FACILITER LE CHANGEMENT : QUE FAIRE ?
Ce chapitre présente les types de changement existant à l’intérieur et à l’extérieur du secteur forestier. Ces facteurs de changement peuvent être bénéfiques ou dommageables.
Les quelques résultats issus des analyses partielles indiquent bien que dans bien de domaines des ruptures vont s’opérer. Parmi les mesures que l’on prévoit pour juguler ces résultats préjudiciables on peut noter :
L’intensification des activités agro-pastorales ;
Le développement de la gestion participative des ressources forestières ;
La valorisation des ressources forestières ;
La reforestation ;
Le développement des nouvelles technologies de gestion de l’énergie.
Au-delà de ces axes stratégiques d’intervention, des changements peuvent modifier de manière pertinente cette aventure apocalyptique.
A l’Intérieur du secteur forestier :
Sur le plan institutionnel et politique, il faut que les ressources forestières soient placées sous la gestion et le contrôle effectif des communautés villageoises avec un rôle très clair des services forestiers dont le rôle doit évoluer vers une fonction d’appui technique. Cela doit être accompagné d’une réglementation qui oblige les destructeurs de ressources forestières à la reconstitution et qui incite véritablement à la reforestation.
Sur le plan des investissements, il est clair que les tendances actuelles mettent l’accent sur les produits forestiers classiques pour lesquels nos potentialités ne présentent que des désavantages par rapport aux autres régions du globe. Par contre la diversité qui caractérise nos formations forestières peut servir de base à une valorisation qui peut s’orienter sur l’agro-alimentaire, la médecine, l’artisanat et la petite industrie de transformation. Les investissements en direction de la reforestation ont surtout porté sur l’encadrement technique et des appuis matériels et financiers très légers qui seraient adaptées aux conditions des populations. Cet appui au vue de ses résultats mitigés doit évoluer pour tendre vers un appui volontariste qui permettraient à ceux qui disposent des ressources foncières puissent installer et gérer des forêts ; des arrangements pourraient être mis en place pour favoriser une meilleure coopération entre ceux qui disposent des terres et ceux qui disposent des ressources financières et matérielles.
Progrès technologiques : en présence de ressources limitées et d’une démographie galopante, il est clair que les avancées technologiques constituent le passage obligé pour espérer un quelconque équilibre. Ces avancées technologiques devront contribuer à la valorisation des ressources forestières, à l’économie d’énergie et aux recyclages des produits.
A l’extérieur du secteur forestier
Sur le plan politique et institutionnel, il faut de nouveaux rapports entre les villes et les villages dans le sens d’une valorisation des produits alimentaires, énergétiques et de l'artisanat.
Sur le plan des investissements, la priorité doit être orientée vers une meilleure valorisation des produits de l’élevage, la recherche d’une solution durable aux problèmes des intrants agricoles.
Progrès technologiques. Les progrès technologiques les plus porteurs devront porter sur l’intensification des productions agro-pastorales, le développement des sources d’énergie alternative et la substitution. Un accent particulier devrait être mis sur la formation des acteurs, dans ce sens l’alphabétisation devrait bénéficier d’une attention toute particulière.
Faciliter le changement : que faut-il faire ?
Pour l’analyse des moteurs du changement sur les forêts, quatre (4) critères décrits dans le tableau suivant sont pris en compte. Ainsi, les facteurs seront regroupés en trois (3) sous-groupes dont les effets bénéfiques, les facteurs dommageables et les moteurs indéterminés.
Tableau : critères d’analyse des moteurs du changement
Moteurs du changement |
Importance |
Occurrence |
Durée |
Bénéfique Dommageable Indéterminé |
Majeur Moyen Mineur |
Certain Probable Improbable |
Permanent Durable Temporaire |
Facteurs dommageables
Moteurs changement |
Importance |
Occurrence |
Durée |
Evolution démographique Elevage extensif Transformation des terres Surexploitation des espèces Les pollutions L’agriculture de rente Libéralisation du commerce Urbanisation |
Majeur Majeur Majeur Moyen Moyen Majeur Moyen Majeur |
Certain Certain Certain Probable Probable Certain Certaine Certaine |
Permanent Durable Durable Temporaire Temporaire Durable Temporaire Durable |
Facteurs bénéfiques
Moteurs changement |
Importance |
Occurrence |
Durée |
Plan Stratégique Opérationnel Plan d’Action Filière Réforme Agraire et Foncière Textes d’Orientation sur la Décentralisation Code de l’Environnement Code Forestier Contribution du secteur forestier à l’emploi Renforcement de la participation communautaire Code des Aménagements Pastoraux Substitution des énergies Déforestation PAN/LCD Stratégie de gestion de la faune Plan Stratégique de la recherche scientifique Education environnementale Politique de développement économique et Socio-culturel Les engagements nationaux PNAF Politique Forestière Nationale Programme National de Gestion des Terroirs |
Majeur Moyen Majeur Majeur Majeur Majeur Moyen Majeur Majeur Moyen Mineure Majeur Moyen Majeur Majeur Moyen Moyen Majeur Moyen Majeur |
Probable Probable Certain Certain Certain Certain Probable Certain Probable Certaine Probable Certaine Certaine Certaine Certaine Certaine Probable Certain Probable Certain |
Durable Durable Permanent Permanent Permanent Permanent Durable Permanent Durable Permanent Permanent Permanent Temporaire Permanent Permanent Temporaire Durable Durable Durable Durable |
Les moteurs du changement sont multiples, de nature et d’importance diverses dans l’espace et dans le temps. Ils ont été considérés selon leur importance, leur occurrence et leur durée.
Rôle et responsabilité des divers organismes
Gouvernement
Rôle actuel : contrôle ; application de la loi. |
Rôle souhaité : définition de politiques sectorielles claires ; harmonisation des approches ; rôle de modérateur ; arbitrage. |
Bailleurs de fonds/donateurs
Rôle actuel : chaque bailleur de fonds possède sa propre philosophie d’intervention et tient à la défendre coûte que coûte ; certains changent d’approche sans étude préalable pendant l’exécution des projets ; projets ficelés au départ ne laissant aucune marge de manœuvre aux gestionnaires sur le terrain. |
Rôle souhaité : harmoniser les approches entre bailleur de fonds ; mise en place d’un cadre de référence national énonçant quelques principes de base sur les approches ; créer des cadres régionaux. |
ONG
Rôle actuel : rôle dans le développement sectoriel. |
Rôle souhaité : organisation de la société civile ; contribution des femmes aux prises de décisions ; défense des minorités. |
Organisations paysannes / associations de producteurs/communautés rurales
Rôle actuel : quasiment insignifiant. |
Rôle souhaité : Société civile active et dynamique. |
Secteur privé
Rôle actuel : Contribue à la spéculation foncière. |
Rôle souhaité : |