13.1. Généralités
- Supplément au programme de conditions préalables
13.2 Identification des dangers et des
défauts
13.3. Opérations de
transformation
13.4. Pré-cuisson et autres
traitements
En vue de définir les mesures de contrôle
à chaque étape de la transformation, on donne dans cette section
des exemples de dangers et de défauts potentiels
ainsi que des conseils techniques, qui peuvent être utilisés pour
élaborer des mesures de maîtrise et des mesures
correctives. On indique pour chaque étape uniquement les dangers et
les défauts qui pourraient être introduits ou
contrôlés. Il y a lieu de souligner quen préparant un
plan HACCP ou DAP, il est indispensable de consulter la section 5 (Analyse des
risques- point critique pour leur maîtrise - HACCP - et lanalyse des
points de contrôle des défauts - DAP) qui contient des conseils
pour lapplication des principes HACCP et lanalyse des risques.
Toutefois, dans le cadre du présent code, il nest pas possible de
donner des détails des seuils critiques, de la surveillance, de la tenue
des registres et de la vérification pour chacune des étapes
étant donné que ceux-ci sont caractéristiques des dangers
et défauts particuliers.
Cette section porte sur la transformation des poissons et
mollusques en conserve stérilisés par traitement thermique qui ont
été emballés dans des récipients rigides ou
semi-rigides, hermétiquement
fermés[26] et destinés à
la consommation humaine.
Comme le souligne le présent code, lapplication
des éléments appropriés du programme de conditions
préalables (Section 3) et des principes HACCP (Section 5) à ces
étapes donnera à lindustriel une garantie raisonnable que
les dispositions essentielles relatives à la qualité, à la
composition et à létiquetage de la norme Codex
appropriée seront maintenues et que les questions de salubrité des
aliments seront examinées. Lexemple du diagramme des
opérations (Figure 13.1) aidera à mener à bien certaines
des étapes communes dune chaîne de préparation des
poissons ou mollusques en conserve.
Figure 13.1. Exemple de diagramme des opérations
pour la production de poissions et mollusques en conserve
Le diagramme ci-après est
présenté uniquement à titre dexemple. Pour mettre en
oeuvre un plan HACCP, chaque usine devra établir un diagramme complet et
détaille pour chaque procédé. Les références
indiquent les sections correspondantes du présent Code.
13.1. Généralités
- Supplément au programme de conditions préalables
La section 3 (Programme de conditions préalables) énonce les
dispositions minimales pour de bonnes pratiques dhygiène dans une
usine de transformation avant lapplication des analyses des dangers et
des défauts.
Pour les conserveries de poissons et de mollusques, des dispositions venant
compléter les directives figurant à la section 3 sont nécessaires
compte tenu de la technologie spécifique appliquée. Certaines
dentre elles sont énumérées ci-après, mais
il faudrait aussi se reporter au Code dusages international recommandé
en matière dhygiène pour les conserves non acidifiées
ou acidifiées, de produits alimentaires naturellement peu acides (CAC/RCP
23-1979, Rév. 2, 1993) pour plus dinformations.
- la conception, le fonctionnement et lentretien des dispositifs de
manutention des récipients et de chargement des paniers dans les autoclaves
devraient être appropriés au type de récipients et de
matériels utilisés. Ces dispositifs devraient permettre déviter
le plus possible dendommager les récipients;
- il faudrait disposer de bonnes sertisseuses en nombre suffisant afin déviter
les retards inutiles dans les opérations
- il faudrait alimenter les autoclaves en quantités appropriées
dénergie, de vapeur, deau et/ou dair pour y maintenir
une pression suffisante durant le traitement thermique de stérilisation;
leur dimension devrait être adaptée à la production afin
déviter les retards inutiles;
- chaque autoclave devrait être équipé dun thermomètre,
dun manomètre et dun enregistreur de la durée et
des températures;
- il faudrait installer une horloge exacte en un endroit bien visible de
la salle de lautoclave;
- les conserveries utilisant des autoclaves à vapeur devraient envisager
dinstaller des régulateurs de vapeur;
- les instruments utilisés pour contrôler et surveiller en particulier
le traitement thermique devraient être maintenus en bon état
et régulièrement vérifiés ou étalonnés.
Létalonnage des instruments utilisés pour mesurer la température
devrait être fait en comparaison avec un thermomètre étalon.
Ce thermomètre devrait être régulièrement étalonné.
On établira et on conservera les relevés détalonnage
des instruments.
13.2 Identification des dangers et des
défauts
Voir aussi la Section 4.1 (Dangers potentiels associés
aux poissons et aux mollusques). La présente section décrit les
principaux dangers et défauts potentiels propres aux poissons et
mollusques en conserve.
