2. Institutions interessees par les problemes de la desertification et le developpement des zones arides


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A. Turkménistan
B. Russie
C. Kazakhstan
D. Ukraine
E. Centres dans les autres Etats de la CEI
F. Projets de changements


 

2.1 Dans l'ex-Union soviétique, tous les travaux scientifiques sur la désertification et de développement des zones arides, aussi bien théoriques que pratiques, étaient concentrés dans les instituts de l'Académie des sciences de l'Union soviétique. C'étaient d'énormes établissements employant des centaines de personnes dont des personnels d'appui et administratifs.


A. Turkménistan


2.2 Le rôle principal dans les recherches est joué par l'Institut des déserts de l'Académie des sciences de la RSS ' de Turkménistan, appelé dès la fin du 1991 Institut des déserts de l'Académie des sciences du Turkménistan (turkm.: Tchöllïer Institouty. Tourkmïenistan Ylymnar Akadïemiïasy, russe: Institout Poustyn' Akadïemii Naouk Tourkmïenistana). Fondé en 1962, il a pris à son compte les stations de recherches à Repetek (Rïepïetïek). A part cela, il dispose de deux stations à proximité d' Achkhabad et emploie au total près de 400 personnes.

2.3 Son addresse est: 15 oulitsa Gogolïa, Achkhabad (turkm.: Achgabat). L'adresse Achkhabad sad Keshi, que l'on rencontre parfois (p.ex. dans World of Learning), est fausse. L'institut, dirigé actuellement par A.G. Babaïev (Babayev), a un caractère interdisciplinaire et emploie plusieurs géographes, biologistes, ingénieurs, informaticiens, agronomes et autres spécialistes. Dans les années 70, les travaux de l'Institut portaient avant tout sur la connaissance des déserts de l'Asie centrale et la possibilité de leur aménagement, et plus particulièrement sur la fixation des dunes vives. Dans les années 80, l'Institut s'intéresse de plus en plus aux études sur la dégradation de l'environnement naturel, sur les changements dans la région de la mer d'Aral et sur les possibilités de limitation de leur impact négatif. Parmi les chercheurs il faut mentionner M. I.S. Zonn qui coordonne les recherches et est l'auteur de plusieurs travaux portant sur la définition de la désertification (cf. chapitre 4 A et fiches bibliographiques).

2.4 L'lnstitut des déserts édite un bimensuel "Problïemy osvoïeniïa poustyn"' (depuis 1967, cf. fiche bibl. 10, turkm.: Tchöllïeri ozlïechdirmïegin prioblïemalary) et plusieurs publications dont la présentation graphique laisse à désirer (petits caractères, manque de photographies, graphiques peu lisibles). Ce sont, pour la plupart, des travaux d'équipe effectués sous la rédaction de A.G. Babaïev. Jusqu'à présent, I'Institut publie presque exclusivement en russe bien que ses scientifiques proviennent de différentes républiques (beaucoup de Russes). Les livres sont écrits uniquement en russe, les articles dans "Problïemy osvoïeniïa poustyn"' également, accompagnés parfois de brefs résumés en turkmène et/ou en anglais, la page de titre en russe et en turkmène (à partir de 1992, le turkmène est le premier), les titres des articles en turkmène, parfois en anglais. Les documents officiels de l'URSS sont rédigés par l'Institut en anglais (cf. fiches bibl. 12, 22, 50). Dès 1980, on a édité aux Etats-unis la version anglaise de "Problïemy osvoïeniïa poustyn"' (éditeur Alerton Press).

2.5 A la Conférence des Nations unies sur la désertification (Nairobi, 1977), a participé une délégation de l'Académie des sciences de l'URSS avec A.G. Babaïev. Après la conférence, I'Institut a acquis une position privilégiée dans les recherches sur la désertification en URSS. Il était le coordinateur de programmes URSS/PNUE, URSS/PNUE/FAO, URSS/UNESCO et de la coopération réalisée par l'Union soviétique dans le cadre de la CESAP.

