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Environnement

Les pays de la CEE cherchent a concilier objectifs économiques et écologiques

Le bois et les produits dérivés du bois viennent en seconde place dans le déficit commercial des pays de la Communauté économique européenne après le pétrole. Les 50 membres du Bureau européen de l'environnement (BEE) viennent de tenir un séminaire a Utrecht (Pays-Bas) pour discuter du thème «Une politique forestière pour la Communauté européenne» Dans un communiqué adressé récemment aux nouveaux membres de la Commission des communautés européennes pour 1981-84, le BEE demande que les problèmes économiques de l'Europe soient abordés dans une optique nouvelle qui permette de concilier objectifs économiques et écologiques. Cet appel s'adresse a des secteurs variés, depuis l'agriculture et l'énergie jusqu'à la lutte contre la pollution et a la pêche. On peut se procurer le texte de ce communiqué gratuitement à l'adresse suivante: Bureau européen de l'environnement, rue Vautier 31, B-1040 Bruxelles, Belgique.

Menaces sur les forêts alluviales d'Europe

Le Colloque international de phytosociologie, qui s'est tenu a Strasbourg en septembre dernier sous les auspices du Conseil de l'Europe, a permis de dresser un inventaire complet des forets alluviales d'Europe et de proposer des mesures pratiques en vue de leur conservation. A ce colloque, organisé par l'Association internationale des sciences de la végétation, participaient une centaine d'experts de pays membres du Conseil de l'Europe, ainsi que de Hongrie et d'Australie.

Outre leur intérêt du point de vue de la structure et du fonctionnement de l'écosystème, les forets riveraines assurent la stabilité des berges des cours d'eau. Elles sont par ailleurs très productives, fournissant des produits de haute qualité, et notamment des bois d'œuvre de grandes dimensions. Leur valeur esthétique est indiscutable. En dépit de leur importance, les forets alluviales sont sérieusement menacées de destruction totale du fait surtout de la canalisation des cours d'eau, de la construction de barrages, de l'extension des gravières et des sablières, et de l'abaissement de la nappe.

Le colloque a instamment demandé entre autres:

· L'ajournement des projets de construction de grands barrages sur les cours d'eau.

· L 'aménagement des forets alluviales en vue de maintenir leur composition naturelle.

· La conversion des zonas alluviales les plus représentatives en réserves naturelles.

Les inondations du Changjiang rendent le reboisement urgent

Au moins 750 morts, 1,5 million de sans-abri, tel est selon les autorités locales le bilan des inondations de l'été dernier dans le bassin supérieur du Changjiang en Chine. D'après un communiqué de l'agence Reuter, ces autorités, ainsi que les spécialistes, attribuent les inondations a l'abattage inconsidéré des forets. Les scientifiques estiment que dans la province de Sichuan, qui a le plus souffert des inondations, le taux de boisement qui était de 19 pour cent en 1949 est aujourd'hui réduit a 13 pour cent.

Des orages d'été exceptionnellement abondants ont entrains des masses d'eau, de terre et de broussailles, qui étaient normalement retenues par le couvert forestier, dévastant les versants et les habitations. A plus long terme, le danger menace en aval dans la vallée prospère et fortement peuplée du Changjiang, dont les sois fertiles pourraient être peu a peu emportés par les inondations dues au déboisement.

La seule solution, selon le Premier secrétaire du Parti communiste du Sichuan, Tan Qilong, est de reboiser d'urgence. «Ce serait, dit-il, une grave erreur de ne pus le faire et attirer ainsi la catastrophe sur la tête de nos petits-enfants.»

Des films primés sur la vie sauvage

Le Festival annuel international du film sur la vie sauvage, parrainé par le Programme de biologie de la faune et de la flore sauvages de l'université du Montana, s'est déroulé du 10 au 12 avril 1981 a Missoula, Montana, Etats-Unis. Des films y ont été présentés par des organismes nationaux et locaux, des organisations privées, des universités et des particuliers. Les récompenses sont attribuées en fonction de la qualité esthétique, de l'expression artistique, du niveau intellectuel et scientifique, du contenu, du message, et enfin de la qualité générale du film.