13.2.1 Dangers
A - Dangers biologiques
A1 - Toxines marines dorigine naturelle
On sait que les biotoxines telles que les
tétrodotoxines et les ciguatoxines sont généralement
thermostables, aussi est-il important de connaître lidentité
de lespèce et/ou lorigine du poisson destiné à
subir un traitement.
Les phycotoxines telles que IDM, IPM ou IAM sont
également thermostables, de sorte quil est important de
connaître lorigine des mollusques qui seront soumis à un
traitement.
A2 - Toxines microbiologiques
Histamine
Lhistamine est thermostable; sa toxicité reste
donc pratiquement intacte dans les boîtes. De bonnes pratiques de
conservation et de manipulation depuis la capture jusquau traitement
thermique sont essentielles pour empêcher la production dhistamine.
La Commission du Codex Alimentarius a adopté dans ses normes pour
certaines espèces de poissons des concentrations maximales
dhistamine dans le produit fini.
Clostridium botulinum
Le risque de botulisme ne se présente
quaprès un traitement thermique inadéquat et si les
récipients ne sont pas intacts. La toxine est sensible à la
chaleur; dautre part, la destruction des spores de Clostridium
botulinum, en particulier celles provenant de souches protéolytiques,
nécessite des niveaux de stérilisation élevés.
Lefficacité du traitement thermique dépend du degré
de contamination au moment du traitement. Il est donc conseillé de
limiter la prolifération et les risques de contamination durant le
traitement.
Staphylococcus aureus
Des toxines provenant de Staphylococcus aureus peuvent
se trouver dans des matières premières fortement
contaminées ou être produites par la prolifération
bactérienne durant le traitement. Ces toxines résistent à
la chaleur, il faudra donc en tenir compte dans lanalyse des
risques.
B - Dangers chimiques
Il faudra prendre soin déviter la contamination
du produit par les composantes des récipients (par exemple, plomb,
etc.).
C - Dangers physiques
Avant le remplissage, les récipients peuvent contenir des matières
telles que fragments de métal ou de verre.
13.2.2 Défauts
Les défauts potentiels sont décrits dans les
spécifications essentielles relatives à la qualité,
à létiquetage et à la composition
énoncées dans les normes Codex pertinentes
énumérées à lAnnexe XII. Lorsque quil
ny a pas de norme Codex, on tiendra compte des règlementations
nationales et/ou des spécifications commerciales.
Les spécifications concernant le produit fini figurant à lAnnexe
IX décrivent des prescriptions facultatives pour les produits en conserve.
13.3. Opérations de
transformation
Les conserveurs doivent aussi se référer au Code
dusages international recommandé en matière
dhygiène pour les conserves non acidifiées ou
acidifiées, de produits alimentaires naturellement peu acides (CAC/RCP
23-1979, Rév. 2 (1993) afin dobtenir des conseils
détaillés sur les opérations de mise en conserve.
13.3.1. Réception des matières premières
13.3.1.1 Poissons et mollusques (Etape de transformation
1)
Dangers potentiels: contamination chimique et
biochimique (IDM, IPM, histamine, métaux lourds...)
Défauts potentiels: confusion entre
espèces, décomposition, parasites
Conseils techniques:
Voir la section 6.1.1 (Réception du poisson cru frais
ou congelé). En outre:
- Il faudrait inspecter à leur
arrivée les mollusques (crustacés) vivants destinés
à être mis en conserve afin déliminer les animaux
morts ou endommagés.
13.3.1.2 Récipients et matériaux demballage (Etape
de transformation 1)
Dangers potentiels: contamination microbiologique
consécutive
Défauts potentiels: décoloration du
produit
Conseils techniques:
Voir la section 6.5.1 (Réception des matières
premières - emballages, étiquettes et ingrédients). En
outre:
- les récipients et les matériaux demballage devraient
être adaptés au type de produit, aux conditions dentreposage,
au matériel de remplissage, de sertissage et demballage et aux
conditions de transport;
- les récipients dans lesquels les produits dérivés
des poissons et mollusques sont mis en conserve devraient être faits
dun matériel approprié et construits de manière
à pouvoir être hermétiquement fermés et scellés
pour empêcher toute substance contaminante dy pénétrer;
- les récipients utilisés pour conserver les poissons et les
mollusques devraient satisfaire aux conditions ci-après:
- ils devraient protéger le contenu contre la contamination par les
micro-organismes ou par toute autre substance;
- leur surface interne ne devrait réagir avec le contenu en aucune
manière qui puisse affecter défavorablement le produit ou les
récipients;
- leur surface externe devrait résister à la corrosion dans
les conditions où ils seront vraisemblablement entreposés;
- Si nécessaire, il faudra vérifier certaines caractéristiques
des récipients ou des matériaux dont ils sont faits, notamment
leur résistance aux contraintes mécaniques, chimiques ou thermiques
subies pendant la vie du produit. Cela pourra être effectué par
des examens visuels et/ou des tests physiques.
