Page précédente Table des matières Page suivante


Environnement


Le colloque international d'Ibadan-Garoua sur l'aménagement de la faune sauvage
Les séquelles écologiques du cyclone Fifi
Expansion des zones de conservation de la faune sauvage en Thaïlande
Le régime intégré de protection du lac Baïkal
Le gavial en voie d'extinction
Le Conseil de l'Europe et l'environnement
Les débats de la deuxième Conférence mondiale sur les parcs nationaux
Halte au désert du Rajasthan
La grue blanche américaine

Le colloque international d'Ibadan-Garoua sur l'aménagement de la faune sauvage

C'est du 22 au 26 septembre prochain que se tiendra, à Ibadan, un colloque sur l'aménagement de la faune sauvage, conjointement organisé par le département des ressources forestières de l'université d'Ibadan (Nigeria) et par l'école pour la formation de spécialistes de la faune de Garoua (Cameroun).

Le but de ce colloque est de combler les lacunes qu'accuse encore la recherche en Afrique de l'ouest et du centre-ouest, où la plupart des parcs nationaux et des réserves d'animaux n'en sont encore qu'aux premières phases de leur développement, particulièrement en ce qui concerne la recherche et l'aménagement.

La plupart des études effectuées dans l'est et le sud africain intéressent des régions écologiquement différentes. Les spécialistes de la recherche et de l'aménagement en matière de faune sauvage ont constaté que les méthodes de recensement et d'analyse de la dynamique des populations et de l'habitat, conçues pour des parcours «ouverts» conviennent peu pour les savanes arborées de l'Afrique occidentale et centrale. En outre, les écologistes qui opèrent dans ces régions sont peu nombreux et très dispersés, et n'ont que peu de contacts les uns avec les autres.

A court terme, ce colloque vise à:

- Rassembler des données pertinentes sur l'aménagement de la faune, notamment en Afrique occidentale et centrale.

- Donner aux chercheurs et praticiens l'occasion de confronter directement leurs connaissances et points de vue en matière d'aménagement de la faune.

- Attirer l'attention sur le potentiel de l'aménagement de la faune, et sur les problèmes qu'il soulève en Afrique occidentale et centrale.

Et à long terme, à:

- Définir, pour l'Afrique occidentale et centrale, les besoins futurs et les priorités en matière de recherche et de formation dans le domaine de l'aménagement de la faune.

- Encourager l'échange d'informations sur l'aménagement de la faune.

Toutes personnes désireuses de participer à ce colloque peuvent obtenir de plus amples informations en s'adressant à l'un ou l'autre des organisateurs précités. Les communications écrites sur les sujets inscrits au programme doivent être soumises à M. S.S. Ajayi.

Ces communications doivent être rédigées en français ou en anglais et ne pas excéder trois mille mots. Un résumé de trois cents mots au maximum devra y être annexé.

Les adresses des organisateurs sont les suivantes:

- S.S. Ajayi
Department of Forest
Resources Management
University of Ibadan
Ibadan
Western State Nigeria

- C. Geerling
Ecole de Faune B.P. 271
Garoua (Cameroun)

Les séquelles écologiques du cyclone Fifi

Le grave déséquilibre écologique provoqué par le passage du cyclone Fifi à travers le Honduras a eu pour conséquence une invasion d'insectes dans le pays. L'ouragan a en effet laissé derrière lui de nombreux points d'eaux stagnantes où les insectes se reproduisent et détruit aussi par milliers les oiseaux et rongeurs, prédateurs naturels de ces insectes. Face â une telle situation, le gouvernement a dû procéder à des pulvérisations par voie aérienne, qui font craindre que, autre conséquence indirecte du cyclone Fifi, le sol ne comporte des résidus toxiques. (El Universal, Mexico)

Expansion des zones de conservation de la faune sauvage en Thaïlande

Le département des forêts de Thaïlande multiplie les zones de conservation de la faune sauvage dans les forêts et régions inhabitées du pays pour en prévenir la destruction.

Si les tentatives de conservation faites précédemment moyennant la création de réserves forestières ont échoué parce que des particuliers ou des sociétés avaient été autorisés à y pénétrer pour certaines raisons, l'établissement de zones de conservation de la faune s'avère beaucoup plus efficace, nul n'ayant le droit de s'y livrer à une quelconque activité lucrative.

