IV. Les ressources forestières, productivité et besoins des populations
4.1. Les ressources forestières, productivité et besoins des populations au niveau national
Le tableau 9 donne les superficies des forêts au Niger (Aboubacar, 1989).
Tableau 9 : Superficie des forêts au Niger
Département |
Superficies totales par classe de recouvrement (ha) |
Total |
||
10 – 25% |
26-75% |
> 75% |
||
Tillabéry |
2 073 054 |
2 454 300 |
108 300 |
4 635 654 |
Dosso |
1 336 400 |
746 100 |
36 400 |
2 118 900 |
Tahoua |
102 200 |
11 300 |
- |
112 500 |
Maradi |
14 100 |
138 600 |
40 500 |
193 200 |
Total |
3 524 754 |
3 350 300 |
185 200 |
7 060 254 |
A l'exception des forêts classées qui totalisent 212 000 ha pour l’ensemble du pays, les surfaces forestières sont considérées comme réserves agricoles et subissent des défrichements annuels à un rythme de 60 000 ha /an (Aboubacar, 1989).
Tableau 10 : Evolution des besoins nationaux en bois
Année |
Population (millier) |
%de citadins |
Besoins nationaux en bois de chauffage (milliers de stères) |
|||
Urbaine |
Rurale |
Urbains |
Ruraux |
Total |
||
1977 |
656 |
4 447 |
13 |
787,2 |
5 336,4 |
6123,6 |
1985 |
1 039 |
5 374 |
16 |
1 246,8 |
6 448,8 |
7695,6 |
1990 |
1 453 |
6 000 |
19 |
1 743,6 |
7 200 |
8943,6 |
1995 |
2 016 |
6 694 |
23 |
2 419,2 |
8032,8 |
10452 |
2000 |
2 736 |
7 473 |
27 |
3 283,2 |
8967,6 |
12250,8 |
2005 |
3 655 |
8 290 |
31 |
4 386 |
9948 |
14334 |
2010 |
4 774 |
9 103 |
34 |
5 728,8 |
10923,6 |
16652,4 |
Source Aboubacar (1989)
On peut relever qu'il y a déséquilibre entre ville et campagne. Le tableau 11 illustre l'évolution des besoins pour la ville de Niamey.
Tableau 11 : Evolution des besoins en bois de la ville de Niamey
Années |
Besoins nationaux en bois de feu (toutes espèces) |
Consommation en bois de combretacées (x 1000 stères) |
1985 |
7 695,6 |
6 156,4 |
1990 |
8 943,6 |
7 154,8 |
2000 |
1 2250,8 |
9 800,6 |
4.2. Les ressources forestières, productivité et besoins des populations au niveau des régions
Le Club du Sahel (1978) estimait qu'environ 88% de l’approvisionnement en énergie au Niger est assuré par le bois qui est la source la plus économique et la plus disponible pour les ménages urbains et ruraux.
Les données sur la productivité des formations forestières ne sont pas homogènes. Deux types de données sont présentés : celles produites par les différents projets de développement de la Direction de l’Environnement et les données produites dans le cadre de programme de recherche.
4.2.1. Le schéma directeur d’approvisionnement en bois – énergie de Niamey (SDAN)
a. Ressources forestières
L’évaluation a été faite dans un rayon de 150 km autour de la ville de Niamey, soit la majeure partie du Département de Tillabéri. La méthode a consisté d’évaluer les ressources forestières dans une zone prospectable par les exploitants transporteurs, de quantifier le stock de bois disponible, en tenant compte des densités de peuplement arbustif et la productivité de ces formations (Attari, 1997).
L’évaluation a consisté :
à faire le point sur toutes les actions de planifications antérieures afin de les comparer à la situation actuelle ;
l’évaluation de la productivité forestière à partir de données bibliographiques issues des résultats de la recherche.
Suivi à l’interprétation des images satellitaires, les classes définies sont au nombre de 3 :
Classe 1 : plus de 60% de recouvrement
Classe 2 : de 20 à 60% de recouvrement
Classe 3 : de 0 à 20 % de recouvrement.
Le tableau 12 présente les volumes exploitables par faciès.
