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Transformation de la culture itinérante en Afrique

Département des forêts de la FAO

· L'agriculture itinérante sous diverses formes a été pratiquée pendant des siècles avec succès et sans danger parce qu'elle était pleinement adaptée aux conditions climatiques et édaphiques de telle ou telle forêt. Mais, en raison de l'explosion démographique et de la pression croissante qui s'exerce sur la terre, ce n'est plus le cas dans la majeure partie de l'Afrique tropicale. Les systèmes d'utilisation des terres ont connu des changements spontanés ou planifiés dans lesquels la foresterie et les arbres forestiers ont joué un rôle crucial. Pourtant, d'autres changements sont indispensables en Afrique pour éviter une dégradation irréversible des sols et pour que l'Afrique puisse produire de quoi nourrir sa population.

L'expression «culture itinérante» a été appliquée à des systèmes agricoles très divers Dans le présent article, on a adopté la définition de la FAO, à savoir «un système dans lequel des périodes de culture continue relativement brèves sont suivies de périodes de jachère relativement longues». (FAO/Université d'Ibadan, 1982). Ce système s'oppose ainsi aux rotations avec jachère courte et à la culture permanente. Les cultures itinérantes ainsi définies ne sont plus aussi répandues en Afrique qu'autrefois; de plus, elles sont généralement associées à d'autres formes d'agriculture' Selon une étude de la FAO, «la principale zone humide où l'agriculture itinérante reste la forme la plus importante d'agriculture est la zone moyenne de l'Afrique de l'Ouest, entre la ceinture côtière à végétation arborée et les plaines du nord, où l'agriculture est de caractère plus sédentaire. On retrouve encore ce type d'agriculture dans les zones de peuplement dispersé en Tanzanie, en Zambie, dans le nord du Mozambique et dans la zone vide du bassin du Zaïre». (FAO, 1984, p. 9)

Dans les zones très peuplées où la terre manque, les formes traditionnelles d'agriculture itinérante ne sont ni appropriées, ni même possibles, car la jachère longue y est désormais un luxe. Elles comportent aussi en général la pratique souvent critiquée du brûlis Du point de vue de l'agriculteur, le brûlis présente de nombreux avantages: il demande peu de travail; la cendre fertilise la terre; l'effet de lessivage accroît la teneur du sol en éléments fertilisants utiles; et le feu détruit les organismes pathogènes et les insectes nuisibles En outre, les paysans aiment souvent mieux défricher la végétation secondaire que la forêt dense Lorsqu'il y a des arbres utiles, ils les protègent ou les exploitent généralement avant de brûler le reste de la végétation Lassailly-Jacob (1982) n'est pas le seul à affirmer que, plutôt que d'interdire le brûlis, il convient aujourd'hui d'apprendre aux paysans à mieux utiliser et maîtriser le feu.

Le présent article est inspiré de l'Etude FAO: Forets N° 50, intitulée Transformation de la culture itinérante en Afrique. Il est fondé sur une étude approfondie effectuée par le Département des forêts en 1982-1983 et coordonnée par un groupe de travail comprenant des fonctionnaires du Département de l'agriculture et de celui des politiques économiques et sociales de la FAO, ainsi qu'une sociologue de l'Overseas Development Institute du Royaume-Uni (Mme Clare Oxby)

La culture itinérante et sa transformation spontanée

En Afrique, les transformations sociales des dernières décennies sont caractérisées par l'accroissement de la densité démographique; l'augmentation des superficies cultivées, essentiellement du fait de l'essor des cultures de rente; la difficulté croissante d'accès à la terre; et la participation de plus en plus active des petites communautés aux marchés régionaux, nationaux et internationaux. C'est dans ce contexte que doit se situer l'évolution des techniques agricoles, car en Afrique ces techniques se sont adaptées rapidement (encore que pas toujours assez rapidement) à l'évolution des circonstances, en particulier à la difficulté croissante d'accès à la terre

En raison des longues jachères, l'agriculture itinérante exige que chaque famille dispose de beaucoup de terre. Elle n'est donc pas possible quand la densité démographique augmente et qu'il n'y a pas suffisamment de terres pour les laisser assez longtemps en repos'

La densité démographique compatible avec l'agriculture itinérante est un sujet controversé Ruthenberg (1980, p. 62) calcule que l'agriculture itinérante ne peut pas faire vivre plus de 56 personnes au km2; Lassailly-Jacob (1983) estime qu'à Beumi (Côte d'Ivoire) les terres qui nourrissent actuellement 83 habitants au km2 pourraient en nourrir 123 par l'agriculture itinérante sans détruire l'équilibre écologique Il est donc essentiel de faire une distinction entre la densité démographique absolue et celle qui est compatible avec la superficie et la fertilité des terres cultivables.

