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Le monde forestier


Technologie appropriée en exploitation forestière
Les glands: une culture d'avenir
Accroissement des échanges mondiaux
La dendroénergie dans les pays arides
La FAO encourage la dendroénergie

Technologie appropriée en exploitation forestière

Les opérations d'exploitation forestière dans les pays en développement sont très différentes selon qu'elles ont lieu dans les forêts naturelles ou dans les plantations. Dans les régions tropicales, les forêts naturelles sont encore la majorité. C'est là qu'a commencé l'exploitation forestière, et, dans de nombreux pays, c'est encore d'elles que provient l'essentiel de la matière première destinée aux industries forestières. L'exploitation dans ces forêts naturelles est concentrée sur un petit nombre de grands arbres de haute valeur commerciale. Etant donné l'épuisement rapide d'une grande partie des forêts naturelles des pays en développement et la demande soutenue de produits forestiers, on s'intéresse de plus en plus à l'utilisation des essences moins connues et sous-exploitées et des arbres de petit diamètre pour faire face aux besoins actuels et futurs.

Dans les pays en développement, on établit de plus en plus de plantations à des fins de production et de protection. Souvent, ces plantations constituent des réserves destinées à protéger l'industrie des conséquences de l'amenuisement des forêts naturelles. Des plantations à révolution courte ont été mises en place pour approvisionner en fibres les nouvelles fabriques de pâte et de papier; il y a aussi beaucoup de grandes plantations à des fins énergétiques et des plantations pour approvisionner en bois de feu et en charbon de bois les populations rurales et urbaines. Dans certains pays, les plantations en sont déjà à leur deuxième ou à leur troisième révolution, tandis que dans d'autres les peuplements artificiels atteignent peu à peu l'âge d'exploitabilité, et c'est le moment de choisir les techniques d'exploitation.

Le matériel utilisé pour l'exploitation des grands arbres des forêts tropicales naturelles - tracteurs lourds à roues ou à chenilles, débardeurs, grumiers, matériels de chargement - est généralement gros et coûteux, et, dans bien des cas, ne convient pas aux peuplements artificiels. Mais beaucoup des machines forestières spécialisées ou polyvalentes utilisées dans les plantations des pays très développés ne conviennent pas non plus à l'heure actuelle à la majorité des pays en développement.

L'existence de différents types de formations forestières et de diverses méthodes possibles d'exploitation, les interactions entre le climat, le sol, la morphologie du terrain et autres variables, ainsi que la grande diversité des conditions socio-économiques, sont autant de facteurs qui compliquent le choix d'une technologie appropriée pour l'exploitation forestière.

Il faut dans chaque pays adopter un niveau de mécanisation approprié aux conditions locales. Dans une large mesure, ce niveau est déterminé par le rapport de coût entre la main-d'œuvre et les machines. En ce qui concerne ces dernières, le prix d'achat initial n'est pas le seul facteur important: il faut aussi tenir compte des dépenses d'exploitation et de l'efficacité opérationnelle qui peut être atteinte dans chaque pays. Par exemple, si les pièces de rechange sont difficiles à trouver et coûteuses, s'il n'y a pas d'ateliers de réparation et s'il y a peu de conducteurs qualifiés, les machines perfectionnées ne correspondent pas aux besoins du pays et constituent une charge plutôt qu'une aide.

EXPLOITATION FORESTIÈRE AU NIGÉRIA...

...EN TURQUIE...

...ET EN INDE les techniques appropriées ne sont pas les mêmes partout

Il est donc manifestement nécessaire de mettre au point ou d'adopter une technologie - qu'elle soit de pointe, de niveau intermédiaire ou rudimentaire - adaptée à la situation locale et à l'ensemble de facteurs en présence: caractères de la matière première, terrain, volume et qualité de la production, degré de mécanisation, efficacité des opérations d'exploitation, disponibilité et coût de la main-d'œuvre, situations socio-économiques et écologiques, etc. Comme tous ces facteurs peuvent varier considérablement d'un pays à l'autre, le transfert des méthodes d'exploitation doit être précédé d'un effort sérieux de planification, d'études économiques, de recherche et de formation.

La tendance à utiliser des arbres plus petits, que ce soit ceux des plantations ou ceux qui étaient autrefois négligés dans la forêt naturelle, oblige dans de nombreux pays en développement à modifier les méthodes d'exploitation traditionnelles et à adopter des techniques appropriées et une organisation efficace du travail. Il est intéressant de noter que, dans de nombreux pays industrialisés, on revient à un matériel plus petit pour réduire le coût des investissements et du carburant. Par exemple, on utilise des tracteurs agricoles avec des outils forestiers. Cette approche peut être appliquée dans de nombreux pays en développement.

