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Techniques d'exploitation en Jamaïque

John Sessions

John Sessions a rédigé le présent article de retour d'une mission d'un an à la Jamaïque où il avait été affecté en tant qu'expert FAO de l'exploitation forestière.

L'auteur étudie les coûts des éclaircies et coupes à blanc dans une plantation subtropicale de pins caraïbes en montagne, et compare l'utilisation de deux machines légères pour l'exploitation forestière par câble aérien, l'une montée sur véhicule, l'autre sur longerons.

Nombre de pays en développement ont adopté, ces dernières années, des programmes de plantation forestière, mais en raison du rapport économique relativement plus élevé et plus rapide de la production alimentaire et des besoins de populations en expansion, les plantations forestières ont été et continueront d'être reléguées bien souvent aux superficies les plus ingrates, aux terres pauvres, aux pentes escarpées et aux versants de montagne. D'autres motifs peuvent amener un pays à décider de situer ses plantations en montagne, parmi lesquels la lutte contre l'érosion et la protection des bassins versants.

Il se peut tout simplement encore qu'un pays soit essentiellement constitué de montagnes, comme c'est le cas de la Jamaïque aux Antilles, dont le territoire se compose à 80 pour cent de montagnes.

La foresterie est plus coûteuse en région montagneuse qu'en plaine, notamment en ce qui concerne le traitement des peuplements, et appelle des techniques et un équipement d'exploitation spéciaux. Le présent article tente de présenter des données sur la production et le coût des opérations d'éclaircie et de coupe à blanc exécutées dans les plantations montagneuses de pins caraïbes (Pinus caribaea) au titre du projet de développement forestier et d'aménagement des bassins versants entrepris par la FAO et le département forestier du gouvernement de la Jamaïque, avec l'aide financière du Programme des Nations Unies pour le développement. Les travaux décrits ont été effectués en grande partie sous la direction de l'auteur au cours de 1973.

1. INSTALLATION DE L'UNIMOG/URUS POUR EXTRACTION EN MONTÉE

Les zones montagneuses de la Jamaïque se caractérisent généralement par des pentes de plus de 25 degrés, certaines des plantations se situant sur des pentes de 40 degrés. La nature géologique du terrain se complique encore du fait de la présence d'argile, de schiste argileux, de granite désintégré, de divers conglomérats et de roche, souvent mêlés sur de courtes distances. Le terrain est extrêmement irrégulier et rares sont les vastes étendues de pentes uniformes. La topographie, avec ses fréquentes et profondes ravines et ses ados latéraux abrupts, se prête généralement aux routes de crêtes. Les précipitations sur les zones de plantation varient. entre 80 et 160 pouces par an. avec des pluies très fortes et de brève durée.

Il est recommande, pour le traitement sylvicole des plantations de pins caraïbes à la Jamaïque, de procéder à une éclaircie quand les arbres ont atteint 6 à 10 ans, et à une coupe blanche lorsqu'ils sont âgés de 18 à 20 ans. Les éclaircies exigent l'enlèvement de 200 à 300 fûts par acre et de 500 à l000 pieds cubes par acre de matériel ayant un diamètre à hauteur d'homme de 5 à 9 pouces. Pour la coupe blanche finale, il faut enlever 200 à 250 fûts par acre et enlever, en volume, de 4000 à 5000 pieds cubes par acre de matériel d'un diamètre à hauteur d'homme de 12 à 13 pouces.

Deux machines de débardage à câble, à savoir l'Unimog/Urus et l'unité d'éclaircie, ont été introduites à titre expérimental en Jamaïque par le projet pour l'évaluation des opérations d'éclaircie et de coupe définitive des plantations de pins en terrain accidenté. Dans cet exposé, on s'est efforcé de comparer ces deux machines avec le maximum d'objectivité.

L'Unimog/Urus est un câble-grue comportant un treuil Urus de fabrication autrichienne et une tour montée sur un véhicule Mercedes-Benz Unimog à quatre roues motrices. Le treuil Urus est équipé de trois tambours: tambour de câble aérien, tambour de câble tracteur et tambour de câble de retour. Des câbles de divers calibres peuvent être utilisés sur ces tambours. Dans le cas de la Jamaïque, on s'est servi d'un câble aérien d'une longueur de 1500 pieds et d'une épaisseur de 9/16 de pouce, et d'un câble tracteur et d'un câble de retour d'une épaisseur de 3/8 de pouce, chacun de ces câbles ayant une âme métallique indépendante. Les distances de débardage pouvaient être portées à 2000 pieds, en prolongeant le câble aérien à l'aide de raccords métalliques rapides permettant le passage du chariot. La capacité de débardage ne pouvait être accrue sans diminuer le calibre du fil sur le tambour du câble tracteur.