LA CULTURE ITINÉRANTE EN CÔTE D'IVOIRE la végétation sera brûlée pour nettoyer et fertiliser le sol

Face à l'évolution de la situation en milieu rural, de nombreuses stratégies sont possibles, depuis la transformation des techniques agricoles jusqu'à la solution radicale de l'exode rural. En raison du manque de terre, les paysans ont adopté des rotations, comme cela a été le cas à Tiv, au Nigeria (Vermeer, 1970) et à Baoulé, en Côte d'Ivoire (Lassailly-Jacob, 1983), ou bien ils ont intensifié la culture en raccourcissant la jachère, comme dans le nord-est de la Zambie (Lawton, 1982). Cette stratégie n'est toutefois rationnelle que jusqu'à un certain point, au-delà duquel tout raccourcissement de la jachère aurait pour résultats la dégradation du sol et la baisse des rendements. A ce stade, il faut un changement radical, et le système de la jachère longue doit céder la place à l'agriculture permanente. Boserup (1965, p. 26) fait observer ce qui suit:

Modifier radicalement les systèmes de culture dans une partie des terres

Une population rurale en croissance n'augmente pas sa production alimentaire en augmentant le nombre de façons ou en désherbant les champs en jachère courte laissés sans sarclage jusqu'à maintenant. Non, au lieu de tels changements qui n'ajouteraient pas beaucoup à la production totale, les agriculteurs tendent plutôt à cultiver tous les ans au moins une partie de leurs terres. Cela peut les amener à pratiquer un labour plus soigné, à introduire l'irrigation et le désherbage, ou bien à cultiver du fourrage pour les animaux. En d'autres termes, le travail supplémentaire leur sert le plus souvent à modifier radicalement leurs systèmes de culture dans une partie de leurs terres sans rien changer dans le reste.

Les premières parcelles à être ainsi soumises à une culture continue sont généralement les plus proches de l'habitation. On utilise les déjections animales, les débris végétaux et, d'une façon générale, les ordures ménagères pour fertiliser les jardins autour de la maison où l'on cultive toutes sortes de légumes, de plantes-racines et d'arbres fruitiers. A ces formes permanentes d'agriculture correspondent des formes plus sédentaires d'habitat.

Le but principal de la jachère dans l'agriculture itinérante est d'améliorer à la fois la fertilité du sol et sa résistance à l'érosion. Certaines observations portent à croire qu'il est possible de raccourcir dans une certaine mesure la jachère sans compromettre gravement ces deux fonctions (Jean, 1975). La durée qu'elle doit avoir dépend manifestement d'un grand nombre de facteurs, tels que le type de sol et de végétation et l'intensité de la culture précédente. Une autre considération importante est la lutte contre les mauvaises herbes: dans les climats humides, si l'on veut prolonger la période de culture, il faut appliquer des techniques de désherbage plus complexes ou y consacrer davantage de travail.

Il est prouvé que plus les techniques agricoles sont intensives - en l'absence de mécanisation - plus le rendement du travail est faible.

Quand le manque de terre contraint à cultiver la terre plus longtemps ou à raccourcir la jachère, il arrive un moment où seul l'emploi d'engrais permet de maintenir ou d'améliorer les rendements. Si les engrais chimiques sont trop coûteux ou introuvables, s'il n'y a pas de fumier parce que les paysans n'élèvent pas d'animaux, si l'usage de l'engrais vert demande trop de travail, etc., l'augmentation de la pression démographique a toutes chances d'entraîner une dégradation des sols. Les rendements continuant à décliner, certains membres de la famille agricole cherchent des emplois salariés, généralement en ville, pour contribuer au revenu familial, ou bien une partie de la famille ou la famille tout entière émigre vers un autre secteur où la terre est plus abondante.

Pourquoi les paysans résistent-ils en général aux changements tant que le processus de baisse de rendement et de dégradation des sols ne s'est pas installé de façon souvent irréversible? Beaucoup d'explications ont été avancées, qui peuvent être valables pour certaines régions et pas pour d'autres.

