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INTRODUCTION

 

Le Burkina Faso est situé au centre de l’Afrique de l’Ouest entre 9°20’ et 15° de latitude Nord et entre 5°30’ de longitude Ouest et 2°30 de longitude Est. Il couvre une superficie de 274 000 km². Le climat de type soudano-sahélien, est caractérisé par des variations pluviométriques considérables allant d’une moyenne de 350 mm au Nord (climat sahélien) à une moyenne de plus de 1 000 mm au Sud-Ouest. La pluviométrie est sujette à de fortes irrégularités inter annuelles et depuis le début de la décennie 1970, le Burkina Faso connaît une sécheresse chronique dont les phases les plus critiques ont été les années 1973-1974 et 1983-1984.

Cette succession de périodes de deux années sèches consécutives, a contribué à une modification du milieu et à la désertification. Les fleuves, en dehors de la Comoé et d’une partie du Mouhoun, deviennent secs pendant la majeure partie de l’année. Les nappes phréatiques sont peu profondes et leur potentiel est en diminution due à la baisse progressive de la pluviométrie et de l’accroissement du ruissellement.

La végétation comporte des forêts sèches, des savanes boisées, des savanes arbustives et des galeries forestières qui couvraient 52% du territoire national en 1983 (Parkan – 1986). La plupart des zones encore boisées se retrouvent dans les parties Centre Sud, Sud-Est, Sud-Ouest et Ouest du pays. Le centre Nord et le Nord sont dominés par la savane arbustive et les steppes.

Quant aux ressources de faune sauvage, le Burkina Faso compte 35 espèces de grands mammifères. A ces grands mammifères s’ajoutent un potentiel de petit gibier encore important et de fortes concentrations d’oiseaux aquatiques dont des centaines de milliers de migrateurs en proie au braconnage et à la dégradation des habitats naturels.

La population du Burkina Faso qui était de 4 349 600 habitants en 1960 et 5 638 203 habitants en 1975, est passée à 10 316 000 habitants en 1996. L’accroissement annuel de la population diminue lentement et se situe actuellement à 2,64%. La densité moyenne du pays est de 38 habitants/ km² mais cache de fortes disparités. La migration est une caractéristique majeure de la population burkinabé. Entre 1985 et 1991, les migrations ont touché près de 10% de l’ensemble de la population.

Sur le plan économique, le Burkina Faso est classé parmi les pays les moins avancés de la planète. Selon le classement annuel 1988 du PNUD, il occupe la 172ème place avec un IDH de 0,219. Le revenu moyen annuel par habitant est estimé à 140 000 FCFA en 1995. Dans les campagnes, il ne dépasse guère 56 000 FCFA, sauf dans les zones où se développent les produits de rentes comme le coton où il atteint 85 000 FCFA.

La part du secteur primaire dans la formation du PIB a atteint 40% en 1996. L’essentiel des produits d’exportation du Burkina Faso (90%) provient du secteur rural (coton et bétail).

Selon les résultats de l’inventaire forestier national (FAO, 1983), les formations forestières naturelles occupaient 16 620 000 ha dont 880 000 de forêts classées. Les formations d’origine anthropique (jachères, parcs agro-forestiers et plantations) couvraient une superficie de 8 790 000 ha, soit 32% du territoire national.

Mais ce potentiel ligneux du pays est largement entamé à cause des sécheresses répétitives et des facteurs anthropiques très défavorables (feux de brousse, surpâturages, défrichements incontrôlés, coupes anarchiques) qui sont à l’origine d’une dégradation prononcée du patrimoine ligneux.

La politique de développement national du Burkina Faso accorde un niveau très élevé de priorité aux objectifs d'autosuffisance alimentaire et de lutte contre la désertification. Le développement du secteur forestier vise avant tout à développer sa contribution à l'économie nationale de façon durable, ce qui implique la prise en compte des problèmes environnementaux. L'objectif principal est de maîtriser le bilan production - consommation des produits forestiers afin d'assurer la demande sans toutefois ignorer les préoccupations de protection de ces ressources.

Le Burkina Faso et la plupart des pays sahéliens sont l’objet d’une profonde évolution politique, économique et sociale qui peut entraîner un accroissement de la pression sur les ressources naturelles. Ces changements offrent par ailleurs de nouvelles occasions d’exploitation des ressources forestières. En effet les produits forestiers sont des éléments de base pour de nombreux secteurs de l’économie : énergie, logement, industrie et alimentation.

L’objectif de cette étude est d'examiner la situation future du secteur forestier au Burkina Faso. Les résultats de cet examen permettront :

De servir les besoins du développement du secteur forestier au Burkina Faso ;

D’aider le Burkina à incorporer une vision à long terme dans son horizon de planification ; à placer les informations nationales dans un contexte régional ; à insérer la foresterie dans un contexte économique et social plus large ;

D’aider à identifier les meilleures opportunités d'investissement dans le secteur forestier.

Ce rapport comporte 4 chapitres : un premier chapitre introductif ; un second chapitre qui traite des moteurs de changement ; une troisième chapitre qui présente les projections du secteur forestier en l’an 2020 et enfin un quatrième chapitre qui fait l’analyse des types de changement et présente le rôle des acteurs.

 

 

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