Previous PageTable Of ContentsNext Page

XIII. POLITIQUE ENERGETIQUE ET FORESTIERE

13.1. Politique énergétique

Pour accomplir la mission qui lui est confiée, le Ministère de l'Hydraulique et de l'Energie a présenté en 1987 au Gouvernement une stratégie de développement du secteur de l'énergie qui visait les objectifs suivants :

assurer et renforcer la sécurité des approvisionnements énergétiques

développer au maximum l'utilisation de nos ressources énergétiques propres ;

maîtriser les coûts opératoires et d'approvisionnement.

La mise en œuvre de cette stratégie a permis :

l'assainissement financier des entreprises publiques du secteur ;

l'incitation à la participation du secteur privé aux programmes des investissements identifiés ;

l'élaboration en 1990, des éléments constitutifs de la structure des prix de vente des produits pétroliers ;

la réflexion sur l'organisation structurelle des principaux intervenants (Ministères et entreprises publiques concernés) ;

l’adoption en 1991 par le Gouvernement d'un programme de maîtrise d'énergie.

En effet, en 1991 le Gouvernement a approuvé un programme de maîtrise et d'économie d'énergie qui vise :

l'utilisation rationnelle de l'énergie au niveau de l'ensemble des consommateurs

la réduction de la dépendance du pays vis à vis des produits pétroliers importés d'une part et de la facture pétrolière d'autre part

une meilleure utilisation des ressources énergétiques nationales existantes (solaire, éolienne, ligneuse)

un choix approprié des équipements de transformation (centrales électriques et véhicules à haut rendement énergétique bioénergie) ;

la mise en place progressive d'une institution de pilotage du domaine de l'économie d'énergie.

Toutes ces politiques n’étaient que sectorielles et dirigistes. Il a fallu attendre 1999, pour que le secteur des énergies domestiques ait une stratégie de développement participatif qui a comme objectif l'adéquation progressive de la demande et l'offre nationale (bois énergie). Cette stratégie, élaborée dans le cadre du programme RPTES (Examen des politiques, stratégies et programmes dans le secteur des énergies traditionnelles (Banque Mondiale), s'articule principalement autour de trois axes :

amélioration de l'offre ligneuse, par la protection, le reboisement et la promotion de l'agro-foresterie avec une forte implication des populations concernées ;

promotion des combustibles de substitution ;

sensibilisation à l'utilisation de foyers à bois et à charbon de bois à rendement énergétique amélioré.

Par ces objectifs hautement significatifs, la Mauritanie entend :

(i) restaurer les écosystèmes forestiers et la biodiversité d’avant la sécheresse ;

(ii) améliorer l’offre ligneuse par l’augmentation de la productivité des forêts ;

(iii) renforcer les capacités institutionnelles d’intervention ;

(iv) transférer aux populations les responsabilités en matière d’aménagement, de gestion et de contrôle des massifs forestiers ;

(v) rechercher des énergies de substitution (gaz, tourbe, kérosène, solaire, etc.) comme alternative aux bois et son dérivé charbon de bois.

13.2. Politique forestière et cadre stratégique de préservation

L'épuisement des maigres ressources forestières par la conjugaison simultanée d'une sécheresse persistante et de la satisfaction d'une forte demande en combustibles ligneux sous l'effet d'une croissance démographique très marquée, ont conduit à la destruction massive du couvert végétal.

En réponse à cette situation, le Gouvernement Mauritanien a réalisé des efforts immenses dans le cadre de la lutte contre la déforestation et la conservation des ressources génétiques forestières avec la participation des populations locales. Ainsi les actions menées portent sur :

la mise en œuvre de projets de Lutte contre la Désertification (reboisement, fixation des dunes, interdiction des pratiques destructrices de l’environnement...) ;

la sensibilisation des populations sur les problèmes environnementaux pour une meilleure adhésion à la préservation des ressources naturelles ;

la diffusion des foyers améliorés pour limiter l’utilisation des ressources énergétiques (bois et du charbon de bois) ;

la diffusion du gaz comme moyen de substitution aux ressources naturelles ;

l’élaboration de textes réglementaires ouverts à la participation de la population et encourageant la sauvegarde des ressources naturelles ;

la signature et ratification de toutes les conventions internationales relatives à la gestion et sauvegarde de l’environnement d’une part, et des ressources naturelles en particulier ;

la préparation d’un code environnemental en vue d’harmoniser les différents cadres stratégiques d’interventions pour la prise en compte de la dimension environnementale dans toute action de développement. La loi cadre qui doit déboucher sur ce futur code de l’environnement vient d’être adoptée (juillet 2000).