13.3.1.3 Autres ingrédients (Etape de transformation
1)
Voir la section 6.5.1 (Réception des matières
premières - Emballages, étiquettes et
ingrédients).
13.3.2 Entreposage des matières premières,
des récipients et des matériaux demballage
13.3.2.1 Poissons et mollusques (Etape de transformation
2)
Voir les sections 6.1.2 (Entreposage frigorifique), 6.1.3
(Entreposage au congélateur et 7.6.2 Dégorgement et entreposage
des mollusques dans des réservoirs deau de mer, bassins,
etc.).
13.3.2.2 Récipients et emballage (Etape de
transformation 2)
Dangers potentiels: peu probables
Défauts potentiels: matières
étrangères
Conseils techniques:
Voir la section 6.5.2 (Entreposage des matières
premières - Emballages, étiquettes et ingrédients). En
outre:
- Tous les matériaux pour les récipients ou les emballages
devraient être entreposés dans des conditions dhygiène
et de propreté optimales.
- Durant lentreposage, les récipients vides et les couvercles
devraient être protégés des poussières, de lhumidité
et des variations de température, afin déviter la condensation
sur les récipients et, dans le cas des boîtes métalliques,
la corrosion.
- Durant le chargement, larrimage, le transport et le déchargement
des récipients vides, on prendra soin déviter les chocs
et de ne pas piétiner les récipients. Ces précautions
deviennent encore plus impératives quand les récipients sont
mis dans des sacs ou sur des palettes. Les chocs peuvent déformer les
récipients (le corps ou la collerette), ce qui pourrait les rendre
moins hermétiques (chocs sur le serti, collerette déformée)
ou nuire à la présentation.
13.3.2.3 Autres ingrédients (Etape de transformation 2)
Voir la section 6.5.2 (Entreposage des matières
premières - Emballages, étiquettes et
ingrédients)
13.3.3 Dépaquetage, déballage (Etapes de transformation
3 et 4)
Dangers potentiels: peu probables
Défauts potentiels: matières
étrangères
Conseils techniques:
- Au cours des opérations de dépaquetage et de déballage,
il faudrait prendre des précautions afin de limiter la contamination
du produit et lintroduction de matières étrangères
dans le produit. Pour éviter la prolifération microbienne, on
devrait réduire au minimum les délais dattente avant un
nouveau traitement.
13.3.4 Décongélation (Etape de transformation 5)
Voir la Section 6.1.4 (Décongélation contrôlée)
13.3.5 Procédés de préparation des poissons et
des mollusques (Etape de transformation 6)
13.3.5.1 Préparation des poissons (éviscérage,
parage...)
Dangers potentiels: contamination microbiologique,
contamination biochimique (histamine)
Défauts potentiels: matières
indésirables (viscères, peau, écailles,... dans certains
produits), odeurs anormales, présence darêtes,
parasites...
Conseils techniques:
Voir les sections 6.1.5 (Eviscération et lavage) et
6.1.6 (Filetage, épiautage, parage et mirage). En outre,
- Si lépiautage du poisson est effectué en le plongeant
dans une solution de soude, on veillera particulièrement à effectuer
une neutralisation soignée.
13.3.5.2 Préparation des mollusques et crustacés
Dangers potentiels: contamination microbiologique, fragments de coquilles
Défauts potentiels: matières indésirables
Conseils techniques:
Voir les sections 7.7 (traitement thermique/décoquillage des mollusques
dans les usines). En outre:
- Lorsquon utilise des mollusques vivants, il faudrait procéder
à une inspection afin déliminer les animaux morts ou endommagés;
- On veillera en particulier à ce quil ne reste aucun fragment
de coquille dans la chair du mollusque.
13.4. Pré-cuisson et autres
traitements
13.4.6 Pré-cuisson
Dangers potentiels: contamination chimique (composés polaires
dhuiles oxydées), développement microbien ou biochimique
(scombrotoxines).
Défauts potentiels: formation deau dans le produit fini
(pour les produits conservés dans lhuile), saveurs anormales.
