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LES MOTEURS DU CHANGEMENT

 

Ce chapitre traite des changements socio-économiques, politiques et institutionnels. En effet pour mieux faciliter les changements, il est particulièrement judicieux de connaître les différents types de changement et d’analyser leur évolution.

Changements socio-économiques

Changements structurels au niveau de la population

L’évolution de la population burkinabé durant les deux dernières décennies laisse observer un taux de croissance à la baisse et ce, particulièrement depuis 1975 (cf. tableau suivant).

Figure 1

Evolution du taux de croissance (moyenne annuelle) de la population de 1975 à 1990 (source INSD, 1999)

Avec une telle baisse du taux de croissance annuel moyen, la population est ainsi passée successivement de 7,66 millions d’habitants en 1975 à 9,19 millions en 1985 et 10,31 millions d’habitants en 1996. Toutefois, cette population se caractérise par son extrême jeunesse : en 1975, la population de moins de 30 ans représentait 68,8% de l’ensemble de la population du pays contre 71,76% en 1996.

Par ailleurs, la répartition de cette même population selon le lieu de résidence (rural et urbain) montre de grandes disparités entre les campagnes et les villes, les dernières étant alimentées par un flux migratoire à la recherche d’un emploi. Le tableau suivant indique les grandes tendances observables entre la population des villes et celle des campagnes.

Tableau 1

Evolution de la population urbaine et rurale selon l’année

Années

de référence

Pourcentage de population

vivant en milieu urbain (%)

Pourcentage de la population

vivant en milieu rural (%)

1975

11,66

88,34

1985

14

86

1996

15,52

84,48

Source : INSD, 1999

Le fait majeur qui peut être noté est l’augmentation progressive de la proportion de la population vivant dans les villes, toute chose qui laisse supposer l’accroissement des budgets pour assurer de meilleures conditions de vie aux populations.

 

 

 

Evolution des indicateurs socio-économiques

Du point de vue du développement socio-économique, plusieurs indicateurs sont révélateurs de la situation de pauvreté préoccupante qui prévaut au Burkina Faso malgré les efforts déployés par le Gouvernement avec l’appui des partenaires au développement.

En effet, en 1994 environ 44,5% de la population totale était en dessous du seuil absolu de pauvreté ; en outre, près de 27% de la population totale était considérée comme extrêmement pauvre. Pour ce qui concerne l’espérance de vie, elle est passée de 36,2 ans en 1960 à 47,5 ans en 1983. Pourtant, ce chiffre a chuté pour atteindre 46,3 ans en 1985. Durant cette même année, le Burkina Faso reste derrière un certain nombre de pays voisins tels que la Côte d’Ivoire et le Mali qui enregistrent respectivement 51,8 ans et 47 ans. Cependant, en 1995 l’espérance de vie du pays a atteint 52,2 ans.

L’indice de développement humain durable (IDH) permet également de constater le faible niveau de développement socio-économique du pays. Ainsi, l’IDH du Burkina Faso est passé de 0,225 en 1993 à 0,219 en 1995, ce qui dénote du déclin du niveau de vie des populations entre 1993 et 1995.

Malgré ce tableau sombre qui semble caractériser le Burkina Faso sur le plan socio-économique de façon globale, il est à noter que d’importants efforts sont fournis au niveau sectoriel notamment au niveau de l’éducation. En effet, le taux brut de scolarisation au niveau national est passé de 19% à 30% entre 1986 et 1996 ; de même, le taux d’alphabétisation est passé de 14% à 22% au cours de la même période.

 

Performances économiques globales

L’appréciation des performances économiques globales du Burkina Faso mérite que l’on se situe dans le contexte de l’économie mondiale pour prendre en compte les facteurs de blocage ou d’impulsion qui en résultent. En effet, l’économie du pays a évolué au cours de ces dernières années dans un contexte international marqué par une contraction du commerce international et une diminution des flux de capitaux en direction des pays en voie de développement.

C’est dans un tel paysage que le Burkina Faso a engagé avec l’appui du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale un premier programme d’Ajustement Sectoriel (PAS) avec des composantes pour les secteurs de l’agriculture et des transports. Tirant les enseignements de cette expérience, une série de nouveaux programmes ont été conclus pour les périodes 1994-1996 et 1997-1999.

