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DEUXIEME PARTIE
Examen des marchés des produits

Boissons, sucre et fruits

CAFÉ

Les cours mondiaux du café ont continué à baisser au cours de la campagne agricole 1998/1999 (octobre-septembre) du fait de l'affaiblissement de la demande dans plusieurs pays consommateurs et de l'accroissement des disponibilités exportables au Brésil. Les prix mondiaux ont augmenté légèrement en mai en prévision d'une récolte réduite au Brésil. Toutefois cette reprise a été de courte durée, avec le retour à des conditions météorologiques normales pour la saison, et dans l'ensemble une tendance à la baisse s'est imposée pour le reste de la campagne. Le fléchissement des prix a été encore exacerbé début 1999, par une dévaluation de 40 pour cent du real brésilien par rapport au dollar E.-U., ce qui a encouragé des exportations plus compétitives sur le marché mondial.

Le prix composite de l'OIC en 1999 (année civile), était de 86 dollars E.-U. la livre, soit 21 pour cent de moins qu'en 1998 et 31 pour cent de moins que la moyenne de 1994 à 1996. Les cours des arabicas doux de Colombie ont également suivi la tendance générale à la baisse. Les prix des cafés doux de Colombie ont diminué de 18 pour cent de 1998 à 1999, alors que ceux des arabicas brésiliens non lavés ont chuté de 27 pour cent au cours de la même période. Le prix des robustas a également enregistré un déclin de 18 pour cent de 1998 à 1999, en raison des prix plus compétitifs des arabicas non lavés brésiliens en concurrence avec une autre variété, les robustas, sur les marchés mondiaux.

La production mondiale de café vert a atteint 6,3 millions de tonnes en 1998/99 soit un gain de 474 000 tonnes et une progression de 8 pour cent de mieux par rapport à 1997/98. En Amérique latine la production a augmenté de presque 22 pour cent entre 1997/98 et 1998/99, en raison d'une expansion de 52 pour cent de la production brésilienne, ce qui a plus que compensé les reculs enregistrés dans les autres principales régions de production du café. La baisse de la production a été sensible au Guatemala et au Mexique (respectivement de 19 et 14 pour cent), entre 1997/98 et 1998/99 du fait des dommages causés par l'ouragan Mitch. La production colombienne a également reculé de 6 pour cent en 1998/99, du fait des précipitations trop abondantes au moment de la floraison des arbustes, qui ont entraîné une réduction de la production de cerises (grains).

En Afrique, la production de café a augmenté de 8 pour cent entre 1997/98 et 1998/99, grâce surtout à l'accroissement de la production en Ouganda et en Ethiopie. Dans ces deux pays, qui se situent à la huitième et à la neuvième place mondiale, on a observé une hausse très nette de la production au cours de la campagne 1998/99, (respectivement de 19 et de 33 pour cent). Ces gains ont abondamment compensé un recul de 25 pour cent en Côte d'Ivoire, où la sécheresse a encore eu des répercussions négatives sur la production de café en 1998/99. En Asie, la production de café a également diminué en 1998/99, avec une petite contraction de 2 pour cent en Indonésie et une chute de 10 pour cent au Viet Nam, à cause des effets de la sécheresse.

La production mondiale d'arabicas (brésiliens, colombiens et d'autres cafés doux) a diminué de 7 pour cent et s'est établie à 3,8 millions de tonnes entre 1997/98 et 1998/99. La production de robusta, qui aurait dû augmenter au cours de la campagne 1999/2000 a au contraire reculé de 3 pour cent pour se placer à 2 millions de tonnes en 1998/99 en raison d'une production inférieure aux prévisions au Viet Nam, pays qui occupe une place de plus en plus importante parmi les principaux producteurs de robustas. Cependant, la part des arabicas dans la production mondiale de café est passée de 65 à 70 pour cent entre 1997/98 et 1998/99.

En 1998 (année civile), la consommation mondiale de café a légèrement dépassé 6 millions de tonnes, soit environ 48 000 tonnes de plus qu'en 1997. Aux Etats-Unis, la consommation a augmenté de 4 pour cent, mais elle a reculé de plus d'un pour cent dans la Communauté européenne, alors que les réexportations en provenance des pays importateurs ont enregistré une hausse de 936 000 tonnes. Un affaiblissement de la demande au Japon et dans les pays en développement d'Asie et d'Amérique latine lié aux difficultés financières persistantes a eu des répercussions négatives sur les niveaux de consommation en 1999. Dans les pays exportateurs, la consommation est évaluée à 1,5 millions de tonnes en 1998, soit à un niveau similaire à celui de l'année précédente.

Les exportations mondiales de café, qui étaient de 4,8 millions de tonnes en 1998, ont enregistré une augmentation de 12 pour cent par rapport à 1997. Les exportations du Brésil ont au moins doublé et se sont établies à 1,3 million de tonnes en 1998, ce qui représente 28 pour cent du total des exportations mondiales. Cet accroissement sensible des exportations brésiliennes a plus que compensé le déclin des autres principaux pays exportateurs d'Amérique latine. Le Guatemala et le Mexique ont connu une forte contraction des exportations de café de 1997 à 1998, les réductions étant respectivement de 21 et de 19 pour cent. Les expéditions en provenance des principaux pays exportateurs de café comme l'Ethiopie, le Kenya et l'Ouganda ont progressé au cours de la même période alors qu'en Asie, celles des gros exportateurs comme l'Indonésie et le Viet Nam, ont reculé.

Le volume des stocks mondiaux de café a diminué en 1998/99, en raison de la réduction de la production dans les principaux pays producteurs et notamment en Colombie, au Mexique, en Côte d'Ivoire et en Ethiopie. L'affaiblissement du niveau des stocks a été particulièrement sensible au Brésil en 1998/99 où les stocks se sont amenuisés de plus de 30 pour cent, la dévaluation du real ayant permis de pratiquer des prix plus compétitifs qui ont stimulé l'accroissement du volume des exportations.

Perspectives pour 1999/2000

Selon les premières indications, la production mondiale de café devrait s'établir à 6,27 millions de tonnes en 1999/2000, soit un recul d'un peu moins d'un pour cent par rapport à la production de 1998/99. Alors que le Brésil reste le premier producteur mondial de café, en 1999/2000 la production de ce pays devrait diminuer de près de 23 pour cent, passant de 2,17 à 1,6 million de tonnes, la sécheresse ayant endommagé les caféiers. La production brésilienne pourrait même être inférieure à ces prévisions en 1999/2000 car la nouvelle campagne se situe dans l'année à faible rendement du cycle bisannuel de la production du café. En Colombie, la production devrait diminuer de 13 pour cent en 1999/2000 à cause des dommages subis par les plantations de café lors du tremblement de terre de janvier 1999. Bien que les arbustes aient été en grande partie préservés, les répercussions négatives sur la production sont dues surtout aux détériorations des installations de cueillette et de manutention. Dans deux gros pays producteurs, le Viet Nam et la Côte d'Ivoire, la production devrait progresser, après les dommages provoqués par la sécheresse des dernières années. On prévoit une production exceptionnelle de café robusta au Viet Nam en 1999/2000, ce qui pourrait continuer à exercer à court terme une pression à la baisse sur les cours mondiaux de cette variété. On signale que les conditions météorologiques extrêmement satisfaisantes et le fait que de jeunes arbustes aient maintenant commencé à produire, pourraient stimuler la production en Côte d'Ivoire. Elle pourrait gagner 53 pour cent en 1999/2000, passant ainsi de 165 000 à 252 000 tonnes. En outre, la récente libéralisation du secteur commercial du café dans ce pays pourrait provoquer un boom des exportations à court et moyen terme.

La poursuite du redressement économique en Asie et en Amérique latine, devrait entraîner une hausse de la consommation de café en 1999/2000. Une amélioration des prévisions macro-économiques en Europe orientale et dans d'autres marchés émergents, notamment ceux où la demande a été stationnaire ou a fléchi au cours des dernières années, pourrait renforcer encore la consommation en fin de campagne. Les cours mondiaux resteront vraisemblablement à un niveau faible à court terme, d'après les indicateurs de base du marché, mais la contraction prévue de la production de café et partant du volume des exportations du Brésil, pourrait favoriser une certaine reprise des cours mondiaux en 1999/2000.

Production1

Exportations1

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999*

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

 

  milliers de tonnes

  milliers de tonnes

Total mondial

5 666

5 786

6 308

6 274

Total mondial

4 293

4 321

4 819

Brésil

1 463

1 365

2 073

1 605

Brésil

855

675

1 347

Colombie

735

733

690

600

Colombie

645

637

594

Guatemala

246

253

204

200

Guatemala

228

235

186

Mexique

300

307

264

330

Mexique

242

249

201

Côte d'Ivoire

201

221

165

252

Côte d'Ivoire

198

218

162

Ethiopie

173

175

232

207

Ethiopie

93

80

134

Kenya

91

53

68

81

Kenya

88

50

65

Ouganda

199

182

216

240

Ouganda

194

177

211

Indonésie

409

465

455

470

Indonésie

280

340

335

Viet Nam

264

414

372

456

Viet Nam

250

399

357

1 Café vert; campagne agricole commençant le l'année indiquée.
* Estimations.

1 Exportations de café vert, campagne agricole commençant l'année indiquée.
* Estimations.

Stocks1

Importations1

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

 

milliers de tonnes 

milliers de tonnes

Pays producteurs 2

2 059

1 418

1 444

1 246

Total mondial 2

4 288

4 506

4 528

Brésil

930

677

725

496

Etats-Unis

925

1072

1112

Colombie

246

236

160

154

Canada

136

134

138

Ethiopie

94

22

65

54

CE-15

2 025

2 079

2 047

Ouganda

59

8

4

5

Pologne

102

103

109

Pays consommateurs 3

640

510

n.a.

 

Fédération
de Russie

89

59

n.a.

Etats-Unis

148

86

84

 

Algérie

77

88

88

CE-15 4

139

120

119

 

Corée, Rép. de

61

64

63

Japon

66

55

53

 

Japon

359

362

365

Autres pays

20

15

17

 

Australie

46

48

43

Source: Producteurs World Coffee Situation, Ministère de l'agriculture des Etats-Unis. Consommateurs: Statistiques de l'OIC.
1 Café vert uniquement.
2 Stocks de ouverture de l'année de commercialisation.
3 Stocks de clôture de l'année civile (y compris les stocks détenus dans les ports francs) dans les pays membres importateurs de l'OIC.
4 A l'exclusion de la Grèce et de l'Irlande. 

1 Exportations de café vert, campagne agricole commençant l'année indiquée.
2 Non compris les réexportations.

Prix 1 

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

1998

janv-mar

1998

avr-juin

1998

juil-sep

1998

oct-déc

1999

janv-mar

1999

avr-juin

1999

juil-sep

1999

oct-déc

cents/lb (450 g)

Brésil Arabica naturel 2

136

167

122

89

171

123

97

96

93

91

75

96

Colombie Arabica doux2

149

199

143

116

180

147

124

120

119

120

103

124

Autres Arabica doux3

141

189

135

104

171

138

118

114

108

107

90

111

Robustas4

109

79

83

68

83

87

79

82

83

87

79

63

Prix composite de l'OIC

125

134

109

86

127

113

98

98

93

87

76

87

Source: OIC
1 Prix indicatif de l'OIC. 2 Marché de New York. 3 Moyenne pondérée des marchés de New York et de Brême/Hambourg.
4 Moyenne pondérée des marchés de New York et Le Havre/Marseille.

CACAO

En 1998/99, les cours du cacao ont fléchi pour s'établir au niveau le plus bas des cinq dernières campagnes agricoles (octobre-septembre), et ce du fait d'abondantes disponibilités sur le marché mondial, et d'une demande plus faible que prévue. Les difficultés économiques persistantes en Fédération de Russie, en Europe orientale, au Brésil et en Extrême-Orient ont favorisé la chute des cours. Les prix du cacao se sont effondrés au niveau le plus bas, soit 1 202 dollars la tonne, au cours du dernier trimestre de la campagne 1998/99.

Selon des données provisoires, la production mondiale de fèves de cacao a atteint 2,76 millions de tonnes en 1998/99, réalisant ainsi un accroissement de 3,2 pour cent par rapport à l'année précédente. Cette hausse peut s'expliquer en grande partie par l'augmentation de la production en Côte d'Ivoire, principal producteur mondial de cacao, qui est venue s'ajouter aux progrès enregistrés au Nigeria, en Indonésie et en Equateur compensant avantageusement le recul des autres pays producteurs au cours de la campagne. En Equateur, la production a plus que doublé en 1998/99, après les pertes sensibles dues aux intempéries au cours de la campagne précédente. Au Ghana, pays qui se place au deuxième rang mondial des producteurs, la production a diminué de 8 pour cent en 1998/99 s'établissant à 375 000 tonnes. Au Brésil, la production a baissé en 1998/99, la maladie du "balai de sorcière" continuant à dévaster les récoltes à Bahia. La production brésilienne a enregistré un recul de 22 pour cent entre 1997/98 et 1998/99, et a connu le niveau le plus bas des quarante dernières années (133 000 tonnes).

Les broyages mondiaux de fèves de cacao, qui donnent une idée approximative de la consommation mondiale, ont légèrement diminué en 1998/99 et se situent à 2,78 millions de tonnes. Dans la plupart des pays consommateurs, à l'exception de la CE, les broyages ont augmenté en 1998/99. Aux Etats-Unis, la consommation a avancé de deux pour cent en 1998/99, mais elle a reculé de trois pour cent dans la CE, les fabriquants ayant réduit la production en prévision d'une contraction de la demande. Sur les marchés émergents, la demande est restée stationnaire notamment dans la région de l'ex-Union Soviétique où les broyages ont baissé de 5 pour cent, en raison des difficultés financières persistantes de la Fédération de Russie. Les pays producteurs de cacao ont représenté 30 pour cent du total des broyages mondiaux en 1998/99, soit 5 pour cent de moins qu'au cours de la campagne précédente.

Les stocks mondiaux de fèves de cacao ont diminué d'un pour cent en 1998/99, passant de 1,25 million de tonnes à 1,23 million de tonnes principalement du fait des pertes dues au stockage. Le ratio mondial stocks/broyages, qui fournit une indication générale des disponibilités mondiales de cacao, a également diminué passant de 44 à 42 pour cent. Toutefois, ce recul n'a pas réussi à entraver l'orientation à la baisse du marché, les progrès technologiques dont bénéficient les systèmes de livraison et de manutention ayant permis aux entreprises de fonctionner avec des stocks d'exploitation inférieurs. Une meilleure intégration verticale a également permis des approvisionnements sûrs et ininterrompus.

