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Environnement


Une nouvelle convention antarctique s'intéresse au krill
Explosion urbaine
Nouvelles réserves naturelles en Grèce
Cultiver la jacinthe d'eau?
Les bienfaits du tourisme de nature
Reboisement communautaire en Indonésie
Les Chinois et l'environnement

Une nouvelle convention antarctique s'intéresse au krill

Les nations signataires du traité de l'Antarctique, réunies le 20 mai 1980 à Canberra (Australie), se sont mises d'accord sur le texte final d'une nouvelle convention relative à la conservation des ressources vivantes marines de l'Antarctique.

Cette convention s'applique à tous les êtres vivants qui peuplent les mers entre le continent et la convergence antarctiques. Mais elle ne règle pas les revendications de certaines nations signataires du traité - Argentine, Australie, France, Nouvelle-Zélande, Norvège et Royaume-Uni - sur des secteurs du continent antarctique et ne résout pas non plus le délicat problème de la zone de pêche des 200 milles que réclament certains pays limitrophes.

Des normes de conservation strictes sont incluses dans la convention, mais les spécialistes craignent que leur application ne pose des problèmes insurmontables. En particulier, la convention exige que tant les niveaux de population des espèces exploitées que l'écosystème lui-même soient maintenus. La limitation des quantités à prélever pour les diverses espèces donnera lieu à des discussions sur le sexe, la taille, les zones et les contingents de captures. Le maintien de l'écosystème présente un problème entièrement différent du fait que l'on sait peu de chose sur l'écosystème antarctique.

Le principal objet du débat sera le krill antarctique (Euphasia superba), petit crustacé qui constitue la nourriture de base de cinq espèces de cétacés, trois espèces de phoques, 20 espèces de poissons, trois espèces de calmars, et de nombreuses espèces d'oiseaux. On estime que même un faible accroissement de la récolte de krill pourrait compromettre la reconstitution des populations de certains des grands cétacés.

Explosion urbaine

La croissance démographique et l'exode rural engendrent dans les pays en développement ce que le World-watch Institute de Washington appelle une «croissance urbaine phénoménale». En l'an 2000, selon cet institut 12 des 15 plus grandes villes du monde seront situées dans des pays en développement. Les bidonvilles de ces métropoles grandiront vraisemblablement à un taux double ou triple de celui des villes proprement dites.

Il est de plus en plus avéré que la condition des citadins pauvres est bien pire que celle des ruraux pauvres. Des études menées dans cinq pays - Indonésie, Mexique, Pakistan, Tanzanie Tunisie - montrent que les habitants des villes paient de 10 à 30 pour cent de plus pour leur nourriture que ceux des campagnes. Dans la majorité des pays, le citadin pauvre consomme moins de calories que le rural pauvre et souffre davantage de malnutrition.

La croissance rapide des villes du tiers monde signifie qu'elles pourront de moins en moins compter sur les ressources locales pour se nourrir et qu'elles seront de plus en plus tributaires des importations, ce qui rend les citadins pauvres plus vulnérables que les ruraux pauvres à de brusques hausses de prix et à des interruptions dans l'approvisionnement.

Nouvelles réserves naturelles en Grèce

Une des rares forêts vierges subsistant en Europe est maintenant protégée, en vertu d'une décision prise par le gouvernement grec. D'une superficie de 520 ha, elle est située dans le nord de la Grèce, près de la frontière bulgare.

D'autres zones sont également strictement protégées, notamment une région montagneuse du nord de la Grèce qui est un important refuge pour les rapaces. Neuf zones marécageuses seront préservées, dont les deltas du Louros et de l'Aracthos, les lagunes à l'ouest de Keramoti, le lac Mitrikou et le lac Kotyhi. Deux réserves ont été crées pour le phoque moine (Monachus monachus), espèce de la Méditerranée, l'une dans les Sporades septentrionales, l'autre sur la côte sud-est de l'île de Samos. On a également décidé la protection de l'île de Marathonissi et de deux sites de l'île de Zakynthos, d'importance capitale pour les tortues marines de l'espèce Caretta caretta (caret ou caouanne).

Ces mesures découlent d'une décision prise en mars 1980 par le Conseil national pour l'aménagement du territoire et l'environnement, et entérinée ensuite par 13 ministres responsables de l'environnement et questions connexes.

Cultiver la jacinthe d'eau?

La jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes) a sans doute de belles fleurs bleues, mais elle pose de sérieux problèmes dans certains pays comme le Bangladesh, l'Egypte, le Soudan, et dans d'autres régions tropicales et subtropicales.

La jacinthe d'eau est considérée par les spécialistes comme la plante aquatique la plus nuisible au monde. Dans des conditions favorables, elle peut doubler de taille en quatre jours, et elle est extrêmement difficile à éliminer. En peu de temps elle envahit sans peine lacs, rivières, barrages et canaux d'irrigation, nuisant ainsi à la navigation, à la pêche et aux ouvrages hydrauliques. En outre, elle accroît les pertes d'eau par évaporation et peut contribuer à augmenter l'incidence des ravageurs et des maladies.

Une nouvelle approche se fait jour: puisque nous ne pouvons pas nous débarrasser de la jacinthe d'eau essayons de lui trouver un emploi utile. Du fait que ses racines absorbent les produits chimiques et les polluants, y compris le mercure, le plomb et le strontium 90, on envisage de l'utiliser pour purifier l'eau. D'autres expériences sont en cours en vue d'étudier son utilisation possible comme engrais, fourrage ou encore source de biogaz ou de charbon.

