Page précédente Table des matières Page suivante


II - CONERENCES

ELEVAGE DE POISSONS ET DE COQUILLAGES AU CANAL DE LIM
LE PRESENT ET L'AVENIR DE L'ELEVAGE EN FERME PILOTE
*

Mr.Z.FILIC, Mmes M. HRS-BRENKO et I.IVANCIC

* Remarque: Cet article est en cours de publication dans la monographie “La nourriture et le développement”. Edition: “ La Yougoslavie en développement”.

L'exploitation des ressources marines est de plus en plus actuelle, étant donné le manque d'énergie. Outre l'exploitation de la mer, en vue d'obtenir des combustibles et des minéraux liquides et gazeux, celle-ci devient une source de nourriture de plus en plus importante. Dans ce rapport, on a décrit les aspects technologiques et techniques de l'élevage au Canal de LIM, comme un exemple possible d'intensification de l'élevage dans notre région de l'Adriatique.

1. INTRODUCTION

Comparée à celle de la terre, l'exploitation de l'espace aquatique à des fins alimentaire est considérée comme insuffisante, étant donné que le milieu aquatique représente jusqu'à 71 % de la surface terrestre (fleuves, lacs, mers et océans). Dans le domaine de la production, alors que, pour la terre, on n'utilise que la surface, pour la mer, on utilise l'espace, c'est à dire un système à trois dimensions. On a calculé qu'en tout, 1 à 1,5 % de la nourriture provient de la mer alors que le reste est produit par la terre (1). En 1984, la production des organismes consommables provenant des milieux aquatiques représentait 76 millions de tonnes (2). Il existe deux moyens d'augmenter la production et de satisfaire les besoins du marché en protéines de la mer; la promotion et l'intensification de la pêche et de la production des organismes marins par l'aquaculture (3). Les problèmes de la pêche sont bien connus et il n'est pas facile d'introuduire son intensification car, à côté des problèmes techniques et technologiques ainsi que des problèmes d'organisation (effort de pêche), l'obstacle principal est représenté par les ressources limitées de la mer, qui sont étroitment liées aux zones de pêche, auxquelles sont appliquées des lois de plus compliquées et sévères. La pêche, qui produit 90 % des organismes consommables possède des limites significatives de croissance: il faut donc rechercher l'augmentation de la production dans une exploitation rationnelle de la mer dont la mariculture, par l'élevage intensif en eau douce et marine, possède la plus grande efficacité. D'après PILLAY (4), l'aquaculture (eau douce et eau saumâtre) se compose d'environ 67 % de poissons, de 16,5 % de mollusques, de 16 % d'algues et de 0,5% de crabes.

On exploite, pour l'élevage commercial des organismes consommables, des zones côtières protégées et non polluées. En vue de l'exploitation et de la conservation économique de la qualité des milieux aquatiques, on utilise de plus en plus, dans le monde, l'élevage simultané de deux ou de plusieurs espèces, poissons-poissons, poissons-coquillages et d'autres combinaisons. On considère que les coquillages, élevés en polyculture avec d'autres espèces de poissons et de coquillages, ont une chair de meilleure qualité et atteignent plus rapidement une valeur commercial. Ceci est dû au surplus d'organismes phytoplanctoniques et de matières organiques dissoutes qui proviennent des activités métaboliques des poissons et des sels nutritifs après décomposition de la nourriture pour poissons, non consommée. De cette façon, les coquillages maintiennent l'équilibre biologique et chimique du milieu aquatique soumis à l'élevage intensif. Un contrôle permanent des organismes élevé et de la qualité du milieu aquatique est souhaitable, en particuler dans les bassins et dans les zones fermées, peu profondes et à faible dynamique d'échange des masses d'eau.

Notre côte, bien découpée, de plus de 6 000 km de long, nous offre de réelles possibilités d'élevage en masse des différentes sortes d'organismes marins pour nos propres besoins et pour l'exportation. C'est pour cette raison que la production de nourriture provenant de la mer a été inscrite dans la ligne économique de notre pays, Sur notre côte, existe l'élevage des coquillages, qui, après une longue stagnation (300–500) tonnes/an) montre cependant une tendance à augmenter-1 200 tonnes, en 1984 et en 1985 - (2, Institut des statistiques de la République Socialiste de Croatie). L'élevage commercial des poissons (loups, truites, saumons) a été introduit dans plusieurs localités le long de la côte, et, en même temps, on a fait des recherches intensives sur plusieurs espèces de poissons, de coquillages et de crabes, en tenant dompte de leur écologie, de leur physiologie et des technologies de l'élevage (5, 6).

Le canal de LIM, une de nos régions appréciée, est depuis longtemps utilisé pour l'élevage des moules et des huîtres. Il y a quelques années, après la réussite de l'élevage expérimental des loups (7), on a entrepris l'installation d'une ferme-pilote dans la partie intérieure du canal, aù les caractéristiques chimiques et biologiques fondamentaux du milieu marin ont été étudié (8). on prévoit la poursuite du contrôle des organismes et du milieu marin, qui est l'objet des recherches nationales et internationales, dans le prochain plan à moyen terme.

Dans ce rapport, en plus de la description des techniques et des technologies d'élevage des coquillages et des poissons, on exposera l'état actuel du milleu et des organismes en culture, en comparant les données avec celles des recherches antérieures.

2. LE CANAL DE LIM, SITE D'ELEVAGE

Il a été décidé de réserver le Canal de LIM à l'élevage intensif des coquillages et des poissons. Ce canal se trouve sur la Côte ouest de l'Istries, au Nord de ROVINJ et mesure environ 11 km de long. La bordure du canal est découpée et recouverte d'une épaisse végétation autochtone. La largeur du canal, à son entrée, est d'environ 160 m, et diminue progressivement jusqu'à son extrémité. La profondeur du premier tiers du canal est d'environ 34 m, alors qu'à son extrémité elle n'atteint que 5 m.

Le site d'élevage actuel occupe la moitié du canal, à l'intérieur des terres (figure 1) et un élevage actif a lieu en surface et a une profondeur de 3 a 4 m. Dans la partie, peu profonde du canal, on trouve des parcs fixes composés d'une suite de poteaux en bois, plantés, dans le fond et reliés entre eux par des cordes pour l'élevage des coquillages (RO “Skoljka”, Porec )(figure 2). Vers le milieu du canal, dans la partie profonde (au-dessous de 10 m de profondeur), Se trouvent des parcs-lignes flottantes (suite de flotteurs en plastique, reliés par des cordes“Atlas” pour les attaches particulières) (figure 3). A côté des parcs flottants, sont installées des cages, avec des filets à poissons, et tout autour de certaines d'entre elles pendent des tresses (moules) et des paniers en plastique (huîtres) (RO “MIRNA”, ROVINJ) (figure 7).

3. ELEVAGE DES COQUILAGES

C'est en 1888 que commença l'élevage des huîtres, sur des branches de hêtres plantées au fond de la partie intérieure du canal. Le succès de la production d'huîtres (jusqu'à 7 millions d'huîtres/an) ne fut atteint sur les parcs flottants que pendant la période entre les deux guerres mondiales (9). vers la fin de 1950, on introduisit, sur le canal de LIM et dans d'autres localités, le long de l'Adriatique, l'élevage des moules dont la production, depuis toujours, dépasse celle des huîtres (2, 10). Une production importante, au canal de LIM, a enfin été atteinte en 1984, avec 600 tonnes de moules et 150 tonnes d'huîtres (institut de statistiques de la République Socialiste de Croatie).

3.1. Technologie de lélevage des moules (Mytilus galloprovincialis)

L'élevage des moules débute par la collecte du naissain en milieux naturels, à partir de collecteurs (cordes souples). Les cordes sont posées horizontalement entre les poteaux ou les flotteurs du parc, à 10 – 30 cm en dessous de la surface de la mer (Figure 3 c). le captage intensif des moules dure de mars à fin mai (11). En automne, les petites moules (2 – 4 cm de longueur) sont détachées des collecteurs et sont enfilées dans des filets-tubes en plastique (figure 4 a). Au canal de LIM, les moules atteignent une taille commerciale en 1 an et demi, ou 2 ans (8, 12). Dans un filet-tube, long de 1, 7 à 2 m, on peut cultiver de 8 à 15 kg de moules commerciales (Figure 2a, 4 b). La mortalité, chez la moule, pendant l'élevage, est insignifiante; elle augmente, le plus souvent, en saison chaude.

3.2. Technologie de l'élevage des huitres (Ostrea edulis)

Pour le captage du naissain d'huître, on utilise des fagots de branches, (10 à 20 branches) reliées par des cordes en nylon ou par des branches de hêtre ou de charme (figure 4c, 4d). actuellement, on utilise des plaques en plastique (20 x 20 cm) enfilées sur des cordes en nylon (4 – 6 m de longueur), et rattachées aux cordes des parcs flottants ou au bord des cages (figures 3 a – 4 e). le saison de captage du naissain d'huître dure juin à octobre (11). Si le captage est. faible, on laisse le naissain d'huître sur les branches que 1'on coupe en bâtons de 20 à 30 cm et que l'on enfile sur des cordes en nylon (figure 4 f).dans le cas d'un captage important, on répartit les huîtres après les avoir détachées des branches ou des plaques, puis on les cimente ou bien on les mets dans des paniers en plastique. le cimentage des huîtres s'effectue avec du ciment à sêchage rapide et ceci directement sur des cordes ou sur de larges bandes de filets, deux par deux ou bien quatre par quatre, ou bien encore deux par deux sur le bout des bâtons (figures 4 g, 4 h, 4 i, 4 j). Les huîtres cimentées sont placées également sur des cordes en nylon qui sont attachées au parc (figures 2 b, 2 c, 2 d). Les paniers de coquillages sont pendus aux cordes des parcs flottants, un à un, ou bien plusieurs les uns au dessus des autres (13) (figure 3 b). Nos huître atteignent la taille commerciale en 2 à 2 ans et demi, alors que l'huître japonaise atteint cette taille plus rapidement. La mortalité, chez les huîtres peut atteindre 18 % et. de temps en temps, dans certaines localités, 70 % (12, 14). Pour l'instant, dans nos sites, on peut collecter suffisamment de naissain d'huître pour l'élevage commercial. Cependant, en cas de besoin, les installations existantes dans l'écloserie pour poissons peuvent être utilisées pour l'élevage des jeunes huîtres (15).

Les méthodes d'élevage utilisées au Canal de Lim sont suivies également dans nos autres centres d'élevage, avec quelques modifications. L'élevage de coquillages en Yougoslavie promet de bonnes perspectives de développement grâce à la qualité de nos côtes et au bon développement technologique de nos élevages. Cette augmentation de la production (millasques - poissons), permettra après une bonne étude de marché, l'approvisionnement des marchés intérieur et extérieur ainsi que le développement des industries transformation.

4. LES PARAMETRES DE CONTROLE DU MILIEU D'ELEVAGE ET DES MOULES

Dans l'élevage moderne, la connaissance des paramètres physiques, chimiques et biologiques fondamentaux du monde aquatique est indispensable pour contrôler et adapter l'élevage aux conditions du milieu.