Les films peuvent être loués ou achetés directement aux distributeurs ou producteurs, et le Comité du festival fournit une liste des films de cette année et antérieurs, avec les noms et adresses des producteurs et distributeurs. S'adresser a: Wildlife Film Festival, Wildlife Biology Programme, University of Montana, Missoula, Montana 59812, États-Unis, téléphone: (406) 234-5272.

Bali accueillera en 1982 la Conférence mondiale sur les parcs nationaux

Les deux premières conférences mondiales sur les parcs nationaux se sont tenues aux Etats-Unis - à Seattle en 1962 et au parc national de Yellowstone en 1972. En raison de la place toujours plus grande que l'on donne dans les pays du tiers monde a la conservation en tant qu'élément essentiel de la croissance et du développement, on a jugé bon de tenir cette troisième conférence décennale dans l'île de Bali en Indonésie. La conférence, parrainée conjointement par le Département indonésien des forets et par l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN), se déroulera du 11 au 22 octobre 1982 et aura pour thème: «Les zonas protégées dans un monde changeant»

Cette conférence de travail sera marquée par la présentation de rapports régionaux et d'études de cas, et par des tournées sur le terrain. Le but recherché est de fournir aux responsables de l'aménagement du territoire des conseils pratiques pour répondre aux besoins des populations locales tant du point de vue de la protection des zonas naturelles que du développement économique. Pour plus ample information, s'adresser a: Secrétaire de la Commission des parcs nationaux, UICN, avenue du Mont-Blanc, 1196 Gland, Suisse; ou a: Mr. Lukito Daryadi, Secretary-General, World National Parks Conference 1982, Directorate of Nature Conservation, J1. Juanda 9, Bogor, Indonésie.

Pour une mise à jour permanente des Red Data Books

Une unité de documentation permanente sur la conservation des espèces a été mise en place par l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN) a l'université de Cambridge. Son rôle sera de rassembler toutes les données sur les mammifères, les amphibiens, les reptiles, les poissons d'eau douce et les invertébrés pour la mise a jour des Red «Data Books» Ces informations pourront également être utilisées en vue de programmes nationaux ou régionaux pour la conservation d'espèces menacées, d'études de financement de projets de conservation, d'activités en rapport avec des conventions telles que la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

Parcs nationaux - le Costa Rica donne l'exemple

Malgré l'exiguïté de son territoire (51000 km2), le Costa Rica a réussi a créer, en dehors de ses réserves forestières, 28 zonas protégées couvrant près de 5 pour cent de la superficie totale du pays. Outre le fait qu'il ne lui a fallu qu'une dizaine d'années pour réaliser ce programme audacieux, ce petit pays d'Amérique centrale y est parvenu presque sans aucune aide extérieure.

L'un des parcs nationaux les plus spectaculaires du Costa Rica est situé dans la chaîne volcanique qui divise le pays du nord-ouest au sud-est. Les parcs de basse altitude se partagent entre les zonas sèches et humides. Trois d'entre eux renferment des plages parmi les plus belles d'Amérique centrale. Les parcs de zone humide comprennent des secteurs où la pluviométrie annuelle peut atteindre six mètres, et ou l'on trouve des spécimens intacts de foret tropicale ombrophile qui sont parmi les plus beaux du monde.

Tous ces parcs nationaux et refuges de faune se sont développés si vite que le Costa Rica commence tout juste a mettre en oeuvre des plans d'aménagement. A ce jour, trois plans directeurs sont achevés et trois autres sont en cours d'élaboration.

En coopération avec le Panama, le Costa Rica ouvre a la création du premier parc binational de la région, qui portera le nom de «La Amistad» (L'amitié). La portion costaricaine sera sans doute le parc national le plus étendu d'Amérique centrale. Une fois promulguée la loi portant la création du parc «La Amistad» ce qui se fera prochainement, près du dixième du territoire costaricain sera consacré aux parcs nationaux et refuges de faune.

