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Le monde forestier


L'accord international sur les bois tropicaux passe la barre
Une ressource négligée: Les plantes médicinales
Ateliers mobiles pour le Bangladesh
Intégrer médecine traditionnelle et médecine moderne
Du miel d'hévéa

L'accord international sur les bois tropicaux passe la barre

Les pays membres de l'Organisation internationale des bois tropicaux sont les suivants:

Producteurs

Consommateurs

Bolivie

Allemagne (Rép. féd. d')

Brésil

Autriche

Cameroun

Belgique

Congo

Canada

Côte d'Ivoire

Chine

Equateur

Corée (Rép. de)

Gabon

Danemark

Ghana

Egypte

Honduras

Espagne

Inde

Etats-Unis

Indonésie

Finlande

Libéria

France

Malaisie

Grèce

Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Irlande

Pérou

Italie

Philippines

Japon

Thaïlande

Luxembourg

Trinité-et-Tobago

Norvège


Pays-Bas


Royaume-Uni


Suède


Suisse


URSS

Les 41 pays producteurs et consommateurs qui sont parties à l'Accord international sur les bois tropicaux (AIBT), le seul accord commercial international comportant des clauses sur la conservation, ont résolu le double problème du choix du siège et du recrutement du directeur exécutif. L'AIBT, organe administratif de l'accord, commencera à fonctionner avec des bureaux situés à Yokohama, sous la direction de B.C.Y. Freezailah, de Malaisie. (Voir dans Unasylva 36 (145) un article de Freezailah sur les essences peu connues.)

L'AIBT est le seul accord de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement) sur des produits de base, qui inscrive parmi ses objectifs la conservation d'une ressource vivante importante. L'objectif 1h engage les participants à «encourager l'élaboration de politiques nationales visant à assurer de façon soutenue l'utilisation et la conservation des forêts tropicales et de leurs ressources génétiques et à maintenir l'équilibre écologique des régions intéressées».

Les pays participant à l'AIBT représentent plus de 95 pour cent du commerce mondial des bois tropicaux et des forêts tropicales subsistantes. Aux termes de l'accord, les voix sont réparties également entre pays producteurs et pays consommateurs. Les voix des membres producteurs sont ensuite réparties par grandes régions (Afrique, Asie, Amérique du Sud) et attribuées en proportion, non pas simplement du volume des exportations, mais également des ressources forestières qu'ils détiennent, leur donnant ainsi des «voix pour la conservation».

Il a fallu plus de 10 ans de négociations pour établir l'AIBT, qui a été ouvert à la signature au terme de discussions entre 70 gouvernements.

La prochaine réunion de l'AIBT doit se tenir en mars 1987 à Yokohama. Le Japon a insisté pour que le siège de l'accord soit établi dans cette ville, qui est devenue un centre commercial international. Le Japon est d'autre part le premier pays importateur de bois tropicaux; il domine le marché mondial de pair avec la Communauté économique européenne.

Extrait d'un communiqué de presse du
Fonds mondial pour la nature

Une ressource négligée: Les plantes médicinales

Le commerce mondial des plantes médicinales a représenté en 1980, selon une enquête américaine, une valeur totale de 550 millions de dollars U.S. Ce devrait être une bonne nouvelle pour les pays tropicaux du tiers monde qui possèdent des forêts, car les forêts tropicales constituent une immense réserve, en grande partie inexploitée, de plantes de valeur médicinale potentielle, et ce devrait être aussi une incitation supplémentaire à conserver efficacement les ressources forestières tropicales.

Ce potentiel ne bénéficie malheureusement pas de toute l'attention qu'il mérite, en partie parce que les grandes firmes pharmaceutiques occidentales, en raison des risques commerciaux encourus, n'ont guère investi dans la recherche sur les produits naturels. Récolter des plantes dans des forêts lointaines et peu accessibles pour y rechercher systématiquement des principes actifs est une tâche longue et aux résultats incertains.

Il est également long et coûteux d'adapter un nouveau médicament aux réglementations officielles strictes en particulier s'il est dérivé d'un produit naturel récemment découvert, tandis que des variantes de composés connus peuvent être fabriquées à meilleur compte et plus facilement homologuées. Néanmoins, le Dr Clive Denyer, chercheur de la Wellcome Foundation à Londres, pense que l'orientation exclusive des firmes pharmaceutiques vers la mise au point de nouveaux produits synthétiques en laboratoire a amené à tort à négliger la recherche sur les produits naturels.

