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Le monde forestier


La FAO dans le peloton de tête de l'assistance forestière
Une nouvelle convention forestière africaine
Les peuples de la forêt hier et aujourd'hui
Reboisement villageois en Inde
Les difficultés des scieries indonésiennes
La pâte et le papier en Chine
L'Iraq sur la voie de l'autosuffisance en matière de papiers et cartons
L'Indonésie protège son marché intérieur
Un catalogue de publications sur les industries forestières

La FAO dans le peloton de tête de l'assistance forestière

Parmi tous les organismes nationaux et internationaux, la FAO vient au premier rang pour l'assistance technique forestière, au second pour les projets de développement intégré (y compris la sylviculture), au troisième pour le montant total des fonds consacrés à l'aide à la foresterie.

Telle est la conclusion d'un rapport récemment publié aux Etats-Unis par l'Agence pour le développement international (AID): Forestry activities anal deforestation problems in developing countries. Selon ce rapport, la Suède se place en tête pour l'ensemble des activités d'assistance forestière, suivie par la Banque mondiale, la FAO et les Etats-Unis. Pour les projets forestiers intégrés, la Banque mondiale est en tête, suivie par la FAO et la République fédérale d'Allemagne.

Le rapport résume les activités forestières récentes, actuelles et envisagées menées dans les pays en développement par des organismes donateurs. Il évalue leur impact écologique, analyse les contraintes subies par les donateurs, fait l'inventaire des obstacles et des possibilités, et présente des exemples tant de réussites que d'échecs. Tout en soulignant les engagements accrus en matière d'aménagement forestier de la part d'organismes tels que la Banque mondiale, il indique que les activités d'exploitation et de production l'emportent encore sur les opérations de plantation et d'aménagement.

Les auteurs de ce rapport sont: K.A. Christopherson, de l'université d'Idaho, et quatre membres du U.S. Forest Service, J.I. Zerbe, J.L. Whitmore, H.E. Wahlgren et J.F. Laundrie.

Une nouvelle convention forestière africaine

Neuf pays africains ont approuvé les termes d'une convention destinée à améliorer l'aménagement des forêts et écosystèmes tropicaux dans cette région du monde. La convention a été immédiatement ratifiée par les gouvernements du Cameroun, du Gabon et du Zaïre, et d'autres signatures sont attendues très prochainement.

Un résultat immédiat de cette convention sera la création d'un Centre régional d'information et de documentation scientifiques sur l'écologie tropicale à Yaoundé (Cameroun). L'idée d'un tel centre avait été proposée pour la première fois en 1975 à la réunion régionale du MAB (L'homme et la biosphère, Unesco) à Kinshasa (Zaïre).

Les peuples de la forêt hier et aujourd'hui

On estime à six millions le nombre de cultivateurs qui occupent illégalement des terres forestières récemment défrichées au Brésil. C'est un exemple caractéristique de ce qui se passe dans beaucoup de régions tropicales, où nombreux sont ceux qui migrent vers des terres défrichées naguère boisées.

Le problème est qu'un sol de forêt tropicale qui vient d'être défriché est généralement fragile et peu fertile. Pour le conserver, il faut y pratiquer en rotation une variété suffisante de cultures, ce pourquoi les agriculteurs itinérants sont mal armés. Par contre, les Lua de Thaïlande entretiennent la productivité du sol en cultivant jusqu'à 120 variétés différentes de plantes. Les Indiens Kayopo du Brésil ont un système de culture très élaboré, comportant un cycle de 15 ans.

Les Lua et les Kayopo sont des «peuples de la forêt» dont les méthodes agricoles sont d'instinct orientées vers la conservation. Un éminent forestier indien préconise un système coopératif selon lequel les populations forestières pourraient échanger leur savoir en matière de sylviculture et d'agriculture forestière contre des biens manufacturés.