En plus des mesures hydrographiques standard pour les besoins de l'élevage et du contrôle de la qualité des organismes, il est souhaitable de suivre les paramètres définissant la qualité de la mer et des coquillages commerciaux, étant donné le danger potentiel de pollution par les bactéries fécales en provenance des eaux douces.

4.1 Hydrographie du Canal de Lim

Le Canal de Lim est un site à afflux d'eau douce importants. Les eaux douces qui s'y jettent proviennent, en général, de sources côtières peu profondes, d'eaux souterraines de la partie centrale de l'Istrie Occidentale, ainsi que des, eaux usées biologiquement purifiées des restaurants, sur la rive du canal. L'influence de l'eau douce est imprévisible et très changeante sur la plan de la surface et du temps, mais elle est, en général, limitée à la couche supérieure (épaisseur de moins de 2, 5 m) où l'on a remarqué d'importantes variations des paramètres où a lieu l'élevage. Les caractéristiques hydrographiques et chimiques de l'autre partie de la colonne d'eau sont bien plus homogènes et moins soumises aux variations. Dans cette couche, les paramètres hydrographiques et chimiques varient selon les écarts caractéristiques des eaux côtières oligotropes de ROVINJ (Tableau.1). Cependant, dans la couche superficielle du Canal, à l'époque de l'adoucissement de l'eau de mer, les concentrations de nitrates sont assez élevées. Les répartitions des concentrations de nitrate superficielles en Juin 1986 (L-1 - L-5) indiquent que cette augmentation, remarquée tout au long du Canal est le plus accusée dans le dernier tiers où les valeurs de la salinité de surface sont les plus faibles (Figure 8). Cependant, en août 1986, les concentrations de nitrate se sont égalisées, même si elles sont restées un peu supérieures dans la couche de surface. Une baisse de la salinité de surface, qui a été remarquée en août par rapport aux couches inférieure, n'a pas été provoquée par l'afflux d'eaux douces mais elle est la conséquence de la baisse de la salinité qui, à cette période, fut caractéristique pour toute l'Adriatique Nord. L'analyse d'un rapport établi durant de longues années, sur la salinité, et le contenu en nitrate dans la couche de surface a confirmé que la plus grande partie de ces sels provient des eaux douces. L'estimation du contenu du nitrate dans les eaux douces qui se jettent dans le Canal de Lim montre également que sa quantité dans ces eaux a nettement augmenté par rapport à la période précédente. ceci démontre que l'augmentation récent de la concentration en nitrates dans l'eau douce est d'origine humaine. Ceci est confirmé par l'apparition périodique d'une couche superficielle verte provoquée par la floraison d'algues d'eau douce (FILIPIC, non édité). Une telle apparition n'a pas été notée pour l'ammoniac, les nitrites et l'ortophosphate dont les écarts de concentration dans la couche superficielle sont du même ordre de grandeur que dans l'autre partie de la colonne d'eau (Tableau 1).

4.2 Le contrôle de la qualité des conquillages

Pour le contrôle de la qualité des coquillages (le contenu en chair) on utilise des moules (à cause de leur filtration intensive d'eau de mer) de taille commerciale (entre 55 et 65 cm de longueur) qui, à la fin de l'été atteignent une valeur maximale de l'index de condition (8). Fin juin, des tresses de moules commerciales ont été réparties en 9 endroits du Canal (Figure 1). Les moules des points 5 et 6 ont été suspendues aux cages de poissons. On voulait voir si l'Index de condition, chez la moule, augmente à cause de la nutrition du poisson. L'index de condition est calculé par la méthode volumétrique (20). Durant une période relativement courte (1 mois et demi), les I.C. des moules situées à proximité des poissons et ceux des moules éloignées des poissons n'ont pas présenté de différences. (Tableau.2). comme avec les valeurs obtenues auparavant (HRS - BRENKO, 1967; BOHAC i sur., 1984).

Les contrôles des paramètres du milieu marin et des moules n'ont pas montré de grands changements pendant la période des stratifications estivales (juin–août 1986). Cependant, on recommande de maintenir la même capacité d'élevage mais avec un contrôle permanent du milieu marin, car, en effet, des changements inattendus de celui-ci peuvent avoir des conséquences catastrophiques.

5. L'ELVAGE DE POISSONS

L'élevage de poissons date de l'antiquité. Le premier doctorat écrit sur l'aquaculture a été présenté en 475 avant notre ère par FAN LI (22, 23). L'élevage de poissons traditionnel, extensif et semi-intensif en Europe a lieu dans des lagunes (Valliculture, à proximité de VENISE, dans des canaux où on élève plusieurs sortes de mulets (Mugil sp.), de daurades (Sparus aurata), de loups (Dicentrarchus labrax) et d'anguilles (Anguilla anguilla) et, d'après RAVAGNAN (24) la production ne dépasse pas 200 kg/ha.

Dans les années 70, on vit le développement rapide de l'élevage des poissons de mer, par l'introduction de l'élevage en cage des salmonidés. On a commercé à utiliser les cages dans leur forme moderne en 1986, en Ecosse; les meilleurs résultats ont été obtenus par le Japon pour la sériole (Seriola quinqueradiata) et par la Norvège pour les saumons (25, 26). En Norvège, déjà maintenant, on produit 15 000 t/an de salmonidés et on prévoit pour 1990 une production de 20 000 tonnes de truites et de saumons (Onchorhinchus Kisutch, Salmo gairdneri, S. salar) (27, 28).

A la suite des résultats intéressants obtenus dans les expériences réalisées à la fin des années 70, sur l'élevage des loups en cage, des élevages commerciaux ont débuté dans les années 80 au Canal de Lim et à Lamljani, près de ZADAR (3, 29, 30, 31). A l'embouchure du fleuve Krk et dans la baie de Źrnovnica, l'élevage de truites et, plus tard, celui des saumons ont été introduits (32, 33). A ZADAR, l'élevage de poissions en cage a augmenté rapidement en raison de l'ouverture de l'écloserie industrielle de poissons à NIN (34).

5.1 L'élevage de poissons en cage, comme perspective d'élevage en Adriatique

De rapides progrès ont été réalisés dans l'élevage des poissons marins, à la suite des premiers succès rencontrés avec la reproduction induite et l'élevage des juvéniles, en France et en Italie, au début des années 70 (35, 36 37).

En 1976, le Centre de Recherches de ROVINJ a réussi pour la première fois la reproduction induite du loup, le cycle complet de production en écloserie expérimentale et ensuite l'élevage en cage au Canal de Lim a été réalisé en 1978 (3).

5.2 Ferme pilote pour L'élevage de loups au Canal de Lim

Comme exemple d'élevage en cage de poissons marins en Adriatique, on considèrera les données techniques et technologiques qui sont utilisées par le Centre pour la mariculture de la société “MIRNA” à ROVINJ, au Canal de Lim, Les fermes sont construites d'après les projets FILIĆ/PLEŚE (1983) et FILIC/LEDERER (1984) (FIGURES 6, 7).

La caractéristique des cages plates-formes utilisées est leur robustesse qui entraîne malheureusement leur coût élevé. On considère que cela est nécessaire pour des raisons de sécurité, car, en cas de production complète, la valeur des poissons dans les cages est de 5 à 7 fois plus grande que la valeur de chaque plate-forme. Les cages et la ferme, par leur forme, leur construction et les matériaux employés sont adaptés à la technologie de l'élevage des loups et à le localisation.

Caractéristiques techniques et technologiques de la ferme:

Volume des cages:150 m3
Nombre de cages:16 (18)
Capacité pour un cycle:18 – 27 tonnes
Capacité unitaire:1 – 1, 6 tonne
Quantité d'alevins en début d'élevage:0, 13 Kg/m3
Quantité de poissons en fin d'élevage:8 – 10 Kg/m3
Nourriture:Poisson moulu et granulé sec
Matériel - Construction:Acier galvanisé à chaud
 Flotteurs:Polyéthylène rempli de polystirène expansé
 Allée:Bois
 Cages:Filets nylon, mailles de 5, 1o et 16 mm
Longueur de la ferme:120 m
Nombre de personnes indispensables:3

Les cages sont formées de 4 segments qui peuvent être utilisés séparément. (figures 6, 7). Outre sa forme rectangulaire, la caractéristique particulière de la ferme modèle “MIRNA” est l'espace laissé libre entre les segments. Nous considérons que ceci est important dans l'élevage en baies fermées où les courants sont plus faibles (4 à 5 cm par seconde). Dans de telles conditions, la quantité maximale de loups, d'après les expériences faites au canal de Lim, est d'environ 8 à 10 Kg/m3. Il s'agit la d'un élevage où il n'y a pas encore d'importants changements de milieu (surcharge par les métabolites) par rapport au milieu marin, en dehors des cages. Des densités similaires sont obtenues en élevage en cage, dans la partie méridionale de la France (Etang de Thau) et au Japon (38, 39).

Pour une production continue de poissions, en cycles de deux ans, il est nécessaire d'avoir deux de ces systèmes pour une production annuelle de 18 à 27 tonnes. La ferme est équipée d'un abri pour le gardien, d'un entrepôt et d'une plate-forme de manipulation avec jetée. Trois personnes, travaillant en équipe, peuvent assurer l'élevage des poissons et les tâches de la ferme.

Une possibilité particulièrement intéressante est celle de l'élevage des coquillages avec des poissons (polyculture)(figure 7), ce qui rationalise le temps, l'espace et le travail et entraîne un amortissement plus rapide des installations d'élevage et comme nous l'avons dit dans l'introduction, qui améliore la qualité du milieu marin. Le côté négatif de l'élevage en polyculture est la possibilité de colonisation du naissain de coquillages sur les filets, en particulier quand il s'agit d'un milieu favorable au captage.

En plus de l'élevage en grands systèmes liés à l'écloserie industrielle, les fermes peuvent être utilisées pour l'élevage en version individuelle, privée ou en coopérative, tout au long de la côte. Les alevins peuvent provenir de la pêche ou d'une grande écloserie. Pour l'instant, sur notre côte, il n'existe qu'une seule écloserie à NIN et une autre est en construction au Canal de Lim.

Les fermes doivent être installées dans de “bons”sites qui, si possible, doivent remplir les conditions suivantes: protection des vagues et des vents, de bons courants et de grandes profondeurs.

C'est pourquoi il faut rechercher des sites potentiels, établir leurs caractéristiques hydrographiques et biologiques et déterminer l'emplacement le plus favorable.

Un exemple d'une telle planification de l'espace est montré sur la figure 8, où l'élevage de coquillages est installé dans la partie eutrophique peu profonde du Canal de Lim et l'élevage de poissons dans la partie plus profonde et plus étendue avec un meilleur échange d'eau. Une telle répartition de l'espace prévu pour l'élevage est le résultat, entre autres, des recherches écologiques précédentes et de la vérification des paramètres techniques et technologiques de l'élevage.

Au cours de l'élevage commercial, il est indispensable de suivre les paramètres do milieu d'élevage afin de remarquer à temps les changements possibles qui diminuent l'efficacité de l'élevage (FUJIVA, 1976, LUCET et al., 1984).

