Les crevettes en Mauritanie, biologie et pêche
par
M. DIOP1
RESUME
Les prises de crevettes au large de la Mauritanie connaissent une évolution en dents de scie depuis 1969. Les captures déclarées sont de 1112 tonnes en 1987 (dont 1099 tonnes pour le seul second semestre).
Elles sont composées à 66% de Penaeus spp. (espèces côtières). Les espèces Parapenaeus longirostriset Aristeus spp. dont les distributions sont plus profondes ont contribué pour 29 et 5% respectivement des captures totales de crevettes en 1987.
1. INTRODUCTION
Les crevettes, en Mauritanie, soulèvent depuis longtemps un intérêt considérable en raison de leur très haute valeur marchande associée à une forte demande du marché.
On estime que l'exploitation des stocks mauritaniens a débuté vers les années 1969. Il est difficile de se prononcer sur le potentiel exploitable, aucune évaluation fiable n'a été réalisée à ce jour, et les statistiques de pêche, quand elles existent, restent très approximatives, l'essentiel des débarquements se faisant à l'étranger.
Dans ce travail, après un rappel de quelques traits de la biologie des principales espèces, nous donnerons un bref historique de la pêcherie crevettière dans les eaux mauritaniennes et ferons une analyse succincte de la pêcherie de crevettes en 1987.
2. BIOLOGIE DES PRINCIPALES ESPECES
Les Penaeidae représentent l'essentiel des captures effectuées au deuxième semestre 1987 (cf. 4.2.1.). Parmi les représentants de cette famille, trois espèces sont dominantes. Il s'agit de :
Penaeus notialis (crevette blanche),
Penaeus kerathurus (crevette grise),
Parapenaeus longirostris (crevette rose du large)
On trouvera l'essentiel des connaissances sur la biologie de ces espèces et leur exploitation dans Crosnier et Forest (1973) et Maigret (1976). Nous rappelons cependant ici, quelques traits marquants de leur biologie.
2.1. Penaeus notialis
C'est une crevette de grande taille qui se reproduit en mer. Les larves gagnent ensuite les eaux lagunaires des estuaires pour y grandir durant 3 mois. C'est pourquoi, selon Maigret (1976), les deux stocks connus dans les eaux mauritaniennes peuvent être mis en relation avec des zones lagunaires:
le stock sud, entre Nouakchott et Saint-Louis, est en relation avec le Sénégal. Il est identique à celui exploité au large des côtes sénégalaises par la flottille de Dakar;
Le stock nord, au large du Banc d'Arguin entre 18°50N et 20°00N, plus quelques zones de dispersion jusqu'en baie du Lévrier, proviendrait d'une zone de nurserie située sur les hauts fonds du Banc d'Arguin dans les parages de l'île Tidra (de Bondy, 1968).
1 Océanographe biologiste du CNROP, BP. 22, Nouadhibou, Rép. Islam. de Mauritanie.
Cette espèce vivrait jusqu' à plus de 370 m, mais en Mauritanie, elle n'est pas rencontrée au delà de 80 m. La Mauritanie semble marquer sa limite nord de répartition. Elle n'est pas signalée sur les côtes du Maroc (Lagardère, 1971). Elle atteint 20 cm de longueur (longueur totale). D'après Garcia (1976), cette espèce atteindrait la taille de 1.8 cm (longueur de carapace) à l'âge de 3–4 mois lors de la sortie du milieu lagunaire. Sa vie se poursuit ensuite en mer jusqu' à l'âge de 22 mois, où elle atteint sa taille maximale.
2.2. Penaeus kerathurus
C'est une espèce côtière, fréquente sur la bordure sud ouest du Banc d'Arguin et au sud du cap Timiris. Elle aurait une répartition bathymétrique de 3 à 360 m. Comme pour l'espèce précédente, dans les eaux mauritaniennes, elle n'est pas pêchée au delà de 80 m de profondeur. On la rencontre sur des fonds de sable et se déplace entre un biotope d'alimentation -zone des herbiers- et un biotope de reproduction -vase terrigène côtière- ce qui expliquerait que sa répartition soit limitée sur les côtes mauritaniennes au secteur indiqué (Maigret, 1976). La taille des mâles varie de 10 à 19 cm (5 mois à 2 ans), celle des femelles de 12 à 21 cm (5 mois à 2 ans).
