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3.2.12 République centrafricaine

LA GESTION DES FORETS TROPICALES SECONDAIRES EN AFRIQUE:

Réalité et perspectives

Rapport national de la République centrafricaine

Ecrit par
Barthélemy DipapoundjiI
Ingénieur des eaux et forêts
Ministère des eaux et forêts
Projet ECOFAC-Forêts de Ngotto
B.P.: 183 Bangui ; République centrafricaine
Tél: 236 61 24 74
Fax: 236 61 24 80
Mél.: [email protected]

POUR

L’ATELIER FAO/EC LNV/GTZ SUR

LA GESTION DES FORETS TROPICALES SECONDAIRES EN AFRIQUE:

Réalité et perspectives

En collaboration avec l’UICN, ICRAF et CIFOR
Douala, Cameroun, 17 – 21 novembre 2003

RESUME

Ce rapport tente de rassembler les informations sur les forêts secondaires en République centrafricaine. Celles-ci se développent dans les massifs forestiers du sud-ouest (873.059 ha) et de l’est (plus de 80.000 ha), précisément sur des anciens sites d’activités humaines (concessions forestières, villages, plantations, etc.).

On peut identifier les forêts secondaires après exploitation, les forêts secondaires remises en état et les forêts secondaires après l’abandon d’autres utilisations des terres. Les premiers se composent principalement de parasolier (Musanga cecrepioïdes), fromager (Ceiba pentandra), essessang (Ricinodendron heudelotii), ilomba (Pycnathus angolensis), mépépé (Albizia adianthifolia), pongui (Bosqueia angolensis), essia (Petersianthus macrocarpus), siko (Strombosia grandifolia), bété (Mansonia altissima) et anigre, mais aussi des Ayous et des Fraké qui ont échappé aux abattages. Les deuxièmes sont dominés par des essences exotiques (Eucalyptus spp. et Tecktona grandis), tandis que les troisièmes (les secondaires après l’abandon d’autres utilisations des terres) comprennent, eux, des spéculations préexistantes (arbres fruitiers, palmiers, cacaoyers ou caféiers) et des essences forestières locales (Musanga cecropioïdes, Triplochiton scleroxylon et Mansonia altissima).

Ces forêts secondaires, même si on peut regretter le fait qu’elles ne soient pas l’objet d’études systématiques, fournissent néanmoins des produits extrêmement variés et utiles aux populations et à l’économie. Cependant, elles sont surexploitées.

Pour assurer leur durabilité, la RCA s’emploie à les gérer en approches participatives avec tous les intervenants concernés. Tel est le cas dans le projet d’appui à la réalisation des plans d’aménagement forestiers (PGPRN) et le projet de conservation de la biodiversité des forêts de Bangassou.

Les facteurs de succès de ces initiatives seraient la formation du personnel forestier et des organisations d’autopromotion, des appuis techniques aux activités de protection forestière, de reboisement menées bénévolement par les populations et l’octroi des crédits financiers remboursables sans intérêt ou du matériel aux intéressés. Mais il faudrait encore actualiser les textes régissant l’exploitation des ressources forestières et promouvoir une réelle synergie et une complémentarité entre les institutions qui interviennent dans les écosystèmes forestiers.

INTRODUCTION

Les rencontres sur les forêts tropicales secondaires en Amérique latine et en Asie expriment le souhait d’améliorer la connaissance et la gestion de ces forêts. En Afrique, l’information sur leur état et sur leur exploitation concerne un grand nombre d’acteurs.

Ecrit à l’initiative des organisateurs de l’atelier de Douala (17-21 novembre 2003), ce rapport traite des forêts secondaires de la République centrafricaine (RCA). Il voudrait en rassembler les éléments disponibles, et présenter successivement:

- la situation socioéconomique générale de la foresterie et de l'utilisation des terres en RC;

- les caractéristiques et l’étendue des forêts secondaires centrafricaines;

- l'importance socioéconomique et écologique des différents types de forêts secondaires;

- la connaissance et les expériences effectives en matière de gestion des forêts secondaires;

- les pratiques courantes de gestion des forêts secondaires;

- les politiques et les questions institutionnelles;

- les principales leçons tirées des chapitres qui précèdent et;

- les recommandations pour des actions présentes et futures.

