3.1 - Les enquêtes sur le terrain
3.2 - Les projections
Ce chapitre présente une méthode pratique permettant de réaliser des enquêtes rapides et efficaces à peu de frais en vue d'évaluer le mode de fonctionnement du système de vente au détail actuel, et les possibilités de l'améliorer. Il présente également les lignes de conduite à suivre pour faire la projection des quantitatifs commercialisés prévisibles, sur lesquelles fonder l'évaluation de la taille des sites, des espaces de vente et des équipements à prévoir.
3.1.1 - Le recueil des données
3.1.2 - Les délais à prévoir pour la phase d'étude
3.1.3 - L'utilisation des résultats obtenus: l'évaluation à vue
3.1.4 - L'utilisation des résultats obtenus: le comptage des mouvements de véhicules
3.1.5 - L'utilisation des résultats obtenus: l'enquête sur les détaillants
3.1.6 - L'utilisation des résultats obtenus: les conditions physiques des marchés existants
Que l'on veuille améliorer ou agrandir un marché existant, ou que l'on veuille en créer un nouveau, il faut toujours commencer par faire des enquêtes. Dans le cas de l'amélioration ou du déplacement d'un marché existant, ces enquêtes comportent en général trois volets: bilan socio-économique général du fonctionnement du marché, étude de trafic et topographie du site. Dans le cas de la création d'un nouveau marché, il faut y ajouter une étude physique du site et, en cas de situations complexes, il devient également indispensable de faire une estimation rapide des capacités de vente au détail de l'ensemble de la ville. Quand on manque totalement de renseignements sur les consommations, une enquête par échantillons sur les consommations des ménages peut s'avérer utile.
Un modèle de questionnaire contenant un certain nombre de questions regroupées par catégories est proposé à l'annexe A pour effectuer le bilan socio-économique. Ce questionnaire peut bien sûr se modifier en fonction du contexte. Dans le cas d'un simple marché de rue, le comptage visuel du nombre des éventaires, le relevé de leur spécialité et des conversations avec les marchands devraient suffire. Par contre, pour des marchés plus complexes, comme par exemple le cas d'un gros marché urbain ou celui d'un marché de groupage rural, un véritable comptage du trafic est nécessaire (voir annexe B).
En bref, les renseignements à recueillir durant les opérations de reconnaissance sont les suivants:
Enquêtes des marchés: les enquêtes devront concerner les jours de marché et les jours sans marché, comporter des enquêtes de détail et des enquêtes par échantillons, et être complétées par des conversations avec les marchands et les associations de commerçants afin de déterminer les aspects suivants:L'étude du trafic concernant le marché devrait considérer:a) marchandises offertes (ventilées par produits agricoles, intrants et autres marchandises) et leurs quantitatifs, en fonction de chaque jour de marché et des autres jours (enquête par échantillons);Etude du trafic ou du réseau routier: les comptages devraient concerner le trafic entrant et le trafic sortant de l'enceinte du marché (usuellement, ces comptages se font pendant une semaine, 14 heures par jour). Les dénombreurs doivent se placer à chaque rue ou route d'accès, ou à chaque grille de l'enceinte du marché. Les données à relever sont: la taille et le genre des véhicules, le volume estimé des marchandises transportées (en sacs, ballots, etc.). De plus, il faut, pendant au moins deux jours, en relever l'origine et la destination en les distinguant par mode de transport, sur toutes les routes ou rues convergeant vers le marché. L'analyse devrait enfin faire l'estimation du trafic pour les autres périodes de l'année.b) travailleurs du marché (c'est-à-dire tous ceux qui gravitent autour du marché: détaillants, marchands de gros, commissionnaires, transformateurs de produits, etc.) selon leur rôle ou fonction dans le marché (y compris les rôles individuels quotidiens ou saisonniers), leurs marges de profit et leurs gains totaux (enquête par échantillons couvrant chaque catégorie de travailleurs);
c) système de gestion du marché et de recouvrement des redevances, et améliorations conseillées, sur la base des recettes et dépenses actuelles et de leurs projections (enquête par échantillons);
d) filières de commercialisation des produits agricoles, des intrants, des denrées alimentaires et non alimentaires, y compris l'analyse des coûts de distribution et des marges de bénéfice (enquête par échantillons sur chaque type de produit principal); un diagramme montrant un exemple courant de filières de commercialisation est donné à la figure 26;
e) modes de transport des produits agricoles, leur fréquence et leur prix (enquête par échantillons), cette enquête n'étant nécessaire qu'en l'absence d'une enquête de détail sur le trafic;
f) mouvements des marchandises dans la zone d'attraction du marché (enquête par échantillons), cette enquête devant être poussée jusqu'à un degré de détail suffisant pour permettre de délimiter la "portée" du marché, autant du point de vue des marchandises approvisionnées que de celui des marchandises vendues; ici aussi cette enquête n'est nécessaire qu'en l'absence d'une enquête de détail sur le trafic;
