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Livres


Deux inventaires forestiers très différents
Ecosystèmes forestiers africains
Un répertoire international des bois tropicaux
Les bambous de l'Equateur
Des banques de données bibliographiques
La forêt rwandaise
Recherche en écologie forestière
Itinéraire nord-américain
Organisations s'occupant de bois de feu en Afrique
Livres récentes sur le Pérou
Nouveaux regardes sur le Sahel

Deux inventaires forestiers très différents

Inventario forestale nazionale italiano. Trente, Ministère italien de l'agriculture et des forêts. 1983. 2 vol. 444 p. (En italien)

Haute-Volta: inventaire forestier national. Etabli par la FAO à partir des travaux de A.G. Cameratti. Rome. 1983. 187 p.

Nous sommes ici en présence de deux inventaires forestiers nationaux: l'un (en préparation) pour l'Italie, et l'autre (achevé) pour le Burkina Faso. Tous deux reflètent deux pays totalement différents tant par leur contexte historique, culturel et ethnique que d'un point de vue bioclimatique, écologique et phytogéographique. L'Italie est un pays méditerranéen industrialisé, avec une administration très institutionnalisée, tandis que le Burkina Faso est un pays sahélien en développement, dont l'indépendance date à peine de 25 ans, avec une administration inexpérimentée et des traditions essentiellement rurales.

Pourtant, chacun de ces deux pays a ressenti la nécessité d'établir pour la toute première fois un inventaire national de ses ressources forestières.

Le projet italien, exécuté par une commission nommée par le Ministère de l'agriculture et des forêts, est une étude extrêmement méthodique, s'appuyant sur des techniques d'échantillonnage systématique déjà éprouvées avec succès dans d'autres pays d'Europe. L'évaluation est fondée essentiellement sur des prospections au sol, mais des cartes au 1:25 000 et des photographies aériennes ont également été utilisées pour repérer les zones boisées. Le document de projet renferme des instructions pour l'organisation pratique des procédures de recensement, en même temps qu'un manuel à l'usage des équipes de terrain.

L'inventaire du Burkina Faso, réalisé par le gouvernement en collaboration avec une équipe de forestiers de la FAO, comporte une évaluation de la végétation ligneuse et identifie les zones boisées potentiellement productives. La prospection a couvert tout le pays, examinant la situation actuelle des ressources forestières dans chaque circonscription administrative. Le Centre de télédétection récemment installé à Ouagadougou a permis de cartographier les zones forestières à partir d'images de satellite Landsat. C'est sans doute l'inventaire le plus important jamais effectué dans le Sahel.

Le directeur de la Division des ressources forestières de la FAO, M. J.-P. Lanly, a déclaré lors d'une interview: «Chacune de ces études apparaît comme une méthodologie simple et robuste, inspirée par la nécessité d'obtenir le plus rapidement possible des résultats d'ensemble.» Il poursuit en disant que l'objectif, dans les deux cas, est identique: évaluer les ressources forestières nationales en vue d'en améliorer la production. Dans le cas de l'Italie, toutefois, il s'agit de bois d'œuvre destiné à l'industrie, tandis qu'au Burkina Faso la préoccupation majeure est de satisfaire les besoins quotidiens de bois de feu des populations rurales.

INVENTAIRE FORESTIER EN ÉQUATEUR plus facile à dire qu'à faire

Les problèmes différents que présentent ces deux inventaires, déclare Lanly, procèdent surtout des structures administratives des deux pays. En Italie, par exemple, ce genre d'entreprise se heurte au problème de la forte autonomie régionale, chaque région agissant en tant qu'entité administrative indépendante. Il n'est donc pas aisé de trouver une méthodologie simple qui réponde à toutes les exigences. Au Burkina Faso, ce genre de problème n'existe pas. D'autre part, tandis que l'inventaire italien a accès à de nombreuses études dendrologiques, et de ce fait à des données sûres, le Burkina Faso n'a ni tradition forestière ni expérience en matière de formation.

En ce qui concerne la situation des ressources forestières dans chacun des deux pays, M. Lanly indique qu'au Burkina Faso il existe une dégradation et un déboisement intenses. Cela tient surtout aux feux de brousse qui dévastent chaque année les boisements, mais la surexploitation pour la récolte de bois de feu, les défrichements en vue de la culture itinérante et, enfin, le surpâturage sont également chose courante. Les incendies sont fréquents en Italie, mais seule une faible portion du couvert boisé total est détruite par le feu chaque année. Le problème réside ailleurs: le déboisement résulte souvent d'une expansion urbaine anarchique.

