact socio-économique des produits forestiers non ligneux aux niveaux local et national.

D'autres produits figurent sur la liste des PFNL dont notamment: la paille pour les toitures, les fibres pour le tissage, le vin de palme et la viande de brousse, etc. La récolte de lianes, raphias, bambous et de bois pour la fabrication d'articles divers d'utilisation domestique (paniers, vans, nattes, sacs, nasses, pilons, mortiers, etc.) a une importance économique. Il existe également d'autres activités comme la menuiserie, l'ébénisterie et la sculpture qui dépendent étroitement de la forêt. Les forêts constituent aussi une source de plantes médicinales surtout pour les tradithérapeutes.

Récréation et tourisme

Pour la valorisation de ses importantes potentialités touristiques, la Guinée a réactualisé et adopté en 1990 un schéma directeur de développement du tourisme et de l'hôtellerie. Le potentiel existant est riche et varié. De nombreux sites offrent des possibilités d'aménagement dans le pays comme les parcs nationaux du Haut Niger et du Badiar, du voile de la mariée, de la dame du Loura, de la piscine naturelle de Bondabon, etc.

Pour le développement du tourisme en Guinée, d'importants efforts restent à déployer en matière de mise en place d'infrastructures adéquates d'hébergement ainsi que d'informations et de formation des divers partenaires du secteur.

POLITIQUES, LEGISLATION ET INSTITUTIONS FORESTIERES

Lois et politiques d'aménagement des forêts

A l'instar de la plupart des pays tropicaux, la Guinée a élaboré en 1987 une politique forestière assortie d'une stratégie d'interventions et d'un plan d'actions prioritaires de six ans. Cette politique forestière, adoptée par Décret n° 056 du 05 février 1990, repose sur six grands principes:

premier principe: assurer la pérennité du patrimoine national des ressources naturelles renouvelables;

deuxième principe: garantir et aménager les surfaces qui doivent être consacrées de façon permanente à la forêt;

troisième principe: appliquer les meilleures méthodes pour fournir le maximum de biens et d'avantages pour une durée illimitée;

quatrième principe: aider et contrôler dans leurs divers aspects l'exploitation, la transformation et la commercialisation des produits issus de la forêt;

cinquième principe: associer étroitement l'ensemble de l'administration, des entreprises, associations, collectivités et tous les citoyens à la politique forestière;

sixième principe: faire fonctionner efficacement les instruments de cette politique.

Par les Lois L/99/013/AN du 22 juin 1999 et L/97/038/AN du 09 décembre 1997, la Guinée a révisé respectivement le code forestier de 1989 et celui de la protection de la faune sauvage et réglementation de la chasse.

Le code forestier subdivise le domaine forestier en:

domaine forestier de l'Etat, constitué par les terrains forestiers appartenant à l'Etat et classé à son profit;

domaine forestier des collectivités décentralisées, constitué par les terrains forestiers leur appartenant et classés en leur nom;

domaine forestier non classé, constitué par tous terrains forestiers non encore classés;

domaine forestier privé, constitué par des terrains forestiers appartenant aux particuliers.

En outre, il existe plusieurs autres textes relatifs à l'environnement et aux ressources naturelles.

Actuellement, les préoccupations de l'administration forestière portent sur l'élaboration des textes d'application des codes forestier et de la faune.

Secteur privé

Le secteur privé concerne les entreprises industrielles, les artisans et tous ceux qui utilisent les produits forestiers pour la satisfaction des besoins économique, social, culturel et autres.

Les opérateurs privés interviennent dans diverses filières:

Scieries: Les scieries actuellement opérationnelles, dans le pays sont au nombre de deux (usine de sciages de N'Zérékoré et La scierie menuiserie de Sérédou).

En plus de ces deux entreprises, il existe à travers le pays de petites scieries vétustes: Kindia, Kissidougou, Dalaba, Kankan et Boké.

Le dénombrement actuel fait état de l'existence de 12 sociétés d'exploitation forestière dont 5 opérationnelles.

