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Le monde forestier

Les travaux du Centre de recherche forestière de Pasoh en Malaisie sur la foret de pluie tropicale font désormais autorité sur le plan international

Cet article est une adaptation résumée d'un article de Tho Yow Pong paru dans le numéro de janvier 1981 de Tigerpaper (Val. VIII, n° 1, p. 23-24).

Le Centre de recherche forestière de Pasoh occupe une réserve de 2000 ha située prés du village de Simpang Pertang dans l'Etat de Negri Sembilan, a environ 2 h 30 de route de Kuala-Lumpur. La plus grande partie est constituée par une foret de diptérocarpées de basse altitude. Vers la limite est, le relief s'élève jusqu'à 610 m, et la foret y est représentée par un beau peuplement de diptérocarpées de moyenne altitude. Le coeur de la réserve est encore en grande partie intact, mais les zonas périphériques ont été exploitées dans le passé et fournissent de nombreux exemples de régénération de la foret de basse altitude. Le centre offre malgré tout un bon échantillon représentatif de l'écosystème de foret dense tropicale de Malaisie.

Entre 1970 et 1974, la réserve forestière originelle de Pasoh fut le siège d'un programme intensif de recherches sur l'écologie et la dynamique de la foret dense tropicale, sous les auspices du Programme biologique international (PBI). Durant cette période, de nombreux aspects de l'écologie de la foret de basse altitude furent étudiés par des équipes de chercheurs internationaux, notamment du Japon et du Royaume-Uni, qui travaillaient en collaboration étroite avec les chercheurs locaux. Les recherches portaient notamment sur la productivité, la flore, le sol et les éléments nutritifs' l'hydrologie, le cycle des éléments nutritifs et la faune.

Grâce a cette somme d'informations générales, la réserve forestière de Pasoh, désignée en 1977 par le Département des forets de Malaisie comme sous-station de recherche et rebaptisée Centre de recherche forestière de Pasoh, est devenue un champ d'études extrêmement important pour les recherches sur l'écologie de l'écosystème de foret dense tropicale. Le centre est en fait maintenant classé comme réserve internationale de biosphère, dans le cadre du programme a «L'homme et la biosphère» patronné par l'Unesco.

Le centre comprend de nombreuses placettes permanentes servant a l'étude suivie de la phénologie et de la croissance des arbres, ainsi que de la régénération naturelle. Les installations matérielles ont été considérablement améliorées, et les chercheurs peuvent maintenant séjourner confortablement au centre même. Un petit laboratoire est également a leur disposition. Il y a un chef de centre résident et un maître de recherche, assistés par une équipe de sept personnes.

Les projets actuellement en cours au centre comprennent des études sur les termites et leur rôle dans la décomposition, la régénération et la mortalité des semis d'essences forestières les insectes et leurs rapports avec la biologie reproductive des arbres, la succession des espèces végétales, la phénologie des arbres, ainsi que la dynamique des populations de petits mammifères et d'oiseaux.

Le centre est prêt a accueillie toute participation active d'autres instituts ainsi que de chercheurs locaux et internationaux. Un premier pus a été fait dans ce sens sous forme d'un programme conjoint de recherche sur la biologie reproductive des essences forestières, mené au centre même par l'université de Malaisie et l'université d'Aberdeen (Ecosse).

Sri Lanka encourage la plantation d'espèces indigènes

Le pays insulaire de Sri Lanka, a la pointe sud-est de l'Inde, s'engage dans une expérience forestière sans précédent. Un programme intensif de reboisement est mené depuis un certain nombre d'années, et a la fin de 1979, les surfaces plantées s'étendaient sur 126 000 ha, la majorité en teck, le reste en acajou, eucalyptus, pins et essences diverses en moindre proportion. Cependant, depuis quelques années, on se préoccupe de plus en plus des conséquences que ces monocultures d'essences exotiques pourraient avoir sur l'environnement de l'île et sur sa faune et sa flore sauvages. C'est pourquoi la State Timber Corporation, organisme l'Etat dont les taches principales sont l'exploitation et la commercialisation des bois, envisage de créer des forets mélangées composées principalement d'essences indigènes, qui se rapprocheront davantage des forets spontanées primitives. On utilisera des essences produisant des graines ou fruits comestibles, des fibres, des substances médicinales, etc. aussi bien que des essences à bois de feu, bois d'œuvre et bois de pâte.