Tableau 12 : Volumes exploitables dans les formations forestières des plateaux, dans un rayon de 150 km autour du centre urbain de Niamey
Strates |
Nombre de stères / ha sur pied |
Surface (ha) |
Surfaces (%) |
Volume stock (stères) |
Nombre de stères /ha/an |
Volume exploitable (stères) |
1 |
11 |
251 100 |
10 |
2 762 100 |
1,0 |
251 100 |
2 |
7 |
849 487 |
35 |
5 762 412 |
0,6 |
509 692 |
3 |
3 |
1 337 513 |
55 |
4 012 536 |
0,2 |
267 503 |
Total |
2 438 100 |
100 |
1272 1 048 |
1 028 295 |
Source : Attari, 1997 ; Projet Energie II, 1990.
Dans cette région le volume de bois exploitable par an est de l’ordre de 1000 000 de stères, dont près de la moitié est consommée par la ville de Niamey (Attari, 1997). Il ne reste qu’un peu plus de 500 000 stères par an (dans l’hypothèse où leurs prélèvements se feraient exclusivement à partir de plateaux à brousses tigrées).
b. Le bilan disponibilités des ressources – besoins des populations
Pour la zone de Niamey, l’autoconsommation a été estimée à 370 000 tonnes. Dans l’hypothèse que 100% des besoins des ruraux seront couverts par des prélèvements dans les formations forestières, le déficit serait de 200 000 tonnes, mais dans l’hypothèse où 50% seraient prélevés dans les formations forestières et 50% dans les jachères et le milieu agricole, ce déficit serait de 20 000 tonnes seulement (tableau 13). Ce bilan fait pour le bassin d’approvisionnement de Niamey est relativement équilibré en supposant que les ruraux trouvent une grande partie de leurs besoins dans les terroirs agricoles.
Tableau 13 : Bilan prélèvements urbains et ruraux/possibilité de la ressource (en tonnes)
Centre urbain |
Possibilité |
Exportation vers les villes |
Bilan |
|
H1 |
H2 |
|||
Niamey |
300 981 |
132 679 |
- 198 107 |
- 21 263 |
Résultats obtenus par Ichaou (1995)
Les résultats concernent la brousse tigrée de Bani Zoumbou et la brousse diffuse de Tientergou.
Tableau 14 : Production comparée des formations forestières tigrée et diffuse (poids en kg/ha) (Ichaou, 1997).
Paramètre |
Brousse tigrée non contrôlée |
Brousse diffuse non contrôlée |
Brousse diffuse Taillis de 3 – 4 ans |
Densité Individus (n/ha) Dont morts (%) |
1437 11,7 |
1257 3,4 |
1712 1,4 |
Densité Tiges (n/ha) Dont Ø>=4 cm |
8855 20,0 |
10853 13,3 |
13843 4,5 |
Ntiges/individu |
6,2 |
8,6 |
8,1 |
Biomasse verte sur pied par ha de plateau |
17523 |
15939 |
7922 |
Biomasse verte sur pied par ha végétalisé Dont feuilles + brins Tiges Ø = 2 – 4 cm Tiges Ø>= 4 cm |
27639 9278 6230 12110 |
20641 8950 2732 8779 |
|
Bois sec à l’air (tige Ø>= 2 – 4 cm Bois sec à l’air Ø>= 2 – 4 cm |
2679 6066 |
1513 5121 |
1009 827 |
Total matière sèche à utilité domestique |
8745 |
6633 |
1836 |
Source : Ichaou 1995.
Tableau 15: Estimation des prélèvements divers en bois intervenus au sein des deux formations forestières contractées (kg ; m3 ; stères)
Résultats comparés |
Brousse structurée de Banizoumbou |
Brousse non structurée de Tientergou |
Bois prélevé / ha / an par les populations locales |
75 kg |
58 kg |
Flux de bois en direction de Niamey / ha / an |
négligeable |
110 kg |
Total prélevé |
75 kg 0,25 stères 0,114 m3 |
168 kg 0,559 stères 0,221 m3 |
* Les résultats des travaux d’inventaire du Projet PUSF
Ces résultats sont consignés dans le tableau 16.