Ce modèle particulier d'Unimog/Urus peut accepter des charges maximales d'une tonne environ, si les grumes sont entièrement soulevées du sol, et d'une tonne et demie si les grumes sont traînées par l'une des extrémités. L'Unimog/Urus se prête à l'extraction en montée comme en descente et le chariot peut passer sur des, supports intermédiaires. L'équipe comprend généralement six hommes, dont un contremaître, un conducteur, un désélingueur au point de déchargement et trois élingueurs à la souche.

Le coût de l'opération, par jour, y compris l'amortissement de l'Unimog/Urus dont le prix s'élève à 33000 dollars U.S., a été d'environ 120 dollars, avec un rapport coût de main-d'œuvre/coût du matériel d'à peu près 40/60.

2. CROQUIS DE MONTAGE DE L'UNITÉ D'ÉCLAIRCIE

Le temps d'installation - clans le cas où il n'est pas besoin de supports intermédiaires - est en moyenne de six heures. Si l'on a recours aux supports intermédiaires, ce temps s'allonge d'environ 4 heures et demie pour chaque support. Pour l'extraction en descente, appelant des, travaux d'installation supplémentaires, l'opération a demandé en moyenne 1 heure 6 minutes par cent pieds de câble aérien.

L'équipe de l'Unimog/Urus et les hommes postés sur le parterre des coupes communiquaient par radiotéléphone.

L'unité d'éclaircie consiste en une machine plus petite d'extraction par câble. Elle se compose d'un petit moteur deux cylindres 17 ch, à deux temps, doté d'une transmission à deux vitesses et d'un treuil monté sur une plate-forme métallique avec longerons, le tout pesant environ 300 livres,. Dans les déplacements sur de faibles distances, la machine se tracte elle-même sur le câble principal. Ce type de machine (figure 2) ne peut opérer qu'en montée, le chariot devant retourner au parterre des coupes par la force de gravité.

La capacité de câblage de l'unité d'éclaircie est d'environ 600 pieds de câble d'un quart de pouce, le câble aérien étant amarré sur un moulinet d'ancrage séparé et enroulé à la main à l'aide d'un engrenage à double réduction servant à le tendre. Le tambour a une capacité de 550 pieds de câble de 3/8 de pouce, ce qui représente, pour le câble principal, un poids de 260 livres (tambour et câble).

3. TEMPS D'INSTALLATION DE L'UNITÉ D'ÉCLAIRCIE

4. PRODUCTION QUOTIDIENNE DE L'UNITÉ D'ÉCLAIRCIE

Le chariot, de conception simple, comporte une poulie mobile que l'on met en place sur le câble aérien pour l'arrêter au point voulu et qui peut, de plus, passer sur des supports intermédiaires.

L'équipe se compose de trois ou quatre hommes, dont un conducteur. un désélingueur et deux élingueurs.

Le coût du fonctionnement de l'unité, y compris l'amortissement de cette dernière dont le prix s'élève à 5 000 dollars, a été estimé à 40 dollars par jour, le rapport coût main-d'œuvre/matériel étant d'à peu près 70/30.

5. COÛTS D'INSTALLATION ET DE DÉBARDAGE PAR UNITÉ D'ÉCLAIRCIE

L'installation demande de six à huit heures, selon la longueur du câble aérien. La figure 3 indique le temps d'installation en fonction de la longueur du câble.

L'équipe affectée à la machine et les hommes postés sur le parterre des coupes communiquent par signaux à bras.

L'unité d'éclaircie comme la machine Unimog/Urus ont été utilisées pour des opérations d'éclaircie dans des peuplements de huit à onze ans.

En volume, la production de l'unité d'éclaircie varie de 275 pieds cubes par jour sur de très courtes distances à 165 pieds cubes par jour sur des distances de débardage de 450 pieds. La production en volume de l'unité d'éclaircie est indiquée à la figure 4.