g) comptage des clients et analyse de leurs mouvements (comptage sur l'ensemble de l'horaire de fonctionnement du marché, les jours de marché et les jours sans marché, sur toutes les directions confluant vers le marché);
h) commodités offertes dans l'enceinte du marché (magasins, boutiques, aires de vente couvertes ou en plein air, etc.), enquête de détail; des exemples de structures simples de marchés ou d'aires de vente sont montrés à la figure 27;
i) besoins immédiats et futurs en infrastructures, y compris les chaussées d'accès et les allées internes, l'évacuation des eaux de surface, les puits tubés, l'approvisionnement en eau potable, les égouts, les lieux d'aisances, l'hygiène et l'évacuation des ordures (enquête de détail);
j) commodités requises immédiatement, comme par exemple les emplacements et stands de vente ainsi que certains équipements spéciaux pour l'abattage ou la vente au détail de viande et de poisson (enquête de détail); les commerçants devraient être questionnés sur ce dont ils pensent avoir besoin plus tard;
k) emplacement de chaque catégorie d'articles dans le marché; la figure 28 montre un exemple d'utilisation polyvalente d'une même commodité: un marchand de fruits s'est installé sous les arcades d'un marché couvert de viande et de poisson. Comme le montre la figure 29, de nombreux marchés ont une organisation interne clairement établie, avec une répartition des différents articles en vente selon des emplacements prédéterminés, éventuellement près des issues, ou au contraire relégués là où ils ne peuvent créer de nuisances;
l) emplacements à conseiller pour les commodités et équipements futurs (relevé visuel).
Figure 26 Filières de distribution du riz, région d'Ibaji, Etat du Benue, Nigeria
Source: Smith, R. & Gormsen, E., éds. 1979. Market Place Exchange. Geograhisches Institut der Johannes Gutenberg Universität, Mayence, Allemagne.Toutefois, quand il n'existe pas de plan correct couvrant le site, il faut procéder à une étude topographique de détail de l'ensemble du marché. Le levé doit en être fait au 1:500e et doit comprendre des indications de niveau (relevé des hauteurs sur un quadrillage par mailles de 2 à 5 m de côté; cotes inversées des collecteurs, des plates-formes éventuelles, des dénivelés, etc.), et il doit rapporter le site du marché à un point fixe ou à une borne de repérage.Enquête topographique: la première chose à faire avant de procéder à une reconnaissance du site est de vérifier s'il en existe des plans montrant sa disposition, ses commodités et ses infrastructures. Ces informations sont disponibles auprès des services topographiques et des services techniques de la mairie. Il se peut également que ces services disposent d'autre matériel, comme par exemple des photos aériennes ou des documents de planification.
Figure 27 Structures de petits marchés traditionnels en zone rurale, Bangladesh
Source: FAO, Rural Roads and Markets Project (TCP/BGD/4511).Le plan doit également indiquer certains autres éléments importants bien que situés hors de l'enceinte du marché, comme par exemple l'emplacement des déversoirs d'égout. Tout plan doit être dressé sur des feuilles de dimensions normalisées. Quand l'étude topographique est confiée à un sous-traitant, il faut procéder à des vérifications pour confronter le plan produit à l'inventaire des commodités sur le terrain.
L'expérience des études sur le marché montre que les phases de reconnaissance sur le terrain et celles d'analyse peuvent être longues. Il est donc indispensable de pouvoir disposer de personnel compétent et bien rodé, et des ressources financières nécessaires pour le payer. L'encadré 2 montre le personnel à prévoir pour effectuer une reconnaissance d'une semaine sur un marché de détail de taille moyenne en zone rurale ou urbaine. Un marché de cette taille présuppose un site de 1 ou 2 ha, un quantitatif de marchandises de 10 000 à 30 000 tonnes par an et cinq directions d'accès.
Figure 28 Marchands de fruits installés à l'extérieur du Old Stone Town Market à Zanzibar
Source: Photo du Capital Art Studio, Zanzibar.Encadré 2 PERSONNEL NÉCESSAIRE POUR LA RECONNAISSANCE D'UN MARCHÉ DE TAILLE MOYENNE
Enquêtes des marchés |
|
Nombre de personnes |
Journées de travail |
Enquêtes
|
Economiste agricole |
1 |
5 |
Superviseur sur le terrain |
1 |
7 |
|
Dénombreurs |
5 |
35 |
|
Analyse
|
Economiste agricole |
1 |
5 |
Superviseur |
1 |
7 |
|
Assistants |
2 |
14 |
|
Etude du trafic |
(cinq emplacements) |
|
|
Enquêtes
|
Ingénieur ou urbaniste |
1 |
1 |
Superviseurs sur le terrain |
2 |
4 |
|
Assistants |
5 |
10 |
|
Analyses
|
Ingénieur ou urbaniste |
1 |
2 |
Superviseur |
1 |
7 |
|
Assistants |
2 |
1 |
|
Etude topographique |
|
|
|
Enquêtes
|
Ingénieur ou architecte |
1 |
5 |
Assistants |
2 |
10 |
|
Analyses
|
Ingénieur ou architecte |
1 |
1 |
Superviseur |
1 |
2 |
|
Cartographe |
1 |
7 |
Une manière usuelle et simple de procéder à la reconnaissance d'un site consiste simplement à dénombrer les stands à vue, en en relevant la spécialité. Le tableau 3 fournit le résultat d'une reconnaissance faite sur un marché de rue à Londres, dans un quartier résidentiel central, particulièrement fréquenté le samedi matin.
