Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 4 Rome, décembre 2004

Page pécédenteTable des matièresPage suivante

faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Situation de l’offre et de la demande des céréales

Blé

Céréales secondaires

Riz

EL NIÑO - OSCILLATION AUSTRALE (ENOA)

Viande et produits carnés

Lait et produits laitiers

Graines oléagineuses, huiles et tourteaux

Consultation sur les bananes

Sucre

Consultation sur le sucre

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Lait et produits laitiers

Les cours sont montés tout au long de 2004 pour atteindre des niveaux quasi-records

Top

Les cours internationaux des produits laitiers sont montés tout au long de 2004. L’indice FAO des prix des produits laitiers (1990-92=100) était de 156 en novembre, soit 26 pour cent de plus qu’à la même époque l’an dernier et le plus haut niveau depuis 1990, année où cet indice a été établi pour la première fois. Cette hausse des cours s’explique essentiellement par la croissance de la demande en Asie, alors que les disponibilités exportables sont limitées et que les subventions à l’exportation réduites.

Par produit, les prix à l’exportation ont augmenté comme suit : de 33 pour cent pour le fromage, de 28 pour cent pour le beurre, de 20 pour cent pour le lait écrémé en poudre et de 17 pour cent pour le lait entier en poudre.

Prix indicatifs d’exportation des produits laitiers

 20032004
 nov.sept.oct.nov.
 (dollars EU/tonne, f.o.b.)
Lait écrémé en poudre1 8292 1002 1382 188
Lait entier en poudre1 8532 1002 1132 175
Fromage (Cheddar)2 0752 7632 7632 763
Beurre1 5541 8501 9001 988
Source Point médian de la fourchette de prix publiée par USDA.

Les cours sur les marchés internationaux des produits laitiers sont très sensibles aux variations des disponibilités. Les marchés sont relativement ténus, le commerce ne représentant qu’une part minime de la production de lait. Les subventions à l’exportation accentuent en outre les variations des cours, car elles augmentent ou baissent à l’inverse de l’évolution des prix. Comme les cours mondiaux ont augmenté, les subventions ont diminué dans la même proportion, ce qui a encore fait monter les cours. Depuis début 2004, les ristournes à l’exportation ont été ramenées de 82 dollars E.-U. à 38 dollars E.-U. en novembre pour le lait écrémé en poudre, de 225 dollars E.-U. à 170 dollars E.-U. pour le beurre et de 120 dollars E.-U. à 75 dollars E.-U. pour le gouda. Les stocks (publics) d’Intervention de l’UE sont tombés à leur plus bas niveau depuis l’automne 2002. Les marchés intérieurs aux États-Unis ont aussi été tendus et les derniers chiffres montrent que la Commodity Credit Corporation ne dispose pas de réserves non engagées.

Malgré le niveau élevé des cours internationaux exprimés en dollar, la rentabilité dans certaines régions ne s’est guère améliorée du fait des taux de change défavorables. C’est le cas de grands pays exportateurs de lait comme la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

Dans l’immédiat, les cours devraient rester inchangés ou proches des niveaux actuels, mais ils pourraient ensuite fléchir à mesure que le marché s’adaptera à la situation.

La croissance de la production se poursuit en Asie et en Amérique latine

Top

Selon les estimations, la production mondiale de lait devrait augmenter d’environ 1,9 pour cent en 2004, contre seulement 1,1 pour cent en 2003, en grande partie du fait d’une production accrue en Asie et en Amérique latine ainsi qu’en Nouvelle-Zélande.

Dans les pays développés, la production de lait pendant la campagne laitière 2003/2004 en Nouvelle-Zélande serait en hausse de 4,2 pour cent, après avoir augmenté de 3,6 pour cent l’an dernier. En revanche, la production de lait de l’Australie pourrait reculer de 2,5 pour cent cette année, après la baisse de 8,8 pour cent enregistrée lors de la sécheresse qui a sévi l’année précédente; toutefois, ce recul est moins important que prévu et certains signes indiquent une résurgence de la production ces derniers mois. Aux États-Unis, alors que la production totale de lait en 2004 devrait rester pratiquement inchangée par rapport à l’année précédente, la production a augmenté en fin d’année en raison des prix intérieurs élevés. La production laitière d’autres pays développés est soumise à des politiques restrictives. Au Canada, la production devrait regagner 3 pour cent après les chutes des deux années précédentes, tandis qu’au Japon elle resterait inchangée en 2004. La production des 15 pays de l’UE devrait perdre 1 pour cent. Les dix nouveaux États qui ont adhéré à l’UE le 1er mai 2004 révisent actuellement leur production de lait cru en fonction des quotas qui leur ont été alloués et s’adaptent rapidement aux normes de qualité imposées par l’UE. Les exportations, en provenance essentiellement de la Pologne et de la Slovaquie, ont atteint des niveaux records depuis l’adhésion, en raison des différences de prix considérables dans les 15 pays de l’UE.

