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Part II
COUNTRY BRIEFS (continued)

CAMEROUN (continued)

Bibliographie

  1. Letouzey, R. 1959 “Atlas du Cameroun - Carte phytogéographique - Echelle 1/2 000 000” - Paris

  2. Direction des Eaux et Forêts 1960 - “Rapport annuel 1959” - Yaoundé

  3. FAO 1961 “Africa Survey-Cameroon - Pre-draft 1” - Rome

  4. Guiscafré, J. 1961 “Conservation des sols et protection des cultures par bandes brise vent - Cantons Doukoula, Tchatchibali et Wina” - Direction des Eaux et Forêts/Inspection du Nord - Centre Technique Forestier Tropical - Nogent-sur-Marne (France)

  5. Guiscafré, J. 1961 “Restauration des savanes - Perimètre de Gashiga - Perimètre de Mayo-Ibbé et Missinguileo” - Direction des Eaux et Forêts/Inspection du Nord - Centre Technique Forestier Tropical - Nogent-sur-Marne (France)

  6. Guiscafré, J. 1961 “Restauration des sols en pays Kapsiki - Perimètre de Mogodé” -Direction des Eaux et Forêts/Inspection du Nord - Centre Technique Forestier Tropical - Nogent-sur-Marne (France)

  7. Letouzey, R. 1961 “Technique d'afforestation en zone mubaride au Cameroun” -Bois et Forêts des Tropiques No.77 - Nogent-sur-Marne (France)

  8. Morellet, J. et Makon, M. 1961 “Reboisement dans l'Adamaoua - Annexe: Reboisements en savane de moyenne altitude dans l'ouest Cameroun” - Direction des Eaux et Forêts - Centre Technique Forestier Tropical - Nogent-sur-Marne (France)

  9. Ngouah - Maviane, P. 1961 “Enrichissement en forêt dense dans la région Douala-Yabassi” Direction des Eaux et Forêts - Centre Technique Forestier Tropical -Nogent-sur-Marne (France)

  10. FAO/UICN 1964 “Projet spécial africain FAO/UICN - Rapport préliminaire sur le Cameroun”-P. Hill - Rome

  11. Amougou, J.F. 1965 “Peuplements forestiers artificiels au Cameroun” - Direction des Eaux et Forêts et des Chasses - Yaoundé

  12. Centre Technique Forestier Tropical 1966 - “Inventaire forestier dans le Lom et Kadei” (6 fascicules) - Nogent-sur-Marne (France)

  13. Robbe, E. 1966 “Développement forestier du Cameroun oriental” - Rapport de mission du consultant - Rome

  14. Centre Technique Forestier Tropical 1967 - “Inventaire forestier préliminaire dans le Haut-Nyong et la Boumba-Ngoko” - (4 fascicules) - Nogent-sur-Marne (France)

  15. Letousey, R. 1967 “Photointerpretation en forêt dense camerounaise” - in compte-rendu du colloque sur le rôle des recherches techniques dans le développement de l'emploi des bois tropicaux en Europe - Publicatian No. 32 du Centre Technique Forestier Tropical - Nogent-sur-Marne (France)

  16. Letousey, R. 1968 “Etude phytogéographique du Cameroun” - Paris

  17. Centre Technique Forestier Tropical 1969 - “Inventaire de 100 000 hectares de forêt dense dans la région d'Edea” - 3 fascicules et 2 annexes - Nogent-sur-Marne (France)

  18. FAO 1970 “Forest and Forest Industries Development - Cameroon - Forest Management and Silviculture” - FO:SF/CMR6 - Technical Report 2 - based on the work of J.E. Cousens - Rome

  19. BIRD/AID 1970 “Current Economic Position and Prospects of the Republic of Cameroon (in five volumes) - Volume III - Forestry” - Report No. AW-21a - Washington

  20. Lanly, J.P. 1970 “Plan d'inventaire forestier complémentaire pour la région de Deng-Deng au Cameroun oriental” - Projet FAO/CMR 6 - Nogent-sur-Marne (France)

  21. FAO 1971 “Mise en valeur des forêts et développement des industries forestières - Plan d'aménagement forêt de Deng-Deng” - Rapport provisoire GP/4/71/GIP-par W. Kriek - Yaoundé

  22. FAO : 1971 “Mise en valeur des forêts et développement des industries forestières -Cameroun - Le développement forestier” FO:SF/CMR 6 - Rapport technique 3, établi sur la base des travaux de J. Le Ray - Rome

  23. FAO 1971 “Mise en valeur des forêts et développement des industries forestières -Cameroun - Politique, législation et administration forestière” - FO:SF/CMR 6 - Rapport technique 4, établi sur la base des travaux de A.P. Chollet et C.J. Taylor - Rome

  24. FAO/Economic Intelligence Unit Ltd. 1972 “Mise en valeur des forêts et développement des industries forestières - Cameroun - Propositions pour le développement des industries forestières” - FO:SF/CMR/67/506 - Document de travail - Londres

  25. FAO 1972 “Forest and Foret Industries Development - Cameroon - Forest Inventory of the Deng-Deng Forest (Working Document)” - FO:SF/CMR 6 - Rome

  26. World Bank 1974 “United Republic of Cameroon - Forestry” - Washington

  27. FAO 1975 “Assistance aux parcs nationaux de la sone de savane du Cameroun -Preliminary Notes on the Vegetation of Waza National Park with Map” - par P. Wit - Rome

  28. Schmithüsen, F. 1975 “Report on Forest Administration, Legislation and Concession Policy -Cameroon” - Working Document - Washington

  29. Centre Technique Forestier Tropical 1976 - “Inventaire des forêts de la province du sud-ouest” - (5 fascicules) - Nogent-sur-Marne (France)

  30. FAO 1976 “Ecole d'aménagement de la faune - Projet régional des pays africains -Enquête écologique du parc national de Bouba Ndjida” - RAF/74/056 - Document de terrain No. 2 - par M. L. Bosch - Rome

  31. FAO 1976 “Assistance aux parcs nationaux de la sone de savane du Cameroun - L'écologie et l'assinagement du parc national de Kalamaloué” - CMR/72/025 - Document de travail No. 4 - par C. Vanprast - Rome

  32. FAO 1976 “Rapport de la mission d'évaluation concernant le secteur forestier et les industries forestières - Novembre–Décembre 1975” - FO:CMR/72/008 - Rome