M. Lanly conclut en soulignant la nécessité d'un suivi «intégré»des ressources, qui tiendrait compte de l'exploitation des forêts pour la production ligneuse et comporterait également des données sur la faune sauvage, les sols, les eaux, la pollution et la dégradation des zones boisées, ces dernières constituant un élément très important du patrimoine naturel des nations.

Fay Banoun
Rome

Ecosystèmes forestiers africains

Ecosystèmes forestiers tropicaux d'Afrique. Publication ORSTOM-Unesco. Paris. 1983. 473 p.

Cet ouvrage est le fruit d'un rapport préparé et publié en 1979 par l'Unesco et le PNUE, ayant pour objet de faire l'inventaire des connaissances mondiales sur les écosystèmes forestiers tropicaux.

La volumineuse documentation rassemblée a permis à l'Office de la recherche scientifique et technique outre-mer (ORSTOM) de rédiger, en collaboration avec l'Unesco, cette seconde publication.

Le but de cet ouvrage est de fournir un résumé précis de nos connaissances sur la structure, le fonctionnement et l'évolution des écosystèmes forestiers tropicaux d'Afrique. Ceux-ci représentent la végétation naturelle typique de la zone tropicale humide et subhumide et sont d'importance primordiale pour la satisfaction des besoins en bois et en produits alimentaires des habitants des forêts.

La publication comprend deux parties. La première, composée de 14 chapitres, étudie la structure, le fonctionnement et l'évolution des écosystèmes forestiers. Un chapitre particulièrement important est le huitième, qui traite de la forêt naturelle et, plus précisément, de la biologie et de la régénération des forêts équatoriales et des forêts à climat contrasté - analyse qui s'étend également à la croissance des arbres. D'autres chapitres fournissent des données analogues sur les écosystèmes agricoles et les plantations qui ont remplacé les forêts dans de nombreuses régions de plaine.

La seconde partie traite de la biologie et des caractéristiques des populations humaines vivant dans les écosystèmes forestiers, et de leurs interactions avec ces écosystèmes. Les cinq chapitres qui la composent étudient les tendances démographiques, les habitudes alimentaires et la mesure dans laquelle les populations vivant dans un milieu forestier tropical s'y adaptent et sont en retour influencées par lui. Ils analysent les mouvements de ces populations, leurs civilisations, leur organisation sociale et leurs modes traditionnels d'utilisation des ressources naturelles, ainsi que les possibilités de transformation des écosystèmes en vue d'accroître les quantités de biens et de services disponibles à des fins industrielles et commerciales. Ils soulignent également les conséquences écologiques, telles que la pollution du milieu causée par les industries papetières, ou le déboisement résultant de l'exploitation minière, de la construction de routes et de l'installation d'établissements humains. Cette seconde partie se termine par un chapitre consacré à la conservation et au développement, vus sous l'angle des politiques de préservation, protection, aménagement et utilisation des forêts tropicales.

Les divers chapitres de cet imposant ouvrage diffèrent considérablement en ce qui concerne le détail, la longueur et la teneur. Cependant, tous se terminent par une brève conclusion, des recommandations concernant les recherches à entreprendre et une bibliographie choisie. De nombreux tableaux et figures, souvent hautement techniques, illustrent le texte et guident le lecteur vers une connaissance plus complète des écosystèmes de l'Afrique tropicale.

Il s'agit là d'un ouvrage important, qui sera utile à tous ceux qui ont charge de planifier la recherche et la gestion au plan tant national qu'international.

Un répertoire international des bois tropicaux

Nomenclature générale des bois tropicaux. Nogent-sur-Marne, Association technique internationale des bois tropicaux. 1982. 213 p.

L'Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT) a publié la cinquième édition de sa Nomenclature générale des bois tropicaux, dont l'édition précédente avait paru en 1979. C'était une bonne occasion de mettre à jour l'information: la partie Amérique du Sud-Amérique centrale a été remaniée, les sections Afrique et Asie-Océanie-Australie amendées.

Comme le souligne le président de l'ATIBT dans sa préface, on ne peut toutefois espérer couvrir, dans un inventaire, la gamme complète des bois utiles. Les auteurs ont donc été obligés de choisir, et en conséquence d'exclure certaines informations. La même remarque s'applique au choix des noms courants et commerciaux et à l'adoption d'un «nom pilote» général. Une note explicative en six langues (français, anglais, allemand, espagnol, portugais, italien) précise que les noms courants et commerciaux des différents bois mentionnés dans les tableaux sont ceux officiellement adoptés par les pays exportateurs. Le nom pilote est celui «le plus apte à être facilement admis internationalement». Dans ce choix, les auteurs ont tenu compte à la fois du pays producteur et du pays dans lequel l'emploi de l'essence considérée est courant. Cette note explicative est suivie d'une liste des noms scientifiques de bois tropicaux.