2.3. Parapenaeus longirostris
En Mauritanie, cette espèce se rencontre sur la bordure du plateau continental à partir de 100 m, sur les mêmes fonds que la langouste rose. Elle est plus abondante de juillet à décembre. Elle vit sur des fonds de vase sableuse entre 100 et 300 m à une température optimale de 14–15°C (Maigret, 1976). Elle semble très sensible aux variations d'éclairement, et de nombreuses migrations ont été mises en relation avec les rythmes lunaires et solaires. Cette espèce est fréquente du Portugal à l'Angola.
3. EVOLUTION DE LA PECHERIE DE 1969 A 1987
3.1. QUALITE DES DONNEES
Jusqu'en 1983, les données concernant la flottille crevettière opérant dans les eaux mauritaniennes sont pratiquement inexistantes. C'est seulement à partir de 1984 que le CNROP a pu obtenir des informations sur le nombre et les caractéristiques des crevettiers opérant dans la ZEE mauritanienne (Tableau 1). Cependant, le nombre exact de crevettiers ayant opéré une année donnée est difficile à connaître avec précision. En effet, les estimations sont faites à partir des dates de début et de fin de validité des licences communiquées par le Ministère des Pêches et de l'Economie Maritime, alors qu'il peut s'écouler beaucoup de temps entre l'obtention d'une licence et la mise en exploitation du bateau concerné. D'autre part, certains problèmes (panne, infraction…) peuvent réduire le temps d'activité des navires et un chevauchement entre les validités des licences est constaté pour les bateaux espagnols qui sont passés sous licence CEE.
3.2. LA FLOTTILLE
D'après les renseignements disponibles, les stocks de crevettes dans les eaux mauritaniennes sont exploités depuis 1969. Jusqu'en 1972, ce sont principalement des navires sénégalais, grecs et espagnols qui ont exploité ces stocks, et plus particulièrement les espèces Parapenaeus longirostris, Plesionika edwardsii, Penaeus notialis et Penaeus kerathurus. De 1975 à 1985, ce sont les bateaux espagnols spécialisés (crevettiers) et mixtes (merluttiers-crevettiers) qui avaient l'exclusivité de l'exploitation.
En 1984, les espagnols pêchaient avec 17 navires de 235 TJB en moyenne. Cette flottille est restée stable jusqu' en 1986, année qui a connu un doublement du nombre de crevettiers avec la mise en exploitation de 9 bateaux mauritaniens et de 7 navires d'autres nationalités. Le nombre total de crevettiers atteint alors 33. En 1987, suite à l'accord de pêche CEE-Mauritanie, les unités espagnoles passent de 17 à 27, le nombre de TJB par bateau étant resté presque constant. En 1988, 50 crevettiers opèrent dans les eaux mauritaniennes dont 44 espagnols dans le cadre des accords CEE. Le nombre de TJB moyen a baissé de 236 à 227 TJB (Tableau 1).
En 1985, on peut constater la prédominance des chalutiers de pêche fraîche (glaciers). En 1986, cette situation s'inverse, le nombre de chalutiers congélateurs passant du simple au double avec en même temps une diminution de 30% du nombre de glaciers. En 1988, la flottille crevettière est composée uniquement de congélateurs (Tableau 1).