Tous les arbres ont été abattus à l'aide de chaînes, selon un tracé en chevrons aboutissant au câble aérien, puis tronçonnés en billes de 7 à 14 pieds aux fins d'extraction. Les dégâts infligés au reste du peuplement ont été minimes.

Les coûts d'extraction pour l'unité d'éclaircie ont été calculés en ajoutant les dépenses d'installation et de débardage. Les coûts unitaires d'installation et de débardage sont indiqués à la figure 5. A titre d'exemple pour l'établissement des coûts, estimer les coûts moyens d'extraction de l'unité d'éclaircie, en partant d'un câble aérien de 400 pieds et d'un volume enlevé de 660 pieds cubes par acre, la figure 5 fait apparaître un coût d'installation de 0,06 dollar par pied cube pour une distance moyenne de débardage de 200 pieds. En additionnant les coûts, le coût unitaire moyen d'extraction serait de 0,25 dollar par pied cube.

D'une manière générale, on constate que les coûts d'extraction de l'unité d'éclaircie diminuent à mesure qu'augmente la distance de débardage par câble, jusqu'à un seuil de 300 pieds. Audelà de 300 pieds, les coûts d'extraction sont assez constants.

Les distances de débardage latéral ont été maintenues à 60 pieds. Les tentatives faites pour amener des grumes jusqu'au câble aérien à partir de distances dépassant 60 pieds se sont soldées par un allongement du temps nécessaire à l'opération, par suite d'arrêts qui ont largement annulé les avantages d'un temps d'installation réduit.

6. PRODUCTION DE PIEUX PAR UNIMOG/URUS

Pour utiliser la machine Unimog/Urus, on a eu recours à deux méthodes d'extraction des éclaircies. Dans les peuplements de huit ans, composés surtout de bois de pieux et de petites quantités de bois de sciage, les coupes étaient tronçonnées en billes de 6 à 8 pieds, puis groupées à bras d'homme le long du câble aérien. Ce groupement effectué, l'Unimog/Urus était mise en position et les billes cerclées en vue de leur transport par le câble jusqu'au point de déchargement. Pour les éclaircies plus tardives dans des peuplements comportant essentiellement du bois de sciage (diamètre sur l'écorce supérieur à 6,5 pouces au fin bout), on amenait les billes jusqu'au câble aérien en se servant de l'habituel câble-grue.

Dans le cas du bois de pieux, groupé et cerclé à bras d'homme, la production en volume était en moyenne de 90 billes par homme et par jour, pour une distance moyenne de débusquage de 50 pieds. Pour ce travail, on postait le long de la partie supérieure du câble, à des intervalles de 15 à 25 pieds, des hommes qui descendaient progressivement la pente en basculant les grumes. L'extraction de pieux en montée n'a jamais été effectuée en pratiquant le débusquage à bras d'homme. L'abattage des arbres en vue du cerclage à bras d'homme a toujours été exécuté en descente afin d'empiler le plus possible de matériel à proximité du câble aérien. Les dommages infligés aux cimes d'arbres utilisables ont été faibles dans les peuplements de huit ans. Dans le cas de la Jamaïque, le coût du groupement manuel des pieux a pu être estimé à un dixième de cent par pied cube et par pied de distance moyenne de débusquage.

7. TEMPS D'INSTALLATION DE L'UNIMOG URUS

8. COÛTS D'INSTALLATION, DE GROUPEMENT, CERCLAGE ET DÉBARDAGE POUR L'EXTRACTION DE PIEUX PAR UNIMOG-URUS

En ce qui concerne l'acheminement des pieux par câble aérien, la production en volume d'Unimog/Urus dépendait de la charge nominale du câble en question. Sur les câbles ayant une charge nominale (entièrement soulevée) de 1 500 livres ou plus, les pieux étaient acheminés par lots de 20; sur les câbles d'une charge nominale inférieure, ces groupements étaient de 10 ou 15 pieux. La production de pieux est illustrée par la figure 6. Les segments horizontaux de la courbe représentent le laps de temps pendant lequel la machine ne travaille pas lorsque, sur de courtes distances, le chariot revient au point de chargement avant que le prochain groupement ait été complètement effectué.

Les temps d'installation sont illustrés par la figure 7, en supposant un support intermédiaire tous les 400 pieds.

Les coûts d'installation et de débardage sont indiqués à la figure 8 pour les pieux groupés. Les coûts d'installation dépendent de la quantité de matériel à grouper sous le câble aérien, plus la distance de groupement est grande, moins élevé est le coût unitaire de l'installation.