  33. Mbeng, G. 1976 “Les perspectives de l'industrie forestière au Cameroun” - Quatriène session de la Commission des forêts pour l'Afrique - (22–27 Mars 1976) - Bangui

  34. Tamajong, S.C. 1976 “Provision for Future Supplies of Timber in Cameroon” - Yaoundé

  35. Tamajong, S.C. 1976 “Review of Forestry Administration in the Former West Cameroon up to the Peaceful Revolution of 20th May 1972” - Ministry of Agriculture -Provincial Delegation of Agriculture of South West - Buea

  36. FAO 1977 “Assistance aux parcs nationaux de la zone de savane du Cameroun - L'écologie et l'aménagement du parc national de Waza” - FO:DP/CMR/72/025 - Rapport t'echnique 1-sur la base des travaux de C.L. Vanpraet - Rome

  37. FAO 1977 “Assistance aux parcs nationaux de la zone de savane du Cameroun - Ecological Studies in Benoué National Park, Cameroon” - FO:CMR/72/025 - Projet Working Document No. 5 - par M. Stark et P. Wit - Rome

  38. FAO 1977 “Assistance au programme forestier en cours et préparation d'un nouveau programme d'action de développement forestier” - Cameroun - Aménagement de la forêt de Deng-Dang -FO: DP/CMR/76/003 - Rapport technique No. 2 - Rome

  39. Tchana, M. 1977 “Sylviculture en forêt dense” - Texte de la conférence inaugurale au troisième cours de formation FAO/SIDA en inventaire forestier (10 Janvier–3 Février 1977) - Yaoundé

  40. Akem Fultang, B. 1979 Lettre No. 1976/DEFC du 12/7/79 du Directeur-Adjoint des Eaux et Forêts et des Chasses à Monsier le Directeur de la Division de ressources forestières FAO Rome - Yaoundé

  41. Faure, J.J. 1979 Lettre No. 304/DEPFOR/TB du 24/9/79 à M. J.P. Lanly, Coordinateur projet FAO/PNUE d'évaluation des ressources forestières tropicales - Yaoundé

  42. FAO/PNUE 1980 “Système mondial de surveillance continue de l'environnement - Projet pilote sur la surveillance continue de la couverture forestière tropicale-Cameroun - Cartographie du couvert végétal et étude de ses modifications” -UN 32/6 (1102–75–005) - Rapport technique 3 - Rome

CONGO

La République Populaire du Congo couvre une surface de 342 000 km2 de part et d'autre de l'équateur, de 3°40' de latitude nord (frontière nord-ouest avec la République Centrafricaine) à 5° environ de latitude sud sur la côte atlantique (frontière du Cabinda). On peut distinguer trois grandes régions naturelles:

Le climat est caractérisé par une température moyenne annuelle comprise entre 23° et 27°, une pluviométrie comprise entre 1 200 mm dans les savanes du Niari et 2 200 mm au nord du massif du Chaillu, les trois quarts du pays ayant une pluviométrie supérieure à 1 600 mm.

La population d'environ 1 500 000 habitants croit au taux de 2,7% par an. Elle est très inégalement répartie. En 1970, 40% environ de la population était concentrée à Brazzaville (18%), Pointe Noire (12%) et dans les centres urbains jalonnant l'axe routier et ferroviaire liant ces deux agglomérations. La population rurale est presque stable (taux de croissance de 0,5%). Elle est concentrée dans les deux secteurs sud et central, le secteur nord étant pratiquement inhabité (les deux régions administratives Sangha et Likoula comprenaient, en 1970, 62 000 habitants soit un habitant pour 2 km2 environ).

1. Situation actuelle

1.1 Végétation ligneuse naturelle

1.1.1 Description des types de végétation

Formations forestières feuillues denses (NHC)

La “Carte de végétation de l'Afrique au sud du tropique du Canoer” (AETFAT/Unesco, 1959) classe toutes les forêts denses feuillues du Congo dans la catégorie “forêt dense humide de basse et moyenne altitudes”, sempervirente ou partiellement caducifoliée. La seconde édition de cette carte (dressé par F. White) distingue la “forêt ombrophile planitiaire guinéo-congolaise (types relativement secs)” au sud (massifs du Mayombe et du Chaillu) et à l'extrême nord (frontière avec la République Centrafricaine), et la “forêt ombrophile planitiaire guinéo-congolaise (types relativement humides)” au nord et à l'ouest. Sur cette même carte les larges étendues de forêts (et fourrés) inondables en bordure de l'Oubangui et du Congo sont incluses sous la dénomination de “forêt marécageuse”.

La carte “Congo-phytogéographie” publié dans l'Atlas du Congo distingue les types suivants de formations forestières denses:

Les chiffres de surface ci-dessus sont donnés à titre indicatif puisqu'ils ne tiennent pas compte des défrichements et autres interférences humaines.

Dans la carte plus détaillée au 1/1 000 000 des “types de végétation de la cuvette congolaise au nord de l'équateur” Rollet (6) donne les descriptions suivantes:

(a) Forêts denses sur sol ferme:

(b) Forêts denses sur sol marécageux ou inondé:

Les formations secondaires occupent (dans la partie nord) des surfaces très restreintes, indice d'une três faible population (65 000 hectares sur un total de 10 890 000 ha cartographiés, soit 0,6% environ). Plus de la moitié d'entre elles, toujours dans cette zone, sont des parasolaraies (Musanga cecropioides), les autres étant caractérisées par les espèces pionnières habituelles telles que Myrianthus arboreus, Vernonia conferta, Harungana madagascariensis, Calonocba spp. et diverses Euphorbiacées.

Les forêts denses sur sol ferme du secteur sud ne comprement pas de forêts à Gilbertiodendron dewevrei. Une caractéristique notable est la présence de l'okoumé (Aukoumea klaineana) dans la moitié nord des massifs du Mayombe et du Chaillu, tandis que le limba, autre essence commerciale de valeur, est présent dans les trois quarts méridionaux. de ces deux zones forestières (8) (11). A la différence des forêts du secteur nord pratiquement inexploitées à ce jour - mis à part quelques dizaines de milliers d'hectares exploitées pour les bois rouges de grande valeur commerciale -,les forêts du secteur sud ont été exploitées dans leur grande majorité pour le limba, l'okoumé et les bois rouges (l'ensemble du Mayombe et plus des quatre cinquièmes du Chaillu (23)).