Toutes les données disponibles sur l'écologie de ces espèces seront rassemblées et mises sur ordinateur, puis programmées pour fournir des listes d'espèces adaptées aux caractéristiques de telle ou telle station a reboiser. On pourra choisir a partir de ces listes des mélanges d'espèces compatibles qui répondent aux objectifs de reboisement fixés pour la zone considérée.

Les techniques mises au point lors de cette expérience d'avant-garde pourraient s'avérer utiles dans toutes les régions de foret tropicale du monde. Les commentaires, suggestions et demandes de renseignements seront les bienvenus. Le directeur du projet est

M. Ranil Senanayake
State Timber Corporation 7, Vajira Lane Colombo 5, Sri Lanka

Alimentation, énergie et ordre économique: trois problèmes cruciaux

Une enquête effectuée par l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) auprès de diplomates des Nations Unies révèle que les problèmes économiques mondiaux les plus critiques a leurs yeux sont l'accroissement de la production alimentaire, l'énergie et l'établissement d'un nouvel ordre économique. Ils pensent que dans le seul domaine de la productivité agricole les Nations Unies ont plus de chances que jamais d'obtenir des résultats dans les douze mois a venir.

Les Etats-Unis créent un nouveau réseau d'assistance forestière internationale

Trois organismes gouvernementaux des Etats-Unis, le Service forestier du Département de l'agriculture, l'Agence pour le développement international (AID) et le Peace Corps ont signé un accord de coopération ayant pour objet de créer un nouveau réseau d'assistance internationale en matière de ressources forestières, pour une durée de quatre ans. L'un des objectifs est d'affecter des forestiers expérimentés a chacune des grandes régions tropicales (Afrique. Asie du Sud-Est, Amérique latine) pour conseiller et assister les missions de l'AID, les volontaires du Peace Corps et les administrations des pays en développement. Le projet envisage également une série de, colloques régionaux et une conférence internationale sur la sylviculture tropicale.

Une nouvelle revue forestière

Une nouvelle publication forestière universitaire, The Journal of World Forest Resource Management, a fait son apparition en 1981; deux autres numéros ont paru en 1982. Le rédacteur en chef est Alan Grainger, de l'International Tree Crops Institute, a Bocking Braintree, Royaume-Uni. Cette revue traitera de sujets variés, tels qu'inventaire et classification des ressources, télédétection, tendances mondiales, politique forestière, méthodes et effets du reboisement, déboisement, obstacles a l'aménagement forestier, rôle de protection des forets, ressources génétiques, priorités de la recherche. La rédaction serait heureuse de recevoir des articles sur ces sujets. L'abonnement coûte 55 $ US pour quatre numéros. Les demandes d'abonnement doivent être adressées a: A.B. Academic Publishers, P.O. Box 97, Berkhamsted, Herts HP4 2PX, Royaume-Uni.

Au cours des 20 dernières années, la Cote-d'Ivoire a perdu 70 pour cent de ses forets

Au cours des 20 dernières années, la Cote-d'Ivoire a perdu 70 pour cent de ses forets. Cinquième exportateur mondial de bois en 1973 - et premier en Afrique - c'est maintenant un pays au bord de la banqueroute forestière.

Selon un article récent du Financial Times de Londres, la foret dense de Cote d'Ivoire, qui couvrait en 1960 10 millions d'ha, n'en couvre aujourd'hui plus que 3 millions, et continue de disparaître au rythme de 500 000 ha/an. L'insuffisance du reboisement et les défrichements agricoles dans les zonas ouvertes par l'exploitation forestière sont parmi les causes de la situation critique actuelle.

Les reboisements au cours de cette période n'ont jamais excédé 3 000 ha/an. Cet effort, cependant, va être plus que doublé grâce a un projet de 47,3 millions de $ lancé par l'Etat ivoirien (17,3 millions), la Banque mondiale (18 millions) et la Commonwealth Development Corporation (12 millions). On prévoit le reboisement de 20000 ha au cours des cinq prochaines années.

