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Conservation et exploitation rationnelle des crocodiles: L'assistance de la FAO

S. Dembner

Stephen A. Dembner est le rédacteur d'Unasylva.

Quelques exemples d'assistance de la FAO à des actions d'aménagement concernant les crocodiliens

GAVIAL ÉLEVÉ DANS UNE FERME et mis en liberté dans une zone protégée d'Orissa, en Inde

Les crocodiles sont une des formes animales qui sont demeurées pratiquement inchangées depuis l'ère des dinosaures. Jusqu'au milieu du siècle, ils abondaient dans les régions tropicales d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Australie, mais aujourd'hui leurs habitats sont soumis à des pressions croissantes du fait des défrichements à des fins agricoles ou industrielles, de l'assèchement des marais, de la modification du cours des rivières par la construction de barrages d'irrigation et de production d'électricité. Tous ces facteurs, s'ajoutant à une chasse incontrôlée des crocodiles dont les peaux sont très recherchées, ont amené la plupart des espèces au bord de l'extinction. En outre, on tue bien souvent les crocodiles tout simplement parce qu'on ne les aime pas, à cause de légendes outrancières qui les accusent d'attaquer les êtres humains, les animaux domestiques et les poissons. En réalité, la plupart des crocodiles ne s'attaquent jamais aux êtres humains ni aux grands animaux domestiques, et, compte tenu de leur taille, ils mangent relativement peu.

Au titre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), des mesures ont été prises en vue de contrôler le commerce international de toutes les espèces de crocodiliens. Elles ont favorisé l'action de conservation en réglementant le marché des peaux destinées à l'exportation.

Cependant, l'exploitation des crocodiles était une source essentielle de revenus pour les populations avoisinantes, et les gouvernements concernés se sont trouvés confrontés au problème classique de la conservation des ressources par une exploitation judicieuse. Principale organisation internationale chargée des problèmes touchant l'alimentation et l'agriculture, y compris les forêts et les pêches, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'occupe de la protection, l'aménagement et l'utilisation des ressources naturelles - dont la faune sauvage - dans le cadre du développement rural. Depuis près de 20 ans, la Sous-Division de la conservation des forêts et des espaces naturels du Département des forêts de la FAO a apporté son aide aux efforts nationaux et internationaux visant en premier lieu à assurer la conservation des crocodiles, et ensuite à promouvoir leur aménagement et leur exploitation rationnelle en vue de procurer des revenus aux populations rurales et des recettes en devises aux pays concernés.

Inde: Sauvetage du gavial

La chasse des crocodiles a été interdite en Inde en 1972, mais à ce moment-là les trois espèces de crocodiliens vivant dans le pays: le gavial (Gavialis gangeticus), le crocodile marin (Crocodylus porosus) et le crocodile de marais (C. palustris) étaient au bord de l'extinction (Bustard, 1974). Ironie du sort, c'est le gavial, qui est totalement inoffensif pour l'homme et dont la peau a le moins de valeur, qui était le plus menacé. La stabilisation des berges des cours d'eau et la construction de barrages avaient considérablement réduit son milieu naturel: les cours d'eau libres. En outre, l'emploi croissant de filets de pêche en nylon a entraîné la capture accidentelle et la noyade de nombreux gavials. Lorsque l'Inde sollicita, en 1973, l'aide de la FAO pour élaborer un plan de protection des crocodiliens, on estimait qu'il restait moins d'une centaine d'individus survivant à l'état sauvage dans le pays. Il existait des effectifs de crocodiles marins et de crocodiles de marais plus importants mais insuffisants pour éviter l'extinction totale de l'espèce à bref délai.

La priorité absolue était donc d'assurer la survie de l'espèce. Au titre d'un projet financé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la FAO a recruté un expert en crocodiles. Au cours d'une mission de 12 semaines, ce consultant et ses homologues nationaux parcoururent l'Uttar Pradesh, le Bengale occidental, l'Orissa, le Bihar, le Tamil Nadu, l'Andhra Pradesh, le Karnataka et le Rajasthan pour recenser les populations survivantes et identifier des habitats favorables en vue d'un repeuplement. S'appuyant sur les résultats de cette tournée de prospection, le Gouvernement indien décida de créer une ferme d'élevage de gavials dans l'Orissa. Une fois le site choisi, la FAO a apporté son assistance pour concevoir et construire des stations spéciales d'élevage, et aussi pour apprendre aux villageois à récolter des œufs de gavial dans la nature. Ce dernier point était particulièrement important, parce qu'un ramassage mal organisé aurait pu entraîner la destruction des derniers sites de ponte.

