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XV. PERSPECTIVES ET ORIENTATIONS D’AVENIR

Le constat établi, après la destruction massive des ressources forestières en Mauritanie, est la conséquence manifeste des séquences suivantes :

les longues années de la sécheresse dont a été victime le pays durant les trente dernières années (1968-1998), ont provoqué le dépérissement sur pied de la végétation des zones des dépressions (tamourts, oueds, etc.) donnant naissance à des foyers d’arbres morts jonchés çà et là ;

l’exploitation anarchique des ressources ligneuses pour la satisfaction de la demande en énergie traditionnelle (bois et son dérivé charbon de bois) constitue une menace constante sur les formations forestières encore existantes qui connaissent déjà un taux annuel d’accroissement très faible (estimé à 0,16 m3/ha/an) comparé à celui des besoins énergétiques du pays (0,6 m3/habitant/an) ;

les pressions anthropiques (de l’homme et de son cheptel), qui se traduisent dans certaines zones par les coupes abusives pour des raisons autres que la recherche des énergies domestiques et dans d’autres pour l’alimentation du bétail en période de soudure, sur un couvert ligneux déjà fragilisé, ont eu comme conséquence frappante la détérioration quasi généralisée des dernières poches de formations végétales localisées dans les Wilayas du bassin du Fleuve Sénégal (Trarza, Brakna, Gorgol, Assaba et 2 Hodhs) ;

la culture irriguée le long de la vallée a contribué d’une manière significative à la perte des forêts classées anciennement boisées qui assuraient la protection des berges le long de la vallée, et servaient de biotope pour la faune sauvage ;

d’importantes superficies bien fournies en végétation sont chaque année victimes des conflits qui opposent les agriculteurs aux éleveurs pour être transformées en cendre sous l’action dévastatrice des feux de brousse.

Face à cette situation déconcertante pour la préservation des reliques ressources forestières encore existantes, les orientations suivantes pourront être prises en considération pour améliorer l’offre en bois-énergie et faciliter la régénération du couvert végétal :

1°/ Précision des niveaux des responsabilités : pour préciser les responsabilités en matière de gestion des ressources forestières, les interventions de la direction centrale doivent se limiter aux conceptions, orientations et évaluations au niveau national. Les Délégations Régionales décentralisées seront directement chargées de la gestion, l’aménagement et l’exploitation à travers les populations locales.

2°/ Définition des zones écologiques : Toutes les interventions qu’elles soient de protection ou de production doivent tenir compte des spécificités écologiques des zones concernées. Les conséquences du bouleversement actuel des écosystèmes en Mauritanie, ont pour principale cause le non-respect de cette dimension. Qu’il soit urgent d’entreprendre des actions pour évaluer les potentialités (sols, eaux, végétation, faune, population, etc.) des grandes zones écologiques nationales.

3°/ Implication de la société civile à la gestion des forêts : dans le cadre de l’approche participative, une implication effective de la société civile (population locale, coopératives, associations et/ou ONGs locales, autres), aux actions de protection, de production, d’aménagement, de gestion et d’exploitation rationnelle de l’environnement s’impose avec acuité pour un développement durable du pays. Certes depuis quelques années, la participation de la société civile, dans diverses activités, est devenue une sorte de refrain, repris plus ou moins systématiquement dans la plus part des conventions internationales de protection et de gestion de l’environnement. Dans le cadre précis, la liste des collectivités locales et des villages riverains des forêts, doit être connue pour une meilleure planification des activités à confier à la société civile.

 

4°/ Stratégie des énergies traditionnelles et de substitution doit : (i) contribuer à la préservation de l'environnement par un allégement notable de la pression sur les formations forestières et la création de conditions d’exploitation rationnelle ; (ii) assurer un approvisionnement diversifié et durable en combustibles domestiques.

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