Previous Page Table Of ContentsNext Page

Relier les petites entreprises de façon à améliorer la vie des populations forestières

D.J. Macqueen

Duncan John Macqueen is Senior Researcher, Responsible Forest Business, Forestry and Land Use Programme, Natural Resources Group, International Institute for Environment and Development (IIED), Edinburgh, Scotland.

Quelques recommandations sur la façon de relier les petites entreprises forestières, non seulement entre elles, par le biais des associations, mais aussi, de manière plus générale, aux décideurs, aux fournisseurs de services et aux marchés.

L’entreprise forestière a été largement étudiée comme moyen de réduire la pauvreté généralisée parmi les populations forestières. Lorsque la réduction de la pauvreté n’est considérée que sous l’angle de la création de revenus, les petites entreprises forestières pourraient être, ou non, capables de soutenir favorablement la comparaison avec les grandes entreprises. Toutefois, lorsque l’on tient compte des dimensions élargies du bien-être, ces petites entreprises forestières pourraient jouer un rôle vital dans l’amélioration de la vie des populations forestières et les aider à sortir de la pauvreté. Au-delà des questions fondamentales de santé et de subsistance, dans ces dimensions élargies de la valeur humaine figurent la sécurité et l’affranchissement de l’oppression; un travail digne, créatif et gratifiant; des relations et des réseaux sociaux; l’appréciation et la gestion d’un environnement d’une grande beauté; et l’identité, la foi et la culture. Un ensemble de lois internationales protègent ces valeurs en leur accordant le statut de droits juridiques (Macqueen, 2007) – tels que le droit à la vie, à la liberté et à l’intégrité physique de la personne, à l’alimentation, à la justice ou à un environnement propre [note de l’éditeur: voir l’article connexe à la p. 31].

Il existe de nombreuses conditions dans lesquelles les petites entreprises forestières prospèrent et contribuent à réduire la pauvreté (Arnold, 2006), en particulier lorsque:

Pourtant, malgré leur capacité d’améliorer la qualité de la vie et de réduire la pauvreté, les petites entreprises forestières se heurtent encore à des difficultés qui les empêchent souvent de réaliser ces objectifs. Les faiblesses commerciales sont parfois aggravées par le manque d’informations sur les marchés et de services de soutien financier et commercial et par des politiques qui défavorisent les petits intervenants. Une étude menée sur 27 pays a laissé entendre que ces difficultés sont liées à quatre problèmes de base (Macqueen, Barrance et Holt, 2001):

Si l’on devait résumer ces problèmes en quelques mots, on pourrait dire que ces petites entreprises sont «déconnectées». Ce problème est particulièrement grave dans les pays les moins avancés où les gouvernements ne sont pas en mesure d’investir dans les infrastructures, la technologie de l’information ou le soutien à la constitution des réseaux qui permettraient aux populations qui dépendent de la forêt et à leurs entreprises de prospérer. Pour réduire la pauvreté des populations forestières il faut les connecter – mais comment et à qui?

Une petite entreprise fabrique des ruches pour le marché local au Ghana: les petites entreprises forestières peuvent se trouver isolées des infrastructures et des services de soutien
D. Macqueen

CONNEXION ENTRE LES ENTREPRISES – LE RÔLE DES ASSOCIATIONS

Les petits entrepreneurs du secteur forestier sentent souvent le besoin d’établir entre eux une connexion. Ils travaillent ensemble pour renforcer leur emprise politique et leur pouvoir de négociation sur le marché – des interventions collectives étant plus difficiles à ignorer ou critiquer qu’une intervention individuelle. Les associations aident les petites entreprises à s’adapter aux nouvelles opportunités commerciales et à réduire leurs coûts de transaction (Macqueen et al., 2006). Rien qu’en Ouganda, il est estimé que le nombre d’associations forestières se situe entre 2 000 et 3 000 (Kazoora et al., 2006).

Comment les associations de petites entreprises contribuent à la qualité de la vie: quelques exemples et risques possibles

Stimuler l’esprit d’entreprise local. L’investissement conjoint consenti par les associations peut procurer des emplois, renforcer la capacité d’entreprise et protéger la main-d’œuvre. Au Brésil, par exemple, la Cooperativa de Produção Agropecuária e Extrativista dos Municípios de Epitaciolândia e Brasiléia a établi une usine de transformation des noix qui investit désormais dans la transformation de différents types de produits, y compris la production de fourrage animal tiré des coques. Cette coopérative envisage aussi de lancer une nouvelle ligne de produits en caoutchouc et de transformer la pulpe d’un fruit de palmier local (Campos, Francis et Merry, 2005). En Inde, l’association des marchands de bois du Gujarat a lutté contre la fermeture des petites scieries menacées par une forte législation en faveur de la conservation (Bose et al., 2006).