Figure 29 Structure interne type d'un marché hebdomadaire, montrant les différents espaces de vente du souk de Es Souassi, dans le Sahel tunisien
Source: Smith, R. & Gormsen, E., éds. 1979. Market Place Exchange. Geograhisches Institut der Johannes Gutenberg Universität, Mayence, Allemagne.Cette méthode peut également servir quand on veut comparer l'utilisation des stands dans différents marchés. A titre d'exemple, le tableau 4. reporte le résultat d'un comptage approximatif des détaillants travaillant dans quatre des plus gros marchés de banlieue à Zanzibar.
A Bratislava, en Slovaquie, la reconnaissance des 20 plus gros marchés de détail a été faite par simple comptage et par relevé visuel de la spécialité de chaque stand. Le tableau 5 montre la répartition des stands par marché et par spécialité. Un aspect intéressant de ce genre de reconnaissance est la possibilité d'estimer la répartition des ventes au détail selon les différents points de vente (à condition de considérer également les autres magasins de détail). A Bratislava, par exemple, la reconnaissance effectuée a montré que les marchés représentaient un haut lieu de la vente au détail, avec 60% du volume total de fruits et légumes vendus (voir tableau 6).
Tableau 3 CHURCH STREET MARKET, DANS LE QUARTIER DE WESTMINSTER, LONDRES
Spécialité |
Nombre |
% du total |
Fruits et légumes |
7 |
3,2 |
Légumes seuls |
9 |
4,1 |
Fruits seuls |
10 |
4,5 |
Fruits séchés |
1 |
0,4 |
Fleurs et plantes |
5 |
2,3 |
Fleurs séchées |
1 |
0,4 |
Viande fraîche |
1 |
0,4 |
Poisson frais |
1 |
0,4 |
Produits secs et conserves |
3 |
1,4 |
Plats cuisinés |
2 |
0,9 |
Autres (principalement habillement) |
181 |
82,0 |
Total des stands |
221 |
100,0 |
Source: Enquête réalisée par l'auteur, 22 mai 1993.Tableau 4 DÉTAILLANTS DES MARCHÉS DE BANLIEUE À ZANZIBAR
Marché |
Viande |
Fruits et légumes |
Viande et poisson séché |
Total |
Kwahaji-Tumbo |
4 |
25 |
26 |
55 |
Mikungoni |
2 |
37 |
15 |
54 |
Magomeni |
2 |
26 |
11 |
39 |
Jang'ombe |
3 |
25 |
14 |
42 |
Source: UNCDF, Projet N° URT/93/C06 (Rénovation du Old Stone Town Market à Zanzibar), 1994.Tableau 5 RÉPARTITION DES STANDS DE MARCHÉS À BRATISLAVA, SLOVAQUIE
Emplacement du marché |
Nombre de stands |
Fruits et légumes |
|
Total |
Fruits et légumes |
en % du total |
|
Marché couvert central (Mestká Trznica) |
152 |
122 |
80 |
Mileticova Ulica |
282 |
170 |
60 |
Svitnika Ulica |
50 |
25 |
50 |
Parickova Ulica |
92 |
78 |
85 |
Autres marchés de rue en périphérie(16 marchés) |
515 |
378 |
73 |
Total |
1 091 |
773 |
71 |
Source: FAO, Projet N° TCP/CZE/2253(A).Tableau 6 DISTRIBUTION DES PRODUITS AGRICOLES VENDUS À BRATISLAVA, SLOVAQUIE
Point de vente de fruits et légumes |
Ventes annuelles, en tonnes |
% |
Marché couvert central (détail) |
5 000 |
6 |
Marchés de rue (19 marchés) |
47 000 |
52 |
Magasins et supermarchés |
21 000 |
23 |
Cantines |
5 000 |
6 |
Consommation autonome/achats hors de la ville |
12 000 |
13 |
Consommation annuelle totale de la ville |
90 000 |
100 |
Source: FAO, Projet N° TCP/CZE/2253(A).Dans le tableau 5, la répartition des stands en fonction des habitants est d'environ un stand par tranche de 400 à 500 habitants (la surface couverte par un stand allant de 2 à 4 m2). A Bratislava, compte tenu d'une consommation d'environ 240 kg de légumes, fruits et tubercules (pommes de terre) par habitant et du fait que 60% des produits agricoles sont vendus dans les marchés, on obtient un volume de marchandises de 18 tonnes/m2, ce qui correspond aux chiffres usuels des autres marchés de détail urbains (voir plus loin dans ce chapitre la façon d'établir les projections).
