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4. PLAN D'EXPLOITATION

La station d'Ambatolampy n'est présentement utilisée qu'une fraction de son potentiel . Il serait possible, par une exploitation plus intensive des ressources disponibles, d'obtenir des résultats qui satisferaient les objectifs de la station. Cette exploitation plus intense demande les actions suivantes:

-   le développement de l'élevage associé (porcs, canards) comme moyen de fertilisation des étangs et source additionnelle de revenus;

-   l'intensification de la production d'alevins:

-   l'utilisation des étangs piscicoles hors des périodes d'alevinage pour la production de poisson de consommation;

-   la pisciculture extensive dans les étangs de barrage pour la production de poisson de consommation;

-   extension et intensification de la production rizicole:

-   utilisation des rizières pour la production de cultures sèches après la saison des pluies;

-   augmentation de la production de poisson de consommation par une intensification de la pisciculture en rizière;

-   mise en valeur des potentiels de culture sèche comme moyen de réduire le coût d'alimentation du bétail.

La réalisation de ces actions passe par les conditions critiques suivantes:

-   l'amélioration des conditions de sécurité pour protéger d'abord les géniteurs et ensuite l'ensemble des activités d'exploitation contre les vols;

-   une autonomie financière et gestionnelle qui donne la direction de la station la flexibilité et la marge de manoeuvres nécessaires pour bien gérer une ferme intégrée.

4.1 Développement de l'élevage-associé

Entreprise sous le projet des Coréens au début des années 1980, l'élevage-associé (porcs, canards) n'est, que faiblement exploité. faute d'une qestion adéquate. Or, le dernier alevinage de l'étang A, de 25 ares, où l'on élève 9 porcs a permis d'obtenir 120 000 alevins soit 4800 à l'are. De tels rendements, qui sont près de 5 fois supérieurs aux rendements attendus à la station prouvent l'importance de l'élevage-associé.

Deux types d'élevage-associé sont possibles à Ambatolampy: l'élevage des porcs et celui des canards. Dans chaque cas il est possible, soit de pratiquer la reproduction, soit d'acheter des jeunes et de les grossir jusqu'à la taille commerciale.

4.1.1 Porcs

L'élevage-associé porcs entraîne d'excellents rendements piscicoles. La densité recommandée est d'environ 9 porcs pour 10 ares mais vu le niveau d'acidité de l'eau à la station d'Ambatolampy, 1 porc par are ne devrait pas poser de problème d'oxygénation.

L'élevage de porcs de grossissement implique l'achat de porcelets de 25 kg engraissés jusqu'à ce qu'ils atteignent 100 kg*. On suppose un coefficient de transformation de 4,75. Le coût direct de grossissement comprend le coût de l'aliment, soit 152 FMG/kg (voir Tableau 4.1) ainsi que le coût des médicaments estimé à 1 000 FMG/tête. Le porcelet coûte 1 500 FMG/kg soit 37 500 FMG/tête. Le prix de vente est de 950 FMG/kg.

* Ce poids ne correspond pas nécessairement à la taille d'abattage. Comme le consommateur malgache aime le porc gras, 100 kg correspondrait à un seuil au delà duquel le porc est nourri avec des aliments de moindre qualité, pour faire du gras.

Tableau 4.1

Station piscicole d'Ambatolampy Gestion de l'élevage associé porcs

Densité : 1 are
Surface d'étang : 50 ares
Population totale : 50 porcs
Cycle de production :
 Achat de porcelets à 25 kg
Engraissement de 25 kg à 100 kg, soit 75 kg, en six mois
Production annuelle : 100 porcs de 100 kg
Mortalité : négligeable

Ration   
 %Prix/kgCoût
Son (blé ou riz)6010060,00
Farine de mas3020060,00
Farine de sang525012,50
Tourteau (arachide ou soja)3,52007,00
Sel11501,50
Cmav0,52 20011,00
Total100 152,00

Coefficient de transformation : 4,75
Alimentation par porc : 75 kg × 4,75 = 356,25
Coût de l'alimentation par porc : 356,25 kg à 152 FMG = 54 150 FMG
Marge brute d'exploitation

Ventes : 100 porcs à 100 kg à 950 FMG9 500 000
  
- Coût des porcelets : 100 à 25 kg à 1 500 FMG3 750 000
- Coût de l'alimentation : 54 150 FMG × 1005 415 000
- Coût des médicaments : 1 000 F/porc100 000
 8 908 750
  
Marge brute d'exploitation235 000

La marge brute par porc est donc la suivante: 
  
 Prix de vente: 100 kg à 950 FMG95 000
 (-) Coût du porcelet37 500
 (-) Coût des aliments: 75 kg × 4,75 à 152 FMG54 150
 (-) Coût des médicaments1 000
 Marge brute2 350

Comme cette marge doit couvrir l'amortissement de la porcherie, les coûts de main-d'oeuvre, d'équipement et frais généraux, il est clair que les activités de grossissement de porc ne sont pas rentables dans la situation économique actuelle.