13.3. Orientations de gestion des ressources forestières

Les plantations forestières doivent avoir pour objectifs de compléter le domaine naturel encore boisé, là où elles ne peuvent pas satisfaire les besoins économiques et sociaux en matière de protection des sols et des eaux, de la lutte contre l’ensablement ou de l’équilibre écologique (production-consommation), des produits forestiers. Il s’agit en fait de :

la satisfaction dans les meilleures conditions des besoins des populations en services fournis par la forêt,

du maintien des équilibres écologiques.

Pour y parvenir, on doit orienter les activités de reboisement vers :

la recherche d’un optimum économique ;

un développement équilibré et intégré ;

la mise en valeur optimale des potentialités en terre, en eau et en ressources humaines ;

l’émergence d’une économie forestière.

Au point de vue technique, la Mauritanie a entrepris une vaste campagne de reboisement pour stabiliser les mouvements des dunes et lutter contre l’ensablement des agglomérations et des infrastructures socio-économiques de base.

Parallèlement à cette action capitale de fixation des dunes, d’autres mesures étaient engagées afin d’encourager la fixation des populations à leur terroir, notamment :

une importante campagne de sensibilisation à l’utilisation rationnelle de l’énergie traditionnelle (bois et charbon de bois) par la mise en place d’un foyer amélioré et l’étalement des points de vente du gaz butane à des prix promotionnels ;

l’instauration vivres contre travail afin d’impliquer la population aux activités de reboisement et de développement du pays,

la réalisation des pare-feux pour sécuriser les pâturages des dégâts causés par les feux de brousse ;

la plantation de l’Acacia senegal pour relancer la production de la gomme arabique et organiser la filière de commercialisation ;

la politique de gestion des zones humides qui a le mérite de préserver ces espaces de toute colonisation et pratiques agro-pastorales, pour jouer pleinement la double fonctionnalité de réservoirs de diversités bio-écologiques. C’est dans ce cadre qu’il y a eu la création de deux parcs nationaux (Banc d’Arguin et Diawling) pour la restitution et la réhabilitation de la flore et de la faune ;

la politique de classement des forêts : les forêts classées constituent des réservoirs d’espaces potentiellement favorables tant à la reconstitution de la faune sahélienne qu’à la conservation de la diversité biologique du pays en général et à la satisfaction des populations riveraines en particulier.

 

13.4. Législation forestière

L'aménagement, la gestion et l'exploitation du patrimoine forestier sont régis par le code forestier. L’ancien code de 1982 consacrait, la domanialité de toutes les forêts non immatriculées et non concédées ou celles qui, mêmes immatriculées ou concédées, pour les collectivités et les particuliers qui peuvent détenir ou immatriculer en leurs noms des domaines forestiers (périmètres reboisés notamment), à l’Etat.

Ce code est du type centralisateur et confère à l'Etat et à ses démembrements tous pouvoirs en matière de surveillance, d'aménagement et d'exploitation des formations forestières.

Les collectivités riveraines n'ont que des droits d'usage notamment de circulation, de ramassage de bois mort, de récolte de fruits, de plantes alimentaires ou médicinales et de pâturage sans installation, même temporaire.

En ce qui concerne les forêts classées, le droit de pâturage est cependant soustrait aux droits d'usage, sauf dans les cas de force majeure. Le code interdit tout abattage d'arbres en zone sahélienne.

Selon les dispositions du code, des autorisations de coupes peuvent être délivrées à des exploitants forestiers régulièrement immatriculés auprès des inspections de la protection de la nature. Les permis de coupe donnent lieu à la perception de redevances actuellement fixées à 160 UM/quintal pour le charbon et à 100 UM par stère pour le bois y compris le bois mort. La circulation des produits ligneux est également soumise à autorisation.