Le rôle de la FAO. Pour aider les pays en développement à améliorer les opérations d'exploitation forestière, la Sous-Division de l'exploitation et des transports en forêt entreprend, fait entreprendre ou participe à la réalisation de monographies sur certains matériels et certaines méthodes d'exploitation afin de déterminer les normes de production et de coût dans telles ou telles conditions de travail au moyen d'études ergonomiques. En outre, ces monographies étudient l'organisation du travail et suggèrent les méthodes les plus efficaces. Leurs conclusions sont très largement diffusées dans les pays intéressés.

Les techniques rudimentaires ou intermédiaires d'exploitation auxquelles on envisage de consacrer des monographies sont: l'utilisation de boeufs de trait, les outils forestiers pouvant être montés sur des tracteurs agricoles, les petits treuils de débardage au sol, les goulottes en plastique, les petites grues mécaniques, les triqueballes, les petits camions autochargeurs, etc.

La valeur des monographies dépendra beaucoup de l'assistance directe que pourront fournir les institutions locales. La Sous-Division de l'exploitation et des transports espéra que les organismes forestiers compétents voudront bien fournir l'appui nécessaire pour la réalisation de ces monographies sur les techniques appropriées d'exploitation mises au point ou introduites dans leur pays.

R. Heinrich
Division des industries forestières, FAO

Les glands: une culture d'avenir

Le fruit des arbres des genres Quercus et Lithocarpus a été utilisé pour l'alimentation humaine pendant des millénaires. On en trouve des traces dans les sites archéologiques des montagnes de Zagros et à Catal Huyuk (6000 av. J.-C.), et il a constitué l'aliment de base de nombreuses populations jusqu'au début du 20e siècle. Seuls de petits groupes le consomment aujourd'hui, principalement en République de Corée, où l'on récolte chaque année entre et 2,5 millions de litres de glands. On trouve du mook dans les épiceries coréennes des Etats-Unis.

Les glands peuvent jouer un rôle important dans l'alimentation des populations affamées et mal nourries. Cent grammes de glands fournissent jusqu'à 600 kcal et 8 g de protéines. Ils contiennent des amino-acides équilibrés, qui peuvent être complétés par du lait, des légumineuses ou de la viande, et sont riches en vitamine A (180 UI/g) et en vitamine C (jusqu'à 55 mg pour 100 g).

De nombreux types de chênes peuvent produire 500 litres de glands à maturité. Une production de 3500 kg par an est courante dans les forêts naturelles. Ce rendement pourrait être bien supérieur dans des plantations. Dans de nombreuses sociétés, les glands étaient autrefois le principal «grain» utilisé pour l'alimentation humaine. Ils peuvent le redevenir dans des systèmes agroforestiers équilibrés.

Il faudrait étudier toutes les variétés de chêne pour identifier celles qui produisent les glands les plus sucrés et les plus agréables au goût pour l'alimentation, et celles qui contiennent le plus d'huile, car l'huile de gland ressemble beaucoup à l'huile d'olive.

DES GLANDS ET DES GALETTES DE GLAND une précieuse source d'aliments

Les chênes fournissent aussi du fourrage pour les animaux (glands et feuilles), du liège pour l'isolement, des bouchons et de nombreux autres produits; ils nourrissent les coccidés qui produisent la fameuse manne céleste citée dans la Bible, ainsi que les vers à soie; ils donnent de la nourriture pour la faune sauvage, et en particulier le gibier (cervidés, dindes et ours); ils combattent l'érosion, ils sont très décoratifs et fournissent un excellent ombrage; leur bois est utilisé dans l'ameublement et l'industrie; c'est un excellent bois de feu. En outre, de nombreux types de champignons vivent en symbiose avec les chênes, notamment la truffe et le shitake.

Les chênes devraient être utilisés dans bien des régions du monde pour restaurer les terres et développer les agrosystèmes. Les différentes essences sont adaptées à une vaste gamme de climats et de sols, y compris des climats très chauds et très froids, à des sols très salés ou alcalins, et à des terrains humides ou parfois inondés.