Nous considérons que l'application d'un tel élevage ou d'un élevage semblable, le long de la côte, conduirait à un développement plus rapide de l'élevage des poissons marins et des coquillages en Yougoslavie.

6. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Dans le cadre de la pêche en mer, en plus du développement de la pêche basé sur l'exploitation rationnelle des populations de poissons existantes, il faut absolument développer aussi l'élevage des organismes marins et particulièrement celui des poissons et des coquillages.

L'élevage de poissons et de coquillages représente une vue programmée et contrôlée de la pêche qui pourrait, par sa production, se rapprocher des résultats de la pêche en eau douce (environ 40 000 t/an).

La réalisation du programme d'élevage est possible en ce qui concerne nos connaissances et les technologies atteintes. Cependant, pour celà, il est nécessaire d'organiser une action publique, scientifique et économique énergique pour la promotion de l'élevage (basée sur les indicateurs économiques), par la création de conditions particulières, financières, d'organisation ainsi que de conditions de développement autres.

De plus, il faut disposer des deux plus importantes ressources, la ressource humaine et la ressource naturelle. Par l'intermédiaire des sciences, de l'instruction publique et de l'économie, il faut établir une collaboration efficace afin de former des experts qui pourront prendre en charge la production et le développement. Le facteur le plus susceptible de limiter ce développement est le fait qu'il est indispensable de disposer de sites marins de qualité, sites qu'il faut protéger le plus tôt possible, en harmonisant les intérêts en conflit (milieux urbanisés, tourisme, industrie, élevage,…). Le tourisme et l'élevage peuvent, par exemple, se compléter directement, comme producteur et comme consommateur de nourriture de qualité afin de diminuer l'importation actuelle (environ 20 000 tonnes de poissons blancs).

A côté des effets financiers directs de l'augmentation de la consommation de poissons et de coquillages, il existe d'importantes raisons socio-économiques et de santé pour promouvoir un développement plus rapide de leur élevage. Les poissons et les coquillages sont une nourriture très saine et du point de vue de la nutrition, une nourriture complète puisqu'ils contiennent toutes les matières indispensables au développement des organismes humains. Leur consommation entraînera donc une amélioration de la santé de la population.

En renforçant leur élevage et en créant un élevage de masse, on influera sur la stabilisation et l'amélioration des structures socio-économiques et démographiques de la population côtière et de celle des îles.

Cet élevage représente une activité annuelle et non pas une activité saisonnière; il diminuera donc une partie des migrations (saisonnières) de la population.

En temps que discipline surtout biotechnique, l'élevage est très complexe et exige l'amélioration permanente des techniques, ce qui influera sur le niveau général d'instruction de la population concernée par l'élevage.

Enfin, en liant l'existence économique de la population a l'élevage, on augmentera de façon importante se prise de conscience, sur la nécessité de conserver, de promouvir et d'exploiter rationnellement un milieu marin sain.

Nous pensons que ceci est indispensable non seulement parce que l'Adriatique est considérée comme “la plus belle mer”, mais parce que nous souhaitons la sauver de la dégradation et la préserver pour les générations futures, car nous n'avons pas hérité de ce patrimoine seulement pour l'exploiter, pendant notre courte existence biologique.

Bibliographie

Alessio, G., Bronzi, P., Gandolfi, G.Schreiber, B., Rend. Scient., B-107: 93–106, 1973.

Barnabe, G., Tourmamille, J., Rav.Trav. Inst. Pêches Maritimes, 36(2): 85–189, 1972.

Basioli, J., Pomorski zbornik, 6: 176–216, 1968.

Bchač, M., Hrs Brenko, M, Labura, Ž., Filić, Ž., Bilten društva ekologa B i H, serija B (2): 321–325, 1984.

Filić, Ž., Haliotis, 5, 196–205, 1975/76.

Filić, Ž., Morsko ribarstvo, 30:145–151, 1978.

Filić, Ž., Pojed, I., III Konferencija SITH o tehnološkom razvoju SR Hrvatske, Zbornik radova, knjiga III: 179–188, 1979.

Filić, Ž., Pojed, I., Morsko ribarstvo, 32: 22–26, 1980.

Fujiva, M. FAO Technical Conference on Aquaculture 1976, Advances in Aquaculture 9 453 – 458, 1979.

Ghittino, P. (ed), Technologia a patologia in acquacoltura. Vol. I Technologia, 1983.

Hrs-Brenko, M., Thalassia Jugol., 3: 173–178, 1967.

Hrs-Brenko, M., Acta Adriat., 16 (7): 125–136, 1974.

Hrs-Brenko, M., III konferencija SITH o tehnološkom razvoju SR Hrvatske. Zbornik radova, Knjiga II, pp 16, 1979.

Hrs_Brenko, M., Nova Thalassia, 4 (suppl.): 67 – 85, 1980.

Hrs-Brenko, M., Pomorski zbornik, 23: 217–236, 1985.

Hrs-Brenko, M., Ž. Filić, Stud. Rev. GFCM, (52): 35 – 45, 1973.

Lucet, Ph., Balma, G., Bonfils, J., L Aquaculture du Bar et de Sparides, INRA PUBL. (ed), pp 381–394, Paries, 1984.

Milne, P.H. Fish and Shelfish farming in coastal waters, Fishing News Ltd. (ed), London, 1972.

Pillay, T.U.P., FAO/Conf/1976/, 36: pp 13, 1979.

Ravagnan, G., Elementi di vallicultura moderna, Edagricole (ed), pp 230, Balogna, 1978.

TeskeredŽić, E., Morsko ribarstvo, 35: 16–17, 1983.

TeskeredŽić, E., Morsko ribarstvo, 36: 67–71, 1984.

Vik, K.O., Salmon and Traut Mag., 196: 203–208, 1986.

Vodopija, T., Morsko ribarstvo, 32: 14–17, 1980.

Vodopija, t., Morsko ribarstvo, 36: 53–59, 1984.

Figure 1 - Site du Canal de Lim. Site d'elevage L-I-L-5 Hydrographie, 1–9 Moule (Index de condition)

Figure 1

Figure 2 -Parc stationnaire (type italien)

Figure 2

Figure 3 - Une partie d'un pare d'elevage - ligne

Figure 3

Figure 4 - Culture des coquillages pendent l'elevage

Figure 4

Figure 5 - Ferme pilote pour l'elevage des poissons marins. Modele “Mirna”

Figure 5

Figure 6 - Vue générale de la ferme

Legende:

  1. Elements de la ferme A, B, C, D, E, F
  2. Entrepôt
  3. Bâtiment gardien
  4. Auvent
  5. Debarcadère
  6. Armoires électriques
  7. Distributeurs de nourriture
  8. Escaliers
  9. Lumières de signalisation
  10. Balustrade
  11. Armature pour la fixation des filets
  12. Ancres et armature pour ancrage
Figure 6

Figure 7 - Presentation de l'urbanisation du site d'elevage du Canal de Lim

Figure 7

Description des figures

Figure 1 - Site du canal de Lim. site d'élevage, lieu de levee des echantillons: L-I-L-S (Hydrographie), 1–9 (Index de condition des moules).

Figure 2 - Parc stationnaire de type italien (a -chaussette en filet avec moules, b, c, d - huîtres cimentees).

Figure 3 - Parc flottant (a -collecteur à huîtres, b - panier avec huîtres, c-collecteur á moules).

Figure 4 - Culture pendant elevage des coquillages(A, B - moules dans chaussette-filet, c, d, c - collecteurs avec huîtres, f - naissains d hûitres sur branches, g, h, i, j - huîtres cimentees).

Figure 5 - Ferme pilote pour elevage des poissons marins - modèle “Mirna” (1 - Bâtiment gardien et entrepôt, 2 - plate-forme, 3 - barque, 4 - cages).

Figure 6 - Vue generale de la ferme (1 - elements de la ferme, 2 - Entrepôt, 3 -bâtiment gardien, 4 - Auvent, 5- debarcadère, 6 -armoire energetique, 7- Distributeurs de nourriture, 8 - Escalliers, 9 - lumières de signalisation, 10 - Balustrade, 11 - Attaches pour cordage, 12 - Armature pour fixation des filets, 13-Ancres et armature ancrage).

Figure 7 - Presentation de l urbanisation de l elevage du site du Canal de Lim

Figure 8 Repartition des valeurs de salinite et nitrate sur le site du Canal de Lim en Juin et en Aoūt 1986.

JUINAOUT
Figure 8Figure 8

TABLEAU 1. Valeur des paramètres oceanographiques fondamentaux et des concentrations de sels nutritifs au canal de Lim et sur la region cotière de Rovinj

Parametres +CANAL DE LIM +EAUX COTIERES ROVINJ <
1212
T/OC9.8–24.59.1–23.112.1–24.411.7–23.8
SXlo-39.5–38.234.7–38.434.2–38.036.9–38.3
O2%80–13754–11393–13863–123
PO40.02–1.000.02–0.260.02–0.0130.01–0.15
NH40.0–2.10.1–2.40.1–1.50.0–1.3
No20.03–1.700.00–1.800.20–0.750.02–0.75
No30.5–78.10.2–11.00.3–1.71.3–9.5

+ Sxlo-3 salinite, O2% saturation en oxyène en % PO4 Ortophosphate, NH4 Amoniac, No2 nitrate, NO3Nitrate, uμmol.1-1.
+ Donnees measures de 1978 à 1985 sur partle 4 du canal de Lim. 1-couche de surface, 2 - reste colonne de eau.
< Donnees measures de 1978 à 1983 sur 8 endroits le long de la cô de Rovinji, y compris et site devant le port de Rovinj. l - couche de surface, 2 - reste colonne de eau.

TABLEAU 2. Caracteristiques biometriques et index de index de condition chez la moule (entre 55 et 65 mm de longueur) du Canal de Lim le 2l Aoūt 1986.

 Poids humide moyen (g)Poids sec moyen(g)Volume moyen(ml)Index condition d après Bairds %
moule entierecoqViandecoq.ViandeViandemanteau
Riviera+20.98.04.57.71.04.113.330.8
Vieux Radeau17.67.43.87.00.73.713.627.2
Parc plaža18.97.33.76.90.73.013.622.1
Nouveau+ Radeau18.56.53.36.20.63.413.026.2
Ferme croissan17.66.63.26.10.73.211.528.2
Ferme geniteurs19.26.93.56.60.73.312.925.6
Karigader17.36.73.26.30.63.011.226.8
Čerižeral18.97.14.26.70.93.812.829.7
ŠImija+16.67.23.66.80.73.513.625.7

+ Les echantillons ont ete pris du parc car les tresses installeesont disparu

AQUACULTURE MARINE: L'EXPERIENCE OE LA CENMAR

HISTORIQUE

En 1976, l'Institut de Bactériologic de ZADAR commence les premiéres expériences d'élevage en cages, à partir de loups importés.Les résultats furent bons: les loups atleignirent la laille de 300 g après 18 mois d'élevage et la survie était de 70 %. Etant donnée la valeur commerciale du loup en Méditerranée, son élevage était devenu une activitaté financeèrement fort intéressante. Les côtes youngslaves avec leurs centaines d'fles et de baies profondes forment des siles idéaux pour 1'élevage en cage que soit à un niveau familial ou à un nivea industriel.

