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Ressources naturelles sous-estimées
Forêt et sécurité alimentaire
L'impact socio-économique de la forêt sur la sécurité alimentaire des ménages

Ressources naturelles sous-estimées

Wasting assets-natural resources in the national income accounts. R. Repetto et al. 1989. Washington DC World Resources Institute.

L'ouvrage part de la constatation suivante: dans la comptabilité nationale, seuls les actifs créés par l'homme (bâtiments, matériel, etc.) sont d'ordinaire inclus dans le capital productif dont l'amortissement est prévu. Il n'en va pas de même des ressources naturelles: leur dégradation, bien qu'elle affaiblisse le potentiel de production, n'est pas comptabilisée.

Comme l'écrivent les auteurs, «un pays peut épuiser ses ressources minérales, abattre ses forêts, laisser se dégrader les sols ou exterminer les animaux terrestres ou aquatiques sans que cela ne modifie en rien son revenu tel qu'il est actuellement mesuré».

Cette anomalie tient en partie à ce que les économistes néoclassiques ont en général considéré les ressources naturelles comme presque illimitées et ont fait du développement une fonction de l'épargne et des investissements futurs dans le capital d'équipement.

Les auteurs soulignent que la différence de traitement des ressources naturelles et des actifs créés par l'homme dans le système de comptabilité nationale, mis au point par le Bureau de statistique des Nations Unies et actuellement utilisé par la plupart des pays, transmet des signaux erronés aux responsables et les conforte dans l'idée que la croissance économique peut se fonder sur une exploitation «minière», de la base de ressources. Il en résulte une augmentation temporaire des revenus qui cache un appauvrissement à long terme. C'est particulièrement dangereux pour les pays en développement où, d'ordinaire, les ressources naturelles jouent un grand rôle dans l'emploi et les exportations.

Dans la première partie de l'ouvrage, les auteurs affirment que les ressources naturelles peuvent être traitées de la même façon que le capital dans la comptabilité nationale et qu'il faudrait pour cela réviser les méthodes comptables. Ils examinent les initiatives prises dans ce sens par plusieurs Etats Membres de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), dont le Canada, la France, les Pays-Bas, l'Australie et la Norvège, et ils présentent des projets pilotes visant à réviser la comptabilité nationale en Indonésie, au Costa Rica et en Chine.

Dans la seconde partie, les auteurs prennent l'exemple de l'Indonésie pour montrer comment on pourrait intégrer la dégradation des ressources naturelles dans un nouveau système de comptabilité du revenu national. Des comptes préliminaires des ressources, en volume et en valeur, ont été établis pour les secteurs du bois et du pétrole en Indonésie de 1970 à 1984. Les auteurs concluent de leur étude qu'il est nécessaire de réévaluer totalement les performances économiques de l'Indonésie et d'autres pays utilisant le système actuel de comptabilité nationale et ils demandent que l'on profite du réexamen de ce système en 1991 pour le modifier en profondeur.

M. Palmieri

Forêt et sécurité alimentaire

Forestry and food security. Etude FAO: Forêts no 90 Rome FAO. 1989.

A sa 10e session, en avril 1985, le Comité FAO de la sécurité alimentaire mondiale avait examiné une étude préliminaire du rôle de la forêt dans la sécurité alimentaire et préconisé une étude plus approfondie. En 1986 et 1987, cette question a fait l'objet de débats au sein du Comité des forêts et de trois des commissions forestières régionales de la FAO, qui ont recommandé la réunion d'une consultation d'experts de la FAO.

Cette consultation, qui s'est tenue en février 1988 à Bangalore (Inde), a réuni 57 experts venant de 27 pays et organisations. La Consultation devait s'occuper de toutes les activités ayant une incidence directe ou indirecte sur la production et la sécurité alimentaires au niveau local. Les liens entre les problèmes sociaux, économiques, techniques, environnementaux et institutionnels ont particulièrement retenu l'attention. L'accent a été mis également sur les questions d'équité, à commencer par la sécurité alimentaire des groupes les plus pauvres et les plus vulnérables de la société.

