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3.3. Les actions de lutte contre l'ensablement

L'ensablement des terres de culture, des infrastructures, des habitations est l'une des manifestations les plus visibles de la désertification au Niger. Il sévit partout dans le pays et se généralise dans le département d'Agadez, dans l'Est et le Nord - Est de ceux de Diffa et de Zinder. Il est préoccupant sur certains sites des départements de Tahoua, Maradi, Tillabéry, et menace dangereusement le fleuve Niger.

Les actions de lutte contre l'ensablement ont débuté relativement tard, vers la fin des années 70. Les premières expériences sont : la fixation de la dune de MOREY dans l'arrondissement de Keita et celle de Yegalalane dans celui de Bouza par le CWS et CARE Intemational respectivement. Les résultats concluants de ces deux opérations ont permis de lancer un vaste programme auquel plusieurs projets ont contribué. Toutefois, en la matière, plusieurs dunes demeurent sur les plans technique et conceptuel.

3.4. Les actions de CES/DRS

Les premières actions de grande envergure menées en matière de CES / DRS remontent aux années 1960 avec les interventions CTFT / ORSTOM dans le département de

Tahoua.

Plus tard, d'autres projets ont emboîté le pas (FED, Suisse, CARE, CWS, Projet Productivité de Tahoua, Projet Intégré de Keita, etc.) dans le même département, le transformant en un véritable laboratoire sur les techniques de CES / DRS pour le Niger et à l'échelle régionale.

Malheureusement, en dehors des opérations du Projet Keita et dans une moindre mesure le projet CARE / GALMI, presque toutes les actions ont l'inconvénient d'être ponctuelles et à impact très limité. Les meilleurs résultats en matière de CES / DRS sont en effet obtenus dans le cadre de traitements globaux de bassins versants qui abordent les problèmes d'érosion dans leur ensemble.

Deux contraintes majeures entravent le développement de ces opérations :

* l'insécurité foncière qui ne favorise pas de tels investissements, dont la portée est à long terme,

* le coût relativement élevé et le faible encadrement des paysans.

Pourtant, des expériences ont montré qu'on peut doubler ou même tripler les rendements grâce à de tels travaux.

3.5. Les actions de lutte contre les feux de brousse

Les feux de brousse sévissent chaque année dans tout le pays, particulièrement en zone pastorale, dans le Sud des départements d'Agadez et de Diffa, le Nord des départements de Tillabéry, Tahoua, Maradi, Zinder et dans l'arrondissement de Say (Réserve de faune de Tamou, Parc National du W).

Sur la base des statistiques disponibles, les services techniques ont pu définir la zone à hauts risques dans le TAMESNA et le TADRES. En 1986 par exemple, soixante et un cas de feux ont été enregistrés au Niger au 15 décembre, brûlant une superficie de 692 457 ha dont 660 000 ha dans cette zone, soit 95% du total.

Les actions de lutte contre les feux sont caractérisées par leur irrégularité liée aux financements. L'essentiel des interventions menées a été financé par des projets forestiers, des projets d’Elevage et par le Programme Intérimaire de Reboisement (PIR).

Depuis 1982, le Projet Forestier IDA/FAC/CCCE a pris en charge plus de 90% des réalisations de lutte contre les feux dans le cadre de son volet Appui aux Actions Intérieures. Les conséquences de son achèvement se sont nettement fait sentir sur le volume des pare - feux ouverts en 1989 et 1990.

3.6. Les actions de mise en défens

La pratique des mises en défens est depuis très longtemps reconnue comme étant une méthode efficace pour la régénération d'écosystèmes dégradés. Elle consiste à mettre les terres à l'abri de toute intervention humaine et animale jusqu'à la reconstitution du potentiel biologique.

Plusieurs expériences ont été menées par les services forestiers dont les plus anciennes remontent aux années 1950 où 40942 ha ont été mis en défens entre 1949 et 1953. D'autres expériences plus récentes ont été conduites à travers certains Projets Forestiers (Aménagement autour des forages de Tahoua, Projet Forestier, Projet Reboisement Rive Droite Téra, etc. ). Ces actions ont été de faibles dimensions et n'ont pas abouti aux résultats escomptés.

Si durant la période coloniale, la coercition a permis d'interdire l'accès aux zones mises en défens, les projets récents ont utilisé des moyens très coûteux (grillage). En effet, ces projets n'ont su ni imposer, ni convaincre les populations pour réussir les opérations. Même clôturées, toutes les mises en défens n'ont pas permis d'une manière générale une protection efficace sur plus de deux ans et par conséquent, n'ont pas donné de résultats concluants.

Néanmoins, une expérience de mise en défens sans clôture, tentée tout récemment sur environ 3000 ha à Timia (Agadez) sur l'initiative des populations, a donné des résultats prometteurs.

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