L'alternative est de pratiquer la reproduction au lieu d'acheter les porcelets. On suppose une densité de 1 porc par are d'étang: il faut un verrat pour cinq truies et que chaque truie ait 2 portées de 6 porcelets par année, atteignant la taille commerciale de 100 kg au bout de huit mois. Dans ces conditions, la population porcine sur un hectare de plan d'eau se répartirait comme suit:

-   soit F le nombre de femelles:

= 9,2 F

Nombre de femelles: 11
Nombre de verrats: 2
Nombre de porcelets (en moyenne: 87)

Il s'agit d'une population minimum qui ne tient pas compte de ce que les plus jeunes porcelets représentent un potentiel de fumier beaucoup plus faible. En fait, avec la reproduction il faudrait augmenter le cheptel porcin peutêtre jusqu'à 125 par hectare de plan d'eau, ce qui donnerait la répartition suivante:

Nombre de femelles: 14
Nombre de verrats: 3
Nombre de porcelets (en moyenne): 108

Il faut compter également le coût d'alimentation des reproducteurs (verrat: 3,5 kg./jour: truie: 4,3 kg/jour)*, le coût des vaccins et traitements donnés aux porcelets, estimé à 2 000 FMG/tête, ainsi que le coût d'alimentation des porcelets depuis l'âge de trois semaines jusqu'à 7–8 semaines.

* Calcul basé sur la ration journalière dans le Memento de l'agronome - Ministère de la Coopération, République française, p. 953.

À ces coûts supplémentaires il faut ajouter le risque de maladies beaucoup plus élevé pour les porcelets en période de sevrage. A cause de l'intensité des soins requis pour les jeunes porcelets, et du risque couru, surtout dans une région comme celle d'Ambatolampy où les approvisionnements en médicaments sont irréguliers, il est préférable de s'en tenir à l'élevage d'engraissement, d'autant plus qu'il y a des porcelets disponibles sur le marché, même si le prix en est élevé et que d'autre part, mieux vaut à Ambatolampy pouvoir s'en tenir à des types simples d'élevage-associé et donner plus d'attention à la production piscicole même.

4.1.2 Canards

L'élevage-associé canards est très limité présentement et ne porte que sur quelques canetons de souche hybride achetés localement. Deux contraintes se posent actuellement pour l'élevage des canards.

-   sur le plan qualitatif, on ne trouve que des canards “coureurs” dont le rendement est peu intéressant;

-   sur le plan quantitatif, la station a jusqu'à maintenant été restreinte dans ses activités par le manque de canetons disponibles.

L'élevage de canards représente néanmoins une option intéressante car les conditions du marché sont favorables. Les prix au moment de la mission à Ambatolampy se présentaient comme suit:

Canard de 1,5 kg: 2 000 FMG (1 333 FMG/kg)
Canard de 2,0 kg: 2 500 FMG (1 250 FMG/kg)
Canard de 2,5 kg: 3 000 FMG (1 200 FMG/kg)**

** Source: Équipe de projet.

Tableau 4.2

Station piscicole d'Ambatolampy
Gestion de l'élevage associé canards (canards de Pékin) - Population

Densité : 800/ha
Surface d'étang : 2 ha
Population totale : 1 600
Taux de mortalité supposé : 0–1 semaine :   5 %
0–8 semaines : 9 %
Poids à la vente : 2,5 kg
Cycle : six semaines
Rapport mâles/femelles : 4 : 1
Nombre de canetons produits par une femelle : 45
Répartition mâles-femelles - canards de grossissement :
F  : femelles
M : mâles
C : canards de grossissement
1 600 = F + M + C
1 600 = F(1 + 0,25 + 45 (0,0004795 + 0,0073990 + 0,13300)
1 600 = F(1 + 0,25 + 45 × 0,1408785)
1 600 = 7,589530F
F  =   211
M =     53
C = 1 336