Examinons, à titre d'exemple, le problème suivant en matière d'extraction de bois de pieux: étant donné un câble aérien de 1 200 pieds, d'une charge nominale de 20 pieux et une distance maximale de groupement de 200 pieds, calculer les coûts d'installation, de débardage et de groupement. La figure 8 indique un coût d'installation de 0,11 dollar et un coût de débardage et de groupement de 0,24 dollar pour une distance moyenne de débardage de 600 pieds. Le coût total d'extraction serait donc de 0,35 dollar par pied cube.

Les dommages infligés au reste du peuplement étaient faibles, le débardage latéral ayant été opéré en dehors du couloir du câble aérien.

Le groupement n'a été expérimenté que dans les opérations de débardage en montée. L'expérience du débardage en descente à l'aide d'Unimog/Urus donne toutefois à penser que les coûts seraient de 25 à 50 pour cent plus élevés qu'en montée.

La production en volume des éclaircies ultérieures - dans les peuplements de 10 à 11 ans - est illustrée par les figures 9 et 10 pour le débardage tant en montée qu'en descente. Avec l'Unimog/Urus, les charges dans les opérations d'éclaircie et de coupe blanche variaient de 10 pieds cubes à plus de 40 pieds cubes. Pour les éclaircies, cependant, le volume de charge moyenne était d'environ 15 pieds cubes. Cela tient essentiellement à deux raisons: d'une part, il était souvent malaisé d'arrimer plus de 15 pieds cubes de grumes ou que ce soit par suite des petites dimensions des billes, et d'autre part, des volumes supérieurs à. 15 pieds cubes tendaient à accroître la fréquence des arrêts pendant le débardage latéral. Ces arrêts se soldaient par un cycle plus long qui, à son tour, annulait largement les, gains en volume par cycle. Pour les opérations d'éclaircie, les distances de débardage latéral étaient en moyenne de 75 pieds.

Les arbres laissés sur pied ont parfois perdu leur écorce à la partie inférieure de leur fût lors de l'opération de débardage latéral. En outre, certains arbres ont été pliés ou leur cime brisée lors des déplacements latéraux du câble aérien, tandis qu'il remontait les grumes dans le couloir.

On s'est servi de l'Unimog pour le débardage - tant en montée qu'en descente - du matériel provenant de la coupe blanche finale de plantations de pins. La production en volume dans les opérations de coupes à blanc est illustrée par les figures 9 et 10. Comme pour l'éclaircie, la productivité du matériel dans les coupes à blanc dépend de la distance de débardage et de l'importance de la charge. Dans le c as des récoltes définitives, cette charge a été très supérieure à celle des éclaircies, les billes étant plus grosses. L'importance du chargement a été essentiellement limitée par la charge nominale qui est fonction du dégagement aux divers points du profil donné d'un câble aérien donné. La charge utile moyenne citait de 75 pour cent environ de la charge nominale.

Les arrêts de grumes au cours du débardage étaient moins fréquents lors des coupes à blanc que des éclaircies. Selon les études effectuées, la somme des coûts d'installation et de débardage sur l'ensemble d'une unité tend à rester constante pour des distances de débardage latéral de 50 à 100 pieds. Chaque fois que les distances, de dé bardage latéral ont été limitées à moins de 50 pieds, les coûts totaux d'extraction ont accusé une forte hausse.

9. EXTRACTION EN MONTÉE PAR UNIMOG/URUS - PRODUCTION EN VOLUME

10. EXTRACTION EN DESCENTE PAR UNIMOG/URUS - PRODUCTION EN VOLUME

Les coûts d'installation et de débardage sont indiqués aux figures 11 et 12 pour l'extraction en montée et en descente, l'interprétation de ces graphiques étant identique à celle des graphiques expliqués précédemment. Le rassemblement de données sur les coûts joue un rôle majeur dans les études d'exploitation, car il permet de comparer les divers systèmes possibles.