Faire le comptage des véhicules pénétrant dans l'enceinte du marché et en sortant est l'une des sources les plus fiables d'information. Cette méthode a pour désavantage qu'il faut avoir l'expérience de la manipulation des données et de leur analyse, et qu'elle nécessite une nombreuse main-d'oeuvre. Le comptage produit un grand nombre de données, que seul un ordinateur peut analyser. Les comptages sont toutefois essentiels pour estimer les besoins futurs des grands marchés de groupage, halles et gros marchés urbains. La méthode à suivre pour faire le comptage des mouvements de véhicules est donnée à l'annexe B.
Le tableau 7 reporte les résultats usuels d'une enquête par comptage, en l'occurrence les mouvements de véhicules entrant et sortant du marché central de Zanzibar, comptés pendant une semaine, en novembre 1993. Le tableau montre que la plupart des marchandises approvisionnées arrivent au marché par cars, 90% des produits agricoles arrivant directement des campagnes. Par contre, le gros des marchandises vendues est acheminé par camionnettes à plateau vers les banlieues. Les gros quantitatifs sont ainsi approvisionnés sur les longs itinéraires puis subdivisés en lots plus petits de marchandises, distribués ensuite sur les différents marchés de banlieue. En moyenne, les quantitatifs approvisionnés sont de l'ordre de 675 kg, alors que les lots quittant les halles sont en général de 212 kg.
Tableau 7 MARCHÉ CENTRAL DE ZANZIBAR: MOUVEMENTS JOURNALIERS DES VÉHICULES
Type de véhicules |
Nbre entrant avec produits agricoles |
% total |
Nbre sortant avec produits agricoles |
% total |
Non spécifiés |
11 |
2,5 |
12 |
2,7 |
Cars/Camions "shamba" |
297 |
67,3 |
5 |
1,2 |
Camions |
12 |
2,7 |
15 |
3,3 |
Petits camions |
14 |
3,2 |
- |
0 |
Camionnettes/"dalla-dalla" |
107 |
24,3 |
408 |
90,7 |
Total |
441 |
100 |
450 |
100 |
Source: UNCDF, Projet N° URT/93/C06.
L'expérience acquise dans de nombreux pays montre qu'il y a toujours d'importantes différences entre les consommations en milieu rural et les consommations en milieu urbain.
Là où les produits agricoles sont faciles à trouver, leur consommation par habitant dans les capitales ou villes principales est souvent nettement supérieure à d'autres environnements urbains ou à la campagne. Une manière d'obtenir des informations sur les consommations peut consister à relever, sur petite échelle, des échantillons auprès de tous les points de vente au détail. Une enquête de ce genre, conduite au Lesotho sur un nombre limité de légumes, a donné les résultats reportés au tableau 8. L'étude a estimé que, pour l'ensemble des produits détaillés dans la ville de Maseru, environ 19% sont vendus dans les supermarchés, 44% dans des épiceries et 37% par des marchands de rue.
Tableau 8 VENTES AU DÉTAIL DE LÉGUMES À MASERU EN 1989, LESOTHO
Type de détaillant |
Nbre détaillants |
Ventes de légumes/an au détail, en tonnes: |
||||
Choux |
Oignons |
P. de terre |
Tomates |
Total |
||
Supermarchés |
7 |
774 |
455 |
1 084 |
299 |
2 612 |
Epiceries |
479 |
3 853 |
423 |
1 083 |
658 |
6 017 |
Marchands de rue |
415 |
2 441 |
777 |
1 393 |
440 |
5 050 |
Total |
|
7 068 |
1 655 |
3 559 |
1 397 |
13 679 |
Source: Estimations faites sur la base d'une enquête conduite par le Ministère de l'agriculture, Service de la commercialisation, et par l'équipe du projet USAID/LAPIS.La difficulté majeure à laquelle on se heurte quand on veut faire une enquête sur les détaillants des villes est naturellement le nombre considérable des petits points de vente, lesquels sont le plus souvent pas même enregistrés. Ce phénomène apparaît clairement dès que l'on fait des comparaisons avec les données officielles. A Maseru, par exemple, sur 629 boutiques, seules 77 étaient dûment enregistrées pour la vente de nourriture et de boissons, alors qu'en réalité quelques 500 autres petites échoppes vendaient des denrées alimentaires. Quand tel est le cas, on est obligé d'utiliser d'autres méthodes, comme par exemple celle de faire une enquête sur les consommations des ménages.