En une cinquantaine d'années de reproduction active, une femelle de gavial peut pondre jusqu'à 2500 œufs, mais dans la nature le taux de mortalité dépasse souvent 90 pour cent au cours des trois premières années. Dans les écloseries, en revanche, la mortalité a été ramenée à moins de 30 pour cent. Une fois que les jeunes gavials atteignent une taille d'environ 1 m, ils n'ont plus d'ennemis naturels - sinon l'homme (de Vos, 1982).

A l'achèvement du projet, en 1982, plus de 1000 gavials avaient été élevés et relâchés dans des aires protégées ou des sanctuaires, multipliant ainsi par plus de 10 la population totale. Les pécheurs vivant dans ces sanctuaires sont employés comme gardes. Le salaire est supérieur à ce que leur offrent les braconniers pour les aider à localiser les gavials et, étant donné que le braconnage est impossible sans la coopération active ou au moins tacite de la population locale, on a réussi à assurer une protection efficace (FAO, 1983).

Des projets analogues ont été réalisés pour le ramassage des œufs et l'élevage du crocodile marin et du crocodile de marais. Plus de 20 stations d'élevage de crocodiles ont été créées dans une dizaine d'Etats, et des populations suffisantes sont maintenant établies pour assurer la survie de l'espèce et même permettre d'envisager la création de femmes d'élevage commercial de crocodiles pour la peau. Des œufs ou de jeunes crocodiles pourraient être fournis aux villageois de la zone pour entreprendre des petits élevages qui seraient pour eux une source supplémentaire de revenus. Toutefois, la législation en vigueur en Inde ne permet pas l'exploitation commerciale des crocodiles. A l'heure actuelle, la seule utilisation pratique des crocodiles excédentaires est un programme d'échange avec le Gouvernement du Pakistan contre d'autres espèces animales menacées. Toute utilisation plus large nécessiterait une révision de la législation.

LES BÉBÉS CROCODILES sont prêts a éclore après 60 à 90 jours d'incubation

Les crocodiles: Brève description

OEUFS DE CROCODILE récoltés dans la nature par les paysans pour entreprendre de petits élevages

Les crocodiles sont les plus grandes espèces survivantes de la classe des Reptiles et l'un des derniers chaînons vivants les reliant à l'âge des dinosaures.

La plupart des taxonomistes divisent l'ordre des Crocodiliens actuels en trois familles: les Alligatoridés (alligators et caïmans), qui vivent principalement dans les zones subtropicales des Amériques, les Crocodilidés (crocodiles véritables), que l'on trouve dans toutes les régions tropicales du globe, et les Gavialidés (gavials), qui ne comptent qu'une seule espèce en Asie méridionale. Il existe au total 21 espèces connues de crocodiles. A l'exception d'une seule espèce d'eau salée, les crocodiles vivent essentiellement dans les marais d'eau douce, les lacs et les rivières.

Comme tous les reptiles, les crocodiles ont une respiration aérienne et sont des animaux poïkilothermes, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent régler leur température interne que dans une mesure limitée. Ce sont essentiellement des animaux nocturnes; durant la journée, ils aiment rester à terre au soleil, se réfugiant périodiquement dans l'eau ou à l'ombre si la température est excessive. A la tombée de la nuit, ils deviennent plus actifs et passent presque tout leur temps dans l'eau. Les yeux, les narines et les oreilles occupent une position haute sur le crâne et le museau, et restent au-dessus de la surface de l'eau alors que le reste du corps est immergé.

Tous les crocodiles se reproduisent par des œufs, qui ont une coquille dure de couleur blanche et ont à peu prés la taille des œufs de poule ou d'oie. Selon les espèces, la femelle creuse un nid dans le sable ou prépare une sorte de nid de débris végétaux pour y déposer ses œufs. La ponte est annuelle et comprend de 20 à 70 œufs. Souvent, la femelle protège attentivement son nid des prédateurs, mais elle ne couve pas ses oeufs à proprement parler, en ce sens qu'elle ne leur apporte pas de chaleur d'appoint. Après 60 à 90 jours d'incubation, les bébés crocodiles sont prêts à éclore; ils émettent alors des cris aigus qui s'entendent même à travers une couche de terre de 30 cm d'épaisseur et à une distance de 4 mètres.