Dans le secteur central des plateaux, une évaluation courante donne une surface de l'ordre de 500 000 hectares environ pour les forêts galeries et les flots forestiers en savane.

Formations essentiellement arbustives (nH)

Il n'existe pas de surfaces importantes de savanes boisées ou arborées à proprement parler au Congo. Les grandes étendues de savanes du pays (zone côtière, vallée du Niari et région des plateaux) sont des savanes herbeuses ou arbustives. L'extension des savanes aux dépens de la forêt dense s'explique en partie par la pauvreté des sols et leur permeabilité, la fréquence des feux, la dissémination facile des graines des arbustes principaux (comme Hymenocardia acida, et Annona arenaria) et la résistance des souches de ces espèces aux feux (6) 1.

Koechlin (5) a étudié en détail les savanes du sud du pays. Elles sont caractérisées par une flore arbustive pauvre en espèces et en densité dont les éléments les plus typiques sont Hymenocardia acida, Annona arenaria et Crossopteryx febrifuga. Il introduit la classification générale suivante pour ces savanes arbustives:

Il est difficile d'évaluer la surface des savanes arbustives par rapport aux prairies dépourvues de végétation ligneuse (prairies sur sol ferme, ou marécageuses ou périodiquement inondables). Pour les besoins de cette étude on a assimilé la catégorie nH aux formations de savane avec Hymenocardia acida telles qu'elles sont représentées sur la carte phytogéographique de l'Atlas du Congo.

1 Inversement on constate le retour de savanes à la forêt dense lorsque ces savanes sont épargnées par les feux (6), et dans le cas de savanes à tapis clair où le feu passe vite et fait peu de dégâts (5).

1.1.2 Situation actuelle de la végétation ligneuse

Surfaces actuelles

De nombreux inventaires forestiers ont été entrepris au Congo dont trois, réalisés depuis 1969, ont porté sur des régions forestières d'une surface respectivement égale à 1 180 000 ha (12),977 000 ha (11) et 1 242 000 ha (19). Si l'on excepte la carte phytogéographique de l'Atlas du Congo (9) à une échelle trop petite, il n'existe pas de base d'ensemble détaillée pour une estimation précise des surfaces des différents types de végétation. Trois documents partiels sont cependant très utiles à savoir: la “carte des types de végétation de la cuvette congolaise au nord de l'équateur” dé jà mentionnée (6), couvrant une superficie totale de 10 890 000 ha (soit 32% du pays), et la carte provisoire des formations végétales au 1/200 000 du rapport “reconnaissance préliminaire de l'ensemble du Sud Congo” (26) couvrant une surface de 4 913 000 ha, toutes deux dressées à partir de l'interprétation des photographies aériennes (dates moyennes respectives: fin 1960, fin 1955). En l'absence d'une cartographie complète à grande échelle de la végétation et d'un inventaire forestier national, les estimations qui suivent ont été obtenues à partir de l'ensemble des documents cités ci-dessus et des estimations de la Direction des Eaux et Forêts et des Ressources Naturelles faites pour chaque “Unité Forestière d'Aménagement”.

Les résultats sont présentés séparément pour le secteur sud tel qu'il est défini dans le plan décennal de développement forestier et pour l'ensemble secteur nord-secteur des plateaux (la division approximative entre ces deux secteurs est constituée par une ligne d'orientation SE-NO joignant Brazzaville à l'extrémité sud-est de la frontière gabonaise).

Surfaces estimées de végétation ligneuse naturelle à la fin de 1980
(on milliers d'ha)

RégionsNHCf1uvNHCf1ucNHCf1(u)NHCf2iNHCf2rNHCf2NHCfNHCaNHc/NHOnH
Secteur sud550324037905500550434080001400
Secteur nord et central9780120990069701307100170003000
Ensemble du pays10330336013690752013076502134011000

Les observations suivantes sont nécessaires pour une bonne compréhension du tableau précédent:

Propriété

Conformément à l'article 1er de la loi No.004/74 du 4/1/74 portant Code Forestier le domaine forestier, qui comprend les forêts classées, les forêts protégées, les périmètres de reboisement et les parcs nationaux à l'exception des forêts comprises sur les terrains faisant l'objet d'une concession définitive, fait partie du domaine privé de l'Etat. On peut en conclure qu'il n'existe pratiquement de propriété forestière que domaniale.

Statut et aménagement

Les “forêts classées” (317 000 ha) sont des forêts délimitées après qu'une procédure administrative ait reconnue qu'elles ne sont pas nécessaires à des utilisations autres que forestières et qu'elles sont libres de droits coutumiers menaçant leur existence (17). En fait elles ne diffèrent que peu des autres forêts appelées “forêts protégées” en ce qui concerne leur exploitation pour le bois d'oeuvre et d'industrie. Il existe un seul parc national, le parc national d'Odzala, dans la zone forestière du nord-ouest, d'une surface évaluée à 126 000 ha à partir de la carte au 1/200 000ème (24). D'autres catégories concernant la chasse sont les domaines de chasse, les réserves de chasse et les réserves de faune (au nombre de quatre). Leur définition n'implique pas de restriction à l'exploitation forestière. Bien que l'on ne puisse parler d'aménagement intensif au sens de cette étude (NHCf1m=0), il convient de noter cependant le système adopté par la DEFRN de fermetures totales et partielles à l'exploitation forestière de certaines Unités Forestières d'Aménagement (UFA), et les rotations d'exploitation ainsi organisées dans le secteur sud (17) (26) (29).

