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CHAPITRE V


RECOMMANDATIONS

1. RECOMMANDATIONS GENERALES ADRESSEES AU MINISTERE DES PECHES ET DE L'ECONOMIE MARITIME

A l'issue de la réunion, le Groupe de travail rappelle les recommandations émises en septembre 1985 à l'attention du Ministère des Pêches et de l'Economie Maritime, et reprises dans la Déclaration de Politique Générale de Développement du Secteur de la Pêche d'avril 1987, et plus particulièrement les points suivants:

  1. que le Centre National de Recherches Océanographiques et des Pêches soit doté en moyens humains (par la formation et le perfectionnement des chercheurs) et matériels (par la mise en place des équipements et des budgets adéquats) nécessaires à l'accomplissement de sa mission;

  2. que soit élaboré un statut du personnel de la recherche permettant d'assurer la pérennité de l'équipe de recherche.

2. RECOMMANDATIONS EN MATIERE DE STATISTIQUES

2.1. PECHE ARTISANALE

Le Groupe de travail recommande :

  1. que soit défini un plan d'échantillonnage tenant compte des spécificités propres à la Pêche Artisanale Mauritanienne. Ce plan d'échantillonnage devra inclure non seulement les aspects statistiques de pêche, mais également l'ensemble des aspects biologiques, économiques et sociologiques;

  2. que, sur la base de la recommandation précédente soit mis en place un système de recueil et de traitement des statistiques de la Pêche Artisanale Mauritanienne. Ce système devra être compatible avec celui mis en place au CNROP. Il serait souhaitable de réaliser ce travail dans le cadre d'une coopération régionale, notamment en rapport avec le CRODT, compte tenu de l'expérience que ce centre a acquis dans ce domaine, des relations privilégiées très étroites entre le Sénégal et la Mauritanie en matière de pêche artisanale et de la nécessité d'harmoniser les méthodologies entre le CRODT et le CNROP pour étudier la pêche artisanale dans la sous-région.

2.2. PECHE DEMERSALE

Le Groupe de travail recommande:

  1. que l'ensemble des unités de pêche démersale soit dans l'obligation de fournir des informations sur les temps de pêche, les zones de pêche et pour les unités ne débarquant pas à Nouadhibou, les espèces capturées, sous forme d'un carnet de pêche dont une esquisse a déjà été proposée par le CNROP (cf. annexe F);

  2. que soit mise en application la règle, établie en 1981, concernant l'embarquement d'observateurs sur les bateaux de pêche démersale, enparticulier sur les bateaux ne débarquant pas à Nouadhibou, afin de collecter des données biostatistiques et des informations sur les modes d'exploitation;

  3. que soient établies une classification et une dénomination fixes des espèces afin d'éviter les regroupements très larges du type “divers” ou “poisson Europe”, etc…;

  4. que, concernant les pêcheries de langoustes (verte et rose) soient recueillies des données statistiques détaillées permettant d'analyser l'état des différents stocks.

2.3. PECHE PELAGIQUE

Le Groupe de travail recommande:

  1. que soient élaborées des séries d'effort et de capture par espèce en distinguant notamment : Sardinella maderensis, S. aurita, Sardina pilchardus, Engraulis encrasicolus, Trachurus trachurus, Trachurus trecae, Decapturus rhonchus, Scomber japonicus et Trichiurus lepturus. Ces données doivent être présentées par mois, type de bateau et zone de pêche.

    Les zones de pêche sont les suivantes :

  2. que soient fournies les structures de taille et d'âge par espèce, sur une base mensuelle et par zone de pêche;

  3. que soient reconstituées les séries historiques sur la base des recommandations (ix) et (x), si possible depuis l'année 1979;

  4. que les données statistiques de la pêche thonière dans les eaux mauritaniennes soient disponibles au CNROP.

3. RECOMMANDATIONS EN MATIERE DE RECHERCHE

3.1. HYDROLOGIE

Le Groupe de travail recommande :

  1. que le CNROP évalue son programme “hydrologie” et lui définisse des objectifs précis ;

  2. que l'étude des relations entre l'hydroclimat et la répartition des stocks soit poursuivie en étudiant principalement les variations intra-annuelles. Sans perdre de vue les éventuelles relations existant entre hydroclimat et ressources démersales, le CNROP devra cibler son étude sur les ressources pélagiques côtières chinchards;

  3. que la pertinence de la division actuelle de la ZEEM en deux zones “nord” et “sud” de part et d'autre de 19°N soit étudiée, non seulement d'un point de vue strictement hydrologique, mais également en relation avec les ressources;

  4. que soit mis en place un réseau de stations côtières, notamment dans les régions du cap Blanc, du cap Timiris et de Nouakchott, permettant le suivi des variations d'intensité de l'upwelling côtier le long du littoral mauritanien.