Cependant on se heurte à un problème toujours plus grave: de nombreux peuples de la forêt sont menacés d'extinction, souvent à cause de l'exploitation forestière. Un forestier indonésien déclarait: «On s'est aperçu de la présence d'autochtones lorsqu'ils ont commencé à décocher leurs flèches sur nos bulldozers.» Parmi les peuples forestiers actuellement menacés d'extinction figurent les Pygmées d'Afrique centrale, les peuples «tribaux» de l'Inde, les Amérindiens d'Amazonie et les tribus de Négritos du Sud-Est asiatique.

Bulletin de l'UICN

Reboisement villageois en Inde

Les crues de l'Alaknanda, dans le nord de l'Inde en 1970, amenèrent le gouvernement à interdire tout abattage d'arbres dans un périmètre de 200 km² où l'exploitation de forêts montagnardes avait créé des conditions rendant presque inévitables les inondations et les glissements de terrain.

Cette interdiction était le résultat des efforts d'une institution locale, Dasholi Gram Swarajwa Sangh, qui avait lancé un mouvement de conservation. Cette même institution entreprit par la suite un vaste programme de reboisement lorsqu'elle se rendit compte qu'une simple interdiction d'abattage ne suffirait pas.

Il s'ensuivit un long processus d'éducation auprès des villageois locaux, en particulier dans la région de Garurganga (Balakuchi) et de Gocshwar. Au début, indifférents à l'égard des efforts de reboisement, les villageois devinrent peu à peu enthousiastes. Non contents de planter des arbres, ils se mirent à construire des puits et des cuvettes pour protéger les jeunes plants. Etant donné que l'Inde, en dépit d'un siècle de sylviculture scientifique? n'a pas encore de politique systématique en matière de reboisement, les villageois durent apprendre eux-mêmes, de manière empirique, comment procéder.

Les difficultés des scieries indonésiennes

Depuis 1968, des sociétés forestières multinationales exploitent à un rythme accéléré les riches forêts du bassin du fleuve Mahakam, dans l'île de Kalimantan, encouragées en cela par le gouvernement indonésien. La loi indonésienne impose toutefois à ces entreprises de créer des industries locales en échange des richesses qu'elles exploitent. La ville de Samarinda, près de l'embouchure du fleuve Mahakam, est ainsi devenue le centre de la scierie et autres industries forestières du Kalimantan oriental.

Mais en dépit de cette situation apparemment idéale à proximité d'une importante source de matière première, les scieries de Samarinda connaissent des difficultés. Un article signé Soebagyo Dulkifli: «A glance at the difficulties of sawmills in Samarinda» [Coup d'œil sur les difficultés des scieries de Samarinda], paru dans le numéro de juin 1980 de Duta Rimba, revue mensuelle de la société forestière d'Etat Perum Perhutani, expose ces problèmes; ils sont de deux ordres: le manque de grumes et la mauvaise qualité des grumes livrées. La raison en est, selon l'auteur de l'article, que les prix des grumes à l'exportation sont sensiblement plus élevés que les prix intérieurs, fixés tous les deux mois et demi par le gouvernement.

Trois suggestions sont avancées afin d'améliorer la situation: (1) limiter les volumes de bois exportés en grumes; (2) augmenter le prix des bois bruts de manière à encourager les scieries locales à accroître leur production (3) définir une politique gouvernementale en matière d'échangés de produits industriels entre les différentes îles d'Indonésie.

La pâte et le papier en Chine

La production de papier en Chine a été multipliée par 40 depuis la fondation de la République populaire, selon une estimation officielle rapportée par la revue Pulp and Paper International. Partant d'une industrie primitive et à petite échelle, le pays a fait d'énormes progrès entre 1949 et 1966. La planification et la production furent interrompues entre 1966 et 1976, en raison surtout de la révolution culturelle. Aujourd'hui cette industrie est à nouveau en expansion.

Deux grands problèmes subsistent. Le premier est la disponibilité limitée de cellulose, et le second tient à ce que, l'industrie papetière n'étant pas considérée comme prioritaire, on ne lui alloue pas les ressources nécessaires pour sa modernisation et son expansion.