C'est ainsi que certaines UFA sont entièrement ou partiellement fermées à l'exploitation jusqu'en 1985 tandis que d'autres le seront seulement à partir de 1985. Chaque UFA, d'une surface forestière de 100 000 à 1 000 000 ha, devra disposer d'un plan d'exploitation et d'aménagement précisant notamment le volume annuel à exploiter, et les travaux de sylviculture et d'aménagement à réaliser après exploitation. (26)

Exploitation forestière

Bois en grumes

La première grande exploitation forestière au Congo remonte à la construction du chemin de for entre Brazzaville et Pointe-Noire (Chemin de Fer Congo-Océan, C.F.C.O.) dans les années 20, quand l'autorisation fut donnée de couper les arbres sur une profondeur de 200 m de part et d'autre du tracé (soit 35 000 ha de permis environ), et que des permis de coupe furent accordés pour la fourniture du bois de chauffe destiné aux locomotives. Le premier permis de coupe industriel fut accordé en 1928 sur 15 000 ha dans le Mayombe. Les années précédant la deuxième guerre mondiale furent marquées par un engouement pour le limba appelé “noyer du Mayombe” et pour les bois de déroulage comme l'okoumé. Limba et okoumé representaient respectivement 45% et 51% en tonnage des exportations de bois en 1937 qui se montaient alors à 85 000 m3 environ. En 1951 l'exploitation concentrée dans le Mayombe (Kouilou) retrouvait son niveau de la fin des années 30. En 1960 le volume de grumes exploitées était de 433 000 m3, dont 145 000m3 pour le Kouilou (Mayombe), 185 000 m3 pour la région du Niari (Chaillu) qui s'était entretemps ouvert à l'exploitation et 103 000 m3 pour le reste du pays (région de Brazzaville surtout, le nord n'intervenant que pour moins de 20 000 m3). En 1964 ces chiffres étaient respectivement de 634 000 m3 (production totale), 158 000 m3 (Kouilou-Mayombe), 420 000 m3 (Niari-Chaillu) et 57 000 m3 (reste du pays dont 30 000 m3 pour le nord). L'évolution de l'exploitation forestière de 1951 à 1973 s'est caractérisée essentiellement par:

La crise de 1974–1975 a amené une réduction de la production qui n'a pas retrouvé son niveau passé et s'est stabilisé aux environs de 400 000 m3 durant les dernières années. L'exploitation au nord reste handicapée par les difficultés d'évacuation (notamment engorgements du C.F.C.O.) et reste très sélective (18).

L'exploitation par les compagnies concessionnaires privées, d'écenemie mixte ou d'Etat (SNEB - Societé Nationale d'Exploitation des Bois, UEB, CFFPD) est mécanisés et très semblable à celle qui se pratique dans les autres pays de l'Afrique de l'ouest et centrale. Les “piêtistes” travaillent avec des moyens réduits grâce aux conditions d'accessibilité meilleures qui leur sont offertes.

En 1977 la surface couverte par les contrats d'exploitation forestière était de 1 650 000 ha (23). Les volumes exploités à l'ha sont variables, de 6 à 8 m3 dans les zones pauvres ou éloignées (nord) jusqu'à 15 m3 ou plus dans les zones riches et/ou les plus accessibles (13) (15) (16). Le niveau actuel d'exploitation représente une surface exploitée annuellement d'environ 40 000 ha.

L'exploitation reste très sélective comme le montre le tableau suivant donnant les pourcentages du volume exploité par essence pour les années 1970 et 1977.

 1970 1977 
Ckoumé55,7% 29,9% 
Limba18,2% ? 
Acajou13,4% 29,0%Sapelli
   10,5%Sipo
   3,2%Tiama
Douka1,7% 3,6% 
Moabi1,7% 3,3% 
Longui1,6% 2,9% 
Iroko0,6% 2,8% 
Total92,9% 85,2% 

9 espèces représentent 90% environ du volume exploité mais leur importance relative a quelque peu changé entre ces deux années.

Autres produits forestiers

Une étude faite en 1975 pour l'agglonération de Brazzaville indique une consommation annuelle de 380 000 stères de bois de feu et de 1 050 tonnes de charbon de bois (soit environ 225 000 m3 de bois de feu ou environ 0,7 m3 par habitant et par an en bois de feu) (22) (29). Appliqué à l'ensemble de la population congolaise de 1980 ceci donne 1 050 000 m3 de bois de feu (ou 700 000 m3 pour la seule population urbaine). L'annuaire FAO des produits forestiers (1967–1978) donne pour 1978 un chiffre de production presque deux fois supérieur, 1 920 000 m3. Le même annuaire FAO indique pour les bois de service, sous la dénomination “autres bois ronds industriels”, un chiffre de production annuel de 190 000 m3.

1 y compris les forêts à Gilbertiodendron dewevrei.

1.1.3 Situation actuelle des volumes sur pied

Le tableau suivant donne les volumes moyens et les totaux correspondants à partir des surfaces indiquées au tableau du paragraphe 1.1.2. Les concepts de volume utilisés sont le volume brut sur écorce de tous les fûts au-dessus de 10 cm de diamètre (VOB) et le “volume effectivement commercialisé” (VAC) c'est-à-dire le volume net des billes effectivement extraites de la forêt et commercialisées dans les conditions actuelles du marché.

Volumes sur pied estimés à la fin de 1980
(totaux en millions de m3)

RégionsNHCf1uvNHCf1ucNHCf2
VOBVACVOBVOB
m3/hatotalm3/hatotalm3/hatotalm3/hatotal
Secteur sud250  14015  8220710100  55
Secteurs nord et central3503420  878335 40100710
Ensemble du pays-3560-86-750-765

Les estimations de volume brut (VOB) sont basés sur les nombreux rapports d'inventaire existants, notamment (1), (14), (26) pour le sud et (12) et (19) pour le secteur nord. Les volumes au dessus de 10 cm de diamètre ont été déduits des volumes donnés par ces inventaires au dessus de 60 cm de diamètre à partir des estimations de volume tous diamètres faits dans l'inventaires de Dimonika (1) pour le secteur sud et pour le nord à partir de résultats semblables obtenus dans des inventaires papetiers au Cameroun et au Gabon.

Les forêts à Gilberticdendron dewevrei (12) (19) ont un nombre moyen à l'hectare de tiges de diamètre supérieur à 60 cm de l'ordre de 22 à 25 dont 17 à 21 pour cette essence. Le volume brut correspondant est de l'ordre de 170 à 180 m3 (soit supérieur de 30 à 40 m3 à celui des forêts denses mélangées) pour un volume de 130 à 140 m3 de cette essence. Le nombre moyen à l'ha de tiges de diamètre supérieur à 20 cm de cette essence est de l'ordre de 50.