Le régime intégré de protection du lac Baïkal

Le ministère soviétique de la mise en valeur des terres et de la conservation des eaux vient d'approuver le règlement provisoire pour la protection des eau'; du lac Baïkal et des ressources naturelles de son bassin. Le lac Baïkal, qualifié de joyau de la Sibérie, se situe au centre d'un bassin de 30 millions d'hectares placé sous la protection de ce règlement. Le flottage du bois y est absolument interdit, tandis que l'on s'occupe de nettoyer le lit des cours d'eau de toutes les grumes qui les encombrent, et de mettre sur pied des installations locales de purification des eaux sur les rives du lac; les usines qui en utilisent l'eau ont reçu ordre d'intensifier leurs opérations de son recyclage. Les décharges communales et industrielles sont interdites. Certains secteurs du lac et des rivières affluentes ont été classés comme zones de frai pour les saumons et esturgeons et l'on a prohibé sur les berges de ces zones toute activité d'exploitation forestière ainsi que l'utilisation d'engrais ou de pesticides chimiques. Les études se poursuivent sur ce projet considéré comme la première tentative de l'U.R.S.S. pour résoudre à grande échelle les problèmes de l'homme et de la nature. (Novosti, Moscou)

Le gavial en voie d'extinction

Le gavial, ce crocodilien ichtyophage à mâchoire allongée, autrefois très abondant en Inde, est maintenant en voie de disparition. La perpétuation de cette espèce et sa survie exigeront dorénavant des efforts très importants.

Romulus Whitaker, directeur du parc des reptiles à Madras, signalait dans un rapport que, au cours d'une reconnaissance de 5000 kilomètres dans la région où vit le gavial, il n'avait pu en observer que six spécimens.

La chasse au gavial, dont la peau est prisée, est la cause majeure du déclin numérique de l'espèce, tandis qu'à l'heure actuelle les pêcheurs et leurs filets constituent une très grave menace. L'intensification le long des cours d'eau des activités de pêche, de transport et d'agriculture a limité l'habitat du gavial a quelques très rares zones encore à l'état sauvage. La modification profonde de ces mêmes cours d'eau par les tremblements de terre, les barrages, les canaux de diversion, l'endiguement des rives et l'envasement dû à l'érosion contribue aussi au recul de l'espèce. Le fait que, au cours de séjours prolongés à proximité de plans d'eau qui, il y a 40 ans encore pullulaient de crocodiliens, nous n'ayons pu voir que quelques gavials, témoigne assez du changement rapide qui s'est opéré.

Les gavials sont tirés au fusil, pris au filet, traqués de partout, si ce n'est dans les rares endroits les plus retirés où l'on ne s'adonne pas à la pêche commerciale ou aux autres activités riveraines.

M. Whitaker recommande de capturer les derniers gavials pour les éloigner des zones dangereuses et les mettre à l'abri dans des zones protégées, de créer des fermes d'élevage à proximité des habitats fluviaux originels et de lancer une campagne pour mieux faire connaître la loi protégeant ce crocodilien.

Le gavial, dont la longueur peut atteindre plus de 4 mètres, jouit en effet d'une protection complète en vertu de la loi indienne de 1972 sur la protection de la faune, tandis que l'exportation des peaux de crocodiles est interdite depuis 1958.

Le Conseil de l'Europe et l'environnement

La création d'un réseau européen de réserves biogénétiques, une étude sur les régions montagneuses en péril et sur les mesures à prendre en vue d'y éviter des désastres, et enfin une étude concernant les problèmes de restauration de la couverture végétale dans les régions méditerranéennes figurent au nombre des activités majeures prévues par les quinze délégations de spécialistes de l'environnement, désignés par les Etats membres du Conseil de l'Europe, qui se sont réunis à Strasbourg du 18 au 21 novembre 1974, à l'occasion de la 13e session du Comité européen pour la conservation de la nature et des ressources naturelles.

Au cours de cette session, le comité a fait le point de ses travaux en ce qui concerne notamment la préparation de directives générales pour la conclusion d'accords internationaux sur la protection des espaces naturels frontaliers; l'étude des effets écologiques des activités récréatives sur les écosystèmes; l'examen des problèmes que pose l'aménagement rationnel des zones de loisirs, face à l'importante demande dont elles sont l'objet; l'enseignement des problèmes de l'environnement au niveau des classes enfantines et primaires; et enfin, les cours internationaux d'écologie appliquée, notamment ceux sur l'aménagement de l'environnement naturel méditerranéen, donnés en Italie en septembre 1974.

Entre autres activités futures, le comité participera à plusieurs conférences européennes sur l'environnement et à des cours d'écologie en 1975 et en 1976, tandis que l'un de ses projets les plus importants consistera en un programme visant la création d'un réseau européen de réserves biogénétiques, étroitement associé au projet MAB-8, c'est-à-dire au réseau international des réserves de la biosphère. Le comité étudiera aussi les régions montagneuses en péril ainsi que les mesures à prendre pour y éviter les désastres. Il se propose, à cet égard, d'établir une Charte alpine, sorte de convention entre pays alpins. Il envisage enfin d'examiner les problèmes que pose le renouvellement de la couverture végétale dans la région méditerranéenne. Il a été suggéré à ce propos de constituer un groupe de travail ad hoc auquel participeraient d'autres pays méditerranéens qui ne sont pas membres du Conseil de l'Europe.