1. SITUATION SOCIOECONOMIQUE GENERALE DE LA FORESTERIE ET DE L’UTILISATION DES TERRES

République centrafricaine

Superficie : 623.000 km

Population : 3.800.000 habitants 

Population urbaine : 41,7% 

Pourcentage de la population vivant avec moins d’un dollar par jour: 67% (1997)

Taux de croissance démographique annuel : 2,3

PIB/habitant en PPA (2001) : 1300

Proportion des zones forestières : 36,8%

Zones protégées en % de la superficie totale : 0,99

Source : Banque mondiale, 2003.

Les forêts centrafricaines occupent environ 40 millions d’ha, dont 5,2 millions d’ha de forêts denses humides au sud-ouest et à l’est, et 6,5 millions d’ha de forêts sèches au nord. Le reste (26,3 millions d’ha) se compose de forêts claires et de savanes arborées (Mbitikon, 2000). Ces forêts constituent un réservoir de ressources extrêmement variées et utiles tant aux populations qu’à l’économie centrafricaines. On peut citer un potentiel ligneux exploitable d’environ 62,734 millions de m3, 3600 espèces de plantes mais on pense qu’il y en aurait 5000 (David et al., 1986 cité par Mbitikon, 2000) dont notamment 300 espèces forestières exploitables, 208 espèces de mammifères et 668 espèces d’oiseaux.

Comme les autres pays du Bassin du Congo, la RCA exploite intensément ses forêts. D’autant plus que le pays vit une crise sociopolitique et économique très grave depuis plus d’une décennie et que 67% de la population vivent avec moins d’un dollar US par jour. Ainsi, malgré des coûts de transport élevés – du fait de l’enclavement du pays- et s’accroissant sans cesse, le secteur forestier a été et est toujours très actif. En 1995, il a représenté 9,7% du PIB, 8 à 15% des recettes fiscales et 15 à 18% de rentrées des devises étrangères. En 2000, la production de grumes était de 702.992 m3 contre 492.808 m3 en 1999, soit une hausse de 42,65%. En 2002, 13 sociétés forestières exploitaient 3.466.329 ha de forêts (13 permis d’exploitations et d’aménagement –PEA- et 14 permis spéciaux de coupe -PCS). Aujourd’hui, le secteur forestier est la seconde source de devises après les minerais (diamant et or) et le premier employeur industriel du pays.

Par ailleurs, le bois est la principale source d’énergie des ménages, tant en milieu rural (98%) qu’en milieu urbain (85%). En 1996, par exemple, les besoins en bois énergie et en charbons de bois à l’échelle nationale étaient estimés respectivement à 1,59 millions de tonnes et 3650 tonnes. Bangui, la capitale, a consommé 290.000 tonnes de bois énergie soit 18% de la consommation globale (CTFT et PARN, 1981). En outre, chaque année, de vastes surfaces de territoires sont emblavées dans le cadre du développement des cultures de rente, telles que le coton et le café.

Tous les facteurs évoqués provoquent la formation des forêts secondaires notamment dans le massif forestier du sud-ouest, qui est exploité depuis 1945, mais aussi dans celui de l’est. D’autant plus que l’exploitation est sélective (1 à 2 arbres52 coupé par hectare en moyenne, loin des côtes), qu’elle conduit notamment, d’une part, à une demande continue de nouvelles surfaces non exploitées, d’autre part, à des retours d’exploitation prématurés et fréquents sur des parcelles exploitées très sélectivement (on estime que 15.000 à 25.000 ha de forêts seraient ainsi parcourus chaque année).