L'accroissement en diamètre de l'okoumé a été étudié par prélèvement de cambium sur plusieurs années dans la région de Sibiti-Zanaga et les résultats indiqués dans le document (28). Il varie entre 2 et 3,6 millimètres en forêt vierge pour les classes de diamètre entre 30 et 80 cm. Ceci est significativement inférieur aux résultats trouvés au Gabon et rapportés dans le document FAO “Gabon - Diamètre et valeur des Okoumés” (FO:SF/GAB 6 Rapport technique 2) où il est indiqué un accroissement annuel de l'ordre de 10 mm pour les arbres de diamètre 55 et 7,5 mm pour les arbres de 90. Il convient de comparer ces chiffres avec précaution notamment du fait qu'il s'agit à notre connaissance de forêts déjà exploitées au Gabon alors que les forêts étudiées au Congo sont vierges. On peut noter également que les sondages à la tarière dans le même massif congolais de Sibiti-Zanaga donne pour les mêmes classes de diamètre (30 à 80 cm) des accroissements annuels de 6 à 7 mm, plus proches de ceux obtenus au Gabon.

1.2 Plantations

1.2.1 Introduction

Durant la saison 1949/50, 50 hectares de plantation de limba étaient mises en place dans la région forestière du Mayombe. Ces plantations se sont poursuives régulièrement jusqu'en 1961 et la surface totale plantée à cette date atteignait environ 6 400 hectares (25). Ce programme de plantation était justifié par l'importance de cette essence dans l'économie forestière du pays et la crainte que les réserves existant en forêt naturelle ne puissent se reconstituer suffisamment rapidement pour permettre une production soutenue (2). Les premiers reboisements en savane en 1947 à proximité de Loubomo (ex-Dolisie) répondaient au souci de fournir du bois de chauffe au chemin de fer Congo-Océan (4) (8) (20). Ils furent réalisés avec le Cassia siamea, le teck, le limba et quelques autres espèces locales. Ils furent repris en 1953 sous la forme de contrats de reboisement passés entre l'Administration forestière et des colons agricoles de la vallée du Niari et couvrirent 310 hectares (essentiellement limba, teck, iroko, et Eucalyptus robusta). Parallèlement de nombreux essais étaient mis en route à Loudima avec un nombre important d'essences locales et introduites (3) (7) (8) (20). Ces essais furent, après 1958, et à la requête des autorités forestières, plus particulièrement orientés vers l'introduction et l'utilisation d'eucalyptus et de résineux tropicaux, et se développèrent non seulement dans la région de Loudima, mais également dans les savanes côtières près de Pointe-Noire (Loandjili), et les savanes des plateaux bateké au nord de Brazzaville, c'est-à-dire dans les zones où le service forestier et l'Office National des Forêts établissaient leurs chantiers de reboisement. En l'espace d'un peu plus de vingt ans ce sont environ 10 000 ha d'eucalyptus, près de 3 000 hectares de pins tropicaux et quelques centaines d'hectares d'essences diverses qui ont ainsi été plantés dans ces trois régions de savane, dans le but de fournir des bois de service et de chauffe, et aussi éventuellement du bois de pâte.

1.2.2 Surfaces des plantations réalisées

Du fait de l'objectif double des ces plantations de savane, production de bois de pâte d'une part et de bois de service et de chauffe d'autre part, on a systématiquement classé les plantations forestières congolaises comme plantations “industrielles” au sens de cette étude, c'est-à-dire plantations ayant pour objectif unique ou partiel la production de bois pour les industries du bois. Les plantations de limba, destinées uniquement à produire du bois d'oeuvre sont également classées en plantations industrielles.

Les chiffres de surface donnés dans le tableau ci-dessous ont été determinés à partir des documents (2), (10),(21), (23) et (25).

Surfaces estimées des plantations industrielles réalisées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées76–8071–7566–7061–6551–6041–50Avant 41Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40> 40
PHL=PHL 1Terminalia superba0,1   5,30,1 6,5
(0,1)   (3,3)(0,1) (3,5)
Espèces diverses0,1  0,10,2  0,4
(0,1)  (0,1)(0,2)  (0,4)
Sous-total PHL 10,2  1,15,50,1 6,9
(0,2)  (0,1)(3,5)(0,1) (3,9)
PHH=PHH 1Eucalyptus spp.6,60,32,80,90,7  11,3
(6,6)(0,3)(2,2)(0,8)(0,2)  (10,1)
PH=PH.1Sous-total essences feuillues6,80,32,82,06,20,1 18,2
(6,8)(0,3)(2,2)(0,9)(3,7)(0,1) (14,0)
PS = PS.1Pins tropicaux1,01,61,00,1   3,7
(0,8)(1,1)(0,9)    (2,8)
P = P..1Total plantations industrielles7,81,93,82,16,20,1 21,9
(7,6)(1,4)(3,1)(0,9)(3,7)(0,1) (16,8)

Les chiffres sans parenthèses correspondent aux statistiques repertoriées qui ne tiennent pas compte des taux de réussite et de perte, tandis que les chiffres entre parenthèses correspondent aux plantations considérées comme ayant survécu et réussi (25). Les plantations d'eucalyptus, ont une révolution de 5 ans dans les savanes de Loudima et de 7 ans dans les autres chantiers (21). Une grande partie de ces plantations a déjà rejeté de souche une ou plusieurs fois. Du fait que les pins tropicaux ne sont pas utilisés pour la pâte à papier, leur révolution sera d'au moins 25 ans, ce qui revient à dire qu'aucune surface importante de plantations de pins n'a encore été coupée à blanc.

Les “espèces diverses” indiquées sous la rubrique “autres plantations feuillues” sont très nombreuses. Elles incluent le teck (Tectona grandis), Cassia siamea, certaines espèces locales comme l'iroko (Chlorophora excelsa), le fromager (Ceiba pentandra). (8)

Bien que 63 espèces d'eucalyptus aient été introduites en savane, une provenance malgache d'E. tereticornis occupe une place prépondérante sous l'appellation 12 ABL (76% des surfaces plantées en eucalyptus en 1970). E. saligna, E. deglupta, Explatyphylla,1 E. citriodora viennent ensuite avec respectivement 13%, 4%, 2% et 2% des surfaces plantées en eucalyptus en 1970 (10).