Conseils techniques:
13.4.6.1 Généralités
- les méthodes utilisées pour pré-cuire les poissons
ou les mollusques pour la mise conserve devraient être conçues
de manière à créer leffet souhaité dans un
laps de temps minimal et avec le moins de manipulations possible; le choix de
la méthode est habituellement fortement influencé par la nature
du matériel traité. Pour les produits conservés dans lhuile,
comme les sardines ou le thon, la pré-cuisson devra être suffisante
de manière à empêcher la formation deau en quantité
excessive durant le traitement thermique.
- il faudrait trouver des moyens permettant de réduire le nombre des
manipulations après la pré-cuisson, quand cela est possible;
- si on utilise du poisson éviscéré, il faudrait le
placer sur le ventre pour la pré-cuisson afin de permettre lécoulement
des huiles et jus du poisson qui pourraient saccumuler et affecter la
qualité du produit durant le procédé thermique;
- le cas échéant, les mollusques, langoustes et crabes, crevettes
et céphalopodes devraient être précuits selon les conseils
techniques énoncés aux sections 7 (transformation des mollusques),
8 (transformation des langoustes et des crabes), 9 (transformation des crevettes)
et 10 (transformation des céphalopodes).
- il faudrait éviter les défauts thermiques chez les espèces
scombrotoxiques avant la pré-cuisson.
13.4.6.1.2 Plan de pré-cuisson
- la méthode de pré-cuisson, en particulier, en termes
de durée et de température, devrait être clairement définie.
Le plan de pré-cuisson devrait être contrôlé.
- Les poissons précuits ensemble en lots devraient avoir les mêmes
dimensions. Il sensuit quils devraient être tous à
la même température quand ils sont introduits dans le bassin
de cuisson.
13.4.6.1.3 Contrôle de la qualité des huiles et autres liquides
utilisés pour la pré-cuisson
- il ne faudrait utiliser que des huiles végétales de bonne
qualité pour la pré-cuisson des poissons ou des mollusques destinés
à être mis en conserve;
- les huiles de cuisson devraient être remplacées fréquemment
afin déviter la formation de composés polaires. Leau
utilisée pour la pré-cuisson devrait aussi être changée
fréquemment afin déviter la contamination;
- il faut veiller à ce que lhuile ou les autres liquides utilisés
tels que la vapeur ou leau ne communiquent pas une saveur indésirable
au produit.
13.4.6.1.4 Refroidissement
- sauf pour les produits qui sont emballés lorsquils sont encore
chauds, la durée du refroidissement des poissons ou des mollusques
précuits devrait être aussi brève que possible pour amener
la température du produit à un niveau limitant la prolifération
microbienne ou la production de toxines, et dans des conditions où
la contamination du produit peut être évitée;
- leau utilisée pour refroidir les mollusques en vue denlever
immédiatement la coquille, devrait être de leau potable
ou de leau de mer propre. Il ne faudrait pas réutiliser la même
eau pour refroidir plus dune fournée.
13.4.6.2 Fumage
- voir la Section 12 (Transformation du poisson fumé)
13.4.6.3 Utilisation de saumures et dautres solutions
Dangers potentiels: contamination microbiologique
et chimique par la solution de trempage
Défauts potentiels: falsification (additifs), saveurs
anormales
Conseils techniques:
- quand on trempe ou quon fait macérer les poissons ou les mollusques
dans de la saumure ou dans des solutions dautres agents dassaisonnement
ou de sapidité ou contenant des additifs, en vue de leur mise en conserve,
il faudrait régler soigneusement le titre de la solution et la durée
de limmersion afin dobtenir leffet optimum;
- les solutions de trempage devraient être remplacées et les
cuves et autres appareils servant à limmersion devraient être
lavés soigneusement à intervalles fréquents;
- il faudrait veiller à nutiliser dans les solutions de trempage
que des ingrédients ou des additifs dont lemploi est autorisé
par les normes Codex pertinentes et le pays où le produit sera vendu.
13.4.7 Conditionnement en récipients (remplissage, sertissage et
codage) (Etape de transformation 8)
13.4.7.1 Remplissage
Dangers potentiels: [développement microbien (délai
dattente)], développement microbien et recontamination après
traitement thermique due à un remplissage incorrect ou à des récipients
défectueux.