· Il est prouvé que plus les techniques agricoles sont intensives - en l'absence de mécanisation -, plus le rendement du travail est faible (Boserup, 1965, et d'autres auteurs depuis). Ainsi, en Sierra Leone, le passage de la riziculture pluviale itinérante à la riziculture de bas-fonds permanente exige un plus gros apport de travail.

· Dans bien des cas de dégradation des sols, on découvre que les paysans n'ont pas de sécurité de jouissance à long terme; en d'autres termes, ce ne sont pas eux qui bénéficient des mesures de conservation, mais bien leurs propriétaires.

· L'adoption de nouvelles techniques agricoles comporte un risque parfois inacceptable pour des paysans qui arrivent tout juste à produire de quoi se nourrir. Dans ces conditions, ils attendent que d'autres fassent l'essai pour constater les résultats avant d'essayer eux-mêmes.

· L'adoption d'une nouvelle technique agricole peut exiger un investissement hors de la portée des petits paysans, ou des intrants difficiles à obtenir sur place (engrais, semences améliorées, etc.).

· La nouvelle technique n'est souvent pas rentable pour les petits paysans en l'absence d'accès facile aux marchés et aux moyens de transport, condition qui souvent n'est pas remplie.

P. Richards (1977) illustre la détérioration des conditions de vie des paysans de la région d'Ikale (dans le sud-ouest du Nigeria) où, entre 1952 et 1963, le taux d'expansion démographique était de l'ordre de 7 pour cent:

Le rapport homme-terre devient critique

L'agriculture itinérante peut encore survivre pendant quelques années, mais le rapport homme-terre devient critique dans les districts d'Idapomarun et d'Orisunmeta. La pression démographique a déjà transformé l'économie agricole, mais de nouveaux changements seront sans aucun doute nécessaires. Ils peuvent se produire dans quatre directions. Premièrement, la généralisation de la culture continue de plantes annuelles sera probablement inévitable, peut-être sous forme de «cultures de case» pratiquées dans certaines régions du Nigeria oriental.

Deuxièmement, il est probable que les plantations continueront de s'étendre, en particulier les plantations de palmiers à huile. Cette évolution est logique, sinon entièrement satisfaisante. car les cultures de plantation fournissent des revenus assurés. demandent beaucoup moins de terres, et, une fois ces cultures en place. leur entretien exige moins de travail que les cultures annuelles.

Troisièmement, de plus en plus de paysans feront du commerce ou de l'artisanat, ou travailleront dans les plantations à temps partiel.

Enfin, l'excédent de population qui n'aura pas trouvé d'emploi dans ces trois nouveaux types d'activités en sera réduit à cette éternelle échappatoire des chômeurs ruraux: l'émigration, et en particulier l'exode vers les villes.

A part l'exode rural, il existe un type de migration moins visible, mais également important: la migration des paysans qui quittent les zones surpeuplées pour des campagnes moins pauvres en terre. Le voyage peut être plus ou moins long, et l'agriculture du pays d'accueil peut être plus ou moins différente de celle du pays d'origine. Parfois, les migrants cherchent à retrouver des conditions d'agriculture comparables à celles de leurs pays.

On aurait donc tort de croire qu'en période de mutation la seule adaptation consiste à intensifier l'agriculture. C'est souvent le cas en effet, mais il arrive aussi qu'en allant s'établir dans une zone où la terre est plus abondante, les nouveaux venus n'aient plus besoin de cultiver la terre aussi intensivement qu'ils y étaient habitués. Grossman (1974) cite le cas de migrants saisonniers du Nigeria oriental, qui vont tous les ans jusqu'à Nikemand au nord d'Enugu. où ils louent des terres à l'année pour y produire des cultures vivrières. En Zambie, les Bemba émigrés du Lubaland semblent avoir appris des paysans des zones d'accueil leurs pratiques de culture itinérante (A.I. Richards, 1939)

Un autre exemple de déplacement vers des zones peu peuplées est donné par l'important courant de migration des régions sahéliennes subhumides vers la zone de forêt humide d'Afrique occidentale. Jusqu'à une date récente, les forêts du sud étaient très peu peuplées, en général par des paysans pratiquant l'agriculture itinérante. Au Ghana, l'utilisation des terres a évolué rapidement pendant les années 40, 50 et 60: une grande partie de la forêt du sud rendue accessible par des routes forestières a été abattue et transformée en plantations de cacaoyers (Hill, 1963). Une transformation analogue s'est produite dans le pays voisin, la Côte d'Ivoire, où les petites et les grandes plantations de cacaoyers, de caféiers et de palmiers à huile se sont multipliées.