Tableau 4.3

Station piscicole d'Ambatolampy
Gestion de l'élevage associé canard - Nourrissage

Canards de grossissement :   
    
Composé%Prix/kgCoût(FMG)
Son (blé ou riz)4110041,00 
Farine de maïs50200100,00 
Farine de sang (ou poisson)525012,50 
Tourteaux (arachide, soja)32006,00 
Sel0,51500,75 
Cmav0,52 20011,00 
   171,25 

Ration quotidienne (gr)ComposéSonTotal
0–1 semaine30-30
1–2 semaines55-55
2–3 semaines115-115
3–5 semaines100100200
5–8 semaines125125250
Total du cycle5 4254 0259 450

Poids à la vente :2,5 kg
Coefficient de transformation :3,78
Coût d'engraissement d'un canard : 

Son :4,025 kg à 100 FMG402,50 
Composé :5,425 kg à 171,25 FMG929,03 
Total : 1 331,53FMG
Marge par canard de chair vendu : 
Prix à la vente3 000FMG
Coût de nourrissage :1 331,53FMG
Marge brute1 668,47FMG

Reproducteurs :250 grammes/jour (50 % composé, 50 % son)
 Coût : 125 gr × 171,25 FMG + 125 gr × 100 FMG = 33,91 FMG

Remplacement des reproducteurs
Mâles-100 %53
Femelles-50 %105
Total158

Il est supposé que les reproducteurs réformés sont vendus à 2 000 FMG plutôt que 3 000 FMG. Il y a donc une perte de 1 000 FMG par canard, soit au total 158 000 FMG par année.

Coût du nourrissage
Nourrissage des reproducteurs :
 264 × 365 × 33,9 =3 267 206 FMG
Nourrissage des canards de chair :
 Nombre canards de chair produits dans un an :
  F(45 × 0,95 × 0,91) =211 × 38,9 = 8 208
 Coût du nourrissage :
  8 208 × 1331,53 FMG = 10 929 198 FMG
Consommation des non-survivants :
 Mortalité 1re semaine :
  Nombre : F(45 × 0,05) = 266 × 2,25 = 475
Consommation estimée : 60 gr
Total : 28,5 kg, à 171,25 FMG
Coût total : 4 881 FMG
 Mortalité semaine 2–6 :
  Nombre : F(45 × 0,95 × 0,09) = 211 × 3,8475 = 812
Consommation estimée (50 %) : 666 FMG/canard
Coût total : 540 601 FMG

Récapitulation : Coût total du nourrissage (FMG)
 Reproducteurs :3 267 206
 Canards de chair :10 929 198
 Consommation des non-survivants-1e semaine :4 881
 reste du cycle :540 601
 Total14 741 886

Son de litière
 2,015 kg/m2 à toutes les deux semaines pour 208 m2 : 10 897,12 kg à 100 FMG, soit 1 089 712 FMG

Marge brute d'exploitation 
 FMG
Vente des canards de chair : 8 208 à 3 00024 624 000
- Coût d'engraissement :14 741 886
- Coûts des médicaments : 50 F/canard : 50 × 8 208410 400
- Perte sur le remplacement des reproducteurs :158 000
- Coût du son de litière :1 089 712
Marge brute8 224 002

Le coefficient de transformation pour le canard de Pékin est de 3,75. Le composé qui est la base de l'alimentation du canard (voir Tableau 4.3) est plus coûteux que celui du porc, soit 171,25 FMG/kg à cause d'une plus haute teneur en farine de maïs (ce composé est remplacé à 50 % par du son dès la 4e semaine); ainsi, le coût en aliments d'un kg de canard est de 533 FMG comparativement à 542 FMG pour le kg de porc, alors que le marché offre des prix plus avantageux pour le canard. Comme il est également démontré que l'investissement fixe en logement est beaucoup plus élevé pour le porc que pour le canard, ce dernier type d'exploitation apparait préférable. Le seul avantage possible du porc serait de meilleurs rendements en étangs, constatés pour les étangs de O.andersonii en Zambie. Toutefois, même si la différence était la même pour la carpe, elle ne compenserait pas l'écart important entre les marges brutes d'exploitation pour les deux types d'élevage.

Il apparaît donc opportun de développer l'élevage-associé canards comme source de fumier pour tous les étangs sauf les deux étangs sous porcs ainsi que les étangs de stabulation et les étangs de reproduction. Le niveau d'acidité des eaux permettrait d'augmenter la densité à l'hectare à 800, ce qui signifierait une population totale de 1 600 canards à la station en phase finale de développement. Comme l'élevage de canards de Pékin est le plus rentable et qu'il est difficile de trouver des éléments de race pure à Madagascar, il serait nécessaire de pratiquer la reproduction.

