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Environnement

Deux nouveaux parcs nationaux en Asie

Birmanie. Le Gouvernement birman avait en 1981 sollicité l'assistance de la FAO en vue d'identifier des zones favorables pour y implanter des parcs et des réserves naturelles. Un projet de trois ans, consistant essentiellement en études de terrain, fut alors entrepris, et un certain nombre d'aires protégées possibles furent repérées. L'une d'elles, Alanngdaw Kathapa, est une zone montagneuse de 1600 km2 située à 160 km à l'ouest de Mandalay. Elle est couverte principalement de forêts à feuilles caduques, mais comprend aussi des forêts sempervirentes et des peuplements de pins. Bien qu'ayant fait l'objet de coupes sélectives de teck, elle est restée relativement intacte. Le parc national proposé couvre le haut bassin des rivières Patolon et Taungdwin.

Oryx, avril 1985

Sri Lanka. Pour domestiquer le Mahaweli Ganga, principal fleuve de l'île, le Gouvernement de Sri Lanka a entrepris, un vaste programme d'aménagement comprenant la construction de cinq barrages de retenue, couplée avec la mise en valeur hydro-agricole de 420000 ha de la «zone sche». L'installation prévue de 1 million de personnes sur ces périmètres entraînera la disparition de 100000 ha de boisements de haute qualité qui seront remplacés par des cultures intensives - et une modification du paysage du fait de l'implantation de villages et autres infrastructures humaines.

Toutefois, Sri Lanka compense ce programme de mise en valeur par un projet de cinq ans visant à établir un réseau d'aires protégées. A ce titre, 200 000 ha proches de la zone de mise en valeur seront affectés à la création de quatre parcs nationaux.

UN PRODUIT D'UNE BANQUE DE CLONES AUX FIDJI la coopération internationale en matière de biotechnologie progresse (C. PALMBERG)

C'est le premier exemple à Sri Lanka d'un projet intégré dans lequel des parcs nationaux et autres aires protégées sont intégrés à un plan d'ensemble de mise en valeur.

Tigerpaper, 12(1), 1985

Centre de biotechnologie: le projet progresse

Le comité consultatif scientifique pour la création d'un Centre international de génie génétique et de biotechnologie, qui a tenu sa première réunion du 11 au 13 février 1985 au siège de l'ONUDI à Vienne, a conclu que si l'on voulait que ce centre soit d'un niveau élevé, la première condition était de recruter un personnel scientifique international hautement qualifié.

Afin d'activer la création et le démarrage du centre, qui sera implanté en deux endroits - New Delhi (Inde) et Trieste (Italie) -, le comité a recommandé qu'en 1985 la commission préparatoire engage de cinq à dix «chercheurs éminents» parmi des scientifiques internationalement reconnus.

Les objectifs fondamentaux du centre, tels qu'identifiés par le comité, sont d'accroître les capacités des pays en développement en matière de biotechnologie et de concentrer cette technologie sur la solution des problèmes propres à ces pays. Le comité a également souligné l'importance du rôle du centre en matière de recherche fondamentale et appliquée, de formation de chercheurs de pays en développement, et de mise au point et transfert de technologie à des pays du tiers monde dans des zones clefs.

Le programme de travail proposé, dont le coût est évalué à 40 millions de dollars U.S., s'étend sur les cinq premières années de fonctionnement, tant à New Delhi qu'à Trieste. On estime qu'il faudra trois ans pour amener le centre à sa pleine capacité de travail et qu'à la quatrième année 31 chercheurs, 20 titulaires de bourses post-doctorat et 30 techniciens travailleront dans chacun des deux sièges. Il est prévu qu'à la fin de cette période de cinq ans environ 88 stagiaires auront suivi une formation sur 24 mois.

Protéger d'ozone

Une convention pour la protection de la couche d'ozone a été signée le 22 mars 1985 par 20 pays et par la Commission économique pour l'Europe, lors d'une conférence de plénipotentiaires à Vienne.

Cette convention a pour objet de sauvegarder la couche d'ozone de la stratosphère, et fait devoir aux autorités des pays signataires de prendre les mesures appropriées pour préserver la santé humaine et l'environnement des effets nocifs des activités humaines qui pourraient modifier cet écran protecteur. Elle appelle à une coopération en matière de recherche, observation et échange d'information sur la couche d'ozone, et en particulier de contrôle des émissions de composés organiques chlorofluorés (fréon), suspectés d'être les principaux responsables de la destruction de l'ozone. La convention attend maintenant la ratification par les pays signataires.