On aurait tort de croire que toutes les formes d'agriculture itinérante constituent une mauvaise utilisation des terres.

Ces migrations et la modification de l'utilisation des sols ont bien entendu d'importantes conséquences pour les paysans locaux. S'inspirant de l'exemple de grandes plantations industrielles, privées ou étatiques, pour lesquelles ils travaillaient, beaucoup d'entre eux ont planté en propre des cultures de rente, en plus de leurs cultures de subsistance. Il semble donc que le manque de routes et l'impossibilité d'accéder aux marchés soient déterminants pour le mode de vie du paysannat. Dès que les conditions changent et que l'accès aux marchés devient possible, les paysans choisissent des activités plus lucratives.

On a parfois confondu ces migrants avec les paysans locaux, et on les a nommés à tort agriculteurs itinérants parce que pendant quelques années ils font des cultures intercalaires dans les plantations industrielles. Mais le terme n'est pas approprié, car ces cultures vivrières ne sont tolérées que tant qu'elles ne font pas concurrence à la plantation, et cette dernière n'a pas pour objet de restaurer la fertilité des sols pour permettre la production vivrière (de Rouw, 1979).

Une conséquence de ce passage de l'agriculture itinérante aux cultures pérennes de rente est que plus on défriche de forêts pour établir des plantations, moins il en reste pour la production vivrière. Ce sont les paysans autochtones qui en souffrent le plus en fin de compte car, quand il n'y a plus de terres disponibles, ils n'ont nulle part où aller, alors que les immigrés ont conservé des liens avec des parents qui produisent des cultures vivrières dans leurs terres d'origine et, qu'ayant déjà déménagé une fois, ils ont moins de mal à repartir.

La transformation dirigée et la culture itinérante

On aurait tort de croire que toutes les formes d'agriculture itinérante constituent une mauvaise utilisation des terres. Selon Okigbo (1981), les systèmes à jachère arbustive peuvent être stables, sans danger pour l'environnement et productifs. Pour Nye et Greenland (1960), c'est jusqu'à présent la meilleure formule stable de production vivrière sous les tropiques. Rappelons que la pénurie de terres, la dégradation des sols et la baisse des rendements sont moins le fait de l'agriculture itinérante proprement dite que des cultures à jachère courte qui l'ont remplacée dans les zones où la pression démographique ne permettait plus la jachère longue, et où les engrais et autres intrants nécessaires à une utilisation plus intensive des terres sont trop coûteux ou impossibles à obtenir.

C'est donc sur ces zones en crise que doit porter en priorité l'effort de planification et non pas sur celles où la jachère est encore assez longue pour restaurer la fertilité des sols et le couvert forestier. Une des interventions possibles consiste à améliorer les systèmes de jachère; une autre peut être de les remplacer par d'autres formes de culture. Dans un cas comme dans l'autre, les arbres - plantés ou spontanés - combattent l'érosion, affaiblissent ou éliminent les plantes herbacées et ligneuses indésirables, et restaurent la fertilité des sols (Grinnel, 1975). La plupart des tentatives d'agriculture (par exemple de cultures annuelles) sans jachère et sans arbres, avec défrichement complet et dessouchage, ont échoué.

Améliorations de l'agriculture itinérante

Jurion et Henry (1967) et Tondeur (FAO, 1956) décrivent une tentative faite, dans ce qui était alors le Congo belge, de systématiser l'agriculture itinérante en délimitant des bandes de terre à défricher et où le cycle de jachère devait respecter un plan préétabli. Cette tentative a échoué pour diverses raisons (Ruthenberg, 1980). Sur le plan technique, cette division en bandes régulières ne respectait pas les réalités du terrain. Sur le plan socio-économique, ce système a été mal accueilli par les paysans. Beaucoup d'entre eux ont été obligés de venir habiter les nouveaux villages créés par le système (paysannat). En outre, comme ils étaient obligés de planter une certaine quantité de cultures de rente, par exemple le palmier à huile, ils ont vu dans ces changements plutôt une méthode de contrôle social, de perception de l'impôt et de production de cultures de rente qu'une amélioration de leurs techniques agricoles.