La faiblesse principale de ce code réside dans l'exclusion des populations riveraines de la gestion et de l'exploitation des forêts. Celles-ci sont les principales victimes de la déforestation mais ne tirent aucun revenu direct de l'exploitation des forêts.

Cette faiblesse est aggravée par l'incapacité des services spécialisés de l'Etat à assumer efficacement l'ensemble des attributions qui leur sont dévolues.

Pour pallier aux insuffisances de l’ancien code et être conforme à l'esprit des conventions issues de Rio, le Gouvernement a adopté le 20 janvier 1997 un nouveau code forestier (loi N°97-007). Ce nouveau code encourage la participation des communautés riveraines à la protection (défrichement, surpâturage et feu de brousse), l'aménagement et l'exploitation rationnelle des domaines forestiers.

Il prévoit la possibilité de concéder aux communes et, à travers elles, aux collectivités villageoises, une partie du domaine forestier de l'Etat, réparti en unités forestières.

L'application de cette clause doit être précédée par un inventaire des formations forestières existantes ainsi qu'un important travail de délimitation et de bornage des unités forestières.

L'Etat devra également élaborer un modèle de convention de gestion et former des cadres nationaux aux techniques d'aménagement et de gestion améliorée des unités forestières qui seraient concédées.

Dans cette perspective, il serait impératif d'harmoniser les dispositions du code forestier avec celles de la loi domaniale et notamment faciliter les procédures d'immatriculation et de délivrance des titres fonciers afin de sécuriser les investissements villageois et privés.

Les personnes physiques ou morales qui auront contribué de manière notable à la réussite de cette politique de l'Etat en matière de reboisement, de protection de l'environnement et de lutte contre la désertification pourront bénéficier d'un appui technique matériel et financier de l'Etat.

L'exploitation, à des fins commerciales, des domaines forestiers par l'Etat, les collectivités et les personnes physiques ne peut être faite que par vente de coupes, permis de coupe d'un nombre déterminé d'arbres, de pièces ou de stères ou par arrêté du Ministre chargé de l'environnement.

Le code n'est pas très explicite sur le niveau de redevances et les modalités de partage des revenus tirés de l'exploitation des unités forestières concédées aux collectivités.

L'esprit du texte suggère en tous cas que les revenus tirés de l'exploitation de forêts, ayant fait l'objet de convention d'aménagement et de gestion, soient pour l'essentiel affectés aux collectivités concernées en guise d'incitation.

13.4.1. Fiscalité forestière

La fiscalité forestière est symbolique pour ne pas dire inexistante compte tenu des montants réellement recouvrés. Elle ne reflète pas la rareté du produit, ni ne prend en compte les coûts éventuels du remplacement. L'importance des marges bénéficiaires réalisées incite à accroître d'année en année la production de charbon de bois.

La coupe pour les besoins de production de charbon de bois est devenue la principale cause de déforestation. Cette situation outre qu'elle ne favorise pas le développement des filières de substitution, rendrait, si elle devait se perpétuer, peu crédible tout programme de lutte contre la désertification.

Il faudrait, d'une part, relever, de manière très substantielle, le niveau des redevances forestières. Cette augmentation devrait être partiellement imputée sur les marges des exploitants, grossistes et détaillants, afin d'éviter un dérapage des prix et d'autre part, renforcer le contrôle des flux de charbon, principalement vers Nouakchott afin que l'Etat tire aussi parti de la manne forestière, notamment pour les besoins d'alimentation du Fonds de Développement Forestier (FDF) dont la création est prévue par le code forestier.

13.5. Actions passées et actuelles dans le cadre de l’énergie

Ayant senti la menace de la sécheresse qui sévit depuis 1973 dans la zone sud Sahélienne, le Gouvernement a pris le 23/12/1981 la décision de créer les conditions d'utilisation du gaz butane comme l’une des sources principales d'énergie à usage domestique.

Cette option traduisait sa détermination de freiner le processus de désertification en encourageant la substitution progressive du bois de chauffe et du charbon de bois par le gaz butane.

