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Environnement

La protection de la nature en Union

Les 145 réserves naturelles et parcs nationaux que compte l'Union soviétique occupent plus de 13 millions d'ha. Celles de Berezinek, Prioksko-Terrasnyi, du Caucase, de Repetek, du Centre-Chernozem, de Sary-Chelck et de Sikhote-Alin ont été promues par l'Unesco au rang de «réserves de la biosphère» au cours des cinq dernières années.

Dès l'origine, l'URSS a établi un système différencie de réserves naturelles d'une part, et de parcs nationaux d'autre part. Ces derniers, consacrés aux «loisirs et tourisme», sont équipés d'un réseau routier très dense, d'aires de loisirs, d'hôtels de stands de restauration d'agences de location de matériel sportif, de magasins divers et de services de transport.

Les réserves naturelles constituent quant à elles la forme la plus élaborée de protection de la nature. Leur objectif est triple: préserver les processus naturels au sein d'écosystèmes intacts, sauvegarder le fond génétique des communautés biotiques végétales et animales dans leur cadre spécifique et constituer un lieu de recherche. Afin de permettre la réalisation de ces objectifs, les réserves jouissent d'un droit permanent et exclusif à l'eau et à la terre et sont exemptées de tout usage à fin économique.

Grâce aux réserves, de nombreuses espèces animales en voie de raréfaction ont pu être conservées: c'est le cas du goral, des sika et des cerfs de Boukhara, de l'onagre et du tigre. Il en va de même pour certaines espèces végétales; citons par exemple Pinus mercusii dans la réserve de Pitsundo-Myussera et Pinus eldarica dans celle de Gekgel.

Les réserves naturelles sovietiques ont donc permis d'accumuler tout un capital de matériel sur la vie, les comportements quotidiens et autres caractéristiques biologiques des espèces animales et végétales qu'on y étudie. Ce matériel t'ait l'objet de publications régulières dans diverses revues scientifiques, tropicales et autres.

Ces réserves constituent donc en fait la matière d'études sur les environnements sauvages, par opposition aux environnements maîtrisés par l'homme. En conservant ces ressources naturelles, elles permettent de pénétrer les mystères de la vie sur la planète et d'éviter des erreurs inutiles. En augmentant la charge cynégétique des territoires avoisinants, elles contribuent à accroître les richesses de la région et ont de cc fait un réel impact économique. Enfin, elles aident à populariser l'idée primordiale de protection de la nature, ainsi mieux connue et, appréciée, et sont pour l'homme une source de savoir et d'enrichissement spirituel.

En Union soviétique, les réserves naturelles sont nombreuses. Elles occupent parfois de très vastes territoires, en partie parce que le pays lui-même est immense. L'institut soviétique pour la conservation de la nature et les réserves naturelles a entrepris avec le Ministère de l'agriculture un programme à long terme de mise en place de réserves naturelles. Le principe retenu est que toutes les régions naturelles du pays devraient être représentées par des réserves. Le nombre des réserves devrait ainsi considérablement augmenter dans les années qui viennent, en Sibérie orientale, au Kazakhstan et dans quelques autres républiques.

Dans le cadre de l'actuel plan quinquennal, l'Institut s'est proposé les tâches suivantes dans le domaine qui nous occupe ici:

· établir un système scientifiquement fondé de réserves naturelles et de parcs nationaux;

· justifier au plan écologique et socio-écologique les dimensions des zones protégeés;

· normaliser la terminologie et les principes dans le domaine des réserves naturelles;

· différencier les régimes adoptés pour les réserves selon les ressources naturelles que l'on cherche à préserver dans chacune d'elles;

· coordonner les actions entreprises et donner des directives scientifiques et méthodologiques;

· étudier les aspects juridiques de la conservation de zones protégées;

· examiner de même les aspects économiques des mesures de protection de la nature.

La plupart des pays accordent aujourd'hui une énorme importance à la protection de la nature en général et aux programmes de réserves naturelles en particulier. L'URSS quant à elle est engagée dans diverses actions bilatérales, en coopération avec certains Etats du bloc socialiste, mais aussi avec la Belgique, les Etats-Unis, la France' le Royaume-Uni et la Suède.