«Il n'est pas possible d'inventer ce que les plantes ont mis jusqu'à 3 milliards d'années à élaborer. Si l'on n'avait pas extrait des substances des plantes, la chimie organique n'existerait pas». Affirme-t-il.

Un autre obstacle majeur à l'utilisation accrue des plantes médicinales dans la médecine moderne est la difficulté de garantir un approvisionnement régulier à grande échelle de matières premières de qualité uniforme. A présent, la plupart des plantes médicinales sont simplement récoltées en forêt, et une forte demande les amène parfois au bord de l'extinction.

«La production de plantes médicinales à plus grande échelle oblige à mettre sur pied un programme de sélection et d'amélioration génétique», déclare Dick Van Sloten, spécialiste des ressources génétiques à la Division de la production végétale et de la protection des plantes de la FAO. «Convertir une espèce sauvage en plante cultivée exige beaucoup de recherche, un matériel génétique important et la garantie d'avoir un utilisateur. L'une des principales difficultés est que l'on connaît très mal les plantes médicinales en général et qu'il en existe un très grand nombre d'espèces.»

Dans les conditions actuelles, le type de recherche susceptible d'aboutir à la culture agricole de nouvelles plantes médicinales ne fait, semble-t-il, pas partie des attributions d'un certain nombre d'organisations internationales. Le Centre du Conseil international des ressources phytogénétiques a décidé quant à lui de concentrer ses efforts sur les grandes cultures vivrières.

«On ne peut pas obtenir de résultats si on s'occupe de tout à la fois», explique Van Sloten. «La plupart de ces patrimoines génétiques ne sont pas aussi sérieusement menacés qu'on le soutient quelquefois. Vous les retrouverez encore probablement dans 10 ou 20 ans, surtout si l'on prend des mesures de conservation efficaces. Les cultivars sauvages de plantes cultivées sont davantage en danger, et c'est l'une des principales raisons qui justifient nos priorités.»

Le succès des cultures des plantes aromatiques pour l'industrie des cosmétiques pourrait servir de modèle pour les plantes médicinales. Des plantes telles que la citronnelle, le vétiver, les rosiers et l'armoise sont actuellement cultivées au Népal, tandis qu'en Birmanie un projet soutenu par la FAO concerne le remplacement de la culture illégale des stupéfiants par celle de la réglisse, de la lavande et du palmier babassu, entre autres espèces.

«Le remplacement des cultures de stupéfiants par des cultures de plantes médicinales pourrait avoir un brillant avenir», observe Carlos Pineda-Cardoza, agronome à la Division de la production végétale et de la protection des plantes de la FAO. La valeur des produits pourrait être accrue grâce au traitement sur place, ce qui leur permettrait de se rapprocher des prix de vente très élevés des stupéfiants. Les autorités réussiraient alors mieux à persuader les paysans de renoncer à la culture des stupéfiants et ne devraient plus compter uniquement sur la coercition, la bonne volonté ou les subventions.

La demande de produits naturels «écologiques» qui existe dans les pays développés pourrait être élargie de l'industrie des cosmétiques aux plantes médicinales et à d'autres produits forestiers secondaires. Avec des investissements suffisants pour garantir un approvisionnement régulier à grande échelle de produits tels que rotin, résines et cires, et une publicité insistant sur leur provenance naturelle, tous ces produits pourraient rivaliser avec succès avec leurs concurrents synthétiques, tout en ayant l'avantage de provenir d'une ressource renouvelable et non d'une ressource limitée.

Philip Willan, Rome

CAMION ATELIER POUR L'ENTRETIEN DES SCIES assistance de la FAO au Bangladesh

Ateliers mobiles pour le Bangladesh

Deux ateliers mobiles d'entretien de scies fournis par la société britannique Original Vollmer ont été récemment offerts à la FAO à titre de don. Ces unités, destinées à la formation, sont envoyées au Bangladesh pour compléter un atelier fixe récemment installé. Elles serviront à améliorer la qualité de l'entretien des scies et des autres outils dans les scieries de ce pays.