Les mesures d'accompagnement de cette politique se résumaient essentiellement à :

l'exonération de tous droits et taxes de douane du butane et des emballages,

la mise en place d'une subvention massive directe du prix du gaz, en créant une taxe spéciale dite " Pé réquation gaz butane appliquée sur les carburants à l'exception du gasoil destiné à la Sonelec, à la pêche et du pétrole lampant.

Au niveau très faible de la consommation en 1982, l'élasticité de la demande de butane au prix ne pouvait être que très forte. En effet, les consommations du butane sont passées dans la zone Sud de 598 tonnes en 1981 à 3954 en 1987 et dans la zone Nord de 200 tonnes en 1981 à 1466 tonnes en 1987. Il faut aussi souligner que ces résultats spectaculaires ont été obtenus malgré la précarité du système d'approvisionnement (transport de bouteilles par camions depuis Dakar) et d'une faible pénétration du butane dans les zones rurales et périurbaines.

La croissance de la demande devant poser très rapidement des difficultés pour l'équilibre du Fonds de Soutien du Prix du Gaz, le Gouvernement a procédé à des ajustements progressifs des niveaux de la taxe " Péréquation gaz butane et du prix de vente du gaz’’ afin de maintenir globalement l'équilibre financier de l'activité.

En application à cette mesure, une série d'actions devant permettre à terme l'amélioration des conditions d'approvisionnement et de commercialisation du butane ainsi qu'une plus forte implication des ménages à revenus modestes dans le processus de butanisation, ont été amorcées. Parmi ces actions on peut citer notamment :

la création de la SOMAGAZ, Société d'Economie Mixte dont le Capital est fixé à 150 millions d'Ouguiyas.

le démarrage avec le concours de la Banque Mondiale de l'étude d'une Stratégie pour l'Energie à Usage Domestique.

Les objectifs visés à travers cette étude sont notamment :

l'identification d'option économique viable de production et de diffusion de foyers à bois, à charbon de bois, à kérosène et au butane qui soient à la fois fiables et efficients.

la proposition de dispositions et mesures institutionnelles et d'organisation ainsi que l'évaluation des investissements nécessaires pour réaliser une activité de diffusion sur une grande échelle des foyers.

Le projet de diffusion de foyers améliorés en zone urbaine en Mauritanie (UNSO/MAU/85/X-05-UNSO/MAU/91 x 01) qui était placé sous la tutelle du MDRE, était géré conjointement par les structures de l'environnement et de l'énergie.

Privilégiant dés le départ, la démarche de capitalisation des expériences passées ou en cours dans les autres pays, ce projet a obtenu des résultats très satisfaisants (diffusion près de 37.000 prototypes et formation de 480 artisans).

Toutefois, l'occultation de certains aspects des objectifs fondamentaux tels l'évaluation des méthodes de carbonisation actuelle afin de les rendre plus performantes, ont masqué l'efficacité sur la consommation de bois de feu du nombre important de Foyers améliorés diffusés.

En effet, pour être déterminé sur la réduction des prélèvements des ressources ligneuses, la diffusion des Foyers Améliorés doit être précédée sinon accompagnée d'une politique d'économie de combustible ligneux au stade de la carbonisation.

Par ailleurs, sur le plan institutionnel, aucune mesure législative n'a jusqu'à présent été prise ni pour soutenir l'action de diffusion des Foyers Améliorés ni dans le cadre des mesures de politiques d'économie d'énergie.

Le Comité National, de Foyers Améliorés regroupant toutes les structures nationales intéressées directement ou indirectement de la lutte contre la désertification, mis en place pour assurer la coordination des actions bois de feu au plan national n'est pas opérationnel.

Sa dernière réunion remonte au mois de mars 1990. La Commission Nationale des Energies Alternatives également ne s'est pas réunie depuis le mois de mars 1991.

13.5.1. Projet Gaz Butane

Ce projet s'exécute depuis janvier 1992 avec l'appui des Communautés Européennes. Les objectifs sont :

Promotion de l'utilisation du gaz butane comme combustible de substitution au charbon de bois et au bois de feu aussi bien dans les centres urbains qu'en zones rurales

Réduction des pressions sur les formations forestières et lutte contre la déforestation.