Les données préliminaires sur les échanges indiquent que les exportations mondiales de fèves de cacao ont augmenté de 4 pour cent en 1998/99 pour atteindre 1,91 million de tonnes. Les expéditions plus importantes en provenance d'Indonésie et du Nigeria sont pour l'essentiel à l'origine de cette croissance. Dans ces deux pays, de bonnes récoltes ont provoqué un gonflement des disponibilités exportables. De même, les activités de développement du marché du Conseil ghanéen du cacao et une dévaluation monétaire ont permis au cacao d'origine ghanéenne d'être plus compétitif- ce qui s'est traduit par d'importantes expéditions à partir de ce pays. En revanche on a pu observer en Côte d'Ivoire, premier exportateur mondial une chute de 4 pour cent des exportations qui se sont établies à 895 000 tonnes au cours de la même période.

Les expéditions à destination des Etats-Unis, premier importateur mondial de fèves de cacao, ont augmenté, passant de 342 000 tonnes en 1997/98 à 424 000 tonnes en 1998/99. Les fabriquants ont profité de la baisse des prix des fèves pour augmenter les importations et les broyages et éviter ainsi d'acheter du beurre de cacao, produit plus coûteux. Les importations de fèves de cacao dans la CE ont aussi augmenté de 5 pour cent au cours de la même période passant de 1,1 à 1,2 millions de tonnes, du fait essentiellement de la constitution de stocks, à la faveur des faibles cours du marché mondial. Les importations des pays de l'ex-Union Soviétique,notamment de la Fédération de Russie, ont chuté de 23,5 pour cent et se sont établies à 130 000 tonnes en 1998/99.

Selon les perspectives, la production mondiale de cacao devrait continuer à progresser, même si la demande des marchés émergents restera probablement morose du fait du ralentissement de l'économie dans certains pays et des difficultés financières en cours, dans d'autres. Selon les premières estimations, la production de fèves de cacao devrait augmenter en 1999/2000. De bonnes conditions météorologiques devraient permettre des récoltes plus abondantes dans les quatre principaux pays producteurs d'Afrique (Côte d'Ivoire, Ghana, Nigeria et Cameroun ), ainsiqu'en Indonésie, principal producteur en Asie. On prévoit par contre de nouvelles contractions de la production brésilienne en raison de la persistance de la maladie du "balai de sorcière", à moins que cette maladie fongique ne soit éliminée. L'accroissement de la production mondiale en 1999/2000 devrait néanmoins dépasser la progression de la consommation, ce qui se traduira par une hausse du niveau des stocks et une ultérieure pression à la baisse des cours. Cette orientation à court terme prévoyant une diminution constante des prix pourrait être en partie corrigée par des broyages plus importants dans les pays importateurs, notamment en Amérique du Nord.

Production1

Exportations1

 

1994-96

Moyenne

1997

1998*

1999

Estimation

 

1994-96

Moyenne

1997

1998*

 

  milliers de tonnes, valeur brute

  milliers de tonnes, valeur brute

Total mondial

2 659

2 675

2 760

2 890

Total mondial 2

1 922

1 832

1 910

Brésil

214

170

133

n.a.

Brésil

26

5

6

Rép. dominicaine

54

60

30

n.a.

Rép. dominicaine

47

42

53

Equateur

95

30

75

95

Equateur

56

42

11  

Cameroun

123

115

125

130

Cameroun

93

88

84

Côte d'Ivoire

1 053

1 113

1 175

1 240

Côte d'Ivoire

910

936

895

Ghana

345

409

375

415

Ghana

284

259

323

Nigeria

154

165

190

206

Nigeria

139

115

142

Indonésie

283

331

365

400

Indonésie

225

220

278

Malaisie

112

65

70

95

Malaisie

46

31

16

1 Fèves; année cacaoyère commençant dans l'année indiquée.
*Provisiore.

1 Fèves ; exportations au cours de l'année cacaoyère commençant dans l'année indiquée.
2 Réexportations non comprises.
*Provisoire.

Stocks1

Importations1

 

1994-96

Moyenne

1997

1998*

1999*

 

 

1994-96

Moyenne

1997

1998*

 

  milliers de tonnes 

 

milliers de tonnes, valeur brute

Total mondial

1 364

1 361

1 219

1 169

Total mondial2

 

2 123

2 045

2 178

Stock régulateur de l'OIC

128

26

n.a.

n.a.

Etats-Unis

 

350

342

424

Source: OIC
1 A la fin de septembre de l'année indiquée. *Provisoire.

Canada

 

36

39

48

CE

 

1 250

1 138

1 191

Pologne

 

34

35

35

Broyages 1

Rép. tchèque

 

14

16

9

 

 

1994-96

Moyenne

1997

1998*

Ex URSS

 

116

170

130

 

 

milliers de tonnes

Chine

 

33

35

35

Total mondial

 

2 660

2 790

2 782

Japon

 

47

49

43

CE

 

1 132

1 155

1 124

Philippines

 

10

8

7

Ex URSS

 

91

61

58

Singapour

 

93

89

92

Côte d'Ivoire

 

137

205

225

1 Fèves ; importations au cours de l'année cacaoyère commençant dans l'année indiquée.
2 Réexportations non comprises.
*Provisoire

Ghana

 

64

67

70

Brésil

 

193

188

192

Colombie

 

50

45

45

Canada

 

36

53

45

Etats-Unis

 

356

399

406

Indonésie

 

61

76

70

Malaisie

 

97

100

100

1 Année cacaoyère commençant dans l'année indiquée. * Provisoire.

Prix

 

1994-96
Moyenne

1997

1998

1999

1998
1er trim.

1998
2èmtrim.

1998
3ème.trim.

1998
4ème trim.

1999
1er. trim.

1999
2ème trim.

1999
3ème trim.

1999
4ème trim.

OIC prix quotidiens

dollars/tonne

1 428

1 619

1 676

1 141

1 676

1 748

1 694

1 585

1 392

1 137

1 077

957

cents/livre

315

357

369

252

370

385

374

350

307

251

237

211

Ghana, cours du disponible Londres

£stg/tonne

984

1 040

1 088

n.a.

1 062

1 136

1 111

1 044

970

794

736

n.a.

dollars/tonne

1 532

1 703

1 802

n.a.

1 747

1 878

1 835

1 749

1 584

1 297

1 202

n.a.

THE

Selon les premières indications, la production mondiale de thé a diminué en 1999 après quatre ans, passant du niveau exceptionnel de 1998 ( près de 3 millions de tonnes) à 2,7 millions de tonnes. Des récoltes réduites ont été rentrées dans la plupart des pays producteurs, car les intempéries ont affecté les rendements au Bangladesh, en Inde, en Indonésie et au Kenya.

Au Bangladesh, la sécheresse qui a sévi de janvier à mai 1999, a été suivie d'abondantes précipitations et d'inondations de juin à août, ce qui s'est traduit par un déclin de 18 pour cent de la production. En Inde également, une forte sécheresse au nord-est, dans l'Etat d'Assam, qui est la principale région productrice, est à l'origine d'une chute de 8 pour cent de la production au cours des 11 premiers mois de l'année ( par rapport à la même période au cours de l'année précédente). Malgré une légère reprise attendue au cours du dernier mois de 1999, la production annuelle devrait avoir reculé d'environ 5 pour cent, pour se situer à 825 000 tonnes. En Indonésie, les intempéries et les troubles civils du début de l'année ont entraîné, selon les estimations, une réduction de 8 pour cent de la production. Après une expansion exceptionnelle de la production enregistrée au Kenya en 1998 (plus de 33 pour cent), la vague de froid qui a sévi dans les zones de production du thé a provoqué une diminution des récoltes en 1999. De janvier à novembre, la production totale s'élevait à 221 633 tonnes, soit moins de 17 pour cent par rapport à la même période en 1998, et la production annuelle globale devrait avoir chuté d'environ 15 pour cent. Au Malawi et en Tanzanie, on prévoit une réduction de 4 pour cent de la production, alors que dans les autres principaux pays producteurs, elle n'a pas, dans l'ensemble, évolué depuis 1998. Le mauvais temps et l'affaiblissement des prix à la production ont, au Sri Lanka, entraîné une diminution des récoltes au cours des 8 premiers mois de 1999. Au cours du dernier trimestre, toutefois, un relèvement des prix a stimulé la production. L'élagage effectué par les petits exploitants, lorsque le niveau des cours était bas, devrait permettre d'obtenir de meilleurs rendements à l'avenir.

Les données relatives aux échanges font état d'un accroissement de plus de 7 pour cent du volume des exportations mondiales de thé en 1998 ( soit 1,27 million de tonnes) principalement du fait d'une hausse de 32 pour cent des exportations du Kenya qui a atteint le niveau record de 263 000 tonnes. Les expéditions du Sri Lanka se montaient à 265 000 tonnes en 1998, soit 3 pour cent de plus qu'en 1997, en raison surtout de l'accroissement des livraisons à destination de la Fédération de Russie. En Inde, les exportations se sont maintenues en 1998 aux mêmes niveaux élevés qu'en 1997. En Argentine et en Tanzanie, les exportations ont progressé de 3 000 tonnes, soit respectivement un taux de croissance de 5 et de 16 pour cent. La Chine a connu une diminution des expéditions destinées à ses principaux marchés (Etats-Unis et Allemagne) en 1997, mais une reprise des exportations vers ces destinations a été amorcée en 1998.

En 1998, l'accroissement du volume des importations a eu lieu pour l'essentiel au Pakistan. Une progression sensible a également été enregistrée aux Etats-Unis, les importations ayant augmenté de 20 pour cent, probablement du fait de l'incidence des campagnes de promotion qui ont attiré l'attention des consommateurs sur les bienfaits du thé pour la santé. Cette progression toutefois, n'a pas été suffisante pour compenser le déclin des autres pays développés, comme la CE et la Fédération de Russie. On a noté récemment une modification très nette de la demande qui se porte surtout sur les thés de qualité destinés aux marchés parvenus à maturité, non seulement au Royaume-Uni et dans la Fédération de Russie, qui sont consommateurs de thé par tradition, mais aussi dans le reste de l'Europe.

Le prix du thé noir a généralement baissé à toutes les enchères, au cours du premier semestre de 1999, en raison des premières prévisions qui faisaient état d'un accroissement des récoltes dans les principaux pays producteurs et de la persistance d'une faible demande en Fédération de Russie. Toutefois, les prix ont remonté lorsque de nouvelles estimations de la production ont fait état de récoltes moins abondantes que prévu. Le prix composite du thé établi par la FAO ( prix moyen pondéré du thé échangé dans les principales ventes aux enchères au Kenya, en Inde et au Sri Lanka) indique un net déclin au cours du premier semestre de 1999, le prix au kilo étant passé de 166 cents E.-U. à 161 cents E.-U. le kilo. Toutefois, au cours du troisième trimestre, les prix ont grimpé de 11 pour cent atteignant 178 cents E.-U. le kg. Ils ont encore progressé au cours du quatrième trimestre et se sont établis en moyenne à 183 cents E.-U., le kg, soit un accroissement de 3 pour cent par rapport au trimestre précédent.

Les prévisions pour l'an 2000 sont incertaines, notamment du fait des modifications des échanges dans certains pays, comme la Fédération de Russie où les difficultés financières ont conduit au remplacement des thés de qualité supérieure par des thés moins chers. Des indices encourageants de croissance des importations sur plusieurs marchés essentiels laissent présager une reprise des prix, notamment aux Etats-Unis et au Proche Orient. Bien que la demande d'importations ait augmenté sur les marchés du Proche Orient comme l'Arabie saoudite, l'Irak et les Emirats arabes unis, l'expansion se poursuivra probablement en fonction de la fermeté des cours du pétrole. On signale un mouvement d'accroissement des stocks dont la persistance à court terme pourrait entraîner à court terme des prix plus soutenus.

Encadré 6
Label Thé

Le "label Thé ", est une nouvelle certification internationale conçue afin de promouvoir les effets bénéfiques du thé pour la santé, qui a été adopté en 1999. Une campagne de promotion de portée générale et d'un genre nouveau, organisée autour de ce label, devrait stimuler dans le monde entier le secteur du thé. On s'attend à ce que cela débouche, au niveau national, sur l'adoption et le financement d'autres campagnes promotionnelles axées sur ce nouveau label. Homologué dans plus de 50 pays, ce label est l'aboutissement d'un projet organisé sous l'égide du Groupe Intergouvernemental de la FAO sur le thé intitulé: Programme visant à créer une demande accrue de thé grâce à une campagne de promotion générique fondée sur la recherche des bienfaits pour la santé humaine de la consommation de thé noir.

Ce projet a été conçu au début des années 90, lorsque le marché mondial du thé a été saturé pendant plus d'une décennie. Les efforts précédents en vue de rendre la culture du thé plus rentable avaient mis l'accent sur la réduction des coûts de production et l'obtention de meilleurs rendements. Toutefois, le Groupe a estimé que les rendements marginaux obtenus en augmentant les efforts en ce sens, n'étaient pas déterminants. Vu la sensibilisation accrue des consommateurs et l'intérêt porté à la santé, les habitudes alimentaires sont en train de se modifier afin de tenir compte le plus possible des rapports existant entre l'alimentation et le bien-être. C'est pourquoi, ce projet a été élaboré de manière à accroître la consommation de thé en raison de ses vertus bénéfiques.

Le projet s'est efforcé d'une part de fournir des données scientifiques attestant des avantages de la consommation de thé noir pour la santé et d'autre part de démontrer le rapport coût-efficacité d'une campagne générale axée sur la santé. Les 4,6 millions de dollars E.-U. nécessaires au projet ont été financés par le Fonds commun pour les produits de base (1, 933 million de dollars E.-U.), les associations professionnelles spécialisées du Royaume-Uni, des Etats-Unis et du Canada (1, 95 million de dollars E.-U.), et les Conseils du thé de l'Inde (306 047 dollars E.-U.), du Sri Lanka (185 790 dollars E.-U.), du Kenya (156 300 dollars E.-U.), et d'Indonésie (76 670 dollars E.-U.).

Des campagnes de promotion de portée générale ont été organisées à titre expérimental au Zimbabwe, en Catalogne (Espagne), en République tchèque, et dans l'Est de Java (Indonésie). Dans l'ensemble, les résultats scientifiques et les tests sur les marchés ont été encourageants. Toutefois, il faut encore examiner de manière approfondie les conclusions scientifiques avant de les publier, et l'analyse des résultats des tests de marketing permettront d'évaluer l'impact des campagnes promotionnelles sur la consommation.