21 scieurs tronçonneurs agréés utilisent quant à eux la tronçonneuse pour obtenir les sciages. Ils exploitent avec un nombre inconnu mais important de clandestins les ressources dispersées et fournissent ensemble l'essentiel des besoins locaux.

Les artisans menuisiers et les ébénistes sont nombreux. Ils constitueraient la deuxième catégorie d'emploi du secteur informel après les tailleurs avec une valeur de production de plus de 25 milliards de FG en 1987.

La sculpture, la teinture, la carbonisation, la pharmacopée, la fabrication d'articles divers d'utilisation domestiques, etc. sont également des activités importantes d'intervention du secteur privé.

Reboisement: L'administration forestière a formé à travers ses projets, plus d'une centaine de pépiniéristes privés capables de produire des plants pour se procurer des revenus estimés à près de 7 à 10 millions de francs guinéens en moyenne par campagne.

Près de 70 ONG's répertoriées au niveau de la Direction Nationale des Eaux et Forêts, ont inscrit des actions de reboisement dans leurs programmes.

Plusieurs associations à l'échelle nationale, régionale et préfectorale sont constituées pour la création des plantations forestières.

302 Communautés Rurales de Développement (CRD) à travers le territoire prévoient une rubrique reboisement dans leur plan annuel de développement.

De manière timide, quelques privés possèdent des plantations forestières.

Secteur public

L'administration forestière: La Direction Nationale des Eaux et Forêts (DNEF) et l'Office Guinéen du Bois (OGUIB) placés sous l'autorité du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage sont les deux principaux services qui ont en charge la gestion des problèmes forestiers. L'OGUIB est rattaché au Secrétariat général du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage.

L'enseignement et la formation: L'enseignement au niveau universitaire en foresterie est dispensé à l'Institut supérieur agronomique et vétérinaire «Valéry Gyscard d'Estaing» de Faranah.

Les agents chargés des actions forestières de base et de contact avec les populations sont formés à l'école nationale des agents techniques des eaux et forêts (ENATEF) de Mamou.

Le taux de fréquentation de ces écoles est faible compte tenu du fait que le marché de l'emploi n'est pas promoteur pour les jeunes gradués aussi bien avec la fonction publique que le secteur privé naissant et déjà confronté à des difficultés de tous ordres.

Le centre de recyclage des agents forestiers de Tindo est fermé suite à la clôture du Progerfor (projet de gestion des ressources forestières). Les seules opportunités de remise à niveau offertes aux cadres sont les ateliers, les séminaires et les stages organisés sur place et à l'étranger.

Le secteur privé, les ONG et les CRD sont de plus en plus associés à ces rencontres.

La recherche: L'Institut de Recherche Agronomique de Guinée (IRAG) qui est l'institution chargée de la recherche au niveau du Département de l'Agriculture n'a aucune expérience en matière de recherche forestière.

La création d'une section expérimentation forestière dans les structures de la Direction Nationale des Eaux et Forêts n'a pas jusqu'ici permis un renforcement des synergies et des opportunités de collaboration entre les deux institutions.

Sur le terrain, le Centre Forestier de Sérédou, le projet de reboisement villageois et le projet mangroves mènent des activités de recherche d'appui.

Renforcement institutionnel et accroissement des capacités nationales

Les programmes de renforcement institutionnel et d'accroissement des capacités nationales replacés dans le cadre des champs d'action de la stratégie forestière se présentent globalement comme suit:

Champ d'action 1: Renforcer les institutions et les mécanismes

Champ d'action 2: Agir contre les facteurs de régression

Champ d'action 3: Mobiliser plus, produire mieux

Champ d'action 4: Augmenter les ressources futures

Champ d'action 5: Associer l'ensemble de la population

Champ d'action 6: Préparer l'avenir

Les sujets environnementaux

Les problèmes environnementaux liés à la gestion des ressources forestières proviennent des effets conjugués du climat et de l'homme. Parmi les facteurs anthropiques, on peut citer notamment l'agriculture itinérante (sur brûlis), La riziculture de mangrove et d'arrière mangrove, L'élevage et L'exploitation forestière. A ces facteurs, il faut ajouter les feux de brousse et incendies de forêts, la carbonisation, l'exploitation minière, la fragmentation des forêts, la récolte traditionnelle du miel l'urbanisation, le braconnage et les guerres dans les pays voisins qui provoquent un afflux de réfugiés lesquels exercent une forte pression sur les ressources naturelles.

