No.5  décembre 2008  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

Pays en crise ayant besoin d'une aide extérieure (total: 33 pays)

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Examen des prix des produits alimentaires au niveau national

Indicateurs de la FAO concernant la situation mondiale de l'offre et la demande de céréales

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier1

Mesures prises par les gouvernements pour atténuer l'impact de la flambée des prix

Examen par région

Annexe statistique

Note

Examen des prix des produits alimentaires au niveau national1/

Les prix des denrées vivrières de base demeurent élevés dans les pays en développement

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Les cours mondiaux des céréales ont fortement chuté par rapport aux niveaux record atteints à la mi-2008, mais dans de nombreux pays en développement, ils restent élevés et continuent de monter en dépit des diverses mesures prises par les gouvernements pour limiter l'impact de la flambée des cours internationaux sur les marchés intérieurs. Dans les pays où les prix ont fléchi, les réductions ont été modestes par rapport à celles constatées sur les marchés à l'exportation et, en règle générale, les prix des céréales au niveau national restent au-dessus de leur niveau d'un an auparavant. La cherté persistante des prix alimentaires dans le monde en développement entrave toujours l'accès à la nourriture de nombreuses personnes vulnérables dans les zones tant urbaines que rurales. Compte tenu de la précarité de la sécurité alimentaire dans de nombreux pays suite à l'envolée des prix en 2008, il faudra suivre de près les prix des aliments de base sur les marchés nationaux et locaux tout au long de 2009.

Afrique australe

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Les prix du maïs, principale denrée de base de la sous-région, ont poursuivi leur tendance à la hausse dans la plupart des pays importateurs, tels que le Mozambique et le Zimbabwe, tandis qu'ils sont restés stables ou ont diminué en Afrique du Sud, principal exportateur de la région. En Afrique du Sud, les prix suivent l'évolution des cours mondiaux et sont en repli depuis juillet 2008. La baisse est plus marquée si les prix sont exprimés en dollar États-Unis plutôt qu'en monnaie locale, du fait de la forte dévaluation du rand. Dans la plupart des pays importateurs de la sous-région, la demande de maïs sur les marchés est forte pendant cette période de soudure où les propres réserves et disponibilités des agriculteurs s'amenuisent. Il est probable que le ralentissement des importations par rapport à l'an dernier contribue au relèvement des prix dans ces pays. Ailleurs, les prix se sont stabilisés ces derniers mois dans les pays qui sont parvenus à l'autosuffisance en maïs pour la campagne commerciale 2008/09 (avril/mars), tels que le Malawi et le Mozambique; toutefois, en novembre 2008, le maïs se vendait toujours, sur les marchés des capitales de ces pays, respectivement 107 et 73 pour cent plus cher qu'il y a un an. Ces augmentations sont plus fortes en monnaie locale.

À Madagascar, les prix du riz, principale denrée alimentaire, doivent être surveillés attentivement, car ils ne cessent d'augmenter depuis la période qui a suivi immédiatement la récolte, gagnant 22 pour cent de juin à novembre, et le pays va entrer dans la période de soudure, qui durera jusqu'à la prochaine récolte en mai. De nouvelles augmentations des prix du riz pourraient entraîner une situation alimentaire critique similaire à celle de l'an dernier.

 

 

Afrique de l'Ouest

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Les prix des céréales secondaires ont commencé à fléchir en septembre, du fait de l'arrivée sur les marchés de récoltes abondantes; toutefois, en novembre 2008, ils restaient bien supérieurs à leur niveau d'un an auparavant. Par exemple, en dépit des replis importants constatés ces derniers mois, les prix du mil sur les marchés du Mali (Bamako), du Niger (Niamey) et du Burkina Faso (Ouagadougou) se situaient toujours à respectivement 23, 15 et 43 pour cent de plus qu'en novembre 2007. En règle générale, les prix intérieurs de cultures non négociables, comme le mil et le sorgho, obéissent à des facteurs nationaux et régionaux et varient en fonction de la situation locale de l'offre et de la demande, qui dépend en grande partie des aléas météorologiques.

Il en va différemment pour les prix du riz, qui sont déterminés par les cours mondiaux et ont subi les fortes variations constatées sur le marché international. Au Sénégal, au Niger et au Burkina Faso, les prix du riz ont continué d'augmenter, la hausse par rapport à il y a un an étant de 85 pour cent au Sénégal en septembre et de respectivement 44 et 65 pour cent au Niger et au Burkina Faso. Ces augmentations se sont produites en dépit des diverses mesures prises par les gouvernements pour compenser l'impact du relèvement des cours mondiaux, parmi lesquelles la levée des droits de douane et la distribution de produits alimentaires. Dans la plupart des pays francophones d'Afrique de l'Ouest, ces mesures n'ont pas eu d'effet sur les prix, en raison du niveau relativement bas des droits de douane à l'origine et de la récente dépréciation du franc CFA (qui est aligné sur l'euro) par rapport au dollar États-Unis. En revanche, le Gouvernement nigérian a ramené les droits d'importation frappant le riz de 100 à 2,7 pour cent pour six mois, jusqu'au 31 octobre 2008, en vue de l'importation de pas moins de 500 000 tonnes de riz usiné. Un repli significatif des prix a été constaté sur les marchés du Nigéria entre mai et septembre 2008 (par exemple, moins 16 pour cent sur le marché de Bodija, à Ibadan), du fait du niveau initial de ces droits et de l'appréciation du naira.