Les espèces de pins introduites en 1970 étaient au nombre de 29 (10) et de 74 en 1976 (21), mais deux espèces seulement ont bien réussi et ont été plantées à grande échelle, à savoir P. caribaea var. hondurensis et P. occarpa var. ochotenerai. En 1970 ces deux espèces représentaient respectivement 79% et 14% des surfaces plantées en pins (10). Des espèces résineuses autres que les pins ont été introduites au Congo à titre expérimental. Il convient de signaler notamment l'existence de 50 hectares environ d'Araucaria spp. (A. cunninghamii et A. hunsteinii) au chantier de Loudima (26) (25).

1 un hybride de E. urophylla et E. alba

1.2.3 Caractéristiques des plantations

EspècesRévolutionAccroissement moyen annuel m3/ha/anCoupe finale m3/haEclaircies (année) 1ère 2èmeSource
Terminalia superba4012 (brut)
  5(billes qualité export)
480 (brut)
200(billes) qualité export)
(pas d'éclaircia, plantation à écartement definitif)(2)
Eucalyptus 12 ABL-23 (Loudima)
14 (Pte Noire)
  (8)
Eucalyptus citriodora 12 (Loudima)175 
Eucalyptus x platyphylla
(PF1)
5
7
35 (Loudima)
20 (Pte Noire)
175
140
 (21)
Eucalyptus spp. 12 (plantations 1968–72)
20 (plantations 1937–77)
30 (plantations 1978)
  (25)
P. caribaea, P. oocarpa
       "                "
       "                "
       "                "
25–30

25–30
10–12
  8–10 (Pte Noire)
15–20 (Loudima)

12
 (5–6) (10–12)(21)
(21)
(25)

2. Tendances actuelles

2.1 Végétation naturelle

2.1.1 Déforestation

Il convient de considérer le problème de la déforestation séparément pour le secteur sud et les secteurs central et nord. Au sud, si l'on estime qù'environ 70 000 families pratiquent l'agriculture de subsistance (chiffre peut être exagéré du fait notamment qu'une partie de l'agriculture se pratique en savane), c'est environ 35 000 ha de forêt qui sont défrichés par an dont on estime en première approximation que 15 000 sont pris sur les surfaces de jachères forestières déjà existantes (notamment dans le Mayombe) évaluées à environ 800 000 hectares. Une comparaison intentionnellement schématique montre que la pression agricole est faible. Si en effet toutes les surfaces défrichées pour l'agriculture se trouvaient être les jachères forestières, cela permettrait encore une durée moyenne de repos de la végétation de plus de 25 ans. Il ne semble pas par ailleurs que la surface défrichée annuellement pour l'agriculture doive augmenter. Au contraire, la constance de la population agricole (taux de croissance de l'ordre de 0,5% seulement comparé à un taux de 3,8% pour la population urbaine), la satisfaction des besoins en terres le long des grands axes de communication existants ne crée pas avec la même intensité cet appel vers les espaces forestiers vides que pourrait permettre l'ouverture de réseaux de routes nouvelles d'exploitation forestière dans d'autres pays plus peuplés d'Afrique de l'ouest. Comme par ailleurs la production forestière ne devrait pas augmenter de façon significative (voir paragraphe 2.1.3) jusqu'en 1985, du fait des limitations imposées à l'exploitation dans un certain nombre d'unités forestières d'aménagement, on voit que la déforestation par l'agriculture ne devrait pas augmenter significativement dans le sud et on l'a supposé du même ordre de grandeur entre 1981 et 1985 qu'entre 1976 et 1980.

Les 6 à 10 000 familles pratiquant l'agriculture de subsistance dans la zone forestière du nord sont réparties en petites communautés le long des grandes rivières et d'un tout petit nombre d'axes routiers. Plus encore que dans le sud les jachères forestières disponibles sont importantes (surface totale estimée à 300 000 ha) et les nouveaux défrichements sont supposés réalisés pour moité dans celles-ci. Ceci équivaut à une déforestation nette en forêt dense de 2 000 hectares par an.

La déforestation pour l'urbanisation et par la surexploitation pour le bois de feu est perceptible autour de certaines villes. C'est le cas en particulier de Brazzaville qui a perdu plusieurs petites zones boisés, urbanisées ou rasées pour des raisons de sécurité on détruites par l'exploitation incontrôlée pour le bois de feu (22).

Il est difficile d'apprécier en termes quantitatifs ce qui se passe au niveau du contact forêt-savane. Il existe de nombreux exemples de retour de savanes à la forêt dense lorsque les savanes sont épargnées par les feux. Dans le sud Congo les peuplements purs d'okoumé progressent à partir des lisières sur les savanes incluses. Dans le nord on observe des mosaïques de savanes et de fourrés secondaires où ces derniers gagnent sur les savanes (6). Selon Koechlin, “le climax étant indubitablement forestier…. la forêt marque une nette tendance à progresser sur la savane, tendance évidemment contrecarrée par les feux annuels” (5). Cet auteur conclut en disant que, “pour le sud du Congo, dans les conditions climatiques actuelles et malgré l'action de l'homme et des feux de brousse, l'équilibre forêt-savane est pratiquement stable, avec cependant un bilan legèrement positif en faveur de la forêt”. Il y aurait donc une légère progression de la forêt sur la savane, progression qu'aucune étude comparative d'ensemble sur photographies aeriennes n'a encore quantífié. Bien qu'il n'en ait pas été tenu compte dans les tableaux suivants il est important de signaler ce phenomène inverse de celui que l'on rencontre dans la très grande majorité des cas en zone tropicale 1.

Déforestation annuelle moyenne
(en milliers d'ha)

Période

1976–80et1981–85
(projections)
RégionsNHCf1uvNHCf1ucNHCf1NHCf2NHCf
Secteur sudε20   20ε20
Secteurs nord et central1,5 0,5  2  2
Ensemble du pays1,520,522ε22

On estime que la déforestation n'affecte pratiquement pas les forêts et fourrés inondés et inondables et les raphiales et très peu les “forêts claires” (NHCf2). Dans le secteur sud les forêts vierges restantes (est du massif du Chaillu) ne doivent pas être touchées de façon significative par l'agriculture avant leur exploitation. Par contre on a admis que les trois quarts de la déforestation dans le nord affectent les forêts non encore exploitées du fait qu'elles représentent la très grande majorité des peuplements, même à proximité des villages.