Lors de sa Treizième session, qui s'est tenue à Ottawa (Canada), le Groupe intergouvernemental sur le thé a adopté un mécanisme administratif concernant le label Thé, dont la gestion est confiée à la FAO. Le Groupe a également adopté les règles et les procédures relatives à l'utilisation du label et a approuvé le prélèvement d'un droit de licence pour son utilisation.



Production

Exportations

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

Est.

1994-96

Moyenne

1997

1998

 

milliers de tonnes

milliers de tonnes

Total mondial

2 608

2 751

2 984

2 740

Total mondial

1 074

1 178

1 266

Bangladesh

51

54

56

46

Bangladesh

25

25

22

Chine

612

638

688

688

Chine

176

205

220

Inde

763

811

870

825

Inde

158

201

203

Indonésie

146

154

166

153

Indonésie

89

67

67

Sri Lanka

250

277

281

281

Sri Lanka

231

257

265

Kenya

237

221

294

249

Kenya

222

199

263

Malawi

36

44

46

44

Malawi

36

49

41

Tanzanie

22

22

24

23

Tanzanie

19

19

22

Argentine

50

54

57

57

Zimbabwe

10

11

11

Japon

87

91

91

91

Argentine

42

56

59

1 Réexportations non comprises.

Importations

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

 

milliers de tonnes

Total mondial 1

1 093

1 196

1 198

CE

217

226

218

CEI2

160

212

200

Etats-Unis

90

81

97

Australie

17

16

15

Japon

45

52

45

Iran, Rép. Islamique

30

30

29

Syrie

20

18

19

Egypte

66

78

66

Maroc

33

35

41

Pakistan

115

98

112

1 Réexportations non comprises.

 

 

2 Y compris la Fédération de Russie.

Prix du thé noir

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

janv-mars

1999

avr-juin

1999

juil-sep

1999

oct-déc*

 

  monnaie nationale/kg

Moyenne de la vente aux enchères

 

 

 

 

 

 

 

Colombo (roupies)

81

119

133

109

102

121

131

Calcutta (roupies)

53

78

87

68

98

95

94

Cochin (roupies)

41

62

73

65

60

65

63

 

  cents/kg1

Colombo 2

125

202

206

159

146

170

183

Calcutta

161

214

209

159

227

218

217

Cochin

122

168

176

153

140

149

145

Mombasa

142

200

191

180

172

174

187

Prix composite de la FAO 3

136

200

200

166

161

178

183

1 Convertis mensuellement sur la base des taux de change publiés par le FMI. 2 Y compris les droits de sortie.
3 Moyenne pondérée des quatre séries mentionnées.
* Chiffres provisoires.

SUCRE

Pour la cinquième année consécutive, en 1998/99 (octobre/septembre) la production mondiale de sucre a été supérieure à la consommation, ce qui s'est traduit par un niveau exceptionnel des stocks de report et une baisse constante des prix. Les difficultés financières actuelles auxquelles doivent faire face de nombreux pays sont à l'origine de la réduction de la demande de plusieurs gros importateurs de sucre pendant presque toute la campagne, alors que la faiblesse des devises par rapport au dollar a encouragé l'exportation d'excédent, notamment en provenance du Brésil, premier exportateur mondial de sucre. Dans les pays en développement, la production de sucre a été estimée à 89,1 millions de tonnes en 1998/99, soit une progression de 8,4 pour cent par rapport à la dernière campagne, due à l'augmentation de la production en Amérique latine et en Extrême-Orient. Dans les pays développés, la diminution des récoltes en Europe et en Australie a entraîné un recul de 5,4 pour cent de la production de sucre, qui s'est établie à 42 millions de tonnes.

La surproduction et une demande limitée ont entraîné une ultérieure baisse des cours du sucre, qui en avril 1999 s'étaient établis au niveau le plus bas des 13 dernières années, soit 4,78 cents E.-U. la livre. Une demande d'importations supérieure aux prévisions, de la part de la Fédération de Russie a fourni un certain soutien aux prix sur le marché mondial au cours de la dernière partie de la campagne 1998/99. De juillet à septembre, le prix moyen était de 5,93 cents E.-U. la livre. Les prix ont continué a remonter légèrement au cours du premier trimestre de 1999 et se sont établis à 6,43 cents la livre. Toutefois, en 1999, le prix moyen, de 6,27 cents la livre, était d'au moins 30 pour cent inférieur au prix moyen de 1998 ( 8,9 cents E.-U. la livre) et d'au moins 50 pour cent inférieur au prix annuel moyen atteint à la moitié des années 90 (12,2 cents E.-U. la livre).

La production mondiale de sucre centrifugé était en 1998/99 de 131,1 millions de tonnes, en tonnage brut équivalent, soit 4,5 millions de plus qu'en 1997/98, et 10,2 millions de plus que le niveau moyen de production de 1994/95 à 1996/97 (120,9 millions de tonnes). L'accroissement de la production au Brésil, en Inde, en Chine, en Thaïlande et à Cuba a plus que compensé le recul dans la CE, en Australie et au Mexique. La production de sucre de canne centrifugé était de 94,3 millions de tonnes, soit 6,1 millions de tonnesde plus que l'année dernière, ce qui représente 72 pour cent de l'ensemble de la production mondiale de sucre en 1998/99. La production mondiale totale de sucre de betterave a diminué de 1,6 million de tonnes pour s'établir à 36,8 millions de tonnes soit 18 pour cent du total de la production mondiale de sucre. Le sucre de betterave représente traditionnellement une part légèrement plus importante de la production mondiale totale. Le recul de 1998/99 dû aux intempéries et aux rendements inférieurs aux prévisions dans la CE et en Ukraine, a largement annulé la production exceptionnelle de betterave à sucre aux Etats-Unis.

La production européenne de sucre a baissé de 1,35 million de tonnes métriques en 1998/99, passant de 19,1 à 17,7 millions de tonnes du fait de conditions météorologiques moins favorables et d'un retour à des rendements moyens après une année de production exceptionnelle. La production de sucre a diminué en Fédération de Russie et en Ukraine, à cause de la crise économique et du mauvais fonctionnement tant au niveau des exploitations que des usines. La production de sucre de betterave a atteint 1,4 millions de tonnes dans la Fédération de Russie, chiffre inférieur de près de 20 pour cent aux niveaux de production de la moitié des années 90. En Ukraine, la production s'est établie en 1998/99 à 2,05 millions de tonnes, soit un déclin de près de 44 pour cent pour les cinq dernières années.

En Amérique du Nord, la production de sucre a été de 7,6 millions de tonnes en 1998/99 Des niveaux exceptionnels ont été atteints aux Etats-Unis pour la troisième année consécutive. La production record de betterave sucrière et de canne à sucre est due à des conditions de végétation et de récolte favorables, ainsi qu'à l'accroissement de la superficie cultivée en canne à sucre et des nouvelles variétés à rendement plus élevé. Au Mexique, la production de sucre a diminué de 300 000 tonnes pour s'établir à 5,1 millions de tonnes métriques au cours de la campagne 1998/99.

En Amérique latine, la production de sucre a augmenté de 4,6 pour cent en 1998/99, essentiellement du fait de l'accroissement de la production du Brésil, premier producteur mondial de sucre. La production de sucre s'est établie au Brésil à 19,1 million de tonnes pour la campagne 1998/99, ce qui représente presque 40 pour cent de plus que la moyenne des trois campagnes précédentes qui se montait à 13,7 millions de tonnes. La progression régulière de la production de sucre au Brésil est en grande partie due à la chute des cours mondiaux du pétrole. Ceci a permis d'utiliser un volume plus important de canne à sucre, affecté précédemment à la fabrication d'alcool carburant, à la production de sucre, et d'exercer ainsi une pression sur le marché mondial. A Cuba, la production de sucre pour la campagne 1998/99 s'est élevée à 3,6 millions de tonnes, soit 400 000 tonnes de plus que l'an dernier du fait de conditions météorologiques plus favorables et de la restructuration du secteur sucrier dans ce pays au cours des deux dernières années.

En Extrême Orient, la production a augmenté de 13,7 pour cent atteignant 39,7 millions de tonnes au cours de la campagne 1998/99. En Thaïlande, la production a grimpé de 1,1 million de tonnes pour s'établir à 5,5 millions de tonnes du fait d'un retour à des conditions météorologiques et à des rendements plus conformes à la normale, après le passage, l'an dernier, du phénomène météorologique El Niño dont les répercussions avaient été négatives. En Australie, la production de sucre a diminué de plus de 16 pour cent et s'est établie à 4,9 millions de tonnes du fait des précipitations trop abondantes qui ont réduit la teneur en sucre obtenue dans les sucreries. En Chine, la production était de 9,1 millions de tonnes en 1998/99, soit près d'un million de tonnes de plus que la campagne précédente.

L'ensemble des exportations mondiales de sucre se montaient à 39,1 millions de tonnes en 1998, soit une progression légèrement supérieure à 3 pour cent par rapport à l'année précédente. Le Brésil et la CE arrivent en tête des échanges mondiaux, respectivement pour le sucre brut et le sucre raffiné. Pour ce qui est du sucre raffiné, les exportations de sucre blanc à partir de la CE, bénéficiant de restitutions à l'exportation ont augmenté de 12,6 pour cent, le volume total étant de 8,9 millions de tonnes. Les exportations de sucre brut en provenance du Brésil ont grimpé de 32 pour cent pour s'établir à 8,7 millions de tonnes métriques. On a également assisté à une progression des exportations de sucre brut à partir du Guatemala, du Mexique et de la Colombie, alors qu'un recul sensible était signalé à Cuba et en Thaïlande. Les exportations en provenance de Cuba on chuté d'un million de tonnes en 1998, à cause de la concurrence d'autres exportateurs occidentaux. Les exportations thaïlandaises ont reculé de près de 40 pour cent, car du fait la crise financière mondiale, la demande d'importations a continué à diminuer dans plusieurs pays d'Asie, alors que d'autres pays importateurs ont acheté des produits plus avantageux en provenance du Brésil.

Perspectives pour 1999/2000

Les disponibilités mondiales de sucre devraient être encore excédentaires au cours de la campagne 1999/2000. La production mondiale de sucre devrait augmenter de 2,4 pour cent et atteindre 134,3 millions de tonnes. Compte tenu de la légère reprise économique qui a eu lieu au Proche Orient et en Extrême Orient, la consommation devrait augmenter de 1,8 pour cent, soit un peu plus que les années précédentes. Les stocks mondiaux de clôture devraient augmenter de 5,9 millions de tonnes, le ratio stocks de clôture /consommation avoisinant le niveau record de 50 pour cent, et le niveau des stocks étant de près de 44 pour cent supérieur à la moyenne des stocks de clôture de 1994/95 à 1996/97.

Au début de l'an 2000, le faible niveau des prix mondiaux du sucre sont un défi pour les politiques commerciales de plusieurs des principaux pays importateurs de sucre qui ont recours à des plans de soutien des prix et appliquent des contingents tarifaires aux importations afin de soutenir le secteur national du sucre. Le faible niveau des prix conduit les autres pays importateurs nets à examiner les dispositions commerciales qui pourraient assurer une meilleure protection de leurs secteurs sucriers internes. Par exemple, la Fédération de Russie, deuxième importateur mondial de sucre envisage d'imposer un contingent tarifaire sur le sucre brut en l'an 2000 pour protéger son secteur sucrier. Les mesures relatives aux importations de sucre des autres principaux importateurs sont également sous pression - aux Etats-Unis, où l'on enregistre une production interne record, les quota d'accès de l'ALENA et le montant des contingents d'importation minimum sanctionné par l'OMC mettent fortement en jeu les politiques en vigueur concernant le sucre.

La persistance du faible niveau des cours mondiaux, pourrait conduire à l'adoption de mesures commerciales plus restrictives sur le marché du sucre, au cours du prochain trimestre. En 1999/2000, une forte tendance à la baisse des prix pourrait se produire, avec des mouvements de prix à la hausse en fonction de la reprise économique en Asie et dans la Fédération de Russie, et de la politique d'exportation du Brésil. L'évolution de la situation au Brésil, continuera à avoir un effet décisif sur le marché mondial du sucre en 1999/2000. Le volume des exportations dépendra largement de la quantité de canne à sucre consacrée à la fabrication d'alcool carburant pour une utilisation interne, afin de répondre à la hausse des cours mondiaux du pétrole.

Production

Exportations

 

1994/95

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00*

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

 

millions de tonnes, valeur brute

 

millions de tonnes, valeur brute

Total mondial

120,9

126,6

131,1

134,3

Total mondial1

34,2

37,9

39,1

Brésil

13,7

17,0

19,1

19,9

CE2

7,3

7,9

8,9

CE (15)

17,3

19,1

17,8

18,7

Brésil

5,1

6,6

8,7

Inde

16,0

13,8

16,5

17,3

Australie

3,8

4,2

4,5

Chine

7,1

8,4

9,4

8,7

Cuba

3,2

3,6

2,6

Etats-Unis

6,8

7,1

7,5

8,1

Thaïlande

3,7

4,2

2,5

Thaïlande

5,9

4,4

5,5

6,1

Guatemala

0,8

1,0

1,3

Australie

5,3

5,9

4,9

5,4

Afrique du Sud

0,5

1,0

1,1

Mexique

4,7

5,4

5,1

5,1

Colombie

0,6

0,9

1,1

Cuba

4,1

3,2

3,6

3,8

Mexique

0,4

0,9

1,0

Pakistan

2,8

3,6

3,8

3,6

Pakistan

0,2

0,0

0,8

Afrique du Sud

2,1

2,6

2,6

2,5

Autres

8,6

7,6

6,6

Autres

35,2

36,2

35,4

35,2

 

 

 

 

* Prévisions

1 Année civile.
2 Y compris les échanges intracommunautaires.

Stocks de clôture

Importations

 

1994/95

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00*

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

 

millions de tonnes, valeur brute

 

millions de tonnes, valeur brute

Total mondial

43,4

51,1

56,5

62,4

Total mondial 1

32,1

34,8

36,2

CE(15)

5,6

7,2

7,4

8,3

CE 2

3,5

4,1

4,2

Inde

8,7

7,1

8,4

8,6

Fédération de Russie

2,9

3,8

4,1

Brésil

3,1

4,1

4,9

5,9

Etats-Unis

2,0

3,0

2,0

Fédération de Russie

1,4

1,9

2,5

2,5

Japon

1,7

1,7

1,6

Chine

1,9

2,0

3,2

3,0

Corée, Rép. de

1,3

1,4

1,4

Indonésie

1,9

2,0

2,7

2,7

Chine

2,3

1,3

1,2

Etats-Unis

1,4

1,8

1,7

1,8

Egypte

0,6

1,4

1,1

Autres

19,4

25,0

25,7

29,6

Indonésie

0,6

1,2

1,0

* Prévisions

Malaisie

1,1

1,2

1,0

Nigeria

0,6

0,7

1,0

Autres

15,5

15,0

17,6

1 Année civile.
2 Y compris les échanges intracommunautaires.

Prix

 

1995

1996

1997

1998

1999

janv-mars

1999

avr-juin

1999

juil-sep

1999

oct-déc

cents/lb (450 gr.)