Dans l'ouest des Etats-Unis, les chênes étaient autrefois un élément essentiel de l'économie alimentaire des indigènes. On consommait jusqu'à une demi-tonne de glands par famille chaque année. Il suffisait de 24 heures pour les ramasser, ils se conservaient bien pendant plusieurs années et facilitaient la vie.

Les glands sont riches en acides aminés, qui aident à équilibrer l'alimentation des hommes, des bovins, des porcs, des moutons et de la volaille. Les glands amers consommés tels quels à trop hautes doses peuvent provoquer des problèmes, mais les glands trempés et les glands sucrés n'en posent aucun. Le goût de la farine de gland rappelle celui du beurre de cacahouètes, de la farine de maïs et des amandes grillées. La farine de gland peut être mélangée à de la farine de blé de la même façon que la farine de mais.

David Bainbridge
Berkeley, Californie

Accroissement des échanges mondiaux

Après la très légère reprise de 1983, qui a suivi deux années de stagnation et de déclin, le volume des échanges mondiaux a augmenté de 8 pour cent en 1984.

L'essor des importations des Etats-Unis explique la moitié de cette augmentation, mais la croissance de 6 pour cent des importations des pays de la Communauté économique européenne y a aussi puissamment contribué. Les importations des pays en développement non producteurs de pétrole ont également augmenté en 1984, mais pas assez pour compenser les déclins antérieurs; celles des pays exportateurs de pétrole ont continué à diminuer.

Le volume des exportations a substantiellement augmenté dans tous les groupes de pays, mais pas dans la même mesure. L'expansion a été particulièrement rapide au Japon (où le taux d'accroissement des exportations est près du double de la moyenne mondiale). Les exportations d'Amérique du Nord ont aussi fortement augmenté, surtout à cause du dynamisme des échanges entre le Canada et les Etats-Unis. Les exportations des Etats-Unis se sont accrues presque aussi vite que celles de l'Europe, mais trois fois moins vite que leurs importations.

Commerce de la CEE et commerce Est-Ouest: évolution du volume des échanges (pourcentage)


1980

1981

1982

1983

1984

Exportations de la CEE

3

1

-1

2

8

Pays développés à économie de marché

3

-

-2

2

9

Pays à économie centralement planifiée

2

2

5

6

6

Importations de la CEE

-

-3

-

5

11

Pays développés à économie de marché

-1

-3

-1

5

12

Pays à économie centralement planifiée

4

-1

2

4

5

Echanges Est-Ouest

Exportations de l'Ouest vers l'Europe orientale

-2

-5

-16

-

6

URSS

9

15

5

2

1

Importations de l'Ouest en provenance de l'Europe orientale

-2

-8

-4

9

19

URSS

-8

-8

10

7

3

Source: Etude CEE sur la situation économique de l'Europe en 1984-1985.

Ces disparités ont entraîné des déséquilibres considérables - de signes opposés - aux Etats-Unis et au Japon. L'accroissement continu du déficit des Etats-Unis tient principalement à l'augmentation des importations, tandis qu'au Japon la poussée spectaculaire de l'excédent commercial est due au dynamisme des exportations. En Europe - aussi bien en Europe occidentale que dans les pays à économie planifiée - , la balance des comptes courants s'est un peu améliorée, essentiellement à cause de l'expansion des exportations.

Le poids des échanges intra-régionaux est prédominant dans le commerce de l'Europe occidentale. En effet, si le volume des exportations d'Europe occidentale vers les Etats-Unis a augmenté de 39 pour cent en 1984, cette expansion représente moins de la moitié de la croissance de 7 à 8 pour cent des exportations totales de l'Europe occidentale. Dans les pays d'Europe à économie centralement planifiée, le commerce intrarégional domine encore plus le tableau: un accroissement de plus de 50 pour cent des exportations de ces pays vers les Etats-Unis n'a représenté que la moitié d'un point de pourcentage de la croissance de leurs exportations totales. Le volume des échanges entre l'URSS et les pays d'Europe orientale a également beaucoup augmenté en 1984, probablement à cause des livraisons de combustibles et de matières premières soviétiques nécessaires pour soutenir l'accélération de la croissance de la production dans ces derniers.

PORT-GENTIL, AU GABON le commerce s'est développé, en 1984

En 1984, les échanges Est-Ouest ont continué de s'accroître. Les échanges de l'Ouest avec l'Europe orientale ont nettement augmenté, mais les échanges avec l'URSS ont fortement ralenti. Dans un cas comme dans l'autre, cette évolution s'est accélérée dans le courant de l'année. D'un autre côté, le déficit commercial des échanges de l'Ouest avec les pays de l'Est s'est encore creusé (voir tableau).