2.6 L'Institut des déserts organisait des cours pour les spécialistes des pays en voie de développement, concernant l'aménagement et la gestion des pâturages et le développement intégral (cf. fiches bibl. 20, 21, 70, 142). Sur le plan scientifique, I'Institut profitait des services des instituts d'autres républiques; le côté organisationnel des entreprises réalisées était pris en charge par le Centre des projets internationaux du Comité supérieur de la science et de la technique à Moscou (Tsientr Mïejdounarodnykh Proïektov, Glavnyï Komitïet po Naoukïe i Tiekhnikïe).

2.7 Au Turkménistan, à part l'Institut des déserts, il n'existe aucun centre de recherches qui s'occuperait de la désertification.

 


B. Russie


2.8 Dans la République fédérative de Russie, I'Institut de géographie de l'Académie russe des sciences (Institout Gïeografii Rossiïskoï Akadïemii Naouk, jusqu'en 1991 - Académie des sciences de l'URSS) est le centre principal de recherches.

2.9 Son adresse est: Moscou, Staromonïetnyï Pïerïeoulok 29. L'Institut emploie environ 400 personnes. Une importante participation des géographes dans les études sur la désertification résulte d'une conception de la géographie qui diffère entièrement de celle admise dans les pays de l'Europe occidentale. Si en France, par exemple, la géographie est perçue comme une science humaine, en URSS elle est traitée en tant que science exacte. Dans les instituts géographiques, environ 80% du personnel s'occupe de géographie physique; il y existe plusieurs départements (kafiedra), notamment de climatologie, d'hydrologie, de géomorphologie et de pédologie. Dans l'Institut de géographie, I'hydrologue et pédologue S. V. Zonn a été l'initiateur des travaux concernant la désertification (cf. fiche bibl. 145). Dans les années 80, les changements de l'environnement naturel de la mer d'Aral et les méthodes de lutte contre ces transformations constituaient l'objet principal des recherches de l'Institut. Ces travaux, directement dirigés par le directeur de l'Institut, M. V.M. Kotlïakov (Kotlyakov) ont abouti à plusieurs publications dont certaines en anglais (cf. fiches bibl. 44, 77, 107). Dans les années 90, les pays de l'Asie centrale ont décidé que désormais tous les travaux sur la restitution de la mer d'Aral et sur l'aménagement de la région environnante seraient réalisés sans aucune aide de la Russie. L'Université gouvernementale de Lomonossov à Moscou (MGOu) n'est pratiquement pas engagée dans les études sur la désertification. On y mène cependant des recherches sur l'érosion des sols dans diverses régions de la Russie et, dans une moindre mesure, dans les autres pays de la CEI. Certaines d'entre elles peuvent être exploitées dans les tentatives de limitation de la désertification (cf. fiche bibl. 92). Pourtant, il faut noter l'existence de la Bibliothèque de Lénine à Moscou (Bibliotïeka imïeni Lïenina - le nom actuel). Elle a un caractère de bibliothèque centrale où on peut trouver presque toutes les publications parues en URSS jusqu'en 1991. Cependant, il est important de réaliser que les collections sont cataloguées avec un retard de 1 à 2 ans et depuis 1991 une partie des documents ne concernant pas la Russie n'y parvient pas. Dans cette bibliothèque on trouve des catalogues des collections de certaines autres bibliothèques russes. En Russie, Moscou mis à part, il n'y a que quelques personnes qui s'occupent de la désertification. A Saint-Pétersbourg, le deuxième centre scientifique du pays, les problèmes de la désertification ne sont pratiquement pas étudiés, ne serait-ce qu'à cause de la distance qui sépare Saint-Pétersbourg des zones arides subtropicales. Néanmoins, comme Saint-Pétersbourg demeure en Russie le principal centre de recherche sur les changements du climat de longue durée (Institut d'hydrométéorologie, en russe: Institout Gidromïetïeorologii et maison d'édition Gidromïetïeoizdat), les problèmes de la désertification apparaissent parfois en marge des travaux qui y sont menés (cf. fiche bibl. 78). Elista devient un centre nouveau, gagnant de plus en plus d'importance (cf. fiches bibl. 25, 58).