CICOGNE NOIRE DANS LA RÉSERVE DE BEREZINSKY

TIGRE AMUR DANS LA RÉSERVE DE SIKHOTE-ALIN

figurent dans le «livre rouge des espèces menacées» de l'URSS

On s'est par ailleurs efforcé de multiplier les parcs nationaux. Il n'en existe actuellement que sept: trois dans les républiques baltes, un en Ouzbékistan, un en Arménie, un en Ukraine et un en Kirghizistan. Ils diffèrent des réserves naturelles par le simple fait qu'on y autorise le tourisme dans certains secteurs, Toutefois, certaines zones restent strictement protégées et interdites au public, de façon à permettre aux espèces végétales et animales de s'y développer sans entrave.

Outre ces zones de réserve intégrale d'une part' et de tourisme d'autre part, on envisage de consacrer certaines aires protégées à des activités traditionnelles' culturelles et folkloriques: agriculture, artisanat, voire architecture. Les terres constituant les parcs nationaux sont en principe la propriété des parcs eux-mêmes. Il arrive cependant qu'il y ait plusieurs usagers, auquel cas leurs activités économiques, quelles qu'elles soient, doivent être conformes aux objectifs du parc.

Dans les réserves intégrales aménagées à l'intérieur des parcs, les contraintes sont les mêmes que dans les réserves proprement dites, c'est-à-dire que la seule activité autorisée est l'observation scientifique. Les zones de loisir et de tourisme ne sont généralement pas équipées pour l'hébergement, qui est prévu à l'extérieur. On ne peut y pratiquer que la randonnée à pied ou dans des véhicules spéciaux.

A noter que, selon le plan à long terme, les parcs nationaux doivent être constitués à proximité des grandes villes et être d'accès facile. L'Institut soviétique pour la conservation de la nature et les réserves naturelles a été saisi de plus de 110 demandes de création de parcs nationaux ces dernières années.

En URSS, la protection de la nature revêt une importance nationale: 11 milliards de roubles lui ont été consacrés durant les cinq dernières années. Elle fait d'ailleurs l'objet d'un article spécial de la Constitution. Aussi n'est-il pas étonnant qu'une politique d'expansion des parcs et réserves ait été mise en œuvre.

Adaptation d'un article de la revue
Parks (vol. 8. N° 3 juillet-août-septembre
1983) par
I.A. Gavva et Y.P. Yazan,
de l'Institut soviétique pour la
conservation de la nature et les réserves
naturelles et
V.V. Krinitsky
du Ministère de l'agriculture,
également vice-président de la
Commission des parcs nationaux et
zones protégées de l'Union
internationale pour la conservation de
la nature et de ses ressources (UICN).

Réunion sur la faune en Afrique

Le groupe de travail de la Commission des forêts pour l'Afrique sur l'aménagement de la faune et des parcs nationaux a tenu sa septième session à Arusha, République-Unie de Tanzanie, du 19 au 22 octobre 1983. Ce groupe réunit les chefs des organismes africains s'occupant de la faune et des parcs nationaux, qui examinent les progrès accomplis dans ce domaine, donnent des avis sur les politiques, la planification et l'aménagement et discutent de problèmes d'ordre institutionnel et technique. La réunion d'Arusha a mobilisé les représentants de 19 Etats Membres ainsi que plusieurs observateurs de pays non membres et d'organisations internationales.

La formation était le principal thème inscrit à l'ordre du jour. Les besoins de personnel des administrations de la faune et des parcs nationaux jusqu'à l'an 2000 ont été examinés, ainsi que la mesure dans laquelle les organismes de formation africains existants peuvent y répondre. Le Principal de l'École de la faune de Garoua (République du Cameroun), M. Andrew Allo, et le Principal par intérim du Collège de l'aménagement de la faune africaine de Mweka (République-Unie de Tanzanie), M. Gervas Mosha, ont décrit les activités de leurs établissements et fait le point de la situation des autres universités et des programmes de formation professionnelle existant dans diverses parties d'Afrique.

Le Conseiller principal du projet régional FAO/PNUD sur la formation en matière d'aménagement de la faune et des zones protégées, M. Raphael Jingu, a présenté une évaluation préliminaire de la situation, sur la base de ses voyages dans une vingtaine de pays et des réponses à un questionnaire. Le Groupe de travail a ensuite eu un débat animé, à l'issue duquel il a approuvé les approches adoptées et recommandé de diffuser aussi largement que possible les conclusions de l'étude.