Bulletin de l'UICN

PARC NATIONAL D'AMBOSELI, KENIA pour attirer le touriste

Le tourisme de nature en Indonésie et au Kenya

«L'Indonésie possède plus d'espèces végétales et animales qu'aucun autre pays au monde.» C'est ce qui est affirmé dans un film de la télévision indonésienne destiné a promouvoir la conservation de la nature. Mais, en même temps, l'île de Java est l'une des régions les plus densément peuplées du globe, et les besoins qu'ont les citadins de plus d'espace et de loisirs risquent de nuire aux fragiles écosystèmes qui entourent les villas.

Contrairement a ce qui se passe en général dans les pays en développement, ou le tourisme est considéré comme un privilège réservé aux étrangers, les Indonésiens manifestent un vif intérêt pour les beautés naturelles de leur propre pays. Il y a à l'heure actuelle en Indonésie 36 zonas naturelles récréatives couvrant au total 134 619 ha. Sur les 301000 touristes qui ont visité le Kuningan Regency en 1980, 296725 étaient des nationaux, et seulement 4 275 des touristes étranges. Les belles réserves naturelles de l'ouest de Java offrent un lieu d'évasion idéal pour les habitants des zonas urbaines fortement peuplées.

L'environnement est une précieuse ressource qui a son rôle propre a jouer dans l'économie. La revue Conservation Indonesia cite les propos du chef d'un village de Badas: «L'année dernière, nous avons récolté du rotong pour payer nos impôts. Cela nous a pris deux semaines de travail pénible, et il nous faudra attendre huit ans avant une nouvelle récolte. Mais, cette année, nous avons gagné la même somme d'argent avec un groupe de touristes qui ont passé une nuit au village et ont loué nos chevaux pour quatre jours. Nous avons toujours nos chevaux, et un autre groupe doit venir le mois prochain.»

Les exigences de la récréation et de la conservation doivent être soigneusement équilibrées, ce qui demande un aménagement avisé. Cibodas est la réserve naturelle la plus ancienne et la plus visitée en Indonésie. Malheureusement, comme elle est facilement accessible de Jakarta, on y volt les dommages que peut causer un tourisme effréné et anarchique a une zone montagneuse fragile. En 1978, cette réserve qui ne couvre que 1040 ha a reçu 30000 visiteurs qui ont laissé derrière eux des traces d'érosion, des détritus et des plantes ravagées. Ce qui aggrave la situation, c'est que le flux de visiteurs n'est pus régulier au cours de l'année, et ne se répartit pus uniformément dans la réserve, mais tend a se concentrer dans certains secteurs plus fréquentés cet a certaines périodes de pointe telles que week-end et jours fériés.

A l'opposé de l'Indonésie ou le tourisme est surtout intérieur, le Kenya est un pays qui n'a pus une population urbaine nombreuse, mais dont l'économie repose pour une large part sur le tourisme étranger. De fait, ce dernier représente depuis de longues années, avec le thé et le café, l'une des principales sources de devises du Kenya, faisant rentrer annuellement quelque 200 millions de dollars. C'est pourquoi ce pays est d'autant plus conscient des risques de surexploitation de cette ressource. L'ennui est que dans les milieux naturels fragiles, tels que ceux des zonas arides et semi-arides, plus le tourisme a de succès, plus il risque de détruire sa propre raison d'être, c'est-à-dire la beauté des paysages.