La partie la plus importante de l'ouvrage est évidemment la nomenclature elle-même, qui est divisée en trois sections: Afrique, Asie-Océanie-Australie et Amérique du Sud-Amérique centrale. Douze colonnes indiquent pour chaque essence: le nom pilote, le nom scientifique et l'auteur, le ou les pays de provenance avec les noms vulgaires et appellations commerciales, la production, le poids en grume (état vert), la densité (bois sec à l'air), le diamètre, la longueur du fût, la couleur, l'aspect, les utilisations et, enfin, les particularités du bois.

L'ouvrage se termine par un répertoire des bois classés par utilisation, un lexique de la terminologie employée dans les tableaux et une abondante bibliographie des principales publications sur les bois tropicaux dans chacune des six langues.

Cette publication rendra sans nul doute des services aux utilisateurs non spécialistes des bois tropicaux, tels que botanistes et naturalistes, du fait que l'information présentée, tout en étant scientifique, est en même temps pratique. Elle a enfin un attrait supplémentaire qui vaut la peine d'être noté: sa présentation élégante, et en particulier le choix de tons naturels «feuille-morte»pour les trois sections du glossaire, ce qui rend l'ouvrage plaisant à la fois esthétiquement et intellectuellement.

Fay Banoun
Rome

Les bambous de l'Equateur

Bambúes y pseudobambúes del Ecuador. Misael Acosta-Solís. Guayaquil, Ecuador, Publicaciones Científicas Más. 1982. (En espagnol)

Les bambous et autres graminées ligneuses constituent un groupe botanique de grande importance économique. Dans le but de faire connaître les principales espèces équatoriennes, M. Misael Acosta-Solís, géobotaniste forestier et écologiste, Directeur de l'Instituto Ecuatoriano de Ciencias Naturales, présente dans cet ouvrage une description générale des espèces de bambous et pseudo-bambous, avec leurs utilisations locales ou traditionnelles respectives.

L'ouvrage se divise en deux parties. La première traite de la phytogéographie des bambous et des pseudo-bambous et de leurs usages locaux. La seconde partie, plus courte, en décrit l'anatomie.

Selon Acosta-Solís, les bambous et pseudo-bambous jouent un rôle important en Equateur comme matière première pour l'industrie de la pâte à papier et comme matériau de construction pour les maisons tropicales, les clôtures et les échafaudages.

L'ouvrage contient également des photographies et une abondante bibliographie du même auteur.

Des banques de données bibliographiques

Sources d'informations bibliographiques dans le domaine de la biomasse forestière. F. Cupi. Versailles, Institut national de la recherche agronomique (INRA). 1982. 108 p.

Afin de résoudre le problème auquel se heurtent les chercheurs pour se procurer les informations dont ils ont besoin, l'auteur de cet ouvrage relativement bref propose une étude comparative des informations obtenues par les méthodes traditionnelles de recherche bibliographique et des données fournies par des systèmes de recherche documentaire automatisée. F. Cupi se concentre sur la tâche spécifique d'une équipe de chercheurs travaillant en commun sur les questions de biomasse forestière. Elle montre comment de nouvelles sources de données pouvant être interrogées par ordinateur se sont constituées au cours des 10 dernières années. Il est grand temps de s'intéresser à ces systèmes et d'identifier ceux qui répondent le mieux à un sujet donné.

Dans la première des trois parties de l'ouvrage, F. Cupi analyse les résultats de trois méthodologie distinctes: contact direct avec d'autres chercheurs; consultation de fichiers de bibliothèques; et interrogation d'une banque de données. Utilisant divers tableaux et graphiques, elle tente d'établir des catégories comparables de fichiers, basées sur des critères donnés.

La deuxième partie retrace les tendances dans l'évolution de la quantité brute d'informations entre 1950 et 1978. L'auteur montre comment les fichiers en ligne (pouvant être interrogés en direct par un terminal d'ordinateur) ont évolué de manière toute différente des systèmes traditionnels de fichiers sur cartes. Ces derniers pouvaient encore fournir davantage d'informations que les fichiers en ligne jusqu'en 1975, date à laquelle le vieux système s'est trouvé périmé.

Le fichier «biomasse forestière», par conséquent, se compose d'un assemblage de références glanées à partir d'interrogations en direct par ordinateur, de fiches de bibliothèques et de contacts avec d'autres chercheurs. Dans la troisième partie de son ouvrage, F. Cupi montre comment toutes ces références peuvent être utilisées pour constituer un index des genres et espèces en vue d'un accès plus aisé au fichier définitif.

La forêt rwandaise

Flore des plantes ligneuses du Rwanda. G. Troupin avec la collaboration de Diane M. Bridson, des Royal Botanical Gardens, Kew (Londres). Tervuren, Belgique, Musée royal de l'Afrique centrale 1982. 747 p.