Dans un récent discours prononcé devant le septième congres du Parti, le président Félix Houphouët-Boigny a déclaré que la sauvegarde des forets était un impératif national et que l'exploitation forestière serait progressivement réduite jusqu'à ne plus couvrir que les besoins nationaux. En outre, l'agriculture a été interdite dans les zonas de foret dense. Toutefois, ces mesures seront probablement difficiles a appliquer.

Un village de montagne en Chine

Niché dans une vallée des monts Zhanggon, a 1600 m d'altitude, se trouve le village de Baishiyuan. Il fait partie du district de Wuyuan, dans le nord-est de la province de Jiangxi, région réputée pour son thé vert. Entouré de forets verdoyantes de sapins et de hauts bambous, le village est traversé par un torrent limpide que franchit le pont couvert Fengyu, lieu de réunion favori des villageois. La population du village de Baishiyuan reflète les changements qui se produisent dans d'innombrables autres villages a travers la Chine.

A l'entrée du village, une jeune fille aux cheveux nattés est montée sur un buffle qu'elle mène paître dans la montagne Un garçon a l'allure robuste arrive en souriant, portant une nasse de bambou qu'il vient de tirer du torrent où il l'avait posée la veille et dans laquelle brillent huit poissons aux écailles d'argent. Trois anciens, dans le potager de leur lopin privé, répandent de l'engrais humain entre de hauts treillages ou poussent des concombres couverts d'une floraison jaune d'or.

Sur un sentier de la montagne, deux hommes apparaissent, portant des haches et des fusils. Le plus petit des deux est Wu Quankai, 55 ans, dont le métier est de protéger les forets. L'autre, Wu Jiaxing, 57 ans, est chef adjoint de la brigade forestière. Neuf hommes de leur brigade ont pour tache de patrouiller 3 400 ha de forets montagnardes, dont 2 000 ha de futaie et de gaulis de sapin, et 1200 ha de bambous. La brigade a vendu a l'Etat un total de 74 000 m3 de grumes. Elle saisit aussi toutes les occasions d'enseigner a la population comment préserver les forets. Si les membres de la commune veulent construire une nouvelle maison ou fabriquer des meubles, ils peuvent lui acheter du bois à bas prix.

Le bois mort est ramassé et réparti entre les villageois comme combustible. Lorsque la Fête du printemps arrive la brigade distribue gratuitement a chaque famille deux kg de viande de porc, puis réunit les villageois pour les avertir que quiconque volerait des grumes serait obligé de tuer son propre porc et d'envoyer un kilogramme de viande a chaque famille du village. Ainsi chacun prend conscience de l'importance que revêt la protection des forets.

Wu Jiaxing est venu dans la montagne pour inspecter le travail d'abattage et de transport des grumes. Il y a seulement deux ans, il fallait descendre le bois a dos d'homme. Aujourd'hui suspendues a un câble de sept km de Long, les grumes descendent toutes seules a travers la vallée, ce qui épargne une énorme quantité de main-d'œuvre et multiplie le rendement par 16. La brigade peut maintenant expédier 2 500 m3 de grumes par un.

En dehors du village, les membres de la commune s'affairent a empiler des grumes. Dans la scierie située a la sortie est du village, on est aussi très occupé. Alors qu'autrefois on dédaignait les branches, même les plus grosses, maintenant la scierie les utilise entièrement, les débitant et les vendant pour la construction et les meubles, ce qui rapporte annuellement 80 000 yuan.

En face de la scierie, sous un érable, se dresse un abri de bambou ou huit hommes fendent en quatre des bambous d'un mètre de Long, en réponse a la commande d'une unité de construction. Les personnes âgées qui ne peuvent aller travailler a l'extérieur fabriquent chez elles des baguettes de bambou, qu'elles vendent a l'Etat. D 'a u très productions accessoires sont la préparation des champignons comestibles et le pressage du fruit oléagineux de Litsea cubeba.