Les jeunes crocodiles grandissent rapidement, gagnant en longueur près de 30 cm en moyenne par an. Ils arrivent à la maturité sexuelle à un âge de 8 à 10 ans, puis la croissance se ralentit mais se poursuit pendant toute la vie. Les limites de longévité et de taille ne sont pas connues, mais des crocodiles ont vécu en captivité plus de 50 ans et ont, dans de nombreux cas, atteint une longueur de plus de 6 mètres.

Papouasie-Nouvelle-Guinée: Production industrielle de peaux de crocodiles

Les marais et les terres inondées couvrent une part importante du territoire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les possibilités de mise en valeur économique y sont généralement limitées. Dans bien des cas, les crocodiles constituent l'une des rares ressources commercialisables. C'est pourquoi, dans le passé, les crocodiles ont été intensivement exploités pour la vente des peaux, ce qui a fait sérieusement diminuer leurs effectifs. En outre, la destruction d'animaux en âge de reproduction, la vente de peaux de taille trop petite, le mauvais traitement des peaux et une commercialisation déficiente se sont conjugués pour compromettre la productivité et provoquer le déclin de cette activité (Bolton, 1978).

Au début des années 70, le gouvernement a interdit la vente de peaux de plus de 51 cm de largeur au ventre (correspondant à une longueur totale d'environ 2 m), pour tenter de protéger les crocodiles en âge de reproduction. En même temps, il a entrepris une série de petits projets d'élevage en captivité. Plus de 100 élevages villageois ont ainsi été crées, mais la plupart connurent de sérieuses difficultés. En raison des fortes variations saisonnières du niveau de l'eau, les parcs d'élevage étaient inondés à certaines époques de l'année et trop secs à d'autres. Les pompes nécessaires pour maintenir un niveau constant de l'eau étaient trop chères pour les villageois ou, du moins, leur achat rendait l'élevage moins rentable que la chasse des crocodiles sauvages.

Le gouvernement a sollicité l'aide de la FAO, et en 1977 un projet de trois ans a été lancé avec un financement du PNUD. Les opérations d'élevage ont été regroupées sur des fermes commerciales de moyenne ou grande taille, et les petits élevages villageois ont été transformés en stations de capture de crocodiles. Les villageois recevaient un prix fixé officiellement pour capturer de jeunes crocodiles vivants, qui étaient ensuite amenés dans les grandes stations d'élevage. En même temps, le gouvernement a interdit la commercialisation de peaux de moins de 18 cm de large au ventre. Comme les services officiels payaient les jeunes animaux vivants plus cher que les acheteurs illégaux, le braconnage a été réduit.

En 1976, environ 30000 peaux d'une largeur moyenne de 20 cm ont été exportées pour une valeur de moins de 1 million de dollars U.S. En 1982, la largeur moyenne au ventre des 29584 peaux exportées dépassait 28 cm, et leur valeur à l'exportation a été de 2,75 millions de dollars (FAO, 1981).

La FAO a également assuré une formation pour améliorer les méthodes de dépouillage et de salage des peaux destinées à l'exportation, améliorant ainsi la proportion de peaux de premier choix. La création d'une tannerie a été envisagée, mais rejetée pour deux raisons: la première était que la distance entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les principaux marchés européens des peaux de crocodiles aurait pratiquement empêché la tannerie de suivre les tendances de la mode ou de concurrencer les tanneries européennes en place; en second lieu, les emplois créés auraient été peu nombreux en regard des investissements requis.

Se fondant sur le succès du projet de Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Gouvernement japonais a constitué en juillet 1986 un fonds de dépôt pour financer un projet soutenu par la FAO dans la région indonésienne d'Irian Jaya (Nouvelle-Guinée occidentale). Ce projet vise à créer un élevage industriel de crocodiles fondé sur des techniques de gestion rationnelles propres à assurer en permanence des revenus aux populations locales et au gouvernement.