Tableau 16 : Volumes de bois disponibles dans un rayon de 100 km autour de Niamey
Source |
Aires concernées (km2) |
Volume total (stères) |
Volume moyen (stères/ha) |
1 |
31400 |
27 008 082 |
8,60 |
2 |
24188 |
13 472 177 |
5,57 |
3 |
13800 |
21 030 872 |
15,20 |
* Les résultats de l’inventaire du Projet AFN
Les calculs sont faits par faciès et les résultats sont consignés dans le tableau 17 et 18.
Classe 1 : plus de 60% de recouvrement
Classe 2 : de 20 à 60% de recouvrement
Classe 3 : de 0 à 20 % de recouvrement.
Tableau 17 : Volume de bois disponible
Strates |
Nombre de stères par ha |
Surfaces (ha) |
Volume stock (stères/ha) |
Strate 1 |
11 |
251 100 |
2 762 100 |
Strate 2 |
7 |
849 487 |
5 946 412 |
Strate 3 |
3 |
1337513 |
4 012 536 |
2438100 |
12 721 048 |
Tableau 18: Volume de bois exploitable
Strates |
Nombre de stères par ha |
Surfaces (ha) |
Volume exploitable (stères/ha) |
Strate 1 |
1,0 |
251 100 |
251 100 |
Strate 2 |
0,6 |
849 487 |
509 692 |
Strate 3 |
0,2 |
1 337 513 |
267 503 |
Le tableau 19 ci-dessous présente le bilan régional. La quantité de bois produite annuellement, c’est à dire la quantité exploitable sans entamer le capital forestier, est de l’ordre de 300 000 tonnes. Le prélèvement pour l’exportation vers Niamey est voisin de 130 000 tonnes. L’autoconsommation rurale a été estimée à 370 000 tonnes, sur la base d’une consommation journalière de 0,8 kg par personne.
Dans cette hypothèse le déficit total annuel est voisin de 200 000 tonnes. Il y a donc prélèvement sur le capital forestier, prélèvement voisin de 5% du stock évalué à 3 653 000 tonnes en 1990.
Ce bilan fait apparaître le poids de l’autoconsommation rurale, qui est en ordre de grandeur trois fois plus importante que l’exportation de bois vers Niamey.
4.3.1. Projection sur les 5 années à venir
Les hypothèses choisies pour établir ce bilan 1995 sont les suivantes :
Hypothèse 1 :
Poursuite des tendances démographiques de la dernière décennie, maintien du " disponible " annuel à 300 000 tonnes (par élargissement progressif de la zone exploitée par les commerçants), maintien des modes de consommation actuels des ménages urbains.
Le Pois de la consommation rurale dans le bilan augmente, et le déficit annuel est voisin de 300 000 tonnes. Dans l’hypothèse où la consommation rurale s’effectue à 50% hors des ressources forestières, l’accroissement du déficit est encore net (-85 000 tonnes).
Hypothèse 2 :
Mêmes hypothèse que précédemment avec la stabilisation de la consommation de Niamey (impact des mesures de substitution et d’économie d’énergie).
Même au cas où la consommation urbaine se stabiliserait, le déficit global continue à s’accroître.
Tableau 19 : Bilan régional productivité – prélèvements 1990
Productivité forestière |
300 000 T |
Exportation vers Niamey |
130 000 T |
Autoconsommation |
370 000 T |
Tableau : Productivité 1995 (hypothèse 1) |
|
Productivité forestière |
300 000 T |
Exportation vers Niamey |
160 000 T |
Autoconsommation |
450 000 T |
Déficit annuel |
310 000 T |
Projection : Hypothèse 1 |
|
Maintien du disponible annuel à 300000 T |
|
Poursuite des tendances démographiques actuelles |
|
Poursuite des modes d’exploitation et de consommations actuelles |
|
Projection : hypothèse 2 |
|
Productivité forestière |
300 000 T |
Exportation vers Niamey |
130 000 T |
Autoconsommation |
450 000 T |
Déficit annuel |
280 000 T |
Hypothèse 2 |
|
Maintien du disponible annuel à 300000 T |
|
Poursuite des tendances démographiques actuelles |
|
Stabilisation de la consommation de Niamey (Substitution/économie d’énergie) |
4.3.2. Le schéma directeur d’approvisionnement en bois de la ville de Maradi
La zone d’approvisionnement en bois énergie de la ville de Maradi se caractérise par schématiquement de la façon suivante :
la superficie strictement forestière est proche de 635000 ha, la superficie en jachères boisées est proche de un million d’ha.
le stock de bois sur pied est voisin de 930 000 tonnes. La production annuelle de bois est voisine de 90 000 tonnes, dont près de 80% sont issus de la forêt de Baban Rafi au sud -ouest du Département.