 


C. Kazakhstan


2.10 A la différence de la situation en Russie et plus encore au Turkménistan, la désertification est l'objet de recherches de plusieurs institutions, dans chacune pourtant à petite échelle. Elles ont des relations étroites surtout avec l'Institut des déserts à Achkhabad et avec l'Université d'Urumchi (Chine). Il existe également des correspondances avec des instituts au Japon, en Allemagne, aux Etats-unis ainsi qu'avec des organisations internationales, surtout le PNUE et l'UNESCO. Les relations avec Moscou et Saint-Pétersbourg restent limitées. L'Institut de botanique de l'Académie des sciences du Kazakhstan a mené des recherches en Mongolie et publié des articles; une carte de végétation est actuellement sous presse. Les traits caractéristiques de tous les centres de recherches à Alma Ata sont une préparation méthodique relativement bonne, un faible équipement technique, et d'énormes difficulté d'imprimerie interdisant la publication de plusieurs articles (cf. fiches bibl. 119, 123).

2.11 Les principaux centres du Kazakhstan sont:

  1. L'Institut de botanique (russe: Institout Botaniki, kazakh: Botanika Institouty) de l'Académie des sciences du Kazakhstan, qui élabore entre autres des cartes de végétation (état actuel et évolution). Il mène également des études sur la productivité des pâturages et des travaux concernant la végétalisation. Il y a quelques années, L.Ïa. Kourotchkina était le scientifique principal de cet institut; c'est maintenant Ïe.I. Ratchkovskaïa.
  2. L'Institut géographie (russe: Institout Gïeografii, kazakh: Gïeografiia Institouty) de l'Académie des sciences du Kazakhstan: une équipe d'environ 15 personnes dirigées par G.V. Gïel'dyïeva s'y occupe de la désertification. On dresse des cartes des paysages, des degrés de la désertification et d'autres changements dans l'environnement naturel. Les régions d'étude sont les environs de la mer d'Aral et du lac Balkhach.
  3. Le Conseil pour l'organisation des forces productives (SOPS, russe: Soviet pro Organizatsii Proizvoditïel'nykh Sil) auprès du Bureau républicain de planification: il dresse des cartes des ressources naturelles, élabore des projets de lutte contre la désertification, des plans régionaux de développement et organise des conférences. Vu, entre autres, l'existence du Ministère de l'écologie dans le gouvernement, la position du groupe naturaliste se trouve particulièrement forte.
  4. La bibliothèque principale à Alma Ata, correspondant de la Bibliothèque de Lénine à Moscou, est une bibliothèque de l'Académie des sciences du Kazakhstan (russe: Biblïotïeka Akadïemii Naouk Rïespoubliki Kazakhstana, kazakh: Kazakhstan Rïespoublikasy, Fykym Akadïemiïasynyn Kitapkhanasy).

 


D. Ukraine


2.12 Comme au Kazakhstan, il n'existe pas d'institution centrale unique s'occupant de la désertification et des problèmes de lutte contre ce phénomène. Les études d'une ampleur peu importante, sont menées par de petites équipes dispersées entre différentes institutions, entre autres à Kiev, à Lvov et à Ivano-Frankovsk. Les problèmes de la désertification se trouvent en second plan et ne sont abordés qu'à l'occasion des études sur l'érosion des sols et sur les changements de la végétation (cf. fiches bibl. 89, 128). La plupart des scientifiques travaillent à l'Académie des sciences de l'Ukraine. Les collections principales et la littérature spécialisée sont accessibles à la Bibliothèque scientifique centrale de V.I. Vernadski de l'Académie des sciences de l'Ukraine (Tsïentralna Naoukova Bibliotïeka im. V.I. Vïernadskogo, Akadïemiïa Naouk Oukraini).