Ces objectifs se traduiront par :

la mise sur le marché à un prix avantageux de récipients (B3 et B6) et brûleurs pour le premier équipement de 75.000 familles en 3 ans.

la production locale de supports en marmite à travers la formation et le suivi d'artisans qui seront organisés en coopératives dans les principaux centres de consommation ;

la mise en œuvre des actions de mobilisation - promotion- éducation pour l'utilisation rationnelle du gaz butane.

Dans le cadre de l'exécution de ce projet 52.000 bouteilles de 3 kg, 10.000 bouteilles de 6 kgs et 12.000 brûleurs ont été acquis. Il a été décidé de subventionner le coût d'acquisition de l'équipement (bouteilles plus brûleurs de 45% pour les bouteilles de 3 kgs et 35% pour les bouteilles de 6 kgs). Des ventes promotionnelles ont été organisées dans les principaux centres du Pays. A ce jour près de 27.000 bouteilles équipées de brûleurs à prix subventionnés ont été diffusées.

Les ventes promotionnelles ont été accompagnées d'une large campagne de sensibilisation et publicité par la presse, la radio et la télévision, présentant à la population les avantages pratiques de l'utilisation du gaz et aussi son importance pour la protection de l'environnement. La progression de la consommation de gaz, de 33% entre 1992 et 1994 montre que cette action a été une réussite, car les ventes promotionnelles ont été complétées par des ventes non subventionnées d'un volume encore plus important.

13.5.2. Conservation des ressources Forestières

 

13.5.2.1. Activités passées

Depuis 1975, des programmes de plantation ont été engagés pour reconstituer le milieu naturel et lutter contre l'ensablement. Le principal objectif visé, était et demeure encore la fixation des dunes qui menacent les infrastructures et les agglomérations. Dans la plupart des périmètres traités des arbres forestiers ont été plantés pour consolider et pérenniser les travaux de stabilisation mécanique. Il s'agit en fait des plantations à fonction dominante de protection.

13.5.2.1.1. Ceinture verte de Nouakchott (1975-1991)

La première phase du projet (1975-1981) a permis de réaliser 325 ha de reboisement, la stabilisation et fixation mécanique de 50 ha de dunes et la production en pépinière de 1.000.000 plants.

La deuxième phase (1982-1986) a eu comme résultat 603,50 ha de stabilisation mécanique, 184,50 ha de reboisement biologique et la production en pépinière de 821.625 plants.

La troisième phase (1987-1991) a connu la réalisation de 371,50 ha de plantation, la stabilisation mécanique de 537 ha, la production de 298.514 plants en pépinière et le semi-direct de 210 ha.

Ainsi le projet ceinture verte aurait réalisé durant ces trois phases distinctes 1.091 ha de reboisement biologique dont 210 ha de plantation en semi-direct. Financement Fédération Luthérienne Mondiale.

Les principales espèces utilisées sont : Prosopis juliflora, Euphorbia balsamifera, Acacia raddiana, Acacia senegal, Acacia erhenbergiana (flava), Acacia bivenosa, Balanites aegyptiaca, Leptadenia pyrotechnica, Nitraria retusa, Prosopis chilensis, Tamarix aphylla Salvadora persica, Tamarix senegalensis et quelques herbacées dont Aristida pungens, Tribilus terristris, Cenchrus biflorus, Panicum turgidum.

13.5.2.1.2 Lutte contre l'ensablement et mise en valeur agro-sylvo-pastorales (1984-1996)

La première phase de ce projet (1984-1986) intitulée " Programme Stabilisation et fixation des dunes" a permis la réalisation de 706 ha de plantations villageoises et de protection des routes, ainsi que 535 ha de stabilisation mécanique des dunes vives sur 15 sites. Le projet durant cette phase a couvert 14 pépinières ayant produit 534.354 plants.

La deuxième phase (1987-1990) a enregistré 1.979 ha de plantations villageoises, la production de 754.664 plants en pépinières. En matière de lutte préventive le projet a enregistré des opérations d'enrichissement des forêts naturelles et des aménagements en conservation des eaux et des sols (C.E.S.)

