Page précédente Table des matières Page suivante


Le monde forestier


Inventaire des dégâts dans les forêts de la Dominique par l'ouragan David
La Birmanie crée un institut de recherche forestière
L'amélioration de la petite foresterie
Le marché des produits forestiers en Europe méridionale et certains autres pays méditerranéens
Les méthodes d'éclaircissage comptent moins que l'intensité des éclaircies
La pâte à papier au Brésil
Congrès latino-américain des pâtes et papiers
Nouvelles activités du CATIE
L'agrosylviculture en France

Inventaire des dégâts dans les forêts de la Dominique par l'ouragan David

Dans les forêts de la moitié sud de la Dominique, plus de 70 pour cent des arbres ont été sérieusement endommagés, en août 1979, par l'ouragan David, tandis que dans la partie nord de l'île seules de petites surfaces disséminées ont été détruites: telle est la conclusion d'une étude effectuée par Douglas J. Poole, consultant, San Juan, Porto Rico, et Milton Applefield et Robert B. McDonald, Service forestier des Etats-Unis. L'île renferme le seul écosystème forestier tropical de grande étendue encore non perturbé par l'homme dans les Antilles. Les principales essences qu'on y rencontre appartiennent aux genres Dacryodes, Amanoa, Sterculia, Richeria, Hibiscus, Symphonia.

Un certain volume de bois est récupérable, mais une grande partie de la forêt est inaccessible en raison des pentes escarpées. D'après les membres de l'équipe chargée de l'inventaire il serait possible de récupérer quelque 10 millions de board feet (= 23600 m³) si les opérations commencent rapidement. Ils recommandent l'installation d'une petite scierie mobile dans la zone la plus touchée, afin de produire des sciages pour la reconstruction des habitations détruites par l'ouragan. Les bois non utilisables en sciages pourraient être convertis en produits ligneux de plus petite dimension dont l'économie de l'île a besoin.

L'équipe a noté que la régénération naturelle avait déjà commencé dans les forêts très endommagées.

La Birmanie crée un institut de recherche forestière

La République socialiste de l'Union de Birmanie met sur pied un institut de recherche forestière dans le village de Yezin, situé à quelque 400 km au nord de Rangoon près de la ville de Pyinmana. Cet institut fait partie d'un complexe central d'enseignement et de recherche agricoles que le gouvernement birman a créé à Yezin depuis une dizaine d'années. Il témoigne du premier effort de la Birmanie pour établir une organisation officielle de recherche forestière, bien que les forêts constituent l'une des principales ressources du pays et aient de tout temps joué un rôle important dans l'économie nationale.

C'est le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qui finance l'institut, la FAO étant l'agent d'exécution. Le College of Environmental Science and Forestry (ESF) de l'université de l'Etat de New York, Syracuse, fournit une assistance technique par l'intermédiaire de la FAO. Cette aide prévue pour une durée de quatre ans comporte les services d'un conseiller technique principal et d'un sylviculteur, et des missions de courte durée de spécialistes en biométrie et statistique forestières, pédologie forestière et techniques industrielles concernant les produits forestiers, y compris la technologie des bois.

L'Institut de recherche forestière est placé sous l'autorité du Département des forêts du Ministère de l'agriculture et des forêts, dont la direction se trouve à Rangoon. Une grande partie du personnel, dont l'effectif est de 15 à 20 personnes, est détaché du département. Le directeur de l'institut est U Seing Maung Wint, titulaire d'un diplôme de forestier de l'université de Rangoon et qui a approfondi ses études à Canberra (Australie) et à l'université d'Oxford (Angleterre). Le conseiller technique principal pour le projet est George R. Armstrong, économiste forestier de l'ESF, et le conseiller résident en sylviculture est Clemens M. Kaufman, qui était précédemment à la School of Forestry and Conservation de l'université de Floride, Gainesville.

La Birmanie renferme 75 pour cent des peuplements naturels de teck subsistant dans le monde, ainsi qu'un grand nombre d'essences tropicales sempervirentes, qui sont à l'heure actuelle sous-exploitées. C'est pourquoi l'Institut de recherche forestière est considéré comme porteur de grandes promesses pour l'avenir du pays et celui de la sylviculture tropicale en général.

L'amélioration de la petite foresterie

Dans nombre de pays, le potentiel productif des forêts appartenant à de petits propriétaires privés en Europe et en Amérique du Nord est loin d'être pleinement exploité, en partie à cause d'un manque de formation appropriée et de services de soutien.