1984 | 1985 | 1986 | 1987 | 1988 | |||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
N | TJB | TJBtot | N | TJB | TJBtot | N | TJB | TJBtot | N | TJB | TJBtot | N | TJB | TJBtot | |
ESPAGNE | 17 | 234,70 | 3990,00 | 18 | 233,80 | 3974,00 | 17 | 228,80 | 3590,00 | 27 | 236,11 | 6375,00 | 44 | 227,33 | 9998,00 |
MAURITANIE | 2 | 164,00 | 328,00 | 9 | 187,80 | 1690,00 | 9 | 186,90 | 1682,00 | 2 | 140,00 | 280,0 | |||
PORTUGAL | 11) | 197,00 | 197,00 | ||||||||||||
KOWEIT | 2 | 176,70 | 353,40 | 2 | 176,70 | 353,40 | 2 | 176,70 | 353,40 | ||||||
SENEGAL | 3 | - | - | 3 | 179,20 | 537,70 | 2 | 189,50 | 379,00 | ||||||
NIGERIA | 1 | 152,00 | 152,00 | 1 | 152,00 | 152,00 | |||||||||
NORVEGE | 1 | 150,00 | 150,00 | 1 | 150,00 | 150,00 | |||||||||
URSS | 3 | 185,70 | 857,00 | 2 | 249,00 | 498,00 | |||||||||
TOTAL GENERAL | 18 | 23 | 33 | 45 | 50 | ||||||||||
SOURCE MPEM | 25 dont 13 glaciers 12 congélateurs | 32 dont 9 glaciers 23 congélateurs | 50 tous congélateurs |
2) en plus des 45 il y a 14 mixtes (crevettiers - divers fonds)
3.3 LES CAPTURES
Les prises déclarées restent assez stables entre 1000 et 1400 tonnes de 1969 à 1979 avec toutefois un pic en 1973 à 3000 tonnes environ. De 1980 à 1985, on constate une baisse sensible des captures (déclarées) qui évoluent de manière très irrégulière. En 1987 les quantités pêchées augmentent de façon notable et atteignent leur niveau de 1974 (Tableau 2). Cette augmentation est à mettre en relation avec l'accord de pêche CEE-Mauritanie d'avril 1987 qui a favorisé un important déploiement de la flotte crevettière espagnole.
4. PECHE DES CREVETTES AU LARGE DE LA MAURITANIE EN 1987
4.1. LES DONNEES ET LEUR TRAITEMENT
Les captures des crevettiers ne sont pas débarquées en Mauritanie. C'est seulement à partir de 1987, suite à l'accord de pêche CEE-RIM qui inclu la fourniture de données statistiques, que des déclarations de captures ont pu être obtenues. Signalons toutefois que ces déclarations ne sont pas satisfaisantes au plan qualitatif car les prises par espèces présentées sous les rubriques “Divers crustacés” et “Poissons + Crustacés” (Tableau 3) ne sont pas du tout connues. D'autre part, pour le premier semestre 1987, les déclarations sont incomplètes.
Les crevettiers ont été scindés en deux grandes catégories selon leur puissance motrice (CV):
les bateaux de puissance inférieure ou égale à 100 CV,
les bateaux de puissance supérieure à 1000 CV. Cette dernière catégorie n'ayant été présente que pendant le deuxième semestre 1987.
L'analyse en sera approfondie que pour les captures en crevettes spécifiées et pour le deuxième semestre 1987 uniquement. Les traitements de base seront effectués par catégorie de puissance.
4.2. ANALYSE DE LA PECHERIE
4.2.1. Les prises
Les captures totales déclarées en 1987 sont de 1811 tonnes (Tableau 3) et sont constituées à 25% de “divers crustacés” et à 8% de “poissons + crustacés”, soit environ un tiers des captures qui ne sont pas identifiables. Les captures déclarées en crevettes sont de 1112 tonnes dont 1099 tonnes pour le seul second semestre.
Les captures déclarées en crevettes, par mois, et par catégorie de navires sont présentées aux tableaux 4 et 5. Pour le deuxième semestre (Tableau 6) la catégorie “langostino” (Penaeus spp.) représente 66,1% des captures totales de crevettes, les “gambas” (Parapenaeus longirostris) : 29,2% et la catégorie “alistado” (Aristeus spp.): 47%.