Ces PAS visaient à rétablir les équilibres macro-économiques et financiers tant internes qu’externes, à restructurer l’économie en vue d’améliorer la productivité et à la compétitivité de la production nationale.

En outre, dès 1995 il est à signaler que le Burkina Faso a élaboré une lettre d’intention de politique de développement humain durable avec l’aide du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Banque Mondiale. La dernière initiative en date avec la Banque Mondiale est l’adoption par le Gouvernement d’un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) dont l’ambition première est de juguler la situation de pauvreté endémique dans le pays.

De façon globale, le produit intérieur brut (PIB) du pays a connu une croissance moyenne de l’ordre de 3,4% en termes réels entre 1991 et 1996, ce taux restant supérieur au taux de croissance démographique qui était de 2,34%. Cependant, en 1993, la dette extérieure du pays dépassait déjà 39% du produit national brut (PNB). Quant à l’évolution des prix, on note une stabilisation depuis 1995 après la dévaluation de la monnaie CFA en 1994.

Sur le plan des performances sectorielles, notons que la contribution au produit intérieur brut (PIB) du secteur primaire était de 39% du PIB entre 1994-1997 et représente ainsi le premier pourvoyeur d’emplois et de revenus, soit 88% de la population active. En outre, environ 65 à 70% des recettes d’exportations étaient fournies par ce même secteur en 1995. Le secteur secondaire a contribué au PIB durant la même période à hauteur de 17%. Enfin, le secteur tertiaire, lui a connu une contribution de l’ordre de 43% du PIB et occupe environ 4% de la population active. Le tableau 2 indique l’évolution de la contribution sectorielle au PIB entre 1992 et 1996.

Tableau 2

Evolution de la contribution sectorielle au PIB de 1992 à 1996

Indicateurs

1992

1993

1994

1995

1996

PIB prix constants de 1985 (Millions de FCFA)

847,7

871,4

841,4

878,8

937

Secteur primaire (% du PIB)

38,7

39,2

41,1

39,7

40

Secteur secondaire (% du PIB)

19,2

19

17,3

17,5

17,1

Secteur tertiaire (% du PIB)

42,1

41,9

41,6

42,8

42,98

Source : MEF, STC-PDES, 1997

Sur un autre plan, le Gouvernement a entrepris de promouvoir le développement du secteur privé en créant un cadre incitatif pour en faire le levier de la croissance économique du pays. C’est ainsi qu’un certain nombre d’initiatives ont été prises parmi lesquelles on peut citer :

Libéralisation de l’économie ;

La restructuration des entreprises publiques ;

L’assainissement des opérations financières de l’Etat ;

La révision de plusieurs cadres réglementaires (code des investissements, code minier, etc.).

De l’ensemble des initiatives déployées pour promouvoir le développement du secteur privé, il importe de noter un regain d’activités au niveau de plusieurs secteurs économiques dont principalement le bâtiment et le commerce. Pour ce qui est de la restructuration des entreprises publiques, le bilan est apprécié diversement tant du côté des travailleurs déflatés que du côté de l’Etat dont le budget engrange les rentes de la privatisation.

 

Changements politiques et institutionnels

Les changements dans le secteur forestier restent largement dominés par la décentralisation qui est en cours au Burkina Faso et qui va consacrer une redistribution des pouvoirs entre l’Etat et les Collectivités Territoriales Décentralisées.

La gestion des ressources forestières dans leur grande majorité passera sous la responsabilité des pouvoirs locaux. Si ce transfert des pouvoirs va avoir des effets positifs sur la gestion des ressources forestières à long terme, il est à craindre cependant que ces collectivités ne s’abattent pas trop systématiquement sur les ressources forestières pour conforter leurs trésoreries. Cela pourrait se traduire par une négligence des préoccupations de durabilité qui caractérisent les programmes actuels d’aménagement des forêts.