L'observation des conditions physiques d'un marché existant sert à en relever les inconvénients de son fonctionnement. L'espace peut être insuffisant, d'où une vente des produits au bord des routes, sans commodité aucune. On se trouve alors face à des pertes dues à la détérioration des stocks. Il est très important dans ce genre d'enquête de recueillir les opinions des commerçants. Il existe toute une série de conditions qui peuvent dégénérer en problèmes, aussi bien pour les marchés ruraux que pour les marchés urbains:
3.2.1 - Les marchés de détail: les consommations des ménages
3.2.2 - Les quantitatifs potentiels commercialisés par les marchés de groupage
3.2.3 - La demande actuelle et prévisible dans les marchés de détail
3.2.4 - Les projections des quantitatifs potentiels commercialisés à prévoir pour planifier les besoins en espace
3.2.5 - La détermination des caractéristiques des sites et bâtiments de service
3.2.6 - Conclusions
On parle ici des méthodes permettant d'estimer les quantitatifs potentiels qui seront commercialisés à l'avenir par un marché. Ces méthodes se fondent sur l'analyse combinée des données relevées pendant les enquêtes, des informations recueillies sur la production agricole et sur les consommations des ménages, et sur la manière d'utiliser ces quantitatifs potentiels pour faire une prévision des besoins en espace et des caractéristiques du site à choisir. L'approche est différente selon qu'il s'agit de marchés de détail purs et simples, qu'ils soient ruraux ou urbains, ou de marchés ayant également une fonction de groupage ou de vente en gros.
En premier lieu, il faut faire étudier les données disponibles sur les consommations. Il s'agit, en général, de données sur la consommation annuelle moyenne par habitant de différents produits alimentaires (par exemple 100 kg de pommes de terre par habitant). Ces données proviennent souvent d'enquêtes nutritionnelles, mais la meilleure façon d'estimer les consommations des ménages est d'utiliser l'enquête réalisée sur le budget, à condition de disposer des données nécessaires. L'analyse des budgets des ménages peut également servir à vérifier l'éventuelle relation existant entre les consommations quotidiennes ou annuelles estimées et les quantitatifs potentiels commercialisés par un marché déterminé. En tenant compte des marges nécessaires pour couvrir les pertes et les imprécisions inévitables de toute estimation de poids, cette méthode peut être un instrument valable pour vérifier les résultats obtenus sur la base des données d'enquête.
Pour estimer les quantitatifs de produits agricoles qui seront commercialisés dans un marché de groupage déterminé, il faut commencer par estimer l'augmentation probable de production de base locale et dans quelle proportion cette augmentation va être commercialisée par l'intermédiaire du marché. Cela dépend de différents facteurs, et il est essentiel de bien connaître toutes les filières de commercialisation avant de procéder à des aménagements. Il faut donc commencer par établir un rôle précis des différents marchés, c'est-à-dire qu'il faut établir le pourcentage de produits agricoles commercialisés par vente directe à la ferme, le pourcentage vendu dans les marchés de groupage ruraux et le pourcentage directement approvisionné aux marchés de gros et de détail des villes. Il faut que le calcul tienne également compte des pertes probables le long de la chaîne de commercialisation. L'encadré 3 montre un exemple du calcul permettant d'estimer les quantités effectivement commercialisées par un marché local de groupage.
Les principaux indicateurs de l'actuel volume d'affaires d'un marché de détail sont la part actuelle du commerce de détail qu'il détient et la consommation des produits. Comme on l'a déjà dit plus haut, la consommation des produits est en général évaluée par habitant. Purement à titre d'exemple, l'encadré 4 reporte ce que pourraient être les quantitatifs actuels traités par un marché, en tonnes. Les résultats obtenus par cette méthode doivent être vérifiés par comparaison avec les quantitatifs estimés obtenus sur la base des données relevées pendant les enquêtes (nombre de stands comptés, multiplié par le chiffre d'affaires moyen quotidien par stand, multiplié par le nombre de jours ouvrables par an, pour obtenir un total annuel).
Encadré 3 Estimation de la production locale de fruits et légumes, en tonnes; moins Utilisation à la ferme, en tonnes c'est-à-dire: consommation des produits par les ménages de travailleurs agricoles (consommation par habitant en kg multiplié par le nombre d'habitants de la ferme divisé par 1 000) plus utilisations pour fourrage plus utilisations pour semences plus pertes à la ferme égal volume commercialisable net, en tonnes c'est-à-dire: volume commercialisable brut moins pertes prévues durant la commercialisation moins vente à la ferme et approvisionnement direct aux marchés urbains, en tonnes égal volume net passant par l'ensemble des marchés locaux de groupage, en tonnes multiplié par % du volume destiné au marché de groupage étudié égal quantité estimée de produits
commercialisés par le marché rural de groupage
considéré, en tonnes. |
Encadré 4 Consommation de fruits et de légumes par habitant, en kg multiplié par nombre d'habitants de la ville considérée multiplié par part du commerce de détail commercialisé par le marché considéré, en % divisé par 1 000, pour obtenir des tonnes. |
On dispose rarement d'informations macroéconomiques suffisamment correctes pour pouvoir y fonder des estimations dignes de ce nom. Toutefois, si l'on dispose d'indications suffisantes sur l'élasticité de la demande en fonction des revenus, il est bon de les utiliser car la moindre augmentation de revenu peut produire, dans les villes, une importante augmentation de la demande, et donc des quantitatifs commercialisés par un marché.