2. CARACTERISTIQUES ET ETENDUE DES FORETS SECONDAIRES

Il n’existe pas d’étude systématique des forêts secondaires en RCA. Une partie des informations qui suivent se fondent sur des études de la couverture végétale effectuées par le CTFT (actuellement CIRAD-forêt) et l’Institut Géographique National. Les forêts se rencontrent tant dans le massif forestier du sud-ouest (873.059 ha soit 23,1% de la superficie forestière) que dans celui de l’est (plus de 80.000 ha) et poussent généralement sur des anciens sites d’activités humaines (concessions forestières, villages, plantations, etc.). Leurs caractéristiques floristiques et faunistiques sont décrites ci-dessous de manière succincte.

2.1 Les forêts secondaires après exploitation

Ces forêts poussent dans des concessions forestières, qu’elles soient anciennes ou récentes. Elles sont à dominance de parasolier (Musanga cecrepioïdes), fromager (Ceiba pentandra), essessang (Ricinodendron heudelotii), ilomba (Pycnathus angolensis), mépépé (Albizia adianthifolia), pongui (Bosqueia angolensis), essia (Petersianthus macrocarpus), siko (Strombosia grandifolia), bété (Mansonia altissima) et anigre, mais aussi d’Ayous et de Fraké qui ont échappé à l’abattage.

Les forêts secondaires étant des écosystèmes forestiers en croissance, leur âge et leur composition floristique permettent de distinguer notamment les forêts secondaires jeunes (SJ) et les forêts secondaires adultes (SA).

Les forêts secondaires jeunes se rencontrent principalement autour de Bangui, M’Baïki et Nola (25 et 33% de toutes les forêts secondaires jeunes recensées du pays) et se composent notamment de parasolier, essence dominante, mais aussi de essessang, mépépé, pongui et anigre – abondantes dans les forêts secondaires du « plateau de Boukoko (M’Baïki) ». Les forêts secondaires adultes succèdent aux forêts secondaires jeunes et précèdent les forêts primaires. Elles sont composées d'héliophytes tolérants à croissance moyennement rapide (Ricinodendron heudelotii, Celtis gomphophylla, Celtis adolphi frederichii, Petersianthus macrocarpus, Triplochiton scleroxylon, etc.).

2.2 Les forêts secondaires remises en état

Ces forêts résultent généralement de l’enrichissement des parties perturbées des forêts classées et/ou de protection (cas des forêts de Lolé, Bossangoa et Kaga-Bandoro ainsi que des collines de Gbazabangui, Baker, Boda et Mbata).

Leur végétation se compose notamment d’essences exotiques (Eucalyptus spp. et Tecktona grandis) et locales (Terminalia spp., Ricinodendron heudelotii, Butirospermum parkii, Kaya senegalensis et Triplochiton scleroxylon).

2.3. Les forêts secondaires après l’abandon d’autres utilisations des terres

Comme dans d’autres pays du Bassin du Congo, des rubans de végétation secondarisée se sont développés le long du réseau routier, dans des anciens villages, dans des palmeraies et des plantations de cacao ou de café abandonnées. Cette végétation est très hétérogène : elle se compose des spéculations préexistantes (arbres fruitiers, palmiers, cacaoyers ou caféiers) associées à des Musanga cecropioïdes, Triplochiton scleroxylon et Mansonia altissima.

Parce qu’elles sont abandonnées, ces forêts permettent le développement d’une large gamme d’espèces fauniques qui affectionnent les forêts dégradées (rongeurs, oiseaux, potamochères, céphalophes, antilopes, petits primates, etc.).

3. IMPORTANCE SOCIOECONOMIQUE ET ECOLOGIQUE DES FORETS SECONDAIRES

Les forêts secondaires fournissent des produits extrêmement variés et utiles aux populations et à l’économie centrafricaines : terres agricoles, cacao, café, palmier à huile, banane, taro, igname, chenilles, champignons, escargots, plantes médicinales, légumes (notamment Gnetum africana), rotin, bois de feu, bois de service, fruits sauvages, miel, résines, tubercules, gomme arabique, cire d’abeille, Rauwolfia vomitoria, poivres, etc.