Une nouvelle route passe devant l'usine de traitement du thé. Plus d'une vingtaine de jeunes gens travaillent sous le soleil brûlant pour la prolonger vers l'ouest dans la montagne. C'est une voie de transport vitale. Auparavant, on ne pouvait transporter les grosses grumes de la montagne qu'en été lorsque le torrent était en crue, a peine une douzaine de jours chaque année, de sorte qu'un grand nombre de grumes pourrissaient sur place. Les autres produits locaux étaient portés a l'aide d'une longue perche posée sur l'épaule. Mais au cours des deux dernières années, la brigade a, avec l'aide du gouvernement, ouvert 10 km de route et acheté deux camions qui permettent d'acheminer les bois.

Grâce au développement d'une économie diversifiée, le revenu par tête s'est, au cours des trois dernières années, accru de 60 pour cent, pour atteindre 164 yuan. Mais en raison de la pénurie de terres cultivables les villageois ne peuvent produire du grain que pour se nourrir pendant trois mois; pour le reste ils doivent compter sur l'Etat ou acheter du grain plus char.

Les ressources de ces régions montagneuses isolées doivent être davantage exploitées et complètement utilisées. Avec l'accroissement de la population, il faudra construire plus de logements et améliorer encore les soins médicaux et la vie culturelle. Ces problèmes ne seront pus résolus du jour au lendemain, mais bien des progrès ont déjà été accomplis.

Extrait de «Une journée dans un village de montagne» par Chen Rinong, article paru dans China reconstructs, mars 1981.

Leçons de conservation et aménagement des forêts tropicales

Un coffret de diapositives avec enregistrement sur banda intitulé a «Les forêts tropicales humides - utilisation et protection» et datant de 1979 est en vente au prix de 55 $ US. Ce coffret contient 74 diapositives couleurs, un enregistrement sur cassette de 23 minutes, et une brochure contenant le scénario et des instructions pour l'emploi avec un projecteur de diapositives et un lecteur de cassettes courants. Cet enregistrement audiovisuel traite des grands problèmes écologiques des tropiques humides et illustre les méthodes de recherche interdisciplinaire appliquées a la gestion des ressources.

Traitement des semences pour les plants en pots

Les semences des pins méridionaux des Etats-Unis destines a l'élevage de plants en pots doivent être convenablement traitées aussi bien avant qu'après le semis de façon a assurer un taux maximal de survie. Dans un article paru dans Southern Journal of Applied Forestry, 3 (1): 19-22, 1979, W.H. Pawuk et J.P. Barnett décrivent en détail les opérations a effectuer.

Tout d'abord, les semences vaines doivent être éliminées, par exemple par flottation. Les bonnes semences qui restent, si elles sont entreposées, doivent être séchées a moins de 10 pour cent d'humidité, puis conservées a une température inférieure a 0°C. On peut atténuer les risques de maladies par stérilisation a l'eau oxygénée ou par traitement fongicide. Après le semis, on doit surveiller attentivement l'humidité et la température du sol afin d'assurer une bonne germination.

DEFINITION DES LIMITES D'UNE PARCELLE ÉCHANTILLON A L AIDE D UNE BOUSSOLE

L'lrlande devient excédentaire en bois

Irish Forestry Policy, rapport publié par le National Economic and Social Council d'Irlande, contient des révélations surprenantes. Nous y apprenons non seulement que la production intérieure de bois a pâte a excédé la demande en 1979, mais qu'en 1983 elle devrait être le double des besoins nationaux. Par ailleurs, alors que l'Irlande est a l'heure actuelle importatrice nette de sciages, elle pourrait d'ici a dix ans devenir exportatrice. Tout cela dans un pays dont seulement cinq pour cent de la superficie sont boisés, et ou aucune terre ne peut être affectée a la foret a moins d'être reconnue impropre a l'agriculture.

Etant donné que la Grande-Bretagne offre un marché a portée de la main et que l'on prévoit en Europe un déficit annuel de bois de 115 millions de m3 en 2000, l'Irlande ne devrait avoir aucun mal a écouler son excédent prévu de 3 millions de mètres cubes.

British Commonwealth Forestry Review présente une analyse de ce rapport dans son numéro 181, vol. 59 (3), septembre 1980, p. 352-353.

C'est Frank Convery, de la Duke University, Etats-Unis, qui a été chargé, en 1977, par le National Economic and Social Council de faire cette étude. Cet ouvrage de 225 pages est disponible au prix de £2.25 a The Stationery Office, Dublin.