La population de canards sur les étangs de la station serait répartie comme suit:

Nombre de femelles:211 
Nombre de mâles:53 
Nombre de canards de chair:1 336 

La production de canards de chair, vendus à 8 semaines, au poids de 2,5 kg serait de 8 208 par année (à raison de 45 canetons par femelle, avec un taux de mortalité de 5 % à la première semaine et de 9 %pour le reste du cycle.

4.2 Production piscicole

La production piscicole doit être orientée vers la production d'alevins qui est la raison d'être de la station et est nécessaire au développement de la rizipisciculture en milieu paysan. En dehors de la période d'alevinage du dernier trimestre de l'année, les étangs piscicoles peuvent être utilisés pour la production de poisson de consommation, compte tenu de la nécessité de garder des étangs pour stocker les géniteurs et les pré-géniteurs. La production de poisson peut aussi être pratiquée en rizière, aussi bien pour fin d'expérimentation que pour fin de rentabilité. Les étangs barrés peuvent aussi être utiles en pisciculture extensive, à l'exception de l'étang № 2 réservé pour la baignade.

Tableau 4.4

Station piscicole d'Ambatolampy
Gestion des étangs (1)

Alevinage
Série R, 1 à 12 : étangs de ponte (à bétonner)
Série S, 1 à 6 : étangs de stabulation (stockage des alevins à distribuer)
D1 : stockage des géniteurs mâles
D2 : stockage des géniteurs femelles
C3 : stockage des prégéniteurs mâles de deux ans
C4 : stockage des prégéniteurs femelle de deux ans
C2 : stockage des prégéniteurs d'un an
C1, B1, B2, B3, B4, A1, A2, A3, A4, A5, A6 : étangs d'alevinage.
Surface totale disponible pour l'alevinage :

C1 + série B1,B2, B3, B4 : 5 × 10 ares50 ares 
Série A1 , A2, A3, A4, A5, A6 : 6 × 25 ares150 ares 
Total200 ares 

Nombre d'alevins cessibles par are, par alevinage : 2 500 (moyenne avec fumure adéquate)
Capacité de production d'alevins : 2 500 × 200 × 2 = 1 000 000

Production de poisson de consommation
1)en étang :
  Densité de mise en charge : 100/are;
 1 premier cycle de quatre mois sur 180 ares, deux étangs de 10 ares servant au stockage des alevins pour le second cycle, avec densité de mise en charge de 1 000/are;
 1 deuxième cycle de cinq mois sur 200 ares.
  Production 1er cycle (avec 10 % de perte) : 0,25 kg/poisson × 100/are × 180 ares × 0,94050 kg
  Production 2e cycle (avec 10 %de perte) : 0,25 kg/poisson × 100/are × 200 ares × 0,94 500 kg
  Total8 550 kg

2) en étang barré :
 Surface exploitable :32,88 ha 
 Densité de mise en charge :75/are 
 Besoins en alevins :246 600 
 Rendement à l'hectare :500–800kg, soit 650 kg
Production annuelle totale en étang barré : 650 kg × 32,88 ha = 21 372 kg

3) en rizière
 Nombre d'hectares exploitables par la station : 5
 Densité de mise en charge : 25/are
 Rendement brut : 250 kg/ha
 Production totale (avec 30 % de mortalité) :250 kg × 5 ha = 1 250 kg

Production totale de poisson commercial
 Étangs8 550
 Étangs de barrage21 372
 Rizière1 250
 Total31 172
Valeur de la production : 31 172 kg à 1 000 FMG = 31 172 000 FMG
Valeur de la production sans compter les étangs de barrage : 9 800 × 1 000 = 9 800 000

4.2.1 Alevinage

4.2.1.1 Capacité de production

La capacité de production en alevins est donnée par la surface totale d'étangs disponibles, diminué de ce gui est nécessaire pour stocker les pré-géniteurs et les géniteurs. Cinq étangs de 10 ares suffisent, soit:

-   un pour les géniteurs mâles

-   un pour les géniteurs femelles

-   un pour les pré-géniteurs mâles de deux ans

-   un pour les pré-géniteurs femelles de deux ans

-   un pour les pré-géniteurs de un an.