Le tableau 20 ci-dessous présente les résultats de l’inventaire des zones forestières du Département.
Tableau 20: Estimation des ressources forestières
Strates |
Superficie (ha) |
Production (t/ha) |
|
1 |
Formations à Combrétacées dominantes :Combretum nigricans, Combretum micranthum, et Guiera senegalensis |
81000 |
3,3 |
2 |
Mêmes espèces que précédemment mais la densité est plus faible, fortes déforestations des reliques arborées par les activités agricoles dans la zone proche de Maradi. |
289838 |
1,6 |
3 |
Formations des bas fonds (Goulbis) à Anogeissus leiocarpus, Acacia sp., Hyphaene thebaica, Prosospis africana, Borassus aethiopum |
289575 |
* |
4 |
Formations de jachères composées essentiellement de Guiera senegalensis |
996300 |
0,15 |
5 |
Formations correspondant aux forêts classées à dominance Sclerocarya birrea et certaines formations plus ou moins monospécifiques comme Diospyros mespiliformis |
34400 |
0,9 |
Les strates 1 et 2 représentent les formations que l’on peut considérer comme zones potentielles de bois énergie pouvant approvisionner la ville de Maradi. Leur superficie est estimée à 31838 ha soit 7,7% de la surface totale de la zone SDAM (4025 000 ha).
Les strates 2 et 5 sont des faciès où les vocations pastorales sont prépondérantes par rapport aux utilisations forestières. Elles représentent 323975 ha soit près de 8% des surfaces totales.
La strate 4 (près de 1000 000 ha) correspond aux zones de jachères essentiellement utilisées pour les besoins des populations rurales. Le tableau 21 ci-dessous donne le bilan des ressources forestières et des prélèvements.
Tableau 21 : Bilan possibilité forestière – prélèvements par Canton dans le département de Maradi (1991) (tonnes)
Canton |
Consommation rurale* |
Exportation |
Possibilité |
Bilan |
Madarounfa |
8067 |
4550 |
12849 |
232 |
Djirataoua |
3273 |
3262 |
4678 |
-1857 |
Gabi |
4218 |
9348 |
13821 |
256 |
Safo |
4159 |
1422 |
16463 |
10882 |
Sarkin Yamma |
1604 |
1068 |
3038 |
366 |
Aguié |
11020 |
25 |
4676 |
-6369 |
Gangara |
7930 |
0 |
273 |
-7657 |
Birni N’Lallé |
7147 |
703 |
516 |
-7334 |
Bader Goula |
2745 |
0 |
516 |
-2229 |
Kornaka |
15947 |
0 |
2855 |
-13092 |
Soli (Taguiriss) |
2329 |
0 |
2946 |
617 |
Guidan Roumdji |
4171 |
4294 |
8839 |
373 |
Chadakori |
4542 |
743 |
1458 |
-3826 |
Sae-Sabaoua |
4263 |
60 |
152 |
-4171 |
Guidan sori |
4527 |
104 |
4860 |
229 |
Tibiri |
5631 |
2023 |
8718 |
1064 |
Mayahi |
14465 |
0 |
1124 |
-13341 |
Kanambakaché |
10457 |
0 |
1519 |
-8938 |
Tessaoua |
10775 |
1711 |
1671 |
-10814 |
Korgom |
6716 |
0 |
228 |
-6488 |
Ourafane |
3309 |
0 |
1838 |
-1471 |
Total département |
137296 |
29312 |
93038 |
-73570 |
* Hypothèses : La consommation rurale a été estimée à 0,6 kg par personne et par jour, prélevée à moitié sur la ressource forestière.
De ce bilan départemental, il ressort que :
la quantité de bois produite annuellement, c’est à dire la quantité de bois exploitable sans entamer le capital forestier, est voisine de 93 000 tonnes.