Toutefois, les salaires de base et les niveaux de santé et de sécurité des travailleurs sont souvent inférieurs dans les petites entreprises forestières que dans les grandes (May, Da Vinha et Macqueen, 2003; OIT, 2001). Un défi important pour ces associations consiste à surmonter la pression concurrentielle, les inefficacités dues à leur taille, la faiblesse d’accès au capital et des environnements politiques défavorables, afin de renverser ces tendances.

Fournir des occasions locales de créer des revenus et de développer les services communautaires. Les associations fournissent un revenu et des services à la communauté, soit directement, soit par l’accroissement de la richesse qui est ensuite utilisée localement. C’est ainsi qu’en Afrique du Sud, la Kwangwanase Association de petits producteurs de bois loue un camion au moment de la récolte pour réduire les coûts de transport de ses membres et redresser leur revenu (Bukula et Memani, 2006). Plus que les entreprises individuelles, les associations contribuent souvent à la mise en place de services sociaux. En Inde, la Harda District Timber Merchant Association collecte les cotisations de ses membres et fournit des prêts à ceux qui en ont le plus besoin, ayant subi des pertes graves (Bose et al., 2006).

Toutefois, il faut tenir compte du risque permanent que les coûts d’adhésion à l’association ne dépassent les avantages perçus, ou que le manque de transparence financière réduise la confiance dans les responsables de l’association, comme dans le cas de l’Amerindian Handicrafts Association au Guyana
(Ousman, Macqueen et Robert, 2006).

Créer des systèmes de gestion et de responsabilité de l’environnement local. Les associations de populations autochtones dans les États méridionaux du Mexique, irritées par la dégradation de leurs forêts due aux opérations de concessionnaires extérieurs, ont lancé une campagne réussie pour transférer la surveillance de l’environnement des mains étrangères aux mains locales (SEMARNAP, 2000). De ce fait, 80 pour cent des forêts mexicaines appartiennent maintenant à des propriétaires au titre d’un régime foncier social où environ 8 500 unités administratives agraires hébergent une population estimée entre 12 et 15 millions de personnes et 43 groupes autochtones. Environ 2 500 de ces unités détiennent des permis forestiers et 46 opérations communautaires certifiées par le Forest Stewardship Council (FSC) sont entreprises maintenant sur plus de 800 000 hectares, ce qui permet de promouvoir non seulement la certification, mais un modèle basé sur la gestion communautaire.

Cependant, les associations d’entreprises forestières ne s’efforcent pas toujours de sensibiliser leurs membres à la protection de l’environnement local et à leur responsabilité à son égard. Le Conseil de direction de l’Association de travailleurs ruraux du village communautaire de Boa Esperança/Entre Rios, au Brésil, par exemple, s’est trouvé impliqué dans la vente illégale de terrains et de bois (Figueiredo, Porro et Pereira, 2006).

Soutien aux réseaux sociaux locaux qui réduisent l’isolement. La Federation of Rajasthan Handicraft Producers, en Inde, a accordé des primes aux producteurs d’objets d’artisanat particulièrement doués. Elle organise un colloque annuel pour échanger de nouvelles idées et des séminaires portant sur les tendances en ameublement ménager, le marchandisage visuel et la promotion de l’exportation. Des membres de haut niveau sont désignés pour participer aux foires commerciales européennes (Bose et al., 2006).

Cependant, dans certains cas, les associations ne parviennent pas toujours à renforcer les réseaux sociaux, notamment s’ils ont été établis à d’autres fins. De nombreuses associations ont été formées à Para, au Brésil, par exemple, uniquement pour profiter d’un programme de crédit du gouvernement. Pendant qu’elles se consacraient à la réalisation de cet objectif, elles se sont guère employées à encourager la constitution de réseaux sociaux et à réduire l’isolement de leurs membres (Campos, Francis et Merry, 2005).

Réduire les tensions dues aux interventions extérieures dans l’utilisation locale des ressources. Les associations contribuent souvent à forger un environnement propice qui offre des avantages plus équitables aux petites entreprises forestières. Cela réduit les tensions et les conflits qui naissent de systèmes inéquitables d’utilisation des ressources forestières. L’Uganda Wood Farmer’s Association, par exemple, a été instituée expressément aux fins d’intenter un procès à l’Uganda Investment Authority pour avoir créé un parc industriel sur des terres où les arbres étaient plantés et gérés par des agriculteurs. Le juge présidant a statué en faveur des agriculteurs et accordé une compensation égale à quatre révolutions des arbres (Kazoora et al., 2006). Les membres de la Guyana Manufacturers and Services Association exercent des pressions politiques pour la formulation d’une nouvelle stratégie d’utilisation des terres, fondée sur les petites entreprises forestières, qui pourrait accroître les revenus et l’emploi forestiers sans compromettre la durabilité (Mendes et Macqueen, 2006).