La densité de stockage des géniteurs est de 10 ares. Il est donc possible de garder 100 géniteurs femelles dans un même étang. Les cent géniteurs mâles suffisent dans la mesure où chaque géniteur mâle peut servir à deux mises en ponte distancées d'au moins un mois.

Cinq étangs de 10 ares étant réservés au stockage des géniteurs et pré-géniteurs, il reste deux hectares d'étang de disponibles pour l'alevinage. Une mise en charge de 30 000 à 50 000 a l'are* impliguerait une production théorique maximale allant jusqu'à 20 000 000 d'alevins, basée sur deux alevinages. Toutefois, un tel niveau de production suppose une très bonne alimentation ou fertilisation de l'étang. On peut supposer qu'avec une fertilisation adéquate rendue possible avec l'élevage-associé, les rendements par are par alevinage pourraient être de l'ordre de 2 500–5 000, ce gui donnerait une capacité annuelle pour la station de 1 000 000 à 2 000 000 d'alevins.

* A. Collart, Guide alimentaire pour la Gestion de Centres piscicoles producteurs d'alevins de carpe.

4.2.1.2 Besoins en alevins

Les besoins en alevins de la station sont liés aux activités suivantes:

-   le renouvellement du stock des pré-géniteurs:

-   la production de poisson de consommation en étang piscicole:

-   la mise en charge des rizières;

-   l'empoissonnement des étangs barrés.

L'excédent de la production sur les besoins de la station constitue le stock cessible aux paysans pour la rizipisciculture ou la pisciculture.

Le renouvellement du stock de pré-géniteurs, qui doit permettre le remplacement d'un maximum de 100 géniteurs (50 femelles et 50 mâles) ne requiert pas plus de 100 alevins par année.

Pendant 9 mois où les étangs piscicoles ne sont pas utilisés pour l'alevinage ou encore ne sont pas en période d'assec, il est possible de faire deux cycles de production de poisson de consommation. Pour le premier cycle, la production pourrait se faire sur 180 ares d'étangs, 2 étangs de 10 ares avec densité de mise en charge de 1 000/are étant gardés pour un second alevinage. Pour le second cycle, 1 ha d'étang sont disponibles. Avec une nouvelle mise en charge de 100 à l'are, les besoins en alevins pour la production de poisson de consommation sont:

1er cycle:100/are × 180 a =18 000 
2e cycle:100/are × 200 a = 20 000 
Total: 38 000 

La mise en charge des rizières sur une surface de 5 ha, avec une densité de mise en charge de 25/are, requiert 12 500 alevins.

L'empoissonnement de 32,88 ha d'étangs barrés, avec une mise en charge de 75/are, requiert 246 600 alevins.

Les besoins totaux en alevins de la station se chiffrent donc comme suit :

1)renouvellement du stock des pré-géniteurs1 000
2)production de poisson de consommation dans l'étang piscicole38 000
3)mise en charge des rizières12 500
4)empoissonnement des étangs barrés266 600
 TOTAL318 100
  (arrondi à 320 000)

Il en ressort que même avec l'hypothèse de production minimale de 1 000 000 alevins, basée sur des rendements à l'an que la station d'Ambatolampy a récemment dépassé, l'excédent sur les besoins de la station serait de 1 000 000 - 320 000 = 680 000. Cet excédent constituerait le potentiel cessible aux paysans rizipisciculteurs; il permettrait la mise en charge de 272 ha de rizière. Ce potentiel cessible satisferait les besoins actuels, mais pourrait s'avérer insuffisant lorsque le projet actuel Vulgarisation de la pisciculture et développement de la pêche continentale aura eu un impact sur le nombre de rizipisciculteurs.

4.2.2 Production de poisson de consommation

4.2.2.1 Production en étang piscicole

La mise en charge de 100 alevins à l'are sur 180 ares d'étangs permet d'obtenir 4 050 kg de poisson au terme du 1er cycle de 4 mois, en supposant un poids moyen de 250 g par individu et un taux de mortalité de 10 %.

Pour le second cycle, de 4 mois, couvrant 2 ha (puisque les deux étangs qui avaient servi pour garder des alevins pendant le 1er cycle peuvent maintenant être exploités), on peut obtenir avec les mêmes hypothèses, une production de 4 500 kg.

La production de poisson de consommation en étang piscicole peut donc atteindre 8 550 kg par année.