Les deux véhicules ont un châssis Bedford à quatre roues motrices, fourni par la société General Motors. La carrosserie spéciale, construite par l'usine Reynolds Boughton à Amersham (Royaume-Uni), s'ouvre sur le lieu de travail de façon à offrir une plus grande surface utile.

Chaque camion atelier est équipé d'un groupe électrogène diesel à démarrage électrique, qui fournit le courant pour les machines et l'éclairage. L'équipement d'affûtage comprend un appareil à tensionner pour lames de scie à ruban larges, une affûteuse automatique mixte pour lames de scie à ruban et de scie circulaire, et une seconde affûteuse automatique pour lames plus petites.

Les établis montés à l'arrière sont équipés d'un touret à meuler, d'une perceuse verticale et d'un appareil de brasure pour lames de scie à ruban.

Un bras de levage télescopique avec un palan à chaîne de 500 kg est monté sur le toit à l'arrière du camion. Enfin il y a un équipement de soudure à l'arc et de soudure oxyacétylénique.

Ces premières unités seront utilisées au début pour la formation, avec l'idée de tester l'utilité d'ateliers mobiles analogues dans les pays du tiers monde pour desservir les groupes de petites scieries.

Timber Trades Journal

Intégrer médecine traditionnelle et médecine moderne

Dans le cadre de la campagne «Santé pour tous en l'an 2000», qu'elle a lancée en 1977, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a incité les gouvernements à intégrer médecine traditionnelle et médecine moderne. C'est une tâche qui est loin d'être aisée, et il y a beaucoup à faire avant que l'OMS ne puisse en proclamer la réussite.

«La réponse à cet appel a été bonne, mais elle aurait pu être encore meilleure», déclare le Dr Olayiwola Akerele, responsable de la médecine traditionnelle au siège de l'OMS à Genève. «IL appartient à chaque pays d'apprécier jusqu'où il doit pousser cette intégration.»

L'une des idées maîtresses du programme est la sécurité, et l'OMS a organisé des cours sur la sécurité et la posologie en médecine traditionnelle. Elle met d'autre part des informations sur les plantes médicinales à la disposition d'organisations à but non lucratif grâce à l'Ecole de pharmacie de l'Université d'Illinois à Chicago. Ce service, dont le sigle est NAPRALERT (Natural Products Alert), fournit des informations sur les produits naturels dérivés de plantes, qui sont tirées de la documentation parue dans le monde. Entre autres, il indique les noms et les usages traditionnels des plantes médicinales, et donne des informations sur leurs principes actifs et leur toxicité.

L'OMS estime aussi que des progrès sont possibles en ce qui concerne l'intégration des praticiens de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé nationaux, en particulier au niveau des soins élémentaires. Ainsi, la formation dispensée aux sages-femmes montre comment la coopération entre médecine traditionnelle et médecine moderne peut permettre d'élargir les services de soins médicaux de base.

Il y a toutefois des difficultés à surmonter. Certaines ont été évoquées par le Dr Mohammad Saleh Lashari, médecin-chef de l'hôpital général d'Oleh au Nigéria. Dans un article paru dans la revue Forum mondial de la santé (Vol. 5, 1984), le Dr Lashari attire l'attention sur les effets nocifs de certaines pratiques médicales traditionnelles, mais il ajoute que la médecine traditionnelle est en règle générale plus accessible, moins chère et mieux acceptée, notamment dans les zones rurales, que sa rivale moderne. Il note que les habitants des campagnes ont tendance à s'adresser en premier lieu aux guérisseurs traditionnels et ne vont dans les hôpitaux modernes qu'en dernier ressort.

«Ils perdent ainsi un temps précieux, de sorte que de nombreux patients sont déjà dans un état désespéré lorsqu'ils reçoivent les premiers traitements de la médecine moderne. L'échec thérapeutique qui s'ensuit est attribué à cette dernière et ajoute à son impopularité», écrit-il.

Pour faire disparaître les effets nocifs de la médecine traditionnelle, le Dr Lashari recommande que les guérisseurs traditionnels reçoivent une formation élémentaire en médecine scientifique moderne, que leurs pratiques fassent l'objet d'une évaluation scientifique et qu'ils se soumettent à un code de déontologie. «Il est certain que la médecine traditionnelle devra être purifiée», écrit-il.