Cours journalier, Accord international sur le sucre

13,29

11,96

11,37

8,92

6,99

5,73

5,93

6,43

BANANES

Les cours des bananes ont dans l'ensemble fléchi en 1999, en raison surtout des disponibilités abondantes sur le marché international et d'une croissance ralentie de la demande sur les marchés émergents de l'ex-Union Soviétique et de la Chine. Bien que relativement soutenus au cours du premier trimestre de 1999, les prix à l'importation sur certains des principaux marchés d'importation de bananes, y compris les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et le Japon, ont diminué nettement à partir du deuxième trimestre. Pour certains de ces marchés, les prix se sont établis à un très faible niveau, situation qui ne s'était plus produite depuis 1996.

Selon les premières estimations, les importations mondiales de bananes en 1999 devraient augmenter par rapport à l'année précédente. Soutenu par le niveau relativement faible des prix, le volume des importations a augmenté de 10 pour cent aux Etats-Unis et de 13 pour cent au Japon. Les importations de la CE, estimées sur la base des licences d'importations délivrées pour les fruits de toutes les provenances, ont également progressé de manière sensible par rapport à 1998. Il est également intéressant de noter qu'en 1999 les importations de bananes ont doublé en République de Corée, grâce à la reprise du pays, touché l'année précédente par une crise financière.

Du point de vue des pays producteurs, le volume des exportations de bananes a augmenté de 23 pour cent aux Philippines et de 13 pour cent en Colombie, à la suite de l'amélioration des conditions météorologiques, très défavorables en 1998. Les exportations en provenance de Panama ont également progressé de manière sensible (33 pour cent) à partir du niveau exceptionnellement bas de 1998, des problèmes de main d'oevre ayant gravement freiné les exportations. Le volume des exportations n'a pratiquement pas changé en Equateur et au Costa Rica, respectivement au premier et au deuxième rang mondial. C'est également le cas des ex- Iles sous le Vent, bien que leurs exportations se situent nettement en retrait par rapport aux volumes du début de la décennie. Comme prévu, les exportations de bananes ont nettement diminué au Guatemala (- 54 pour cent ) et au Honduras (- 75 pour cent) en raison des dégâts infligés par l'ouragan "Mitch" aux plantations de bananes, fin 1998.

Les perspectives pour l'an 2000 restent sombres, les incertitudes liées à divers facteurs exerçant des forces contradictoires sur le marché. D'une part, plusieurs facteurs pourraient entraîner une diminution de l'offre et par conséquent une hausse des prix. En 1999, certaines des principales sociétés de commercialisation ont commencé à réduire la taille de leurs plantations de bananes dans divers pays d'Amérique latine. De même, fin 1999, ces mêmes sociétés ont commencé à baisser le prix versé aux producteurs indépendants de bananes pour leurs récoltes. Des conditions météorologiques défavorables, et notamment des températures exceptionnellement basses pour la saison dans certains pays exportateurs d'Amérique latine et des Caraïbes au cours du dernier semestre de 1999 et au début de l'an 2000, devraient aussi avoir un effet négatif sur le volume de bananes pénétrant sur le marché international, au moins au début de l'année. Du point de vue de la demande, les signes apparents d'une reprise économique dans la zone de l'ex- Union Soviétique, qui pourrait se traduire par une demande accrue de bananes, sont aussi parmi les facteurs qui soutiennent une tendance à la hausse des prix.

D'autre part, l'on prévoit que le volume des exportations, continuera à augmenter au Guatemala et au Honduras pour se rétablir à des niveaux proches de ceux obtenus avant le passage de l'ouragan "Mitch", ce qui accroîtra ainsi de manière sensible le niveau des disponibilités mondiales d'exportation, par rapport à 1999. Il semblerait également que les Philippines, envisagent la suppression d'un décret-loi de 1973, limitant la superficie autorisée des plantations de bananes, ce qui permettrait officiellement d'accroître les cultures. En outre, la poursuite de la dévaluation du Sucre équatorien par rapport au dollar E.-U. pourrait faciliter les exportations du pays sur les marchés internationaux, et empêcher donc une contraction de l'offre. Les perspectives concernant le marché des bananes doivent également tenir compte d'un autre facteur d'incertitude, à savoir la question, non encore réglée, du régime d'importation des bananes dans la CE1. Toutefois, une solution ne devrait pas modifier substantiellement les échanges à court terme.

Encadré 7
Essor des échanges internationaux de bananes biologiques

Au cours des dix dernières années, le secteur des bananes biologique a pris une place importante sur le marché des bananes. Les produits considérés comme "biologiques" sont ceux reconnus par un organisme international indépendant de certification qui atteste qu'un cahier des charges de l'agriculture biologique a été respecté.1

Selon les estimations, les importations de bananes biologiques fraîches sur les principaux marchés mondiaux devraient se monter à 37 000 tonnes en 1999. Bien que cela ne représente que 0.32 pour cent des importations mondiales de bananes, le marché du biologique est caractérisé par un taux de croissance élevé. De 1998 à 1999, les importations ont augmenté de 37 pour cent et l'on prévoit actuellement une progression constante et rapide. L'avancée la plus forte a été enregistrée dans la CE où selon les premières estimations 18 000 tonnes de bananes avaient été importées, soit 50 pour cent de plus que l'année précédente. La CE est également le marché où la part des bananes biologiques sur le total des importations de bananes est la plus élevée (0,5 pour cent). Aux Etats-Unis, les importations de bananes biologiques ont augmenté de 25 pour cent pour atteindre 16 000 tonnes en 1999. Au Japon, les importations ont atteint 3 200 tonnes en 1999, soit une progression de 28 pour cent par rapport à 1998.

Actuellement, les pays qui fournissent des quantités "significatives" de bananes fraîches biologiques certifiées se comptent sur les doigts de la main, malgré les prix relativement intéressants offerts par les pays importateurs. Dans de nombreuses régions productrices, du fait du nombre important de ravageurs, il est impossible d'abandonner l'utilisation de pesticides de synthèse.

Le principal fournisseur mondial est la République dominicaine. Selon les premières estimations, les exportations devraient se chiffrer à plus de 20 000 tonnes en 1999, soit plus de la moitié des exportations mondiales. Toutefois, ce chiffre ne traduit pas la totalité du potentiel du pays, car au cours du premier semestre de 1999, la production a diminué, à la suite des dommages infligés à de nombreuses plantations de culture biologique par l'ouragan George, en septembre 1998. La production a maintenant repris et les exportations sont actuellement évaluées à 40/45 containeurs par semaine. A ce rythme une moyenne annuelle de 40 000 tonnes devrait être obtenue.

Le Mexique, deuxième exportateur mondial de bananes biologiques certifiées, est suivi par l'Equateur, la Colombie et le Honduras. L'Equateur vient de commercer seulement récemment à produire des bananes organiques dans le sud du pays, où les cultures traditionnelles sont peu nombreuses et où l'incidence des ravageurs est limitée. D'autres pays cultivent des bananes biologiques mais ils exportent de très petites quantités de fruits frais (de quelques douzaines à quelques centaines de tonnes par an) où seulement des produits de transformation ( par exemple purée de banane biologique en provenance du Costa Rica).

Comme pour les bananes de cultures traditionnelles, les courants d'échanges des bananes biologiques s'effectuent entre certains fournisseurs et certains marchés bien précis. Les Etats-Unis sont approvisionnés essentiellement par le Mexique, l'Equateur, la République dominicaine et le Honduras ( par ordre décroissant d'importance). Le Mexique est avantagé par la proximité des Etats-Unis et l'existence d'opérations conjointes avec des sociétés américaines. En 1999, à la suite des dégâts provoqués par l'ouragan George en République dominicaine, l'Equateur est devenu le deuxième producteur mondial sur ce marché. Parmi les petits producteurs on peut citer le Costa Rica et la Colombie. Le marché canadien est fourni par des sociétés qui se chargent de la réexpédition à partir des Etats-Unis.

La République dominicaine fournit plus de 80 pour cent des approvisionnements en bananes biologiques de la Communauté européenne. La Colombie fournit les quantités complémentaires et ses expéditions augmentent régulièrement depuis 1998. On estime qu'elle occupe plus de 10 pour cent du marché de la CE. Bien que relativement éloigné de l'Europe, ce pays bénéficie de liaisons efficaces grâce aux lignes régulières de cargos bananiers. Le restant est fourni par d'autres petits fournisseurs comme Israël, le Cameroun et le Cap Vert. En outre la CE produit de petites quantités de bananes biologiques en Espagne (Iles Canaries).

Au Japon, les importations de bananes biologiques certifiées provenaient en 1999 essentiellement du Mexique et de la République dominicaine. Le Mexique est le principal fournisseur du Japon, son volume d'exportations étant évalué à 1 700 tonnes en 1999. Les bananes biologiques de la République dominicaine n'ont pénétré sur le marché japonais que récemment, pour remplacer les fruits australiens. L'Australie qui fournissait plusieurs centaines de tonnes de bananes biologiques en 1996 et 1997 mais une épidémie de cercosporiose noire, maladie fongique, dont l'éradication a rendu nécessaire le déploiement d'efforts virulents, a limité la production en 1998 et en 1999. Les importations du Japon en provenance de la République dominicaine étaient estimées à 1 500 tonnes en 1999. En plus des bananes biologiques certifiées, le Japon importe aussi d'importantes quantités de bananes cultivées en respectant l'environnement (par exemple bananes biologiques non certifiées, à faible teneur en pesticides, etc.)en provenance des Philippines, d'Equateur et d'autres pays latino-américains.

Les bananes biologiques bénéficient d'un surprix important. Au Japon, le prix c.a.f. pour les bananes biologiques certifiées allait de 110 à 125 yen/kg (selon l'origine) en 1999 alors que le prix moyen des bananes était de 65 yen/kg, c'est à dire une différence de 81 pour cent. En 1998, le surprix des bananes biologiques était de 105 pour cent. Aux Etats-Unis, le prix moyen des bananes c.a.f. était de O.35 dollars E.-U./kg en 1998 contre environ 0.60 dollars E.-U./ kg pour les bananes biologiques, soit 71 pour cent de plus. En Allemagne, la différence de prix à l'importation semble plus faible, peut-être du fait que le prix des bananes de culture traditionnelle sont plus élevés dans la CE que sur les autres marchés. Le surprix des bananes biologiques en Allemagne était estimée à environ 30 pour cent en 1998.

Le surprix est également sensible au départ des exploitations. En République dominicaine les prix versés aux producteurs varient de 5 à 7 dollars E.-U. le carton de 18,14 kg pour les bananes biologiques (selon la saison) contre 3 à 5 dollars E.-U. pour les bananes traditionnelles. Les prix des bananes biologiques ont augmenté considérablement après le passage de l'ouragan George en République dominicaine, fin 1998. Au début de 1999, les prix f.o.b. allaient de 12 à 13 dollars E.-U. le carton. Avec la reprise de la production et des exportations en 1999, les prix ont chuté à un niveau inférieur ( approximativement 10 dollars E.-U. le carton, fin 1999). Cette orientation à la baisse devrait se poursuivre, car la production se développe rapidement en République dominicaine. Plusieurs grandes plantations de bananes situées dans le Nord du pays sont en train de se convertir à la production biologique. Selon les informations fournies par le secteur, la capacité annuelle d'exportations pourrait atteindre 50 000 tonnes à la fin de l'an 2000. La culture biologique des bananes se développe aussi dans les pays gros exportateurs comme l'Equateur et la Colombie. Toutefois, la part des bananes biologiques sur le marché des bananes est encore bien inférieur à la part du biologique dans les ventes totales des autres produits, ce qui permet d'envisager la possibilité d'un accroissement de la consommation. Ce potentiel d'augmentation de la demande devrait en quelque sorte atténuer la diminution prévue des prix.


1 Selon la définition du Codex Alimentarius, " l'agriculture est un système de gestion holistique qui [...] privilégie les pratiques de gestion plutôt que les méthodes de production d'origine extérieure [...]. Dans cette optique, des méthodes culturales, biologiques et mécaniques sont, dans la mesure du possible, utilisées de préférence aux produits de synthèse, pour remplir toutes les fonctions spécifiques du système. " Les données commerciales susmentionnées ne tiennent compte que des fruits biologiques certifiés. Cette précision est importante car des fruits non certifiés dont les qualités sont proches de celles des fruits biologiques sont présents sur certains marchés.



Exportations1

Importations1

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999*

 

1993-95

Moyenne

1996

1997

1998*

 

milliers de tonnes

milliers de tonnes

Monde 1

11 307

12 145

11 548

11 326

Monde 1

10 495

11 459

10 968

11 411

Equateur

3 628

4 456

3 860

3 872

Etats-Unis

3 315

3 536

3 505

3 851

Costa Rica

1 947

1 835

2 101

2 050

CE

3 096

3 139

2 983

3 418

Colombie

1 438

1 509

1 436

1 625

Japon

874

885

865

975

Philippines

1 213

1 154

1 034

1 275

Ex- URSS

468

1 032

622

 

Panama

695

602

463

614

Chine

255

547

539

 

Guatemala

612

659

794

365

Canada

398

417

516

432

Honduras

551

557

433

110

Argentine

232

252

243

 

Côte d'Ivoire

174

191

200

 

Pologne

212

242

277

 

Cameroun

171

179

132

 

Rép. tchèque

142

132

115

139

Anciennes Iles du Vent

186

137

138

140

Corée, Rép. de

128

136

86

175

1 Le volume des exportations de bananes dépasse le volume des importations du fait des rétrécissements et des pertes qui sont normalement de 3-8 pour cent, et du commerce de transit pas enregistré , notamment au milieu des années 90.
* Chiffres provisoires

1 Le volume des exportations de bananes dépasse le volume des importations du fait des rétrécissements et des pertes qui sont normalement de 3-8 pour cent, et du commerce de transit pas enregistré, notamment au milieu des années 90.
* Chiffres provisoires.