Défauts potentiels: poids incorrect, matières étrangères
Conseils techniques:
- un nombre suffisant de récipients et de couvercles devraient être
contrôlés immédiatement avant dêtre amenés
aux machines remplisseuses ou aux tables de conditionnement pour vérifier
quils sont propres, quils ne sont pas endommagés et quils
ne présentent aucun défaut visible;
- si besoin est, il faut nettoyer les récipients vides. Une précaution
sage consiste à retourner tous les récipients pour sassurer
quils ne contiennent aucune substance étrangère avant
de les employer;
- il faudrait aussi prendre soin déliminer les récipients
défectueux, car ils pourraient bloquer une remplisseuse ou une sertisseuse
ou poser des problèmes pendant le traitement thermique (mauvaise stérilisation,
fuites);
- il ne faudrait pas laisser les récipients vides sur les tables de
conditionnement ou sur les bandes transporteuses durant le nettoyage des locaux
afin déviter la contamination et les éclaboussures;
- le cas échéant, afin dempêcher la prolifération
microbienne, les récipients devraient être remplis avec des poissons
ou des mollusques chauds (> 63°C, par exemple pour les soupes de poissons)
ou devraient être remplis rapidement (délai dattente le
plus bref possible) après la fin des pré-traitements;
- si les poissons ou les mollusques doivent être conservés pendant
longtemps avant la mise dans les récipients, il faut les réfrigérer;
- les récipients contenant les poissons ou les mollusques devraient
être remplis selon les directives du programme prévu;
- le remplissage mécanique ou manuel des récipients devrait
être surveillé de façon à être conforme aux
taux de remplissage et despace libre spécifiés dans le
barème retenu pour la stérilisation. Un remplissage régulier
est important non seulement pour des raisons économiques, mais également
parce que la pénétration de chaleur et lintégrité
du récipient peuvent être affectées par des variations
excessives du remplissage;
- les récipients de métal peu profonds ayant des couvercles
relativement grands et souples ont besoin de peu despace libre, ou nen
ont pas besoin du tout, mais dautres récipients pourraient exiger
un espace libre suffisant pour que le contenu puisse sétendre
durant le traitement thermique;
- lespace libre nécessaire sera fonction de la nature du contenu.
Au stade du remplissage, il faudrait aussi tenir compte de la méthode
utilisée pour le traitement thermique. On devrait laisser un espace
libre selon les spécifications du fabricant des récipients;
- en outre, les récipients devraient être remplis de manière
à ce que le produit fini soit conforme aux dispositions réglementaires
ou aux normes reconnues concernant le poids du contenu;
- si les poissons et mollusques en conserve sont emballés manuellement,
il faut quil y ait un approvisionnement régulier de poissons,
mollusques et éventuellement dautres ingrédients. Il faudrait
éviter laccumulation de poissons, de mollusques et de récipients
pleins à la table de conditionnement;
- le fonctionnement, lentretien, linspection régulière
et le réglage des remplisseuses devraient être effectués
avec un soin particulier. Il faudrait se conformer scrupuleusement aux instructions
du fabricant de ces machines.
- la qualité et la quantité des autres ingrédients tels
que huile, sauce, vinaigre... devraient être rigoureusement contrôlées
pour obtenir leffet optimum souhaité;
- si le poisson a été congelé dans de la saumure ou
conservé dans une saumure réfrigérée, il faudrait
tenir compte de la quantité de sel absorbée lorsquon ajoute
du sel au produit pour laromatiser;
- il faudrait examiner les récipients remplis afin de:
- sassurer quils ont été convenablement
remplis et quils sont conformes aux normes reconnues concernant le poids
du contenu
- et vérifier la qualité du produit et du travail juste avant
de les fermer.
- les produits mis dans les récipients manuellement comme les petits
poissons pélagiques devraient être soigneusement contrôlés
par les opérateurs qui sassureront que les collerettes des récipients
ou la surface des fermetures sont exemptes de résidus de produit, qui
pourraient empêcher la formation dun serti hermétique.
Pour les produits mis automatiquement dans les récipients, un plan
déchantillonnage devrait être établi.
13.4.7.2 Sertissage
Le sertissage du récipient est une des
opérations les plus délicates de la mise en conserve.
Dangers potentiels: contamination consécutive
attribuable à un serti défectueux
Défauts potentiels: peu
probables
Conseils techniques:
- le fonctionnement, lentretien, linspection régulière
et le réglage des sertisseuses devraient faire lobjet dune
attention particulière. Les sertisseuses devraient être adaptées
et réglées pour chaque type de récipient et mode de fermeture
utilisée. Quel que soit le type déquipement de sertissage
utilisé, il faut se conformer méticuleusement aux instructions
du fabricant ou du fournisseur de léquipement;
- les sertis et autres fermetures devraient être bien formés
et avoir les dimensions correspondant aux tolérances acceptées
pour le récipient particulier;
- cette opération devrait être effectuée par du personnel
qualifié;
- si lon crée le vide durant lemballage, il devrait suffire
dempêcher les récipients de bomber dans les conditions
(température élevée ou faible pression atmosphérique)
auxquelles ils risquent dêtre exposés pendant la distribution
du produit. Cela est utile pour les récipients profonds ou en verre.