Un séminaire patronné conjointement par la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE), l'Organisation internationale du travail (OIT) et la FAO a mis en lumière les problèmes que posent la formation et les services connexes.

Ce séminaire s'est tenu à Honne, Biri (Norvège) du 10 au 14 mars 1980. Son rapport final note que l'expansion rapide des coupes de bois de feu dans de nombreux pays a accru les besoins en matière de formation et de services de vulgarisation à l'intention des petits propriétaires forestiers. Une autre raison qui incite à fournir des moyens de formation est la possibilité de créer de nouveaux boisements pour la production d'énergie.

Le compte rendu du séminaire, comprenant les communications présentées par les experts participants, doit être publié par les organisateurs norvégiens en anglais et en français.

Pour plus de détails, s'adresser à:

Secrétariat de la Section du bois. Division mixte de l'agriculture et du bois CEE/FAO, Palais des Nations, CH - 1211 Genève 10.

Le marché des produits forestiers en Europe méridionale et certains autres pays méditerranéens

Même en tenant compte de l'incertitude actuelle en ce qui concerne les tendances futures, on peut raisonnablement admettre que l'expansion démographique et économique dans les pays d'Europe méridionale se poursuivra à un rythme plus rapide que la moyenne du reste de l'Europe.

Telle est la conclusion d'une étude publiée par le secrétariat de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE) intitulée «Trends and Prospects for Forest Products in South European and other Mediterranean Countries», et présentée pour la première fois en septembre 1979 à une réunion ad hoc tenue à Lisbonne (Portugal) sous les auspices du Comité du bois de la CEE et en coopération avec la Commission européenne des forêts de la FAO.

Cette étude souligne les conséquences de la hausse des produits forestiers importés et de l'incertitude croissante pour ce qui est des disponibilités futures dans certaines des principales régions exportatrices de bois. Elle fournit des arguments en faveur de politiques de mise en valeur à long terme des ressources locales, dans la mesure compatible avec les contraintes économiques, sociales et écologiques.

Un accroissement même relativement modéré de la consommation en Europe méridionale peut être couvert en partie par des sources locales (exploitation forestière, résidus industriels, vieux papiers), mais il faudra aussi une augmentation appréciable des importations nettes de produits forestiers entre le milieu des années soixante-dix et l'an 2000, ce qui imposera vraisemblablement une lourde charge supplémentaire sur la balance des paiements de certains pays de cette région.

Une dimension totalement nouvelle du problème, dont les conséquences sont jusqu'à présent difficiles à évaluer mais à laquelle l'escalade des prix du pétrole brut en 1979/80 a donné une nouvelle acuité, est le rôle que le bois pourrait être appelé à jouer comme source d'énergie. Même dans les pays relativement pauvres en bois de l'Europe méridionale, la forêt représente une importante ressource naturelle qui, moyennant un aménagement rationnel, est non seulement renouvelable mais encore, à long terme, susceptible de développement.

Les douze pays considérés comme constituant la région d'Europe méridionale sont les suivants: Albanie, Bulgarie, Chypre, Espagne, France, Grèce, Israël, Italie, Malte, Portugal, Turquie, Yougoslavie. Ces pays représentaient au milieu des années soixante-dix 46 pour cent de la population de l'Europe, 35 pour cent de son produit intérieur brut, 32 pour cent de sa consommation de sciages, 30 pour cent de celle de panneaux dérivés du bois, 34 pour cent de celle de papiers et cartons, et jusqu'à 57 pour cent de sa consommation de bois de feu. On prévoit que, à l'exception du bois de feu, tous ces pourcentages seront plus élevés en l'an 2000, en fonction principalement de l'accroissement démographique.

Une annexe à l'étude présente un bref aperçu de la situation du secteur des produits forestiers dans sept autres pays riverains de la Méditerranée: Algérie, Egypte, Liban, Libye, Maroc, Syrie et Tunisie. Au milieu des années soixante-dix ces pays étaient tributaires des importations pour les deux tiers de leurs besoins en produits forestiers industriels. Cette proportion était de deux cinquièmes pour les pays d'Europe méridionale.

Les méthodes d'éclaircissage comptent moins que l'intensité des éclaircies

En Louisiane centrale, on a éclairci avant l'exploitation un peuplement de pins de trois ans implantés par ensemencement direct pour déterminer les effets de différentes méthodes et de diverses intensités d'éclaircissage sur la croissance des arbres. Les tests ont porté sur trois niveaux et deux méthodes de traitement (coupe d'écrémage et coupe par bandes).

