TOTAL DES RECETTES FORESTIERES PERCUES

Le Tableau 2 ci-dessous montre l’évolution des recettes forestières totales perçues dans certains pays africains jusqu’en 1999. Le tableau rend compte des augmentations annuelles moyennes des recettes perçues, alors que dans de nombreux pays, les hausses se sont principalement concentrées sur un ou deux ans, durant la période considérée (ex Guinée en 1998).

Tableau 2 Evolution des recettes forestières totales perçues dans certains pays africains

Bien que les barèmes des taxes forestières aient presque partout peu varié au cours de la dernière décennie, on note que le montant total perçu a augmenté dans presque tous les pays. On ignore dans quelle mesure cette hausse est due à un relèvement des taxes, à une augmentation des volumes produits ou à une plus grande efficacité du recouvrement des taxes, mais il est probable que les trois facteurs se sont conjugués.

Comme le montre le tableau, les recettes forestières totales perçues, avant rajustement pour l’inflation, n’ont diminué que dans deux pays (Kenya et Namibie). Même après rajustement (c’est-à-dire en valeur réelle), elles n’ont baissé que dans huit pays au cours de la période. La dernière colonne du tableau montre que la valeur des taxes recouvrées, en $EU, a baissé dans 11 pays (essentiellement à cause de la dévaluation de nombreuses monnaies africaines). Toutefois, cette baisse n’est pas particulièrement significative, sauf dans les pays qui exportent d’importants volumes de produits forestiers en dehors du continent africain.

Figure 13 Les tendances récentes du processus de collecte des charges réelles forestières


La Figure 13 montre les pays dans lesquels les recettes totales recouvrées auprès du secteur forestier ont augmenté ou diminué (en valeur réelle), au cours des années récentes. Les variations entre les pays s’expliquent peut-être en partie par leurs ressources forestières et la structure de leurs marchés, mais tout porte à croire qu’un certain nombre d’autres facteurs entrent aussi en jeu.

L’évolution du montant total des recettes forestières perçues, dans tous les pays couverts par la présente étude, est illustrée à la Figure 14. Pour calculer ces totaux, le montant total des recettes forestières collectées dans chaque pays a été rajusté en fonction de l’inflation (c’est-à-dire converti aux prix de 1999), puis converti en $EU aux taux de change de 1999. Au-dessus de chaque bâton, sur la figure, est indiqué le nombre de pays inclus dans le total, pour chaque année. Beaucoup de pays n’ont pas fourni de statistiques sur les recettes totales recouvrées pour l’ensemble de la période, mais comme elles sont relativement faible dans la plupart de ces pays, la tendance n’est pratiquement pas faussée.

Figure 14 Evolution du montant total des recettes forestières perçues, en valeur réelle, dans certains pays africains

Cette figure met en relief plusieurs caractéristiques intéressantes:

La majorité des recettes forestières perçues en Afrique sont recouvrées dans une poignée de pays. Près de 75 pour cent du montant total indiqué concerne la Côte d’Ivoire, le Ghana et la République centrafricaine. Tous ces pays sont situés en Afrique occidentale et centrale et ont de relativement grosses industries forestières axées sur l’exportation. Le Nigeria, le Liberia, le Sénégal et la R D du Congo représentent aussi une part importante du total et il est probable que d’autres pays similaires qui ne sont pas couverts par l’étude (ex: Cameroun et Gabon) auraient des totaux aussi élevés.

A l’exception de l’Ethiopie, du Kenya et de la Tanzanie, tous les autres pays d’Afrique orientale et australe analysés ici recouvrent moins de 1 million de $EU par an de taxes forestières. De fait, dans de nombreux pays, le montant total des recettes provenant des taxes forestières est d’à peine quelques centaines de milliers de $EU, quand ce n’est pas de quelques dizaines de milliers de $EU. De la même manière, les montants totaux recouvrés dans le secteur sont faibles dans la plupart des pays du Sahel.

