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PREMIER COLLOQUE INTERNATIONAL SUR LES RESSOURCES GENETIQUES ET LA CONSERVATION DES PROSOPIS

LE COLLOQUE

Comme nous l'avions déjà annoncé dans IRGF No. 16 ce colloque s'est déroulé du 3 au 8 octobre 1988 à Cosquín, Argentine, du 3 au 8 octobre, 1988. 60 délégués de 9 pays y participaient.

Le colloque était organisé par la Faculté des sciences agricoles et d'élevage, Université de Cordoba, en coopération technique avec le Département des forêts de la FAO.

Au cours des différentes sessions, les participants se répartirent en quatre groupes de travail pour examiner les aspects suivants:

OBJECTIFS DU COLLOQUE

Susciter une prise de conscience aux niveaux politique et technique, et dans le grand public, de l'importance nationale et internationale du genre Prosopis; faire le point de l'état actuel du savoir-faire technique et échanger information et expérience; analyser les possibilités d'intensifier les travaux sur le genre Prosopis, notamment en matière de conservation, protection, gestion et étude scientifique des différentes espèces se rencontrant dans son aire de répartition naturelle.

CADRE CONCEPTUEL

Le Colloque a reconnu qu'un développement durable dépend, dans une large mesure, de la conservation et de l'utilisation raisonnée des ressources génétiques végétales et animales. Il est notoire que la pression sur la végétation ligneuse existante est à l'heure actuelle énorme; toutefois, dans le même temps, nous avons la possibilité de faire appel à une masse d'information technique qui nous permettra d'utiliser ces ressources plus efficacement que par le passé. Il est essentiel d'assurer la permanence de leur disponibilité, qui joue un rôle fondamental dans la création de revenus et constitue la base même de l'amélioration du niveau de vie rural.

De nombreuses espèces du genre Prosopis se sont avérées être d'un grand intérêt immédiat ou potentiel pour le développement des zones arides et semi-arides; toute perte de diversité génétique intra- et interspécifique signifie par conséquent que peu à peu nous sommes privés des outils nécessaires pour assurer un développement intégré et soutenu dans ces zones.

Le genre Prosopis constitue un élément d'un système écologique complexe. Bien que le présent colloque ait concentré son attention sur ce genre précis, cela ne signifie pas qu'il faille méconnaître l'intérêt des autres espèces et genres qui lui sont associés, car ils jouent également un rôle important dans le développement des terres arides et semi-arides.

OBSERVATIONS PRESENTEES PAR LES GROUPES DE TRAVAIL

Les principales observations présentées au cours des discussions sont les suivantes:

I. Développement socio-économique

La marginalisation croissante des populations humaines dans les terres arides et semi-arides est due pour une large part aux modes actuels d'utilisation des ressources naturelles renouvelables, qui entraînent une déstabilisation croissante de l'environnement et ne permettent pas un réinvestissement des profits dans ces zones. Les effets de cette marginalisation se manifestent par une diminution de la capacité de production des terres, l'appauvrissement et l'exode des populations rurales, et une dépendance croissante vis-à-vis des zones plus développées.

Les différentes espèces du genre Prosopis jouent un rôle capital dans les zones marginales, c'est pourquoi elles peuvent et doivent être utilisées pour promouvoir le développement socio-économique de ces zones.

Les stratégies suivantes sont proposées pour faire front aux problèmes actuels:

II. Conservation et régionalisation

Les matériels de reproduction actuellement disponibles proviennent de populations présentant de bonnes caractéristiques phénotypiques. Des expérimentations sur le terrain devront être réalisées afin de déterminer les mécanismes génétiques des diverses espèces et l'héritabilité des caractéristiques intéressantes. Ces expérimentations devront faire appel aux espèces les plus prometteuses, et être établies dans une gamme de conditions écologiques différentes dans les pays intéressés, de façon à fournir des informations correspondant à des besoins et à des utilisations finales variées.

Il importe d'assurer une circulation aisée et continue d'information sur les résultats des essais d'espèces et de provenances entre les pays, et notamment entre pays fournissant le matériel génétique et pays bénéficiaire.