USAID - World Development Newsletter

Les bienfaits du tourisme de nature

Après une enquête qui a duré trois ans, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) conclut qu'il peut être à la fois bénéfique et dangereux pour les pays en développement de chercher à attirer des touristes.

Du fait que les visiteurs étrangers sont une source de profit et de devises ils peuvent fortement stimuler les économies en développement. Les pays du tiers monde ont généralement des sites remarquables et des trésors culturels mais non la foule, les détritus et les paysages abîmés qui caractérisent si souvent les nations industrialisées, ils sont donc en mesure d'attirer vers de nouveaux lieux le flot mondial des touristes, dont les deux tiers vont en Europe.

Selon le rapport de l'OCDE, le tourisme peut dans ces pays procurer de nouveaux emplois dans la construction, l'infrastructure routière, les communications, mais la main-d'œuvre locale risquerait alors de délaisser des activités traditionnelles importantes telles que l'agriculture. En outre, un développement touristique mal compris peut entraîner un afflux excessif de visiteurs comme dans les pays développés.

Le rapport conclut que les nations en développement doivent promouvoir le «tourisme de nature», mais en veillant à ce que les visiteurs aident à préserver les lieux qu'ils visitent. D'après l'OCDE, il faut que les plans de pro motion du tourisme tiennent compte des aspects écologiques.

Reboisement communautaire en Indonésie

De nombreux projets de reboisement ont été exécutés en Indonésie au cours du printemps dernier, dans le cadre des actions de développement des collectivités locales et du programme MA-LU. Les gardes forestiers des districts voisins y coopèrent avec les chefs de villages pour réaliser des reboisements dont les villageois comprennent l'intérêt et dont ils bénéficieront par la suite. Les villageois, notamment les jeunes, plantent eux-mêmes en utilisant les semences et les plans fournis par le service forestier local.

Un bon exemple en est fourni par la plantation de jeunes papayers de variété thaïlandaise dans le village de Pancoran et dans plusieurs villages et centres communautaires du district forestier de Paiton. On en avait au préalable distribué gratuitement des échantillons aux villageois. Le fait que la papaye thaïlandaise est plus savoureuse et dure plus longtemps que la plupart des autres variétés encourage les villageois à la planter et les incite à ne pas couper l'arbre lorsqu'il est plus âgé pour en faire du bois de feu, comme cela se passe régulièrement dans nombre de villages.

Certains projets de reboisement MA-LU ont été entrepris pour des raisons écologiques. Au mont Grobogan dans le district forestier de Probolinggo, par exemple, on a reboisé 56 ha pour restaurer la fertilité du sol et freiner l'érosion. Dans une première phase on a planté des Calliandra, espèce à croissance rapide, afin de couvrir rapidement le sol. Des essences plus rentables, comme le kapokier, seront plantées dans la seconde phase. Une autre plantation destinée à la préservation de l'environnement a été réalisée au village de Watukebo, où 10 ha ont été reboisés avec quatre essences différentes, afin de prévenir les glissements de terrain le long des ravins et sur les pentes.

Un autre type de reboisement rural consiste en plantations le long des routes qui relient les villages. Six kilomètres de route entre Purworejo et Kutcario ont ainsi été plantés le 17 avril par 1500 scouts, de concert avec les fonctionnaires forestiers locaux.

De nombreux autres projets ont été réalisés. A Windurojo et dans les zones forestières avoisinantes, les villageois ont planté 8000 jeunes caféiers. Dans le district forestier de Kedu Selatan, où 214 ha avaient été reboisés en 1979, de nombreux efforts ont été accomplis pour atteindre l'objectif de 439,5 ha en 1980. Soixante kilogrammes de graines de lamtoro ont été semées le long des routes au village de Campoan. Vingt-cinq écoles de la régence de Purworejo ont reçu chacune 50 plants d'acacia et 50 plants d'Asam kranji pour les planter dans les cours des écoles.

Une préoccupation constante est le bois de feu. Dans certains cas, comme au village de Majalangu, les épouses MA-LU et la section locale de l'association forestière féminine ont planté deux hectares en Calliandra dans l'espoir de satisfaire les besoins du village en bois de feu. A Pancoran, le chef de village a ordonné aux propriétaires de séchoirs à tabac de cesser de brûler du bois et d'utiliser des braseros à charbon de bois. L'objectif à long terme, dans de nombreuses localités d'Indonésie, est d'avoir des arbres pour le bois de feu au moment où l'on en aura besoin, afin d'épargner ceux qui sont destinés à d'autres usages.

Les Chinois et l'environnement

Selon Oryx, revue de la Fauna Preservation Society, la Chine est l'un des rares pays du monde, sinon le seul, à avoir accru sa superficie boisée dans les dernières décennies. Elle a aujourd'hui 66 pour cent de forêts de plus qu'il y a 30 ans.

Mais la forêt n'est pas le seul domaine sur lequel la Chine ait porté ses efforts de conservation. Elle est sur le point de devenir membre de l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN) et d'adhérer à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). A la suite d'une mission conjointe de l'UICN et du Fonds mondial pour la nature en Chine en octobre 1979, Sir Peter Scott déclarait: «Les Chinois prennent les choses au sérieux. De hauts fonctionnaires du gouvernement ont pris la peine de venir eux-mêmes nous témoigner du désir de leur pays de prendre part au mouvement mondial pour la conservation.»


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