1 Un phénomène semblable est également signalé dans l'est camerounais au niveau du contact forêt-savane.

2.1.2 Dégradation

On ne peut parler véritablement de dégradation des savanes arbustives par les feux annuels puisque celles-ci sont en équilibre relativement stable avec, au contraire, une légère tendance à la reconstitution forestière. La seule dégradation d'importance que l'on puisse signaler est celle qui provient de la surexploitation pour le bois de feu des formations ligneuses à proximité des centre importants.

2.1.3 Tendances dans l'exploitation forestière

La production de bois en grumes à partir des forêts naturelles devrait se maintenir au même rythme que celui de la fin des années 70 ou progresser légèrement pour se situer en moyenne, dans les cinq ans à venir, entre 450 000 m3 et 500 000 m3. En effet, si d'un côté le CFCO et le capacité d'évacuation des bois vers le sud et le port de Pointe-Noire vont s'améliorer, par ailleurs, les réserves mobilisables en essences de valeur des forêts vierges du sud n'excèdent pas de beaucoup cette production pendant cinq ans et, au nord, seules les grumes des espèces les plus chères pourront supporter les frais de transport jusqu'à Pointe-Noire. Les volumes exploités à l'ha (VAC) ne devraient pas augmenter non plus d'une manière significative durant cette période.

Les volumes de bois de feu et de charbon de bois et de bois de service devraient augmenter au même taux sensiblement que la population, o'est-à-dire de 15% environ de 1980 à 1985.

2.1.4 Surfaces et volumes sur pied à la fin de 1985

Compte tenu de ces chiffres et de ceux du paragraphe 1.1.2 (surfaces en 1980), et considérant que la surface exploitée annuellement sera en moyenne de 25 000 ha dans le sud et de 10 000 ha dans le nord pendant la période 1981–85 (paragraphe 2.1.3), on obtient les chiffres suivants pour les surfaces forestières en 1985.

Surfaces de végétation ligneuse naturelle estimées à la fin de 1985
(en milliers d'ha)

RégionsNHCf1uvNHCf1ucNHCf1(u)NHCf2iNHCf2rNHCf2NHCfNHCaNHc/NHOnH
Secteur sud  42032703690 550    0 550  4240  89001400
Secteurs nord et central9720 17098906970130710016990 3100 
Ensemble du pays101403440135807520130765021230120001400

Il convient de mentionner aussi que les efforts actuellement faits en matière d'aménagement forestier pourraient aboutir en 1985 à un véritable aménagement intensif de quelques massifs forestiers (NHCf1m=0). Un aménagement a été proposé en 1979 pour une unité pilote de 53 000 ha dans le Chaillu (27) (28).

Les volumes sur pied à la fin de 1985 sont peu différents de ceux de 1980 comme le montre le tableau suivant:

Volumes sur pied estimés à la fin de 1985
(totaux en millions de m3)

RégionsNHCf1uvNHCf1ucNHCf1NHCf2NHCf
VOBVACVOBVOBVOBVOB
totaltotaltotaltotaltotaltotal
Secteur sud105672082555880
Secteurs nord et central3400785534557104165
Ensemble du pays35058477542807655045

2.2 Plantations

Quelques indications existent concernant les rythmes futurs de plantation dans les différents chantiers (Pointe-Noire/Loandjili, Loudima, Brazzaville/Kilomètre rouge, Mayombe, Mossendjo-Divenié) (25). Il semble que l'on puisse envisager pour les cinq années 1981 à 1985 les réalisations nouvelles suivantes:

Ces chiffres supposent que, comme prévu, l'Unité d'Afforestation Industrielle du Congo (UAIC) ait terminé ses plantations à la fin 1980. Il convient également de signaler que des plantations d'essai de 35 à 50 hectares par an sont envisagées durant cette période pour les travaux expérimentaux du centre du Congo du Centre Technique Forestier Tropical. Enfin il est possible que des plantations d'Araucaria spp. soient poursuivies durant cette période sur le chantier de Loudima.

Surfaces estimées des plantations industrielles réalisées à la fin de 1985
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées81–8576–8071–7566–7056–6546–55Avant 46Total
Classe d'âge0–55–1011–1516–2021–3031–4040
PHH = PHH 1Eucalyptus spp.0,76,60,32,81,50,1 12,0
 (6,6)(0,3)(2,2)(0,9)(1,1) (10,8)
PHL = PHL 1Terminalia superba0,20,1  4,02,4 6,7
 (0,1)  (1,0)(2,4) (3,7)
Espèces diverses0,10,1  0,10,2 0,5
 (0,1)  (0,1)(0,2) (0,5)
Sous-total PHL 10,30,2  4,12,6 7,2
 (0,2)  (1,1)(2,6) (4,2)
PH = PH 1Sous-total essences feuillues1,06,80,32,85,62,7 19,2
 (6,8)(0,3)(2,2)(2,0)(2,7) (15,0)
PS = PS 1Pins tropicaux0,11,01,61,00,1  3,8
 (0,8)(1,1)(0,9)   (2,9)
P = P..1Total plantations1,17,81,93,85,72,7 23,0
 (7,6)(1,4)(3,1)(2,0)(2,7) (17,9)

Les remarques concernant ce tableau sont les mêmes que celles faites pour le tableau des plantations à la fin 1980 (paragraphe 1.2).

Si les périodes de révolution (40 ans pour le limba, 5 et 7 ans pour les eucalyptus et 25 à 30 ans pour les pins) ne devraient pas être changées, par contre on peut raisonnablement espérerune amélioration de la croissance des plantations en savane du fait des travaux d'amélioration génétique réalisés et de la généralisation des plantations d'eucalyptus à partir de boutures de clones d'hybrides sélectionnés (10) (25). Ces méthodes récentes permettent d'espérer une production de l'ordre de 40 m3/ha/an pour une révolution de 6 ans pour les plantations d'eucalyptus à Pointe-Noire et Brassaville et peut-être même de 50 m3/ha/an à Loudima (21) (25).