Faits nouveaux intéressant le secteur agricole et leur interaction avec le secteur forestier

Le secteur agricole (agriculture et l’élevage) constitue la base de l’économie burkinabé. Il occupe 86% de la population active du pays et contribue pour près de 40% à la formation du Produit Intérieur Brut. Aussi, 80% des exportations totales du pays proviennent de l’agriculture et de l’élevage. Toutefois les caractéristiques de ces secteurs de productions agro-pastorales montrent qu’ils demeurent de type traditionnel extensif.

Il n’en demeure pas moins que ces secteurs jouent un rôle important parmi les moteurs du changement avec des implications significatives sur le secteur forestier.

En effet, le caractère extensif du système de production dominant, la pression démographique et la désertification ont, depuis les grandes sécheresses, joué négativement sur le secteur forestier en lui prenant de l’espace au profit des activités agro-pastorales.

Secteur agricole

Avec un cycle de production plus court que dans le secteur forestier, le secteur agricole se caractérise également par une faible productivité et un accroissement quasi-permanent des superficies emblavées estimées entre 3% et 5% l’an. Ainsi, sur les 9 millions d’hectares de superficie exploitable, plus du tiers est mis sous culture actuellement.

En supposant que cette tendance se maintienne jusqu’à l’échéance 2020, les superficies agricoles des principales spéculations occuperont à elles seules 43% en 2005, 47% en 2010, 52% en 2015 et 57% en 2020 des superficies exploitables (SAU 9 millions ha). Cette projection serait plus conforme aux réalités si l’on pouvait inclure les superficies abandonnées suite à l’épuisement des sols. En effet, ces terres devenues incultes réduisent le potentiel agricole disponible, accroissent les risques d’occupation des zones boisées et expliquent en grande partie les mouvements de population agricole des provinces du Centre (50 à 150 km²) et du Nord (faible SAU) vers celles du Sud-Ouest (15 à 30 ha/km²).

Des éléments nouveaux de la politique agricole en cours sont porteurs d’espoir et de changement de tendance dans l’agriculture. En effet, le Plan Stratégique Opérationnel qui comporte un ensemble cohérent de cinq programmes transversaux et de six filières de production à développer, doit être considéré comme un moteur de changement. Ces programmes et filières de production sont des actions prioritaires qui émanent d’axes stratégiques définis par l’Etat et dont l’exécution aura une interaction avec le secteur forestier.

 

 

 

 

 

PSO, moteur de changement et interaction avec le secteur forestier

Les programmes du PSO

L’exécution du Plan Stratégique Opérationnel vise à relever d’importants défis, en particulier :

Réduire la pauvreté en milieu rural ;

Restaurer et améliorer les ressources naturelles ;

Promouvoir le rôle de la femme et des jeunes en milieu rural ;

Insérer l’agriculture dans l’économie de marché.

Par rapport à l’atteinte des objectifs ci-dessus cités, les actions complémentaires relevant d’autres secteurs dont le sous-secteur forestier, seront l’interface du PSO. Le PSO va influencer le secteur forestier à travers l’exécution de certaines composantes qui sont :

Programme fertilité des sols 

Il s’agit d’un programme dont l’objectif est de contribuer à restaurer la fertilité des sols agricoles. Cette fertilité améliorée des sols permet au système de production d’être moins consommateur d’espace agricole, ce qui un signe d’amélioration de la durabilité du capital productif.

Programme de modernisation de l’agriculture

Ce programme vise l’augmentation de la productivité du secteur agricole par un accroissement de la capacité de production.

Plans d’actions filières 

En plus des deux programmes déjà cités (qui sont des programmes transversaux) il y a également le développement de six (6) filières vivrières (céréales, niébé, tubercules) et d’exportation (coton, fruits et légumes, oléagineux).

Interactions avec le secteur forestier

En ce qui concerne le programme fertilité des sols, l’évolution positive vers l’intensification permettra de freiner l’extension des exploitations dans les zones forestières du Sud du pays à des fins agricoles. Ce programme participera par conséquent au maintien des ménages agricoles des zones à forte pression démographique dans leurs terroirs d’origine.

De plus, l’approche gestion des terroirs qui constitue une stratégie opérationnelle adoptée par le gouvernement renforcera la gestion rationnelle des ressources naturelles et la tendance à l’intensification des systèmes de production.