Les arbres font partie intégrante des traditions et du folklore rwandais. Des «bois sacrés»marquent les tombes des dignitaires et hauts personnages du passé, et les arbres accueillants offrent leur ombre au passant accablé par la chaleur et abritent sous leur frondaison les jeux des enfants villageois.

Mais plus encore que ces fonctions rituelles et récréatives, les arbres constituent au Rwanda une ressource naturelle précieuse, d'autant que le territoire de ce pays d'élevage est en grande partie occupé par des pâturages. La forêt dense productive n'est représentée que par quelques formations limitées, souvent dégradées. Il importe par conséquent d'étudier ces formations pour identifier les espèces qui les composent, et acquérir une meilleure connaissance de la vie végétale et animale qu'elles abritent, de façon à permettre une utilisation plus rationnelle des ressources naturelles, si nécessaires pour la vie sociale et le développement économique du pays.

L'auteur de cet ouvrage a parcouru en de nombreuses occasions les boisements du Rwanda, étudiant la végétation et la flore sur les lieux mêmes, avant d'entreprendre son imposant inventaire.

Dans la préparation de son étude systématique et descriptive il s'est guidé sur deux critères: (i) l'ouvrage doit être facile à consulter, de façon à pouvoir servir sur le terrain; (ii) il doit donner sur chaque taxon une information complète. Dans ce double but, l'auteur range les familles, genres et espèces par ordre alphabétique; emploie un vocabulaire botanique simplifié; présente une documentation graphique remarquable sous la forme de 245 admirables planches de dessins; et donne une description concise de chaque taxon, accompagnée d'informations sur son habitat et sa répartition géographique.

Enfin - et cela vaut la peine d'être souligné - l'ouvrage donne les noms kinyarwanda de plus de 1000 espèces, ce qui facilitera la tâche des botanistes appelés à étudier la flore du Rwanda et aidera à mettre à jour la connaissance des plantes tropicales africaines.

Fay Banoun
Rome

Recherche en écologie forestière

Actualités d'écologie forestière - sol, flore, faune. Publié par l'Institut national agronomique. Paris, Gauthier-Villars. 1980. 517 p.

Cet ouvrage collectif, réalisé avec la collaboration de 22 auteurs, rassemble les textes d'une série de conférences organisées par l'Institut national agronomique de Paris-Grignon et se propose de présenter une information à jour sur la recherche en écologie forestière.

Il est divisé en trois parties traitant, comme son titre l'indique, des sols, de la flore et de la faune. Les auteurs - botanistes, microbiologistes, pédologues, géologues, zoologistes et écologistes - sont tous des chercheurs qui se connaissent bien et travaillent souvent ensemble.

UNE ROUTE NATIONAL E EN OREGON périple à travers les forêts américaines

La première partie comprend un article particulièrement intéressant de P. Duchaufour, intitulé «Ecologie de l'humification et pédogenèse des sols forestiers», dans lequel l'auteur examine l'influence des facteurs écologiques, notamment sol, climat, végétation et minéraux, sur la formation de l'humus. Il compare les facteurs bioclimatiques généraux qui jouent un rôle déterminant dans les pays couvrant plusieurs zones de latitude et où la forêt est peu perturbée par les interventions humaines.

Dans la deuxième partie, un article intéressant de P. Quezel, intitulé «Biogéographie et écologie des conifères sur le pourtour méditerranéen», traite des forêts résineuses du Maghreb, du Proche-Orient et des régions montagneuses de l'est de l'Espagne, de la Grèce, de la Provence et de la Ligurie. Quezel évoque le problème de la reconstitution des forêts décimées par les feux et observe que ceux-ci favorisent dans une certaine mesure l'extension des conifères, et notamment du pin d'Alep.

La troisième partie, consacrée à la faune, étudie les espèces prédatrices. Dans son article intitulé «Les reptiles en forêt et leur rôle dans la prédation», H. Saint-Giron compare les reptiles des lisières de forêts de la zone tempérée avec les espèces fouisseuses et arboricoles des forêts tropicales, en l'occurrence celles de l'Asie du Sud-Est.

Itinéraire nord-américain

Prom'nons-nous dans les bois... de l'Amérique du Nord. M. Versepuy. Edition à tirage limité, Imprimerie moderne USHA, Aurillac, France. 1983. 550 p., nombreuses photographies.

Ecrivain, poète, historien, mais avant tout forestier émérite, Michel Versepuy est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la forêt: une nomenclature illustrée des principaux gymnospermes, un livre intitulé Itinéraire en Calabre - forêt privée et une nomenclature illustrée des principales espèces d'eucalyptus, qui paraîtra sous peu.