Afrique de l'Est

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Dans toute la région, les prix des produits alimentaires ont en général augmenté au cours des derniers mois et leur niveau est supérieur à la moyenne pour cette époque de l'année. En Érythrée, à Asmara, les prix du blé - principale denrée de base - grimpent depuis le début de l'année et en septembre ils avaient pratiquement doublé par rapport à un an auparavant. En Éthiopie, le maïs - principale denrée de base - était coté à Addis-Abeba 600 USD la tonne en septembre 2008, soit près de trois fois plus qu'en septembre 2007. La récolte des céréales secondaires vient de commencer et les prix reculeront probablement quelque peu. Au Soudan, la céréale de base qu'est le sorgho était cotée à Khartoum 406 USD la tonne, soit plus du double qu'en octobre 2007. La récolte de céréales secondaires est également en cours dans le nord du Soudan, et un recul des prix est attendu.

Au Kenya, le prix du maïs en novembre 2008 sur le marché de Nairobi, coté à 370 USD la tonne, est de nouveau proche du sommet de 379 USD atteint en mai 2008 et se situe à 81 pour cent de plus qu'en novembre 2007. De même, le prix du maïs en octobre sur le marché de Mombasa, est remonté à 370 USD la tonne, dépassant le précédent sommet de 363 USD la tonne enregistré en juin dernier. En République-Unie de Tanzanie, le prix du maïs, qui ne cessait de baisser depuis février-mars 2008, suite à la récolte de maïs rentrée dans les basses terres du sud, remonte depuis juillet. En novembre, le prix de gros du maïs à Dar-es-Salaam se situait en moyenne à 286 USD la tonne, soit 11 pour cent de plus qu'en septembre et 24 pour cent de plus qu'en novembre 2007. En Ouganda, en dépit d’une récolte moyenne pour la campagne principale, le prix au détail du maïs à Kampala, qui était tombé à 259 USD la tonne en juillet, n’a cessé de remonter pour atteindre 353 USD la tonne en novembre 2008.

 

Asie

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Les prix du riz et du blé continuent d'augmenter dans plusieurs pays de la région. En Afghanistan, les prix cotés pour la farine de blé, principale denrée de base, étaient deux fois plus élevés en octobre 2008 qu'un an auparavant, la récolte céréalière ayant été fortement réduite par la sécheresse cette année. Au Pakistan, en dépit des importations de blé considérables du gouvernement, les prix pratiqués en octobre étaient bien supérieurs à ceux d'un an auparavant, ce qui s'explique par les nombreux échanges transfrontaliers avec l'Afghanistan, où le prix de la farine de blé (exprimé en USD) est d'environ 70 à 100 pour cent plus élevé que chez le voisin Pakistan. En Thaïlande, les prix de gros du riz à Bangkok ont baissé par rapport au sommet atteint en avril, une nouvelle production record étant attendue cette année; toutefois, en octobre, ils étaient toujours en hausse de 73 pour cent par rapport à il y a un an. À Sri Lanka, les prix ne cessent d'augmenter, dans l'ensemble, depuis le début de l'année, et malgré la nouvelle récolte abondante qui vient d'être rentrée, ils se situaient en novembre 2008 à un tiers de plus qu'en novembre 2007. De même, en Inde, en dépit d'une bonne récolte en 2008 et du maintien des restrictions à l'exportation, les prix du riz n'ont cessé de monter depuis le début de l'année et en novembre 2008, ils atteignaient 22 roupies le kilo, soit une augmentation de 38 pour cent par rapport à il y a un an. Aux Philippines, les prix du riz sont en baisse depuis juillet, mais en novembre, la variété la plus prisée (le riz poli) se vendait 36 pour cent plus cher que l'année précédente.







Amérique centrale et Caraïbes

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Les prix des denrées de base que sont le maïs et le riz se situent à un niveau bien supérieur à celui d'il y a un an. Au Guatemala et au Honduras, le prix au détail du maïs en novembre 2008 était supérieur de un quart à un tiers à celui pratiqué à la même époque un an auparavant. Le prix du riz, principalement importé, n'a cessé d'augmenter depuis le début de l'année dans la plupart des pays de la sous-région et en novembre, il enregistrait une hausse de 94 pour cent et 54 pour cent respectivement en Haïti (Cap-Haïtien) et au Nicaragua (Managua).







Amérique du Sud

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Les prix du riz, l'une des denrées de base de la sous-région, ont tendu à la hausse au cours de l'année passée et en octobre-novembre 2008, ils étaient de un à deux tiers plus élevés qu'un an auparavant en Bolivie, en Colombie, au Brésil et au Pérou. De même, le prix du pain, autre denrée de base importante dans ces pays, a gagné environ un quart par rapport aux niveaux d'un an auparavant et se situe bien au-dessus du taux d'inflation global.

  

 

 

 


1.  Dans tous les graphiques, les pourcentages indiqués se rapportent à l'évolution des prix par rapport à un an auparavant.

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