Page précédente Table des matières Page suivante


3. CAPTURES ET EFFORTS DE PECHE

L'ensemble des captures des sardines dans la zone du COPACE a connu une croissance très rapide atteignant quelque 980.000 tonnes en 1976. Ensuite, les captures totales ont fortement diminué, atteignant depuis 1978 des niveaux de l ordre de 390.000 à 520.000 tonnes par an. Les statistiques des captures de sardines et maquereaux par division statistique du COPACE sont données aux Tableaux 6–12. Etant donné que les chiffres dans ces Tableaux proviennent du Bulletin Statistique du COPACE No. 4 (FAO, 1984), qui ont été révisés par rapport au Bulletin No. 3 pour les faire concorder avec les Annuaires Statistiques de la FAO, ils peuvent parfois être quelque peu différents de ceux utilisés lors des Groupes de travail antérieurs. Les captures par zone de pêche A, B et C (voir Figure 1) figurent au Tableau 13. Les sardines de la zone A sont exploitées uniquement par les bateaux marocains bébarquant aux ports de Safi, Essaouira et Agadir.

3.1 Captures

Les débarquements de sardines dans les ports de Safi, Essaouira et Agadir sont en diminution depuis 1981. Cette diminution est particulièrement marquée à Agadir où les prises sont retombées au niveau le plus bas atteint en 1977 et 1978. Toutefois en 1983, Agadir a enregistré une augmentation des captures de sardine dont une proportion a été pêchée dans la zone B.

Figure 1

Figure 1 : Carte des principales zones de pêche (A, B, C) et des zones de ponte de la sardine

Tableau 14 : Captures de petits pélagiques côtiers entre 32°30'N et 29°N par les senneurs marocains, en tonnes et en pourcentage
AnnéeTOTALSARDINESMAQUEREAUCHINCHARD ANCHOIS
1973336.697326.26196,9%8.2812,5%1.5790.5%5760,2%
1974228.218204.23189,5%21.2229,3%6110,3%2.1530,9%
1975161.385146.61490,8%12.2797,6%2.2551,4%2370,1%
1976210.284176.16283,8%26.16112,4%7.5843,6%3770,2%
1977186.892101.37754,5%47.57325,5%33.40617,9%40362.2%
1978186.75991.14148,8%47.61025,5%47.40225,46060,3%
1979192.730163.44284,8%15.67618,1%13.0166,8%5960.3%
1980222.704161.19881,4%31.57514,2%9.2464,2%6850,3%
1981240.019200.39683,5%30.36212,6%8.7433,6%5190,2%
1982166.226104.73863,0%55.20733,2%4.8562,9%1.4250,9%
1983181.394115.70063,8%54.47530,0%8.7184,8%2.5011,4%

Dans la zone A, la sardine reste prédominante mais le maquereau tend à prendre une place considérable dans les captures de petits pélagiques, principalement dans le port d'Agadir qui enregistre plus de 90% des prises de cette espèce. Malgré de larges fluctuations les prises de maquereau ont tendance à augmenter dans la zone A depuis une dizaine d'années.

- Dans la zone B

L'évolution des captures dans la zone B avant 1979 a été décrite par les Groupes de travail antérieurs (FAO 1978, FAO 1980). Depuis les captures totales de sardines ont été relativement stables en 1979–1981 et de l'ordre de 85.000–94.000 tonnes, en raison de l'introduction du quota espagnol de 80.000 tonnes selon l'accord de pêche en 1978. Les captures de maquereaux ont été faibles. En 1981, une partie de l'effort marocain est transféré de la zone A â la zone B, où en 1981–1983 des captures de respectivement 6.400, 50.400 et 115.000 tonnes furent réalisées.

Pour l'année 1983. les statistiques espagnoles officielles n'étaient disponibles que pour le premier et le troisième trimestres. Etant donné que 54401 tonnes ont été déclarées pendant cette période. une estimation de 108802 tonnes pour l'année 1983 a été incorporée dans le Tableau 13.

- Zone C

Depuis 1978, l'actualisation des statistiques de captures dans la zone 34.1.3 a pu être effectuée pour les pays suivants : Bulgarie (1980– 1981), la RDA (1979–1980), la Pologne (1981), la Roumanie (1979–1980), l'Espagne (1979), et l'URSS (1979–1984). Les captures de sardines ont varié de 114.000 en 1979 à 207.000 tonnes en 1980 et sont depuis de l'ordre de 165.000 à 196.000 tonnes. Pendant cette même période, les captures de maquereaux ont été de l'ordre de 57.000–87.000 tonnes. Depuis 1982, les seules déclarations disponibles sont celles de l'URSS et la Roumanie, dont les activités de pêche sont décrites en Annexes 3 et 4.

Dans les eaux mauritaniennes, de petites quantités de sardines sont capturées accidentellement au chalut pélagique par les bateaux de la RDA, de la Roumanie et de l'URSS. Le Tableau 9 montre que les captures de sardines en division 34.3.1 ont été négligeables depuis 1979. Les déclarations de captures de sardine dans la zone 34.1.2 sont sujettes à caution.