4.2.2.2 Production en étang barré

La mise en charge de 75 alevins à l'are, pour 32,88 ha d'étangs barrés (l'étang № 2 gardé pour la baignade peut être exclus), peut donner des rendements de 500–800 kg/ha, soit, si on prend la moyenne de 650 kg, donnerait une production annuelle de 21 372 kg.

4.2.2.3 Production en rizière

Avec une mise en charge de 25 alevins à l'are, en supposant un taux de perte de 30 %, il est possible d'obtenir des rendements de 250 kg/ha. aussi, la rizipisciculture pratiquée sur 5 ha pourrait donner 1 250 kg de poisson par année.

4.3 Production agricole

4.3.1 Riziculture

La culture du riz pourrait être étendue du présent niveau d'exploitation sur 3,5 ha jusqu'à un niveau de 5 ha. Ce niveau d'exploitation reste bien en-deçà du potentiel de la station mais il laisserait aux paysans gui ont depuis déjà plusieurs années cultivé pour leur compte la plus grande partie des surfaces rizicoles la possibilité de poursuivre cette exploitation. Pour la station même, cinq hectares de riziculture avec apport d'engrais peuvent donner les rendements de 4 T/ha pour une production annuelle de 20 T.

4.3.2 Cultures sèches

L'annexe d'Ambatolampy, qui couvre 38 ha a été affectée à la station d'Ambatolampy afin de permettre la production de cultures sèches et réduire les frais d'alimentation. Cependant, la distance de 22 km entre la station et l'annexe rend celle-ci coûteuse à exploiter alors qu'à la station même, les surfaces exploitables en cultures sèches couvrent environ 100 ha.

Les exploitations possibles incluent le riz pluvial, le maïs grain, le soja et l'association haricot-blé triticale. Cette dernière option est la seule permettant de réaliser deux cultures successives à l'intérieur d'une même saison des pluies dans la région des Hauts-Plateaux. Le choix entre les différentes options devrait être basé sur la rentabilité de chacune, une plus grande rentabilité permettant d'acheter un plus fort volume d'aliments pour bétail.

Tableau 4.5

Station d'Ambatolampy
Cooptes d'exploitation des cultures pour un hectare
Quantité : kg ; valeur : FMG

 PRIX UNITAIRERIZMAÏS GRAINSOJAHARICOTSBLÉ (TRITICALE)
QUANTITÉVALEURQUANTITÉVALEURQUANTITÉVALEURQUANTITÉVALEURQUANTITÉVALEUR
Production 4 000340 0003 000300 0001 500285 0001 0003000 0002 400384 000
Charges :           
 semences -7 000306 00010024 0009045 00020035 000
 engrais (npk + urée)18037567 50015027 00015027 00025045 000 67 500
 inoculant5 000----0,52 500----
 liant sucre400----0,140----
 alorine8000,86400,8640--108 000108 000
 boracine700--------107 000
 dolomie70--------503 500
 terraclor5 0000,21 0000,21 0000,21 000----
 decis ec11 400----1,0011 400----
 lindaflor10 780----0,3203 450----
 insecticide-----------
Main d'oeuvre (jours)1 00080800 000100100 0009595 000100100 000100100 000
Marges brutes d'exploitation  183 860 165 360 120 610 102 000 163 000

Sources : Cobama, Mamisoa

Les rendements moyens et les marges d'exploitation à l'hectare pour les cultures possibles sont les suivantes, telles que calculées à partir de données fournies par MAMISOA et COBAMA:

 Q/ha, kgFMG
Riz pluvial4 000184 000
Maïs grain3 000165 000
Soja1 500120 610
Haricots1 000102 000
Blé (triticale)2 400163 000

La culture de haricots et du blé triticale pourrait être combinée avec une seule saison des pluies, elle doit être considérée comme une seule option pouvant donner une marge d'exploitation annuelle de 265 000 FMG par hectare. Elle constitue donc l'option la plus rentable comme type de cultures sèches.

Le potentiel de cultures sèches à la station d'Ambatolampy est estimé approximativement à 100 ha. Il est supposé ici que 50 hectares seraient exploités, ce qui donnerait une production moyenne de 50 T de haricots et de 120 T dé blé triticale.

4.3.3 Cultures de contre-saison en rizière

Pour les cultures de contre-saison en rizière, l'option la plus rentable (le riz étant exclus pour un second cycle a cause de la température fraîche) est le blé triticale. La culture du blé (triticale) sur 5 ha, avec des rendements moyens de 2 400 kg pourrait donner une production totale de 12 T.


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