D’une manière générale, les activités liées à l’exploitation des forêts secondaires débouchent sur des produits qui sont vendus sur les marchés locaux, nationaux et internationaux. Elles sont également soumises à des taxes et constituent par conséquent des sources de revenus pour l’Etat. Ces dernières années, les sociétés forestières exploitent des anigre, ce qui a provoqué un accroissement de la production annuelle de grumes.

Il est à noter que les forêts secondaires fournissent aux populations urbaines plus de 90% du bois de feu, les meilleures terres agricoles, des aliments tels que des champignons, des chenilles, des escargots, des plantes utilisées dans la pharmacopée, parce qu’elles sont situées près des établissements humains.

Au plan écologique, les forêts secondaires protègent les sols contre l’érosion, interviennent dans la régulation du régime des eaux (Sangha, Lobaye, Oubangui, etc.), abritent de nombreuses espèces animales (éléphants, buffles, gorilles, chimpanzés, oiseaux, potamochères, céphalophes, antilopes, petits primates, rongeurs, etc.) et constituent de lieux de cultes et d’inhumation.

4. CONNAISSANCE ET EXPERIENCES EFFECTIVES EN MATIERE DE GESTION DES FORETS SECONDAIRES

De nombreux projets ont contribué à l’amélioration de la connaissance des forêts centrafricaines, qu’elles soient primaires ou secondaires. Il s’agit notamment des projets d'aménagement des ressources naturelles; de conservation et utilisation durable des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale (ECOFAC); de réhabilitation écologique; d'aménagement forestier de Salo; de conservation en zones de forêts denses humides (Zanga - Sangha) ; de conservation de la diversité biologique de la forêt de Bangassou et du projet FORAFRI (Gestion durable des forêts denses d’Afrique centrale et occidentale).

Ainsi, CIRAD-forêt, par exemple, a produit un ensemble d’informations sur l’évolution naturelle des peuplements forestiers de MBaiki (diversité biologique, densité des arbres, surface terrière, structures diamétriques, mortalité, croissance en diamètre, etc.), les impacts de l’exploitation forestière de même que des divers traitements sylvicoles (exploitation simple et exploitation complétée par des éclaircies au dépens des essences secondaires) sur la régénération et la croissance des essences commerciales (Bedel et al., 1998). A cet égard, une augmentation du recrutement des essences commerciales, liée aux traitements sylvicoles, a permis de reconstituer en cinq ans une densité en tiges d'essences commerciales supérieure à sa valeur avant traitement, et ce pour l’exploitation seule ou pour l’exploitation suivie d’une éclaircie.

De 1993 à 1997, ECOFAC a réalisé les inventaires de la zone d'exploitation (195.000 ha) des industries forestières de Batalimo (IBK), un partenaire forestier, et rédigé leur plan d'exploitation et d'aménagement. L’objectif déclaré de celui-ci est de démontrer qu'il est possible de rompre avec l'exploitation forestière de type "minier" pratiqué jusqu’alors, tout en garantissant à l'exploitant une rentabilisation de son investissement.

D’autre part, la gestion forestière en RCA est en pleine mutation depuis plusieurs années. Le monopole accordé à l’Etat dans la gestion des ressources forestières ne garantit par une utilisation durable de ces ressources. De nouvelles voies pour la gestion forestière sont testées par l’administration des eaux et forêts, avec l’appui de la CAS-DFT (Compte d’affectation spéciale développement forestier et touristique). Dans cette perspective, les forêts sont gérées en approches participatives avec les populations (un accent particulier est mis sur la participation des femmes à ces initiatives). Tel est le cas dans le projet d’appui à la réalisation des plans d’aménagement forestiers (PGPRN) et le projet de conservation de la biodiversité des forêts de Bangassou.