Le stock de bois renouvelable a été estimé à 0,93 millions de tonnes.
La consommation en bois de chauffe de la ville de Maradi est voisine de 39 000 tonnes en 1990. Près de 29000 tonnes proviennent du département de Maradi et 9500 tonnes sont importées des forêts frontalières du Nigeria.
L’autoconsommation rurale a été estimée à 137000 tonnes, sur la base d’une consommation journalière de 0,6 kg par personne, prélevée pour moitié sur la ressource forestière, l’autre moitié est prélevée sur le terroir non forestier n’apparaissant pas dans le tableau de bilan.
Suivant ces hypothèses, le déficit total en 1990 pour l’ensemble du département est voisin de 70 000 tonnes soit 7% du stock de bois renouvelable.
Le déficit en bois doit être comblé en partie par un prélèvement sur le capital forestier, en partie par un prélèvement accru sur le terroir non forestier (dans les jachères et les formations ligneuses non inventoriées). En dernier recours, les populations utilisent des combustibles de substitution : pailles de mil, bouses de vaches et entament ainsi le stock de matière organique du sol.
4.3.3. Le schéma directeur d’approvisionnement en bois de la ville de Zinder
A partir des images satellitaires, 6 faciès végétaux ont été décrits (Tableau 22). Le tableau 23 présente les quantités de bois disponibles par faciès.
Tableau 22 : Description des faciès végétaux par strate
Strates |
Description des faciès végétaux |
Surface (ha) |
Productivité (t/ha) |
1 |
Formations à dominantes Acacia albida, Sclerocarya birrea et Prosopis africana |
157950 |
1,7 |
2 |
Formations mixtes à Leptadenia pyrotechnica et Acacia senegal. |
270338 |
0,9 |
3 |
Formations à dominante de Guiera senegelanesis. |
237938 |
0,9 |
4 |
Formations de bas fonds à Acacia nilotica var. tomentosa, Acacia seyal, Acacia raddiana et Balanites aegyptiaca |
19726 |
28,9 |
5 |
Formations mixtes à Leptadenia pyrotechnica et Hyphaene thebaica avec présence d’arbres morts dans la vallée de Gassafa – Bouné - Katgeri |
174150 |
1 |
6 |
Formations de bas fonds à Hyphaene thebaica et Borassus aehtiopum |
50625 |
0 |
Total |
910726 |
Tableau 23 : Les quantités de bois exploitables sont données dans le tableau ci-dessous.
Strates |
Disponibilité annuelle (Kg/ha) |
1 |
34 |
<
/TR>
2 |
90 |
3 |
90 |
4 |
578 |
5 |
3200* |
5 bis |
1000* |
6 |
0 |
Sources : Evaluation du Projet Energie II – VO 1992.
* Bois mort non renouvelable.
Tableau 24 : Bilan des ressources forestières - prélèvements par canton dans le Département de Maradi
Canton |
Consommation rurale |
Export Zinder |
Total export |
Production annuelle |
Bois mort |
Bilan |
Reste bois mort |
Mirriah |
3747 |
2630 |
6377 |
1162 |
-5215 |
||
Alberkaram |
792 |
792 |
69 |
-723 |
|||
Baban Tapki |
2967 |
609 |
3576 |
182 |
-3394 |
||
Dakoussa |
3192 |
410 |
3602 |
1094 |
-2508 |
||
Damagaram takaya |
2934 |
545 |
3479 |
5212 |
1733 |
||
Dogo |
4279 |
226 |
4505 |
2096 |
-2409 |
||
Droum |
4450 |
376 |
4826 |
684 |
-4142 |
||
Gafati |
4450 |
338 |
3435 |
5450 |
2015 |
||
Garagoumsa |
2813 |
960 |
3773 |
251 |
-3522 |
||
Gouna |
2911 |
299 |
3210 |
729 |
-2481 |
||
Guidimouni |
3924 |
108 |
4032 |
4192 |
160 |
||
Kissambana |
1554 |
26 |
1580 |
182 |
-1398 |
||
Moa |
1192 |
1225 |
2417 |
3532 |
1115 |
||
Ouame |
1932 |