La réunion d'Arusha a été marquée par une innovation. En effet, un séminaire sur l'utilisation de la faune a été organisé pendant la session, en collaboration avec le Conseil international de la chasse et de la conservation du gibier. Il avait pour objet d'examiner la situation, de diffuser des informations sur les activités en cours et de discuter de certaines questions fondamentales. Pour compléter les exposés demandés, les participants ont présenté divers aspects de la question. Les documents ont suscité des débats nourris et des échanges de vues sur les avantages et les inconvénients de l'exploitation directe de la faune sauvage pour obtenir de la viande et d'autres produits, ainsi que sur son aménagement à des fins touristiques. Les participants ont particulièrement souligné la nécessité d'accroître les avantages socio-économiques que la faune apporte aux ruraux habitant à proximité des zones protégées. En conclusion, les participants ont signalé qu'il conviendrait de mieux intégrer les programmes de gestion de la faune dans les plans nationaux de développement et dans l'aménagement du territoire.

Les participants ont examiné les conséquences que pourrait avoir l'actuelle épizootie de peste bovine en Afrique pour la faune sauvage, en particulier dans les parcs nationaux, et ont indiqué l'incidence de la maladie sur la faune dans diverses parties du continent.

Enfin, le Groupe de travail s'est déclaré gravement préoccupé de la menace que constituent pour certaines espèces le braconnage commercial et les exportations illégales de trophées. Les populations d'éléphants et de rhinocéros ont été décimées et les délégués sont convenus qu'il était urgent de coopérer à l'échelle sous-régionale pour résoudre ce problème.

Gil Child
Division des ressources forestières
FAO, Rome

Recherche sur la jacinthe d'eau en Inde

La jacinthe d'eau, «plante problème» qui rend impropres à la pisciculture de vastes étendues d'eau, infeste plus de 200 000 ha en Inde. Il est cependant possible d'utiliser avantageusement ce polluant aquatique comme l'ont prouvé deux instituts de recherche indiens. D'une part on pourrait en tirer de la pâte, et d'autre part il semble que ce soit une source idéale de gaz combustible riche en méthane.

JACINTHES D'EAU: BELLES MAIS DANGEREUSES désormais source de pâte à papier et de méthane

A Hyderabad, le laboratoire de recherche régional est en train d'installer une usine pilote intégrée pour fabriquer de la pâte à papier à partir de cette plante. Malgré les résultats décevants des travaux entrepris dans ce domaine aux Etats-Unis, les chercheurs indiens pensent que la jacinthe d'eau peut fort bien convenir aux petites unités de fabrication courantes dans la région, même si sa forte rétention d'eau complique son traitement dans des machines à grande vitesse.

Dans l'usine pilote du laboratoire régional de recherche les jacinthes sont d'abord broyées, ce qui réduit leur teneur en eau à 50 pour cent, puis elles sont cuites dans un lessiveur et blanchies en un ou trois stades. Le papier est ensuite fabriqué selon les méthodes classiques.

Le rendement est faible, mais la jacinthe d'eau pousse si vite qu'il ne devrait pas y avoir de problème, dans les conditions appropriées, pour s'en procurer de grandes quantités. En Asie du Sud-Est un étang d'un hectare peut en produire de 0,9 à 1,8 tonne par jour.

L extraordinaire rapidité de croissance de la jacinthe d'eau, qui la rend si attrayante pour une utilisation industrielle, peut causer de sérieux problèmes pour la vie aquatique. Par conséquent, si une industrie papetière peut en faire un usage contrôlé, c'est un double bénéfice pour la communauté.

Le laboratoire régional de recherche espère que ses travaux ouvriront la voie à des investissements industriels, pouvant atteindre 100 millions de dollars U.S., dans de petites papeteries capables de produire jusqu'à 500 000 tonnes de pâte par an.

L'Institut central de recherche d'ingénierie mécanique de Durgapur est en train d'étudier différents paramètres en vue d'optimiser le taux de production de biogaz à partir de la jacinthe d'eau.

L'Institut a construit deux modèles d'installations de biogaz à toit fixe, ayant chacune une capacité de 3 000 litres, mais de dimensions et de conceptions légèrement différentes. Le gaz obtenu par la décomposition anaérobie de la jacinthe d'eau possède une valeur calorifique d'environ 5 340 Kcal/m³ et contient plus de 55 pour cent de méthane et à peu près 4 pour cent d'hydrogène. La période de production maximale d'une seule fournée maintenue à 31-35°C est d'environ 20 jours. Elle peut être prolongée par une alimentation régulière. Les boues décomposées sont un engrais de grande qualité, qui présente de bonnes propriétés de conditionnement du sol.

