Il nest pas évident dutiliser la loi pour sen servir comme dun instrument de développement. De plus, les effets quelle produit sont influencés par le contexte où les dispositions sont mises en uvre, notamment le cadre institutionnel et la culture juridique. Il faut donc être très prudents avant de faire des recommandations dordre général sur la manière idéale daméliorer les structures juridiques. Toutefois, lexpérience de nombreux pays nous permet disoler certains critères généraux permettant, le plus souvent, de faire une bonne évaluation du cadre législatif dans lequel évolue la commercialisation alimentaire (voir section 4 ci-dessous).
La mise en uvre des programmes de libéralisation des marchés demande une réforme des structures légales, ce qui nest pas sans problème pour les décideurs et les auteurs de projets de loi. Les décideurs doivent se méfier des modèles par trop simplistes qui laissent erronément penser que lefficience des marchés est inversement proportionnelle au nombre des lois à respecter. De leur côté, les auteurs de projets de loi doivent tenir compte des nouveaux enjeux que comporte leffacement du rôle de létat dans le contrôle de la commercialisation agricole. La libéralisation de la commercialisation alimentaire les oblige à séloigner des normes hautement contraignantes qui entendaient garantir le contrôle de létat pour sorienter vers des normes visant à permettre au secteur privé de pouvoir fonctionner de façon efficiente. Il ne faut pourtant pas oublier quune plus grande liberté économique laissée à la discrétion du secteur privé peut faciliter une manipulation potentielle des marchés (la création de cartels, par exemple), et quil faut donc prévoir des mécanismes de régulation plus sophistiqués.