215 |
2147 |
2918 |
769 |
||
Tirmini |
4712 |
1050 |
5762 |
3714 |
-2048 |
||
Zermou |
1455 |
68 |
1523 |
69 |
-1454 |
||
Gouré |
6928 |
6881 |
13809 |
5823 |
10125 |
0 |
2239 |
Boune |
4750 |
406 |
5158 |
1823 |
130200 |
0 |
126667 |
Gamou |
1209 |
1209 |
182 |
-1027 |
|||
Kelle (koutous) |
3824 |
42 |
3866 |
182 |
-3584 |
||
Alakoss |
1040 |
1040 |
0 |
-1040 |
|||
Magaria |
12765 |
761 |
13526 |
757 |
-12769 |
||
Bandé |
4617 |
81 |
4698 |
2728 |
-1972 |
||
Dan tchiao |
34228 |
3428 |
895 |
-2533 |
|||
Doungass |
7457 |
58 |
7515 |
2007 |
2025 |
-3483 |
0 |
Gouchi |
2629 |
104 |
2733 |
1549 |
50825 |
0 |
48441 |
Mallaoua |
4227 |
4227 |
251 |
8075 |
0 |
2099 |
|
Ouacha |
3728 |
36 |
3762 |
729 |
8100 |
0 |
5087 |
Kantché |
16774 |
90 |
16864 |
1989 |
-14875 |
||
Matameyé |
1228 |
0 |
1226 |
0 |
|
-1226 |
|
Tanout |
8229 |
687 |
6896 |
1323 |
-5573 |
||
Gangara |
5011 |
81 |
5092 |
3098 |
-1994 |
||
Ollelewa |
4723 |
86 |
4809 |
1367 |
-3442 |
||
Tarrka |
5095 |
437 |
5532 |
6182 |
850 |
||
Zinder |
0 |
2439 |
2439 |
-2439 |
|||
TOTAL |
141209 |
21654 |
162863 |
62517 |
207150 |
-78909 |
185713 |
La quantité de bois produite annuellement, c’est à dire la quantité exportable sans entamer le capital forestier, est de l’ordre de 60 000 tonnes.
Le stock de bois renouvelable a été estimé à 1,3 millions de tonnes. Le stock de bois mort a été estimé pour les forêts à Terminalia des cantons du sud-est à 200 000 tonnes.
Le prélèvement pour l’exportation vers Zinder est voisin de 25 000 tonnes en 1990.
L’autosuffisance rurale a été estimée à 140 000 tonnes, sur la base d’une consommation journalière de 0,6 kg par personne, prélevée pour moitié sur la ressource forestière, l’autre moitié prélevée sur le terroir non forestier n’apparaissant pas sur les tableaux de bilan.
Suivant ces hypothèses, le déficit total en 1990 pour l’ensemble du département est voisin de 80 000 tonnes soit 6% du stock de bois renouvelable.
Dans la réalité, le déficit doit être comblé en partie par un prélèvement sur le capital forestier, en partie par un prélèvement accru sur le terroir non forestier (dans les jachères et les formations ligneuses non inventoriées). Il est vraisemblable, bien que le calcul n’ait pu être fait, faute de données précises sur la productivité ligneuse du terroir, que les prélèvements de bois entament dans de nombreuses zones le capital ligneux au sens large. En dernier recours, les populations utilisent des combustibles de substitution : paille de mil, bouses de vaches, et entament ainsi le stock de matière organique, c’est à dire le capital de la fertilité des sols.
4.3.4. Projection du bilan sur 1995 - 2000
Deux hypothèses ont été retenues pour établir ce bilan.
Hypothèse 1 :
Cette hypothèse projette jusqu’à l’an 2000 les tendances de consommation et d’exploitation de la dernière décennie :
Poursuite des tendances démographiques (taux de croissance annuel de 6,7% pour Zinder, et de 2,9% en moyenne pour les populations rurales),
Maintien des modes de consommation actuel des ménages urbains,
Maintien du rythme actuel de prélèvement sur le stock de bois mort (près de 20000 tonnes par an),
Baisse tendancielle de la production forestière, évaluée à 2,5% par an, correspondant à la diminution du stock de bois renouvelable.