A la fin de 1989, quatre grandes femmes d'élevage commercial avaient été établies, et plusieurs autres étaient à divers stades de création. A Dabra, par exemple, il y a trois élevages, dont l'un, P.T. Reptilindo Ekapratama, abrite actuellement près de 4000 crocodiles. Les contrôles effectués indiquent que les animaux sont en bonne santé et que leurs peaux sont en bon état (Mitchell, 1988).

La plus grande ferme, Bintang Mas, située à Jayapura, a plus de 7500 crocodiles. Elle a conclu récemment un accord d'association avec une société française, qui permettra de traiter les peaux sur place avec des machines et des techniques propres à assurer une valeur sensiblement plus élevée sur le marché international, et une adaptation rapide aux caprices de la demande de l'industrie de luxe (Corten, 1989).

Un des rôles importants du projet d'Irian Jaya est de créer des revenus pour les populations locales. Le village de Pagai, sur le cours supérieur du fleuve Mamberamo, est un exemple éloquent à cet égard. De ce petit village de moins de 250 habitants, comme c'est le cas de nombreux villages de l'intérieur de l'île, il faut plusieurs jours en pirogue et à pied pour atteindre un centre important, et le principal lien avec le reste de la province est une petite piste d'atterrissage. Jusqu'à une époque récente, la seule source de revenus était pratiquement la chasse illicite des crocodiles pour le compte de trafiquants qui payaient des prix dérisoires aux villageois et les encourageaient à massacrer des animaux adultes.

Grâce au projet financé par le Japon, les villageois ont abandonné la chasse des crocodiles adultes pour capturer des jeunes qu'ils gardent dans des parcs construits avec des matériaux locaux peu coûteux. Lorsqu'ils ont réuni suffisamment de jeunes crocodiles pour charger un avion, ils les vendent à l'un des grands élevages de Jayapura. En l'espace d'un an, ils ont ainsi fourni un millier de petits crocodiles qui leur ont rapporté quelque 10000 dollars. Ils ont créé une coopérative intitulée Koperasi Yarui, du nom local du crocodile d'eau douce. Chaque chasseur du village verse 10 pour cent de ses gains à la coopérative, qui lui garantit des prix équitables et lui procure les fournitures nécessaires. Les gains de la coopérative ont aussi permis de construire une école, un dispensaire et une église (Whitaker, 1988).

Le projet comporte également un important volet de recherche et de formation, pour assurer que, une fois terminé le financement extérieur, la Direction de la conservation de la nature soit en mesure de poursuivre et d'élargir le programme crocodiles.

EN PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE, le crocodile a une telle importance historique et économique qua son image est reproduite sur cette pièce de monnaie

Ethiopie: Exploitation des crocodiles

Le crocodile du Nil (Crocodylus niloticus) est présent dans tout le sud de l'Ethiopie. Malgré la chasse intensive pratiquée dans les années 60, des populations viables avaient survécu dans les rivières et les lacs les moins accessibles. Dans les lacs Abaya et Chamo, situés dans la Rift Valley, par exemple, on trouve les plus fortes concentrations de crocodiles d'Afrique.

L'idée d'élever des crocodiles en captivité n'est pas nouvelle en Ethiopie. L'Organisation nationale de conservation de la faune a depuis le début des années 70 suivi les progrès des projets d'aménagement mis en place dans d'autres régions du monde, mais la situation incertaine de la ressource et le manque d'expérience pratique ont freiné les initiatives dans ce domaine. En 1982, cependant, l'exemple encourageant de réalisations dans d'autres pays, dont celles qui sont évoquées ci-dessus, et un projet national du Zimbabwe, a poussé le Gouvernement éthiopien à demander une aide de la FAO pour recenser les populations sauvages de crocodiles et identifier les moyens propres à en tirer des avantages économiques durables (Bolton, 1986).

Avec un financement du Programme de coopération technique (PCT) de la FAO, une étude de reconnaissance a été effectuée dans la Rift Valley. Elle a permis de constater que les effectifs de crocodiles avaient sensiblement augmenté depuis les années 70 et que la population était suffisante pour ne pas être mise en danger par la récolte d'œufs ou la capture de jeunes aux fins d'élevage commercial. On a aussi découvert que les lacs Abaya et Chamo abritent une vingtaine d'espèces de poissons, dont moins d'un quart sont pêchées pour la consommation humaine. Les autres espèces d'après l'étude, pourraient être utilisées pour nourrir les crocodiles. Les déchets produits lors du filetage des poissons commercialisés - près de 50 pour cent du poids total - pourraient aussi être utilisés. L'aide financière de la FAO a également permis à trois techniciens éthiopiens d'aller étudier sur place la ferme d'élevage de crocodiles très prospère de Spencer's Creek au Zimbabwe.