Pour remédier à la pénurie de cellulose, la Chine reboise intensivement avec des essences à croissance rapide: pins de type pitchpin dans le sud, mélèzes dans le nord. La pâte commerciale est importée de Nouvelle-Zélande, d'Amérique du Nord et du Japon, tandis que le papier journal vient d'Australie. Mais environ la moitié de la matière première provient de fibres non ligneuses telles que roseaux, bagasse, pailles et autres fibres végétales. Le recyclage est plus difficile en Chine que dans beaucoup d'autres pays, car la récupération et le transport des vieux papiers doit se faire sur des zones géographiques très étendues.

L'Iraq sur la voie de l'autosuffisance en matière de papiers et cartons

Une nouvelle usine de pâte et papier à Misan marque un pas de plus dans les efforts de l'Iraq pour subvenir à tous ses besoins en papiers et cartons. S'ajoutant aux deux usines construites à Bassorah en 1971 et en 1978, le nouveau complexe de Misan couvrira une proportion importante des besoins du pays.

Etant située à 180 km au nord-ouest de Bassorah, dans une région non industrialisée proche de la frontière iranienne, la nouvelle usine devait nécessairement être autonome. Aussi a-t-elle sa propre centrale électrique, un atelier, un laboratoire, un garage et un stock de pièces de rechange.

Les matières premières utilisées seront, en plus des roseaux provenant des rives proches du Tigre, d'importantes quantités de bagasse amenées par voie fluviale depuis les plantations voisines de canne à sucre d'Amarah.

L'usine, qui coûte 275 millions de $US, a été construite par un consortium d'entreprises dont le chef de file est la compagnie suisse Sulzer frères. Elle aura une capacité annuelle de 39000 t de pâte non blanchie et de 62000 t de kraft pour sacs et de carton duplex pour la papeterie.

L'Indonésie protège son marché intérieur

L'Indonésie est l'un des principaux exportateurs mondiaux de bois et sa position ne cesse de s'améliorer. L'an dernier, malgré une chute de 5 pour cent en volume, ses exportations de bois feuillus ont augmenté de 70 pour cent.

Le succès des exportations a eu pour effet d'entraver l'essor du marché intérieur, les prix extérieurs étant plus élevés. C'est pourquoi le gouvernement a promulgué un décret obligeant les sociétés forestières à vendre plus de bois sur le marché intérieur, ou du moins à en pousser davantage la transformation. Les entreprises établies en Indonésie depuis plus de sept ans, par exemple, doivent désormais écouler 60 pour cent de leurs grumes dans le pays.

D'autres dispositions de ce décret favoriseront les entreprises qui ont déjà installé des scieries et autres industries du bois en Indonésie, ou s'apprêtent à le faire. La plus grande partie du bois est du feuillu tropical, mais on prévoit que les déchets de scierie d'essences feuillues donneront une certaine impulsion au développement de l'industrie de la pâte et du papier en Indonésie.

Un catalogue de publications sur les industries forestières

Les publications Miller Freeman de San Francisco ont récemment édité un petit catalogue de leurs ouvrages dans le domaine des industries forestières comprenant des livres, des répertoires, des revues et un bulletin d'information.

Parmi les 27 livres mentionnés on trouve les volumes 1 et 2 de Sawmill techniques of Southeust Asia, le premier coûtant 25 $US et le second 30 $US. Le volume 1 contient le compte rendu du premier séminaire de scierie pour le Sud-Est asiatique, qui s'est tenu en 1975 à Singapour. Le volume 2 couvre le second de cette série de séminaires, qui a eu lieu en 1977 à Manille.

La liste de titres mentionne deux répertoires, l'un concernant l'industrie des produits forestiers en 1980 (75 $), et l'autre les producteurs mondiaux de panneaux dérivés du bois (55 $). Le bulletin d'informations s'intitule Dean Sherman's Forestry Industry Affairs Letter, et les deux périodiques de Miller Freeman sont Forest Industries et World Wood.

Pour obtenir ce catalogue et toute autre information, écrire à: Miller Freeman Publications, Book Department, 500 Howard Street, San Francisco, Californie 94105, Etats-Unis.


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