Dans le parc national d'Amboseli, ce problème est devenu particulièrement aigu. Une étude entreprise l'an dernier par un écologiste américain, W.R. Henry, sur les conséquences du tourisme pour la population d'animaux sauvages montre qu'on a le choix entre diverses options de gestion pour guider les visiteurs dans l'usage qu'ils feront du parc. L'auteur constate que les touristes s'intéressent surtout aux lions et aux guépards, les perturbant a l'excès, et très peu aux autres espèces. D'autre part, les visiteurs se concentrent dans certains secteurs aisément accessibles, avec les conséquences que cela peut avoir pour les animaux, a moins que l'on ne décide d'ouvrir d'autres secteurs du parc en construisant de nouvelles routes pour inciter les visiteurs a se disperser. En bref, il faut trouver un équilibre entre l'agrément procuré aux visiteurs et le souci d'éviter les dégâts provoques par une utilisation trop intensive. «Un parc, conclut Henry, n'a pus qu'une possibilité (pour absorber les touristes), mais toute une gamma de possibilités qui ont chacune leurs conséquences propres.»

Le gouvernement kényen a adopté une attitude pragmatique et chercha a maintenir les parcs nationaux dans un état «raisonnablement» naturel.

Une bonne gestion peut atténuer les effets nuisibles d'un tourisme intensif. Il est indispensable de délimiter clairement les réserves naturelles et d'en contrôler les entrées. Il faut ensuite établir un système de zonage de façon a protéger les écosystèmes particulièrement fragiles ou rares, tout en permettant l'accès aux autres secteurs.

En outre, l'établissement d'une zone tampon aide a protéger les limites de la réserve de l'empiétement et procure aux habitants des produits forestiers qu'ils iraient autrement chercher dans la réserve. Il faut les amener á apprécier sa valeur économique, et une prompte indemnisation des dommages causés par les animaux sauvages est a cet égard un élément important.

C'est en définitive l'éducation qui garantira la préservation des réserves naturelles. Des visiteurs qui auront appris a apprécier la nature a sa juste valeur ne commettront pus de dégâts dans les réserves, mais appuieront les efforts des pouvoirs publics pour les entretenir et en financer les coûts.

Références

Conservation Indonesia, bulletin d'information du programme du Fonds mondial pour la nature en Indonésie, Vol. 3, n° 6, décembre 1979.

CRITTENDON, ANN, 1975. Tourism's terrible toll, International Wildlife, 5(2): 4-12.

W.R. HENRY, 1980. Relationship between visitor use and tourist capacity for Kenya's A Amboseli Park. Ph.D. dissertation, Colorado State University.

R. WILLAN
Rome

La pollution atmosphérique à Mexico

Pour aider a réduire la forte pollution atmosphérique dont est victime Mexico, Manuel Lapez Portillon, sous secrétaire a l'amélioration de l'environnement au Département de la santé et des affaires sociales, a déclaré que la compagnie pétrolière mexicaine Pemex distribuera un mélange d'essence et de méthanol pour les voitures particulières, et un carburant additionné de gaz de pétrole liquéfiables pour les véhicules tels que les taxis. Ce fonctionnaire a indiqué en outre que les camions et autobus a moteur diesel utiliseraient un carburant a plus faible teneur en soufre, ce qui diminuera l'émission de gaz nocifs. On a constaté que l'addition de méthanol et de gaz liquéfiables dans l'essence réduisait les fumées d'échappement qui contribuent a la formation du smog.

La loutre

D'après une étude norvégienne, l'avenir de la loutre demeure extrêmement préoccupant. La diminution des populations de loutres en Norvège est imputable a la chasse, aux pièges qui les noient, aux travaux de régularisation des marais, a la concurrence des visons, et enfin aux perturbations de l'environnement dues au développement excessif du tourisme.

Nouvelle association internationale d'études sur la montagne

Pour promouvoir la coopération et la communication entre organisations et particuliers s'occupant de recherche sur les zonas montagneuses, une nouvelle association internationale d'études sur la montagne vient d'être créée. Elle s'emploiera a encourager la recherche et a diffuser des informations, et publiera, avec l'aide de l'université des Nations Unies et de l'Unesco, une revue scientifique trimestrielle, Mountain Research and Development. Pour toute information s'adresser a International Mountain Society, P.O. Box 3148, Boulder, Colorado 80307, Etats-Unis.


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