Une deuxième méthode d'amélioration de l'agriculture itinérante consiste à remplacer la jachère arbustive naturelle par des légumineuses plantées. C'est un système dont l'efficacité est avérée quand on plante des variétés comestibles de pois cajan, mais les possibilités qu'offrent les légumineuses ligneuses qui peuvent donner du bois de feu ou d'autres sous-produits, tout en améliorant la fertilité des sols, doivent encore être étudiées (Raintree, 1981). Cependant, on connaît un certain nombre d'arbres et d'arbustes qui pourraient accélérer la restauration de la fertilité des sols (Raintree en énumère 13).

Plusieurs projets et essais de terrain sont en cours dans divers pays, mais l'expérience de la jachère plantée est encore réduite, et on sait mal comment les paysans l'accepteront. A Madagascar, un projet de plantation de Grevillea, pendant la jachère qui suit la production de riz pluvial, de maïs et de haricots, a donné de bons résultats. Au Bénin, l'Etat a encouragé les petits paysans à planter Acacia auriculiformis dans les jachères pour enrichir le sol et obtenir rapidement une production de bois de feu; mais les paysans ne se rendent pas encore compte de l'utilité de cette espèce pour la fertilité des sols et continuent à préférer le teck et l'eucalyptus (les propriétés médicinales de ce dernier étant très appréciées). En outre, la pression démographique oblige à raccourcir graduellement la jachère, si bien que l'acacia ne reste plus assez longtemps pour enrichir sensiblement le sol. L'objectif à long terme du projet était d'établir des bandes alternées de cultures vivrières et d'acacias, mais cela risque d'être impossible faute de débouchés pour l'excédent de production (Tran Van Nao, communication personnelle, 1983).

Une troisième méthode possible pour améliorer l'agriculture itinérant te consiste à mieux utiliser la végétation abattue lors du défrichement. L'idée - souvent erronée, comme nous l'avons vu - que le brûlis est du gaspillage a inspiré diverses tentatives de le remplacer par d'autres techniques, par exemple celle qui a été mise au point dans la réserve forestière de Subri, au Ghana. La majeure partie de la végétation coupée est enlevée comme bois de sciage, une partie est carbonisée ou utilisée comme bois de feu, et une partie est destinée à des artisanats locaux (sculpture, vannerie). Les petits rameaux et les feuilles restés sur place constituent un paillage vert pour la culture agricole.

Des essais ont déjà été réalisés à l'intérieur de la réserve forestière. Les résultats en sont connus (Earl, 1982), mais on n'a pas encore essayé d'introduire cette technique en dehors de la réserve. Les essais indiquent que le rapport bénéfices-coûts est positif, mais la méthode coûte près de trois fois plus que le brûlis classique et demande environ 37 pour cent de travail supplémentaire (Earl, 1982). Dans ces conditions, elle est hors de portée des petits paysans qui n'ont pas d'argent et dont la capacité de travail est limitée. Qui plus est, la comparaison a porté sur la production forestière sans tenir compte de la production agricole; or, c'est évidemment celle-ci qui intéresse principalement les paysans.

MIGRATION DE TOUAREGS AU NIGER ils sont an quête de terres à cultiver

Enfin, la végétation à défricher n'est pas la même dans la réserve qu'à l'extérieur. Les résultats obtenus dans la réserve risquent de n'être pas valables pour des zones où il ne reste pas de forêt dense et où la végétation à couper n'est qu'un recrû de quelques années. En définitive, on peut s'attendre à ce que les paysans soient réticents à adopter une technique de défrichement sans brûlis, à moins qu'ils n'en tirent des profits importants, par exemple en vendant davantage de charbon de bois, de bois de sciage ou de produits vivriers.

Solutions de remplacement de la culture itinérante

Le système taungya est une des formules possibles pour remplacer l'agriculture itinérante. Les services forestiers publics y ont recours pour réaliser de vastes plantations forestières. Le système consiste à autoriser les paysans à faire des cultures intercalaires pendant les premières années de la plantation. On distingue deux grands types de taungya selon le rôle du paysan: a) dans le taungya en propre, le paysan est propriétaire de la récolte (Olawoye, 1975): en échange du travail qu'il fournit pour la plantation d'arbres, il a le droit d'utiliser le sol pendant une période limitée; et b) dans le taungya en régie, le paysan reçoit un salaire pour les travaux forestiers et agricoles qu'il réalise pour le compte du Service des forêts. La rentabilité du taungya du point de vue du Service des forêts, auquel il permet d'établir des plantations à bon compte, est attestée par de nombreux exemples, mais il y a peu d'analyses des avantages qu'en tire l'agriculteur.