On constate que suivant ces hypothèses, le stock de bois mort est pratiquement épuisé dès 1998. Le déficit besoins en bois –ressources forestières atteint 120 000 tonnes en 1995, 190 000 tonnes en l’an 2000. A cette date, la production forestière suffit à peine à assurer la consommation de Zinder, qui a doublé en 10 ans.
Hypothèse 2 :
Cette hypothèse intègre les effets attendus du projet :
stabilisation de la consommation de Zinder (impact des mesures de substitution et d’économie d’énergie),
stabilisation de la production forestière (impact de la création des marchés ruraux et des aménagements sylvo-pastoraux),
poursuite des tendances démographiques de la première décennie,
maintien du rythme actuel de prélèvement sur le stock de bois mort (près de 20000 tonnes par an).
De même que la consommation de Zinder se stabilise, et où la dégradation du capital forestier est enrayée, le déficit global continue à s’accroître : il atteint près de 100000 tonnes dès 1995, et s’accélère dès l’épuisement des stocks de bois mort.
4.3.5. Estimation des quantités de bois dans le département de Dosso
La superficie forestière productive dans un rayon de 100 km autour de Dosso s’élève à 29 434 km2 (Ada, 1986).
Tableau 24 : Synthèse sur la productivité des ressources forestières
Années |
Population rurale |
Coît de la population (2,8%) |
Superficie des nouveaux défrichements (0,625ha/nbt/an) |
Superficie restantes/ha en début d'année |
Production en bois de chauffe - croissance annuelle des peuplements en stères |
1984 |
674691 |
18891 |
11807 |
2424880 |
1212440 |
1985 |
693582 |
19420 |
12138 |
2413075 |
1206538 |
1986 |
713003 |
19964 |
12478 |
2400937 |
1200469 |
1987 |
732967 |
20523 |
12827 |
2388460 |
1194230 |
1988 |
753490 |
21098 |
13186 |
2375633 |
1187816 |
1989 |
774588 |
21688 |
13555 |
2362447 |
1181223 |
1990 |
796276 |
22296 |
13935 |
2348891 |
1174446 |
1991 |
818572 |
22920 |
14325 |
2334957 |
1167478 |
1992 |
841492 |
23562 |
14726 |
2320632 |
1160316 |
1993 |
865053 |
24221 |
15138 |
2305906 |
1152953 |
1994 |
889275 |
24900 |
15562 |
2290767 |
1145384 |
1995 |
914175 |
25597 |
15998 |
2275205 |
1137602 |
1996 |
939772 |
26314 |
16446 |
2259207 |
1129603 |
1997 |
966085 |
27050 |
16906 |
2242761 |
1121380 |
1998 |
993136 |
27808 |
17380 |
2225854 |
1112927 |
1999 |
1020943 |
28586 |
17867 |
2208474 |
1104237 |
2000 |
1049530 |
2190608 |
1095304 |
a. Le croit annuel des peuplements (productivité)
Un suivi sur la productivité a été effectué dans la forêt classée de Guesselbodi dans le cadre du Projet PUSF. Il est habituellement admis que la productivité des formations forestières sahéliennes varie entre 0,5 et 1 stère par ha et par an.
b. Les pertes de superficie forestière : défrichement
Catinot estime à 0,625 ha / an et par habitant rural " nouveau venu " les besoins en terre cultivable.
La population rurale a été estimée à 112027 habitants pour l’année 1985. La population rurale s’élève à 693 582 habitants pour la même année. La perte de superficie sera par conséquent égale à :< /P>
Croît de la population rurale en 1985 * perte de superficie par habitant =
(693 582*0,028*0,625 ha) = 12 138 ha
La superficie restante est de :
2 413 073 – 12 138 = 2 400 935 ha.
c. Productivité des formations forestières
Les productivités calculées par localité sont très variables suivant les sites. Cependant plusieurs auteurs dont Ada (1986) Issa (1984) utilisent le chiffre de 0,5 stères par ha.
Ainsi la production dans le Département de Dosso s’élève à 2 400 935 * 0,5 = 1 200 468 stères.
Pour la localité de Dosso, Ada (1986) prévoit une diminution des superficies qui passeront de 1 206 537 stères en 1985 à 1 095 302 stères en l’an 2000.