Les débats de la deuxième Conférence mondiale sur les parcs nationaux

L'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN) vient de publier le compte rendu complet de la deuxième Conférence mondiale sur les parcs nationaux qui s'est tenue en septembre 1972 à Yellowstone, ainsi qu'au parc national du Grand Teton aux Etats-Unis. Ce document reproduit les 32 rapports fondamentaux préparés par des experts venant du monde entier, ainsi que le compte rendu in extenso des délibérations et décisions intervenues au cours des 17 sessions techniques du Grand Teton, puis les recommandations finales de la conférence. Il donne également un résume des cérémonies du centenaire du parc de Yellowstone et contient, en annexe, les noms et adresses de tous les participants. Ce rapport, édité par Sir Hugh Elliot, est publié en trois langues (trois éditions distinctes) et peut être obtenu pour la somme de 10 dollars U.S. en le commandant à l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources - 1110 Morges, Suisse.

Halte au désert du Rajasthan

Dans le nord de l'Inde, le service forestier de l'Haryana vient de remporter une victoire dans l'effort herculéen qu'il déploie pour arrêter la marche du désert du Rajasthan qui menaçait d'envahir les terres fertiles, le système d'irrigation et le réseau de communications des régions limitrophes.

D'après le conservateur des forêts, M. R.S. Sahrawat, plus de 40000 hectares de terres, pour la plupart agricoles, ont été défendues contre cette menace grâce à l'établissement de rideaux-abris à leur périphérie et dans certaines enclaves, à la stabilisation des dunes de sable existantes, et à la plantation de brise-vent sur 4700 hectares.

Selon M. Sahrawat, la production des zones ainsi protégées devrait doubler d'ici quelques années. M. Sahrawat ajoute que, de l'avis des géologues, la progression du désert, autrefois moins active, tient à l'action conjuguée d'une extrême aridité et de vents violents du sud-ouest. La destruction de la couverture végétale, due à la forte incidence des facteurs biologiques et à l'utilisation irrationnelle des terres, a exposé les sables au vent.

L'ensemble de l'opération «halte au désert» s'effectue dans un milieu particulièrement difficile et inhospitalier, sujet à des variations climatiques extrêmes. C'est ainsi qu'en été, la température atteint 47°C et qu'elle descend à 1°C en hiver. La pluviosité, très faible, est limitée à une très courte période, tandis que le problème du pâturage est encore aggravé par le passage, dans la région, de grands troupeaux de bétail revenant du Rajasthan.

Pour M. Sahrawat, ce programme de lutte contre le désert serait incomplet sans un traitement approprié des terres cultivées. Aussi a-t-on établi des brise-vent à la périphérie des champs pour réduire la vitesse du vent et créer des influences microclimatiques favorables. Cette mesure a également permis de protéger les champs contre les vents froids de l'hiver. (Times of India, New Delhi)

La grue blanche américaine

Le centre de recherche Patuxent sur la faune sauvage, situé à proximité de Laurel (Maryland) aux Etats-Unis, fait office de banque de conservation des gènes pour les espèces menacées de disparition. Récemment, 13 œufs de grue blanche américaine (whooping crane - Grus americana) ont été pris aux nids, dans le parc national de Buffalo (Canada), par des biologistes des services canadien et américain de la faune sauvage, puis transportés par avion jusqu'au centre Patuxent en vue de sauver l'espèce. Ce dernier conserve des grues pour les faire reproduire et lâcher les portées dans la nature, où ces oiseaux ne sont plus qu'au nombre de quarante-huit.

Sur les 13 œufs arrivés à bon port, 9 ont éclos dans des incubateurs, et 4 oiseaux ont survécu, portant ainsi à 21 l'effectif de grues détenu au centre. Mâles et femelles sont agressifs dès leur prime jeunesse.

A Patuxent, les jeunes sont prêts à se battre dès qu'ils peuvent se tenir debout, mais dans les enclos du centre ils n'ont pas à s'attaquer les uns aux autres. De jeunes dindonneaux ont été introduits pour éviter les combats fratricides entre jeunes grues. Ils courent en effet plus vite que ces derniers, et au bout d'un moment, les uns et les autres se lassent, et l'exercice profite à tous

C'est le Dr Ray C. Brickson qui dirige à Patuxent le programme relatif aux grues.


Page précédente Début de page Page suivante