AGRICULTURE ET DIALOGUE DES CULTURES
notre patrimoine commun
|
AGRICULTURE ET DIALOGUE DES CULTURES notre patrimoine commun |
La civilisation est fondée sur l’agriculture,
qui demeure aussi importante aujourd’hui qu’à ses origines il y
a 10 000 ans. Une fois les premiers groupes de chasseurs-cueilleurs
sédentarisés et avec la domestication des plantes et des animaux
sauvages, la société a commencé à évoluer
rapidement. Certains membres du groupe se sont spécialisés dans la
production d’aliments, laissant aux autres le loisir d’inventer des
moyens de filer et de tisser, de fondre et de couler le bronze, de cuire des
briques, de modeler l’argile sur la roue du potier et d’écrire.
Les villages se transformèrent en bourgades, les bourgades en grandes
villes. Pour évaluer la véritable importance de l’agriculture
aujourd’hui et pour mettre en exergue la contribution permanente des
différentes cultures à l’agriculture mondiale, la FAO a
choisi pour thème de la Journée mondiale de l’alimentation de
2005 «Agriculture et dialogue des cultures».
Cette année, la
Journée mondiale de l’alimentation coïncidera avec le
60ème anniversaire de la fondation de
l’Organisation.
Bien que la domestication des plantes et des animaux sauvages ait eu lieu de manière indépendante dans différentes régions du monde, l’histoire de l’agriculture est riche en exemples d’échanges interculturels marquants.
Les premières traces archéologiques de l’agriculture en Europe témoignent de l’utilisation d’outils complexes, sans que l’on ait trouvé de traces d’outils plus simples. L’une des explications avancées est que les populations du Moyen-Orient auraient apporté leurs outils et leurs technologies en Europe. Des mouvements analogues de populations agricoles se seraient produits en Afrique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, en Chine, en Inde et en Asie du Sud-Est. Pourquoi ces populations se déplaçaient-elles? L’agriculture, source d’alimentation plus fiable, provoquait des poussées démographiques et les populations excédentaires finissaient par émigrer vers de nouvelles terres.
Tout au long de l’histoire, les échanges de plantes cultivées et d’animaux d’élevage ont révolutionné les régimes alimentaires et réduit la pauvreté. L’Afrique a donné au monde le café, boisson désormais populaire dans le monde entier et l’un des piliers de l’agriculture latino-américaine. L’Asie a domestiqué le riz - aliment de base de plus de la moitié de la population mondiale - et la canne à sucre, importante culture de rente dans de nombreuses régions. L’introduction du chameau d’Arabie en Afrique a permis aux populations de vivre et de se déplacer dans des environnements particulièrement ingrats et leur a fourni des protéines avec la viande et le lait.
Mais le dialogue des cultures ne se limite pas à transférer des technologies, des semences et des animaux. La plupart des cultures, en particulier celles où l’agriculture est l’activité principale, se caractérisent par des croyances religieuses profondes, des valeurs et des rituels relatifs à la nourriture et au respect de l’environnement. La riziculture en terrasses pratiquée dans la province d’Ifugao (voir terrasses d’Ifugao: un modèle de système agricole intégré, dans l’encadré ci-après) fonctionne depuis 2 000 ans sur cette base culturelle.