 


E. Centres dans les autres Etats de la CEI


2.13 Les études sur la désertification sont menées également dans d'autres Etats qui se sont dégagés de l'Union soviétique, mais leur ampleur est moins importante et elles sont effectuées par des chercheurs individuels. L'Azerbaïdjan mérite cependant une mention particulière. A Bakou, les recherches étaient dirigées par l'Institut de géographie (russe: Institout Gïeografii Azïerskoï Rïespoubliki) - Bakou, Nartsimanova 31 et l'Institut d'études des ressources naturelles par la télédétection (russe: Institout Isslïedovaniia Prirodnykh Rïessoursov iz Kosmosa) - Bakou, Kommounistitchïeskaïa 10. IL n'a pas été possible d'obtenir des informations plus précises au sujet de ces instituts; les contacts avec l'Institut de géographie RAN ne sont pas maintenus à présent. Tous ces centres publiaient leurs travaux en russe et en azéri. Une partie des résultats - surtout ceux qui étaient obtenus grâce à l'analyse des images satellite - n'était pas destinée au public. Certains travaux à petite échelle ont été effectués par l'Académie des sciences de l'Ouzbékistan (Tachkïent, éd. Fan) et par l'Académie des sciences de la Kirghizie (Bichkek, anc. Frounze), en général en coopération étroite avec l'Institut des déserts à Achkhabad ou l'Institut de géographie RAN.

 


F. Projets de changements


2.14 L'attention est portée actuellement sur l'inadaptation des structures scientifiques à la nouvelle situation politique (entre autres, l'entretien avec S.V. Zonn). Compte tenu des conditions politiques, l'Institut des déserts à Achkhabad risque de perdre la possibilité d'agir en dehors du Turkménistan. La plupart des scientifiques s'occupant de la désertification sont russes. La Russie ne dispose d'aucun centre interdisciplinaire sur la désertification. Le succès des réformes introduites à partir de la fin mai 1993 dépendra surtout du développement de la situation politique dans les pays de la CEI.

2.15 Une filiale de l'Institut des déserts à Moscou dirigée par l.S. Zonn a déjà été fondée. Les statuts futurs ne sont pas encore déterminés. On envisage de la localiser au coeur de la ville, à côté du Centre des projets internationaux. Cela signifiérait sans doute des changements allant beaucoup plus loin que la formation d'une filiale d'un institut scientifique turkmène.

2.16 La création de l'Institut des déserts dans la République fédérative de Russie était en principe prévue pour la fin 1993. Il serait situé à Elista, capitale de la République russe de Kalmoukie. La portée de l'activité de ce centre de recherche embrasserait la République de Kalmoukie qui est la plus engagée dans la création de l'institut, le territoire de Krasnodar au nord du Caucase, I'oblast (département) d'Astrakhan sur le cours inférieur de la Volga et éventuellement d'autres régions. La structure de l'institut n'était cependant pas encore déterminée en juillet 1993. Il profiterait du potentiel scientifique local (Université d'Elista, Académie russe des sciences). Les moyens financiers proviendraient de la communauté bouddhique aux Etats-unis (la plupart des Kalmouks sont bouddhistes) et aussi du Japon. L'institut devrait conduire des études complexes sur l'environnement naturel des déserts, s'occuper des espèces végétales menacées, étudier des méthodes de lutte contre l'ensablement et contre la salinisation. Il mènerait des recherches concernant les conditions optimales de l'agriculture irriguée, les méthodes d'irrigation et le pâturage. L'institut s'occuperait aussi des recherches portant sur la possibilité d'acclimater des espèces végétales américaines de la zone subtropicale (entre autres des oléagineux). Parmi les scientifiques locaux on peut mentionner V.A. Bananova (cf. fiche bibl. 25).