Plus d'emballage plastique en Italie

A partir de 1991, on ne pourra plus utiliser en Italie d'emballages non biodégradables. En vertu de cette interdiction, les emballages devront être faits de fibres recyclées ou au moins de matériaux biodégradables. Le délai accordé pour l'exécution de la nouvelle réglementation devrait permettre à l'industrie des emballages de trouver les moyens de s'adapter aux nouvelles exigences.

Les principaux bénéficiaires de l'interdiction seront sans doute les fabricants de papier kraft d'emballage, mais la recherche sur les plastiques biodégradables vient d'enregistrer quelques progrès. Des plastiques dégradables sensibles aux radiations ultraviolettes, notamment, ont déjà été mis au point. En général, il faut de trois à six mois pour que les ultraviolets de la lumière solaire parviennent à briser la structure moléculaire des plastiques.

Pulp and Paper International

Thé contre papier en Répubilque-Unie de Tanzanie

Le district de Mufundi dans la vallée du Mgololo, en République-Unie de Tanzanie, entre dans une nouvelle ère d'industrialisation avec la construction d'une usine intégrée de pâte et papier. La société Southern Paper Mill produira de la pâte mécanique et de la pâte au sulfate. D'une capacité annuelle de 60 000 tonnes de papiers de qualité industrielle et d'écriture et impression, cette usine devrait couvrir 80 pour cent des besoins du pays en produits papetiers.

Le coût de ce projet, financé par la Banque mondiale, l'Office central suédois pour l'aide au développement international, le Fonds spécial de l'OPEP et la Commission économique pour l'Europe, est estimé à 250 millions de dollars U.S.

La matière première sera fournie par les plantations avoisinantes de Pinus patula, P. elliottii et diverses espèces d'eucalyptus. Etant donné que ces mêmes boisements devront en même temps continuer à approvisionner la scierie existante de Sao Hill située non loin de là, on se demande si les prélèvements conjugués de ces deux industries sur les ressources forestières ne vont pas diminuer les disponibilités de combustibles et de matériaux de construction, déjà déficitaires dans de nombreuses régions.

S'il est certain que cette usine stimulera l'économie locale et créera des emplois, elle risque en revanche d'avoir des répercussions écologiques défavorables. Le village qui sera construit à proximité attirera de nouveaux immigrants, de sorte que les ressources déjà maigres en terres arables, pâturage, énergie et nourriture seront l'objet d'une concurrence encore plus serrée. On craint que la pollution des eaux par les efflutents de l'usine de pâte ne cause des dégâts dans les populations de poissons de la rivière Kigago-Ruaha et n'affecte même les ressources en eau.

Toutefois, ce que l'on redoute le plus c'est la pollution atmosphérique, au sujet de laquelle ont vivement manifesté leur inquiétude les planteurs de thé, notamment la Brooke Bond Tanzania Ltd, dont les plantations couvrent 2 500 ha. Deux des plantations les plus productives sont situées sous le vent de l'usine. Les émissions de polluants atmosphériques et l'élévation du pH du sol pourraient sérieusement compromettre la qualité et l'arôme du thé.

Etant donné que les exportations de thé représentent une large part des rentrées de devises de la compagnie, celle-ci est très préoccupée par cette éventualité.

Ambio, 14(3), 1985

Les dangers des combustibles organiques

Une enquête menée par l'East-West Centre d'Honolulu auprès de 36 ménages ruraux en Inde a révélé que les femmes qui brûlent du bois ou des bouses de vache s'exposent à un degré élevé de pollution. Or, environ 99 pour cent des combustibles utilisés pour la cuisine dans les villages indiens sont fournis par la biomasse. L'enquête conclut que les femmes passent en moyenne trois heures par jour à la cuisson des repas et sont exposées à 700 microgrammes de particules par mètre cube dans l'air qu'elles respirent, alors que la limite admissible est de 75 microgrammes.