Il existe inévitablement aussi de nombreux exemples où la gestion de l’association est à l’origine de conflits, même lorsqu’elle est performante. La Saharanpur Wood Carving Association dans l’Uttar Pradesh, en Inde, par exemple, a lancé des campagnes réussies pour modifier sur une période de 40 ans les incitations fiscales et les politiques d’exportation, mais des différends intervenus entre les fonctionnaires en 2004 ont forcé le président à quitter l’association et à établir la Saharanpur Wood Carving Manufacturers and Exporters Association, qui est maintenant son concurrent direct (Bose et al., 2006). S’il est vrai que la concurrence est utile, il n’en demeure pas moins que, si ces différends ne sont pas réglés avec soin, des tensions sociales de longue durée peuvent en résulter.

Renforcer les valeurs culturelles et la reconnaissance et la voix des ethnies minoritaires. Au Guyana, les communautés Makushi identifient leur culture d’interaction durable avec les ressources forestières environnantes qu’elles reconnaissent comme leur bien essentiel (Ousman, Macqueen et Robert, 2006). La Commission du développement du district de Rupununi nord, une association-cadre de communautés Makushi locales, contribue à développer les entreprises touristiques et promeut la langue locale, la danse et le tissage. Elle soutient et guide aussi la Makushi Yemenkun Cooperative, une coopérative forestière communautaire qui opère conformément aux structures décisionnelles des Makushi.

Cependant, les approches traditionnelles qui promeuvent certaines valeurs culturelles ne sont pas toujours, à proprement parler, égalitaires. Les communautés ethniques sont souvent fortement différenciées, et les élites coutumières (et souvent de sexe masculin) soutenues par des systèmes réglementaires traditionnels (comme le système adat, en Indonésie) accaparent souvent les avantages des entreprises communautaires fondées sur les ressources forestières locales (Hobley, 2007).

Du bois entreposé par une petite entreprise et destiné à la vente, au Mozambique: une connexion plus générale permet d’améliorer l’accès à la propriété, au crédit, aux informations sur le marché, aux techniques, aux infrastructures, au pouvoir de négociation et aux compétences commerciales
D. Macqueen

LES DÉFIS D’UNE CONNEXION ÉLARGIE

Malgré les gains considérables dont peuvent jouir les petites entreprises forestières reliées entre elles dans l’association, un grand nombre font faillite, même quand elles bénéficient de ce soutien. Parmi les problèmes les plus fréquents, figurent l’excès de bureaucratie des organismes publics, l’instabilité des politiques et règlements nationaux, l’insécurité de la propriété, le manque d’accès au crédit, des informations peu fiables sur les marchés, une technologie inadéquate, des infrastructures limitées, le manque de pouvoir de négociation et de faibles compétences en matière commerciale. Il s’agit des nombreux aspects de l’absence de connexion à un niveau élargi. Les entreprises forestières communautaires ont souvent du mal à se relier aux marchés et à affronter les démarches administratives qui régissent les opérations légales (Molnar et al., 2006), ainsi qu’à profiter des fournisseurs potentiels de services de soutien commercial ou financier (Donovan et al., 2006).

Nombreuses sont les fonctions de base que toute petite ou moyenne entreprise forestière doit développer (voir la figure). Elles comprennent:

Il est impossible de développer ces fonctions dans l’isolement. Les petites entreprises forestières et leurs associations doivent être mieux reliées, dans les trois domaines illustrés dans la figure:

Principales fonctions des entreprises forestières et leurs liens avec les responsables des politiques, les fournisseurs de services et les marchés qui améliorent leurs perspectives

QUELQUES RECOMMANDATIONS

Pour conclure, les petites entreprises forestières et leurs associations peuvent contribuer à améliorer la qualité de la vie – mais, pour ce faire, elles ont besoin d’être mieux reliées, entre elles et aux décideurs, aux fournisseurs de services et au marché. Elles ont trois exigences générales:

Du bois certifié par le FSC et produit par une communauté amazonienne est vendu dans un magasin de bricolage à São Paulo, au Brésil: un moyen de reconnaître sur le marché la production des petites entreprises forestières responsables et d’accroître les revenus
D. Macqueen

Bibliographie

Arnold, M. 2006. Factors that shape opportunities and constraints for small forest enterprise activities. Rapport présenté à UK Tropical Forest Forum on Small Enterprise Development of Forests, 26 septembre, Kew, Londres, Royaume-Uni. Résumé dans Report of a meeting of participants of the UK Tropical Forest Forum on Small enterprise development and forests. Londres, Royaume-Uni, Insti­tut international pour l’environnement et le développement (IIED). Disponible sur internet: www.iied.org/NR/forestry/documents/IIEDUKTFFmeeting.pdf

Bose, S., Lal, P., Pareek, P.S., Verma, M. et Saigal, S. 2006. Forest-based associations in India – an overview. Londres, Royaume-Uni, Winrock International India (WII) et IIED.