Les facteurs de succès de ces initiatives seraient la formation du personnel forestier et des organisations d’autopromotion, des appuis aux projets des groupements villageois et aux activités de protection, de reboisement des forêts menées bénévolement et l’octroi des crédits financiers remboursables sans intérêt ou du matériel aux intéressés.

Toutefois, ces initiatives n’ont pas encore donné les résultats escomptés, alors que nombre de contraintes pèsent sur elles : absence de cadre juridique régissant les activités des communautés de bases, conflits liés à l’existence de plusieurs régimes de propriété des ressources forestières (droits coutumier et «moderne»), etc.

5. PRATIQUES COURANTES DE GESTION DES FORETS SECONDAIRES

Les forêts secondaires qui font l’objet d’une exploitation de bois d’œuvre sont gérées conformément à la loi 90.003 du juin 1990 portant code forestier ; les autres le sont selon les règles du droit coutumier.

Les principales dispositions de cette loi comprennent entre autres:

- l'obligation – seulement en partie respectée - d’effectuer des inventaires forestiers;

- l'interdiction d’exporter des grumes, mais des quotas annuels d'exportation de grumes - de 15 à 20 % de la production - peuvent être accordés aux entreprises forestières en fonction du niveau des investissements réalisés;

- l’obligation d’associer tous les intervenants concernés dans les opérations de conservation et de reconstitution du patrimoine forestier;

- l’obligation de répartir les revenus générés par l'exploitation des ressources forestières, entre notamment l’Etat, les communes et le fonds de développement forestier et touristique;

- la limitation du nombre des coupes pour permettre la régénération naturelle des forêts et éviter l'écrémage de cellesci;

- l’obligation de protéger les jeunes arbres lors des opérations de débardage;

- la création d’un domaine forestier de l’Etat incluant des forêts de production;

- l’usage des droits d’usage dans les zones protégées (forêts classées et aires protégées).

Mais le code forestier doit encore disposer de textes d’application. D’autant que les exigences de l’aménagement forestier ne sont pas précises. Quant à la faune, son exploitation est régie par le code éponyme de 1984. Les bases de celui-ci sont valables, mais elles sont d’application difficile au regard des moyens limités de l’Etat.

6. POLITIQUE ET QUESTIONS INSTITUTIONNELLES DES FORETS SECONDAIRES

La politique forestière vise trois objectifs principaux:

- la préservation de l’équilibre du milieu forestier;

- l’utilisation rationnelle des ressources forestières, et;

- la protection du patrimoine forestier national pour les générations futures.

Afin de mettre en œuvre cette politique, la RCA a, outre les mesures évoquées précédemment, révisé la fiscalité forestière qui privilégie la transformation locale de bois et la promotion des essences dites secondaires et promeut l’amélioration de la connaissance des ressources en vue d'une planification réaliste des actions de développement dans le secteur forestier.

S’agissant des institutions, la tutelle administrative sur les services forestiers est assurée par le Ministère de l'Environnement, des Eaux et Forêts, Chasses et Pêches. Est placée sous la tutelle de ce ministère, la CAS-DFT qui perçoit les taxes forestières et finance les programmes forestiers mais aussi en matière de faune et de tourisme.

Nombre d’autres ministères participent de près ou de loin au développement du secteur forestier. Il s'agit notamment du ministère du Commerce et de l'Industrie et du Ministère des finances et du budget. Outre ces départements ministériels, des organisations d'aide bilatérale et multilatérale, le secteur privé et des ONG interviennent dans la mise en œuvre des programmes forestiers. On peut citer le PNUD, la FAO, la GTZ, la Banque mondiale, la CFD et le WWF.