Au début, la pression du gaz sous un toit fixe a constitué un obstacle majeur à la commercialisation de la cuve, mais le dôme fixe d'origine a été remplacé par un toit flottant en tôle d'acier doux. La récupération des boues devrait être ainsi facilitée. Cela devrait également permettre d'alimenter une même installation avec des jacinthes d'eau et du fumier.

D'après Appropriate Technology (juin /982) et Pulp and Paper Internation al (janvier 1982)

Les Kunas défendent leur forêt

Une extension de l'autoroute panaméricaine vers la ville de Carti, située sur la côte atlantique du Panama, traversera bientôt l'une des dernières régions de forêt primaire de ce pays. Carti se trouve dans la réserve d'lndiens Kunas de «Comarca». Bien que les non-Kunas n'aient pas le droit d'y posséder des terres, les Kunas ont peur que cette nouvelle route n'ouvre leur région à de riches spéculateurs et à des colons accapareurs de terre. Cette crainte paraît justifiée: déjà la route a favorisé une colonisation incontrôlée. Le gouvernement a accordé des titres à des propriétaires terriens non résidents plutôt qu'aux agriculteurs pauvres dépourvus de terre. La forêt a été abattue sur plusieurs kilomètres de chaque côté de la route.

Selon le New Scientist, les Kunas ont réagi à cette menace par un projet original. Ils ont créé un vaste parc botanique où les noms kunas, espagnols et scientifiques des arbres sont indiqués, et où la chasse et le défrichement sont interdits. Les Kunas sont soucieux de ne pas s'en tenir à une simple exploitation touristique (le tourisme est aujourd'hui concentré sur les côtes) et souhaitent que cette forêt humide encore intacte suscite des visites d'études. Cette initiative devrait leur apporter à la fois un revenu et l'assurance d'un soutien international dans les batailles futures pour leur souveraineté et contre le développement incontrôlé. Des chercheurs du Centre d'agriculture tropicale du Costa Rica ont commencé à établir des inventaires de la faune et étudient les possibilités d'utilisation du sol afin d'aider les Kunas à trouver les meilleurs usages de cette forêt désormais accessible.

D'après Oryx. octobre 1983

Intérêt international pour l'écologie alpine

La première conférence multidisciplinaire internationale sur les écosystèmes de montagne s'est tenue au début de 1983 à la Mohonk Mountain House à New Paltz, dans l'Etat de New York (Etats-Unis). Quarante scientifiques de 13 pays ont assisté à cette conférence, patronnée à la fois par la réserve de Mohonk, l'Unesco, l'Université des Nations Unies et l'Union géographique internationale. Les participants ont évalué l'étendue du dommage écologique et social causé par les migrations et les peuplements humains dans les régions montagneuses.

Bien que les causes de la dégradation de la montagne varient selon les régions, les experts sont convenus que d'une manière générale la migration des villes surpeuplées des terres basses vers les zones montagneuses conduit à la surpopulation, au déboisement, à la multiplication des champs en terrasses dans des régions fragiles d'altitude et au piétinement du sol par les ruminants. L'érosion, des inondations, des glissements de terrain et des coulées de boue s'ensuivent automatiquement. Le cycle du déboisement, de l'érosion et des glissements de terrain constitue le préjudice majeur pour le sol et pour les habitants des montagnes.

Les zones les plus vulnérables sont les hautes plaines andines du Pérou et de la Bolivie; certaines parties de l'Himalaya au Népal, en Inde, en Birmanie et au Pakistan; les hautes terres de Java; les terres des communautés montagnardes d'Ethiopie, du Kenya et de la République-Unie de Tanzanie, le long de la faille est-africaine; et enfin les îles montagneuses des Philippines. De plus, la construction de résidences secondaires, d'immeubles, d'hôtels, de stations de ski, ainsi que l'implantation d'industries agro-alimentaires et minières représentent une menace grandissante pour les montagnes Rocheuses, les Alpes, les Andes, le Tyrol autrichien, les Appalaches, les Adirondacks, les Catskills et l'Himalaya.

D'après le Rapport international
du Sierra Club

LA CULTURE EN TERRASSES FREINE L'ÉROSION AU KENYA beaucoup d'écosystèmes forestiers sont vulnérables


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