Prix à l'importation

 

1994-95

Moyenne

1997

1998

1999

1999

janv-mars

1999

avr-juin

1999

juil-sep

1999

oct-déc

monnaie nationale/kg

Prix à l'importation

3,9

4,1

4,5

3,6

5,2

3,6

3,1

2,7

France (francs)

1,5

1,5

1,7

1,4

1,8

1,5

1,3

1,2

Allemagne (DM)

45,5

51,1

49,1

42,6

47,8

44,4

40,7

33,3

Etats-Unis (cents)

46,7

54,4

65,8

61,7

54,7

62,0

68,3

 

Japon (yen)

 

 

 

 

 

 

 

FRUITS TROPICAUX

On estime qu'en 1999, la production mondiale de fruits tropicaux a atteint 57,5 millions de tonnes, soit un accroissement de 5,5 pour cent par rapport à 1998. Une part importante de cette progression est due à la reprise de la production de mangues en Inde. L'augmentation de la production d'ananas en Thaïlande et une progression de la production de papayes en Indonésie a également favorisé la tendance générale à la hausse de la production de fruits tropicaux en 1999. Le volume des échanges de fruits tropicaux frais est très faible. Il ne représente en effet qu'un peu plus de trois pour cent de la production des cinq dernières années, la production étant principalement consommée sur les marchés nationaux. Les exportations sont également freinées par des conditions restrictives de quarantaine imposées par les pays importateurs, les coûts prohibitifs du fret et le caractère fortement périssable des produits.

La production de mangues a représenté près de 40 pour cent de la production totale de fruits tropicaux en 1999, soit un peu plus qu'en 1998. La production totale de mangues à l'échelle du globe, évaluée à 22,8 millions de tonnes, a augmenté de 8,8 pour cent par rapport à la récolte réduite de 1998. D'abondantes disponibilités exportables ont eu tendance à faire chuter le niveau des cours mondiaux pendant presque toute l'année. Dans l'ensemble la production mondiale de mangues a augmenté en raison de meilleures récoltes obtenues en Inde, après la chaleur excessive, les pluies abondantes et les maladies, facteurs qui en 1998 ont fortement influencé la réduction de la production. La production indienne de mangues est passée de 9 à 11 millions de tonnes en 1999, soit près de la moitié de la production mondiale. Selon les estimations, elle aurait aussi légèrement progressé en Chine et au Mexique (respectivement de 2,4 pour cent et de 5,3 pour cent).

Les échanges internationaux de mangues fraîches ont fortement augmenté au cours des cinq dernières années. Les exportations mondiales de mangues ont augmenté de 9,4 pour cent de 1998 à 1999, passant de 466 000 à 510 000 tonnes. Le volume de 1999 est en progression de 43 pour cent par rapport à la moyenne de 1994 à 1996. Le Mexique reste le principal pays exportateur de mangues, et représentait un peu plus de 40 pour cent du total des échanges à l'échelle mondiale, en 1998. Les exportations de mangues à partir du Mexique ont augmenté de 12 pour cent en 1999 passant de 187 000 à 209 000 tonnes à la suite des variations de températures, qui en 1998 ont eu un effet négatif sur la récolte. Les Philippines, qui se situent au deuxième rang mondial pour les exportations, ont représenté 10 pour cent des échanges en 1998, et ont exporté 53 000 tonnes de plus en 1999 qu'en 1998. Les Etats-Unis ont représenté un peu plus de 42 pour cent des importations mondiales de mangues en 1998.

En 1998, le Brésil s'est placé au troisième rang mondial des pays exportateurs de mangues et pour la première fois il a dépassé l'Inde, pour le volume total des exportations. Les exportations de mangues brésiliennes ont augmenté considérablement au cours des cinq dernières années. Les exportations de 1998 ont progressé de 135 pour cent par rapport à la moyenne du volume des exportations de 1994 à 1996. Les importations de mangues dans la CE en 1998 ont progressé de 12 pour cent passant de 117 000 à 131 000 tonnes. Le taux de croissance est plus élevé que prévu en raison du faible niveau des prix et d'une plus forte promotion sur le marché.

La production mondiale d'ananas, actuellement estimée à 13,1 millions de tonnes pour 1999, à augmenté de 5,3 pour cent au cours de la campagne 1998, du fait de la reprise qui a eu lieu en Thaïlande et au Brésil. Les trois principaux pays producteurs d'ananas, la Thaïlande, le Brésil et les Philippines représentent plus de 40 pour cent du total de la production mondiale. En 1999, la production a augmenté de 18,3 pour cent en Thaïlande, passant de 1,97 à 2,33 millions de tonnes, du fait de la reprise qui a suivi les mauvaises conditions météorologiques et la sécheresse de l'année passée. La production brésilienne a augmenté de 6,6 pour cent en 1999.

Les échanges internationaux d'ananas ont chuté de 5 pour cent en 1998, en raison essentiellement du net déclin des disponibilités exportables en Côte d'Ivoire et aux Philippines. Le Costa Rica, principal exportateur d'ananas frais, continue à développer le volume de ses exportations et a enregistré une croissance importante au cours des cinq dernières années. Le volume des exportations costariciennes a progressé d'au moins 19 pour cent en 1999, soit 72 pour cent de plus que la moyenne 1994-96. La CE, les Etats-Unis et le Japon restent les trois importateurs principaux d'ananas frais à l'échelle mondiale. Un pourcentage important de la production mondiale d'ananas est utilisée pour des produits transformés à valeur ajoutée comme les tranches d'ananas en boîte et les jus concentrés.

La production mondiale d'avocats a augmenté de 3,4 pour cent en 1999, passant de 2,18 à 2,26 millions de tonnes. Le Mexique reste le principal producteur mondial d'avocats, la production totale étant en 1999 légèrement supérieure à 900 000 tonnes soit près de 40 pour cent de la production mondiale. La production d'avocats aux Etats-Unis, qui sont devenus le deuxième producteur mondial au cours de ces dernières années, a chuté de 16 pour cent en 1999 s'établissant à 131 000 tonne, du fait de gelées précoces en Californie et des problèmes constants liés aux infestations de ravageurs, qui sont à l'origine d'un accroissement des importations d'avocats. Les importations d'avocats dans la CE ont augmenté de 11 pour cent de 1997 à 1998, représentant 63 pour cent de la demande mondiale d'importations.

En 1999, la production mondiale de papaye a progressé de 5,3 pour cent pour s'établir selon les évaluations à 5,1 millions de tonnes. Au cours des cinq dernières années, la production de papayes est restée assez stable passant de 4,8 à 5 millions de tonnes. Le Brésil est le principal producteur mondial de papayes, et sa production a été estimée en 1999 à 1,7 millions de tonnes. Un peu plus de 2,5 pour cent de la production totale de papayes fraîches est échangé sur le marché international, le Mexique et la Malaisie se plaçant en tête des exportateurs. Les Etats-Unis et Singapour sont les principaux importateurs mondiaux, couvrant respectivement 42 pour cent et 18 pour cent des importations mondiales. Le Brésil, qui ne fait pas partie des principaux pays exportateurs de papayes, tente de développer ses débouchés par une campagne de sensibilisation dans la CE.

La production d'autres fruits tropicaux, notamment durions, goyaves, litchis, mangoustans et ramboutans, a augmenté d'un peu plus de 1 pour cent pour atteindre 14,1 millions de tonnes en 1999. Les Philippines et l'Inde, dont la production respective s'établit autour de 3,7 millions de tonnes, représentent plus de 50 pour cent de la production mondiale totale de ces fruits tropicaux.. L'Indonésie, troisième producteur mondial, représente 14 pour cent de la production. La croissance de la demande d'importations, pour d'autres fruits tropicaux, a tout d'abord été entraînée par les marchés asiatiques. Toutefois, une réduction importante des échanges totaux a été enregistrée entre 1997 et 1998, en raison surtout de la contraction des importations malaisiennes. On signale une augmentation de la production intérieure de ces fruits tropicaux en Malaisie, au cours des cinq dernières années.

La production et les échanges de fruits tropicaux frais devrait augmenter à cours terme. Dans la plupart des régions, l'amélioration des conditions météorologiques ainsi qu'une orientation constante à la hausse de la demande d'importations de fruits frais tropicaux devrait favoriser le développement des échanges mondiaux en l'an 2000. Il n'en reste pas moins que les perspectives de croissance sont particulièrement tributaires de la qualité des produits, de l'amélioration de la distribution et des coûts du fret, ainsi que de la sensibilisation des consommateurs. En outre, une importante politique de développement destinée aux producteurs de fruits tropicaux à l'échelle mondiale porte sur l'adoption de mesures phytosanitaires interdisant l'utilisation du bromure de méthyle, un produit largement utilisé dans le commerce international des fruits tropicaux pour lutter contre les ravageurs. L'absence d'un traitement de substitution approprié pourrait entraver considérablement les perspectives d'un accroissement de la production de fruits tropicaux et des échanges internationaux.

Production de fruits tropicaux

Exportations de fruits tropicaux frais 1

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

milliers de tonnes

milliers de tonnes

Mangues

22 388

23 138

21 000

22 853

Mangues

357

466

510

Inde

11 497

12 000

9 000

11 000

Mexique

141

187

209

Chine

1 844

2 140

2 100

2 150

Philippines

38

45

53

Mexique

1 216

1 501

1 461

1 538

Inde

17

23

39

Ananas

12 345

12 742

12 484

13 147

Ananas

790

917

871

Thaïlande

2 148

2 083

1 971

2 331

Costa Rica

173

250

297

Brésil

1 485

1 807

1 612

1 718

Côte d'Ivoire

147

190

160

Philippines

1 440

1 631

1 700

1 495

Philippines

156

145

117

Avocats

2 199

2 146

2 184

2 259

Avocats

241

240

322

Mexique

809

762

896

907

Mexique

56

50

71

Etats-Unis

168

166

156

131

Israël

37

40

29

Rép. dominicaine

158

155

155

155

Afrique du Sud

27

23

47

Papayes

5 005

4 830

4 825

5 082

Papayes

104

115

128

Brésil

1 752

1 763

1 763

1 763

Mexique

36

48

60

Indonésie

446

283

283

336

Malaisie

35

33

34

Nigeria

500

500

500

500

Etats-Unis

9

7

6

Autres fruits, n.d.a.

12 839

14 018

14 021

14 172

Autres fruits, n.d.a.

120

110

113

Philippines

3 590

3 695

3 695

3 700

Malaisie

56

43

43

Inde

3 290

3 500

3 500

3 700

Etats-Unis

21

24

23

Indonésie

1 630

2 000

2 000

2 000

Kenya

9

13

8

Production totale

54 776

56 874

54 514

57 513

Exportations totales de
fruits frais

1 612

1 848

1 944

 

1 Y compris les réexportations.



Importations de fruits tropicaux frais

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

 

milliers de tonnes

Mangues

348

433

471

Etats-Unis

145

187

197

CE

82

117

131

Chine (RAS de Hong Kong)

33

39

47

Ananas

723

868

860

CE

366

415

381

Etats-Unis

130

204

253

Japon

106

96

85

Avocats

220

254

308

CE

154

175

194

Etats-Unis

23

27

61

Canada

9

10

11

Papayes

95

110

114

Etats-Unis

36

48

48

Singapour

21

22

21

Chine (RAS de Hong Kong)

13

12

13

Autres fruits, n.d.a.

129

167

143

Singapour

50

58

56

Malaisie

22

37

15

Canada

19

22

27

Importations totales de
fruits frais

1 515

1 832

1 896

AGRUMES

Agrumes frais

Les prix ont augmenté en 1998/99) sur les principaux marchés, à la suite d'une forte diminution des récoltes dans les principales zones de production. La hausse des prix a été particulièrement nette pour les oranges, aux Etats-Unis et au Japon.

La réduction de la production mondiale d'agrumes tient pour l'essentiel à des récoltes plus faibles d'oranges et de mandarines dans l'hémisphère nord. La production mondiale d'oranges a diminué de 14 pour cent en 1998/99. Aux Etats-Unis, la production d'oranges a diminué de 23 pour cent à cause d'une gelée en Californie et de la sécheresse en Floride au cours de la floraison. Au Mexique également, la sécheresse a provoqué une diminution de la récolte d'oranges. Dans la plupart des pays méditerranéens, la production a diminué à cause de divers facteurs, et notamment en raison des températures très élevées enregistrées au cours de l'été 1998 et du cycle bisannuel de production (année la moins productive dans de nombreux pays). La Turquie fait exception puisque la production y a augmenté de 24 pour cent après la remise en état des orangeraies à la suite de graves gelées de la campagne précédente. Au Brésil, la production d'oranges a reculé au cours de la campagne commerciale 1998/99 (récolte de 1998).

La production totale de mandarines a chuté de 12 pour cent, en Chine et au Japon du fait des intempéries ; en Espagne, la production a diminué de 17 pour cent. La production mondiale de citrons et citrons verts a reculé de 3 pour cent du fait de récoltes réduites aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure dans la région méditerranéenne. En Argentine et au Mexique, la production est restée stable. La récolte mondiale de pamplemousses 1998/99 est de deux pour cent inférieure à celle de l'année précédente. La production a baissé aux Etats-Unis, en Israël, au Mexique et en Chine mais a augmenté à Cuba et dans l'hémisphère sud.

Les exportations mondiales d'oranges fraîches ont diminué de 12 pour cent au cours de la campagne 1998/99. Les exportations ont diminué de moitié aux Etats-Unis du fait du net recul de la récolte en Californie, et ont fortement baissé (moins 8 pour cent) dans la plupart des pays méditerranéens. Par contre, on a enregistré une augmentation des expéditions en provenance des pays de l'hémisphère sud comme l'Australie (15 pour cent) et l'Afrique du sud (deux pour cent). Les exportations mondiales de mandarines ont reculé de 9 pour cent, parallèlement à la forte réduction des exportations espagnoles, compensée seulement en partie par l'accroissement des expéditions du Maroc et de la Turquie.

En revanche, les exportations mondiales de citrons et de citrons verts ont progressé de 3 pour cent par rapport à la campagne précédente. Elles sont restées stables aux Etats-Unis et dans la région méditerranéenne, où la forte reprise des expéditions turques a compensé la chute des exportations des autres pays. Le volume des expéditions provenant de l'hémisphère sud a nettement augmenté, la hausse la plus importante (15 pour cent) ayant été enregistrée en Argentine. Les exportations mondiales de pamplemousses ont augmenté de 5 pour cent : les expéditions à partir des Etats-Unis ont progressé de 8 pour cent, à la faveur de la bonne qualité des fruits, et les livraisons en provenance de l'hémisphère sud ont enregistré une hausse de 4 pour cent. Dans la région méditerranéenne, une forte poussée des exportations turques, 82 pour cent de plus par rapport à l'année précédente, ont largement compensé le recul des livraisons israéliennes qui ont fléchi de 10 pour cent.