Bibliographie

  1. Fonsagrive, V. 1958 “Rapport de l'étude sur l'inventaire forestier de Dimonika” - Centre Technique Forestier Tropical - Nogent-sur-Marne (France)

  2. Tariel, J. et Groulez, J. 1958 “Les plantations de limba au Moyen Congo” - Bois et Forêts des Tropiques - No. 61 - Nogent-sur-Marne (France)

  3. Groules, J. 1961 “Centre de création de boisements de Pointe-Noire- Boisements d'eucalyptus -Expérience et travaux de reboisement forestier et de restauration des sols” -Centre Technique Forestier Tropical - Nogent-sur-Marne (France)

  4. Groules, J. 1961 “Centre d'essais forestiers de Loudima - Expériences et travaux de reboisement forestier et de restauration des sols” - Centre Technique Forestier Tropical - Nogent-sur-Marne (France)

  5. Koechlin, J. 1961 “La végétation des savanes dans le sud de la République du Congo (capitale Brazzaville)” - Institut de Recherches Scientifiques au Congo Brazzaville (ORSTOM) - Montpellier

  6. FAO 1963 “Nord-Congo: Introduction à l'inventaire forestier” (2 volumes) - Rapport au Gouvernement du Congo-Brazzaville par B. Rollet - No. 1782 - Rome

  7. Inspection Générale des Eaux et Forêts du Congo 1965 - “Rapport sur le développement de la foresterie congolaise” - Rapport présenté à la Conférence Intergouvernementale sur la consommation, la production et le commerce du bois en Afrique -Brazzaville

  8. Centre Technique Forestier Tropical 1966 - “Quinse ans de travaux et de recherches dans les pays du Niari - 1949–1964 - Synthèse des études, recherches et travaux en zatière forestière dans les pays du Niari au Congo-Brazzaville” -Nogent-sur-Marne (France)

  9. ORSTOM 1968 “Congo Phytogéographie” - Carte à l'échelle du 1/2 000 000 dans “Atlas du Congo”

  10. Martin, B. 1971 “Premiers travaux d'amélioration génétique des arbres forestiers en République Populaire du Congo” - Bois et Forêts des Tropiques No. 137 - 138 - 139 - 140 - Nogent-sur-Marne (France)

  11. FAO 1971 “Planification forestière - Mise en valeur des ressources forestières de la zone Sibiti-Zanaga en République Populaire du Congo - Etude préliminaire” -Rapport préparé par le Centre Technique Forestier Tropical (France) et Polytechna (Tchécoslovaquie)-Projet FO:SF/COB 15 - Nogent-sur-Marne (France)

  12. Centre Technique Forestier Tropical 1972 - “Inventaire des ressources forestières de la région d'Ouesso” (7 fascioules) - Nogent-sur-Marne (France)

  13. Jacobson, C.A. 1972 “Logging in Congo-Brazzaville - 1968” - FAO - Département des forêts -FO:MISC/72/8 - Rome

  14. FAO 1973 “Planification de la mise en valeur des ressources forestières de la zone Sibiti-Zanaga - Exécution et résultats de l'inventaire” (5 fascicules) -Projet FO:SF/COB 15 - Rapport Technique No. 1 - Paris

  15. FAO 1973 “Planification de la mise en valeur des ressources forestières de la zone Sibiti-Zanaga - Exploitation forestière et transport des bois” - Rapport préparé par M.I. Rocek - Projet FO:SF/COB 15 - Rapport Technique No.2 - Paris

  16. FAO 1973 "Planification de la mise en valeur des ressources forestières de la zone Sibiti-Zanaga - Aménagement du massif forestier - Rapport préparé par M.J. Borota - Projet FO:SF/COB 15 - Rapport Technique No. 4 - Paris

  17. Schmithüsen, F. 1974 “Report on Forest Administration, Legislation and Concession Policy -People's Republic of Congo-Brazzaville” - Washington

  18. FAO 1976 “Planification de la mise en valeur des ressources forestières du nord-Congo (phase II) - Photointerprétation et reconnaissance préliminaire” -Rapport préparé par Polytechna - FO:DP/PRC/72/013 - Rapport technique 1 -Prague

  19. FAO 1976 "Planification de la mise en valeur des ressources forestières du nord-Congo (phase II) - Inventaire forestier du nord-Congo (8 fascicules) -Rapport préparé par Polytechna - FO:DP/PRC/72/013 - Rapport technique 4 -Prague

  20. Groulez, J. et Quillet, G. 1976 “Peuplements d'eucalyptus et de résineux tropicaux au Congo Brazzaville - Résultats des recherches sur les techniques sylvicoles” -Centre Technique Forestier Tropical - Nogent-sur-Marne (France)

  21. Zinga Kanza 1976 “Eléments de sylviculture en savane en République Populaire du Congo (plantations d'eucalyptus et de pins tropicaux)” - Ministère de l'Economie rurale - Office Congolais des Forêts - Brazzaville

  22. Direction des Eaux et Forêts et des Ressources Naturelles “Premières journées d'études et de réflexion sur les problèmes forestiers” (Brazzaville, Avril 1977) -Brazzaville

  23. Direction des Eaux et Forêts et des Ressources Naturelles “Rapport d'activités forestières de la République Populaire du Congo - Période: 1976–1977” Rapport présenté à la 5ème session de la Commission des forêts pour l'Afrique (Aocra, 24–28 avril 1978) - Brazzaville

  24. FAO 1978 “Travaux prélinaires de la mise en valeur des ressources forestières du sud-Congo - Rapport du consultant en aménagement de la faune” par Mr. C.A. Spinage - FO:PRL/77/001 - Rome

  25. Delwaulle, J.C. 1979 Lettre du 16 juillet 1979 à J.P. Lanly, coordonnateur du projet FAO/PNUE d'évaluation des ressources forestières - Pointe-Noire

  26. FAO 1979 “Travaux préliminaires pour la planification de la mise en valeur des ressources forestières du sud-Congo - Reconnaissance préliminaire de l'ensemble de la zone” - Rapport préparé par Polytechna - FO:DP/PRC/77/001-Rapport technique 1 - Prague

  27. FAO 1979 “Travaux préliminaires pour la planification de la mise en valeur des ressources forestières du sud-Congo - Inventaire de l'Unité Pilote” - Rapport préparé par Polytechna - FO:DP/PRC/77/001 - Rapport technique 2 - Prague

  28. FAO 1979 “Travaux préliminaires pour la planification de la mise en valeur des ressources forestières du sud-Congo - Aménagement et exploitation de l'Unité Pilote” - FO:DP/PRC/77/001 - Rapport technique 3 - Prague

  29. Setzer, O. 1980 Lettre du 3 janvier 1980 au Département des Forêts de la FAO - Brazzaville


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