CONSTRUCTION DE L'ECLOSERIE

Le project d'une écloserie d'une capacité de 1400 000 alevins a été élaboré en 1980. Les premiers travaux sur le terrain débutèrent en 1982 aprè que les fonds (prêts et crédits)aient été assurés.

La construction de l'écloserie et son équipement durèrent pratiquement un an et demi, période durant laquelle il s'est avéré nécessaire d'adapter et de redessiner les plans originaux. Durant l'été 1983, les constructions furent terminées et les premiéres cultures de phytoplancton commencèrent. En janvier 1984, l'écloserie était technologiquement fonctionnelle et les premiers oeufs de poisson furent utilisés. L'écloserie a été construite et équipée entièrement avec du matériel local. A la même époque, la CENMAR se constituait on Société indépendante.

LES GRANDES LIGNES DE L'ECLOSERIE

L'écloserie occupe une superficie de 5 000 m2. Le bâliment est isolé de façon á minimiser les pertes de chaleur durant les mois d'hiver. L'eau de mer est chauffée au-dessus de 20°C et tecirculé afin de permettre on meilleure croissance et une economic d'énergie. Le travail dans l'écloserie (un total de 250 bassins) demande un strict contrôle sanitaire ainsi que des paramètres de qualité de l'eau, une alimentation bien équilibrée et des cultures vivantes (phyto plancton, rotifères, Artemia) fiables.

Ceci ne peut être réalisé que par l'utilisation de personnel qualifié.

LES RESULTATS DE LA PRODUCTION

La premiére saison de production s'est terminée en est terminé en juillet 1984, par la production de 1 100 000 alevins qui ont été pratiquement tous stockés dans nos cages.

Durant cette saison, une assistance de la FAO (Technical Cooperation Programme) a été obtenue par la venue d'experts et la fourniture d'équipement pour le laboratoire de chimie et de pathologie.

L'année suivante, la production a atteint 2 millions d'alevins et une autre espèce, la daurade, a été incluse. Ceci était une étape importance pour arriver a doubler la production de l'écloserie par une amélioration constante de la technologie.

Il est prévu d'atteindre cet objectif non pas par l'introduction de noveaux investissements mais par une exploitation plus intensive et I'introduction de nouvelles espèces.

Une analyse détaillée des deux premières saison de production a été faite et les stratégies de développement ont été définies.

LE GROSSISSEMENT En parallèle avec l'écloserie, les travaux expérimentaux sur les cages ont continué

En 1980, un nouveau site (Baie de LAMJANA, sur l'île de Ugljan) fut adopté. Ce site fut choisi car le régime des températures de l'eau de mer était plus favorable (min. 1°C; max. 25°C), la circulation de l'eau meilleure, la production organique inférieure et la protection contre la mer bonne.

De nombreux paramètres biotechniques affectant l'élevage de poissons en mer furent étudiés durant cette phase pilote (1980–1984)

LE DESSIN DES CAGES

14 différent types de cages furent testés afin d'étudier leur stabilité, leur ré aux vagues, á la corrosion, la facilité de maintenance, de réparation et d'assemblage, la compatibilitée avec les besoins de l'élevage (communication entre les cages, changements de filets, sureté). A la fin de 1983, le choix s'est porté sur le modèutiliséactuellement. La plateforme modulaire est construite à partir de tubes galvanisé à chaud, les flotteurs sont en polystirène expansé, la passerelle est faite en bois et la cage peut contenir soil un filet de 9,5 × 9.5m, soil 4 filets de 4,5 × 4,5 m. Les cages sont fabriquées selon nos spécifications dans un chantier naval local.

LES ASPECTS BIOTECHNIQUES

L'élevage d'un certain nombre d'espèces à partir d'alveins sauvages on produits en écloserie fut expérimenté, Sparus aurata, Puntazzo puntazzo, Mugilidés, Diplodus sargus, Boops salpa, Diplodus vulgaris, lithognathus mormyrus, en plus de Dicentrarchus labrax. En ce qui concerne les espèces á valeur commercialie élevée, P. puntazzo a la croissance et le taux de survie en cages les meilleurs, suivi pars S. aurata et D. labrax.

De l'aliment semi-humide ainsi que de nombreux aliments secs ont été testés. Il existe souvent une plus grande variation entre les aliments fournis par un même prodicteur qu'entre ceux provenant de producteurs différents. A ce sujet, I'exemple le plus clair a été la mauvaisé (plus de 80 ) des poissons durant l' été 1982, due à la mauvaise qualité de l'aliment fourni par le producteur qui pourtant avait toujours donné un produit de bonne qualité.

La densité des poissons dans les cages est un facteur foundamental pour la détermination des caractéristiques bioéeconomiques de l'élevage. Nous avons trouvb que l'augmentation de la concentration jusqu'à 20 kg/m3 conduit à une diminution du taux de croissance et de l'efficacité de conversion de l'efficacité de conversion de l'aliment. Les problèmes pathologiques et les risques d' abaissement de l' oxygène augmentent lorsque les filets deviennent trop chargé(“fouling” et durant les périodes de temps calme avec faible circulation de l'eau.

Les plus grades mortalitiés dans les cages sont dues au Vibrio. Cette maladie se manifeste d'une façon plus pronocée au début de l'été et en automne, en altaquant les poissons de première année. De temps en temps, jusqu'a 40 % du stock peut être perdu. Un vaccin a été testé, mais en 1984 un traitements plus efficace a été trouvé: prévention è partir de sulfamides. L'efficacité du traitement s'accroit avec une meilleure gestion de l'élevage: aliment varié, filets propres, densité d'élevage faible. Les pertes dues au Vibrio sont maintenant inférieures á %.

Les installations pour l'élevage en cage ont été terminés en 1984. Elles comprennent un bâtiment (1 000 m2) contenant une unité de réfrigération de 50 t., un magasin pour le stockage de l'aliment sec, un autre pour le stockage des filets, une unité de réparation de filets, un atelier, un laboratoire, des bureaux et des salles communes. Plus loin, se trouve un quai pour les bateaux, ainsi qu'une aire réservéau nettoyage des filets, une unité pour la préparation de l'aliment et une autre, pour les services auxiliaires.

Actuellement, nous avons 150 cages (10 × 10 m) situées en deux endroits de la baie, une pour chaque année d'âge. Un troisième site sera exploité; il donnera àl'ēlevage plus de flexibilité et permettra la régénération du substrat sous la mer. La présence de pratiquement 400 t. de poisson dans la baie et la est exploitée par I'augmentation des mollusques et des poissons“sauvages”.

LE PERSONNEL

La CENMAR emploie 10 spécialistes en mariculture. Le directeur général de production est secondé par deux directeurs, un pour l' écloserie et un pour les cages. L'écloserie est divisée en 4 sections principales: aliment vivant, reproduction et pathologie, larves et alevins, qualité de l'eau. Elles ont chacune leur responsable. De même, en ce qui concerne l'élevage en cage, il y a un spécialiste de la production et autre de la pathologie. Une section de recherche et de développement est en formation et occupe actuellement un spécialiste de l'alimentation. Un minimum de deux stagiaires est toujours employé et ceci permet aux spécialistes de s'occcuper de la recherche et des activités de développement.

LES ASPECTS COMMERCIAUX

Les poissons de taille commerciale sont, de préférence, vendus à l'étranger, car le prix est plus intéressant que sur le marché intérieur. De plus, cela mous permet d'obtenier des devises étrangères avec lesquelles nous pouvons acheter l'aliment sec et d'autre matériel. En plus des poissons de taille commerciale, nous avons importéet exporté des oeufs, des larves et des alevins.

ECLOSERIES MARINES
SITE - PROGRAMME PRODUCTIF - DIMENSIONNEMENT

MR. L. BERG

1. CHOIX DU SITE

Dons la plupart des cas, le choix do site pour la réalisation d'une écloserie est étroitement lié l'existence et aux exigences d'une forme de grossissement existante ou en project (cages flottantes, élevage extensif en lagune, projects intégrés de grossissement intensif). C'est la raison pour laquelle les crières du choix du site pour une écloserie sont souvent subordonnés à ceux de la ferme de grossissement. Les principaux critères généralement. pris en considération pour le choix du site d'une écloserie marine sont les suivants:

1.1. Aspects socio-économiques

Les aspects socio-économiques sont importants, plus particulièrement pour des projets d'aquaculture intégrée: écloserie + grossissement (différents types d'élevages). Une nouvelle activité d'aquaculture doit trouver une juste intégration dans le contexte économique et social de la zone ou du pays choisis pour le projet. Les possibilitiés et les conditions de marché doivent être analysé en relation avec le site:

- Possibilitiés et coûts de transport, distribution du produit sur les marchés de poissons locaux etétrangers

- Possibilitéde vente directe aux consommateurs (par ex. les restaurants)

- Prix de vente du poisson produit

- Exigences particuliéres du marché (taille, présentation du poisson)

- Quantités journaliéres/hebdomadaires/mensuelles qui peuvent être absorbées par le marché

- Impact des coûts des matières premières et de la main d'oeuvre

- Impact du projet sur le développement économique et social local.

1.2. Approvisionnement en eau et qualité de l'eau

La qualité de l'eau est un facteur de base pour le choix du site et pour la future productivité d'une écloserie. Les propriétés et physiques de l'eau conditionnent, de manière directe, les résultats productifs de l'écloserie ainsi que les coûts de production des alevins.

Trois principaux types d'approvisionnement en sont utilisés en aquaculture marine;

- Approvisionnement direct à partir de la mer

- Prélèvement d'eau dans une lagune marine

- Pompage á partir d'une nappe souterraine d'eau salée

Pour la reproduction d'espèces marines, il est nécessaire de pouvoir disposer d'eau á salinité voisine de celle de la mer, surtoit pour la maturation des gonades et pour l'obtention de produits sexuels de haute qualité (oeufs fertilisés et viables).

Dans le cas d'approvisionnement en eau de mer ou de lagune, les facteurs suivants doivent être analysés:

- Bathymétrie

- Courtants

- Marées

Ces facteurs détermineront directement le type et les coûts de réalisation de la station de pompage.

Dans le cas de pompage à partir d'une nappe souterraine il faut établir préalablement le débit d'eau disponible.

Fréquemment, l'eau de nappe est pauvre ou manque totalement d'oxygène et les concentrations en fer et en ammmoniaque y sont à des niveaux dangereux pour le poisson.

En général, il est préferable d'évitor les eaux lagunaires, du fait de la variabilité élevée et rapide de certains facteurs de base: température, salinité, oxygène, pH, blooms algaux.

Fondamentalement, au niveau de la qualité de l'eau, les paramètres suivants doivent être relevés et analysés et doivent ensuite correspondre aux exigences du poisson:

- Température

- Salinité

- Teneur en oxygéne

- pH

- Ammonique, nitrites et nitrates

- Phosphates et silicates

- Sources éventuelles de pollution (métaux lourds, pesticides, insecticides).

Il est important de relever l'évolution de ces facteurs au cours de l'année ainsi que les valeurs minimales et maximales absolues; on peut donc se baser sur des données statistiques ou des relevé déjá disponibles ou réaliser un programme de suivi en phase détude de faisabilité.