Il est difficile et dailleurs superflu, de créer le vide dans
les récipients peu profonds ayant des couvercles relativement grands
et souples;
- un trop grand vide peut provoquer laffaissement du récipient,
surtout si lespace libre est important, et peut également avoir
pour effet laspiration des contaminants par le récipient si le
serti présente une légère imperfection;
- pour trouver les meilleures méthodes pour créer un vide,
il faudrait consulter des techniciens compétents;
- des inspections régulières devraient être effectuées
pendant la production pour déceler les éventuels défauts
externes des récipients. A intervalles suffisamment rapprochés
pour garantir une fermeture conforme aux spécifications, lopérateur,
le surveillant de la fermeture ou toute autre personne compétente devrait
examiner les sertis ou le système de fermeture pour les autres types
de récipients utilisés. Les inspections devraient porter par
exemple sur la mesure des vides et le décorticage des sertis. Un plan
pour le prélèvement déchantillons devrait être
utilisé pour les contrôles;
- en particulier, un contrôle devrait être effectué à
chaque nouvelle fournée sur la chaîne de sertissage et à
chaque changement dans les dimensions du récipient, après un
enrayage, un nouveau réglage ou une remise en marche après un
arrêt prolongé de la sertisseuse;
- il faudrait consigner toutes les observations pertinentes.
13.4.7.3 Codage
Dangers potentiels: recontamination due à des récipients
endommagés
Défauts potentiels: perte de traçabilité due
à un codage incorrect
Conseils techniques:
- chaque boîte contenant des poissons ou des mollusques en conserve
devrait porter un code indélébile doù lon
puisse tirer tous les détails importants concernant sa fabrication
(type de produit, conserverie doù proviennent les boîtes,
date de production, etc.);
- le matériel de codage doit être soigneusement réglé
de manière à ce que les récipients ne soient pas endommagés
et que le code reste lisible;
- le codage sera parfois effectué après le refroidissement.
13.4.8 Manutention des récipients après fermeture - délai
dattente avant le traitement thermique (Etape de transformation 9)
Dangers potentiels: [développement
microbien (délai dattente)], recontamination due à des récipients
endommagés.
Défauts potentiels: peu probables
Conseils techniques:
- une fois fermés, les récipients devraient toujours être
manipulés avec soin de manière à éviter tous les
dommages susceptibles de provoquer des défauts et une recontamination
microbienne;
- si nécessaire, les récipients métalliques remplis
et fermés devraient être bien lavés avant dêtre
soumis au traitement thermique afin déliminer la graisse, la
saleté et les traces de poisson ou de mollusque sur leurs surfaces
externes;
- afin déviter la prolifération microbienne, la période
dattente devrait être aussi brève que possible;
- si les récipients remplis et fermés doivent être conservés
pendant longtemps avant le traitement thermique, le produit doit être
maintenu à une température qui réduira au minimum le
développement microbien.
- chaque conserverie devrait mettre au point un dispositif excluant toute
possibilité denvoyer par inadvertance à lentreposage
des conserves de poissons et de mollusques non autoclavées.
13.4.9 Traitement thermique (Etape de transformation 10)
Le traitement thermique est une des opérations les plus
délicates de la mise en conserve.
Les conserveurs peuvent se reporter au Code dusages
international recommandé en matière dhygiène pour les
aliments peu acides et les aliments peu acides acidifiés en conserve
(CAC/RCP 23-1979, Rév. 2 - 1993) où ils trouveront des conseils
détaillés sur le traitement thermique. Cette section ne contient
que des éléments essentiels.
Dangers potentiels: survie de spores de Clostridium
botulinum
Défauts potentiels: survie de
micro-organismes responsables de la décomposition
Conseils techniques:
13.4.9.1 Barème de stérilisation
- pour établir le barème de stérilisation, il faut dabord
déterminer le traitement thermique nécessaire pour obtenir la
stérilité commerciale en tenant compte de certains facteurs
(flore microbienne, dimensions et nature du récipient, composition
du produit, etc.). Chaque barème de stérilisation est établi
pour un certain produit dans un récipient dune dimension donnée;
- ensuite, les essais de pénétration de chaleur devraient être
effectués par un technicien compétent pour prendre en compte
le matériel de stérilisation à disposition et la qualité
du produit recherchée. Cette pénétration de chaleur dans
le produit doit être établie dans les conditions les plus défavorables
qui pourraient se créer durant le traitement. Les procédés
standard de traitement thermique et les barèmes de stérilisation
établis expérimentalement devraient être vérifiés
et validés par un expert qui confirmera que les valeurs sont appropriées
pour chaque produit et chaque autoclave;
- au cas où des changements auraient lieu dans les opérations
(température initiale du remplissage, composition du produit, dimension
des récipients, niveau de remplissage de lautoclave, etc.), des
techniciens compétents devraient être consultés concernant
la nécessité de procéder à une réévaluation
de lopération.