Il y a 18 ans des hauts fourneaux fonctionnaient au charbon de bois en U.R.S.S., au Japon et en Suède

L'oubli collectif a pratiquement rayé des mémoires le fait que jusqu'à 'à une époque récente le charbon de bois était encore utilisé pour la sidérurgie dans certains grands pays industriels.

C'est ce que signalait Unasylva il y a 18 ans («Utilisation du charbon de bois dans les hauts fourneaux». vol. 18. n° 72. page 36).

«En U.R.S.S., un nombre imprécisé de hauts fourneaux sont alimentes au charbon de bois, et le Japon produit quelque 30000 t/an de fer au charbon de bois. En Suède le charbon de bois est moins utilisé a l'heure actuelle, surtout en raison du prix élevé de la matière première, qui est très demandée aussi par les industries de la pâte et du papier, mais jusqu'en 1948, 31 pour cent de la fonte étaient fabriques au charbon de bois. En Suède, ce charbon était obtenu surtout avec du bois de résineux, qui donnait un produit relativement léger, tandis qu'au Japon le charbon de bois métallurgique est fabriqué avec du chêne et donc lourd.»

Le Brésil projette d'associer la mise en avaleur hydro-électrique de l'Amazone avec un aménagement des forêts en vue d'un rendement soutenu

L'objectif a Long terme est de faire du pays un grand exportateur de sciages et de Panneaux. Bien que les exportations de sciages du Brésil ne représentent que moins de 3 pour cent du marché mondial de ces produits, et que moins de 10 pour cent de sa production de sciages proviennent des vastes réserves d'Amazonie, ce pays est très bien placé sur le plan de la production et du commerce des bois tropicaux. Outre que son programme de reboisement est le plus important du monde (plus de 450 000 ha/an), ses vastes réserves de foret dense tropicale d'Amazonie (280 millions d'ha) sont pratiquement intactes. Une enquête récente sur les surfaces exploitées, faite d'après l'interprétation d'images de LANDSAT et des données réelles au sol, confirme que jusqu'en 1978 moins de 1,11 pour cent, soit 3.12 millions d'ha, avaient été soumis a la coupe. L'institut brésilien de développement forestier (IBDF) est maintenant en mesure de suivre ces coupes grâce a son programme de surveillance par satellite, mais il lui faudra davantage de ressources financières et humaines pour assurer 1e contrôle des exploitations anarchiques. On s'inquiète, par ailleurs, de ce que le rythme du déboisement s'accélère, comme en atteste le fait que plus de 60 pour cent de ces 3,12 millions d'ha ont été coupés entre 1975 et 1978. Il est manifestement nécessaire d ' instaurer en Amazonie une politique forestière rationnelle et un aménagement viable. Ce sont la certaines des taches les plus importantes de l'IBDF pour les années quatre-vingt, et des progrès considérables ont déjà été accomplis.

Ainsi, pour mieux planifier et contrôler le développement du secteur forestier, l'IBDF met en oeuvre un système très poussé de collecte, analyse et diffusion des données (SISF). En plus de la tenue a jour des statistiques de commerce extérieur, tirées des bandes informatiques de l'office d'exportation de la Banque du Brésil, et publiées dans le bulletin mensuel du Département des forets de la FAO, ce système fournira des données précises sur les forêts naturelles et artificielles du Brésil. Le SISF est mis sur pied par étapes et la phase d'information sur les ressources forestières devrait être opérationnelle à la fin de 1981.

Pour tenter par ailleurs de créer de nouvelles sources d'énergie en remplacement du pétrole importé, le Brésil met en valeur le prodigieux potentiel hydro-électrique du bassin de l'Amazone. Cela entraînera inévitablement la submersion de vastes surfaces de foret, qu'il faudra exploiter pour garantir la sécurité des turbines et de la navigation sur les lacs artificiels. C'est la une excellente occasion pour le Brésil de produire des volumes importants de bois de haute qualité pour le marché intérieur et l'exportation, sans entamer le capital forestier permanent de l'Amazonie. En d'autres termes, le secteur de l'industrie forestière peut concentrer ses efforts sur l'exploitation rationnelle de ces forets condamnées par les projets hydrhydro-électriques - dont la superficie totale atteindra finalement plus de 1,5 million d'ha - et laisser de côté les forets amazoniennes restantes, en vue d'une mise en valeur ultérieure, fondée sur un rendement soutenu.