Ailleurs en Europe, la production de lait a évolué de différentes manières. Dans la Fédération de Russie, on estime que la production a baissé de quelque 4,2 pour cent en 2004, du fait principalement de la diminution du cheptel laitier et des disponibilités de fourrage limitées au cours de l’année passée. En Ukraine, la production a augmenté en fin d’année et devrait rester pratiquement inchangée par rapport à l’an dernier.

Production de lait

 20022003
estim.
2004
prévis.
 (millions de tonnes)
TOTAL MONDIAL 593,6 600,1 611,5
UE126,7126,8125,5
Inde 1/84,687,091,3
États-Unis77,177,277,5
Féd. de Russie33,533,331,9
Pakistan27,728,429,1
Brésil22,823,524,4
Chine14,017,521,0
Nouvelle-Zélande  2/13,914,415,0
Ukraine14,113,613,6
Pologne11,811,911,9
Mexique9,69,910,0
Australie 3/11,310,3 10,0
Argentine8,57,99,5
Source: FAO
1/ Campagnes laitières finissant en mars de l’année indiquée.
2/ Campagnes laitières finissant en mai de l’année indiquée.
3/ Campagnes laitières finissant en juin de l’année indiquée.

La croissance de la production de lait s’est poursuivie dans la plupart des pays en développement, dans certains cas de façon assez spectaculaire. Selon les estimations, la production de lait de la Chine aurait augmenté de 20 pour cent en 2004, après avoir progressé de 25 pour cent chacune des deux années précédentes. Ces augmentations sont fondées sur une faible production par habitant et s’expliquent par l’augmentation de la demande des consommateurs, une meilleure commercialisation et des prix intérieurs à la production plus rentables. En Inde, plus gros producteur de lait du monde, la production pourrait augmenter de 4,9 pour cent pour la campagne commerciale 2003/2004 (avril/mars). En Thaïlande et aux Philippines, on prévoit aussi une nouvelle hausse de la production laitière en 2004, du fait des prix intérieurs avantageux pour le lait. Tout comme dans la plupart de l’Asie du Sud-Est, la demande de produits laitiers dans ces pays continue de progresser, non seulement à mesure de la croissance des revenus et de la population mais aussi de la diversification du régime alimentaire.

En Amérique latine, la croissance de la production laitière a repris en 2004, après la dépression et l’instabilité macro-économique de ces dernières années. En particulier, la forte dépréciation des monnaies dans plusieurs grands pays producteurs a fait monter les prix à l’exportation, mais a perturbé les marchés des intrants destinés aux aliments pour animaux. En Argentine, on escompte maintenant une reprise de la production de près de 20 pour cent après les reculs de 7 et 11 pour cent enregistrés les deux années précédentes. Le Brésil, qui a parfois été un grand importateur de produits laitiers, poursuivra son expansion, avec une croissance de la production de 3,8 pour cent en 2004. Par conséquent, il devrait disposer d’un excédent exportable de produits laitiers cette année et pourrait bientôt devenir un acteur non négligeable sur les marchés d’exportation. En Uruguay et au Chili, la production de lait semble aussi avoir augmenté en 2004. Ailleurs en Amérique latine, la production de lait devrait augmenter au Pérou en 2004, avec une progression de plus de 4 pour cent. La demande intérieure est forte, ce qui fait de la production laitière l’une des activités agricoles les plus lucratives. Au Mexique, la production de lait pourrait enregistrer une augmentation modeste, de 1 pour cent. La production laitière du Mexique a beaucoup progressé depuis les réformes politiques entreprises au début des années 1990.