S'appuyant sur les conclusions et recommandations du projet PCT, le gouvernement a acquis un terrain à Arba Minch, sur les bords du lac Abaya, et y a construit une écloserie et des parcs pour crocodiles d'un an. Une assistance extérieure supplémentaire a été demandée pour terminer la station d'élevage et former les cadres. En juillet 1985, un projet de 18 mois exécuté par la FAO au moyen de fonds PNUD a été approuvé. Il a permis de porter la capacité de l'écloserie et des installations d'élevage à plus de 4000 jeunes crocodiles.

Cependant, les approvisionnements en nourriture à bon marché se sont avérés insuffisants parce que l'entreprise de préparation du poisson - qui devait fournir des déchets pour les crocodiles - n'a toujours pas été créée, le financement extérieur espéré ne s'étant pas matérialisé. En attendant, le poisson du lac Abaya est expédié entier à Addis-Abeba où il est préparé pour la vente. En conséquence, la nourriture des crocodiles doit être achetée, de sorte que l'entretien d'un cheptel important de crocodiles n'est pas économiquement viable (FAO, 1988). En attendant que l'usine de préparation du poisson soit achevée, les crocodiles sont vendus très jeunes à d'autres pays souhaitant monter eux-mêmes des élevages.

Malgré ce retard momentané, le projet a démontré qu'un élevage commercial de crocodiles pouvait réussir en Ethiopie, sans compromettre la base de ressources naturelles. En prévision d'un règlement rapide de la question de la nourriture, le gouvernement a présenté à la CITES, en octobre 1989, une demande d'attribution d'un quota annuel d'exportation de peaux de crocodiles, qui a été acceptée.

Conclusion

Les perspectives de revenus réguliers offertes par les crocodiles au plan local comme au plan national sont de plus en plus largement reconnues, et les requêtes présentées à la FAO par des pays membres pour obtenir une assistance dans le cadre d'efforts d'ensemble pour l'aménagement de la faune sont de plus en plus nombreuses. Au cours des 15 dernières années, la FAO a fourni une assistance directe en matière d'exploitation des crocodiles à une dizaine de pays dans toutes les régions du tiers monde et des conseils ou des informations à plusieurs autres. De nouveaux projets ont été récemment lancés en Somalie et à Madagascar. En outre, la FAO coopère activement avec le Groupe de spécialistes des crocodiles de la Commission de la survie des espèces de l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources. Si les populations de crocodiles ne sont en aucune façon hors de danger à l'échelle mondiale, l'assistance de la FAO a démontré qu'avec un engagement résolu des gouvernements on peut faire beaucoup, même avec des investissements relativement modestes et en un temps relativement court, pour la conservation de cette ressource, tout en accroissant le bien-être des populations locales.

Bibliographie

Bolton, M. 1978. Crocodile farming in Papua New Guinea. Oryx 14(4): 365-369.

Bolton, M. 1986. Crocodile farming in Ethiopia. Report on a consultancy. FO: DP/ETH/84/009. Field document. Addis-Abeba, FAO.

Bustard, H.R. 1974. A preliminary survey of prospects for crocodile farming. FO: IND/71/033. Rome, FAO.

Corten, J. 1989. Report on duty travel to Jakarta and Irian Jaya, Indonesia, 6 June-6 July 1989. (Non publié)

de Vos, A. 1982. An evaluation of the UNDP/FAO crocodile breeding and management project in India. FO: IND/74/046. Rome, FAO.

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FAO. 1983. Crocodile breeding and management in India. Project findings and recommendations. FO: DP/IND/74/046. Rapport final. Rome.

FAO. 1988. Crocodile farming in Ethiopia. FO: DP/ETH/84/009. Rapport final. Rome.

Mitchell, G. 1988. Report on a consultancy covering commercial aspects of crocodile farming in Irian Jaya. GCP/INS/060/JPN. (Manuscrit non publié)

Whitaker, R. 1988. Report on a consultancy on crocodile husbandry and management in Irian Jaya, Indonesia. GCP/INS/060/JPN. (Manuscrit non publié)


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