SÉCHAGE DE BOUSES DE VACHE POUR FAIRE DU COMBUSTIBLES on s'aperçoit qu'elles ne sont pas exemples de danger pour la ménagère (F. BOTTS/FAO)

ÉLÉPHANTE ET SON JEUNE plus que jamais menacés par le braconnage (NORMAN MYERS)

Protéger la flore et la faune en Afrique

Le braconnage menace un parc africain

À cheval sur trois pays - le Niger, le Burkina Faso et le Bénin -, le Parc national du W doit son nom à la série de boucles que forme le fleuve Niger en longeant le parc sur sa bordure nord. C'est la seule grande étendue de savane naturelle à peu près intacte et le seul important vestige de forêt-galerie subsistant au Niger. On y trouve une riche variété de types de végétation, ne renfermant pas moins de 450 espéces végétales. La faune du parc était jusqu'ici abondante: des éléphants, forcés de se réfugier dans le parc à cause du pâturage extensif et de la mise en valeur agricole des zones voisines, des buffles, la seule population de damalisques subsistant à l'ouest de la République du Cameroun, des hippopotames, des léopards et une grande variété de reptiles dont le crocodile du Nil.

Mais actuellement, le Parc du W est confronté à une série de problèmes, dont l'un des plus graves est le braconnage. Les braconniers établissent leurs campements dans la partie du parc située au Bénin ou au Burkina Faso, où les autorités du Niger ne peuvent pas à les atteindre. L'insuffisance de gestion du parc pose de toute façon un problème fondamental. Il n'y a que 10 gardes et une Land Rover pour surveiller la totalité du parc; la coordination entre les trois pays pour l'application de la législation n'est pas suffisante; et enfin, ce qui est sans doute le plus important, les habitants de la brousse ne sont pas conscients de la valeur de la faune sauvage.

ÉLÉPHANTS DANS LEUR HABITAT un inventaire récent en révèle la diminution alarmante (FAO)

Avec un budget restreint, le Niger ne peut consacrer à la conservation de la faune sauvage que des ressources marginales. Si une aide internationale n'intervient pas rapidement, c'est encore un autre pan du patrimoine naturel menacé de l'Afrique occidentale qui risque de disparaître.

Oryx, octobre 1984

Le rhinocéros blanc au Zaïre

Le Zaïre s'est engagé à prendre des mesures propres à prévenir l'extinction des derniers rhinocéros blancs du nord. Dans les années 70, on en comptait dans le pays plus d'un millier d'individus, mais un braconnage intense, dans le but essentiel de prélever la précieuse corne de rhinocéros, les a pratiquement exterminés. Il n'en reste que 20 individus en captivité et 15 à l'état sauvage dans le Parc national de la Garamba.

Le massacre des éléphants et des rhinocéros

Les braconniers ont sévèrement décimé les populations d'éléphants et de rhinocéros en République centrafricaine - considérée jusqu'à présent, comme l'un des derniers bastions de la faune sauvage dans la région. Telle est la conclusion d'une enquête statistique basée sur une observation aérienne, qui a révélé qu'il y avait presque deux fois plus d'éléphants morts que de vivants: 7 861 carcasses contre seulement 4 308 animaux sur pied dans une zone de 64 400 km2 couvrant le nord du pays, et englobant les parcs nationaux de Bamingui-Bangoran et Manovo-Gounda-St Floris.

Cette prospection a été effectuée en juin 1985 par le Fonds mondial pour la nature et l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources, à la requête du Centre national français pour la protection et l'aménagement de la faune, du PNUD et de la FAO.

Le rapport conclut à «une réduction catastrophique des effectifs d'éléphants dans les deux parcs nationaux». On estime que la population d'éléphants du pays, la seconde en importance en Afrique centrale et occidentale après celle du Zaïre, est tombée de 80 000 à 15 000 ces 10 dernières années.

Les effectifs de rhinocéros noirs dans la zone d'enquête ont, selon ce même rapport, été réduits au point que l'espèce est «au bord de l'extinction», alors qu'elle était encore relativement abondante il y a quelques années. En 1981, par exemple, la population de rhinocéros du pays, alors la plus importante subsistant en

Afrique centrale et occidentale, était estimée à 1 500. L'équipe d'inventaire recommande que tout commerce d'ivoire soit suspendu dans le pays, qu'un effort coordonné du gouvernement pour réprimer le braconnage soit mis en œuvre immédiatement, et que les organisations et particuliers compétents appuient cette action.

RHINOCÉROS NOIRS au bord de l'extinction en République centrafricaine (NORMAN MYERS)

RHINOCÉROS BLANCS le Zaïre veut en sauver les derniers représentants (T. RINEY FAO)


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