11. EXTRACTION EN MONTÉE PAR UNIMOG/URUS - COÛTS D'INSTALLATION ET DE DÉBARDAGE

Examinons l'utilité des études de coût en prenant le problème suivant: étant donné un câble aérien de 1200 pieds, d'une capacité nominale de 1500 livres ou 25 pieds cubes et une coupe finale prévue de 3000 pieds cubes par acre, déterminer s'il convient de débarder en montée ou en descente. Si l'on opte pour l'extraction en descente, l'exploitation pourra s'effectuer à partir d'une route existante au bas du peuplement. Si l'on recourt à l'extraction en montée, il faudra construire un épi routier au sommet du peuplement, à un coût de 5000 dollars. Le volume total à enlever est de 100000 pieds cubes et les coûts de transport par grumier sont censés ne pas changer quelle que soit la solution retenue.

Evaluation:

Si l'on part d'une charge utile à 75 pour cent, le chargement moyen sera de (0,75) (25 pieds cubes) = 19 pieds cubes.

Débardage en montée (d'après la figure 11):

Coût de l'installation = 2 cents au pied cube
Coût du débardage = 20 cents au pied cube (distance moyenne de débardage: 600 pieds)
Coût unitaire moyen = coût d'installation + coût de débardage = 22 cents au pied cube

Débardage en descente (d'après la figure 12):

Coût de l'installation = 4 cents au pied cube
Coût du débardage = 29 cents au pied cube (distance moyenne de débardage: 600 pieds)
Coût unitaire moyen = coût d'installation + coût de débardage = 33 cents au pied cube

Plus les coûts de construction routière

Débardage en descente:

Coût total d'exploitation = coût de la construction routière + coût du débardage = 0 + (100000) (0,33 dollar) = 33000 dollars

Débardage en montée:

Coût total d'exploitation = coût de la construction routière + coût du débardage = 5000 + (100000) (0,22 dollar) = 27000 dollars

Toutes choses étant égales, le débardage en montée est plus rentable. Non seulement il offre des avantages dès le départ, mais permet aussi qu'à l'avenir les coûts de construction routière se limitent à ceux qu'impliquera la réouverture d'un épi et non plus la construction d'une nouvelle route.

On a analysé dans le présent article la production en volume ainsi que quelques notions sur les coûts des éclaircies et des coupes blanches à la Jamaïque. Ces données sur la production constitueront peut-être une aide pour choisir le matériel et les techniques d'aménagement pour d'autres pays en développement où des conditions analogues existent dans les plantations subtropicales sur terrain abrupt. Pour les éclaircies, on a pu réduire à la Jamaïque les coûts du débardage en montée en utilisant l'unité d'éclaircie sur des distances inférieures à 500 pieds et l'Unimog/Urus pour des longueurs de câble aérien de 500 à 1 500 pieds. Pour les éclaircies de matériel de petite dimension à l'aide de l'Unimog/Urus, on a constaté que la méthode d'extraction la plus économique consistait à grouper les rondins à bras d'homme avant de les acheminer, cerclés, par le câble aérien.

12. EXTRACTION EN DESCENTE PAR UNIMOG/URUS - COÛTS D'INSTALLATION ET DE DÉBARDAGE

Pour la coupe finale, les coûts d'extraction pourraient être diminués en adoptant du matériel spécialisé s'il s'agit d'entreprendre un important programme de récolte (c'est-à-dire d'au moins 200 acres par an). Bien que le modèle «1 tonne» d'Unimog/Urus ait démontré qu'il était en mesure de procéder à des coupes définitives de pins, de plus grosses machines à plus forte capacité permettraient de réduire les coûts d'extraction.

Il convient enfin de souligner l'utilité que revêt la planification de l'exploitation. Lorsqu'il s'agit d'opter pour le débardage en montée ou en descente, il importe d'étudier attentivement les coûts et avantages avant de se ranger à un plan spécifique.

Des renseignements complémentaires sur le matériel d'extraction peuvent être obtenus de l'auteur, ou du fabricant, R. Hinteregger, Villach, Autriche.

L'aménagement des bassins à la Jamaïque, lieu géométrique de la foresterie, de l'hydrologie et de l'agriculture

L'agriculture à flanc de coteau en terrain accidenté et l'érosion due aux chemins forestiers et aux routes de montagne posent d'importants problèmes pour. les bassins versants en Jamaïque. Depuis 1969, dans le cadre d'un projet PNUD/FAO exécuté dans les parties montagneuses du pays, on a préparé deux bassins versants de démonstration, organisé cinq cours de formation accélérée, effectué des expériences sur l'érosion des sols et le ruissellement, et établi un plan de développement pour un domaine de 850 hectares appartenant à l'Etat.