Cet ouvrage se lit comme un roman et nous fait revivre l'histoire de l'Amérique du Nord, tandis que l'auteur nous emmène nous promener parmi les arbres. Il les décrit avec compétence et enthousiasme, voire enchantement, les parant de qualités humaines et les présentant comme de vieux amis. Il n'en consacre pas moins une bonne part des 550 pages de son livre à divers tableaux, à des listes classifiées d'essences et à ses propres photographies des «géants du Nouveau Monde».

Versepuy emmène le lecteur à travers les 50 Etats des Etats-Unis, s'attardant sur les aspects forestiers de chacun d'entre eux et décrivant leurs immenses parcs nationaux couverts de millions d'hectares de bois de valeur. La promenade se poursuit vers le nord, au Canada, peu peuplé mais riche de plus de 3 millions de km² de forêts, d'une possibilité annuelle de 303 millions de m³ et premier fournisseur mondial de pâte.

Revenant vers le sud l'auteur nous conduit au Mexique, faisant défiler devant nous les 120 espèces de pins et autres conifères et les 220 essences feuillues qui constituent les peuplements forestiers de ce pays.

L'ouvrage se termine par une imposante nomenclature alphabétique des pins mexicains en fonction de leur répartition géographique, un répertoire des principales variétés de cactus et une liste d'auteurs.

Organisations s'occupant de bois de feu en Afrique

Directory of NGOs working on renewable energy and fuelwood projects in Africa. The Environment Liaison Centre, P.O. Box 72461, Nairobi, Kenya. 1982. 41 p. Disponible en anglais et en français. Des exemplaires sont envoyés gratuitement sur demande.

Entre novembre 1981 et février 1982, le Centre de liaison pour l'environnement a adressé un questionnaire à plus de 330 organisations non gouvernementales (ONG) d'Afrique, qui exécutent des projets de plantation d'arbres, de production de bois de feu et autres projets relatifs à l'énergie.

La première section du répertoire contient des notes sur les quelque 150 ONG de 39 pays d'Afrique qui ont répondu au questionnaire. Ces organisations sont énumérées par ordre alphabétique pour chaque pays. Chaque entrée comporte l'adresse, le nom du coordinateur auquel il faut s'adresser, un numéro de téléphone et une adresse télégraphique, le centre d'intérêt particulier de l'ONG en question et une liste à jour de ses activités dans le domaine de l'énergie.

La seconde section énumère par pays, en donnant leur adresse, les autres ONG qui n'ont pas répondu au questionnaire mais pourraient fournir des informations sur l'énergie.

Livres récentes sur le Pérou

María Gutiérrez

Sylviculture et développement rural

La contribución forestal al desarrollo rural en el Perú. Mario Loayza V. Projet PNUD/FAO/PER/81/002. Document de travail N° 4. Lima, Pérou. 1982. (En espagnol)

Cette étude examine en détail l'utile contribution que les ressources forestières peuvent apporter au développement socio-économique du secteur rural déprimé du Pérou.

Après un aperçu écologique et historique sur la situation actuelle du milieu rural péruvien, l'auteur, Mario Loayza, de la Direction générale des forêts du Pérou, expose en trois chapitres les problèmes particuliers du développement socio-économique au Pérou. Le premier chapitre est

VILLAGE FORESTIER DE PISAC, AU PÉROU le développement rural est décisif

consacré aux diverses fonctions des forêts aménagées: elles constituent des sources d'énergie et d'aliments, fournissent directement des emplois et servent de support à des activités rémunératrices telles que la production de figues d'opuntia et de cochenilles à carmin. Elles aident également à arrêter l'érosion.

Le second chapitre traite du gibier, qui joue un rôle fondamental dans l'alimentation rurale. L'auteur montre également comment la faune sauvage peut devenir un facteur important dans l'intensification de la production forestière, agricole et animale.

Le dernier chapitre esquisse un nouveau plan de développement des zones incultes de la côte et de l'Amazonie péruvienne. Ce plan prévoit une colonisation rurale intégrée, c'est-à-dire l'installation organisée de paysans, avec l'appui de l'Etat, sur des terres ayant fait au préalable l'objet d'une évaluation dans le cadre d'une approche globale à la mise en valeur des ressources naturelles. Les activités forestières, agricoles, pastorales, piscicoles et cynégétiques s'y développeraient en harmonie avec les ressources naturelles et les écosystèmes.

Ce document comporte un résumé clair des conclusions et recommandations du projet et une abondante bibliographie. Bien que centré sur le Pérou. il peut facilement s'appliquer à d'autres pays aux caractéristiques physiques semblables, notamment en Amérique du Sud.