La phase transitoire (1991-1992) qui s'est installée entre la fin de la deuxième et le démarrage de la troisième a connu les réalisations de 752 ha de reboisement et une production de 241.585 plants en pépinière.

La troisième phase (1993-1997) a planté 1.562 ha et produit 978.050 plants.

En terme de réalisation globale, le projet totalise durant ses différentes phases 4.999 ha de plantation. Sur financement UNSO/PNUD.

Le projet intervenait dans huit (8) Wilayas (Adrar, Trarza, Brakna, Tagant, Guidimakha, Assaba, Hodh El Gharbi et Hodh El Charghi).

Les espèces utilisées sont : Prosopis juliflora, Leptadenia pyrotechnica, Parkinsonia aculeata, Balanites aegyptiaca, Acacia raddiana, Acacia senegal,Tamarix aphylla et Calotropis procera. Les herbacées suivantes : Panicum turgidum et Aristida pungens.

13.5.2.1.3 Pôles verts (1985-1987)

Il s'agissait d'un projet de restauration du milieu naturel en zone sahélienne où la pluviométrie et la disponibilité en eau de surface permettent les actions de reboisement. Ce projet est financé sur le sixième Fonds Européen de Développement (FED).

Le projet a retenu 14 sites répartis entre les Wilayas du Brakna (11 sites), le Gudimakha (2 sites) et le Gorgol (1 site).

Les réalisations du projet ont porté sur 178 ha, repartis ainsi qu'il suit :

reboisement intensif en irrigué, 12 ha

reboisement en zone inondable (gonakiés), 61 ha ;

reboisement villageois, 59 ha ;

reboisement fruitier, 3 ha

reboisement extensif sur le Diéri proche 43 ha.

Les principales espèces utilisées sont : Prosopis juliflora, Acacia nilotica, Leucaena leucocephala, Eucalyptus camaldulensis, Acacia senegal, Azadiracta indica, Acacia sieberiana, Mangifera indica et Citrus sp.

13.5.2.1.4 Développement des Oasis (1985 - 1992)

Parmi les activités de protection, la priorité a été réservée aux Oasis les plus menacées et en particulier celles qui disposent d'un potentiel de production (eau et palmiers) qui justifient l'intervention. Les réalisations du projet durant cette première campagne se résumaient en : 500 ha de plantation dont 110 ha de protection des berges, 16,950 ha d'aménagements dont 1.150 d'aménagement sylvo-pastoraux et le reste anti-érosifs. Financement FADES/FIDA.

13.5.2.1.5 Agroforesterie Assaba (1987-1996)

Dans sa première phase (1987-1989) le projet a réalisé 640 ha de plantation d'arbres fruitiers. Les espèces introduites étaient à dominance : Manguiers, citronniers, Goyaviers. Sur financement Union Européenne.

Dans la deuxième phase (1993-1996) les interventions ont pu couvrir 75 ha d'extension avec la consolidation des anciennes réalisations. Le total des réalisations s'est porté à 815 ha. Sur financement Union Européenne et Caisse Française de Développement.

13.5.2.1.6. Ceinture verte de Kaédi (1990-1995)

Ce projet de 6 ans et financé par l'Union Européenne a pour principal objectif la protection de la ville de Kaédi, en particulier l'aéroport contre l'ensablement, par la mise en défens de 1.200 hectares, formant une ceinture verte autour de la ville. Les réalisations en terme de reboisement couvre 1.200 ha. Les principales espèces utilisées étaient le Prosopis et le Parkinsonia.

13.5.2.1.7. Protection de l'Aéroport de Néma (1995-1997)

Ce projet a réalisé 20 ha, de protection contre l'ensablement de l'aéroport en question. Le matériel végétal est le même utilisé par les projets de protection. L'ensemble des activités était effectué par la coopérative forestière de Néma. Sur financement de la Caisse Française de Développement.