Dans le taungya en propre, les paysans ont accès à des parcelles de terre sur lesquelles ils doivent planter des arbres qui restent propriété du Service des forêts, en échange de quoi ils ont le droit de planter des cultures intercalaires dont le produit leur appartient. Selon les espèces d'arbres et de plantes vivrières (certaines sont parfois interdites et d'autres prescrites), et selon les règlements du Service des forêts, ce droit d'usage dure de un à trois ans, jusqu'à ce que le couvert se soit refermé et que l'ombre interdise les cultures intercalaires. Le paysan doit alors s'en aller. Si le Service des forêts poursuit des plantations dans les mêmes conditions, et s'il est satisfait de la façon dont le paysan a entretenu les jeunes plants, il peut lui offrir une autre parcelle. Dans le cas contraire, le paysan devra aller chercher de la terre ailleurs.

Quand les paysans sont habitués à avoir des droits d'usage permanents, en dehors des réserves forestières, ce système leur donne une moins grande sécurité de jouissance que l'agriculture itinérante traditionnelle. Lorsqu'ils se voient attribuer une parcelle après une autre, ils peuvent avoir une illusion de sécurité, mais en fait les programmes de reboisement ne se poursuivent pas indéfiniment; il vient toujours un moment où il ne reste plus de terre à concéder en taungya. En outre, les réserves forestières ne sont pas toujours assez grandes pour permettre d'attribuer des parcelles à tous ceux qui le voudraient.

Les paysans n'ayant pas de droits de jouissance à long terme, il faut leur donner des incitations à court terme. L'une d'elles est l'accès à des terres arables lorsque ces dernières sont rares. Ball et Umeh (1981) font observer que le taungya ne réussit pas dans les zones où il y a des terres cultivables disponibles. L'autre incitation à court terme est la possibilité de planter une culture intercalaire pendant un à trois ans. Mais comme les arbres occupent beaucoup d'espace et demandent beaucoup de travail, ces cultures sont nécessairement limitées. Les paysans n'optent pour le taungya que s'ils n'ont pas d'autres possibilités de cultiver des terres de qualité comparable.

Pour toutes ces raisons, il est normal que l'administration des taungya ait posé des problèmes aux services des forêts. Par exemple, lorsque le taungya a été introduit au Togo en 1958, l'interdiction de certaines cultures et l'occupation des réserves forestières sur lesquelles les paysans estimaient avoir un droit coutumier inaliénable ont soulevé une vague de protestations. Le système de taungya a donc été aboli dans les premiers temps de l'indépendance (Université des Nations Unies, 1982). Il a été réintroduit en 1972, avec une assistance de la FAO, mais cette fois-ci avec des encouragements en espèces et en nature. Les paysans ont protesté premièrement parce qu'il n'était pas possible de pratiquer l'assolement et deuxièmement parce que les plantations étaient éloignées des villages. Comme les terres de savane ne manquaient pas autour des réserves et à proximité des villages, les plantations ont été abandonnées en faveur de terres agricoles moins fertiles.

Au Nigeria, on a envisagé trois types d'incitations en 1981: distribution d'aliments subventionnés produits dans les taungya en régie, assistance pour le défrichement, la transformation et l'entreposage des produits; primes en espèces pour les plantations réussies (Ball et Umeh, 1981). Mais l'efficacité de ces incitations reste incertaine

Le taungya en propre fut introduit au Ghana en 1928 pour donner des terres aux paysans tout en permettant aux forestiers de créer des plantations à moindres frais. Le principal poste du budget d'établissement de la plantation, à savoir le défrichement, est fourni par le paysan. Selon Brookman-Amissah (1978), le succès n'a pas été à la mesure de l'effort car, de même qu'au Togo, les premières parcelles étaient dispersées, de petite taille, d'accès peu facile et ne constituaient pas des unités de plantation faciles à gérer. Les arbres ont été mal entretenus, surtout après que les paysans ont quitté le terrain. En 1968, l'effort de reboisement au Ghana a été intensifié, et les superficies offertes aux paysans en régime taungya ont subitement augmenté, à tel point qu'elles dépassaient ce dont ils avaient besoin pour leur subsistance et ce qu'ils étaient capables d'exploiter et d'entretenir. Dans ces conditions, les terres de taungya ont été accaparées par de gros agriculteurs. car ces vastes parcelles se prêtaient bien aux cultures de rente; les petits paysans ont été négligés. Pour résoudre ces problèmes, le Service des forêts a introduit, en 1969, le système de taungya en régie.