L'évolution mensuelle des prises met en évidence une augmentation des captures de Penaeus spp. et de Parapenaeus longirostris de juillet à novembre (Tableau 4 à 6), ce qui semble bien concorder avec les observations de Maigret (1976). Notons qu'au Sénégal les prises de Parapenaeus longirostris diminuent de juillet à décembre, ce qui laisse supposer des migrations saisonnières de cette espèce entre le Sénégal et la Mauritanie, hypothèse qui reste à vérifier. En ce qui concerne les espèces Aristeus spp., les prises mensuelles montrent une évolution en dents de scie.
Les captures déclarées en crevettes seraient très inférieures aux quantités pêchées parce que d'une part, une bonne partie de celles-ci serait incluse dans les rubriques “divers crustacés” et “poissons + crustacés” et d'autre part, les merluttiers et les langoustiers ne déclarent pas leurs prises en crevettes. A cet égard, une étude faite sur les merluttiers au Maroc par Bravo de Laguna (1985) a montré qu'un chalut de 67 mm d'ouverture de maille peut capturer jusqu' à 33% de crevettes (Parapenaeus longirostris) et celui de 40 mm jusqu'à 64%. Il est donc impératif que les prises “accessoires” des différentes flottilles soient connues, ce qui permettra de mieux estimer les captures totales de crevettes dans la ZEEM.
4.2.2. Les efforts
L'effort de pêche par catégorie de navires est donné en heures de pêche et par mois (Tableaux 4 et 5). Pour le deuxième semestre 1987, l'effort est plus important chez les crevettiers de faible puissance et varie entre 4500 et 8100 heures de pêche, alors que chez l'autre catégorie, il varie de 2300 à 4800 heures de pêche. Le jour de pêche. Le jour de pêche moyen est de 16,6 heures de pêche. Pour les deux catégories, on note une corrélation assez nette entre l'effort et les prises des espèces Penaeus spp. et Parapenaeus longirostris. En revanche, pour les Aristeus spp. l'augmentation de l'effort est suivie d'une évolution en dents de scie des prises. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les crevettiers ciblent surtout les Penaeus spp. la nuit et Parapenaeus longirostris le jour ; les Aristeus, ne constitueraient que des prises “occasionnelles”.
ANNEES | CAPTURES (TONNES) |
---|---|
1969 | 1.416 |
1970 | 1.088 |
1971 | 1.083 |
1972 | 1.215 |
1973 | 2.918 |
1974 | 1.130 |
1975 | 1.422 |
1976 | 1.301 |
1977 | 1.335 |
1978 | 1.645 |
1979 | 1.359 |
1980 | 64 1 |
1981 | 311 |
1982 | 1991 |
1983 | 4191 |
1984 | 891 |
1985 | 701 |
1986 | 881 |
1987 | 1.1002 |
Origine des données:
de 1969 à 1981: Bergerard et Ould Cheikh (1983)
de 1982 à 1987: Service des statistiques et de l'économiepêches du CNROP
Notes de la Redaction:
1 Statistiques vraisemblablement incomlètes
2 Couverture statistique incomplète de janvier à juin 1987.
CAPTURES EN KG | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Effort (heures) | Langostino | Alistado | Gambas | Crabes | Divers crustacés | Poissons | Langoustes | Poissons+ crustacés | Total général | |
Janvier | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - |
Février | - | 10 | 1220 | 0 | 2150 | 0 | 140 | 0 | 0 | 3520 |
Mars | - | 2230 | 2010 | 0 | 5570 | 0 | 465 | 0 | 0 | 10275 |
Avril | - | 400 | 2440 | 0 | 5680 | 0 | 440 | 0 | 0 | 8960 |
Mai | - | 0 | 1860 | 0 | 1180 | 0 | 375 | 0 | 0 | 3415 |
Juin | - | 1252 | 507 | 0 | 1726 | 0 | 215 | 0 | 0 | 3700 |
Juillet | 8061,6 | 78127 | 3793 | 29931 | 4305 | 38739 | 541 | 102 | 21065 | 176603 |
Août | 8132,2 | 76868 | 1554 | 20839 | 16630 | 44110 | 1375 | 0 | 21121 | 182497 |
Septembre | 9855,7 | 91038 | 1590 | 44143 | 13955 | 48820 | 610 | 1308 | 22153 | 223617 |
Octobre | 12927,0 | 184542 | 41817 | 72274 | 11219 | 69620 | 130 | 0 | 22510 | 402078 |
Novembre | 11174,0 | 222323 | 95 | 106201 | 1873 | 192061 | 915 | 2570 | 65733 | 591771 |
Décembre | 7994,1 | 74368 | 2479 | 47872 | 11634 | 65541 | 1307 | 1038 | 906 | 205145 |
Total | 58144,6 | 731158 | 59365 | 321260 | 75922 | 458891 | 6513 | 5018 | 153488 | 1811581 |
Mois | Effort (Heures de pêche) | CAPTURES EN KG | PUE (kg/h) | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Langostino (Penaeus spp.) | Alistado (Aristeus spp.) | Gambas Parapenaeus longirosrtris | Total Crevettes | |||
Février | 10 | 1.220 | 1.230 | |||
Mars | 2.230 | 2.010 | 4.240 | |||
Avril | 400 | 2.440 | 28.400 | |||
Mai | - | - | 1.860 | - | 1.860 | - |
Juin | - | 1.252 | 507 | - | 1.759 | - |
Julliet | 4.535,3 | 43.602 | 2.531 | 9.521 | 55.674 | 12,30 |
Août | 5.801,0 | 51.394 | 1.459 | 17.509 | 70.362 | 12,12 |
Septembre | 6.691,8 | 56.889 | 762 | 33.385 | 91.036 | 13,60 |
Octobre | 8.114,0 | 107.977 | 41.087 | 53.375 | 202.439 | 24,25 |
Novembre | 6.828,2 | 158.224 | 45 | 68.749 | 227.018 | 33,25 |
Décembre | 4.224,2 | 37.091 | 2.334 | 31.250 | 70.675 | 16,73 |
TOTAL | 36.194 | 459.069 | 56.275 | 213.789 | 717.204 | 19,81 |
Mois | Effort (Heures de pêche) | CAPTURES EN KG | PUE (kg/h) | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Langostino (Penaeus spp.) | Alistado (Aristeus spp.) | Gambas Parapenaeus longirosrtris | Total Crevettes | |||
Juillet | 3.526,3 | 34.525 | 1.242 | 20.410 | 56.177 | 15,93 |
Août | 2.331,3 | 25.474 | 95 | 3.330 | 28.899 | 12,39 |
Septembre | 3.163,9 | 34.149 | 828 | 10.758 | 45.735 | 14,45 |
Octobre | 4.812,6 | 76.565 | 730 | 18.899 | 96.194 | 20,00 |
Novembre | 4.345,6 | 64.099 | 50 | 37.452 | 101.601 | 23,40 |
Décembre | 3.769,9 | 37.277 | 145 | 16.622 | 54.044 | 14,22 |
TOTAL | 21.949,6 | 272.099 | 3.090 | 107.471 | 382.660 | 17,43 |
Tota Crustacés (Crevettes + Langoustes + Crabes) | 588.857kg |
Poissons | 1.750kg |
D'autres captures de crevettes sont comprises dans la rubrique | |
“Poissons + Crustacés | 12.095 kg” |
MOIS | ESPECES | ||
---|---|---|---|
Penaeus spp. | Aristeus spp. | P.Longirostris | |
JUILLET | 78.127 | 3.773 | 29.931 |
AOUT | 76.868 | 1.554 | 20.839 |
SEPTEMBRE | 91.038 | 1.590 | 44.143 |
OCTOBRE | 184.542 | 41.817 | 72.274 |
NOVEMBRE | 222.323 | 95 | 106.201 |
DECEMBRE | 74.368 | 2.479 | 47.872 |
TOTAL | 727.266 | 51.308 | 321.260 |
% | 66,1 | 4,7 | 29,2 |
4.2.3. Les prises par unité d'effort
Pour chaque catégorie de crevettiers, les PUE mensuelles sont calculées à partir de la prise totale et de l'effort (Tablaux 4 et 5). En comparant les valeurs, on remarque que les PUE moyennes des deux catégories de crevettiers sont du même ordre de grandeur, à l'exeception toutefois du mois de novembre. Sur les six dermiers mois de 1987, la PUE des navires de faible puissance est légèrement supérieure à celle de la'autre catégorie (19,81 et 17,43 kg/heure).