Pour ce qui est du programme modernisation de l’agriculture ; il est à noter qu’il induira une augmentation de l’exploitation des superficies agricoles utiles qui pourrait affecter plus ou moins le secteur forestier selon les potentialités régionales.

En outre la complémentarité des programmes fertilités des sols et modernisation de l’agriculture devrait contribuer à une bonne gestion de l’interaction des deux secteurs agricole et forestier.

Quant aux plans d’actions filières, leur développement vise d’abord une intensification de la production des différentes spéculations. Cependant, en dépit de l’intensification qui sera amorcée, il faut s’attendre à un accroissement selon les tendances actuelles de l’agriculture montrent qu’à échéance 2020 les SAU ne seront exploitées qu’à hauteur de 57%. Ce qui laisse une marge appréciable pour contenir les effets induits des composantes du plan sur les superficies exploitables.

Le PSO est moteur de changement dans la mesure où les superficies emblavées vont évoluer à un moindre rythme. Cette perspective montre bien à quel point les différents programmes du PSO vont accompagner le développement du secteur forestier.

Les terres agricoles dans la plupart des cas se confondant avec les terres forestières, l’optimisme affiché sur la progression des superficies cultivées par rapport aux 9 000 000 ha de terres cultivables cache une menace sérieuse sur le couvert forestier.

En effet les nouvelles superficies défrichées chaque année aux dépens des forêts naturelles principalement dans le Sud le Sud-Ouest et l’Est du pays. On pourrait conduire à l’année 2020 à une réduction des superficies forestières d’environ 3 000 000 ha.

Secteur de l’élevage

L’élevage pratiqué est à dominance du type extensif. Cet élevage extensif menace aussi bien l’environnement (surcharge des parcours) que la paix sociale (conflits entre transhumants et agriculteurs, entre éleveurs migrants et autochtones). La tendance est à l’augmentation des effectifs du cheptel avec des pratiques quelquefois malsaines sur l’environnement. Cas de l’émondage abusif des ligneux et des feux de brousse à la recherche de pâturages de repousse.

Cette tendance devra s’arrêter ou même s’inverser avec les effets attendus de l’exécution du Plan Stratégique Opérationnel (PSO) pour une croissance durable de l’Agriculture d’une part et de la Note d’Orientation du Plan d’Action de la Politique de Développement du secteur de l’élevage d’autre part.

(Cf. tableaux : 2,3 et 4 en annexe).

Présentation de la Note d’Orientation

La Note d’Orientation du Plan d’Action de la Politique de Développement du secteur de l’élevage au Burkina Faso a été élaborée en novembre 1997. Elle fait ressortir tout un ensemble d’options claires qui serviront de matériaux à l’établissement du Plan et Programmes d’Investissement du Secteur de l’élevage au Burkina Faso en vue de la promotion durable de l’élevage. La Note d’Orientation s’appuie sur les lettres de mission du département des ressources animales. La mise en œuvre de trois de ces lettres de mission met en exergue les interactions entre le secteur forestier et le secteur de l’élevage. Ce sont :

L’aménagement des zones pastorales pour une meilleure contribution à l’élevage intensif ;

La promotion des fermes privées ;

L’accroissement de la production fourragère.

La Note d’Orientation a pour stratégie nouvelle, la mise en œuvre des actions en amont de la production, c’est-à-dire sur l’animal et son alimentation.

Note d’Orientation et secteur forestier

Les principales options de la note d’orientation traduites en actions et qui ont un effet positif sur le secteur forestier sont les suivantes :

L’amélioration de l’animal : des actions sur la sélection massive, l’insémination artificielle, l’importation des races pures exotiques pour la production de lait et de viande nécessitent une limitation des effectifs, un apport complémentaire d’aliments hors pâturages naturels, une tendance à la stabulation des animaux.

Cette forme d’élevage permet de minimiser les charges excessives des parcours en cheptel.

Le milieu : il comprend l’alimentation du bétail.