Tableau : Evolution de la production de bois de chauffe de 1985 à 2000 à raison de 0,5 stères/ha/an.
Années |
Population rurale |
Croît de la population 2,8% |
Superficie des nouveaux défrichements (0,625 ha/hbt/an) |
Superficie restante/ha en début d'année |
Production en bois de chauffe - croissance annuelle des peuplements en stère |
1984 |
674 691 |
18891 |
12279 |
2424880 |
1212440 |
1985 |
693 582 |
19420 |
12623 |
2412601 |
1206300 |
1986 |
713 002 |
19964 |
12977 |
2399977 |
1199989 |
1987 |
732967 |
20523 |
13340 |
2387001 |
1193500 |
1988 |
753490 |
21098 |
13714 |
2373661 |
1186830 |
1989 |
774587 |
21688 |
14097 |
2359947 |
1179974 |
1990 |
796276 |
22296 |
14492 |
2345850 |
1172925 |
1991 |
818571 |
22920 |
14898 |
2331358 |
1165679 |
1992 |
841491 |
23562 |
15315 |
2316460 |
1158230 |
1993 |
865053 |
24221 |
15744 |
2301144 |
1150572 |
1994 |
889275 |
24900 |
16185 |
2285400 |
1142700 |
1995 |
914174 |
25597 |
16638 |
2269216 |
1134608 |
1996 |
939771 |
26314 |
17104 |
2252578 |
1126289 |
1997 |
966084 |
27050 |
17583 |
2235474 |
1117737 |
1998 |
993135 |
27808 |
18075 |
2217891 |
1108946 |
1999 |
1020943 |
28586 |
18581 |
2199816 |
1099908 |
2000 |
1049530 |
29387 |
19101 |
2181235 |
1090617 |
Tableau 25 : Comparaison de l’évolution de la production et des besoins
Années |
Besoins |
Production |
Balance |
Captal |
|
Population |
Consommation |
En bois de chauffe en stère (année précédente |
Production/consommation |
Bois sur pieds (en stère) |
|
1985 |
805609 |
926450 |
1212440 |
285990 |
27690000 |
1986 |
828 166 |
952391 |
1206300 |
253909 |
27975990 |
1987 |
851 355 |
979058 |
1199989 |
220930 |
28229899 |
1988 |
875 193 |
1006472 |
1193500 |
187028 |
28450830 |
1989 |
899 698 |
1034653 |
1186830 |
152178 |
28637858 |
1990 |
924 890 |
1063624 |
1179974 |
116350 |
28790036 |
1991 |
950 786 |
1093404 |
1172925 |
79521 |
28906386 |
1992 |
977 408 |
1124019 |
1165679 |
41660 |
28985907 |
1993 |
1 004 776 |
1155492 |
1158230 |
2737 |
29027566 |
1994 |
1032910 |
1187847 |
1150572 |
-37274 |
29030304 |
1995 |
1061831 |
1221106 |
1142700 |
-78405 |
28993030 |
1996 |
1091562 |
1255296 |
1134608 |
-120688 |
28914624 |
1997 |
1122126 |
1290445 |
1126289 |
-164156 |
28793936 |
1998 |
1153546 |
1326578 |
1117737 |
-208841 |
28629780 |
1999 |
1185845 |
1363722 |
1108946 |
-254776 |
28420939 |
2000 |
1219049 |
1401906 |
1099908 |
-301998 |
28166162 |
De l’analyse du tableau 23 on peut retenir les éléments suivants :
jusqu’à l’an 2000 les besoins en bois de chauffe de la région de Dosso peuvent être couverts exclusivement à partir des forêts naturelles.
En effet c’est à partir de 1993 que le besoin annuel de la population en bois de chauffe sera supérieur à la production des formations forestières naturelles. Autrement dit, c’est en ce moment seulement que le capital sera entamé.
En réalité il existe de grandes disparités entre les zones sur le plan potentiel de production. Donc certaines régions peuvent être déficitaires bien avant cette date. Par ailleurs, s’il y a un complément à prévoir, avec des plantations, artificielles, on doit les mettre en place quelques années avant l’apparition du déficit.