Le prix des agrumes devraient diminuer quelque peu en 1999/2000, car l'on s'attend à une augmentation significative de la production mondiale, notamment d'oranges. Toutefois, cette tendance à la baisse devrait être quelque peu atténuée par un accroissement de la demande du à la reprise économique attendue dans les pays d'Asie ainsi que dans ceux de l'ex-Union Soviétique.

En 1999/2000, la production devrait augmenter considérablement dans les principaux pays producteurs. La récolte d'oranges au Brésil et aux Etats-Unis devrait progresser respectivement de 13 et de 26 pour cent. La production méditerranéenne d'oranges et de mandarines devrait s'accroître de 10 pour cent, grâce aux bonnes conditions météorologiques de l'été dernier et du fait qu'il s'agit d'une année à rendement élevé dans le cycle de production. La croissance de la production de citrons devrait être importante aux Etats-Unis (27 pour cent) et dans les pays méditerranéens (12 pour cent) mais devrait rester au même niveau en

Argentine. Partant, les exportations mondiales d'oranges, de tangerines et de citrons devraient augmenter en 1999/2000. L'ouverture récente de marché où les importations d'agrumes étaient jusqu'à présent limitées pour des raisons phytosanitaires devrait aller dans cette direction. Il se pourrait que les exportations de pamplemousse frais diminuent légèrement, car l'on prévoit une récolte moins importante en Floride et dans le bassin méditerranéen, et une part plus élevée de fruits devrait être consacrée aux jus, marché actuellement lucratif.

Production

Exportations

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99*

1999/00

Prévisions

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99*

1999/00

Prévisions

 

  milliers de tonnes

 

milliers de tonnes

Total mondial

83 018

92 900

81 462

8 8875

Total mondial

9 218

9 787

8 987

9 721

Brésil 1

16 859

20 626

17 659

19 637

Espagne

2 676

3 170

2 789

3 084

Etats-Unis

14 683

16 090

12 396

15 003

Etats-Unis

1 200

1 180

805

1 171

Chine

7 302

9 522

8 101

9 069

Afrique du Sud

636

625

665

 

Mexique

5 152

4 965

4 475

4 530

Maroc

512

610

583

580

Espagne

4 755

5 885

5 261

5 647

Grèce

427

385

309

360

Italie

3 199

3 205

2 373

3 012

Argentine

305

323

319

 

Egypte

2 586

2 692

2 470

2 471

Israël

332

326

255

317

Argentine

2 150

2 521

2 285

 

Egypte

267

275

227

228

Turquie

1 825

1 287

1 597

1 770

Turquie

364

225

456

420

Japon

1 668

1 906

1 597

1 746

Italie

192

193

112

176

Autres

22 841

24 202

23 248

25 991

Autres

2 307

2 475

2 466

3 385

1 Année commerciale.
* Estimations.

* Estimations.

Prix 1

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1996/
97

1997/98

1998/99

monnaie nationale/kg

ORANGES ET TANGERINES

France (francs)

Oranges du Maroc

3,47

3,41

2,85

3,07

Clémentines du Maroc

5,37

4,89

4,75

5,50

Allemagne (DM)

Navels d'Espagne

1,39

1,43

1,38

1,53

Clémentines d'Espagne

2,10

2,16

1,97

2,09

Etats-Unis (cents)

Navels de Californie

66,08

65,58

90,06

132,19

Japon (yen)

Mikan

231,87

254,60

151,86

299,57

CITRONS

Etats-Unis (cents)

Californie

103,15

109,80

137,15

186,71

Allemagne (DM)

d'Espagne

1,63

1,52

1,42

1,58

Japon (yen)

Prix de gros moyens

225,37

293,58

269,17

264,08

PAMPLEMOUSSES

Etats-Unis (cents) 1

de Floride, sans pépins

45,96

40,33

38,75

52,37

Allemagne (DM)

d’Israël

1,36

1,37

1,51

n.a.

1 Prix aux Etats-Unis dans l’année civile, pour la deuxième année indiquée.

 

Importations 1

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99*

 

milliers de tonnes

Total mondial

8 872

9 168

8 410

Allemagne

1 067

1 213

1 002

France

1 047

1 037

864

Royaume-Uni

610

678

458

Pays-Bas

690

762

554

Japon

525

469

437

Canada 1

400

410

322

Belgique-Luxembourg

457

449

441

Arabie saoudite 1

308

287

 

Pologne 1

296

358

 

Ex-URSS 1

662

790

468

Autres

2 811

2 716

 

1 Année civile.
* Estimations
** (oct-juin)

Jus d'agrumes

Les prix du jus d'orange congelé concentré (JOCC) ont baissé nettement par rapport à la campagne précédente du fait des stocks importants des principaux pays producteurs (Etats-Unis et Brésil) et de la faiblesse de la demande aux Etats-Unis, principal marché mondial pour le jus d'oranges. Par ailleurs, les prix du jus de pamplemousse concentré se sont raffermis en 1999, à la suite d'une récolte réduite en Floride et d'une réduction générale des stocks.

En 1998/1999, à cause d'une diminution des récoltes dans les principaux pays producteurs de l'hémisphère nord, une quantité inférieure d'agrumes a été transformée. Cette contraction a été particulièrement sensible aux Etats-Unis (où la récolte a été plus faible en Floride), au Mexique (où davantage d'oranges fraîches ont été exportées vers les Etats-Unis), en Italie, en Israël et en Grèce. Par contre, la production de jus d'agrumes a fortement augmenté en Chine en raison d'une récolte plus abondante d'oranges. Au Brésil, principal producteur mondial de jusd'oranges, le traitement des agrumes a augmenté de 3 pour cent en 1999 (campagne commerciale brésilienne 1999/2000).

Les exportations mondiales de jus d'agrumes devraient selon les estimations s'établir en 1999 approximativement à 39 millions de tonnes d'équivalent agrumes frais, soit plus ou moins au même niveau que l'an dernier. Toutefois la chute brusque des prix du JOCC a entraîné une diminution des recettes d'exportation tant pour les pays développés que pour les pays en développement. Le Brésil et les Etats-Unis sont les deux principaux exportateurs mondiaux de jus d'oranges. Les exportations brésiliennes de jus d'orange (65 degré Brix) sont évaluées à 1,2 millions de tonnes en 1998/99. Les Etats-Unis ont exporté 106 000 tonnes au cours de la même période et l'on prévoit une situation semblable en 1999/2000.

Les stocks de JOCC ont diminué au Brésil et aux Etats-Unis par rapport aux niveaux records atteints en 1998 et l'on estime qu'ils sont proches de la normale. Un accroissement des récoltes d'oranges au Brésil et en Floride, devrait se traduire par des approvisionnements abondants de JOCC en 1999/2000. Qui plus est, la tendance indique un affaiblissement de la demande de JOCC au profit de jus d'orange non concentré. Ainsi une certaine baisse des prix du JOCC devrait se poursuivre. Les prix du jus de pamplemousse devraient rester relativement élevés du fait des disponibilités réduites en Floride, à Cuba et dans la région méditerranéenne.

Quantités utilisées pour la transformation

Valeur nette des exportations de jus d'agrumes

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99*

1999/00**

 

1994/96

Moyenne

1997

1998

1999*

milliers de tonnes

millions de dollars

Total mondial

27 228

33 382

27 514

29 723

Total mondial

1 595

1 373

1 736

1 390

Etats- Unis

10 691

12 053

9 262

10 817

Pays développés

287

249

313

234

Brésil

10 764

13 755

11 920

12 240

Etats-Unis

168

190

230

 

Espagne

958

1 249

1 157

1 187

Espagne

120

40

40

 

Italie

765

1 391

852

970

Pays en développement

1 308

1 123

1 423

1 156

Argentine

909

995

966

 

Brésil

1 168

1 014

1 270

 

Mexique

733

990

645

636

 

Cuba

448

572

565

560

 

Chine

370

375

484

535

 

Israël

264

386

285

348

 

Grèce

286

354

247

339

 

* Estimations.
** Chiffres provisoires.

* Estimations.

Cereales1 et manioc

RIZ

Les cours internationaux du riz ont baissé pendant presque tout 1999, en raison d'importantes disponibilités exportables supérieures à la demande mondiale d'importations. Parmi les principaux pays exportateurs les bonnes récoltes ont dans un certain nombre de cas coïncidé avec une reprise de la production, dans de nombreux pays importateurs, ce qui a provoqué une chute des prix. L'Indice FAO des prix à l'exportation du riz (1982-84 = 100) a ouvert l'année avec une moyenne mensuelle de 125 points en janvier et a terminé à 105 points en décembre. En 1999, la moyenne globale s'est établie à 114 points contre 127 points en 1998, soit le niveau le plus bas depuis 1994. Les prix du riz de qualité inférieure ont été particulièrement affectés, car la demande d'importations de ce produit a été très faible.

En 1999, la production mondiale de riz a, selon les estimations, retrouvé la tendance des années 90, après la mauvaise campagne de 1998, au cours de laquelle les intempéries qui ont sévi dans les principaux pays producteurs ont freiné la croissance. Du fait d'une extension de la superficie cultivée et des conditions de végétation généralement favorables, la production de paddy a augmenté de 2 pour cent atteignant 593 millions de tonnes en 1999, soit plus du double qu'en 1998. Cette progression s'est concentrée pour l'essentiel au Bangladesh, au Brésil, en Egypte et aux Philippines, mais on a également enregistré une croissance en Argentine, en Inde, en Indonésie et aux Etats-Unis. En Chine, par contre, en 1998 la production a reculé à la suite de l'adoption de nouvelles politiques en faveur de l'amélioration de la production de riz de qualité, qui a découragé les semis de riz précoce, considérés de qualité inférieure. Des récoltes plus limitées ont également été rentrées dans le Myanmar et dans la République islamique d'Iran.

Bien que l'accroissement des récoltes dans plusieurs pays importateurs ait provoqué une diminution des importations globales, les échanges mondiaux ont presque atteint 25 millions de tonnes en 1999, soit 2,8 millions de moins que l'année précédente, mais tout de même au deuxième rang, par ordre d'importance des résultats obtenus. L'Indonésie, le Bangladesh et le Brésil, dont les achats ont fortement augmenté en 1998, ont encore importé de grosses quantités en 1999, bien qu'inférieures à celles des années précédentes. En outre, les expéditions de riz à destination des pays du Proche-Orient, touchés par la sécheresse ont augmenté. Malgré la chute des échanges mondiaux, la Thaïlande et le Viet Nam ont réussi à exporter des volumes record car ils ont pu grâce à leurs prix compétitifs se substituer à des producteurs plus chers comme l'Inde et le Pakistan. En 1999, le recul des échanges mondiaux de riz, associé à un faible niveau des prix, devrait avoir provoqué une chute de 19 pour cent de la valeur des exportations.

On prévoit un accroissement de la production de riz en l'an 2000, mais de portée limitée, car selon les indications, certains pays de l'hémisphère sud, comme l'Australie, l'Argentine et le Brésil, ont été poussés par les faibles cours de 1999, à réduire les superficies ensemencées. Qui plus est, les politiques en vigueur en Chine pourraient favoriser une contraction ultérieure de la production. En revanche, l'Indonésie a déjà annoncé un objectif d'environ 1 million de tonnes, soit 2 pour cent de plus que la récolte de 1999. De bonnes récoltes sont également prévues aux Philippines.

Compte tenu des perspectives de récoltes plus abondantes et des stocks de report importants détenus dans certains des principaux pays importateurs, les perspectives des échanges mondiaux pour l'an 2000 laissent présager une réduction du volume des transactions. Pour ce qui est des importations, l'introduction en Indonésie de droits de douane de 30 pour cent pourrait aussi diminuer les achats effectués par ce pays qui arrive en tête des pays importateurs de riz depuis 1995. Des dispositions en vue de réduire le flux des importations ont également été prises à Madagascar, au Bangladesh et à Sri Lanka. Parallèlement, de faibles récoltes en Amérique du Sud, et de gros besoins de consommation en Afrique et au Proche - Orient devraient soutenir la demande d'importations de ces régions. La Thaïlande, le Viet Nam et les Etats-Unis ainsi que l'Inde et le Pakistan devraient, grâce à leurs exportations être à même d'y répondre.

Les perspectives actuelles laissent prévoir une faible demande mondiale d'importations et de vastes disponibilités d'exportations, partant les cours internationaux du riz devraient rester faibles. Cela dépendra toutefois en grande partie des récoltes, mais dans l'ensemble les semis sont encore à effectuer. Les politiques adoptées influenceront aussi le marché. En Thaïlande par exemple, les autorités sont intervenues l'an dernier pour soutenir les prix intérieurs par le biais de l'accroissement des achats publics et des stocks et en favorisant les transactions directes de gouvernement à gouvernement. Le Viet Nam, par ailleurs, souhaite améliorer la qualité de son riz d'exportation pour satisfaire les exigences du marché international haut de gamme. Les fluctuations du taux de change seront aussi d'une influence fondamentale pour établir des perspectives à court terme, tout comme les cours du pétrole, principale source de recettes d'exportations de plusieurs des principaux importateurs de riz. Tous ces facteurs influenceront considérablement les cours mondiaux au cours de l'année.

