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SOURCES DE FINANCEMENT DES DEPENSES PUBLIQUES EN FAVEUR DU SECTEUR FORESTIER

Les deux principales sources de capitaux à partir desquelles les gouvernements payent les dépenses du secteur forestier sont les financements intérieurs et les financements extérieurs.

Les financements extérieurs comprennent des dons et des prêts consentis par des institutions internationales et des banques de développement, des agences de développement bilatérales et d’autres organisations internationales (ex: organismes de bienfaisance et ONG). Il est difficile d’identifier avec précision la part des financements extérieurs allouée au secteur forestier, car les programmes et les projets de financement ont souvent une portée assez générale. Par exemple, il existe de nombreux projets sur l’environnement et le développement rural dont la foresterie ne constitue qu’un volet. Les pays se sont limités à fournir des informations sur les projets dans lesquels ils estimaient que la foresterie était une composante majeure, mais il est possible qu’une partie de cet argent n’ait pas été dépensée pour ce secteur.

Les informations fournies par la majorité des pays se présentaient sous la forme d’une longue liste de projets financés par des donateurs, mais peu de pays ont donné des renseignements sur le montant total des financements extérieurs. Dans quelques-uns des pays les plus pauvres, un appui externe est également directement versé au ministère des finances pour contribuer aux dépenses générales du gouvernement et, lorsque c’est le cas, il a été inclus dans l’analyse.

Les financements intérieurs comprennent les dépenses effectuées par les administrations forestières publiques au niveau national, au niveau des états et au niveau local. La plupart des pays n’ont présenté que des informations sur les dépenses des institutions nationales, sauf quelques-uns, où le gouvernement est décentralisé (Ethiopie et Nigeria). De nombreux pays ont des fonds forestiers, gérés et contrôlés de manière plus ou moins autonome, et la plupart ont fourni des informations sur leurs décaissements. En outre, de rares pays ont fourni des données sur les dépenses consacrées à la foresterie par des institutions gouvernementales actives dans d’autres secteurs.

Là encore, on notera que dans beaucoup de pays, l’administration forestière n’est qu’un élément d’un ministère ou d’un département du gouvernement plus important. Quelques pays n’ont pas pu isoler les sommes dépensées pour l’administration forestière, de sorte que ces chiffres sont peut-être légèrement supérieurs à la réalité.

En ce qui concerne les pays couverts par l’étude, le montant total des dépenses consacrées par les gouvernements au secteur forestier en 1999 est présenté au Tableau 6, qui montre aussi le montant des fonds extérieurs alloués au secteur, tant globalement qu’en pourcentage des dépenses totales.

 

Tableau 6 Sources de financement des dépenses publiques forestières dans certains pays africains en 1999

Pays

Dépenses consacrées au secteur forestier (en milliers de $EU)

Financement externe, en pourcentage des dépenses totales

Dépenses

totales

Financements

externes

Burkina Faso

4,530

2,328

51%

Burundi

1,391

1,198

86%

République centrafricaine

1,030

n.d.

n.d.

Tchad

4,431

3,960

89%

R D Congo

1,277

0

0%

Côte d'Ivoire

40,538

7,566

19%

Ethiopie

25,209

3,865

15%

Gambie

686

445

65%

Ghana

31,294

n.d.

n.d.

Guinée

15,913

8,551

54%

Kenya

18,461

1,054

6%

Lesotho

639

119

19%

Liberia

7,317

0

0%

Madagascar

11,641

7,255

62%

Malawi

3,992

n.d.

n.d.

Mali

14,726

9,896

67%

Maurice

5,603

0

0%

Namibie

5,335

2,787

52%

Niger

7,385

6,612

90%

Nigeria

20,821

8,241

40%

Sénégal

13,413

444

3%

Ouganda

3,668

2,386

65%

Tanzanie

39,340

31,773

81%

Zimbabwe

3,386

1,254

37%

Total

282,025

99,735

35%

On note que les financements extérieurs sont très variables suivant les pays en Afrique. Sur la base de ces informations, il semble que l’on puisse classer les pays dans trois catégories:

Quelques pays ont des secteurs forestiers relativement importants et bien développés, des dépenses publiques élevées en faveur de ce secteur et un soutien externe relativement faible. Il s’agit généralement de pays où les niveaux des recettes perçues sont aussi relativement élevés (ex: Côte d’Ivoire, République centrafricaine et Ethiopie).

Quelques pays ont aussi des dépenses publiques assez importantes, mais ils bénéficient aussi d’un soutien externe élevé (Madagascar, Mali, Tanzanie).

La plupart des pays où les niveaux des dépenses publiques en faveur du secteur forestier sont faibles, ont aussi un soutien externe relativement élevé. Dans la majorité d’entre eux, la foresterie n’est pas une activité économique importante et elle est surtout appréciée pour les avantages socio-économiques et environnementaux qu’elle peut procurer. Ces priorités sont généralement reflétées dans les types de projets et de programmes que les donateurs externes tendent à soutenir.

Pour l’ensemble des pays figurant dans le tableau, la part des dépenses publiques totales consacrées au secteur forestier qui est financée par des ressources extérieures est en moyenne de 35%. Depuis 1990, cette contribution est passée de 35 à 40% (voir Figure 18). D’après le peu d’informations dont on dispose, il semble que les financements externes varient considérablement d’une année sur l’autre dans la plupart des pays, alors que les financements internes sont beaucoup plus stables. On notera également que les financements externes tendent à décliner, par rapport au pic de 132 millions de $EU atteint en 1995.

 


Figure 18 Les tendances du financement national et étranger dans les dépenses gouvernementales dans le secteur forestier dans certains pays

 

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