Les résultats observés sur des arbres de seize ans montrent que la coupe par bandes - la plus rapide et la meilleur marché - est tout aussi efficace que les autres méthodes. Pour obtenir la croissance la plus rapide (en cubage) du bois à pâte la densité du peuplement devrait être d'environ l852 arbres/ha. Des peuplements moins denses peuvent donner de plus gros arbres, mais le cubage total sera moindre.

Après traitement, la densité du peuplement s'échelonnait entre 1852 et 12431 arbres/ha à l'âge de trois ans et entre 1704 et 6150 arbres/ha à l'âge de 16 ans. Les pertes étaient généralement imputables à l'élimination des petits arbres. Dès l'âge de onze ans, plus de 4940 arbres/ha étaient morts dans la parcelle témoin non éclaircie, alors qu'une centaine avait péri dans les parcelles éclaircies par coupe d'écrémage au taux de 1852 arbres à l'hectare.

Les hauteurs totales moyennes des arbres dominants et codominants (variant de 11,579 m à 14,016 m en fonction des traitements) dépendaient essentiellement de facteurs liés au site, sans être imputables aux effets du traitement. A l'âge de seize ans, il existait un lien direct entre le cubage total et la densité du peuplement. Les parcelles éclaircies au taux de 1852 arbres/ha avaient un cubage trois fois plus élevé en arbres ³ 142 mm de diamètre à hauteur d'homme que les parcelles témoins non éclaircies. Les rendements en arbres ³ 91 mm ne variaient guère en fonction des densités. La réponse des diamètres à l'éclaircissage était optimale pour une faible occupation de surface et médiocre aux densités supérieures à 3705 arbres/ha. Les parcelles éclaircies au taux de 1852 arbres/ha comptaient 459 tiges d'un diamètre à hauteur d'homme excédant 152 mm - plus qu'avec tout autre traitement. Lors du dénombrement des arbres d'un diamètre supérieur à 101 ou 127 mm, aucun traitement ne s'est révélé nettement supérieur.

Au taux de 3581 tiges/ha, le diamètre moyen des arbres ³ 142 mm était notablement plus grand dans le cas de l'éclaircissage en damier que dans celui de la coupe par écrémage, ou de la coupe par bandes complétée par des traitements sélectifs. On n'a constaté aucune autre différence de hauteur, de diamètre ou de cubage qui soit significative du point de vue statistique entre les diverses méthodes d'éclaircissage.

Extrait de LOHREY, R.E., 1977. Growth responses of loblolly pine to pre-commercial thinning. South. J. Appl. For., 1[3]: 19-22.

La pâte à papier au Brésil

Quatre grandes usines de pâte, produisant chacune 750 à 1000 t/j, insufflent une nouvelle vie à l'industrie brésilienne des pâtes et papiers. Lorsqu'à la mi-1978, ces quatre usines, qui ont coûté 2 milliards de dollars US, étaient en voie d'achèvement, elles apparaissaient comme une mauvaise affaire. Les choses ont changé du tout au tout avec la hausse de 50 pour cent du cours mondial de la pâte qui est passé de $300 à $450 la tonne au cours des deux dernières années.

Autre facteur favorable, la pâte à fibres courtes fabriquée à partir des eucalyptus brésiliens est en train de gagner rapidement la faveur des acheteurs, qui apprécient sa texture plus uniforme et son poids plus faible que ceux des pâtes à fibres longues.

Les exportations de pâte se sont élevées l'an dernier à 600000 t, représentant pour cette industrie un revenu de 180 millions de dollars, et on prévoit qu'elles atteindront cette année 800000 t. L'objectif du gouvernement pour les cinq années à venir est de produire 6 millions de t/an pour l'exportation et la consommation intérieure, chiffre qui représenterait 5 pour cent de la production mondiale de pâte.

L'industrie brésilienne de la pâte a un avantage sur celle de beaucoup d'autres pays. Au Brésil, les eucalyptus fournissent un surcroît de 35 à 40 m³/ha/an, contre une moyenne de 20 m³ au Portugal, et seulement de 5 m³ en Amérique du Nord et en Scandinavie. Certaines variétés poussent encore plus vite, et donnent en plus 65 à 70 m³/ha/an, ce qui signifie que l'on peut couper les arbres dès l'âge de 7 ans.