Au Liberia, la Forestry Development Authority a introduit, en 1974, un nouveau système de réglementation de la superficie mise à la disposition de chaque paysan en régime taungya C'est l'Administration des forêts qui prépare le terrain jusqu'au brûlis. Après quoi, les paysans sont autorisés à faire une seule culture de riz en échange d'une redevance symbolique. Cette redevance est destinée à limiter la superficie attribuée à chaque famille et à financer en partie la préparation du terrain. Ce système a un double avantage: premièrement, le reboisement coûte moins cher car ce sont les paysans qui assurent l'entretien initial; et deuxièmement, la culture intercalaire et l'utilisation de semences améliorées permettent d'accroître la production de riz pluvial (Appleton, 1982). Du point de vue des paysans, ce système peut être assimilé à un bail annuel.

En Sierra Leone, deux variantes de taungya en propre qui donnent aux paysans des avantages particuliers sont prévues; mais l'une n'est malheureusement encore qu'un projet, tandis que l'autre démarre tout juste. Dans la première variante, les paysans versent une redevance annuelle, comme au Liberia, mais l'auteur ne sait pas s'ils reçoivent une aide pour le défrichement du terrain. Ce système s'oppose à toutes les autres formules de taungya étudiées ici, du fait que les cultures intercalaires sont des plantes pérennes telles que le caféier, le cacaoyer et le colatier poussant en sous-étage dans les plantations de Terminalia ivorensis et de Terminalia superba. A condition que l'accord puisse être renouvelé, ce système donne aux paysans une sécurité de jouissance pendant au moins 20 ans, ou pendant toute la durée de la culture industrielle, c'est-à-dire beaucoup plus que lorsque les cultures intercalaires sont des plantes annuelles.

La deuxième variante proposée consiste à exploiter en régime taungya des plantations communautaires de bois de feu et autres. Les paysans bénéficieraient non seulement des cultures vivrières plantées pendant les premières années, mais aussi des arbres, car le bois coupé leur reviendra moyennant une faible redevance (FAO, Banque mondiale, 1982). De ce fait, il s'agit plutôt d'agroforesterie que de taungya proprement dit.

UNE PARCELLE DE FORÊT DÉFRICHÉE AU GABON la terre est prête à être plantée

Taungya en régie

Le taungya en régie se distingue du taungya en propre en ce sens que le produit des cultures agricoles appartient au Service des forêts, le paysan étant simplement salarié. Du point de vue du paysan, ce système est donc assimilable à tout autre type de travail agricole salarié et radicalement différent du taungya en propre dans lequel le paysan se nourrit de la culture vivrière et a donc tout intérêt à en prendre soin; en régime de taungya en régie, sa seule motivation est son salaire. Il ne faut donc pas s'étonner que le Service des forêts se plaigne du manque de discipline des paysans et des coûts administratifs élevés.

Une autre différence entre les deux systèmes est que le taungya en propre attire principalement des paysans locaux, tandis que la taungya en régie peut aussi attirer des paysans d'autres zones et même des citadins en quête de travail salarié. Comme il peut s'agir de personnes qui n'ont pas d'expérience de l'agriculture, il est normal que les rendements soient quelquefois faibles.

Agroforesterie

De nombreux petits paysans africains pratiquent déjà l'agroforesterie (Olofson, 1982). Mais les spécialistes s'accordent à penser que si elle était pratiquée plus largement, L'agroforesterie permettrait de résoudre certains des problèmes que pose l'agriculture avec jachère dans les zones où la densité démographique augmente et où la terre manque (Vergara, 1981; Raintree, 1980). Telle est la thèse qui inspire une bonne partie des travaux du Conseil international pour la recherche en agroforesterie (CIRAF) de Nairobi. Cet institut, de même que l'Institut international d'agriculture tropicale (IIAT), fait des essais de cultures entre des bandes d'essences légumineuses à croissance rapide du genre Leucaena (IIAT: Hartmans, 1981; Okigbo, 1981. CIRAF: Raintree, 1980). Malheureusement, on ne sait pas encore très bien comment les agriculteurs habitués à la jachère acceptent ces techniques, car ces essais ont été réalisés dans des zones de culture continue.