En Afrique, la situation de la production laitière est très variable. En Égypte, elle a stagné, malgré de fortes augmentations des prix intérieurs du lait, du fait des restrictions frappant les importations de bétail et du relèvement des prix des intrants. En Afrique du Sud, du fait des bonnes disponibilités de fourrage, les perspectives sont favorables en ce qui concerne la production de lait de 2004, mais en Afrique de l’Est, la sécheresse qui sévit dans les zones pastorales a des effets négatifs sur le cheptel. Dans les régions occidentales, les perspectives concernant la production de lait sont incertaines, en particulier dans les zones où sévit une forte infestation acridienne.

Exportations: les grands exportateurs réagissent aux prix élevés à l’exportation

Top

Pour la campagne laitière 2004/2005, les disponibilités exportables de produits laitiers devraient augmenter en Nouvelle-Zélande, où l’expansion de la production laitière suit de nouveau la moyenne tendancielle de 4 pour cent; l’augmentation la plus forte concerne les exportations de lait entier en poudre, en hausse de 8 pour cent. Comme la production de lait de l’Australie ne s’est pas encore redressée par rapport aux faibles niveaux de l’an dernier, les exportations seront encore en baisse. Pour 2004, les exportations australiennes de lait entier en poudre et de lait écrémé en poudre devraient chuter de 18 et 14 pour cent respectivement, et celles de beurre de 24 pour cent. Toutefois, les disponibilités exportables de l’Amérique latine ont augmenté en 2004 car la production s’est redressée par rapport aux bas niveaux des deux années précédentes. Les exportations de lait entier en poudre de l’Argentine pourraient gagner plus de 70 pour cent. Les exportations de l’UE ont augmenté en 2004, en particulier celles de beurre (7 pour cent) et de lait entier en poudre (9 pour cent) ainsi que de fromage (4 pour cent). Aux États-Unis, les retraits nets de produits ont été moindres en 2004, mais les exportations de certains produits laitiers ont progressé du fait des cours internationaux élevés. En particulier, les exportations de lait en poudre sans matières grasses ont augmenté de quelque 80 pour cent, et celles de lait entier en poudre ont gagné plus de 50 pour cent au cours des neuf premiers mois de 2004.

La demande d’importation sera atténuée par les cours élevés

Top

La demande internationale de produits laitiers continue de progresser, principalement du fait de la forte augmentation des revenus dans certains pays en développement. On pense que l’augmentation des recettes pétrolières ces quelques dernières années dans les pays producteurs a aussi contribué à stimuler la demande. Toutefois, la demande d’importation sera bridée dans une certaine mesure par les prix élevés à l’importation, en particulier dans certains pays où les économies se sont moins bien comportées. L’intensification des achats de lait en poudre dans certains de l’Asie du Sud-Est – par exemple les Philippines, la Thaïlande, la Malaise et l’Indonésie – et en Chine devrait permettre de répondre à la demande intérieure croissante due à l’augmentation rapide des revenus dans ces pays. Ailleurs, les importations des pays d’Amérique centrale et les marchés importants du Mexique et de l’Algérie pourraient aussi augmenter, mais seront atténuées par les prix. La demande reste forte dans la Fédération de Russie, qui reste le principal importateur de beurre (les 15 pays de l’UE occupant la deuxième place). En revanche, les importations de produits laitiers du Brésil, auparavant grand acheteur, devraient être limitées, la production intérieure ayant été intensifiée pour répondre aux besoins. Les achats de beurre de certains pays du Proche-Orient et d’Afrique, qui sont les régions importatrices les plus sensibles aux variations des prix, pourraient stagner du fait du relèvement des cours internationaux.

Ces dernières années, le lait entier en poudre est devenu le produit dont l’exportation augmente le plus rapidement, car la demande est très variée. Par rapport à d’autres produits laitiers, les importations ne sont pas aussi concentrées par pays – par exemple, les dix principaux importateurs ne représentent qu’un tiers du marché. Il semblerait que le commerce de lait entier en poudre soit important sur le plan de la sécurité alimentaire, étant donné que les importations concernent principalement les pays en développement et ceux à économie de transition.

Perspectives

Top

Dans l’immédiat, les cours internationaux des produits laitiers devraient rester inchangés ou proches de leurs niveaux élevés actuels, mais certains signes montrent que les disponibilités augmentent, ce qui devrait contribuer à alléger la pression à la hausse sur les prix en 2005.

Page pécédenteTable des matièresPage suivante

 

 Département économique et social

Contexte

Exonération

©FAO, 2004