Bien que l'on ait depuis quelques années pris de plus en plus conscience de la nécessité de conserver les ressources phytogénétiques, les exemples d'aires protégées établies et aménagées en vue de maintenir la diversité génétique intraspécifique restent peu nombreux, voire pratiquement inexistants en ce qui concerne les végétaux ligneux tropicaux. De même, il n'y a encore que peu d'exemples de cas où la conservation des ressources génétiques est prise en considération dans l'élaboration de plans d'aménagement en vue de la production de biens et de services. Les difficultés techniques de mise en oeuvre de la conservation in situ procèdent d'une connaissance insuffisante de la répartition des espèces, de la variation génétique et de la distribution de cette variation dans les espèces à conserver.
Au cours de ces dernières années, la FAO a, en collaboration avec d'autres organisations internationales (notamment Unesco, PNUE et UICN), entrepris un certain nombre d'études visant à esquisser une méthodologie de conservation in situ et à proposer des directives qui, en dépit de connaissances biologiques de base souvent insuffisantes, puissent permettre une meilleure utilisation des ressources génétiques forestières. Trois manuels pratiques ont déjà été publiés à ce sujet:
Conservation in situ des ressources phytogénétiques: les bases scientifiques et techniques. Document FORGEN/MISC/84/1;
Guide pour la conservation in situ des ressources génétiques d'essences forestières tropicales. Document FORGEN/MISC/84/2.
Conservation in situ des ressources génétiques de plantes sauvages: analyse de la situation actuelle et plan d'action. Document FORGEN/MISC/-84/3.
Ces documents sont disponibles gratuitement auprès du Département des forêts de la FAO (voir aussi IRGF no 13, pages 59–61).
Dans le cadre de l'élaboration de ces documents, il a été demandé à trois pays - le Cameroun, la Malaisie et le Pérou - de présenter des études de cas sur la situation actuelle de leurs ressources génétiques forestières et les problèmes et perspectives de leur conservation in situ. Les essences incluses dans ces trois études ne sont pas nécessairement menacées d'extinction, et ne requièrent pas nécessairement une action urgente. Leur choix répondait au désir d'illustrer la grande diversité d'essences ligneuses qui composent les écosystèmes forestiers, et qui nécessitent divers degrés d'intervention pour en améliorer la conservation, l'évaluation et l'utilisation, et en tirer une gamme de biens et de services.
Les études de cas du Cameroun et de la Malaisie péninsulaire ont été publiées dans IRGF no14. Un résumé de l'étude du Pérou est présenté dans les pages qui suivent.
Dans le cadre du projet FAO/PNUE de conservation in situ des ressources génétiques forestières, des actions pilotes ont été lancées dans les trois pays en vue de conserver in situ quelques-unes des essences décrites dans les études de cas. Les principaux objectifs du projet sont de tester les méthodologies proposées, et de démontrer la compatibilité entre la conservation in situ des ressources génétiques et l'utilisation permanente de la forêt.