La plupart de ces facteurs peuvent toutefois être aisément controlés en phase de production et également manipuléen amont de l'utilisation en écloserie ou au niveau des systémes àrecyclage de l'eau, à l'intérieur méme de l'écloserie.

1.3. Permis de construction et restrictions éventuelles

Le site doitêtre également choisi en fonction de la possibilité d'obtenir les permis nécessaires à las construction des bâtiments de l'écloserie, à la réalisation de la station de pompage ou d'autres oeuvres de construction et pour l'évacuation des eaux usées.

Il faut également tenir compte d'autres restrictions éventuelles dérivant de dispositions ou lois locales et nationales en matière de réalisation de projets d'aquaculture.

Dans certains cas, il est possible de restructurer et/ou d'utiliser des bâtiments déjà existants pour des projets d'écloserie, ce qui permet parfois de réduire les demandes de permis ainsi que les coûts de réalisation de l'écloserie.

1.4. Proximitédes matières premières, main d'oeuvre et réseaux

La possibilité d'un approvisionnement, le plus aisé possible, en matières premières et pièces de rechange pour l'écloserie est l'un des cristères les plus importants, en phase de choix du site. La gestion de l'écloserie est également advantagée par le fait de pouvoir disposer de main d'oeuvre, la plus proche possible de l'installation, ce qui réduit les temps de déplacement et permet des interventions rapides en cas d'urgence.

Il est important de pouvoir trouver la plupart des matières premières dans la zone du projet, de manière à réduire au maximum les coûts d'investissement et les frais j'exploitation de l'écloserie.

Le site doit, enfin, offrir la possibilité de liaison aux différents réseaux: routes, énergie électrique, téléphone, eau potable. les distances et les difficultés liées à l'approvisionnement à partir de ces réseaux détermineront les coûts d'investissements de l'éloserie.

1.5. Proximité du lieu de destination des alevins

Le choix du site d'une écloserie doit tenir compte également du lieu de destination des alevins: minimiser autant que possible la distance entre l'écloserie et le/les lieux de grossisssement des alevins.

Il faut toutelois remarquer que, souvent, ce critère passe au deuxième plan, du fait que le transport d'alevins par route et/ou par mer ne pose pos de problèmes techniques et peut être réalisé, sur des durés allant jusqu'à 24 heures, avec des mortalités et des dommages pour les poissons très limités, voire même nuls. II est, par centre, évident que la distance séles sites de l'écloserie du grossissement influencera directement le coût de l'alevin destiné à l'élevage.

1.6. Facteurs liés à l'environment

La climatologie et la météeorlogie peuvent également condtionner le choix d'un site, ne fut-ce que marginal element, du fait que l'activité de reproduction artificielle se déroule dans des bâtiments et donc à l'abri des facteurs météorologiques. Toutefois, des composantes climatiques comme les températures ou les vents détermineront le type bâtiment à réaliser (serres ou bâtiments en dur) et le degré d'isolation thermique nécessaire.

La topographic et la pédologie du site seront étudiées en phase d'étude de faisabilitéet d'avant projet pour pouvoir établir les possibilités, les caractéristiques techniques et les coûts des oeuvres à réaliser. Comme exemple, on peut citer le cas de sols tourbeux qui requièrent des intervention spécifiques au niveau des constructions pour la stabilité des bâtiments et peuvent même être limitants pour la réalisations d'une écloserie

1.7. Existence d'aides économiques ou sociales

L'étude d'un projet comporte la recherche de l'existence éventuelle de certaines aides prévues souvent au niveau d'administrations locales ou de plans nationaux ou internationaux (CEE) pour le développement, d'activités industrielles ou, dans ce cas particulier, d'aquaculture.

Les interventions portent surtout sur les aspects économiques d'un project, au moyen de participations à fond perdu ou sous forme de prê à taux favourables pour les coûts d'investissement ou les frais d'exploitation. Actuellement, de nombreuses dispositions, lois ou décrets sur l'occupations et la formation professionnelle des jeunes peuvent être avantageuses pour des initiatives d'aquaculture.

2. PROGRAMMES DE PRODUCTION

Une écloserie moderne doit être conque pour la reproduction de plusieurs espèces, de manière à pouvoir exploiter les différentes périodes de l'année et à augmenter ainsi la capacité productive de l'écloserie.

Actuellement, dans le bassin méditerranéen, trois espèces marines peuvent être reproduites artificiellement, àéchelle industrielle, dans une écloserie, en utilisant les mêmes structures de base:

- Loup (Dicentrarchus labrax): décembre - mars

- Daurade (Sparus aurata): octobre - février

- Crevette(Penaeus japonicus): mars-juin

D'autres espèces, comme la sole et certains sars commencement à être également reproduites dan les écloseries marines avec de bons résultats.

Les périodes indiquées correspondent aux périodes de reproduction naturelle. La production d'alevins peut toutefois être ultérieurement augmentée avec les techniques de déphasage de la reproduction. Grâce à ces techniques, qui ont été développées on France (Voir Conférence Mme DEVAUCHELLE), il est possible d'obtenir des pontes décalées pendant toute l'anné.

Des problèmes peuvent se poser avec des alevins provenant de pontes décalées, en relation avec la taille, inférieure, qu'atteignent les juvéniles au début de la saison hivernale. Dans certaines régions de la méditerranée septentrionale, les juvéniles de taille trop limitêe trop limitée doivent être maintenus dons des bassins, sous couvert, á cause des tempêratures trop basses de l'eau.

La reproduction de la crevette peut être réalisée, grâ aux techniques de conditionnement, durant toute l'anné, mais généralement les programmes d'une écloserie prévoient la production de post-larves de crevette pendant le printemps de manière áre à pouvoir disposer de la période de grossissement la plus longue possible (cycle d'élevage de la crevette d'une seule saison).

La figure 1 illustre un exemple de programme d'écloserie s'étalant sur cinq cycles de production. La saison naturelle des pontes commence en octobre (1er cycle) pour la daurade et les alevins doivent alors être maintenus en écloserie jusqu'à février–mars, lorsque les conditions thermiques extérieures ne sont pas favorables.

En décembre, commence la saison de ponte du loup et le programme de l'écloserie peut prévoir la production d'alevins, soit de loup, soit de daurade (2 ème cycle). Pendant le deuxième cycle, il y aura donc superposition des stades de parmanence en nurserie des 1er et zème cycles (janvier et février) er des zème et 3ème cycles (mars). Cet aspect doit être considéré en phase de dimensionnement de l'écloserie et du calcul du nombre de bassins de nurserie nécéssaires (voir paragraphe 3).

En janvier, commence le 3ème cycle (loup et/ou daurade). Au mois de mars, le programme peut prévoir aussi bien la reproduction du loup que de la crevette (4ème cycle).

Généralement, è cette époque de l'anné, la saison des pontes naturelles pour la daurade est terminée; il arrive cependant que certaines pontes puissent se prolonger même durant les mois de mars et d'avril.

Un dernier cycle (5ème)peut être réalisé sur pontes des pontes décalées.

Il faut souligner le fait qu'un tel programme est étroitement lié à la technologie employéet peut donc changer en fonction des méthodologies adoptées pour la production d'alevins. Dans l'exemple illustréici, les phases d'élevage en écloserie sont réalisés a une température moyenne de l'eau de 20°C. L'élevage larvaire est réalisé dans des bassins cylindro-coniques (2 m3 de capacité unitaire) jusqu'à l'âge de 45 jours; àce stade, les postlarves sont transférées dans les bassins de nurserie (10 à 15 m3 de volume unitaire).

Le cycle total d'élevages en écloserie de la crevette est de 30 à50 jours.

3. DIMENSIONNEMENT D'UNE ECLOSERIE

Les principaux secteurs d'activité d'une écloserie marine sont;

  1. Reproductions et bassins de ponte

  2. Unité de production du phyto-plancton

  3. Bassins d'élevage larvaire

  4. Bassins de nurserie

Le reste de l'écloserie est constitué des unités techniques et de services:

- Unitáde chauffage - refroidissement

- Armoires électriques, générateurs

- Atelier et magasin

- Stockage et préparation d'aliment

- Laboratoire et bureaux

- Services (WC, chambres, cuisine)

Le tableau ci-dessous montre les dimensions de chaque secteur d'une écloserie d'une capacité de 2 000 000 alevins de loup/an.

UNITESm3%
Reproducteurs22510
Phyto-zooplancton1808
Elevage larvaire30014
Nurserie65029
Autres locaux et espaces libres85039
Total2 205100

Le type et la taille des locaux techniques et de services nécessaires pour une écloserie peuvent varier en fonction des conditions spécifiques et des besoins d'un projet.

Par example, certains de ces locaux (atelier, générateur, laboratoire, bureau, cuisine) peuvent être communs avec les autres secteurs de la ferme ou avec d'autres installations. La taille des secteurs élevage larvaire et nurserie est proportionnelle à la dimension de l'écloserie (capacité), alors qu'en pourcentage, la dimension des secteurs reproducteurs et phyto-zooplancton augmentera lorsque la capacité de l'éclosrie diminuera.

3.1. Unité Reproducteurs/ponte

Cette unité comprend les bassins suivants:

  1. Stockage intérieur et extérieur (Dans le Nord de la Méditerranée, le stockage des dourades doit être à l'intérieur) Bassins de 50 à 100m3 pour une densité de stockage variant de 2 (été) a 5 kg/m3 (hiver).
    Géniteurs nécessaires (pour chaque million d'alevins/an)
    - Loups: 250 kg; sex-ratio 2:1
    - Daurades: 150 kg; Sex-ration 1:1

  2. Bassins de conditionnement pour la reproduction décalée (voir communication de Mme DEVAUCHELLE)

  3. Bassins de ponte
    Au moins 4 bassins de 5 à 10 m3 chacun.

3.2. Unité phyto-zooplancton

Pour chaque million d'alevins/an produit par une écloserie, la production de plancton journalière nécessaire ainsi que le type de bassin utilisé et le volume total nécessaire sont reportés dans le tableau suivant:

Planctonproduction journalière néecessaire (maximum)Type de bassinVolume unitaire du bassinVolume total nécessaire m3
Algue 1 000 1 de culture concentréeSacs en plastique Bassins en fibre de verre ou en béton140–400
10–50 m3
5–7
-
Rotifères500 000 000Bassins cyclindro-coniques Fibre de verre/béton2 m3
10–50 m3
20
-
Artemia500 000 000Bassins cylindroconiques0,5–2 m36

Pour les algues et les rotiferès, des cultures en grands volumes (10–50 m3) peuvent être utilisés en supplément des cultures “normales”.

Dans cette optique, les bassins de reproduction ou de nurserie non utilisés peuvent être employés temporairement.

3.3. Les bassins d'élevage larvaire et de nurserie

3.3.1. Données de bases

Le tableau suivant montre les différentes données qui permettent de calculer le nombre de bassins nécessaires pour l'élevage larvaire et la nurserie. Les données de base nécessaires sont les suivantes:

  1. Production annuelle d'alevins
    L'exemple utilisé est basé sur une production normale d'un million d'alevins de loup/an.