3.2 Effort de pêche

- Dans la zone A (Tableau 15)

L'activité des sardiniers à Safi, Essaouira et Agadir (Tableau 15), montre des variations annuelles importantes depuis 1979. Le nombre de sorties journalières varie d'une année à l'autre et d'un port à l'autre en raison des changements de disponibilité de la sardine. De plus, le pourcentage de sorties avec apports de sardine tend à diminuer dans la zone A.

L'effort de pêche nominal (Tableau 16) est exprimé en milliers de sorties multiplié par la jauge brute individuelle de chaque bateau. L'année 1981 constitue le record de pêche sardinière dans la zone A. L'effort de pêche nominal total tend à diminuer dans la zone traditionnelle depuis 1981, cette diminution est plus nette pour le port d'Agadir où une partie importante de l'effort a été transféré dans la région de TanTan (zone B).

Tableau 15 : Activité des sardiniers de Safi, Essaouira et Agadir de 1973 à 1983
AnnéeSAFIESSAOUIRAAGADIRTOTAL
Sorties%SardinesSorties%SardinesSorties%SardinesSorties%Sardines
1973954664,7773477,52538779,24266775,6
1974989365,0660166,22225460,03874862,4
1975891856,4779853,21871750,13543352,4
1976788432,8487158,02151460,73426955,1
1977681530,248561,51738529,83068536,6
1978899825,0406956,51737428,53044131,2
19791108343,8658161,21695559,63461954,8
19801034231,3634764,02034461,03703353,2
19811451244,0456464,32028056,13935652,6
19821279531,0317552,21532136,13129135,7
19831421836,9489353,11821734,13732842,06


Tableau 16 : Efforts de pêche nominaux enregistrés à Safi, Essaouira et Agadir depuis 1973 (en milliers de sorties x tonneaux de jauge brute), dans la zone A
 SAFIESSAOUIRAAGADIRTOTAL
1973331.7253.41034.91620.0
1974329.2224.7884.81438.7
1975317.7293.2850.21461.1
1976283.6177.91082.91544.4
1977255.1267.7964.71487.5
1978351.5172.1998.71522.3
1979421.2327.41013.81762.4
1980424.7286.01204.01914.7
1981584.8215.81158.71959.3
1982511.2143.6892.41547.2
1983*569.1218.41102.51811.2

* Durant 1983, les sardiniers d'Agadir ont étendu leur rayon d'action dansla zone B (8% de l'effort norminal)

- Dans la zone B

La diminution des rendements depuis 1980 dans la zone A a amené le déplacement de l'activité des sardiniers marocains plus au Sud. L'exploitation du stock sardinier de cette région s'accroit avec la mise en fonction du port de Tan-Tan, l'association des sardiniers marócains au bateau-mère, et la création d'une société mixte. En 1983, les grandes unités de la flottille d'Agadir ont pêche de la sardine dans la zone B et débarqué les prises au port d'attache pour alimenter les usines en sous-produits (farine).

Des données sur l'effort espagnol sont disponibles jusqu'en 1982. Elles concernent le nombre total de marées et leur durée moyenne, ainsi qu'une série d'efforts pour la période 1965–1981 (Delgado et Fernandez, 1983). Les unités dans lesquelles cet effort est exprimé, ne sont cependant pas explicitées par la communication de ces auteurs (Tableau 17).

- Dans la zone C

Pour la zone C, des informations sont disponibles sur l'effort soviétique par type de bateau pour la période 1980–1982. Ces efforts sont exprimés en nombre de jours de pêche (cf. Tableaux 2, 3, 4 de l'Annexe 3).

Les Tableaux 3 et 4 de l'Annexe 4 résument les efforts de pêche roumains en jours et heures de pêche ainsi que les CPUE mensuels pour la période 1973–1983.

3.3 Essai de standardisation de l'effort de pêche

L'effort de pêche de la flottille espagnole révisé par Delgado et Fernandez (1983) pour la période 1965–1981 ne permet pas de faire l'essai de standardisation avec l'effort de pêche marocain dans la zone B, recommandé par le Groupe de travail COPACE sur l'Evaluation des Ressources (Dakar, Février 1982).

Cette standardisation de l'effort de pêche des flottilles marocaine (zone A), espagnole (zone B) et des autres flottilles (zone C) se heurte à deux problémes : 1) la flotte en activité est hétérogène. Pour la flottille marocaine, la jauge brute a été utilisé comme facteur de standardisation de la puissance de pêche des bateaux, la jauge brute individuelle des bateaux étant corrélée è la capture par sortie, 2) le temps de pêche précis est inconnu car l'introduction de l'usage des carnets de bord n'a pas été tenté. Toutefois, la durée de la sortie journalière de chaque bateau est bien connue et permet de calculer l'effort nominal par port et par mois. Cet effort nominal ( ∑ sorties x JB individuelles) est diresctement utilisable dans les analyses économiques sur la pêcherie. En revanche, cet effort n'est pas proportionnel à la mortalité par pêche F qui doit être expirmée par un effort de pêche effectif; celui-ci est obtenu par une pondération mensuelle de l'effort nominal par port suivi d'une prise en compte de l'aire d'application de ces efforts pour obtenir l'effort effectif total (Belvèze, 1984).