La flore forestière du Pérou

Nomenclatura de las especies forestales en el Perú. Filomeno Encarnación. Projet PNUD/FAO/PER/81/002. Document de travail N° 7. Lima. Pérou. 1983. (En espagnol)

Cette étude, réalisée par un biologiste de l'Université de San Marcos (Pérou), a pour objet essentiel de présenter une nomenclature claire et systématique des essences forestières communes du Pérou. Dans cet esprit, l'auteur met à jour les noms scientifiques de 303 essences, dresse une liste de leurs noms vernaculaires et précise les différences et équivalences entre noms latins et noms vernaculaires.

Dans son introduction, qui définit le cadre général de l'ouvrage, l'auteur souligne le manque de rigueur scientifique, la faiblesse des critères et l'ampleur des lacunes de la taxinomie, de la systématique et de la nomenclature qui règnent au Pérou, pays producteur de bois, comptant plus de 2 500 essences forestières. Il explique les concepts fondamentaux de la nomenclature botanique et souligne l'importance de l'usage des noms scientifiques et de la constitution de nouveaux herbiers de meilleure qualité pour une mise en valeur rationnelle des ressources forestières.

La nomenclature des essences forestières comprend le nom latin de l'espèce, le nom de l'auteur l'ayant décrite le premier, le nom vulgaire, une brève description dendrologique, les usages, l'habitat et la répartition, des références, des commentaires, et enfin le matériel d'herbier existant.

Soixante essences importantes

Recopilación y análisis de estudios tecnológicos de maderas peruanas. Projet PNUD/FAO/PER/81/002. Document de travail N° 2. Lima. Pérou. 1982. (En espagnol)

Les forêts naturelles du Pérou couvrent 60 pour cent du territoire national et renferment quelque 2 500 essences. Cette étude a pour objet de présenter des notices descriptives et des fiches technologiques de 60 essences choisies en fonction de leur abondance. de leur valeur commerciale et de leur accessibilité, en vue d'en promouvoir les utilisations finales.

L'ouvrage donne une brève description de chaque essence avec ses principaux caractères et propriétés. Les valeurs numériques des propriétés physiques et mécaniques, les caractères anatomiques, les caractéristiques d'usinage et les emplois sont analysés et évalués, et présentés sous forme de tableaux récapitulatifs qui en donnent une vue synoptique. L'ouvrage analyse également les aspects importants de la recherche technologique sur les bois péruviens et l'incidence de cette dernière sur l'utilisation de nouvelles essences. Il contient une bibliographie abondante et des recommandations précises et détaillées.

ÉTUDIANTS FORESTIERS PÉRUVIENS PRÈS D'IQUITOS 2 500 essences à connaître

UNE ROUTE COUPÉE PAR UN GLISSEMENT DE TERRAIN AU PÉROU il faut de nouvelles routes pour le transport des bois

Le transport des bois

El transporte terrestre de madera en la Selva Central. Emilio David. Projet PNUD/FAO/PER/81/002. Document de travail N° 8. Lima Pérou, 1983. (En espagnol)

Selon Emilio David, professeur principal du Programme académique de sciences forestières de l'Universidad Agraria La Molina, le développement et l'amélioration du transport terrestre sont indispensables pour incorporer à l'économie du Pérou les ressources forestières potentielles considérables de la Selva Central.

Cette étude a pour objectif essentiel d'effectuer une analyse techno-économique systématique des principaux paramètres et situations qui influent sur le transport terrestre dans la Selva Central, et d'étudier leur incidence sur l'extraction et la commercialisation des produits forestiers.

Après une description des caractéristiques générales de cette région du Pérou (superficie, ressources et industries forestières, infrastructure routière), l'auteur se livre à une analyse détaillée de la situation actuelle du transport des bois en grumes et sciés, depuis l'organisation et les coûts jusqu'aux types de véhicules utilisés, distances, opérations de chargement et de déchargement, tarifs pratiqués, état des routes publiques et forestières. D'abondants tableaux statistiques et figures illustrent clairement tous les aspects de l'ouvrage.

Dans ses conclusions et recommandations. I auteur souligne les défauts du système de transport existant et propose des améliorations précises de tous les facteurs intervenant dans le transport terrestre des bois dans cette région du Pérou.

Le reboisement demande des Incitations

La forestación en el Perú y en algunos países de América Latina. Marco Romero Pastor. Projet PNUD/FAO/PER/81/002. Document de travail N° 9. Lima. Pérou. 1983 (En espagnol)

Cette étude analyse surtout la situation actuelle du reboisement au Pérou et ses perspectives de développement. Elle donne aussi une description comparée du reboisement en Argentine, au Brésil, au Chili. en Colombie, au Mexique et au Venezuela.