Outre les prélèvements directs sur les parcours, les actions suivantes sont proposées :

Les sous produits agro-industriels (SPAI) et les résidus de récoltes ;

La fauche et la conservation des pâturages naturels ;

Les cultures fourragères : cultures à double objectif et cultures pures.

A noter que la politique d’intensification de l’élevage va de pair avec l’intensification de l’agriculture. L’intensification de l’agriculture a entre autres avantages de réduire les surfaces mises en culture pour augmenter les zones en défens et permettre leur régénération.

Une véritable implication dans la mise en œuvre de ces actions va permettre de contribuer intensément à la résolution du problème alimentaire du bétail et de préserver du coup l’environnement.

Les aménagements pastoraux et la sécurité foncière : c’est un processus de modernisation de l’élevage. Il faut garantir la sécurité foncière à l’éleveur et lui permettre de rentabiliser l’élevage par des actions d’exploitation rationnelle des ressources naturelles et d’amélioration des productions. Les zones pastorales militent en faveur de la sédentarisation de l’élevage et à la réduction des conflits entre éleveurs et agriculteurs et/ou entre éleveurs et le service forestier.

Ces actions, sans être exhaustives concourent vers une forme d’intensification de l’élevage. Cette intensification a des implications positives sur le secteur forestier par la libération de l’espace, l’orientation des déplacements du bétail, l’organisation de l’exploitation des ressources naturelles.

Comme conséquences néfastes sur le secteur forestier par cette forme d’intensification de l’élevage l’on retiendra :

La probable dégradation accentuée de la zone aménagée : en effet, si des mesures adéquates ne sont pas prises, l’on assistera à une forte concentration du bétail avec une exploitation accrue des ressources naturelles.

Toutes ces actions seront regroupées dans deux actions prioritaires du Plan d’Action et Programmation d’Investissement du Secteur de l’élevage au Burkina Faso en voie d’adoption. Il s’agit :

Du programme d’appui au développement de l’élevage traditionnel et à la valorisation des zones pastorales ;

Du programme national d’appui à l’alimentation et à l’hydraulique pastorale.

Au regard des tableaux 3 et 4, l’on peut retenir ce qui suit :

Le nombre croissant des effectifs du cheptel, très inquiétant pour la capacité de charge. En effet, si rien n’est entrepris, l’on assistera à un dépassement de cette capacité dès l’an 2016 ;

Le déséquilibre constaté au niveau des capacités d’accueil selon les zones agro-écologiques. Les superficies des zones agro-écologiques comparées à la charge réelle estimée en l’an 2000 présentent des écarts considérables entre les différentes zones. Ces écarts vont respectivement de la zone sahélienne à la zone Sud-soudanienne en UBT à : +514 321 ; +615 383 ; - 132 401 et -3 393 042.

La mise en œuvre du Plan d’Action et Programme d’Investissement du Secteur de l’Elevage telle que prévue, va contribuer à réguler ces problèmes qui minent le développement de l’élevage avec pour conséquence des interactions négatives sur le secteur forestier.

Tableau 3 :

Superficies estimées des parcours suivant les zones agro-écologiques et bilan fourrager des différentes zones écologiques

Zones agro-écologiques

Superficies des parcours (ha)

Capacité de charge en UBT/ha

Capacité d’accueil en UBT

Sahélienne

Sub-sahélienne

Nord-soudanienne

Sud-soudanienne

1 467 800

2 767 800

6 806 600

5 707 900

0,2

0,2

0,4

0,8

293 560

553 560

2 722 640

4 566 320

Burkina Faso

16 750 100

 

8 136 080

Source : Plan d’Action et Programme d’Investissement du Secteur de l’Elevage au Burkina Faso (juin 2000).