13.4.9.2 Opération de traitement thermique
- seul un personnel qualifié et dûment formé devrait
être chargé dassurer le fonctionnement des autoclaves.
Il faut donc que les personnes qui assurent le fonctionnement des autoclaves
contrôlent les opérations de traitement et sassurent que
le barème de stérilisation est rigoureusement suivi, en particulier
que les délais soient respectés, que les températures
et les pressions soient surveillées et que les données soient
consignées;
- il est indispensable de se conformer à la température initiale
indiquée dans le barème de stérilisation, sinon le traitement
pourrait être imparfait. Si les récipients remplis sont conservés
en milieu réfrigéré parce que le délai dattente
est trop long, le barème de stérilisation devra prendre en compte
ces températures;
- il est indispensable de faire sortir tout lair des autoclaves à
vapeur pour obtenir les températures de traitement requises. On y parviendra
en les purgeant. Il ne faut pas que des poches dair subsistent dans
lautoclave;
- pour que le traitement thermique soit efficace et que la température
durant lopération soit contrôlée, il faut évacuer
lair de lautoclave en le purgeant à laide dune
méthode jugée efficace par un technicien compétent. La
dimension et le type du récipient, linstallation de lautoclave
et léquipement et les modes de chargement devraient être
examinés;
- il ne faudrait pas commencer à mesurer la durée du traitement
thermique avant que la température de traitement thermique spécifiée
ait été atteinte et que les conditions requises pour maintenir
une température uniforme dans lautoclave aient été
réunies, en particulier, que la durée de sécurité
minimum de la purge se soit écoulée;
- pour les autres types dautoclaves (eau, vapeur/air, flamme, etc.-
on se reportera au Code dusages international recommandé en matière
dhygiène pour les aliments peu acides et les aliments peu acides
acidifiés en conserve (CAC/RCP 23-1979, Rév.2 - 1993);
- si les poissons et mollusques conditionnés dans des récipients
de grandeur différentes sont traités ensemble dans le même
autoclave, il faudra veiller à ce que le barème utilisé
puisse assurer la stérilité commerciale à toutes les
boîtes de grandeurs différentes traitées ensemble;
- quand on traite des poissons et des mollusques conditionnés dans
des récipients en verre, il faut veiller à ce que la température
initiale de leau qui se trouve dans lautoclave soit légèrement
inférieure à celle du produit qui y est introduit. La pression
dair devrait être appliquée avant que la température
de leau nait été augmentée.
13.4.9.3 Surveillance de lopération de traitement thermique
- durant lapplication du traitement thermique, il importe de faire
en sorte à chaque production, que le barème de stérilisation
et des facteurs comme le remplissage du récipient, la dépression
interne minimale à la fermeture, le chargement de lautoclave,
la température initiale du produit, etc., soient conformes aux procédures
établies;
- les températures de lautoclave devraient toujours être
déterminées avec le thermomètre à mercure, et
jamais avec lenregistreur de températures;
- il faudrait tenir des registres permanents des durées, des températures
et dautres détails pertinents pour chaque chargement de lautoclave;
- il convient contrôler régulièrement les thermomètres
pour vérifier leur exactitude. Il faudrait conserver les données
détalonnage;
- il faudrait effectuer des inspections périodiques pour sassurer
que léquipement et le fonctionnement des autoclaves garantissent
un traitement thermique complet et efficace, que chaque autoclave est équipé,
rempli et utilisé comme il convient, de manière que toute la
charge soit amenée rapidement à la température de traitement
et quelle reste à cette température pendant toute la durée
du traitement;
- les inspections devraient être effectuées sous la supervision
dun spécialiste de la conserverie;
13.4.10 Refroidissement (Etape de transformation 11)
Dangers potentiels: recontamination due à un mauvais serti
et à de leau contaminée
Défauts potentiels: formation de cristaux de struvite, récipients
floches, roussi
Conseils techniques
- après le traitement thermique, les poissons et mollusques en conserve,
chaque fois que possible, devraient être refroidis à leau
sous pression. Si leau est recyclée, il ne faudrait utiliser
que de leau potable chlorée. Il faudrait contrôler le chlore
résiduel durant le refroidissement et la durée du contact afin
de réduire au minimum le risque de contamination après traitement;
- afin déviter une détérioration organoleptique
des poissons et mollusques en conserve, comme le roussi ou une surcuisson,
la température interne des récipients devrait être abaissée
aussi rapidement que possible;
- pour les récipients en verre, il faut veiller quau début
la température du réfrigérant dans lautoclave soit
abaissée lentement afin de réduire au minimum les risques déclatement
du verre;
- quand les poissons et mollusques en conserve ne sont pas refroidis à
leau après le traitement thermique, ils devraient être
empilés de manière à ce quils refroidissent rapidement
à lair.
