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INTRODUCTION

Caractéristiques générales du Niger

Pays sahélien enclavé entre le Bénin, le Nigeria, le Tchad, la Libye, l'Algérie, le Mali et le Burkina Faso, le Niger couvre une superficie de 1.267.000 km².

Avec un taux de croissance exceptionnellement élevé et constant de 3,3% par an pour la période de 1984 à 2000, la population actuellement est estimée à 10.700.000 habitants. Pendant que la population augmente à ce taux, la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel a été de 2,2 % en moyenne pour la même période. Cependant cette population est essentiellement rurale avec un taux d’urbanisation estimé à 17%. Cette population vie dans une extrême pauvreté avec au moins 63% d’habitants qui disposent de moins d'un (1) $ EU (soit 500 FCFA) par jour pour survivre.

Aussi tous les indicateurs sociaux (taux de scolarisation : 29% des enfants sont scolarisés, un enfant sur trois meurt avant l'âge de cinq ans, 53% de la population ont accès à l'eau potable, 30% de la population vivent dans un rayon de 10 km d'un centre de santé, l'espérance de vie se situe à 47 ans), sont généralement en dessous de la moyenne pour l'Afrique. Le Niger figure ainsi parmi les tous derniers dans le classement des pays dans les rapports annuels du PNUD sur le Développement Humain.

Durant la période de 1984 à 1997 le PNB par tête d’habitant a baissé de 2,2% en moyenne, en passant de 240$ EU en 1994 à 200 $ EU en 1997.

Le Niger connaît également une dette extérieure très importante au regard de son PIB et de ses exportations. Les derniers chiffres disponibles indiquent qu'en fin d'année 1998, l'encours de la dette extérieure est de l'ordre de 859,1 milliards de FCFA pour un PIB de 992,5 milliards de FCFA (soit 86,6%) et un service de la dette de 50,3 milliards de FCFA pour un volume d'exportations de biens de services de 121,6 milliards de FCFA (soit 41,4%). Il semble que les dernières mesures prises par le Club de Paris sont en faveur d’un allégement de la dette publique de l’Etat à plus de 60 %.

Selon les derniers textes sur la décentralisation, le Niger est administrativement divisé en cent dix sept (117) collectivités territoriales, quarante deux (42) communes urbaines et trente une (31) communes rurales tous contenues dans huit (8) régions (y compris la communauté urbaine de Niamey) et trente six (36) départements (voir Figure 1).

Sur le Plan Politique, le Niger a connu plusieurs bouleversements qui ont entraîné la suspension de la coopération avec certains partenaires bilatéraux et multilatéraux (notamment l'Union Européenne). Depuis décembre 1999 un régime constitutionnel et démocratique a été mis en place.

Aujourd'hui les autorités du Niger s’attellent à consolider le cadre démocratique notamment par la recherche du dialogue social avec l'ensemble des partenaires sociaux et les organisations de la société civile. L’élaboration et la mise en œuvre d’un Programme d'Orientation de la Politique Economique et Sociale période 2000-2004 seront une référence de son action en matière économique et sociale durant cette période. Ce Programme érige le développement rural en secteur moteur de la croissance et se fixe des orientations, des objectifs et des stratégies en politique macroeconomiques et financière et pour tous les secteurs économiques et sociaux.

Figure 1 Carte du Niger montrant les districts

Note: Cette carte a été dessinée par FAO pour montrer les districts au Niger et n’est qu’une approximation.

 

Politique forestière du Niger

Sur le plan forestier, plusieurs étapes ont été franchies. Pendant la période post-coloniale, la gestion et l’aménagement du patrimoine forestier (domaine classé, domaine protégé et périmètres de restauration) étaient exclusivement réservés à l’Etat soit en régie, soit par vente de permis de coupe. Cette pratique n’avait pas épargné les massifs forestiers des dégradations de plus en plus accrues. Les produits de la taxation forestière sont entièrement versés au trésor public pour d’autres affectations. En cette période, le taux de contrôle qui traduit l’efficacité du dispositif mis en place pour assurer le recouvrement des taxes sur le transport de bois, est resté faible (variable entre 11 et 30 % seulement de 1984 à 1990). L’Etat perdait des ressources considérables nécessaires au financement du secteur forestier et de celui du contrôle en particulier. Cette perte, due aussi à une fraude généralisée de la part des commerçants - transporteurs et avec la complicité d’agents du service des eaux et forêts, allait de paire avec la dégradation continue du couvert forestier. Aussi en 1959, le montant nominal des taxes forestières qui était de 35 FCFA par stère est resté inchangé jusqu’en 1987.

A partir des années 1980, des réflexions ont été menées en vue d'une gestion plus globale, plus intégrée des ressources forestières vers les principaux bénéficiaires. On peut citer entre autre la Conférence de Zinder en 1982 sur la stratégie d'intervention en milieu rural et la Conférence de Maradi en 1984 qui a confirmé l'engagement pris par tous, de lutter contre la désertification. Au cours de ses réflexions, il a été mis en place, avec le concours des partenaires au développement, des politiques et stratégies appropriées sous formes de Plans et Programmes qui ont porté essentiellement sur la lutte contre la désertification (Plan National de Lutte contre la Désertification, PNLCD 1985, révisé en 1991), et la gestion des ressources naturelles (Programme National de Gestion des Ressources Naturelles).

L'un des faits marquants est l’avènement de la Stratégie Energie Domestique en 1989. Cette politique a permis la valorisation de l’arbre sur pied, la responsabilisation des populations rurales par rapport à la gestion de leur patrimoine forestier, le recouvrement normal voir optimal des taxes sur le bois. Ainsi, entre mars 1987 et août 1992, le taux de la taxe est passé de 35 FCFA à 350 FCFA/stère avant de poursuivre sa progression normale à 975 FCFA par stère conformément à cette politique de taxation. En 1995, le secteur forestier a contribué au PIB pour une somme d’environ 30 milliard de FCFA (PNUD, 2000), soit de 4 %.

Un autre élément nouveau qui concerne le secteur forestier est la création d’un Ministère de l'Environnement et de la Lutte Contre la Désertification (Décret n°2000-130/PRN/ME/LCD du 21 avril 2000). Ce Ministère est chargé de la mise en œuvre entre autre de la politique nationale en matière d'environnement et de lutte contre la désertification en général et en particulier celle du secteur forestier. Un des axes majeurs de l’intervention de la nouvelle politique forestière est la mobilisation des recettes forestières pour le financement du secteur forestier et l’amélioration de la contribution du secteur au PIB qui doit passer de 4 % à 8 %.

 

 

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