Ces activités contribuent à la destruction des écosystèmes forestier, lacustre et montagneux, ce qui est de nature à provoquer des changements qualitatifs et quantitatifs au niveau des ressources en eau et en sols (ensablement des lits des cours d'eau, pression sur les berges et les galeries forestières, pollution des eaux de surface, raréfaction des terres cultivables).

Aménagement durable des forêts

La préservation d'un domaine forestier permanent a été reconnue comme une opération prioritaire. Des aménagements, visant entre autres la sauvegarde d'écosystèmes sont en cours de réalisation dans le pays.

Dans ce cadre, les principales activités programmées dans le plan d'aménagement des forêts de Ziama et de Diécké ont été le reboisement et la réhabilitation des zones partiellement boisées ainsi que la protection de la forêt naturelle, avec le minimum possible d'exploitation ligneuse.

Il a été également question du soutien des systèmes de production agraires de façon à réduire la pression des riverains à l'extérieur des limites de ces forêts et à la clarification des droits d'usages. Cette approche est sous-tendue par la réalisation d'actions d'accompagnement (aménagement de bas-fonds, construction d'écoles et de postes de santé, ouverture de pistes, etc.) en leur faveur.

Actuellement, les activités d'aménagement des forêts classées en Guinée forestière sont élargies au Mont Béro à travers l'élaboration du plan de son plan d'aménagement non encore achevé.

En outre, 20 (vingt) autres forêts classées en Moyenne et en Basse Guinée disposent d'un plan d'aménagement, à savoir (les pinèdes de Dalaba, Kouradi, Kakoulima à Dubréka, Saraboli à Forécariah et 16 forêts de Mamou). A ce jour, seuls les plans d'aménagement des pinèdes de Dalaba, de Kakoulima et les 16 forêts de Mamou sont approuvés.

La mise en _uvre de ces plans d'aménagement comporte selon les cas la réalisation de diverses opérations (la gestion participative, la surveillance de la forêt, l'établissement de pépinière, l'inventaire, l'exploitation forestière, la conservation de la bio-diversité, la rénovation des infrastructures existantes, etc.).

Dans le cadre de la mise en _uvre du Schéma Directeur d'Aménagement des Mangroves (SDAM) adopté par le Gouvernement en 1990, un projet pilote d'Aménagement des mangroves de la Baie de Sangaréah à Dubréka a été initié. L'objectif de ce projet pilote est la protection de l'écosystème par le biais d'une gestion rationnelle des ressources naturelles en vue de l'élaboration de la politique d'approvisionnement de la ville de Conakry en bois de chauffe et de service.

Parallèlement aux aménagements forestiers, celui de bassins versants a été une activité d'importance majeure pour l'administration forestière. L'objectif global à long terme de ces programmes d'aménagement de bassins versants est la régularisation du régime des grands fleuves soudano-guinéens qui prennent leurs sources en Guinée.

Les objectifs spécifiques au plan écologique et socio-économique à court et à moyen termes sont la gestion des ressources naturelles par les populations accompagnées de l'amélioration de leurs conditions de vie. Au plan technique, il s'agit de parvenir à court terme à la création de conditions pour une diffusion à grande échelle de démarches, approches, méthodes, outils, résultats et expériences en matière de gestion des ressources naturelles et de développement local intégré et maîtrisable par les populations.

Par ailleurs, il faut noter les efforts déployés dans le cadre de la gestion des feux de brousse, facteur de destruction de l'environnement.

Bio-diversité et durabilité des écosystèmes

Les forêts classées: Le pays compte 156 forêts classées d'une superficie totale de 1 186 611,4 ha, soit 4,83% du territoire national.