Production (riz paddy) 1

Exportations (riz usiné) 1

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

millions de tonnes

millions de tonnes

Total mondial

553,9

577,3

581,8

592,9

Total mondial

18,9

19,0

27,6

24,8

Bangladesh

26,7

28,3

29,5

30,7

Argentine

0,3

0,5

0,5

0,6

Brésil

10,6

9,5

8,5

11,6

Australie

0,6

0,7

0,6

0,7

Chine

187,4

202,8

200,6

200,0

Chine

0,7

1,0

3,8

2,7

CE

2,3

2,8

2,6

2,6

CE

0,3

0,2

0,2

0,2

Egypte

4,8

5,5

4,5

5,8

Inde

2,9

2,0

4,5

2,6

Inde

120,2

123,6

127,2

127,6

Myanmar

0,5

-

0,1

0,1

Indonésie

49,2

49,4

49,2

49,9

Pakistan

1,6

2,0

2,0

1,8

Japon

13,8

12,5

11,2

11,5

Thaïlande

5,3

5,3

6,4

6,7

Pakistan

5,8

6,5

7,1

7,3

Etats-Unis

2,8

2,3

3,2

2,8

Philippines

10,9

10,0

10,3

11,9

Uruguay

0,5

0,6

0,7

0,8

Thaïlande

22,0

22,6

22,8

23,3

Viet Nam

2,3

3,6

3,8

4,6

Etats-Unis

8,2

8,3

8,5

9,5

 

 

 

 

 

Viet Nam

26,2

28,9

31,0

30,7

 

 

 

 

 

1 Les chiffres se rapportent à l'année civile pendant laquelle a eu lieu la totalité ou l'essentiel de la récolte.

1 Non compris les réexportations.

Stocks (riz usiné) 1

Importations (riz usiné) 1

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

  millions de tonnes

millions de tonnes

Total mondial

56,4

55,9

54,7

55,9

Total mondial

18,9

18,7

27,6

24,8

Bangladesh

2,2

1,4

1,4

1,5

Bangladesh

0,7

-

2,5

1,6

Chine

11,8

12,3

14,2

14,5

Brésil

0,9

0,8

1,5

1,0

Inde

20,1

17,0

16,6

17,7

Chine

1,2

0,3

0,2

0,2

Indonésie

5,2

5,4

3,7

3,7

CE

0,7

0,7

0,6

0,6

Thaïlande

0,8

1,2

1,0

0,6

Indonésie

2,0

1,0

6,0

4,0

Etats-Unis

0,9

0,9

0,9

0,7

Iran, Rép. Islamique

1,0

0,9

0,5

1,0

Viet Nam

1,9

1,7

1,9

2,2

Japon

1,0

0,6

0,5

0,7

  1 A la fin des campagnes agricoles de chaque pays.

Malaisie

0,4

0,6

0,7

0,6

Nigeria

0,3

0,7

0,7

0,9

Philippines

0,4

0,9

2,1

1,2

Arabie saoudite

0,8

0,7

0,8

0,9

Sénégal

0,4

0,4

0,6

0,6

1 Non compris les réexportations.

Prix à l'exportation (f.o.b.)

 

1994

1995

1996

1997

1998

1999
janv-mars

1999
avr-juin

1999
juil-sep

1999
oct-déc

 

 

dollars/tonne

Thaï 100% B

289

336

352

316

315

283

250

247

231

Thaï A1 Super

186

268

234

214

215

212

190

200

164

BLE1

Situation du marché en 1999/2000

En 1999, la production mondiale de blé a reculé pour la deuxième année consécutive, mais tout de même moins que prévu. De mauvaises conditions météorologiques, notamment une forte sécheresse au Proche - Orient et dans certaines régions d'Afrique du Nord, ainsi que des pluies excessives au moment des semis en Europe septentrionale, sont à l'origine de ce déclin. Dans la CE, l'augmentation du gel des terres obligatoire, qui est passé de 5 à 10 pour cent, et les réductions des semis dans plusieurs pays producteurs de blé afin de s'adapter au faible niveau des prix a eu aussi un impact négatif sur la production, notamment sur les semis de blé d'hiver aux Etats-Unis. Toutefois, l'orientation à la baisse a été partiellement compensée par des conditions météorologiques favorables et des rendements plus élevés dans un certain nombre de pays. En Argentine, les bonnes conditions météorologiques ont stimulé la récolte de blé malgré la réduction des semis, les agriculteurs ayant opté pour des cultures plus avantageuses comme le soja. Une légère augmentation de la superficie cultivée et de bons rendements se sont traduits en Australie par une récolte exceptionnelle. Au Canada, l'accroisse-ment de la production de blé de printemps a plus que compensé le recul de la production de blé dur. Ailleurs, l'Inde et le Bangladesh ont rentré des récoltes exceptionnelles. La production a également augmenté en Chine et dans plusieurs pays de la CEI, notamment la Fédération de Russie.

Compte tenu du déclin de la production en 1999 et de l'augmentation prévue de l'utilisation totale de blé en 1999/2000, pour couvrir essentiellement un accroissement de la demande alimentaire lié à l'augmentation de la population mondiale, les stocks seront probablement épuisés. Toutefois, le déclin des stocks mondiaux sera dans l'ensemble limité. En outre, il est vraisemblable que les stocks de clôture des principaux pays exportateurs resteront plus ou moins semblables aux niveaux d'ouverture relativement élevés. De plus en plus, les pays importateurs semblent prendre leurs décisions d'achat pour couvrir le niveau strictement nécessaire à l'utilisation interne immédiate, plutôt que pour constituer des stocks. Ceci peut expliquer en partie la faiblesse constante de la demande internationale et le bas niveau des prix. Au cours de la présente campagne, le total des exportations des principaux pays exportateurs devrait représenter près de 40 pour cent de leur production totale. Cela équivaut à une progression de 5 points de pourcentage par rapport à l'année précédente, mais ne suffit pas à justifier des réductions sensibles de leurs stocks, notamment en considération d'un éventuel recul de l'utilisation totale de blé destiné à l'alimentation animale du fait de l'abondance d'autres céréales comme le maïs et l'orge.

En effet, la crainte actuelle d'une offre excédentaire découle essentiellement de l'importance constante des disponibilités exportables plutôt que du volume global des stocks mondiaux. Cette manière de voir renforce la pression exercée par les spéculateurs sur la baisse des prix à court terme et retient les importateurs d'effectuer des achats plus importants en prévision d'ultérieures réductions de prix. Comme cela ressort des marchés à termes du Chicago Board of Trade (CBOT), les valeurs du mois de mai du blé tendre d'hiver ont toujours été orientées à la baisse depuis le début de la campagne et d'octobre à décembre, elles ont été évaluées à 10-18 dollars E.-U./tonne, niveau inférieur à celui de l'année précédente pour la même période. La légère reprise, probablement de courte durée, observée en janvier était due essentiellement aux conditions de végétation défavorables aux Etats-Unis et du déclin enregistré dans la région céréalière du blé d'hiver américain.

Perspectives pour 2000-01

Sur la base d'une évaluation effectuée au début de l'an 2000 à partir des dernières informations officielles sur le commerce et en posant comme hypothèse des rendements moyens et que les conditions de végétation normales, les premières perspectives pour les récoltes de blé de l'an 2000 laissent prévoir un niveau de production mondiale proche de celui de 1999. Les récoltes dans l'hémisphère sud n'auront lieu que dans un an ( à compter de la rédaction de cet article), dans l'hémisphère Nord, l'association de rendements plus élevés et de semis plus importants devrait se traduire par une production plus abondante. De bonnes conditions météorologiques dans de nombreuses régions d'Asie et d'Afrique du Nord pourraient stimuler la production dans les pays touchés par la sécheresse en 1999. Dans la CE, les semis de blé devraient augmenter car les disponibilités intérieures de colza ainsi qu'une réduction des aides accordées aux producteurs d'oléagineux conformément aux dispositions prises dans le cadre de la première année de la réforme Agenda 2000, pourraient encourager l'accroissement des emblavures. Au Canada, la superficie ensemencée en blé de printemps devrait, selon les estimations officielles progresser au détriment du colza canola et du lin dont les cours sont relativement inférieurs. Par contre aux Etats-Unis, les semis de blé d'hiver sont officiellement au niveau le plus bas depuis 1972, les agriculteurs ayant ainsi réagi, lors de semis d'automne, aux prévisions d'un recul constant des prix prévu lors des semis d'automne.

Selon les dernières prévisions officielles, les superficies ensemencées en blé d'hiver ont également diminué en Chine de prés de 7 pour cent, par rapport à l'année précédente, en raison surtout du faible niveau des prix et de la décision récente prise par les autorités d'éliminer les prix de soutien octroyés au blé d'hiver, de qualité inférieure.

Dans un contexte mondial où les disponibilités d'exportation sont abondantes et où les perspectives actuelles sont favorables pour l'an 2000, une reprise soutenue des cours internationaux du blé devrait dépendre essentiellement de l'amélioration possible de la demande d'importations mondiales au cours de la campagne commerciale 2000/01. Toutefois, si l'on tient compte du fait que cette année l'expansion des échanges reflète les achats importants effectués par quelques pays frappés par la sécheresse, les possibilités d'un accroissement ultérieur de la demande d'importations au cours de la campagne sont réduites si l'on se base sur un retour à des rendements moyens. Cela pourrait accroître les possibilités d'un renforcement ultérieur des stocks, notamment dans les principaux pays exportateurs, et d'une pression accrue à la baisse sur les prix.

Production

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

 

Millions de tonnes

Total mondial

554,5

613,2

595,2

589,2

Argentine

12,2

14,8

11,5

14,2

Australie

16,7

19,4

21,1

22,8

Canada

26,0

24,3

24,1

26,9

Chine

104,0

123,3

109,7

113,0

CE

91,1

95,1

102,6

97,3

Inde

62,6

69,3

65,9

73,5

Pakistan

16,4

16,4

18,7

18,2

Turquie

18,0

18,7

21,0

18,0

Etats-Unis

61,5

67,5

69,3

62,7

Fédération de Russie

34,3

44,3

30,0

32,4

 

Exportations 1

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00

 

Millions de tonnes

Total mondial

98,6

100,7

99,5

102,5

Principaux exportateurs

84,8

86,3

81,4

89,5

Argentine

7,2

8,9

8,3

10,0

Australie

12,8

15,1

16,1

17,0

Canada

18,7

21,1

13,9

18,5

CE

14,9

13,0

14,0

15,0

Etats-Unis

31,1

28,1

29,0

29,0

Autres

13,8

14,5

18,0

13,0

Hongroie

1,6

1,6

1,5

0,6

Roumanie

0,7

0,9

0,5

0,3

Turquie

1,2

1,3

2,8

1,5

Fédération de Russie

0,6

1,0

1,4

0,5

1 Campagne commerciale juillet/juin.

Stocks de clôture1

Importations 1

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00

  Millions de tonnes

 Millions de tonnes

Total mondial

110,0

135,2

139,2

134,2

Total mondial

99,6

100,3

97,1

102,5

Principaux exportateurs

32,5

38,9

51,3

50,1

Algérie

4,0

4,6

4,3

4,5

Argentine

0,7

0,7

0,4

0,4

Brésil

5,9

5,6

7,0

6,3

Australie

2,2

1,5

1,7

2,0

Chine

9,4

3,1

1,5

2,0

Canada

7,2

6,0

7,4

7,3

Egypte

6,7

7,1

7,2

7,0

CE

10,5

11,0

16,1

14,0

Indonésie

3,8

4,0

2,9

3,1

Etats-Unis

12,0

19,7

25,7

26,5

Iran, Rép. Islamique

4,3

4,0

3,2

6,0

 

 

 

Japon

6,2

6,0

5,8

5,9

Autres

77,5

96,2

88,0

84,1

Corée, Rép. de

3,4

3,9

4,6

3,9

Chine

13,9

24,7

19,7

16,7

Maroc

1,8

2,8

2,1

2,8

Egypte

0,5

1,4

1,6

1,6

Fédération de Russie

3,0

3,0

2,1

4,0

Inde 2

7,8

10,0

11,5

14,0

 1 Campagne commerciale juillet/juin.

Japon

1,4

1,3

1,0

0,9

Fédération de Russie

5,2

8,0

4,0

3,0

1 A la fin des campagnes agricoles nationales.
2 Stocks du secteur publique seulement.

Prix à l'exportation 1 

 

1994/95

1995/96

1996/97

1997/98

1998/99

1999/00

 

dollars/tonne

Argentine: Trigo pan 2

136

218

157

137

118

111

Etats-Unis: blé dur d'hiver n° 2 3

157

216

181

142

120

111

Etats-Unis: blé tendre rouge d'hiver n° 2 4

145

198

158

129

100

96

CE: standard 5

129

210

170

134

101

95

Australie: blanc standard6

175

231

203

165

148

138

Source: Conseil international des céréales, USDA et Reuters.
1 Campagne commerciale juillet/juin.2 Buenos Aires, prix indicatifs commercialisés. 3 F.o.b., ports américains du Golfe du Mexique. 4 F.o.b. ports américains de l'Atlantique. 5 F.o.b., France (Rouen) basés sur "offerts sur le marché libre" par semaine.
6 F.o.b., côte Est.

CEREALES SECONDAIRES 2

Au cours de la première partie de la campagne 1999/2000, la tendance à la baisse des cours mondiaux des céréales secondaires, amorcée après une flambée des prix en 1995/96 s'est poursuivie. D'importantes disponibilités exportables et une faible demande d'importations ont eu jusqu'à présent des répercussions négatives sur les cours internationaux des céréales secondaires, bien qu'un certain soutien ait été fourni par un accroissement de la demande en Asie. Par exemple, les prix à l'exportation du maïs américain se sont établis en moyenne à 89 dollars E.-U. la tonne de juillet à décembre 1999, soit 6 pour cent de moins qu'à la même période de la campagne précédente. Selon les prévisions, la pression à la baisse exercée sur les prix devrait se poursuivre au cours des mois à venir : en effet le niveau des stocks est élevé dans les principaux pays exportateurs et la Chine dispose d'importantes disponibilités d'exportation. L'amélioration des conditions économiques, surtout en Asie, pourrait entraîner une accélération de la demande de céréales fourragères plus forte que prévue qui pourrait contribuer à un raffermissement des prix.

La production mondiale de céréales secondaires devrait avoir chuté d'environ 3 pour cent en 1999 (année civile) pour s'établir à 886 millions de tonnes, tout en restant au-dessus de la moyenne de 1994-96. Une contraction importante a été signalée parmi certains des principaux producteurs et notamment l'Argentine, la Chine, la CE, l'Inde et les Etats-Unis. Les progrès réalisés par d'autres producteurs importants, notamment par le Brésil et la Fédération de Russie, n'ont pas suffi à compenser ces pertes. Pour la campagne 2000/01, les prévisions sont dans l'ensemble encore confuses. Les derniers rapports en provenance d'Argentine et d'Afrique du Sud signalent une extension des semis de maïs en l'an 2000, mais on ne dispose pas d'informations précises sur les semis prévus en Europe dans certaines des principales régions productrices de céréales secondaires. Du fait de la réticence manifestée par les consommateurs sur certains des principaux marchés d'importation, vis à vis des OGM, il se pourrait bien que les semis de variétés de maïs génétiquement modifiées diminuent au cours de la prochaine campagne, notamment aux Etats-Unis où 38 pour cent de la superficie a été ensemencée en maïs OGM en 1999. Il est difficile de savoir si cela aura une incidence sur les rendements moyens et la production, faute de pouvoir comparer les données.