Tableau 4 :

Répartition du Cheptel herbivore par zone agro-climatique (2000)

Zones agro-écologiques

Bovins

(têtes)

Ovins

(têtes)

Caprins

(têtes)

Asins

(têtes)

Equins

(têtes)

Camelins

(têtes)

UBT

Sahel

Sub-sahel

Nord-soudan

Sud-soudan

599 040

817 544

2 177 032

1 202 136

784 821

1 802 214

3 211 859

984 183

1 817 811

2 358 178

3 444 430

1 027 684

54 912

101 504

288 912

55 557

1 928

5 786

14 255

2 464

14 697

807 881

1 168 943

2 590 239

1 173 278

Burkina Faso

4 795 752

6 783 077

8 648 103

500 885

24 433

14 697

5 740 331

 

Changements dans la consommation d’énergie

Situation énergétique du Burkina Faso en 1996

Selon le bilan énergétique de 1996, la consommation énergétique finale du Burkina s’évaluait à environ 1 857 600 Tonnes Equivalent Pétrole (TEP) repartis comme suit :

Energies traditionnelles = 1 646 900 TEP soit 89% ;

Hydrocarbures = 182 950 TEP soit 10% ;

Electricité = 21 391 TEP soit 1%.

Malgré les difficultés que pose la comptabilisation précise des énergies traditionnelles, il ressort selon les estimations que l’énergie traditionnelle couvre 97% des besoins énergétiques des ménages. Ce constat de la prédominance des énergies traditionnelles s’observe aussi bien en zone rurale qu’en zone urbaine. Par ailleurs, en 1996 la consommation du charbon de bois concernait près de 4 834 638 habitants.

Les énergies traditionnelles sont les formes d’énergies issues essentiellement de la biomasse et concernent le bois de chauffe, le charbon de bois et les résidus agricoles. Dans ce contexte, on peut déduire qu’au niveau de la consommation des énergies traditionnelles, c’est celle des résidus agricoles qui n’influe pas de façon considérable sur le couvert forestier.

Situation probable de l’énergie au Burkina à l’horizon 2020

Il est généralement admis qu’en Afrique sahélienne, les énergies traditionnelles resteront la forme d’énergie la plus consommée dans les vingt voire les quarante années à venir. Pour le Burkina, il est certain que les quantit&e acute;s consommées d’énergie électrique et d’hydrocarbures en 2000 seront appelées à croître à l’horizon 2020 et cela de façon significative dans une perspective du développement des infrastructures modernes. Ces taux de croissance annuelle atteindront 2,04% pour l’électricité et 2,07% pour les hydrocarbures.

Il est aussi certain qu’en dépit des changements qui seront effectifs dans les secteurs des industries, domestique (ménages), du transport, du tertiaire et provoqués par le phénomène d’urbanisation et par des politiques en matière d’aménagement du territoire en général, les énergies traditionnelles occuperont toujours une place de choix dans le bilan énergétique qui sera dressé en 2020. Ce poids se fera ressentir par la consommation des ménages urbains et surtout ruraux.

Par ailleurs, tout laisse à penser que la consommation annuelle par tête d’habitant des énergies traditionnelles ira en baisse, mais les phénomènes de démographie galopante et de persistance de l’état de pauvreté de nos populations seront déterminants dans l’évaluation finale des quantités consommées de cette forme d’énergie en 2020. Au Burkina, il ressort que le niveau de revenus des ménages est un élément qui influe sur le choix du combustible. Cette situation sera toujours observée à l’horizon 2020.

Moteurs des changements dans la consommation d’énergie

Au Burkina, les changements dans la consommation à l’horizon 2020 pourraient s’opérer à travers un certain nombre de volontés et de décisions qui seraient prises au niveau politique. Ces initiatives gouvernementales changeraient de façon directe le mode de vie des populations et de façon indirecte leur mode de consommation énergétique. A titre d’exemples, on pourrait envisager l’instauration d’une journée continue au niveau de l’administration. Il y a aussi le développement du transport en commun qui inciterait les populations à choisir ce mode de transport à la place du transport individuel. Toutes ces décisions auront pour objectifs finaux la réduction de la facture pétrolière et la préservation de l’environnement.