L'expansion rapide des marchés occidentaux et le dynamisme des exportations des pays d'Europe orientale ont contribué à la croissance des importations de l'Ouest en provenance de cette région. Les articles manufacturés et semi-finis, les produits primaires et les combustibles ont notamment contribué à cette croissance. Les exportations de l'Ouest vers l'Europe orientale, dont le déclin ne s'était arrêté qu'en 1983, ont repris en 1984. La croissance relativement moins rapide des exportations de l'Ouest est due aux politiques de rigueur financière des pays de l'Est. L'expansion des exportations de l'Ouest concerne principalement les produits primaires, les produits semi-finis et les biens de consommation.

Après la forte reprise de 1984, on prévoit une augmentation plus modérée en 1985, essentiellement du fait du ralentissement de la croissance des importations des Etats-Unis. Les importations de l'Ouest représenteront une part nettement plus importante des échanges mondiaux qu'en 1984, sans pour autant que leur taux de croissance augmente. L'amélioration de la balance commerciale reste un objectif prioritaire de la plupart des pays d'Europe orientale. Cependant, l'amélioration notable de la balance des paiements de ces pays, au cours des dernières années, devrait permettre une poursuite de l'expansion de leurs importations en provenance de l'Ouest.

Rapport de la CEE

La dendroénergie dans les pays arides

La FAO a évalué en 1983 la situation du bois de feu et des perspectives à l'horizon 2000 au Maroc, au Soudan, en République arabe syrienne et en Tunisie, et a recommandé des plans, des programmes de plantation et des projets susceptibles de remédier à la situation.

Au Soudan, au Maroc et en Tunisie, le bois de feu et le charbon de bois sont la principale source d'énergie utilisée pour la cuisine et le chauffage aussi bien en milieu rural que dans les villes. Les combustibles fossiles et, dans une moindre mesure, l'électricité sont plus utilisés dans les villes, mais même en milieu urbain les pauvres ont besoin du bois de feu. Dans les campagnes, ils brûlent des déjections animales et des résidus agricoles. En République arabe syrienne, le bois de feu n'est pas une importante source d'énergie, car on utilise beaucoup les combustibles fossiles et l'électricité. La part du bois de feu dans la consommation d'énergie à des fins domestiques est de 85 pour cent au Soudan, 87 pour cent au Maroc, 73 pour cent en Tunisie et 0,4 pour cent seulement en République arabe syrienne.

Les sources de bois de feu - c'est-à-dire principalement les forêts naturelles - s'amenuisent et s'appauvrissent rapidement, surtout à cause de la surexploitation, qui prend des proportions inquiétantes, et de l'empiètement de l'agriculture sur la forêt (en particulier l'agriculture mécanisée dans le cas du Soudan), mais aussi à cause du surpâturage, du feu et du manque de moyens pour assurer un aménagement forestier rationnel. Seule la République arabe syrienne fait exception.

Au Soudan, les zones arides et semi-arides connaissent une pénurie aiguë de bois de feu. Même en surexploitant les ressources, il est impossible de satisfaire les besoins. Dans le reste du pays, le déficit apparaîtra avant l'an 2000, et seule une dangereuse surexploitation permettra de satisfaire les besoins. Dans les trois autres pays, le déficit est déjà une réalité.

Pour l'ensemble des quatre pays, le déficit annuel s'élève à 16,2 millions de m3. Dans les régions arides et semi-arides du Soudan, il manque 3,2 millions de m3; au Maroc, 10,5 millions de m3; en Tunisie, 2,2 millions de m3; et en République arabe syrienne, 0,3 million de m3. Malgré l'emploi de combustibles de remplacement, la consommation totale - et donc le déficit - de ces pays augmente à cause de l'essor démographique. On estime que le déficit annuel dépassera 19 millions de m3 par an en l'an 2000.

D'une façon générale, la solution du problème du bois de feu dans la région ne présente pas de difficultés techniques (choix des essences, production de plants, techniques de plantation), encore que certains progrès soient possibles (amélioration des arbres, génétique forestière, identification des sols). Les politiques et les lois qui régissent les plantations ne sont pas non plus un obstacle, même s'il est possible de les améliorer à certains égards.