Congrès latino-américain des pâtes et papiers

Le deuxième Congrès latino-américain des pâtes et papiers se tiendra du 4 au 8 mai 1981, au Palais des Congrès de Torremolinos, province de Malaga (Espagne). Le thème du congrès sera «Matières premières, procédés et produits dérivés nouveaux», aperçu sur les perspectives actuelles et futures de l'industrie de la pâte et du papier dans les pays en développement. Une exposition organisée par l'industrie papetière espagnole et intitulée IPEXPO VI (81), se tiendra simultanément au Palais des Congrès.

Ce deuxième congrès, s'ouvrant cinq ans après le premier qui s'est tenu en 1976 à Buenos Aires (Argentine), est patronné conjointement par l'Organisation des Etats américains (OEA), l'Association espagnole des fabricants de pâte à papier, l'Association espagnole des fabricants de papiers et cartons, et l'Institut national de la recherche agronomique d'Espagne (INIA). L'organisation en est confiée à l'Association de recherche technique de l'industrie papetière espagnole.

M. José Luis Asenjo, président du comité d'organisation, écrit: «Notre souhait est que ce deuxième congrès jette un pont entre technologies américaines et européennes. C'est la première fois que l'OEA patronne un tel événement en dehors du continent américain.»

Les travaux techniques se rangeront dans deux groupes d'activité: exposés, et tables rondes, chacun comprenant de nombreux sous-groupes et thèmes subsidiaires. Il y aura cinq sous groupes d'exposés: matières premières; innovations techniques dans la fabrication des pâtes à papier; innovations techniques dans la fabrication des papiers et cartons; transformation et emballage; protection de l'environnement et économies d'énergie. Les quatre sous-groupes de tables rondes seront les suivants: normalisation, recherche et développement, enseignement et formation du personnel, tendances futures de l'industrie papetière dans les pays latino-américains.

Nouvelles activités du CATIE

Deux événements importants sont à signaler au Centro agronomico tropical de investigación y enseñenza (CATIE) de Turrialba (Costa Rica). Le premier est la création d'un Service d'information et de documentation forestières pour l'Amérique tropicale (INFORAT), qui a commencé à fonctionner en décembre 1979. Le second est la publication d'un nouveau guide pratique des essais forestiers du CATIE (Field guide to the forests trials of CATIE, Turrialba, Costa Rica), qui résume une masse d'informations et de données portant sur 33 ans.

L'INFORAT est dirigé par un forestier qui a une grande expérience en matière d'information et de documentation agronomiques, M. Humberto Jiménez-Saa. Une assistance est fournie par le gouvernement helvétique.

Le guide est rédigé par deux forestiers du Programme des ressources naturelles renouvelables du CATIE, Jean Combe et Nico Gewals. Il contient des informations sur l'emplacement des essais, la croissance des arbres, les origines et les objectifs du CATIE, les forêts secondaires tropicales aménagées, les études d'agrosylviculture, les projets d'aménagement de terres incultes et de bassins versants, les problèmes entomologiques et pathologiques, et enfin sur les services de soutien tels que la banque de semences, la pépinière et le laboratoire des produits forestiers en Amérique latine.

Ce guide pratique est en vente au prix de $l0,00 à l'adresse suivante: CATIE, Turrialba (Costa Rica).

L'agrosylviculture en France

Le numéro spécial de mars-avril 1980 du Bulletin technique d'information du Ministère français de l'agriculture traite de l'agriculture et des forêts. Ce numéro de 258 pages contient de nombreuses photographies en noir et blanc, et de nombreux graphiques.

Etant donné qu'un quart du territoire français est boisé, ce sujet est d'un intérêt tout particulier. Mais cet intérêt s'étend bien au-delà des frontières de la France, notamment dans le domaine de l'agrosylviculture. Pierre Mehaignerie, Ministre de l'agriculture, déclare dans l'avant-propos: «Les intérêts des sylviculteurs, des agriculteurs et des pasteurs ont longtemps et souvent été antagonistes; forêt, agriculture et pâturage apparaissent aujourd'hui de plus en plus complémentaires dans l'activité des hommes, dans l'utilisation et la valorisation de l'espace, et dans les besoins de la société.»

Après deux articles liminaires qui donnent un aperçu de la question, le texte se divise en quatre parties. La première contient huit articles sur des sujets variés concernant la forêt et les problèmes fonciers. La deuxième partie, qui traite de la forêt et du pâturage, se compose de quatre articles. La troisième partie examine en six articles les apports économiques de la forêt. Enfin la quatrième partie, centrée sur le rôle social de la forêt, se compose de cinq articles.


Page précédente Début de page Page suivante