L'effort d'intensification de l'agriculture au moyen de techniques agroforestières est particulièrement prometteur parce qu'il se fonde sur une étroite adéquation entre, d'une part, le type d'amélioration agricole proposé et, d'autre part, la disponibilité de main-d'œuvre et l'intensité de l'utilisation des terres. La figure illustre la progression théorique, depuis la jachère plantée jusqu'aux cultures associées en plusieurs strates dans un système permettant de maintenir ou d'améliorer les rendements par habitant sur une superficie donnée, dans des conditions de pression démographique et de pénurie de terres.

· Au stade initial, quand la pression démographique oblige les agriculteurs à réduire la durée des jachères, la plantation d'essences légumineuses dans la jachère peut accroître la production de la terre au prix d'assez peu de travail.

· Si ces arbres sont plantés à des espacements appropriés, le terrain est prêt pour la phase suivante de l'intensification: rotations plus courtes et cultures permanentes entre les rangées de rejets vigoureux élagués.

· Au stade final, L'intensité de main-d'œuvre s'accroît encore. On maintient en place les fabriques naturelles d'engrais vert que sont les arbres, et on plante d'autres arbres en sous-étage, avec des cultures intercalaires: plusieurs strates de végétation permettent ainsi de faire vivre une population plus nombreuse. Ce stade final est ce qui ressemble le plus à la forêt tropicale; ce n'est pas du tout une idée nouvelle. L'innovation consiste à utiliser pour l'étage dominant des essences légumineuses qui améliorent le sol, et à choisir des arbres à cimes peu denses ou à feuilles caduques qui n'interceptent pas complètement la lumière et permettent donc des cultures agricoles. Raintree (1980) donne une liste d'essences appropriées à cet effet.

S'il y a des motivations suffisantes, il n'y a aucune raison pour ne pas anticiper sur cette évolution, de façon à relever les revenus des familles rurales laborieuses bien avant que la densité démographique n'oblige à changer de méthode. Ce système très souple permet toutes les combinaisons possibles des divers stades pour obtenir l'assortiment de produits optimal pour chaque localité (Raintree, 1980, 1983).

L'agroforesterie n'est qu'une des façons de transformer l'agriculture itinérante en un système plus productif et moins dangereux pour l'environnement, quand il devient nécessaire d'accroître la production vivrière alors que la pénurie de terres s'aggrave et que les sols se dégradent. Tous les changements devront bien sûr être compatibles avec les contraintes physiques et socio-économiques locales. Forestiers et cadres agricoles doivent intensifier le dialogue avec les paysans pour tirer parti de la masse d'expérience locale et pour adapter, dans une zone donnée, les formules proposées aux besoins et aux compétences des habitants.

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FAO
Forest Resources
Ressources Forestières
Recursos Forestales
1980

Les abonnés trouveront dans le présent numéro un nouveau document de la FAO intitulé Ressources forestières 1980, qui présente les données les plus précises et les plus à jour (juillet 1985) disponibles sur les forêts du monde. Les sources utilisées pour ce document sont évaluation des forêts tropicales faite par la FAO et celle des forêts des Etats membres de la CEE faite conjointement par la FAO et la Commission économique pour Europe. On trouvera dans cette brochure des statistiques - ventilées par région et par pays - de la superficie totale des forets de conifères et de feuillus. des forêts denses et des autres formations boisées; de la superficie totale des terres occupées par des forêts; et de celle des jachères forestières et des formations arbustives qui ne sont pas comptées dans la superficie forestière. Ce document. illustré de 26 cartes en quadrichromie produites par ordinateur. est complété par une brève description en trois langues (anglais. français et espagnol). Il contient des statistiques du renouvellement des forêts dans tous les pays et de leur destruction dans les pays tropicaux. Il a été établi à l'occasion de Année internationale de la forêt.

Les lecteurs d'Unasylva qui ne sont pas abonnés et qui souhaitent un exemplaire de ce document, ainsi que ceux qui veulent obtenir un exemplaire avec des diapositives, sont priés de s'adresser à:

M. Philip Wardle, Economiste forestier principal
Service des politiques et de la planification, Département des forêts FAO, Via dalle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie.


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