En ce qui concerne les pays couverts par l’étude, le montant total des taxes recouvrées dans le secteur forestier a augmenté, passant de moins de 70 millions de $EU en 1990, à un pic de plus de 100 millions de $EU en 1995. Depuis lors, ce montant est retombé à environ 80 millions de $EU. Toutefois, cette tendance est en grande partie due aux fluctuations des recettes collectées en Côte d’Ivoire. Sans ce pays, le montant total des recettes forestières collectées, en valeur réelle, est passé de 17 millions de $EU à près de 40 millions de $EU par an. Cette hausse reflète les augmentations annuelles moyennes des recettes forestières totales recouvrées, précédemment reportées dans le Tableau 2.

Pour finir, on peut aussi analyser ces chiffres en calculant le montant moyen des recettes forestières perçues par mètre cube de bois rond produit. Ce calcul présente des difficultés, notamment parce que, bien souvent, le volume de la production annuelle de bois de feu n’est pas enregistré ou estimé dans les statistiques officielles. Toutefois, une estimation des recettes collectées par pays devrait tenir compte des variations des niveaux de production suivant les pays, et permettre de faire des comparaisons plus fiables des recettes perçues, entre les pays qui ont des structures de marché similaires.

Le montant total des recettes forestières collectées par mètre cube de bois produit est indiqué au Tableau 3. Ces résultats ont été obtenus en prenant les montants totaux des recettes forestières perçues, fournis par les pays et en les divisant par le volume total de la production de bois rond (et de bois rond industriel), indiqué dans l’annuaire des produits forestiers de la FAO. Les deux dernières colonnes montrent les recettes totales perçues par mètre cube en $EU, aux prix et aux taux de change de 1999. Dans la première des deux, on trouve le montant total des taxes perçues par mètre cube, pour tout le bois rond produit, alors que la dernière indique le montant total perçu par mètre cube pour le bois rond industriel.

Le bois de feu représente une part importante de la production totale de bois rond et, dans la majorité des cas, les chiffres indiqués sont des estimations de la FAO. Or, presque partout, les recettes perçues sur la production de bois de feu ne représentent qu’un faible pourcentage du montant total des recettes recouvrées. C’est pourquoi les chiffres de la dernière colonne pourraient donner une meilleure indication des niveaux comparatifs des taxes dans les différents pays. Mais comme, par ailleurs, l’utilisation des ressources forestières pour la production de bois de feu tient une place importante dans tous les pays, les chiffres de la colonne précédente donnent une idée plus précise des niveaux moyens des recettes perçues, en fonction de l’utilisation de la ressource forestière.

Tableau 3 Montant total des recettes forestières recouvrées dans certains pays d’Afrique, en 1999

Figure 15 Moyenne du revenu collecté par mètre cube en 1999

Le tableau ci-dessus montre que, dans les pays couverts par l’étude, le niveau moyen des recettes perçues par mètre cube de bois rond produit est d’à peine 0,19 $EU. Toutefois ce chiffre est légèrement faussé par la Côte d’Ivoire, qui représente près de la moitié de l’ensemble des recettes perçues dans ces pays. Sans la Côte d’Ivoire, les recettes recouvrées se montent à 0,10 $EU. par mètre cube seulement. En ce qui concerne la production de bois rond industriel, le montant moyen des taxes recouvrées est de 2,42 $EU. (ou à peine la moitié, sans la Côte d’Ivoire).

Le niveau moyen des recettes perçues par mère cube de bois rond produit, toutes espèces confondues, dans chaque pays, est également illustré à la Figure 15. Les pays ombrés de gris sont ceux où le bois rond industriel représente une plus grande part de la production totale de bois rond. Comme on pouvait s’y attendre, les niveaux des taxes forestières recouvrées par mètre cube produit sont généralement plus élevés dans ces pays.

Cette figure montre aussi que les montants des recettes recouvrées sont plus élevés dans les pays ouest-africains que dans les autres, et plus faibles dans les pays sans littoral.