En vue de la Consultation, une série d'études ont été commandées sur divers aspects concernant la forêt et la sécurité alimentaire. Cette étude présente une synthèse de ces documents de base et des conclusions et recommandations de la Consultation d'experts. Elle met en lumière certains des liens entre forêt et sécurité alimentaire, et montre comment les activités forestières peuvent influer et influent effectivement sur la sécurité. Par activités forestières, on entend ici, dans un sens large, l'aménagement et l'utilisation des arbres et arbustes poussant dans les champs et les pâturages aussi bien que dans les réserves forestières. Faisant appel à de nombreuses sources différentes, l'étude compose un tableau des interactions complexes entre les hommes, les arbres, la forêt, l'agriculture et la production vivrière. Elle observe les effets négatifs aussi bien que positifs des activités forestières, et cherche à distinguer les liens entre forêt et sécurité alimentaire qui sont bien démontrés de ceux qui sont encore conjecturaux ou controversés. Allant plus loin, elle expose quelques idées préliminaires sur la façon dont les politiques et les programmes forestiers peuvent être orientés pour améliorer la sécurité alimentaire, en particulier celle des pauvres.

Le tableau présenté est loin d'être complet; il y a de grandes lacunes dans l'information, et certains des exemples sont tirés de rapports isolés qui ne sont peut-être pas représentatifs. Les conclusions formulées doivent donc être considérées comme provisoires; elles fournissent toutefois la base pour une étude plus poussée et ont pour objet de stimuler un examen plus détaillé de cas individuels.

Cette publication a été financée sur les fonds du Programme FAO/ASDI «Des forêts, des arbres et des hommes».

L'impact socio-économique de la forêt sur la sécurité alimentaire des ménages

Household food security and forestry: an analysis of socio-economic Issues. Rome, FAO. 1989.

Cette étude, qui traite des aspects socio-économiques du rôle de la forêt dans la sécurité alimentaire des ménages, rassemble des informations sur l'alimentation et les revenus des ménages qui proviennent effectivement d'activités liées aux arbres et aux produits forestiers. Elle examine leur importance dans différentes situations et divers groupes de population, ainsi que la manière dont l'utilisation de ces ressources évolue. L'étude traite aussi des conséquences de l'amenuisement des ressources forestières, notamment pour la politique forestière et l'aménagement des forêts et des arbres hors forêt.

L'ouvrage se divise en trois grandes parties. La première examine la contribution de la forêt et des aliments forestiers au régime alimentaire des ménages, ainsi que les avantages tirés indirectement d'autres produits forestiers tels que le bois de feu. On suppose souvent que seuls les habitants de la forêt et les chasseurs cueilleurs sont encore tributaires d'aliments forestiers. Les témoignages présentés ici montrent que de nombreux agriculteurs ont également recours aux aliments forestiers pour compléter leur régime. Cette première partie traite des questions clefs suivantes:

· déterminer quels sont les aliments forestiers qui sont consommés, à quel moment ils le sont, et la mesure dans laquelle ils sont exploités;

· les liens entre forêt et nutrition;

· la contribution des aliments forestiers à la sécurité alimentaire des ménages;

· la manière dont l'exploitation des aliments forestiers se modifie avec le développement de l'économie d'échange dans les zones rurales et avec la dégradation croissante des forêts;

· l'intégration des questions nutritionnelles dans les activités forestières.

La deuxième partie de l'étude décrit les revenus et les emplois fournis par la récolte et la transformation des produits forestiers, et examine leur importance pour les ménages ruraux. Les produits forestiers commercialisables offrent des possibilités de revenus supplémentaires, ainsi qu'un recours en périodes de pénurie saisonnière ou imprévue d'aliments et d'argent. Le rôle de ces activités basées sur la forêt varie selon les autres emplois disponibles (notamment dans l'agriculture), la disponibilité saisonnière des produits forestiers, les besoins de revenus en argent, l'accès aux ressources forestières, l'état de ces ressources et l'accès aux marchés.

La dernière partie de l'ouvrage étudie le rôle des arbres dans l'économie des exploitations agricoles et l'incidence possible sur la sécurité alimentaire des ménages d'une intégration des arbres dans l'exploitation agricole. La présence d'arbres rationnellement incorporés dans les systèmes culturaux peut contribuer à la sécurité alimentaire du point de vue nutritionnel et financier en procurant des aliments, des apports aux autres éléments productifs de nourriture, du combustible pour la cuisson des repas, et des produits pouvant être vendus. En même temps, les arbres sont une charge pour les ressources des ménages et entraînent des coûts divers. On identifie les liens entre les arbres et le reste de l'économie des ménages agricoles, les facteurs entrant en jeu dans les décisions de l'agriculteur pour ou contre la plantation d'arbres, et l'impact des cultures arboricoles de rente sur la sécurité alimentaire des ménages.

Cette publication s'insère dans une étude plus vaste entreprise pour le Programme FAO/ASDI «Des forêts, des arbres et des hommes» par l'Oxford Forestry Institute, dont l'objet est d'examiner les aspects socio-économiques du rôle de la forêt dans la production et la sécurité alimentaires, notamment ceux qui se rapportent à la qualité de la vie.


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