3.2 PECHE ARTISANALE

Le Groupe de travail recommande:

  1. que soient poursuivies les enquêtes cadres en les affinant;

  2. que soit effectuée une typologie des formes d'exploitation artisanale (métiers, zones de pêche, espèces débarquées, espèces potentielles), incluant l'ensemble des aspects biologiques, économiques et sociologiques permettant de définir des unités d'aménagement;

  3. que soit réalisée une monographie du quartier de la Tcharka, où vit la plupart des pêcheurs artisans de Nouadhibou ;

  4. que soient décrits les flux commerciaux et analysés les mécanismes de formation des prix;

  5. que soient disponibles des informations sur le potentiel accessible à la Pêche Artisanale.

3.3. PECHE DEMERSALE

Le Groupe de travail recommande:

  1. que soient organisées, en relation avec les Instituts de Recherche des pays limitrophes, des campagnes de chalutages pour l'étude des stocks partagés (crevettes, poissons, céphalopodes);

  2. que soit mis en place un programme d'échantillonnage des distributions de fréquences de taille pour les espèces les plus importantes de la pêche commerciale.

3.4. PECHE PELAGIQUE

Le Groupe de travail recommande:

  1. que, concernant les stocks de pélagiques hauturiers, les travaux de l'ICCAT puissent être suivis par le CNROP ;

  2. que soient examinés et évalués les résultats du programme d'étude des stocks pélagiques par échointégration du CNROP. Sur la base de cette analyse et compte tenu des priorités de la Recherche, les objectifs, méthodes et moyens futurs à mettre en oeuvre seront précisés. En raison du caractère partagéde ces ressources, il est jugé souhaitable que cet examen soit l'occasion pour le CNROP et les autres Instituts travaillant sur le même thème dans la sous-région de faire le point en commun des connaissances acquises et de dégager une stratégie conjointe de recherche;

  3. que soit développée au CNROP une expertise en matière d'évaluation analytique sur les ressources pélagiques côtières intégrant:

  4. qu'en réponse au souhait du Gouvernement mauritanien de voir se développer une pêcherie pélagique nationale, soit lancé un “Projet clupéidés” comportant:

  5. qu'une réunion sur l'évaluation analytique des chinchards de la sous-région soit organisée, avec les termes de références suivants:

3.5 INTERACTIONS ENTRE LES PECHERIES

Le Groupe de travail recommande:

  1. que soit abordée l'étude des captures accessoires des chalutiers pélagiques, et notamment leur impact sur les pêcheries démersales;

  2. que soient étudiées les interactions existant entre la pêche démersale industrielle et la pêche artisanale lorsque ces pêcheries exploitent la (ou les) même(s) espèce(s) cible(s).

4. RECOMMANDATIONS EN MATIERE D'AMENAGEMENT

4.1 PECHE PELAGIQUE

Le Groupe de travail considère que:

  1. l'effort global de pêche des flottilles industrielles orientées vers l'exploitation des stocks peut être maintenu au niveau de celui déployé au cours des années récentes sans risque majeur à court terme pour la ressource;

  2. le développement d'une pêche nationale dirigée en priorité vers les clupéidés ne devrait pas nécessiter dès à présent une réduction de l'effort de pêche étranger dans la mesure où ces pêcheries n'auraient pas les mêmes espèces comme cibles principales.

4.2 PECHE DEMERSALE

Le Groupe de travail recommande que:

  1. l'effort de pêche soit gelé, et que soient rassemblées rapidement les statistiques détaillées et complètes sur les pêcheries démersales afin d'affiner les analyses et les évaluations des stocks. En effet, des signes de surexploitation sont observés pour le poulpe. Les stocks de poissons seraient également déjà surexploités.

    Le Groupe de travail considère que:

  2. pour les pêcheries spécialisées, une grande prudence s'avère nécessaire, étant donné le peu d'information disponible sur leurs activités. Pour la pêcherie langoustière en particulier l'augmentation brusque et massive de l'effort en 1988 parait tout à fait disproportionnée par rapport au potentiel du stock. Son réajustement à mi-1989, une fois connus les résultats d'exploitation récents, serait hautement souhaitable;

  3. l'essor de la pêche artisanale et des chalutiers glaciers, filières prioritaires selon la Déclaration de Politique Générale du Secteur Pêche (avril 1987) ne pourra se réaliser dans de bonnes conditions qu'au prix d'une réduction de l'effort des flottes concurrentes (congélateurs céphalopodiers, crevettiers).


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