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ANNEXE 6

Discours de
Son Excellence Camarade R.G. Mugabe,
Président de la République du Zimbabwe à l'occasion de la cérémonie d'ouverture officielle de la
Conférence régionale pour l'Afrique sur la sécurité sanitaire des aliments
Centre international de conférence de Harare
3 octobre 2005

Monsieur le Ministre de la santé et de l'enfance, Docteur David Parirenyatwa,
Monsieur le Ministre de l'agriculture, Docteur Joseph Made,
Mesdames et Messieurs les Ministres du Kenya, de l'Afrique du Sud, de la Zambie, du Mozambique, du Gabon, de la République démocratique du Congo et de l'Angola,
Mesdames et Messieurs les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et de l'Organisation mondiale de la santé,
Excellences, Membres du Corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les délégués,
Mesdames et Messieurs,
Camarades et amis,

Le Zimbabwe est très honoré d'accueillir cette Conférence régionale pour l'Afrique sur la sécurité sanitaire des aliments conjointement organisée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et l'Organisation mondiale de la santé en partenariat avec le Gouvernement de la République du Zimbabwe. C'est dans ce même esprit de partenariat que je souhaite à tous la bienvenue dans notre pays et à cette importante conférence.

Cette conférence intervient alors que les pays en développement, les pays d'Afrique au tout premier chef, sont confrontés à des défis considérables en matière de sécurité alimentaire et de sécurité sanitaire des aliments et, parallèlement, à l'émergence des maladies d'origine alimentaire.

La conjugaison de systèmes de sécurité sanitaire insuffisamment développés et de sécheresses imprévisibles a eu des conséquences néfastes pour la sécurité alimentaire de la région, résultant en une prévalence croissante des maladies d'origine alimentaire. Ces difficultés sont encore aggravées par la pandémie de VIH/SIDA, le développement de la vente informelle de nourriture qui échappe à la réglementation, l'apport d'aliments issus des nouvelles technologies et le dumping des produits en provenance des pays en développement, souvent dans le cadre des programmes d'aide alimentaire. En effet, les initiatives dites d'aide alimentaire ont largement entamé le sérieux et l'engagement qui devraient caractériser le développement agricole du continent. Nous devons repenser les problèmes agricoles, notamment parce qu'ils sont au coeur de notre activité économique.

La réforme foncière très décriée du Zimbabwe avait pour objectif de relever un défi: démarginaliser un plus grand nombre de nos citoyens et multiplier ainsi le nombre d'agriculteurs que compte le pays. Nous n'avons à aucun moment considéré ce programme comme un moyen de déposséder ceux dont les titres, hérités du colonialisme, n'avaient jamais été mis à bonne fin. En revanche, cette réforme visait à redresser les injustices coloniales, à démarginaliser la majorité de nos citoyens, à améliorer la performance du secteur agricole en augmentant le nombre des agriculteurs. La résolution des conflits fonciers était l'un des axes de notre lutte pour la liberté et l'indépendance.

Une fois que nous avons rendu ses terres au peuple, nous avons appris bon nombre de leçons touchant, de près ou de loin, à l'enjeu que constitue la sécurité alimentaire. Nous avons notamment compris qu'il fallait avoir davantage recours aux méthodes scientifiques pour intensifier la productivité de toutes ces terres remises en exploitation. Par ailleurs, les sécheresses que j'évoquais au début de mon intervention nous imposent d'autant plus aujourd'hui de concevoir et de lancer un vaste programme national de développement de l'irrigation.

Nos pays devraient en outre développer leurs capacités afin de réglementer la vente informelle de nourriture. Ceci est particulièrement important compte tenu de la nécessité croissante de surveiller la qualité des aliments qui entrent sur notre territoire.

Dans la plupart des pays de la région, les moyens de subsistance reposent principalement sur l'agriculture et le commerce des produits agricoles. À l'heure actuelle, les échanges mondiaux de produits agricoles désavantagent les pays en développement, car les règles de l'Organisation mondiale du commerce ont créé des conditions propices à une concurrence sans scrupules et à des pratiques préjudiciables de vente et de commercialisation des produits alimentaires. Dans son rapport d'activité 2004 sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, le Zimbabwe a rappelé qu'il était capital d'œuvrer pour la mise en place de systèmes financiers et d'un système d'échanges ouvert, réglementé, prévisible et non discriminatoire.

Compte tenu de ces circonstances, il est impératif que la région, en partenariat avec d'autres, se dote de stratégies et de pratiques intégrées afin de protéger la santé des populations. Cette conférence vient donc à point nommé, et offre à nos pays la possibilité d'élaborer des normes en matière de sécurité sanitaire des aliments. Je puis vous assurer que le Zimbabwe sera pour vous un partenaire sérieux. La contribution et la participation active de notre pays aux organes de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, de l'Organisation mondiale de la santé - comme la Commission du Codex Alimentarius - de l'Organisation mondiale de la santé animale et de la Commission internationale pour la protection des végétaux témoignent de l'engagement du Zimbabwe.

Dans le cadre du Codex, le Zimbabwe a eu l'honneur de coordonner les travaux de la région Afrique pendant deux mandats consécutifs, de 1995 à 1999. En outre, notre pays a été élu à la vice-présidence du Codex de 1999 à 2003, période pendant laquelle la Commission a engagé des réformes de fond et créé le Fonds fiduciaire du Codex dans le but d'appuyer la participation des pays en développement à ses activités. À l'heure actuelle, le Zimbabwe est membre de l'exécutif de l'Organisation mondiale de la santé animale. Je souhaite ici vous remercier de la confiance que vous nous avez témoignée.

Permettez-moi également de saisir cette occasion pour remercier l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'Organisation mondiale de la santé et l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel du soutien fourni au Zimbabwe.

À cet égard, permettez-moi de mentionner plus particulièrement l'appui apporté aux instances juridiques de notre pays en vue de la constitution de l'Agence de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments. Le Zimbabwe sera ainsi mieux en mesure de veiller à la sécurité sanitaire des aliments.

J'espère que cette conférence ne sera pas limitée à des échanges et à la mise en commun d'informations et d'expériences, mais qu'elle permettra à nos pays d'engager des actions utiles, pratiques et réalistes afin d'améliorer la sécurité sanitaire des aliments consommés dans le pays. Elle doit constituer un tremplin pour la mise en oeuvre effective de programmes et d'activités grâce auxquelles la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments deviendront partie intégrante des programmes nationaux de développement.

Permettez-moi encore une fois de remercier l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et l'Organisation mondiale de la santé de l'appui apporté à cette conférence. Mes remerciements vont aussi au Ministère de l'agriculture et au Ministère de la santé et de l'enfance qui se sont chargés de son organisation.

Je vous souhaite des débats fructueux et profitables ainsi qu'un excellent séjour au Zimbabwe. J'ai maintenant le plaisir de déclarer officiellement ouverte cette Conférence régionale pour l'Afrique sur la sécurité sanitaire des aliments.

Je vous remercie.


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