Previous PageTable Of ContentsNext Page

VI. CONTRAINTES ET POTENTIALITES POUR L'AMELIORATION DE LA COLLECTE DES DONNES STATISTIQUES

 

6.1. Contraintes dans la collecte des données statistiques.

Les contraintes sont de plusieurs ordres ;

la collecte actuelle des données est strictement en relation avec le payement de la redevance forestière ; Il en résulte l’existence de quantités importantes non prises en compte. Ces quantités ont été soit consommées localement, soit vendues le long de la route ou dans les agglomérations proches des zones de production. Par ailleurs, la redevance est payée au moment de la circulation ainsi, toutes les quantités exploitées mais perdues suite à une pourriture ou à défaut de maturité du fruit, ne sont pas prises en compte au niveau des statistiques forestières. Seules les quantités qui ont fait l'objet d'autorisation de circulation des zones de groupage vers les agglomérations sont comptabilisées.

le niveau faible d'organisation des populations locales. En effet les producteurs à la base ne sont pas organisés en structures permettant de donner plus d’assises à leurs activités. L’une des conséquences de cette mauvaise organisation se répercute au niveau des prix payés par les commerçants, ces derniers imposent leur montant, la marchandise est souvent bradée. Dans ces conditions, l’activité a du mal à se développer correctement ; ce qui se répercute au niveau du suivi des quantités produites.

l’absence d’emballages normalisés pose problème pour la collecte fiable des données, par le biais créé dans l’estimation des quantités,

la non-différenciation des quantités importées par rapport aux quantités produites au niveau national dans les zones frontalières de groupage. Dans de tels cas, l’appréciation de l'importance d’un produit peut être faussée et les actions de développement à mettre en œuvre inadaptées,

l'absence de valorisation des produits forestiers non ligneux, ce qui ne contribue pas à une réduction des pertes enregistrées,

l’absence d’un inventaire exhaustif des ressources et d’un suivi rapproché des opérations de chasses, de captures, de transport et de stockage du gibier.

6.2. Opportunités.

L’option politique prise depuis 1996 et qui se traduit par le transfert de la compétence de gestion des ressources naturelles aux Collectivités locales constitue une opportunité de taille pour une meilleure gestion des formations forestières. Cette option est renforcée par la stratégie de développement forestier adoptée par le Sénégal et qui consiste à concevoir et à mettre en œuvre des plans de gestion des ressources forestières avec implication et responsabilisation des populations riveraines organisées et formées à cet effet.

Par ailleurs, il faut noter l’existence d’un projet de domestication et de valorisation des fruits forestiers qui doit démarrer début 2001. Ce projet, financé par le Fonds National de Recherche agronomique et Agro- alimentaire, devra contribuer à l’amélioration de la production et de la productivité de certaines espèces forestières fruitières afin de réduire la pression sur les ressources et d’éviter une rupture des gros équilibres écologiques. Cette opportunité participe à la lutte contre la pauvreté tout en améliorant et en structurant la filière des espèces ciblées. Il est évident dans ces conditions, une attention particulière sera portée sur la collecte et le suivi des données.

Enfin, le Service des Eaux et Forêts du Sénégal dispose d’une grande opportunité qui pourrait être mise à contribution ; il s’agit d’un équipement en matériel informatique dans au moins chacune des dix régions.

6.3. Propositions d'amélioration pour la collecte des données

Certes pendant longtemps encore, les données recueillies à partir des redevances forestières continueront à servir de base pour le suivi des statistiques en matière de production des produits forestiers non ligneux. Il s’agira de dégager des propositions permettant, tout en tenant compte de cette situation, de limiter au maximum les pertes d’information ; ces propositions sont :

une normalisation des emballages, par catégorie de produit, avec comme objectif l'harmonisation dans l'estimation des poids ; l’huile de palme pose moins de problème,

une bonne organisation des populations à la base pour une meilleure responsabilisation dans la gestion de leurs ressources forestières. Cette organisation pourrait passer par la création de comités de gestion villageois reconnus officiellement, ce qui leur ouvrirait les possibilités d'accès aux crédits existants dans le secteur primaire. Au niveau des villages, le comité ainsi créé pourrait bénéficier de divers thèmes de formation pour améliorer leur méthode de gestion, leurs techniques de récolte, de conservation, de transformation, etc.…, autant de thèmes qui contribueront à une meilleure prise de conscience des avantages à tirer des produits forestiers non ligneux et de l'intérêt à veiller à la bonne gestion des ressources forestières. Cette bonne organisation à la base contribuera à améliorer, de façon indirecte, la collecte des données par l'attention particulière portée par les producteurs sur ces produits ; ce qui contribuerait à une meilleure gestion des formations forestières.

des enquêtes à mener au niveau des zones de groupage accueillant les produits importés, en vue de faire la part entre la quantité des produits exploités au Sénégal et celle ayant fait l'objet d'importation,

l’identification d’un point focal au niveau de la Direction Générale de la Douane pour la saisie des données par trimestre et la transmission à la Direction des Eaux, Forêts, des Chasses et de la Conservation des Sols.

des enquêtes au niveau national pour une meilleure connaissance de l’autoconsommation,

la sortie de bulletin semestriel sur les statistiques des produits forestiers non ligneux et la mise en place d’un observatoire des produits non ligneux au niveau de la sous région (Sénégal- Guinée Bissau- Guinée Conakry- Mali- etc.…).

 

 

Previous PageTop Of PageNext Page