L'IBDF, en liaison avec le projet FAO de développement forestier et avec les programmes de recherche forestière de l'entreprise brésilienne de recherche agronomique (EMBRAPA), de l'institut national de recherches amazoniennes (INPA), de la surintendance pour le développement de l'Amazonie (SUDAM) et des université régionales, élabore pour les forets d'Amazonie des techniques d'aménagement rationnel basé sur le rendement soutenu. En utilisant la production de bois des zonas inondées comme une sorte de «soupape de sûreté», l'IBDF gagnera le temps nécessaire pour mener a bien ces recherches et en appliquer les résultats dans des projets pilotes. Une fois épuisées les ressources de bois provenant des zonas inondées, le Brésil sera en mesure de produire du bois a partir de ses réserves de forets tropicales aménagées sans les dégrader ou les amenuiser. De cette manière l'IBDF espère que le Brésil deviendra d'ici a vingt ans un des grands producteurs mondiaux de sciages et de panneaux tropicaux sur la base d'un rendement soutenu.

On escompte aussi tirer de grosses quantités de bois de feu, de charbon de bois, d'alcool de bois et autres produits chimiques de l'énorme volume de déchets de coupe et résidus industriels produit en Amazonie. Cela atténuera la dépendance du Brésil vis-à-vis des importations de pétrole et réduira la pollution due au brûlage en plein air ou aux dépôts de résidus de bois. En même temps l'utilisation d'essences non marchandes pour la production d'énergie jouera le rôle d'un outil d'aménagement, en nettoyant la foret et en assurant une régénération naturelle améliorée, avec un mélange supérieur d'essences de valeur.

La forêt nationale de Tapajós, dans l'Etat amazonien de Pará, servira de zone pilote pour tester les techniques d'aménagement a l'échelle industrielle en vue d'en déterminer l'impact écologique et la viabilité socio-économiques. Une politique forestière a également été élaborée, qui, une fois approuvée dans sa version finale et mise en oeuvre, garantira le développement économique de la région de l'Amazone moyennant la mise en valeur rationnelle de sa principale ressource naturelle, la foret. Grâce aux efforts de recherche et de développement actuellement entrepris, l'IBDF prouvera que les forets d'Amazonie ne sont pus un obstacle, mais bien plutôt un atout pour son progrès.

MAURO S. REIS,
Président de l'institut brésilien de développement forestier

Nouveaux produits débroussalilants en Amérique du Nord

Dans des essais poursuivis pendant six ans aux Etats-Unis avec sept nouveaux débroussaillants chimiques, le glyphosate s'est avéré le plus efficace, donnant de meilleurs résultats que l'amine 2,4-D et le tordon 101R, qui sont largement utilisés a l'heure actuelle. Pouvant être appliqué non dilué a petites doses dans des entailles largement espacées, il présente l'avantage supplémentaire de réduire les coûts de main-d'œuvre. Ces résultats ont été rapportés en 1979 par W.F. Mann Jr. dans US Department of Agriculture, Forest Service Research Paper SO-150.

FORÊT DE PLUIE TROPICALE TYPIQUE, MANAUS (AMAZONIE)

L'énergie et les matières premières au centre des préoccupations du Congres latino-américain de la pâte et du papier

Les disponibilités et le prix des matières premières et de l'énergie ont été les thèmes dominants du second Congres latino-américain de la pâte et du papier, qui s'est tenu a Torremolinos, dans le sud de l'Espagne, fin juin 1981.

A tour de rôle, les orateurs ont souligné l'incidence décisive que ces deux facteurs auront sur le développement de cette industrie tant en Amérique latine même que de l'autre côté de l'Atlantique, en Espagne et au Portugal.

Comme l'a déclaré le président de l'association brésilienne, Horacio Cherkassky, même le Brésil, qui a d'abondantes ressources en fibres cellulosiques, se tourne vers la pâte mécanique en raison des possibilités d'économie de matières premières qu'elle offre. Tous les pays doivent consacrer une part croissante de leur PIB a l'achat d'énergie.