- les poissons et mollusques en conserve soumis à un traitement thermique
ne devraient pas entrer inutilement en contact avec les mains ou avec des
vêtements avant dêtre refroidis et soigneusement séchés.
Ils ne devraient jamais être manipulés sans précaution
ou dune manière qui pourrait exposer leur surface à la
contamination;
- le refroidissement rapide des poissons et mollusques en conserve permet
déviter la formation de cristaux de struvite;
- chaque conserverie devrait mettre au point un système empêchant
que les récipients non traités soient mélangés
avec les récipients traités.
13.4.10.1 Surveillance après le traitement thermique et le refroidissement
- les conserves de poissons et de mollusques devraient être inspectées
en vue de déceler leurs défauts et dévaluer leur
qualité rapidement après avoir été produites et
avant dêtre étiquetées;
- des échantillons représentatifs de chaque lot codé
devraient être examinés pour sassurer que les récipients
ne présentent pas de défauts externes et que le produit est
conforme aux normes visant le poids du contenu, la proportion de vide, le
mode de préparation et la salubrité. Il faudrait évaluer
la texture, la couleur, lodeur, la saveur et laspect du milieu
de couverture;
- si on le souhaite, on procédera à des essais de stabilité
dans le cadre de la vérification, en particulier du traitement thermique;
- cet examen devrait être effectué aussi rapidement que possible
après la production, de manière que sil y a un défaut
imputable à une défaillance des ouvriers ou de léquipement
de la conserverie, cette défaillance puisse être corrigée
sans délai. La séparation et lélimination correcte
de toutes les unités ou lots défectueux impropres à la
consommation humaine devraient être assurées.
13.4.12 Etiquetage, mise en caisses et emmagasinage des produits finis
(Etapes de transformation 12 & 13)
Dangers potentiels: recontamination consécutive due à
des récipients endommagés ou à une exposition à
des conditions extrêmes
Défauts potentiels: étiquetage incorrect
Conseils techniques:
- les matériaux utilisés pour létiquetage et la
mise en caisses des poissons et mollusques en conserve ne devraient pas favoriser
la corrosion du récipient. Les caisses devraient être dune
dimension telle que les récipients y tiendront aisément et ne
seront pas endommagés par tout déplacement à lintérieur.
Caisses et cartons devraient avoir une dimension appropriée et être
assez résistants pour protéger les poissons et les mollusques
en conserve durant la distribution;
- les marques en code figurant sur les récipients de poissons et de
mollusques en conserve devraient aussi figurer sur les caisses qui les contiennent;
- létiquetage devrait être conforme aux dispositions de
la section 6.2.3;
- lentreposage des poissons et mollusques en conserve devrait être
effectué de manière à ne pas endommager les récipients.
On veillera en particulier à ne pas trop entasser les palettes supportant
les produits finis et à utiliser correctement les chariots élévateurs
à fourche;
- les conserves de poissons et de mollusques devraient être emmagasinées
de manière à demeurer sèches et à ne pas être
exposées à des températures extrêmes.
13.4.13Transport des produits finis (Etape de transformation 14)
Dangers potentiels: recontamination consécutive due à
des récipients endommagés ou à une exposition à
des conditions extrêmes
Défauts potentiels: peu probables
Conseils techniques:
Se reporter à la section 17 (Transport); en outre:
- le transport des conserves de poissons et mollusques devrait être
de nature à ne pas endommager les récipients. On veillera en
particulier à utiliser correctement les chariots élévateurs
à fourche durant le chargement et le déchargement.
- les caisses et cartons devraient être parfaitement secs. Lhumidité
ayant des effets nuisibles sur les caractéristiques mécaniques
des cartons, la protection des récipients durant le transport risque
de ne plus être satisfaisante.
- les boîtes métalliques devraient être tenues au sec
pendant le transport, afin déviter la corrosion et/ou la rouille.
[26] Le remplissage aseptique nest pas
traité dans le présent code. On trouvera une référence
au code pertinent à lAnnexe XI.