Il convient d'intensifier et étendre la recherche phénologique, comme base de techniques d'aménagement à fins multiples (établissement de calendriers phénologiques), et également pour prédire avec plus de précision les possibilités d'adaptation et de croissance des espèces dans un milieu nouveau.

L'utilisation du genre Prosopis dans des systèmes de productions multiples pourrait combler une lacune importante, allant de l'agriculture et du sylvopastoralisme à la foresterie dans les terres dégradées. Les différentes espèces de ce genre peuvent jouer un rôle dominant dans les zones climatiques où elles atteignent leur développement optimal (zones arides et semi-arides), ou un rôle secondaire dans d'autres zones (zones humides et subhumides). Certaines espèces peuvent contribuer à la récupération des sols pauvres, salés ou inondés.

Les conditions écologiques locales détermineront dans une large mesure l'utilisation finale des arbres. Là où les conditions de milieu sont marginales, l'objectif doit être de conserver la ressource, et de se concentrer sur la production de fruits, fourrage, gomme, etc. Dans des conditions plus favorables, on recherchera la production de bois. En vue de conserver la ressource, on pratiquera de préférence une coupe sélective, et on évitera une coupe à blanc qui ne serait pas accompagnée de mesures appropriées de régénération.

Les diverses espèces de Prosopis diffèrent entre elles en ce qui concerne la sensibilité aux attaques d'insectes et de maladies. Il faudra mettre à profit au maximum cette variation dans des programmes d'amélioration visant à sélectionner des arbres résistants aux parasites, sans toutefois négliger les possibilités offertes par l'emploi d'ennemis naturels dans des programmes de lutte biologique.

III. Rôle des banques de gènes dans la conservation des ressources génétiques

La conservation des ressources génétiques est essentielle pour le bien-être, et dans certains cas pour la survie même des populations humaines. Les ressources génétiques sont un patrimoine commun de l'humanité: elles sont indispensables aux générations présentes, mais en même temps nous devons assurer leur disponibilité pour les générations futures. Il est par conséquent essentiel d'accorder à leur gestion la plus grande priorité.

Dans le même temps, il importe de classer et répertorier les informations dont on dispose sur ces ressources, afin de fournir les éléments utiles pour des programmes nationaux et internationaux d'amélioration génétique et de domestication des espèces du genre Prosopis.

Cela souligne l'importance d'un fonctionnement efficace des banques de gènes qui, outre l'entreposage et la conservation de matériels génétiques, devront les gérer, les classer et les évaluer.

Pour répondre à ces exigences, et en s'appuyant sur l'expérience acquise en matière de conservation des ressources, on a rédigé pour le présent colloque un document qui souligne les aspects techniques et les considérations générales dans le fonctionnement d'une banque de gènes pour les Prosopis. Ce document définit d'autre part les objectifs fondamentaux de la conservation génétique, et esquisse les méthodologies à employer pour réaliser ces objectifs.

Le document propose de prendre les mesures suivantes:

IV. Biologie, amélioration génétique et productivité

CONCLUSIONS GENERALES

A l'heure actuelle, les travaux réalisés dans les zones arides et semi-arides du globe sont pour une large part orientés vers l'analyse de questions techniques et scientifiques. Si importantes soient-elles, les solutions à ce niveau n'aideront pas par elles-mêmes à résoudre le problème de la dégradation des forêts et des milieux naturels.

Il importe de sensibiliser sans tarder les responsables politiques et le grand public aux problèmes existants et aux solutions possibles, de façon à amorcer une action qui puisse contribuer efficacement au développement; il importe aussi de les informer des grandes potentialités du genre Prosopis en tant qu'élément de base dans l'utilisation rationnelle des ressources naturelles renouvelables existantes.

Un rapport technique final, plus complet, a été préparé par l'Atélier (69 pp.). Ce rapport devrait, si les ressources financières le permettent, être reproduit pour diffusion générale. Pour plus d'information veuillez contacter: Ing. Agr. U.O. Karlin. Facultad de Ciencias Agropecuarias, Universidad Nacional de Córdoba, C.C. 509, 5000 Córdoba, Argentina.


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