Les halles centrales sont toujours celles qui régissent le commerce de détail dans les villes, même quand le nombre d'habitants qui s'y servent est moindre. A Zanzibar, par exemple, bien que la zone d'influence des halles centrales doive se limiter à 20% de la population urbaine (c'est-à-dire la population urbaine la plus pauvre), il a été estimé que le volume des produits détaillés représente en fait 70% du total. Il est à supposer qu'à Zanzibar, comme ailleurs (c'est un cas tout à fait typique des zones urbanisées), les marchés de banlieue et autres magasins de détail augmenteront leurs parts du marché au fur et à mesure de la croissance de la ville. Il est possible de surveiller cette évolution en contrôlant le nombre de demandes de permis de construire et d'aménager présentées aux autorités en vue de la réalisation de nouveaux supermarchés ou autres magasins de détail en périphérie.
Encadré 5
CALCUL EN PROJECTION DES QUANTITATIFS ANNUELS DE PRODUITS
COMMERCIALISÉS PAR UN MARCHÉ DE DÉTAIL
Méthode |
Exemple |
|
|
Consommation de fruits et légumes prévue par
habitant, en kg(modifiée pour tenir compte de l'évolution des
revenus ou de l'élasticité de la demande en fonction des revenus,
quand cette donnée est disponible) |
(Projections sur 5 ans) en supposant une consommation par
habitant de 180 kg par an |
|
|
divisé par |
divisé par |
|
|
1 000 (pour obtenir des tonnes) |
1 000 (pour obtenir des tonnes) |
|
|
multiplié par |
multiplié par |
|
|
population de la ville par le taux de croissance
(exprimé par un nombre décimal + 1,0) |
population de 10 000 habitants par taux de croissance 4% +
1,0, sur 5 ans, soit 1, 04 x 1,04 x 1,04 x 1,04 x 1,04 |
|
|
égal |
égal |
|
|
consommation totale de la ville, en tonnes |
consommation totale de 2 190 tonnes |
|
|
multiplié par |
multiplié par |
|
|
part du commerce de détail revenant au marché
considéré, en % |
part supposée: 60% soit x 0,6 |
|
|
égal |
égal |
|
|
quantité commercialisée prévisible pour
ce marché. |
quantité commercialisée prévisible: 1 314
tonnes. |
Le tableau 9 reporte un exemple usuel de projections. Dans le scénario optimiste, la consommation de fruits, de légumes et de poisson devrait avoir doublé en 2005, alors que la consommation de viande et de volaille devrait avoir augmenté trois fois et demie. Toutefois, le volume d'affaires du marché, lui, ne devrait augmenter qu'en proportion s'il conservait sa part actuelle de marché, ce qui semble peu probable dans l'état actuel des choses.
Tableau 9 VILLE DE ZANZIBAR: PROJECTIONS DES CONSOMMATIONS QUOTIDIENNES
Année |
Consommations quotidiennes de la ville, en t/jour |
|||
Fruits et légumes |
Viande |
Volaille |
Poisson |
|
Scénario pessimiste: croissance de la population de 3,6% par an |
||||
1993 |
85,91 |
1,16 |
0,49 |
11,25 |
1995 |
92,21 |
1,25 |
0,53 |
12,07 |
2000 |
110,04 |
1,49 |
0,63 |
14,41 |
2005 |
131,33 |
1,77 |
0,75 |
17,20 |
Scénario optimiste: croissance population de 3,6% par an plus
croissance revenus de 2% par an |
||||
1993 |
85,91 |
1,16 |
0,49 |
11,25 |
1995 |
99,14 |
1,51 |
0,63 |
12,70 |
2000 |
140,50 |
2,64 |
1,07 |
17,16 |
2005 |
196,90 |
4,26 |
1,69 |
23,13 |
Source: UNCDF, Projet N° URT/93/C06 (Rénovation du Old Stone Town Market à Zanzibar, 1994).Tableau 10 MARCHÉ DE MASERU: PROJECTIONS PRÉLIMINAIRES DU VOLUME D'AFFAIRES
Année de projection |
Population de la ville |
Part des ventes en gros # |
Consommations par habitant (en kg) |
Quantités (en tonnes) |
||
brutes |
nettes* |
annuelles |
moy./jour |
|||
1992 |
164 000 |
0,54 |
125 |
67,5 |
11 070 |
30 |
2000 |
300 000 |
0,54 |
145 |
78,3 |
23 500 |
64 |
2010 |
500 000 |
0,54 |
165 |
89,1 |
44 500 |
122 |
N.B.:# 0,75 (part totale) x 0,9 (potagers familiaux) x 0,8 (supermarchés, etc.)Une autre manière de faire la projection des quantitatifs qui seront commercialisés par un marché déterminé consiste à utiliser les données disponibles sur les consommations pour développer des objectifs réalistes en se fondant sur l'évolution des consommations constatée dans les pays voisins. Le tableau 10 montre une projection de cette sorte, faite en utilisant des données de consommations recueillies lors d'une enquête par échantillons sur les consommations des ménages, et tenant compte d'une seule possibilité de croissance pour la population. Cette projection permet de faire le calcul direct des quantitatifs potentiels en considérant que le marché en question s'attribuera 75% de l'ensemble des activités commerciales de la ville, en excluant la quantité de produits provenant directement des potagers privés et la proportion des produits d'importation directement approvisionnés dans les supermarchés, les institutions et les hôtels. Pour atteindre cet objectif, il est probable qu'il faille promulguer un règlement des marchés pour la zone urbaine, afin de limiter le fonctionnement des ventes sauvages.