Le véritable problème est d'ordre social et économique. Ni les populations, ni les gouvernements ne se rendent véritablement compte de la situation, ce qui empêche de prendre des décisions politiques pour arrêter la destruction et la dégradation des forêts et mettre en place les moyens nécessaires à un aménagement simple. Un bon aménagement permettrait de doubler et au-delà la production des forêts naturelles. Au contraire, la destruction des forêts, si elle se poursuit, provoquera non seulement une pénurie de bois de feu, mais aussi une pénurie d'autres produits forestiers, des problèmes d'érosion, des inondations et la dégradation de l'environnement.

Compte tenu du déficit actuel et des prévisions à l'horizon 2000, un programme de plantation dans les différentes zones écologiques de chaque pays a été établi. On a souligné que le rythme actuel des plantations est insuffisant et ne permettra pas de résoudre le problème. Il faut intensifier l'effort sans délai. Une proposition de projet de plantation de bois de feu a été préparée, et d'autres projets que pourraient financer les pays donateurs dans les pays de la région en vue de remédier à la situation ont été identifiés.

E.D. Michaelides

La FAO encourage la dendroénergie

La biomasse forestière est une des sources les plus prometteuses d'énergie pour les pays en développement, tant parce qu'elle permet de réduire les importations de carburant que parce qu'un aménagement plus intensif des forêts stimule le développement et l'emploi en milieu rural. Les économies de devises que permet la réduction des importations d'énergie rentabilisent les investissements dans les techniques de transformation du bois en combustible à usage industriel. La Division des industries forestières de la FAO exécute un programme de dendroénergie au service du développement, qui vise à promouvoir la réalisation de projets financés par les économies réalisées sur les importations de combustible.

Le Programme pour la production d'énergie à partir du bois réalisé au Honduras, avec l'appui du Fonds intérimaire des Nations Unies pour la science et la technique au service du développement, a prouvé qu'un investissement de 10 millions de dollars U.S. permet de produire chaque année de quoi remplacer 60000 tonnes d'équivalent en pétrole d'une valeur de 13 millions de dollars U.S., et de créer 4000 nouveaux emplois en milieu rural pour la production du charbon de bois destiné à approvisionner deux cimenteries. On a calculé que l'investissement serait amorti en deux ans et demi.

Ce calcul ne tient pas compte de plusieurs autres avantages importants, tels que la restauration des terres déboisées; les améliorations de l'environnement (réduction de l'érosion et amélioration des bassins versants et de l'habitat de la faune); l'utilisation productive de terres marginales; la redistribution des revenus nationaux en faveur des secteurs ruraux, qui permet une amélioration directe des conditions de vie; et, enfin, l'utilisation plus intégrée, plus rationnelle et plus efficace des ressources forestières.

Cette expérience ainsi que d'autres qui ont été réalisées au Brésil montrent que l'on peut créer un emploi avec un investissement de 2500 dollars U.S.; ce rapport favorable a encouragé l'adoption de la dendroénergie dans d'autres pays de l'Amérique centrale et de la sous-région des Caraïbes, ainsi qu'en Asie du Sud-Est et en Afrique.

Des projets analogues de dendroénergie sont en cours au Brésil, au Canada, aux Etats-Unis, en Finlande, en Inde, au Paraguay, aux Philippines, en Suède et en Uruguay, où les forêts fournissent un apport considérable, qui pourrait encore augmenter 3 l'avenir, au bilan énergétique national dans le secteur industriel et commercial.

Le Département des forêts soutient dans le cadre de son programme ordinaire l'utilisa tien des forêts à des fins énergétiques pour promouvoir le développement rural. Comme les années précédentes, la Division a eu en 1984 les activités suivantes

i) Préparation de documents techniques pour permettre de tirer parti des connaissances et de l'expérience existantes pour les nouveaux projets. Plusieurs documents ont été publiés ou sont en préparation, par exemple:

· Techniques simples de carbonisation
· Techniques industrielles de carbonisation
· Gazéification du bois et du charbon de bois - potentiel énergétique
· Petites centrales électriques à vapeur
· Utilisation de la dendroénergie pour le séchage du bois
· Economie d'énergie dans les industries mécaniques du bois.

ii) Soutien au développement de systèmes appropriés de dendroénergie. Une étude sur la pyrolyse. de la lignocellulose pour produire à la fois du charbon de bois et de l'électricité est en préparation.

iii) Participation à des conférences, des séminaires et des ateliers, et appui aux réseaux coopératifs s'occupant de dendroénergie.

M.A. Trossero
Division des industries forestières, FAO


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