En ce qui concerne le Pérou. l'auteur souligne dans ses recommandations la nécessité d'une politique étatique de promotion du reboisement spécifique et structurée, ainsi que d'incitations économiques préférentielles et de la création, à la Banque agricole du Pérou, d'un fonds pour le reboisement. Il conclut qu'une meilleure coordination entre l'Etat et le secteur privé - le premier conservant toujours son rôle prépondérant - aboutirait à un développement plus fécond des reboisements dans le pays.

Par ailleurs, ce sont le Brésil, le Chili et l'Argentine qui ont accompli les réalisations les plus spectaculaires ces dernières années, grâce à des incitations économiques, fiscales et de crédit inexistantes ou limitées au Mexique et au Pérou.

L'ouvrage contient de nombreux tableaux et figures fournissant une information riche et détaillée.

Bibliographie forestière du Pérou

Bibliografía forestal del Perú. Napoleón E. Castro Rodríguez. Projet PNUD/FAO/PER/81/002. Document de travail N° 10. Lima, Pérou. 1982. (En espagnol)

Considérant d'une part l'abondance et la diversité des ressources forestières du Pérou, et d'autre part le manque d'information bibliographique convenablement inventoriée et ordonnée, le projet a estimé à propos de procéder à une compilation des références sur le sujet.

Le résultat est cette «Bibliographie forestière du Pérou», qui présente une liste classifiée et organisée de tous les documents ayant trait aux ressources et aux activités forestières se trouvant dans les principaux centres de documentation et bibliothèques du Pérou. Les références sont présentées selon les normes établies par l'Institut interaméricain des sciences agricoles de l'Organisation des Etats américains; elles sont classées par auteurs, en ordre alphabétique, et à la fin de chacune d'elles figure l'indicatif de code d'une ou plusieurs bibliothèques où le document cité peut être consulté. L'ouvrage contient également un index par sujets principaux et secondaires.

Dans l'introduction de cette vaste bibliographie, l'auteur présente un certain nombre d'utiles recommandations pour améliorer et développer l'information bibliographique forestière au Pérou.

Coûts d'extraction et de transport des grumes

Estructura de los costos de extracción y transporte de madera rolliza en la Selva Baja. René Campos, Projet PNUD/FAO/PER/81/002. Document de travail N° 6. Lima, Pérou. 1983. (En espagnol)

Dans son effort d'amélioration des conditions de l'extraction et du transport des grumes au Pérou, le projet PNUD/FAO a considéré comme étant d'importance primordiale la réalisation de cette étude, qui a pour objet de présenter une information claire et détaillée sur la structure des coûts de ces opérations effectuées avec des moyens mécanisés.

L'étude analyse séparément, puis ensemble, les différentes opérations qui interviennent dans l'extraction et le transport des bois, en évaluant les rendements et les coûts à partir des données moyennes relatives à la vaste région de la Selva Baja, où se situe le principal centre d'industries du bois du pays. Après avoir décrit les caractéristiques de cette zone, l'auteur, qui est ingénieur forestier, examine les techniques d'exploitation; les coûts d'extraction et de transport; et la structure de ces coûts. Il détaille également les coûts de la mécanisation dans une abondante série d'annexes.

Dans ses conclusions et recommandations, il souligne clairement les insuffisances des approvisionnements actuels de bois ronds et suggère des améliorations possibles, depuis la formation du personnel jusqu'à la mécanisation de l'exploitation forestière.

UNE PÉPINIÈRE FORESTIÈRE AU PÉROU le reboisement a besoin d'incitations

Nouveaux regardes sur le Sahel

1. Les végétaux ligneux du Sahel

Arbres et arbustes du Sahel - leurs caractéristiques et leurs utilisations. H.J. von Maydell, Esborn, République fédérale d'Allemagne, Agence allemande de coopération technique (GTZ). 1983. 531 p. Nombreuses photographies en couleurs.

Les arbres et arbustes jouent un rôle vital dans le Sahel, du fait qu'ils arrêtent l'avance du désert, fournissent le combustible et le bois de construction, nourrissent les humains et le bétail, et procurent des médicaments.

Cependant, en raison des besoins croissants d'une population en expansion rapide et des ravages causés par les sécheresses récentes et l'utilisation irrationnelle des terres, de nombreux peuplements forestiers autrefois denses se sont dégradés et appauvris, ne laissant fréquemment qu'un couvert clairsemé de végétaux rabougris.

Cet ouvrage remarquable, qui étudie plus d'une centaine d'espèces, lance un appel aux «forestiers sahéliens» pour qu'ils unissent leurs compétences et concentrent leurs efforts sur le rétablissement des fonctions naturelles de la forêt. L'auteur les exhorte à mettre en œuvre les mesures indispensables pour assurer une réserve suffisante d'arbres et d'arbustes capable de répondre aux besoins tout au long de l'année.