  2. Nombre de cycles de production de l'écloserie
    Ex.3 cycles /an (un cycle décalé n'est pas envisagé dans cet exemple.)

  3. Taux de survie des larves et des alevins
    - Elevage larvaire (de l'oeuf aux larves de 45 jours): 25 %
    - Nurseric (de 45 jours à l'alevin de 1 g): 75 %

  4. Densité des larves et des alevins
    Pour les calculs de capacité, la densité finale doit être prise en considération.
    - pour des larves de 45 jours: 10 000 individus/m3
    - pour des alevins de 1 g: 3 000individus /m3

  5. Volume unitaire des bassins
    pour cet exemple, nous avons choisi les bassins suivants:
    - Elevage larvaire: bassins de 2 m3
    - Nurserie: bassins de 15 m3

3.3.2. Etages du calcul

- Production annuelle totale: 1 000 000 alevins

- Production totale d'alevins par cycle (3 cycles):

- Nombre initial d'alevins en nurserie par cycle (75%):

- Nombre final de larves dans les bassins d'élevage larvaire par cycle: 410 000

- Nombre initial d'oeufs par cycle (25 %):

- Nombre total d'oeufs nécessaires par: 1 760 000 × 3 (cycles) = 5 280 000

- volume total des bassins d'élevage larvaire par cycle:

- Nombre total de bassins d'élevage larvaire par cycle:

- Nombre total de bassins d'élevage larvaire de l'écloserie (cycles sépacés): 22 bassins

- Volume total des bassins de nurserie par cycle:

- Nombre total de bassins de nurserie par cycle:

- Nombre total de bassins dans l'écloserie (superposition de 2 cycle) (1) 11 × 2 = 22 bassins.

(1) Si les températures de l'eau permettent le transfert à l'extérieur des alevins du 1er cycle, le nombre de bassins de sevrage nécessaires est de 11 au lieu de 22.

Figure 1

Figure 1: Exemple d'un programme basé sur cinq cycles de production pour une écloserie marine de loup, daurade et crevette.
Le dernier cycle (V) est réalisé sur pontes décalées. Périodes mises en évidence: Superposition de deux cycles en stade de nurserie.

STADESNb. de cycles par an(1)Longueur du cycle (mois)(2)Nb.initial d'ind. par cycleTaux de survieNb. final d'ind. par cycle (3)Nb. final total ind. par cycleDensité finale(4) (ind/m3)Volume total par cycle (m3)Volume unitaire(m3)Nb. de bassins par cycleNb. de bassins total (5)
Elevage larvaire31,51 760 00025 %440 0001 320 00010 0004422222
Nurserie31,5–2,5440 00075 %330 0001 000 0003 000110101122

Notes:

(1) en excluant les pontes décalées

(2) à une température de 20° C

(3) fin de l'élevage larvaire: 45 jours
fin de la nurserie: 90–120 jours (0,5–2 g de poids individual)

(4) sous évalué: des densités supérieures peuvent ê obtenues

(5) cycles séparés pour l'élevage larvaire

(6) superposition éventuel le de 2 cycles pour les bassins de nurserie

ECLOSERIES DE POISSONS STRUCTURES - EQUIPEMENTS - ASPECTS ECONOMIQUES

Mr. G. BRUNEL

1. INTRODUCTION

La conception des écloseries met en oeuvre:

- La connaissance détaillée des techniques d'élevage

- Les caractéristiques du site d'élevage

- L'objectif de production et/ou de rentabilité

Dans un contexte économique, cette phase de conception est toujours un compromis entre les paramètres techniques et les paramèters économiques.

2. LA CONCEPTION DES STRUCTURES D'ELEVAGE

Succession d'étapes, allant du général au particulier, définissant les fonctions et les objectifs technico-économiques

2.1. Définition des unités de base de l'écloserie

2.1.1. Définition des 3 principaux critères de détermination

- Homogénéité de fonction

- ldentité des facteurs environmentaux

- Unité en matière de gestion

On peut définir les unités suivantes (Chaque unité aura ses caractéristiques functionnelles propres qui permettent de définir en détail sa structure):

Bars/Daurades

  1. Stockage géniteurs/ponte

  2. Unité phyto-zooplancton

  3. Elevage larvaire/prégrossissement

  4. Unité technique (atelier/ salle machine/chaufferie/pompage)

  5. Unité service (laboratoire/administration/stockage)

2.1.2. Critères secondaires de conception

- Module d'exploitation - Division des risques

- Standardisation des productions

- Possibilités d'extension

- Rapports entre unités

Par ex: Géeniteurs/ponte -- élevage larvaire

Phyto-zooplancton -- élevage larvaire

Bâtiments techniques -- unités biologiques

2.2. Les structures des unités d'une écloserie

Elles sont définies, après le choix du site, en fonction des données suivantes:

- Paramètres environnementaux du site,

- Paramètres environnementaux des unités de base,

- Contraintes techniques,

- Contraintes d'exploitation et de sécurité,

- Contraintes sanitaires.

2.2.1. Unité géniteurs/Ponte

Cette unité est composée généralement de trois parties:

a) Les bassins de maturation naturelle

Ils ne nécessitent aucune structure particulière, car les paramèters environnementaux suivent ceux du milieu naturel. Cependant, pour le confort de la gestion des bassins, et parce qu'en bassins, le milieu est nettement plus confiné que le milieu ouvert, il est préférable de prévoir une couverture souple, de type agricole, qui a pour rôle:

- de limiter l'évaporation des calories, l'hiver,

- de limiter l'ensoleillement et la pousse des algues, en été,

- de limiter les variations de salinité en cas de pluies abondantes.

b) Les bassins de maturation décalée:

Ces bassins qui suivent des rythmes photo-périodiques et thermiques différents du cycle naturel doivent être impérativement couverts de façon sérieuse avec une toiture ne laissant pas filtrer la lumière du jour et dont les caractéristiques physiques assurent un bon maintien des conditions d'environnement.

Le type de structure dépendra du site retenu et du contexte économique et pourra aller, de la serre double paroi, avec revêtement intérieur opaque, dans les zones tempérées chaudes, au bâtiment de type industriel, avec réchauffage éventuel de l'air.

c) Le ou les bassins de ponte:

Ce bassin sert indifférement aux reproducteurs effectuant leur maturation dans des conditions naturelles ou dans des conditions contrôlées. ll sera donc placé dans les conditions les plus contraignantes, c'est à dire, dans une structure identique à celle des bassins de maturation décalée.

Tous ces bassins, généralement de taille supérieure à 20 m3, peuvent être construits selon plusieurs procédés. Le choix dépendra du contexte du pays. Des bassins circulaires en béton armé, avec coffrage soigné, sont, dans beaucoup de cas, avantageux.

2.2.2. L'uniré de phyto et de zoo-plancton

Deux salles composent cette unité:

- La salle phyto-plancton, qui nécessite une température régulière (22°C),

- La salle zoo-plancton (rotifères, Artemia) dont la température doit se situer aux environs de 26/28°C.

Ces deux salles sont liées étroitement entre elles, puisque les algues produites sont en majeure partie destinées aux élevages de rotifères. Le choix des structures est, encore une fois fonction des coûts.

Les salles de culture du phyto-plancton sont bien connues et ont été décrites de nombreuses fois. Nous n'y reviendrons pas. ll peut y avoir une alternative plus simple, moins coûteuso, moins performante, qui est celle du “bloom”, orienté en milieu semi-contrôlé. Cette solution ne peut se justifier que dans des pays n'ayant pas des température hivernales trop faibles. Elle permet de réaliser une économie importance.

La salle “rotifères” se compose le plus souvent de bassins polyester cylindro-coniques (1 à 2 m3), thermorégulés. La température de l'eau situer vers 26° C, une attention particulière sera portée à l'isolation de ces bacs, essentiellement en partie supéerieure. Si ce point est bien contrôlé, les bacs de culture de rotifères peuvent être placés dans un e structure peu coûteuse (serre agricole).

La salle “Artemia” est divisée en trois parties:

- La zone de décapsulation, comprenant un bac d'hydratation, un bac de traitement et un bac de rinçage

- Un ensemble d'incubateurs polyester

- Un ensemble de bacs de grossissement (2 á 4 m3) de type FOSTER-LUCAS, qui peuvent être construits en bèton armé avec revêtement polyester.

Les deux derniers ensembles, thermorégulés (26 à 28° C)doivent être parfaitement isolés (idem rotifères).

2.2.3. Unité d'élevage larvaire et de prégrossissement

Globalement, cette unité se divise en trois parties (élevage larvaire, prégrossissement, circuit de recyclage) qui constituent un module d'élevage.

a) Bassins d'élevage larvaire

Les formes, dimensions, mode de construction et principes de fonctionnement sont très variables selon les écloseries.

- Les formes: circulaires, sub-carrées, raceways, cylindro-coniques; cette dernière forme étant prédominante actuellement.

- Les dimensions; de 1 m3 á 45 m3. De plus, on observe une diminution et une limitation des grands volumes.

- Les modes de construction; béton armé, polyster, polyéthylène ou contre-plaqué avec bâche en PVC. Le polyster s'impose de plus en plus.

- Le principe de fonctionnement; Il peut aller du type très intensif (plus de 150 oeufs/litre) à un type extensif (10 oeufs/litre). Des densitiés de 100 oeufs/litre sont le plus souvent utilisées.

Pour notre part, nous utilisons des bacs polyester cylindro-coniques de 1 à 3 m3, constituant un bon compromis, assurant un bon tampon physico-chimique dans les bassins d'élevage. L'élevage larvaire s'effectue avec des densités initiales de l'ordre de 100 oeufs/litre.

b) Bassins de prégrossisement

Ils permettent d'élever les alevins depuis le début de la métamorphose jusqu'à un poids moyen de 1 à 2 g. En pratique, dès l'âge de 45 jours pour le bar, les alevins sont transférés du bassin d'èlevage larvaire vers le bassin de prégrossissement (60 à 65 jours pour la daurade).

L'élevage, à partir de ce moment-là, s'apparente aux élevages de truites, et les structures sont proches de celles définies pour ces espéces (raceways, bassins circulaires ou sub-carrès). Le polyester est fréquemment utilisée, mais également le béton arme, avec ou sans revêtement polyster.

c) Circuit de recyclage

Le recyclage a pour objectif la limitation des depenses en énergie pour le maintien de la température du milieu d'élevage et il comprend plusieurs éléments, a savoir:

- des canaux de récupération des eaux usées,

- des décanteurs (fécal-trap, décanteur à plaque, …)

- un système d'écumage,

- une station de pompage,

- un échangeur (réchauffage) avec régulation,

- un biofiltre à lit fluidisé en polyster,

- une stéerilisation U.V. (pour l'élevage larvaire).

Ces unités d'élevage peuvent être abritées, selon le climat, sous des serres agricoles ou des hangars industriels.

2.2.4. Le bâtiment technique

Le bâtiment technique est une unité devant être bien individualisée du reste des installations et abritée sous un hangar industriel.

Il est sépare des unités précédentes pour les raisons suivantes:

- techniques: meilleure conservation du matériel, en dehors des structures réservées à l'éevage, dont l'air est saturé en vapeur d'eau. En effet, ce matérial onéreux est souvent sensible à la corrosion (humidité, air marin).