7. PRINCIPALES LECONS ET CONCLUSIONS

Les forêts secondaires fournissent des produits extrêmement nombreux et variés aux Centrafricains. Elles ne font cependant pas l’objet d’une gestion particulière. Une meilleure connaissance de leur structure et de leur dynamique ainsi que des réponses appropriées aux facteurs qui les affectent (feux de brousse, demande en bois de feu et en PFNL, défrichements agricoles, attribution anarchique des permis spéciaux de coupe, non-respect des rotations, surpâturage, propagation des espèces envahissantes comme le Chromolaena odorata, extractions illégales et incontrôlées du diamant et or, etc.) sont susceptibles d’assurer leur durabilité. Encore faudrait-il actualiser les textes régissant leur exploitation et promouvoir une réelle synergie et une complémentarité entre les institutions qui interviennent dans les écosystèmes forestiers.

8. RECOMMANDATIONS

Les recommandations suivantes peuvent être faites en vue d’assurer la durabilité de la gestion des forêts secondaires:

- améliorer la connaissance des milieux forestiers par des travaux d’inventaires multi-ressources;

- adapter les textes législatifs et réglementaires au contexte;

- renforcer la participation des populations – avec un accent particulier sur les femmes- à toutes les opérations de gestion des forêts secondaires;

- promouvoir l'intensification agricole et l'approche systémique au niveau de l'exploitation agricole;

- appuyer les initiatives des populations locales notamment par des actions pertinentes et concrètes;

- travailler davantage sur les aspects sociologiques de la foresterie qui sont au cœur même de la gestion participative des forêts secondaires.

9. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. Aubréville A., Les brousses secondaires en Afrique équatoriale, Côte d’Ivoire -Cameroun-A.E.F. In Bois et forêts des tropiques, 1947, n°2, 2è trimestre, 1947.

2. Banque mondiale, World Development Indicators, Washington DC, 2003.

3. Bedel F., Durieu de Madron L., Dupuy B., Favrichon V., Maître H., Bar-Hen A. et Narboni O., Dynamique de croissance des peuplements exploités et éclaircis de forêt dense africaine. Dispositif de M’Baiki en République centrafricaine (1982-1995). CIRAD, Montpellier, France. Document FORAFRI, 1998, 1 :72p.

4. Boulvert Y., Carte phytogéographique de la RCA à 1/1.000.000è, ORSTOM, République centrafricaine, 1979, 25-27p.

5. Damio T., Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, Plan d’action sectoriel forêts/environnement, Ministère de l’économie, du plan et de la coopération internationale, 2003, 9-14pp.

6. FAO, 1983 : Renforcement du secteur forestier par l’enseignement et la formation professionnelle - Assistance préparatoire à la formation forestière, Programme de coopération technique, Rome, 1983, 3-4pp.

7. Ghiurghi A. et Dethier M., Etude « Chasse Villageoise », ECOFAC-Forêt de Ngotto. République centrafricaine, 1999, 36p.

8. Mbitikon R., Bases pour la mise en cohérence des politiques et lois forestières des pays d’Afrique centrale, Cas de la RCA, CEFDHAC, Yaoundé, 2000.

9. Thériault P., Inventaire des forêts du sud-ouest centrafricain, Le massif forestier, Projet d’aménagement des ressources naturelles (PARN), Ministère des eaux, forêts, chasses, pêches, du tourisme et de l’environnement, Bangui, 1996.

10. Thériault P., Projet d’aménagement des ressources naturelles, proposition d’activités à mettre en œuvre dans une deuxième phase, Minstère des eaux, forêts, chasses, pêches, du tourisme et de l’environnement, Bangui, 1994, 28-30pp.

11. Tito B. et Tombet J., Programme gestion participative des ressources naturelles, phase d’observation, rapport d’activités, Ministère des eaux, forêts, chasse et pêche, Bangui, 2003.


52 Il s’agit de Sapelli (Entandrophragma cylindricum), de Sipo (Entandrophragma utile) et d’Ayous (Triplochiton scleroxylon).

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