Bukula, S. et Memani, M. 2006. Speaking with one voice: the role of associations of small and medium enterprise driving change in the South African forest sector. Londres, Royaume-Uni, Upstart Business Strategies et IIED.

Campos, M., Francis, M. et Merry, F. 2005. Stronger by association: improving the understanding of how forest-resource based SME associations can benefit the poor. Londres, Royaume-Uni, Instituto de Pesquisa Ambiental da Amazônia et IIED.

Donovan, J., Stoian, D., Macqueen, D.J. et Grouwels, S.
2006. The business side of sustainable forest management: small and medium forest enterprise development for poverty reduction. ODI Natural Resource Perspectives n° 104. Londres, Royaume-Uni, Institut du développement outre-mer.

Figueiredo, L.D., Porro, N. et Pereira, L.S.
2006. Associations in Emergent Communities at the Amazon Forest Frontier, Mato Grosso. Londres, Royaume-Uni, Instituto de Pesquisa Ambiental da Amazônia et IIED.

Hobley, M.
2007. Where in the world is there pro-poor forest policy and reform? Washington, DC, É.-U.A., Rights and Resources Initiative.

Kazoora, C., Acworth, J., Tondo, C. et Kazungu, B.
2006. Forest based associations as drivers for sustainable development in Uganda. Londres, Royaume-Uni, Sustainable Development Centre (SDC) et IIED.

Macqueen, D.J.
2007. Governance towards responsible forest business – guidance on different types of forest business and the ethics to which they gravitate. Edinburgh, Royaume-Uni, IIED. Disponible sur internet: www.iied.org/NR/forestry/documents/Responsible_forest_business_001.pdf

Macqueen, D.J., Barrance, A. et Holt, G.
2001. Common problems and priority R&D themes for the forest dependent poor. International Forestry Review, 3(2): 105–120.

Macqueen, D.J., Bose, S., Bukula, S., Kazoora, C., Ousman, S., Porro, N. et Weyerhaeuser, H.
2006. Working together: forest-linked small and medium enterprise associations and collective action. Gatekeeper Series n° 125. Londres, Royaume-Uni, IIED.

Macqueen, D.J., Dufey, A. et Patel, B.
2006. Exploring fair trade timber. Londres, Royaume-Uni, IIED. Disponible sur internet: www.iied.org/pubs/pdf/full/13530IIED.pdf

May, P.H., Da Vinha, V.G. et Macqueen, D.J.
2003. Small and medium forest enterprise in Brazil. Londres, Royaume-Uni, Grupo Economia do Meio Ambiente e Desenvolvimento Sustentável & IIED.

Mendes, A. et Macqueen, D.J.
2006. Raising forest revenues and employment – unlocking the potential of small and medium forest enterprises in Guyana. Londres, Royaume-Uni, IIED.

Molnar, A., Liddle, M., Bracer, C., Khare, A., White, A. et Bull, J.
2006. Community based forest enterprises in tropical forest countries: status and potential. Rapport à l’OIBT. Washington, DC, É.-U.A., Forest Trends. Disponible sur internet: www.ccmss.org.mx/documentos/itto_11106_final.doc

Organisation internationale du travail (OIT).
2001. Social and labour dimensions of the forest and wood industries on the move. Genève, Suisse.

Ousman, S., Macqueen, D.J. et Robert, G.
2006. Development from diversity: Guyana’s forest based associations. Londres, Royaume-Uni, Guyana National Initiative for Forest Certification et IIED.

Romero, M.
2006. From project to indepen­dent business: the offer of forest services to smallholders in the Ecuadorian Amazon. Rapport présenté à la conférence “Small and Medium Forest Enterprise Development for Poverty Reduction: Opportunities and Challenges in Globalizing Markets”, Turrialba, Costa Rica, 23-25 mai.

Secretariat of the Environment, Natural Resources and Fisheries (SEMARNAP), Mexique.
2000. Informe y avance 1998-2000. Misión de evaluación de medio término. Proyecto de coservación y manejo sustentable de recursos forestales en México (PROCYMAF). Mexico, Mexique.

Spik, L.
2006. Business development support in the community forest timber market chain in Cameroon. Rapport présenté à la conférence “Small and Medium Forest Enterprise Development for Poverty Reduction: Opportunities and Challenges in Globalizing Markets”, Turrialba, Costa Rica, 23-25 mai.

White, A., Kozak, R. et Liddle, M.
2007. The large and growing role of SMFEs. Rapport présenté à un événement parallèle à la 7e session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), “Small Forest Enterprises: Drivers of Sustainable Development?”, New York, É.-U.A., 23 avril. Disponible sur internet: www.iied.org/events/files/UNFF_sideevent.pdf


Previous Page
Table Of ContentsNext Page