L'absence de recherche scientifique sur les plantes médicinales prive peut-être la médecine moderne de nouveaux médicaments efficaces, mais selon le Dr Akerele elle pourrait présenter un avantage insoupçonné pour les pays en développement. «Nous préconisons l'emploi de médicaments à l'état brut; nous ne cherchons pas à isoler les principes actifs», déclare-t-il. «Les essais cliniques de nouveaux médicaments modernes sont extrêmement coûteux, et souvent le médicament s'avère en définitive trop cher pour les patients des pays en développement.»

Le Pr N.R. Farnsworth, directeur du Centre de collaboration pour la médecine traditionnelle de l'OMS, envisage avec plus d'optimisme les possibilités de développement industriel à la suite de recherche sur des médicaments dérivés des plantes; il écrit dans Forum mondial de la santé (Vol. 6, 1985): «Dans la plupart des pays, la flore reste pratiquement inexplorée du point de vue de son utilisation pratique, et les 20 années à venir verront apparaître de nombreux médicaments utiles pour soulager les souffrances humaines. La majorité de ces médicaments devraient être découverts par des chercheurs enthousiastes, énergiques et hautement motivés des pays en développement.»

Philip Willan, Rome

UN PRODUIT FORESTIER NON LIGNEUX nouvelles plantes mellifères en Malaisie

Du miel d'hévéa

Les petits agriculteurs de Malaisie sont incités à chercher de nouvelles activités pour maintenir leurs revenus face à la baisse des prix du caoutchouc, de l'huile de palme et autres produits de cultures arborescentes. C'est ainsi que le gouvernement encourage le pâturage des moutons dans les plantations et recommande également la plantation d'arbres fruitiers, la pisciculture et l'apiculture.

L'apiculture offre de bonnes perspectives car le pays importe chaque année 400000 kg de miel, et la demande ne cesse d'augmenter. L'Institut malais de recherches sur l'hévéa étudie de quelle façon les petits agriculteurs peuvent se mettre à l'apiculture.

En premier lieu, l'agriculteur doit s'assurer qu'il a de bonnes sources de nectar sur son exploitation. Les palmiers à huile peuvent fournir un bon flux de nectar, mais la floraison de l'hévéa ne durant que six semaines en mars et avril, le planteur d'hévéa doit planter d'autres espèces.

L'Institut de recherches sur l'hévéa étudie les arbres fruitiers de remplacement. Le caïnitier est une des possibilités. Il fructifie précocement, et la floraison dure toute l'année. Sur une petite exploitation moyenne il y aurait place pour une vingtaine d'arbres. On a aussi proposé les bananiers et le goyavier qui a une floraison abondante et régulière.

Des observations fortuites ont montré que les pétioles de certaines variétés de manioc exsudent du nectar; on étudie actuellement de plus près ce phénomène. D'autres plantes pourraient aussi fournir du nectar et également, avec un choix judicieux, du fourrage pour les moutons; citons l'adventice Asystaria, qui fleurit toute l'année.

L'apiculture a débuté en Malaisie avec des abeilles européennes, mais celles-ci n'ayant pas survécu, on utilise maintenant une abeille indigène, Apis cerena, que l'on cherche à améliorer. Elle s'habitue, semble-t-il, très bien aux ruches. On utilise des ruches Langstroth, qui coûtent environ $M 5 si on les fabrique soi-même Toutefois les chercheurs étudient aussi un autre type de ruche mieux adapté au climat humide.

Les agriculteurs peuvent escompter une récolte annuelle de 3 à 5 kg de miel par ruche, mais ce chiffre devrait augmenter lorsque les abeilles auront d'autres plantes mellifères à butiner. Ce miel local est plus apprécié que le miel importé et se vend de trois à quatre fois plus cher. Les Malaisiens préfèrent, semble-t-il, un miel qui a un goût de noix de coco, de café ou de fruit. Une centaine de petits agriculteurs participent à ce projet. Ils possèdent environ trois ruches chacun, et l'apiculture connaît un tel succès qu'ils en veulent tous davantage. L'Université Pertanian Malaysia a commencé à donner des cours d'apiculture pour les vulgarisateurs et les agriculteurs, et on espère qu'elle sera en mesure d'aider d'autres apiculteurs à démarrer. Une association d'apiculteurs est en cours de création; elle permettra aux apiculteurs, expérimentés ou novices, de se rencontrer et d'échanger des idées.

The Farming World (émission de la BBC)


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