- environnementales: en effet, les bruits et les vibrations engendres par les appareils peuvent être génants pour l'élevage.

- de gestion: car le personnel qui intervient sur cette unité est spécifique (personnel d'entretien) et que pour des raisons d'ordre sanitaire, il faut limiter l'accès des zones d'élevages aux seules personnes qui les pratiquent.

Ce bâtiment est composé géneralement des locaux suivants:

- une station de pompage “ecloserie”, suivie d'un ensemble de filtres (un local),

- une station de surpression d'air

- un système de chauffage/refroidissement de l'eau,

- un local éeletricité composé de deux parties distinctes, à savoir le transformateur et le groupe électrogène de secopurse, d'une part, le tableau géenéral basse tension, d'autre part.

Remarque: Les sources de production de chaleur et de refroidissement peuvent être très variées, Pour les poissons, en région méditerranéenne, on a, normalement, plus besoin de calories que de refroidissement. On utilise donc souvent un systéme mixte comprenant:

- une source principale de chaleur, qui peut être une chaudièere au fuel ou un forage (géeothermie),

- une source d'appoint de chaleur qui est en même temps la source de frigories, à savoir la pompe à chaleur.

3. LES EQUIPMENTS

3.1. Generalitiés

Le choix et la séelection des équipments est une tâche vraiment primordiale dans la conception d'une écloserie, car il faut;

- répondre aux besoins nécessaire dans les conditions définies par les études d'exécution; par exemple, les moteurs életriques doivent être parfaitement isoles des conditions d'lumidité et de température existants.

- minimiser les coûts d'exploitation de ces appareils; ceci est toujours un compromis entre leur coût à l'achat (investissement) et leur coût de fonctionnement.

- penser aux problèmes de maintenance qui sont toujours importants étant donné que l'on travaille dans des milieux humides, à température élevée, dans une ambiance marine,

- prévoir les èquipement de secours; les principaux organes (pompes, aérateurs, …) seront doublés. On veillera ègament à choisir du matérial dont la capacité sera légèrement supérieure aux besoins (surdimensionnement de sécurité).

- prévoir les pièces détachées dès l'achat du matériel de façon à pouvoir intervenir immédiatement en cas de pannes.

- choisir un matériel qui limite les besoins d'entretien et de maintenance.

Seule l'expérience permet de faire les bons choix.

Les principaux équipments nécessaires à une écloserie sont d'ordre hydraulique, thermique, électrique.

3.2. Equipements hydrauliques

a) Les pompes; Généralement, elles ont des débits faibles ou moyens, mais avec unec une pression permettant de vaincre les différentes pertes de charge du circuit (canalisation, raccords, système de filtration…). Le choix se porters sur des pompes centrifuges, de surface ou immergées. Le matériau devra être non corrodable par l'eau de mer et non toxique pour les animaux. Généralment, on utilisera de la fonte Ni-Resist (alliage nickel-fonte). Cependant on ne pourra éviter la corrosion par le sable (corrosion mècanique) et on veillera, par conséquent, a disposer d'un stock de pièces de rechange pour toutes les pièces mobiles des pompes.

Remarque: On veillera à prévoir, pour tous les circuits hydrauliques, la possibilitié de les démonter et de les isoler séparément, ceci afin de pouvoir intervenir en cas de réparation, de nettoyage ou de dées infection à l'aide de produits toxiques (par ex. le chlore).

b) Les filtres; essentiellement filtres à sable standards de piscines, en polyster, à cause des problèmes de corrosion à l'eau de mer. Cependant, avec le polyester se pose le problème de la pression (actuellement, pratiquement, on est limité à 3 bars).

Remarque: Toute la tuyauterie pour eau de mer est en plastique PVC, de type pression ou écoulement.

c) L'aération: Deux types d'appareils peuvent être utilisés, le compresseur, nécessitant des ballons de stockage et de détente, ou, de preéférence, le surpresseur assurant une faible pression mais un gros débit nécessitant un fonctionnement permanent (pas de stockage).

3.3. Les équipements thermiques

a) Les systèmes de chauffage

Ils assurent les besoins en chauffage et en réfrigération. La pompe à chaleur est un bon compromis si ces besoins sont équilibrés. Pour le chauffage, il peut y avoir bon nombre de solutions:

- le chauffage au fuel,

- la récupération géothermique (+ pompe à chaleur)

- le chauffage électrique (résistance)

- la récupération de calories industrielles.

Le matériel est sélectionne, selon le prix du Kωh et du fuel, variables selon les s. Les énergies douces ne sont pas, à elles seules, suffisantes pour les bassins d'une écloserie. Elles sont utilisées en association pour limiter les coûts d'exploitation.

b) Les échangeurs

Ce sont des lieux de recontre entre les eaux chaudes, essentiellement douces, venant des systèmes de chauffage (chaudière, pompe a chaleur, forage, …) et l'eau de mer d'elevage. Toujours pour des raisons de corrosion et de toxicité, on utilise actuellement, couramment, des échangerous à plaques en titane, qui résistaent bien á la corrosion marine et out des performances thermiques triés remarquables.

3.4. Les équipements électriques

Ils comprennent le groupe électrogéne de secours, les armoires de commandes ainsi que le matériel de régulation. Ce sont des équipements relativement courants. On portera une attention particulière aux classes d'isolement et à l'étanchéité des armoires.

4. LES ASPECTS ECONOMIQUES

4.1. Les investissements

les coûts de construction d'une écloserie sont influencés par le site, le choix des technologies d'élevage et les compromis entre les considérations techniques d'une part, et économiques d'autre part (rapport entre coût d'investissement et coût d'exploitation).

A titre indicatif, pour une écloserie bars/daurades, ayant une capacité d'énviron 1 million d'alevins de 1 á 2 g/an, la répartition des investissements se fait comme suit (Conditions économiques, France 1985), (montant global: 8,5 millions FF):

 Bars - Daurades
Capacité annuelle1 million d'alevins de bars 100 000 alevins de daurades
Montant global de l'investissement8,5 millions de francs (France/1985)
Gros oeure/Génic civil30 %
Hydraulique - Thermique - Aéraulique35 %
Equipements divers (serres, bacs et bassins, labratoire)13%
Electricité générale10 %
Etudes/contrôle des travaux12 %

4.2. Compte d'exploitation

Dans le cas d'une écloserie a poissons du type précédent (1 million d'alevins de bars et 100 000 daurades), le prix de revient de l'alevin est composé des éléments suivants, en année de routine, c'est a dire a partir de l'année 4:

+ Frais de personnel37,5 %
+ Energie9,0 %
+ Achat spécifique (Artémia, plancton, divers…)8,9 %
+ Assistance tecnique8,0 %
+ Entretien général5,0 %
+ Autres charges diverses5,8 %
+ Amortissement20.0 %
+ Frais financiers5,8 %
Total100,0 %

Cette répartition du revient amène les commentaires suivants:

  1. L'écloserie est et demeurera encore longtemps une activité a haute technologie qui nécessite un personnel qualifié. Les Postes Personnel et Assistance technique représentent 45,5% du prix de revient de l'alevin (soit presque la moitié). Un effort d'automatisation doit être entrepris pour limiter ce facteur important du prix de revient; on cherchera également a réduire certaines tâches telles que l'alimentation (en évitant la nourriture vivante, par exemple).

  2. Les coûts d'énergie sont modestes (9%). Ainsi, les efforts technologiques risquent peu d'apporter une amélioration sensible des coûts de production. Le choix du concepteur devra plutôt se porter plus sur la fiabilité du matériel que sur l'économie d'énergie.

  3. L'amortissement est élevé (20%). ll faut, par conséquent, trouver des technologies de construction moins coûteuses, moins sophistiquées.

CONCEPTION D'INSTALLATIONS D'ELEVAGE DE POISSONS
DE TYPE “HOURS-SOL” AVEC REGENERATION PARTIELLE OU TOTALE DE L'EAU

Mr. J.PETIT

AVERTISSEMENT

Le conférencier n'a pas expérience en écloseries marines. Les méthodes exposées se rapportent à toutes les formes de piscicultures intensives où l'éleveur tente de s'affranchir des contingences du milieu (hors-sol). C'est le cas des écloseries et alevinages de Salmonidés, et des espèces où la vitesse de croissance doit être accélérée par chauffage pour atteindre la rentabilité économique (anguilles).

L'écloserie marine se rattache à ce type de pisciculture.

La description des fonctions de l'eau et des équipments qui y sont liés ont, été exposés a MOTTA DI LIVENZA (MEDRAP - TD/86/03). Cette description permet l'élaboration d'un cahier pour la réalisation d'une installation.

Les méthodes de calcul des équipements ont été exposées à TUNIS (Session “ingénierie en Aquaculture marine” 24 mars – 4 avril 1986 - MEDRAP.

Nous nous proposons ici d'examiner les relations entre choix techniques et coût d'investissement, qui vont guider le concepteur. L'analyse des coûts de fonctionnement et des gains d'exploitation liés a chaque type de structure reste a dècrire.

INTRODUCTION

Les coûts d'investissement vont être étroitement dépendants des choix effectués au niveau des structures d'élevage (bassins) et des débits d'eau (eau neuve, eau recirculée).

Le VOLUME d'élevage dépend du stock de poissons maximum au cours du cycle, il va donc découler d'une étude de gestion des stocks à partir des vitesses de croissance et de leur dispersion.

Les DEBITS D'EAU dépendent des consommations d'oxygène et des seuils de pollution supportèes par les poissons.

Bien qu'il soit possible de minimiser de façon importante l'investissement par certains choix techniques, la contrepartie est en général un coût de fonctionnement plus élevé.

Ainsi l'utilisation d'oxgène pur permet de réduire le débit, et de faire d'importantes économies sur le réseau hydraulique et les postes de traitement d'eau: en contrepartie on aura un coût de fonctionnement supplémentaire dû au paiement du gaz.

De même le chauffage de l'eau en accélérant la croissance réduit le volume de bassin nécessaire pour une production donnée, mais induit un coût d'enérgie supplémentaire.

Structure d'élevage et débit ayant été choisis, on pourra rechercher poste par poste les EQUIPEMENTS les plus efficients pour l'oxygénation, l'épuration, la thermorégulation, lorsque ces fonctions ne peuvent être obtenues à partir du milieu naturel.

1 - LE VOLUME D'ELEVAGE:

1.1. - Dimensionnement

Le volume d'élevage est déterminé par des facteurs zootechniques et par l'organisation des achats et des ventes. On se reportera aux modélisations de la production notamment celle de FAURE *.

* Séminaire organise par le GEDITS (Groupe d'Etude et Diffusion de l'Information Technique en Salmoniculture) sur la production de grosses trutes (Oct. 1986).

Pour une même production annuelle on peut mettre ainsi en place des installations de taille très différentes.

- LA TAILLE de l'installation va être determinée par:

- le stock maximum en cours d'année

- la rotation du stock (temps de séjour des poissons dans l'installation).

L'étude de la pisciculture commence donc par une étude de gestion des stocks.

- LE STOCK MAXIMUM déterminant le VOLUME d'élevage dépend:

Le stock maximum dépend donc surtout de facteurs biologiques et de la planification des achats-ventes.