* consommation brute x facteur de réduction de la part du marché de gros 0,54.
Source: FAO, Projet N° LES/88/010.
Comme on l'a déjà dit plus haut, le concept de la projection des consommations futures d'une zone urbaine desservie par un marché devrait se fonder sur deux hypothèses de développement: une hypothèse pessimiste et une hypothèse optimiste (voir tableau 9). Ces hypothèses reflètent la croissance démographique, l'augmentation des revenus, et l'élasticité de la demande en fonction des revenus et de la concurrence des autres filières de commercialisation.
En tenant compte de ces projections, la question à se poser ensuite est de savoir si le marché tel qu'il est actuellement est en mesure d'absorber une augmentation des quantitatifs commercialisés du point de vue de l'espace disponible (zone de vente et commodités) et du point de vue de son site, en admettant qu'il continuera à jouer le même rôle et qu'il conservera à l'avenir la même part de la vente au détail qu'il a actuellement. Pour un marché de nouvelle création, il en est de même, et la projection des besoins en espace est un facteur primordial dans la préparation des plans régulateurs des marchés.
En général, les petits marchés de détail commercialisent des quantitatifs de l'ordre de 5 à 20 tonnes/m2 par an. L'espace nécessaire pour l'ensemble du site doit donc être de 1 à 4 tonnes/m2 par an, c'est-à-dire que les bâtiments doivent représenter environ 20% de l'ensemble du site et éviter de dépasser 40%. Des exceptions peuvent se présenter en cas de circonstances exceptionnelles, comme par exemple celui des marchés installés dans les rues, car ils sont alors à considérer comme partie intégrante du système commun formé par l'ensemble de la rue.
Ces chiffres proviennent de données empiriques recueillies sur la relation qui existe entre les besoins en espace et le chiffre d'affaires annuel brut des marchés. Ils englobent l'espace nécessaire pour la vente et pour la circulation interne dans le marché, plus une marge d'espace de réserve pour tenir compte des fluctuations quotidiennes et/ou saisonnières des produits offerts. Enfin, ils considèrent un assortiment moyen de produits, où prédominent les fruits et les légumes. Quand un marché se spécialise dans la vente d'un produit déterminé, il faut prévoir quelques ajustements. L'encadré 6 montre la marge de valeurs acceptables pour les projections.
Ces valeurs standard peuvent s'utiliser aussi bien pour évaluer un marché existant que pour prévoir les besoins d'un nouveau marché. Quand un marché existant présente à peu près ces valeurs, on doit alors examiner si l'espace de vente disponible peut éventuellement être utilisé de façon plus efficace pour pouvoir accepter la demande future. Il se peut que l'espace en lui-même soit suffisant, mais qu'il faille absolument améliorer les méthodes de gestion.
De toutes façons, par l'introduction d'améliorations physiques ou de gestion, il faut faire en sorte que l'utilisation du marché devienne de plus en plus dynamique dans le temps, ce qui veut dire que l'unité d'espace correspondant à chaque activité doit diminuer graduellement. On peut encourager ce processus en procédant à une modification des prix de location. De cette façon, un rapport de 5 tonnes/m2 au début des activités d'un marché en plein air, devrait petit à petit augmenter jusqu'à 10 tonnes/m2 par le fait d'une gestion améliorée. Le tableau 11 reporte une projection des besoins en espace de vente et en espace de site fondée sur cette méthode.