Tableau 8: Répartition régionale des forêts classées

Régions naturelles

Surf.région naturelle (ha)

Nbr FC

Superficie F.C (ha)

Taux couverture(%)

Guinée Maritime

Moyenne Guinée

Haute Guinée

Guinée Forestière

3 620 800

6 360 800

9 666 700

4 937 400

36

57

25

38

214 461,4

334 220

318 396

319 534

5,92

5,25

3,29

6,487

T O T A L

24 585 700

157

1 186 611,4

4,38%

Le volet conservation de la bio-diversité a permis de mettre en évidence la grande richesse en faune et en flore des massifs de Ziama et de Diécké. Globalement, pour l'ensemble des vertébrés (hormis les poissons), 547 espèces ont été recensées dans la région. Pour ce qui est des mammifères, 128 espèces se rencontrent dans la forêt de Ziama. L'éléphant (de forêt et nain), l'hippopotame nain, le buffle de forêt, le chimpanzé, les colobes et les carnassiers (panthère) sont les principales espèces-clef. Il y a également 31 espèces de chauve-souris et 38 espèces de petits rongeurs. Pour les oiseaux, 347 espèces sont recensées dans la région, dont 286 dans les limites des forêts classées. Le massif de Ziama, à lui seul, héberge 50% des espèces d'oiseaux connues actuellement en Guinée.

Les parcs nationaux

Ce n'est qu'en mai 1985 que la Guinée a créé son premier parc, le parc national de Badiar (Préfecture de Koundara) d'une superficie de 38 200 hectares. Ce parc forme avec le parc sénégalais de Niokolo-Koba, le parc transfrontalier Niokolo-Badiar. Le deuxième, appelé parc national du haut Niger (PNHN), couvre une superficie de 54 000 ha. Il a été créé par décret N° 97/011/PRG/SGG de janvier 97 complété par l'arrêté N° 97/08210/MAEF/SGG du 15 septembre 1997 portant extension du PNHN à la forêt classée de la Kouya.

Des initiatives de création de deux autres parcs transfrontaliers sont envisagés dans le cadre de la deuxième phase du programme régional d'aménagement des hauts bassins versants du Niger et de la Gambie: Guinée - Mali (région de Kiniéba) et Guinée - Guinée Bissau.

Autres aires protégées

On dénombre également 8 aires protégées déjà classées ou identifiées pour une superficie totale de 261 810,75 ha reparties ainsi qu'il suit:

Tableau 9: superficies des aires protégées

Conservation des sols et des eaux

En matière de conservation des sols et des eaux, les résultats suivants ont été obtenus:

2 047 ha d'aménagements anti-érosifs;

102,7 ha de parcours naturels améliorés;

984 ha en aménagement avec fossés isohypses;

26 ha de cordons pierreux;

150 ha barrages en clayonnage;

50 ha de tapades améliorées;

215 ha de haies vives.

TAXATIONS

Le processus de décentralisation engagé par le gouvernement guinéen a créé les conditions d'une véritable responsabilisation des populations dans la gestion des ressources forestières.

L'administration forestière exige désormais l'avis motivé des Communautés Rurales de Développement (CRD) avant d'attribuer les permis d'exploitation. Les taxes et redevances forestières sont utilisées pour la restauration de la couverture végétale et pour la construction des infrastructures socio-économiques d'intérêt communautaire (ponts, pistes, écoles, dispensaires, forages). Elles sont ventilées conformément à la clé de répartition suivante:

50% pour le Fonds Forestier National;

10% pour la préfecture;

40% pour la Communauté Rurale de Développement.

La taxe sur les armes à feu revient à 75% aux CRD.

Selon la réglementation en vigueur, les exploitants industriels et les scieurs tronçonneurs sont respectivement astreints au paiement d'une caution de 10 millions et de 1,5 millions de francs guinéens.