5. CONCLUSION
Les estimations de captures réalisées dans le cadre de ce travail paraissent très approximatives en raison du fait qu'une partie des débarquements se fait à l'étranger d'une part et d'autre part que les prises en crevettes réalisées par les merluttiers et les langoustiers ne sont pas déclarées. La part de crevettes dans les rubriques “divers crustacés” et “poissons + crustacés” des déclarations des crevettiers est également inconnue.
Les Penaeus spp. et Parapenaeus longirostris sont les espèces cibles et les meilleurs rendements semblent être réalisés de juillet à décembre. Les rendements globaux (toutes espèces confondues) seraient de l'ordre de 17 à 20 kg/h soit, pour un jour de pêche moyen de 16,6 heures, entre 280 et 340 kg/jour de pêche. Ils seraient inférieurs, d'environ de moitié, à ceux obtenus au Sénégal, sur une année moyenne (600 à 700 kg/j) (Thiam et al. 1985).
Entre 1986 et 1988, l'effort de pêche a augmenté de 282%. Il est donc opportun, le plus rapidement possible, d'évaluer les stocks et de déterminer le potentiel exploitable annuellement. Pour une gestion rationnelle des stocks de crevettes en Mauritanie, il est également nécessaire d'avoir une estimation fiable des captures réalisées. Ce dernier point suppose que les prises des crevettiers proprement dits soient correctement déclarées et que les captures accessoires des merluttiers et langoustiers soient connues.
6. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Bergerard P. et Ould Cheikh M., 1983 - Evaluation des captures dans la ZEE mauritanienne depuis 1969. Bull.Centr. Nat. Rech. Océanogr. et Pêches, Nouadhibou, 11(1): 251–254.
Bondy (de) E., 1968 - Observation sur la biologie de Penaeus duorarum au Sénégal. Doc. Scient. Prov. Centr. Rech. Océanogr. Dakar-Thiaroye - ORSTOM (16): 50 p.
Bravo de Laguna J., 1985 - Los recursos pesqueros del area de afloramiento del NO Africano - Simposio International sobre las areas de afloramiento del oeste Africano (cabo Blanco y Benguala). IIP, Barcelona, 1985 pp. 761–798.
Crosnier A. et Forest J., 1973 - Les crevettes profondes de l'Atlantique tropical. ORSTOM, Faune Tropicale, XIX, Paris.
Garcia S., 1976 - Biologie et dynamique des populations de crevettes roses en Côte d'Ivoire - Thèse Doctorat es Sciences. Université Aix-Marseille, Nov. 1976 Ronéo.
Lagardère J.P., 1971 - Les crevettes des côtes du Maroc. Trav. Inst. Chérif et Fac. des Sciences, Série Zool., n° 36,140 p. 325 fig.
Maigret J., 1976 - Notes sur quelques crustacés décapodes des côtes de Mauritanie. Bull. Lab. Pêches - Nouadhiou, n° 5, Déc. 1979. pp. 13–27.
Thiam D., Caverivière A., Thiam M., 1985 - La pêche des crevettiers espagnols au large du Sénégal en 1980 et récapitulatif sommaire des résultats pour la période 1977–1980. Doc. Scient. Centr. Rech. Océanogr. Dakar-Thiaroye, 91:35 p.