L'utilisation mondiale de céréales secondaires en 1999/2000 devrait s'inscrire dans la fourchette des trois dernières années soit 894-898 millions de tonnes. L'utilisation des céréales fourragères pourrait dépasser le niveau de la campagne 1998/99 du fait d'une utilisation accrue de céréales dans l'alimentation des animaux en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et dans un certain nombre de pays de l'Asie du Sud-Est, ce qui devrait selon toute vraisemblance largement compenser la diminution progressive de l'affouragement dans plusieurs pays de la CEI, notamment la Fédération de Russie. Aux Etats-Unis la demande de céréales secondaires destinées à des produits industriels, comme le sirop de maïs à forte teneur en fructose (isoglucose) et l'éthanol devrait aussi rester ferme. Une modification sensible de la demande mondiale de céréales secondaires n'est pas envisageable pour le reste de la campagne 1999/2000, mais l'amélioration des conditions économiques des pays touchés par la crise financière pourrait conduire en 2000/01 à la reprise de la demande de produits animaux et partant de céréales fourragères.

Malgré les prévisions moroses concernant la demande mondiale de céréales secondaires en 1999/2000, l'utilisation mondiale devrait être supérieure à la production, ce qui rendra nécessaire un légère diminution des stocks de céréales secondaires qui s'établiront à environ 142 millions de tonnes. Ce volume se situerait encore au-dessus de la moyenne des cinq dernières années, nettement perturbées par la brusque réduction de 1995/96. Parmi les cinq principaux exportateurs, qui fournissent l'essentiel des disponibilités mondiales sur les marchés internationaux, le niveau des stocks de clôture de céréales secondaires seraient en troisième position par ordre d'importance pour ces dix dernières années. Le maïs représentera environ les deux-tiers des stocks de report des céréales secondaires à la fin de 1999/2000, l'orge étant évalué à 17 pour cent. La part de l'orge dans les stocks mondiaux devrait être bien inférieure à celle des cinq dernières années, du fait d'une forte réduction des stocks d'orge dans la CE.

En 1999/2000, les échanges mondiaux de céréales secondaires devraient augmenter d'environ 3 pour cent par rapport à la campagne précédente et s'établir à 96 millions de tonnes, en raison notamment de l'accroissement de la demande de la République de Corée, de la Fédération de Russie et de certains pays de l'Afrique sub-saharienne, notamment le Kenya et l'Afrique du Sud. Les échanges, pour pratiquement toutes les variétés de céréales secondaires, devraient augmenter, le maïs et l'orge se situant en tête. L'accroissement des échanges mondiaux de céréales secondaires devrait découler des ventes commerciales. En effet, l'aide alimentaire diminuera probablement en 1999/2000, puisque les expéditions à ce titre de céréales secondaires, à destination de la Fédération de Russie ne devraient pas avoir la même ampleur au cours de la présente campagne. Malgré un accroissement attendu du volume des échanges des céréales secondaires, les cours internationaux, plus faibles par rapport à la dernière campagne, devraient empêcher le coût des importations de grimper, notamment pour les pays en développement. Il convient de noter l'accroissement considérable des exportations de maïs à partir de la Chine qui devraient dépasser 5 millions de tonnes, soit presque 2 millions de tonnes de plus par rapport à la dernière campagne, et ce du fait des vastes disponibilités intérieures et de la forte demande des pays voisins.

Production

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

 

Millions de tonnes

Total mondial

873,3

904,9

911,4

886,4

Argentine

13,5

19,7

24,2

17,5

Brésil

34,3

35,6

30,6

32,8

Canada

25,5

25,3

26,8

26,9

Chine

131,5

119,6

149,7

143,2

CE

94,5

110,7

106,2

101,9

Inde

31,0

30,9

31,4

28,3

Mexique

23,7

23,9

25,5

25,3

Pologne

16,0

17,2

17,6

16,6

Etats-Unis

253,3

260,8

271,9

263,8

Fédération de Russie1

37,5

42,2

22,2

25,9

1 En poids nettoyé.

Exportations1

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00

 

Millions de tonnes

Total mondial

94,0

87,2

95,3

96,0

Principaux

exportateurs

81,5

67,1

81,4

80,8

Argentine

7,9

13,0

10,8

11,5

Australie

3,6

2,9

4,9

3,3

Canada

4,5

3,4

2,5

3,0

CE

6,8

4,0

10,4

11,0

Etats-Unis

58,8

43,6

52,8

52,0

Autres

12,5

20,1

13,9

15,2

Chine

2,0

7,0

3,4

5,2

Hongroie

0,6

2,1

2,0

1,9

Roumanie

0,2

1,2

0,5

0,5

Afrique du Sud

2,0

1,3

0,9

0,9

Turquie

0,4

0,9

1,3

0,6

1 Campagne commerciale juillet-/juin.

Stocks de clôture 1

Importations1

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00

 

1994/95-

1996/97

Moyenne

1997/98

1998/99

1999/00

Millions de tonnes

 Millions de tonnes

Total mondial

122,6

140,4

146,5

141,6

Total mondial

92,1

89,9

92,9

96,0

Principaux
exportateurs

47,0

68,9

85,0

80,3

Brésil

1,2

1,2

1,4

1,6

Argentine

0,2

0,4

1,9

0,5

Chine

9,7

6,7

7,1

7,0

Australie

0,9

2,1

1,6

0,5

Colombie

1,3

1,5

1,5

1,6

Canada

3,8

4,4

4,9

5,3

CE

3,8

2,4

3,5

3,1

CE

13,2

23,9

25,2

20,7

Egypte

2,7

3,0

3,6

3,3

Etats-Unis

28,9

38,2

51,4

53,2

Japon

20,7

21,0

20,8

20,4

 

 

 

 

Corée, Rép. de

9,2

8,0

7,6

8,3

Autres

75,5

71,5

61,4

61,3

Malaisie

2,3

2,3

2,2

2,3

Chine

30,0

17,4

21,5

23,7

Mexique

6,8

7,1

8,6

8,4

Egypte

0,3

0,3

0,4

0,4

Arabie Saoudite

5,2

6,0

6,0

6,0

Japon

2,1

2,4

2,2

2,1

 

 

 

 

 

Mexique

3,7

5,1

5,3

5,5

 

 

 

 

 

Fédération de Russie

4,7

10,0

1,7

0,9

1 Campagne commerciale juillet-/juin.

1 A la fin des campagnes agricoles nationales.

Prix à l'exportation 1 

 

1994/95

1995/96

1996/97

1997/98

1998/99

1999/00

 

dollars/tonne

Maïs, Etats-Unis n° 2 2

104

159

135

112

95

89

Maïs, Argentine 3

110

160

133

109

98

92

Sorgho, Etats-Unis n°2 4

103

156

124

111

92

87

Source: USDA et Reuters.
1 Campagne commerciale juillet-/juin. 2 Jaune, prix à l'exportation, ports du golfe du Mexique. 3 Buenos Aires, prix indicatifs commercialisés. 4 Jaune, f.o.b. ports du golfe du Mexique.

MANIOC

Les cours internationaux du manioc sont restés peu élevés en 1999, leur niveau étant dans l'ensemble inférieur à celui du début des années 90, à la suite de l'important recul enregistré en 1997. En 1999, les prix à l'importation des cossettes et des agglomérés de manioc dans la CE ont encore perdu 5 pour cent pour s'établir à 102 dollars E.-U. la tonne. Les cotations des agglomérés de manioc dans la CE sont déterminés par les prix intérieurs des céréales, notamment l'orge, et les prix des farines riches en protéines qui associées au manioc permettent d'obtenir un aliment composé de substitution aux céréales fourragères. Une baisse de dix pour cent du prix des farines de soja en 1999 a rendu légèrement plus attrayant le mélange de manioc et de farine de soja pour les utilisateurs d'aliments pour animaux dans la CE et a empêché une détérioration ultérieure des cours du manioc. Les cours internationaux des fécules et farines de manioc ont également fléchi pendant presque toute l'année, tombant à 172 dollars E.-U. la tonne, chiffre nettement inférieur au niveau de 1998 (281 dollars E.-U. la tonne). Fortement tributaires des tendances du marché international, le prix du manioc a été soumis à une pression à la baisse, dans la plupart des pays exportateurs. En Thaïlande, ils se sont établis à un niveau de 42 pour cent inférieur à celui de 1998, soit le plus bas depuis 1994, situation qui a incité les autorités à annoncer fin 1999 qu'elles soutiendraient le marché par le biais d'achats d'intervention.

En 1999, la production mondiale de manioc devrait avoir progressé de 3 pour cent, s'établissant à 168 millions de tonnes en équivalent racines fraîches, croissance soutenue par des augmentations dans les principaux pays producteurs d'Asie (comme la Thaïlande, l'Indonésie et la Chine) et en Amérique latine et aux Caraïbes (comme le Brésil et le Paraguay). Dans ces deux régions, la production a été favorisée par l'expansion des semis et par des rendements plus élevés. En revanche, la production de manioc a diminué dans plusieurs pays d'Afrique, notamment le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Burundi, la Sierra Leone et l'Ouganda, en raison de la sécheresse ou de l'interruption des activités agricoles due aux du fait des déplacements de populations et aux troubles civils.

D'après les estimations actuelles, le commerce mondial des produits dérivés du manioc (poids sec), ont augmenté de 22 pour cent en 1999 pour atteindre 6 millions de tonnes, grâce à des disponibilités d'exportations relativement abondantes en Thaïlande et à une forte demande d'importations de la CE. Près de 83 pour cent des échanges portent sur des cossettes et des agglomérés destinés à l'alimentation animale et à la production d'alcool, le restant (17 pour cent) portant sur la farine et la fécule utilisées dans l'alimentation et dans l'industrie. Les expéditions à destination de la CE, pour l'essentiel des cossettes et des agglomérés, ont atteint 4,3 millions de tonnes, soit 47 pour cent de plus qu'en 1998. Cela dit, les achats de produits dérivés du manioc par d'autres importateurs ont chuté de 15 pour cent, en raison surtout des achats plus contenus de la République de Corée et de l'Indonésie. Les exportations de produits dérivés du manioc à partir de la Thaïlande sont parvenues selon les estimations à 5,2 millions de tonnes, soit 30 pour cent de mieux que l'année précédente et près du niveau atteint en 1997. En revanche, les exportations de produits dérivés du manioc au départ de la Chine, devraient avoir diminué, à cause du dynamisme de la demande intérieure.

La nette remontée du volume des échanges de manioc ont gonflé les recettes d'exportation de 20 pour cent, parvenant ainsi à 730 millions de dollars E.-U. en 1999, malgré le faible niveau actuel des cours internationaux. Ce résultat est encore éloigné des recettes d'exportation obtenues au milieu des années 90, ce qui est préoccupant compte tenu du fait que les seuls fournisseurs de manioc sur le marché international sont les pays en développement et que les principaux importateurs sont des pays développés.

Selon les premières indications, la production mondiale de manioc devrait, en l'an 2000, connaître une reprise en Afrique. On prévoit également une progression en Amérique latine et dans les Caraïbes, où un consortium, le CLAYUCA, composé d'institutions des secteurs public et privé a été créé pour soutenir dans la région la recherche et le développement dans le secteur du manioc. En Asie, spécialement en Thaïlande, le faible niveau des prix à la production en 1999 et les perspectives moroses concernant les prix pour l'an 2000, pourraient provoquer une réduction de la culture du manioc.

En l'an 2000, les échanges de manioc, qui reposent dans une certaine mesure sur les récoltes engrangées en 1999, pourraient être favorisées par les importantes disponibilités d'exportation de la Thaïlande. Du fait des cours stationnaires des céréales dans la CE et de la reprise attendue des cours internationaux des farines d'oléagineux, le prix des agglomérés de manioc devrait rester faible. En revanche les cours internationaux de la fécule de manioc pourraient remonter mais cela dépendra, dans une large mesure, de la durabilité de la reprise économique en Asie.

Production1

Commerce 1

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

Chiffres

prélim.

 

1994-96

Moyenne

1997

1998

1999

Chiffres

prélim.

 

Millions de tonnes

 

Millions de tonnes

Total mondial

164,4

164,5

162,9

168,2

Exportations mondiales

6,17

6,37

4,94

6,00

 

 

 

 

 

Thaïlande

4,82

5,31

3,98

5,25

Nigeria

31,3

30,4

32,7

30,4

Indonésie

0,54

0,25

0,22

0,23

Brésil

24,8

24,3

19,7

20,7

China

0,47

0,37

0,30

0,10

Congo, Rép. Dem.

18,5

17,0

17,1

16,0

Viet Nam

0,03

0,03

0,03

0,02

Thaïlande

17,3

18,1

16,4

20,3

Autres

0,31

0,41

0,40

0,40

Indonésie

16,1

15,1

14,7

15,4

 

 

 

 

 

Ghana

6,6

7,0

7,2

8,4

Importations mondiales

6,17

6,37

4,94

6,00

Tanzanie

6,4

5,7

6,1

6,1

CE

4,10

3,64

2,89

4,27

Inde

5,8

5,9

6,1

6,2

China

0,47

0,62

0,56

0,68

Mozambique

4,1

5,3

5,6

5,6

Japon

0,38

0,35

0,33

0,31

China

3,5

3,7

3,4

3,6

Corée, Rép. de

0,36

0,51

0,47

0,22

Paraguay

2,7

3,2

3,3

3,5

Indonésie

0,23

0,32

0,17

0,10

Madagascar

2,4

2,4

2,4

2,4

Etats-Unis

0,06

0,07

0,08

0,07

Ouganda

2,2

2,3

3,2

3,0

Autres

0,58

0,87

0,44

0,36

Viet Nam

2,2

2,0

1,8

1,8

 

 

 

 

 

Autres

20,5

22,1

23,2

24,8

 

 

 

 

1 En équivalent racines fraîches.

1 En poids des produits (cossettes et agglomérés) (1 tonne de farine équivaut à 2 tonnes d'agglomérés).

Prix

 

1994-96

1997

1998

1999

1999

1999

1999

1999

 

 

 

 

janv-mar

avr-juin

juil-sep

oct-déc

dollars/tonne

Farine/amidon de tapioca 1

300

244

281

172

203

163

160

162

Manioc aggloméré 2

158

108

107

102

102

105

100

99

Farine de manioc-soja3

170

142

120

112

111

112

111

113

Orge 4

195

161

145

143

150

144

137

141

Maïs5

132

117

102

92

96

94

89

88

1 Super high grade, f.o.b. Bangkok
2 F.o.b. Rotterdam (franco péniche ou wagon), y compris un droit de 6 pour cent.
3 Mélange composé de 80 pour cent de manioc aggloméré et de 20 pour cent de farine de soja.
4 Prix de vente en Espagne.
5 Maïs jaune des Etats-Unis n° 2, prix f.o.b. ports du golfe du Mexique.




1 Voir la note sur le processus de règlement des différends de l'OMC, dans la première partie.

2 Cette note est basée sur des informations disponibles en janvier 2000. Les dernières informations sur le marché des céréales sont disponibles dans le rapport bi-mensuel Perspectives de l'alimentation, de la FAO.

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