Dans les bassins versants du projet, les principales opérations de conservation sur les pentes cultivées étaient les suivantes:

- Banquettes en ados: type de terrasses qui convient particulièrement aux pays tropicaux humides car il facilite l'écoulement des eaux de ruissellement trop abondantes. Dans les endroits se prêtant à la culture mécanisée, un aqueduc en gradins d'un type spécial a été aménagé.

- Rigoles sur banquettes à flanc de coteau: étroites, elles sont d'un entre tien facile et peuvent être utilisées comme voies de passage.

- Bassins individuels dans les plantations de bananiers et d'arbres fruitiers.

- Petites terrasses convertibles: se prêtent bien à la culture mixte et peuvent être adaptées suivant les besoins.

- Hexagones: ensembles de routes et de terrasses, utiles lorsque la culture des vergers est pleinement mécanisée sur des pentes d'inclinaison inférieure à 20 degrés.

L'application de ces mesures de conservation a permis de pratiquer la culture intensive sur des pentes atteignant parfois 30 degrés. A cet effet, on a élaboré des tables de normes, comprenant notamment les intervalles verticaux à observer, les volumes à déblayer ou à remblayer et la proportion de bandes de terrain plat à respecter.

Une méthode appliquée dans le cadre du projet consiste à utiliser des piquets et des fascines sur le côté remblayé des routes de montagne et des chemins forestiers.

On a aussi adopté un système de classification des terres en fonction de leur capacité. Pour la classification des terrains montagneux, surtout dans les pays en développement où les cadres sont rares, ce système a l'avantage d'être simple, facile à comprendre et pratique. La classification repose essentiellement sur des éléments tels que la pente et la profondeur du sol. D'autres, comme le degré de pierrosité, d'humidité, de ravinement et: de crue entrent également en ligne de compte. Le système est fondé sur la prémisse que les mesures de conservation sont indispensables à la culture des terrains en pente.

S'il est matériellement possible de traiter un terrain par des méthodes de conservation, on peut le classer comme propre à la culture. Dans le cas contraire, le terrain devra être considéré comme terre forestière ou comme pâturage.

Pour plus amples renseignements sur ces activités et autres, s'adresser à T. Sheng, Watershed Management Officer, c/o UNDP, P.O. Box 280, Kingston, Jamaïque.

Coefficients de conversion

LONGUEUR

1 centimètre = 0,3937 pouce

1 pouce = 27,540 cm

1 mètre = 3,281 pieds

1 pied = 0,3048 m

1 mètre = 1,094 yard

1 yard = 0,9144 m

1 kilomètre = 0,621 mille

1 mille = 1,609 km

SUPERFICIE

1 cm2 = 0,155 pouce carré

1 pouce carré = 6,452 cm2

1 m2 = 10,76 pieds carrés

1 pied carré = 0,0929 m2

1 m2 = 1,19599 yard carré

1 yard carré = 0,83613 m2

1 km2 = 0,3861 mille carré

1 mille carré = 2,219 km2

1 hectare = 2,471 acres

1 acre = 0,4047 ha

VOLUME

1 cm3 = 0,061 pouce cube

1 pouce cube = 16,39 cm3

1 m3 = 35,31 pieds cubes

1 pied cube = 0,02832 m3

MASSE

1 kg = 2,205 livres (lb)

1 livre (lb) = 0,4536 kg

1 tonne = 1,102 tonne courte

1 tonne courte = 0,9072 tonne

1 tonne = 0,9842 tonne longue

1 tonne longue = 1,016 tonne

1 tonne = 19,684 cwt (de 112 livres)

1 cwt (de 112 livres) = 0,0508 tonne

1 tonne = 22,046 cwt (de 100 livres)

1 cwt (de 100 livres) = 0,04536 tonne

PRESSION

l kg par m2 = 0,2048 livre par pied carré

1 livre par pied carré = 4,882 kg par m2

1 g par cm2 = 0,0142 livre par pouce carré

1 livre par pouce carré = 70,31 g par cm2

DENSITÉ

l kg par m3 = 0,06243 livre par pied cube

1 livre par pied cube = 16,02 kg par m3

RAPPORTS

1 m2/ha = 4,356 pieds carrés/acre

1 pied carré/acre = 0,2296 m2/ha


1 m3/ha = 14,29 pieds cubes/acre

1 pied cube/acre = 0,07 m3/ha


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