- LA ROTATION DE STOCK va déterminer l'AMORTISSEMENT de la structure d'élevage. Cette rotation dépend de la VITESSE de CROISSANCE, qui est maitrisable par la TEMPERATURE, le rotation des stocks dépend aussi des tailles d'entrée et de sortie des animax dans l'élevage.

C'est cette notion de rentabilité de la structure d'élevage, par accélération de la vitesse de croissance par le chauffage, qui a conduit à l'elevage en eau recirculée pour économiser les calories. L'analyse du projet consiste è mettre en balance les frais liés au (recyclage + chauffage), avec le gain rapporté par une vitesse de croissance plus èlevée

1.2. - Conception des structures: un exemple -

La possibilité d'obtenir des densités élevées réduit l'investissement en bassins pour une production donnée.

On peut jouer sur différents tropismes de façon positive ou négative pour améliorer la répartition des animaux dans le volume d'élevage: aliment, oxygène;, lumière.

Les résultats les plus spectaculaires sont obtenus avec des poissons ayant naturellement un comportement “de fond” tel que la truite fario, le saumon, l'anguille, le silure, le machoiron.

En effet, l'obtention d'une bonne répartition des animaux dans le volume d'élevage permet de limiter les phénomènes de compétition vis à vis de l'eau, l'oxygène, l'aliment la lumière des croissances plus homogène et des animaux plus “beaux” (phénomène d'agressivité). On peut amèliorer encore les résultats en spécialisant certaines parties du bassin: alimentation, habitat, etc…

On trouvera ci-dessous un schéma de principe communiqué par P. MAUREL et mis en pratique par un éleveur d'anguilles.

Dans le cas de l'anguille, il était connu qu'en offrant aux animaux des supports (grilles, tubes), la densité pouvait être sensiblement accrue (jusqu'ē 150 kg/m3).

L'inconvénient de ces supports est d'être des zones privilégiées d'encrassement et de développement d'algues et champignons filamenteux.

Une telle structure n'est possible que si l'eau est maintenue parfaitement claire par un traitement d'eau poussé, une distribution de l'aliment, séparée de la zone d'habitat, et une collecte rapide des boues fraîches.

Le coût de l'aménagement du bassin est à mettre en balance avec l'amélioration de la qualité d'eau, l'allégement du système d'épuration géenéral et l'augmentation de la densité.

PRINCIPLES D'UN BASSIN A ANGUILLESSELON P. MAUREL (1)

(1) AQUIMOVE, 8 rue d'Ouessant 8P 40 - 3570 St GREGOIRE - FRANCE

2 - LES DEBITS D'EAU

La détermination du volume d'élevage relève de facteurs zootechniques et commerciaux, que nous avons rappelés ci-dessus.

Le reste des infrastructures de la pisciculture est relatif au RESEAU HYDRAULIQUE et aux TRAITEMENTS d'EAU oxygénation, chauffage, épuration, stérilisation.

Léur determination comporte le calcul et le choix:

- des dimensions de chaque structure (plus c'est “gros”, plus cela coûte cher) qui vont être dependantes des débits circulants,

- de la puissance de chaque dispositif: quantité d'oxygène à fournir, quantité de pollutants à éliminer, type de germes pathogènes à détruire. Elle va varier avec les espèces et catégories d'animaux.

- du type d'appareillage à choisir: aérateur de surface ou puit profond, chauffage gaz ou fuel etc…pour lequel le choix dépendra de critères d'effecacité, mais aussi de critères locaux (disponibilité par exemple).

2.1. - Dimensionnement du réseau hydraulique:

Il est déterminé par le débit circulant.

En diminuant le dèbit circulant par certains artifices techniques on diminue considérablement le coût de l'installation.

Le débit circulant peut être chargée de différentes fonctions:

- apporter l'oxygène

- èvacuer les déchets

- apporter les calories ou frigories

- apporter la nourriture (élevages bivalves).

L'impact sur le coût d'investissement du débit circulant étant important on aura intérêt à étudier des solutions de substitution, ou d'allégement de charge pour les fonctions affectées au débit:

- Le débit peut ainsi être diminué, par rapport au besoin en oxygène:

- Le dēbit peut être diminué par rapport au besoin d'épuration:

- les besoins en calories ou frigories peuvent être limités par isolation, pose de couvercle.

EXEMPLE DE RECHERCHE DE REDUCTION DE TAILLE DU RESEAU HYDRAULIQUE PAR RAPPORT A LA FONCTION OXYGENE

- Avec: - Q, débit d'eau

- O2 = concentration d'oxygène dans l'eau diminuée du seuil tolérable pour l'espèce

- TE = traitement d'eau (oxygénation - épuration)

- CO = Capacité d'oxygénation à fournir au bassin

Un APPORT en OXYGEN donné, peut ê obtenu par différents moyens. Le choix du débit est déterminant pour l'investissement, le choix de la concentration en O2 est déterminant pour le coût de fonctionnement.

Ainsi dans l'exemple ci - dessous, le débit nécessaire passe 2,25m3/H àll, 5m3/H pour un même stock:

EXEMPLE NUMERIQUE:

HYPOTHESES: - Oxygénation de bassins pour 100kg de cheptel, soit 25g/H d'oxygène dissous à fournir

- température 25° C (saturation: 8mg/l)

- seuil d'oxygène en bassin: 5mg/l

- présence d'un filtre biologique, qui nécessite 20g/H d'oxygène.

2.2. - Dimensionnement des traitements d'eau

Le débit circulant est composé:

- d'un débit d'apport extérieur,

- d'un débit recirculé,

Chacun de ces débits peut représenter tout ou partie du débit circulant dans les bassins.

Lorsque l'on est amené à recirculer l'eau suite à une insuffisance quantitative ou quantitative de l'approvisionnement deux groupes de questions se posent à nous:

- quelle quantité d'eau d'apport est-il souhaitable de conserver ?

- quels dispositifs choisir pour satisfaire les besoins en oxygénation, chauffage, etc … de l'élevage ?

ELIMINATION DES POLLUANTS

L'eau d'apport va entraîner hors de l'élevage les déchets produits.

La quantité éliminée est le produit du débit par la concentration en bassin.

Plus on sera exigeant sur la qualité d'eau plus le débit d'apport devra être important, et s'il est insuffisant on devra investir dans des filtres, (élimination de l'ammoniac, et des matières organiques en suspension essentiellement).

Pour étudier l'effet sur l'investissment des choix que l'on peut faire, il est commode d'utiliser la formule suivante:

- R est le rendement d'épuration nécessaire pour obtenir une

concentration C en bassin (9/m3)
avec un apport d'eau neuve Qo (m3/H)
avec un débit recirculeé Qp (m3/H)
et une émission de polluant W (g/H)

- Plus R sera élevé, plus le dispositif sera coûteux à débit égal. pour un dispositif donné (décanteur, filtre, stérilisateur), il est facile de suivre l'évolution des coûts en fonction des choix de seuils et de débits.

EXEMPLE:

HYPOTHESES - 100kg de cheptel
nourri à 2 % avec un aliment sec granulé

- Objectif: 10g/m3 max. de matières en suspension.

- charge: 50kg/m3, et pas de décantation possible en bassin.

- alimentation à 2 % engendrant 300g de MES par kg d'aliment (ce qui correspond à un indice de transformation de 1,5–1,6)

- 0, lm3/II d'eau neuve disponible.

Pour maintenir 10g/m3 de MES en valeur moyenne dans les bassins, il faut un débit minimum de:

SOIT, Qp=2,5m3/H

Un débit d'eau neuve de 2,5m3/H suppose une eau ne contenant aucune MES à l'entrée du bassin. C'est donc soit de l'eau neuve, soit de l'eau issue d'un filtre avec un rendement de 100 %. Un tel filtre s'il était réalisable coûterait très cher.

On testera donc des débits supérieurs à 2,5m3/H et on calculera les rendements avec la formule citée ci-dessus, en entrant les valeurs de l'exemple, soit:

W=25g/H
Qo=0,1m3/H
C=10g/m3

Débit recirculé m3/H 3510
Rendement nécessaire au décanteur 80 %50 %25 %
Surface de décanteur m2 3,72,52,5

La surface de décanteur est donnée pour un coefficient de sédimentation de (2). Voir exposé J.PETIT/MEDRAP TUNIS.

On remarque:

- que ce n'est pas le plus petit débit qui permet la plus grande économie sur le décanteur,

- qu'au delà d'un certain débit on ne gagne plus rien en surface d'ouvrage bien que le rendement admissible soit moindre.

On peut ainsi étudier les coûts d'investissement et de fonctionnement engendrés par un apport plus ou moins important d'eau neuve pour chaque problème à traiter:

- élimination de l'ammoniac et des MES

- élimination de germes pathogènes.

Nous proposons ci-dessous un exemple sur la détermination de la puissance à installer par rapport à un traitement d'eau.

Cette puissance qu'il s'agisse d'un oxygénateur ou d'un filtre va varier avec les choix de seuils minimum ou maximum du paramètre physico-chimique concerné: oxygène, ammoniac, MES, etc…

BESOINS EN OXYGENE

Le calcul des besoins en oxygène peut se faire à partir de diverses modélisations (LIAO, SPARRE, etc …. Une évaluation peut être obtenue, pour un aliment “type-truite”, en considérant que le ratio oxygène/aliment consommé a une valuer de 250–300g d'oxygène par tonne d'aliment (280g/T aliment pour la truite).

Le choix des seuils minimum d'oxygène à maintenir est déterminant sur la puissance à fournir pour dissoudre la quantité d'oxygène nécessaire au cheptel.

EXEMPLE:

Hypothèse: • eau d'apport 2m3/ll à 25°C (8mg/102 max.)
• cheptel 100kg de poissons nourris à 2 % du poids vif par jour, soit 2kg/j entrainant une consommation d'oxygène d'environ 25g/H.

Seuil toléré en bassin7mg/l5mg/l3mg/l
Oxygène apporté par l'eau1g/H6g/H10g/H
Oxygène à dissoudre24g/H19g/H15g/H
Puissance par kg d'O2 dissous8 KW2,7 KW'1,6 KW
Puissance à installer200 W50 W27 W

Bases: - 1kg d'oxygène dissous par KWH à Omg/l d'oxygène (turbines rapides, hydroéjecteurs) en standard (Oppm - 20°C).

- Quantité d'oxygène dissous dan s une eau à la concentration C:

Cs, concentration maximum en oxygène (saturation)

On constate ainsi que la puissance à installer varie d'un facteur 7,5 lorsque le seuil retenu pour l'oxygène en bassin passe de 3 à 7mg/l, et ceci pour une MEME QUANTITE d'OXYGENE DISSOUS DISPONIBLE. pour les poisson.

CONCLUSION

Le dimensionnement des différentes parties d'un élevage et donc le coût est fortement influencé par le choix de certains paramètres.

Il est possible d'obtainer des réductions sensibles d'investissement en analysant cas par cas les situations, une optimisation entre investissement et coût de fonctionnement est ensuite à faire, pour trouver le “bon choix”.


Page précédente Début de page Page suivante