13.5.2.1.8. Gestion intégrée des Ressources naturelles Est Mauritanien (1991 - 1997)

Durant ses deux premières phases le projet a pu réaliser 1.395 ha de plantation avec la participation des populations des trois Wilayas (Assaba, Hodh El Gharbi et Hodh Echarghi). Les espèces utilisées sont celles du projet lutte contre l'ensablement et mise en valeur agro-sylvo-pastorale. Sur financement allemand.

13.5.2.1.9. Reboisement villageois (1992-1996)

Ce projet qui est réalisé directement par les populations elles-mêmes, a connu 1.390 ha de réalisation en matière de plantation. Les espèces utilisées sont celle utilisées par les projets précédents. Sur financement PAM.

13.5.2.1.10. Protection de l'environnement et reboisement villageois (1994-1997)

Ce projet qui intervient dans trois Wilayas respectivement Inchiri, Trarza et Brakna, travaille directement avec la population et il a réalisé durant cette première phase 244 ha de plantation. Les espèces utilisées sont dominées par les essences locales Acacia senegal, Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Leptadenia pyrotechnica, Aristida pungens, Panicum turgidum sur financement FLM.

13.5.2.1.11. Régénération Gommier de Bareina (1995-1996)

Cette action spécifique pour l'Acacia senegal a enregistré 60 ha dans une zone anciennement peuplée par l'espèce introduite. La particularité intéressante est que l'opération soit menée par l'Association pour un Développement Durable (ADD), ONG nationale. Sur financement Caisse Française de Développement.

13.5.2.1.12. Ensemencement aérien ( 1993-1997)

Une superficie globale de 38.400 ha, soit 384 km2 a bénéficié d'un ensemencement par des lâchés aériens (avion) des semences locales sur une période de quatre années consécutives. Ce projet est sur financement local et a la particularité de n'utiliser que les semences autochtones pour enrichir les parcours. Sur Budget Etat.

Les espèces utilisées sont Acacia senegal, Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Leptadenia pyrotechnica, Aristida pungens, Panicum turgidum, etc.

13.5.2.1.13. Protection de la Forêt Classée de Gani (1995-1996)

Le projet a permis, en application de la Stratégie Nationale d'Aménagement des Forêts Classées, à la Coopérative Forestière de Gani d'assurer le tissage et l'installation de 35,9km de grillage en vue de la régénération naturelle et la reconstitution du potentiel productif de 2200 hectares de peuplements forestiers, grâce à une mise en défens totale de la forêt classée. Sur financement Coopération Française de Développement.

13.5.2.1.14. Barrière Verte du Trarza (1994-1997)

Le projet, financé par la Caisse Française de Développement protégera à terme les périmètres irrigués ainsi que les infrastructures économiques et sociales avoisinantes contre l'ensablement, par la stabilisation de 600 ha de dunes vives.

13.5.2.1.15. Gestion Rationnelle des Ressources Forestières (1996-1997)

Le Projet Gestion Rationnelle des Ressources Forestières (PGRRF) a pour objectifs :

l'étude des filières du bois de feu et de charbon de bois en vue de proposer une organisation ;

la réalisation de travaux d'inventaire forestier sur deux forêts choisies ; à savoir la forêt classée de Gani dans le Trarza (2.200 hectares) et celle de Diorbivol dans le Gorgol (754 hectares). Sur financement Union Européenne.

13.5.2.2. Activités en cours

En plus des réalisations ci-haut présentées, on peut citer des projets qui sont en cours de mise en place ou en cours de signature. Il s'agit entre autres de :

Réseau d'Observatoires et de surveillance Ecologique à Long Terme (ROSELT) de l'OSS ;

Préparation de Stratégie nationale et plan d'action de la Biodiversité ;

Appui à la préparation du rapport national sur la Biosécurité ;

Préparation de Stratégie nationale et plan d'action pour le changement climatique ;

Création et mise en place du Fonds National de désertification ;

Préparation du Plan d'Action National (PAN) de désertification ;

Préparation du Plan d’Action National sur l’Environnement (PANE) ;

Projet Oasis phase II.

Programme RPTES/Banque Mondiale

Programme PREDAS/CILSS

PED/GTZ

Réhabilitation des terres dégradées des zones frontalières entre le Sénégal et la Mauritanie

 

Previous PageTop Of PageNext Page