3.4 Captures par unité d'effort et indices d'abondance

a) La pêcherie marocaine

Les données d'effort effectif et de CPUE de 1968 à 1982 ont été présentées par Belvéze (1984). En 1983, l'effort effectif et la capture concernent un certain nombre de bateaux ayanu opéré au Sud, dans la zone B, et ayant débarqué leurs prises à Agadir, principalement au cours du 4éme trimestre de l'année. Ces bateaux destinant leurs captures aux sous produits ont obtenu une capture moyenne élevée (57 t/bateau/sortie). Il n'a pas été possible de séparer mois par mois les bateaux ayant opéré dans la baie d'Agadir de ceux qui ont opéré dans la zone B pour calculer un effort effectif propre à la zone A en 1983. L'effort effectif calculé prend donc en compte l'ensemble des bateaux sur une aire géogrpahique arbitrairement doublée, pour ce dernier trimestre.

La représentation graphique des CPUE en fonction de l'effort effectif (Figure 2) montre une large dispersion des points, mais la tendance générale qui se dégage est un affaiblissement important des CPUE qui ont diminué au cours de ces quinze derniéres années.

Le brutal accroissement de la CPUE en 1973 et les valeurs trés faibles obtenues en 1977, 1978 et 1982 ne peuvent refléter des variations d'abondance réelle de la ressource d'une telle amplitude. La CPUE marocaine doit donc être considérée comme un indice de l'abondance locale de la sardine dans la zone A au cours de la saison de pêche, l'effort marocain n'étant pas le facteur déterminant des variations observées. L'abondance locale est à mettre en relation avec des changements de disponibilité liés aux variations de l'upwelling dans la zone A.

b) Pêcherie espagnole

Une révision des efforts et des CPUE de la flotte espagnole de 1965 à 1981 a été présentée par Delgado et Fernandez (1983) : Tableau 17.

Figure 2

Figure 2 : Relation CPUE et effort effectif. Maroc (zone A)

Tableau 17: Captures, effort et CPUE. Flottille espagole (zone B)
AnnéeCaptures (1000 t)EffortCPUE
196515127011.5
196621149114.0
196729220113.0
196832215615.0
196936240015.0
197051374113.5
197156303318.3
197247333214.0
197366331720.0
197484376822.4
197578298126.0
1976120349534.4
1977132327540.3
197889234138.0
197985174948.7
198085178247.8
198188154556.9

Les auteurs ne précisent pas la méthode d'estimation de l'effort de pêche utilisée, si bien que le Groupe de travail n'a pu, en leur absence juger de la valeur de ces nouvelles données qui différent considérablement des données antérieures. L'évolution de la CPUE en fonction de l'effort (Figure 3) montre une augmentation rapide de l'effort de 1975 à 1970 sans diminution de la CPUE, une stabilisation de l'effort à des valeurs élevées, de 1970 à 1977 avec une augmentation progressive des CPUE qui triplent en passant de 13.5 à 40 au cours de cette période. Aprés 1977, une réduction importante de l'effort se manifeste, liée à l'application des accords de pêche hispano-marocains. La CPUE continue à augmenter, et, pour des niveaux d'effort de 1979 à 1981 comparables à ceux des années 1965 et 1966, les CPUE sont quatre fois plus importantes.

Comme dans la zone A, l'effort n'est donc pas le facteur déterminant des variations d'abondance locale, et des évaluations indépendantes des prises par unité d'effort doivent être employées pour évaluer l'abondance réelle de la population (voir paragraphe 4.2).

c) Pêcherie soviétique

Des données de prises par unité d'effort mensuelles ont été présentées pour 1980, 1981 et 1982 par Barkova et Domanevsky (Annexe 3). Elles concernent différents types de navires : chalutiers pélagiques et senneurs. Les rendements des bateaux atteignent leur niveau maximum en Décembre-Février à la période de la ponte. Le déplacement de la sardine vers le Nord à partir de Mars-Avril provoque une diminution des prises par unité d'effort de tous les types de bateaux. En Juin, l'ensemble du stock se trouve au Nord du 23éme paralléle et la sardine ne représente plus que 10 à 30% des captures des bateaux.

d) Autres pêcheries

Des CPUE de la RDA pour la période 1974–1977 sont présentées par Holzlöhner (Annexe 5). Elles sont exprimées en tonnes par heure de pêche par type de bateau et par mois d'activité de pêche (Janvier-Juin).

Les données roumaines sont résumées en Annexe 4 par Staicu et Maxim. Elles concernent la période 1973–1983 et sont présentées mensuellement en tonnes par heure de pêche.

Figure 3

Figure 3 : Relation CPUE et effort. Flottille espagnole (zone B)


Page précédente Début de page Page suivante