Encadré 6
LIEUX DE VENTE: QUANTITATIFS USUELLEMENT
COMMERCIALISÉS DANS LES MARCHÉS DE DÉTAIL
Type de marché |
Quantitatifs commercialisés (t/m2 par
an) |
Marché rural en plein air de fruits et de
légumes |
5 en moyenne |
Marché de groupage de fruits et de légumes
fonctionnant toute l'année |
15-20 |
Marché de groupage saisonnier (3 mois de
pointe) |
20-25 |
Marché urbain en plein air de fruits et de
légumes |
5-10 |
Marché urbain couvert de fruits et de
légumes |
15-20 |
Marché urbain complet (fruits, légumes, poisson,
viande) |
10-15 |
Halle aux fruits (vendus par caisses) |
20-25 |
Halle couverte aux poisson, volaille, oeufs ou
viande |
5-15 |
Halle de détail pour céréales, pommes de
terre ou oignons |
10-15 |
Année de projection |
Quantités commercialisées par an |
Espace de vente |
Surface de site |
||
(tonnes) |
standard (mt/m2) |
total (m2) |
standard (mt/m2) |
totale (m2) |
|
1992 (début) |
11,070 |
10 |
1 107 |
2,0 |
5 353 |
2000 (à mi-chemin) |
23,500 |
12 |
1 960 |
2,5 |
9 400 |
2010 (final) |
44,500 |
15 |
2 970 |
3,0 |
15 170 |
Source: FAO, Projet N° LES/88/010.Bien que les valeurs présentées dans l'encadré 6 soient des valeurs moyennes acceptables, il faut toutefois les utiliser avec un peu de précaution. Certains marchés ont des périodes de pointe extrêmement fortes, selon les jours de la semaine et/ou selon les saisons. Quand tel est le cas, les espaces prévus peuvent s'avérer suffisants uniquement en fonction de la moyenne. Les pointes journalières (entre un jour de la semaine et un jour de fin de semaine) et les pointes saisonnières (un marché de groupage ou un marché urbain de détail ayant également des activités de gros) peuvent provoquer des besoins en espace supplémentaire. Il se peut qu'il ne soit pas économique de prévoir cet espace supplémentaire selon les mêmes standards que pour le reste du marché, et qu'il soit préférable de prendre quelques dispositions particulières, comme par exemple la réquisition temporaire d'un parking voisin, ou d'une esplanade quelconque, hors du site du marché lui-même, pour l'utiliser comme espace supplémentaire de vente en plein air.
L'encadré 7 montre la manière d'évaluer les besoins en espace du site à prévoir. Ces besoins doivent tenir compte de l'espace nécessaire pour la vente, mais aussi d'un espace suffisant pour y installer les bâtiments de service. Dans le cas d'un marché de détail urbain ou rural de petites dimensions, ces bâtiments se limitent en général à un bureau pour le responsable du marché, à des toilettes, et à des locaux pour le nettoyage, l'hygiène et le gardiennage. L'encadré 7 donne les surfaces à considérer pour ces locaux.
Certaines commodités spécialisées peuvent également être prévues; elles consistent en:
Encadré 7 ESTIMATION DES BESOINS EN ESPACE POUR LE SITE D'UN MARCHÉ DE DÉTAIL COURANT Projection des quantités commercialisées par an (voir encadré 5) divisé par l'espace standard de vente, en t/m2 par an (voir encadré 6) égal besoins totaux en espaces couverts et à l'air libre plus espace nécessaire pour les bureaux, à raison de 10-15 m2 par employé plus locaux de nettoyage et d'hygiène et locaux de gardiennage, environ 10 m2 plus toilettes à raison de 2 m2 pour les 25 employés du marché, hommes et femmes séparés plus toilettes publiques à raison de 2 m2 pour les 1 000 utilisateurs du marché prévus en période de pointe plus réserve pour autres utilisations (par exemple plate-forme de vente à la criée) égal espace total de vente et bâtiments de services, en m2 multiplié par 2,5 à 5 fois pour les chaussées d'accès et les parkings égal espace total requis pour le site, en m2. |
L'intérêt de faire des enquêtes et d'établir des projections est qu'elles servent ensuite de base pour effectuer un travail de planification rationnel et économique. C'est un aspect très important car il permet d'éviter de créer ou d'améliorer des sites de marché ou des services annexes surdimensionnés. Quand les marchés concernés existent déjà, il est également important d'évaluer s'il est possible d'en améliorer l'efficacité sans avoir à toucher aux infrastructures. Le plus souvent, il suffit d'introduire de nouvelles règles de gestion - et notamment de mettre en application la réglementation sur les marchés - pour améliorer les résultats sans procéder à de coûteuses modifications. Toutefois, quand un marché se trouve face à d'importantes poussées de croissance, ces mesures peuvent se traduire par des pressions excessives sur ses utilisateurs, en particulier s'il n'y a que peu de possibilités d'utiliser l'espace réservé à la vente de détail avec plus d'efficacité. On peut également s'attacher à améliorer les transports pour faire en sorte, par exemple, que les produits soient approvisionnés par camion au lieu d'être transportés par car, à la suite des commerçants.