Pour les populations vivant traditionnellement à l'intérieur ou à proximité du domaine forestier, le code forestier en son article 95, leur reconnaît l'exercice des droits d'usage strictement limités à la satisfaction de leurs besoins familiaux et domestiques, ce qui ne peut en aucun cas donner lieu à des transactions commerciales.

En outre, tout citoyen détenteur d'un permis de port d'arme et de petite chasse, est autorisé de pratiquer la chasse de subsistance.

PERSPECTIVES POUR LES RESSOURCES FORESTIERES SUR LES 5 A 10 PROCHAINES ANNEES

Par manque de données fiables et compte tenu des incertitudes qui planent sur le financement des projets et programmes forestiers identifiés, une analyse du diagnostic global en termes de demande et d'offre pour les 5 à 10 prochaines années n'est nullement aisée.

Projection de la demande

Les besoins risquent de croître assez fortement en raison de la forte urbanisation et de l'amélioration de l'accessibilité aux peuplements.

En se référant au PAFT - Guinée, 1988, on peut toujours considérer que le problème d'approvisionnement en bois de feu et de charbon de bois de Conakry ne pourrait être résolu qu'avec des transports à longue distance très coûteux, donc une augmentation forte du prix de vente au consommateur final.

Les ressources existantes de bois de service suffiraient à couvrir les besoins nationaux.

En dehors des périmètres classés, les disponibilités en bois d'_uvre seront de plus en plus limitées et l'essentiel des produits proviendrait de la forêt dense sèche et de la savane.

Projection de l'offre en fonction des scénarios et hypothèses

Les projections contenues dans le PAFT - Guinée, 1988, et qui se limitaient à l'an 2000, sont pratiquement dépassées. De plus, les données existantes ne sont pas actualisées et ne couvrent qu'une partie du territoire national.

CONCLUSIONS

La collecte des données sur le secteur forestier s'avère être un travail extrêmement difficile. Pendant la préparation du rapport national FOSA, les contraintes et les limitations rencontrées peuvent se résumer comme suit:

Les informations sur les forêts et les produits forestiers sont incomplètes et partielles.

Aucun inventaire systématique des ressources forestières nationales n'a encore été mené. Les seuls inventaires réalisés sont partiels et ne sont pas à jour.

Basées sur des statistiques partielles et ponctuelles ou sur des estimations tirées d'enquêtes incomplètes dans la majorité des cas, le problème de la disponibilité, de la fiabilité et de la qualité des données existantes reste entier encore que certaines activités se mènent de manière frauduleuse. D'ailleurs, les systèmes sont difficiles à contrôler car une bonne partie des produits est extraite par les artisans ou par les populations rurales et échappe à tout contrôle.

Les statistiques existantes ne couvrent pas l'ensemble des produits forestiers. Les enquêtes ou estimations faites jusqu'à maintenant ont généralement porté sur le bois d'_uvre, de service, de chauffe et de charbon de bois. Les produits forestiers non ligneux n'ont jamais fait l'objet d'une évaluation.

La faiblesse des moyens financiers et matériels ne permet de faire que des estimations ou des enquêtes conjoncturelles. Les résultats obtenus dans ces conditions sont soumis au plan national à des extrapolations qui s 'écartent parfois largement de la réalité.

niveau de l'administration forestière, il n'y a pas une structure spécialement chargée des statistiques. Dans la pratique, chaque division collecte les données dont elle a besoin.

la Division Prospective et Législation de l'Office Guinéen du Bois détient les données sur le bois d'_uvre.

Le Service national des Statistiques agricoles (SNSA) en charge du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage et Forêts ne fait que rassembler conjoncturellement les données existantes au niveau de l'administration forestière.

Le manque de spécialiste en statistique forestière et l'insuffisance des moyens de traitement ne sont pas de nature à faciliter une meilleure exploitation des données collectées et des sources d'information.

Le manque de statistiques fiables sur le commerce intérieur.

La circulation très limitée des données traitées ne favorise pas leur exploitation par leurs utilisateurs potentiels, la rétroaction dans le cycle de l'information n'étant pas assurée.

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