Une autre ressource rare en Amérique latine est naturellement le capital. Les restrictions imposées au rapatriement des bénéfices, l'inflation galopante, l'incertitude politique, les coûts élevés de premier établissement de nouvelles usines ont contribué a en ralentir la construction en Amérique latine au cours des deux dernières années.

Un certain nombre de pays, cependant, ont des projets d'expansion ambitieux. A la tabla ronde sur les tendances futures de l'industrie, des représentants du Brésil, de l'Argentine, de la Colombie et du Chili ont déclaré a l'unanimité qu'ils prévoient une augmentation rapide de la demande de pâte et de papier dans leur pays. L'accroissement de la consommation favorisera aussi l'expansion de la production.

Au Brésil, par exemple, on escompte une augmentation de la capacité annuelle de production de pâte et de papier de 1,9 million de t d'ici a 1985. En Argentine, trois grands projets en cours de réalisation apporteront a la fin de 1982 une capacité supplémentaire de près d'un demi-million de t/an de papier et de pâte marchande.

En attendant, l'Espagne et le Portugal ont des préoccupations quelque peu différentes. Julio Molleda, directeur de la société espagnole Ente, a attiré l'attention, lors de l'ouverture du congrès, sur le problème le plus pressant qui se pose a l'Espagne: il s'agit de l'entrée de ce pays dans la CEE. L'industrie papetière espagnole y est vivement opposée dans les conditions actuelles. Le problème ne réside pus dans la concurrence des pays du Marché commun en sol; ce qui inquiète l'industrie espagnole, c'est la menace d'importations a bus prix en provenance de pays membres de l'AELE, qui auront libre accès a la CEE en 1984.

En outre, plus d'une centaine de communications ont été présentées 3 la séance technique du congres, matières premières, pâte, papier et carton, énergie, environnement ont été examines minutieusement par les chercheurs des universités, des sociétés d'équipement et, bien que moins nombreux, de l'industrie papetière.

Pulp and Paper International

La fabrication des copeaux

Une analyse des efforts de coupe orthogonale et de la formation de copeaux avec 22 bois feuillus différents du sud des Etats-Unis a conduit a des conclusions précises, que rapporte G.E. Woodson dans US Department of Agriculture, Forest Service Research Palper S0-146, 1979.

Des copeaux en feuille continue se forment avec un fort angle d'attaque sur du bois saturé. Des copeaux en coupe transversale résultent de forts angles d'attaque avec une forte teneur en humidité. Le mieux pour obtenir des copeaux de type copeaux de rabotage est de faire des coupes fines ou d'utiliser des angles d'attaque intermédiaires d'environ 20°. On a toutefois enregistré a cet égard des échecs dans deux cas: (a) un écrasement se produisait avec de faibles angles d'attaque dans des bois de faible densité, a pares diffus; (b) des ratés en porte-à-faux ont été observes pour toutes les essences avec de forts angles d'attaque et une faible teneur en humidité.

Recueil de solutions

Les solutions aux problèmes des forets et des industries du bois en Amérique latine, qui avaient été proposées lors de la consultation technique Tecnoforest de Lima en 1979, ont été maintenant rassemblées en un volume.

On y trouve les réponses a chacun des 764 problèmes techniques soulevés a la consultation. Il existe un nombre limité d'exemplaires de cet ouvrage, rédigé en espagnol, que l'on peut se procurer a l'adresse indiquée ci-dessous.

Une seconde réunion de Tecnoforest est en préparation. Elle comportera une exposition de matériel du 19 au 28 novembre 1982, et une consultation technique du 20 au 23 novembre. L'organisation et l'accueil en seront de nouveau pris en charge par la Feria Internacional del Pacífico, a Lima.

L'ordre du jour de Tecnoforest 1982 comprendra six points: reboisement et aménagement forestier; exploitation et transport; scierie et activités connexes; placages et panneaux dérivés du bois; maisons et meubles en bois; commercialisation des produits forestiers.

Pour plus amples renseignements, s'adresser a Frank Griffiths, Feria Internacional del Pacífico, Box 4900, Lima 100, Pérou, télex 25504 PE FERIA, adresse télégraphique LAFERIA, téléphone 52-8140.


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