Moteurs des changements dans la consommation d’énergie non ligneuse

Les sources d’énergies d’origine non ligneuse qui seront consommées à l’horizon 2020 seront celles déjà présentes. Il s’agit des produits pétroliers (Pétrole lampant, Butane, Essence, Super, Gasoil, etc.) de l’électricité et de l’énergie d’origine solaire. Les combustibles tels que les schistes graphiteux, les tourbes resteront marginaux. L’un des éléments qui pourraient influer sur les consommations électriques au niveau individuel pour ce qui est de l’électricité, est la présence sur le marché national d’appareils électriques économes et peu coûteux. Quant aux hydrocarbures, la chance d’avoir des engins et autres machines économes en consommation d’hydrocarbures et bon marché seront minces. Néanmoins la fluctuation du cours du baril de pétrole sur le marché international pourrait engendrer des réflexes d’économistes dans la consommation des hydrocarbures au niveau des consommateurs, étant donné que le Burkina est totalement importateur des produits pétroliers. L’énergie d’origine solaire sous sa forme photovoltaïque sera de plus en plus consommée par les populations surtout rurales. Cela trouverait son explication par le fait que les coûts des technologies se réduisent d’année en année et qu’elles sont plus adaptées aux besoins du milieu rural. Quant au gaz butane, sa présence sera de plus en plus importante dans les ménages urbains dans les années à venir avec le phénomène d’urbanisation. De plus la réduction de la taille des ménages observable depuis une décennie pourrait accroître la consommation du gaz.

 

L’impact des changements dans la consommation des d’énergies non ligneuses sur les forêts

Les changements en terme de réduction de la consommation unitaire de l’électricité et des produits pétroliers pour le transport auront un impact positif sensible sur le couvert végétal. En revanche, une consommation de plus en plus importante du gaz butane par les ménages et de l’énergie solaire aura aussi un effet positif sur la préservation du couvert végétal. Toutefois, en dépit de la réduction de la consommation unitaire d’énergie, l’augmentation de la population entraînera une croissance considérable de la demande en électricité et en hydrocarbures. La satisfaction de cette demande nécessitera un renforcement de l’offre.

Etant donné qu’au Burkina, l’essentiel de la production d’électricité est d’origine thermique diesel et d’origine hydraulique, l’augmentation de l’offre d’électricité se réalisera suivant plusieurs options. Il y a d’abord l’option barrage hydroélectrique qui provoque des défrichements ; il y a ensuite l’option thermique qui occasionne les rejets de gaz à effet de serre, par conséquent une incidence sur le couvert végétal au niveau de la capacité d’absorption des arbres ; et enfin l’option des interconnexions intérieures et avec les pays voisins producteurs d’électricité bon marché qui pourrait entraîner une destruction de l’homogénéité des ensembles forestiers sur le site de l’implantation des pylônes haute tension.

Quant à la consommation des autres produits pétroliers (pétrole lampant, gaz butane) et celle d’énergie d’origine solaire, l’impact se fera ressentir en terme de quantité de bois sur pied préservée et par l’augmentation des puits d’absorption de gaz à effet de serre.

 

Tendances de l’investissement dans le secteur des forêts

La principale source de financement dans le secteur forestier provient des partenaires au développement du Burkina Faso, notamment à partir de la table ronde des bailleurs de fonds sur l’environnement tenue en janvier 1994. Les financements les plus importants sont allés à l’aménagement des forêts naturelles à travers le concours de partenaires notamment le PNUD, l’Union Européenne, la Banque Mondiale et de l’Allemagne. Le Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT) a connu la contribution de la Banque Mondiale, de l’Allemagne, de la Caisse Française de Développement de la Norvège, du PNUD, des Pays Bas et du Canada.

D’autres programmes tels que le Programme National de Gestion de l’information sur le milieu (PNGIM) et le PAN/LCD ont enregistré successivement la contribution financière de la Banque Mondiale et du Danemark pour le premier et le PNUD, le Danemark, le FIDA et le Canada pour le second.

Du point de vue de l’évolution des financements, la figure 2 indique que le montant de l’investissement est passé de 1 397,83 millions de FCFA en 1992 à 1 547,92 millions de FCFA en 1995, soit un taux d’accroissement moyen annuel de 3,45%. En supposant que cette tendance se maintienne à l’horizon 2020, le niveau d’investissement pourrait atteindre 3 658,11 millions de FCFA, soit plus de deux fois le montant de 1995.

Figure 2 :

Evolution des investissements dans le secteur forestier sur la période 1992-1996

Source : PNUD, 1997

 

 

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