La première partie de l'ouvrage traite de botanique générale. La deuxième donne un aperçu sur la répartition géographique des arbres et arbustes décrits et. à partir de là, met en doute l'opportunité d'introduire de nouvelles espèces non indispensables dans une zone de «stress» comme le Sahel, qui «réagit violemment et souvent durablement aux interventions humaines et spécialement aux modifications de l'environnement». La réussite de la culture d'une espèce hors de son habitat naturel dépend dans une large mesure, affirme von Maydell, de son adaptation aux conditions locales tant économiques qu'écologiques.

La troisième partie traite de propagation et de plantation, sur lesquelles on ne dispose, selon l'auteur, que d'informations disséminées, étant donné que l'on ne plante pas systématiquement des arbres et arbustes dans le Sahel. Une recherche minutieuse est par conséquent la condition préalable indispensable aux projets de reboisement à grande échelle. Il ne faut pas oublier non plus qu'une expérience réussie ne s'applique souvent qu'à des stations bien précises et n'est pas forcément valable partout. Cependant, là où les peuplements sont en assez bon état, la régénération naturelle par rejets de souches ou ensemencement naturel a de bonnes chances de réussir. Von Maydell donne également des conseils pratiques sur les semences, les méthodes culturales et de gestion des peuplements, ainsi que les techniques de conservation.

La quatrième partie analyse l'utilité et les emplois des arbres et arbustes, avec des tableaux indiquant les différentes utilisations de chaque espèce.

La cinquième partie, de loin la plus importante, énumère les divers arbres et arbustes par ordre alphabétique, en indiquant leurs caractéristiques, leurs modes de reproduction et leur sylviculture. ainsi que leurs usages. Les photographies en couleurs sont excellentes.

L'annexe comprend une liste des noms et des synonymes botaniques, un index des familles et genres de végétaux ligneux, un lexique des noms vernaculaires dans les principaux dialectes, un lexique botanique français-allemand-anglais, une terminologie illustrée des semences, une liste de parasites et ennemis des essences sahéliennes et, enfin, une bibliographie détaillée de publications en français, anglais et allemand.

2. Le Sahel peut-il retrouver son passé?

Le Sahel demain: catastrophe ou renaissance? Jacques Girl. Paris, Karthala. 1983. 325 p.

Le sud du Sahara n'a pas toujours été la région aride et pelée que nous connaissons aujourd'hui. Au cours des siècles, une longue succession d'empires riches et puissants régnèrent sur le Sahel. L'or Y abondait, la terre était fertile. et des cités telles que Djenné et Tombouctou étaient des centres commerciaux actifs et renommés. Quels facteurs climatiques, culturels ou autres sont donc à l'origine de la crise maintenant chronique qui sévit au Sahel? Telle est la question à laquelle Jacques Girl entre prend de répondre dans cet ouvrage non conformiste, pénétrant, parfois polémique, qui témoigne de l'expérience considérable qu'a l'auteur des pays qu'il décrit.

Au siècle dernier, le général Faidherbe et ses troupes durent tailler leur route à travers d'épais fourrés d'épineux pour remonter la vallée du Sénégal, là où aujourd'hui ne subsiste qu'une maigre savane d'arbres rabougris. Le déboisement s'est poursuivi sans répit au cours des dernières décennies, malgré quelques tentatives isolées et souvent infructueuses de reboisement de la part des pays nouvellement indépendants. Ce n'est pourtant que dans les années 70 que les experts ont commencé à attirer l'attention mondiale sur le Sahel et sur la disparition alarmante de ses forêts.

Dans son chapitre sur le déboisement, l'auteur en identifie les principales causes: avant tout, la sécheresse, qui a tué de nombreux arbres et empêché la régénération des peuplements; les feux de brousse, qui ont détruit les jeunes pousses; l'expansion des troupeaux au pâturage, et donc le besoin accru de feuilles et de rameaux fourragers; la demande plus forte de bois de construction et de bois de feu de la part d'une population en expansion; et, enfin, l'élargissement des terres agricoles à mesure que raccourcissaient les périodes de jachère.

Quelles conclusions peut-on en tirer pour l'avenir? Il paraît indéniable que, si les conditions actuelles persistent, on ne peut s'attendre qu'à une aggravation et à une généralisation du déboisement, notamment à la périphérie des agglomérations et aux confins du désert. Que faire pour renverser cette tendance? «Pour éviter le pire, recommande Girl, il faudrait que le Sahel, plutôt que de compter sur l'instauration d'un nouvel ordre économique international, opte pour un développement autocentré.»

PROJET PALMIERS faire reverdir le Sahel


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