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La biomasse, source d'énergie
Stimuler l'invention

La biomasse, source d'énergie

Selon une étude récente, l'énergie tirée de la biomasse - telle que grains, graminées ou bois - pourrait sans doute couvrir dans les 20 ans à venir 10 à 20 pour cent des besoins énergétiques des Etats-Unis. Mais il n'y a pas de voie facile pour atteindre ce résultat. A défaut de grandes précautions, le développement rapide de cette nouvelle source d'énergie pourrait gravement endommager l'environnement.

Telle est la principale conclusion d'une analyse réalisée par le Bureau d'évaluation technologique (Office of Technology Assessment, OTA) du Congrès des Etats-Unis.

La bioénergie représente aujourd'hui un peu moins de 2 pour cent de la fourniture d'énergie aux Etats-Unis - principalement sous forme de combustible ligneux. Cela correspond à environ 1,5 quad ou 1,5×1015 Btu (1,58×1015 kj) par an. En l'an 2000, estime l'OTA, la bioénergie sous diverses formes pourrait fournir de 12 à 17 quads (12,7 à 17,9×1015 kj) par an. L'OTA note que le Département de l'énergie prévoit une consommation annuelle de 120 quads (127×1015 kj) en l'an 2000; mais les économies d'énergie pourraient ramener ce chiffre à 90 quads (95×1015 kj) par an, ou moins.

Le débat s'est déjà ouvert avec la controverse sur l'utilisation des grains pour l'alimentation ou pour la production de carburants. Certains observateurs, entre autres le World-Watch Institute, ont averti qu'en détournant des grains pour en faire du carburant on risquait de réduire les disponibilités alimentaires mondiales. Les partisans du «gasohol» (mélange d'essence et d'alcool), de leur côté, soutiennent que la production d'alcool laisse un résidu nutritif. L'OTA note que ce résidu, même s'il est nutritif, ne peut remplacer les céréales comme aliment.

Un dilemme identique sur l'utilisation des ressources se posera à propos de la conversion des résidus forestiers ou agricoles en combustibles. L'OTA, par exemple, est d'accord avec les spécialistes des sols qui contestent la légitimité de détourner des «déchets» dont à l'heure actuelle la décomposition enrichit les sols. Cela pourrait être un problème particulièrement grave dans les forêts aménagées pour la production intensive d'énergie.

L'appauvrissement des sols n'est qu'un des aspects de la question plus vaste des effets écologiques secondaires de l'industrie de la bioénergie. L'OTA met en garde contre un développement inconsidéré de cette industrie qui pourrait présenter des dangers pour l'environnement. Il risquerait de provoquer une importante pollution atmosphérique - non seulement par des agents aussi visibles que la fumée des poêles à bois, mais aussi par les affluents des usines de conversion de la biomasse. Les forêts seraient dévastées par des coupes anarchiques. Les pressions exercées pour produire davantage de combustible amèneraient peut-être à ouvrir à la culture des terres marginales qu'il vaudrait mieux laisser de côté. L'OTA met en garde contre une érosion massive et une dégradation généralisée des sols qui pourraient en résulter.

Stimuler l'invention

Le premier numéro du bulletin d'information de l'International Inventor Awards (IIA) a paru à l'automne 1979. Il est publié par l'Association suédoise d'inventeurs, avec une subvention de l'Office central suédois pour l'aide au développement international. Le programme de l'association pour 1986 est «une expérience visant à rechercher les moyens de stimuler la créativité au sein des pays en développement, en se concentrant sur des besoins spécifiques d'intérêt mondial»

Quatre prix de 60000 dollars US chacun seront attribués en 1986 dans les domaines de l'énergie, de l'eau, des forêts et des techniques industrielles. Les candidats seront proposés par des jurys constitués par des organisations locales, nationales et internationales du monde entier. Le bulletin d'information, qui paraîtra deux à quatre fois par an, présentera un «panorama de l'invention», décrivant brièvement les innovations récentes dans les quatre domaines précités. Le premier numéro décrit par exemple un nouveau dispositif pour le transport des grumes et un nouveau procédé utilisant des champignons pour améliorer la croissance des résineux. On espère que de tels exemples susciteront et encourageront d'autres innovations.

L'accent est mis sur des innovations à petite échelle, décentralisées, en milieu rural, qui respectent l'environnement. Le prix relatif aux techniques industrielles, par exemple, fera valoir «des procédés industriels peu coûteux faisant appel aux ressources locales». En matière de forêts, les préoccupations sont le reboisement, la production rapide de bois et son utilisation décentralisée. Pour l'eau, l'objectif est simple: des dispositifs d'entretien réduit pour exploiter et aménager rationnellement les ressources en eau. Pour l'énergie, l'objectif est de trouver des méthodes et des appareils permettant de produire, d'utiliser et de stocker de l'énergie de façon décentralisée et peu coûteuse. De telles innovations, de par leur nature même, peuvent être immédiatement appliquées dans les pays en développement.

On peut se procurer le bulletin d'information en écrivant à:

Swedish Inventors' Association, Munkbron 7, S-11128 Stockholm, Suède.


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