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La FAO et la foresterie


Situation des forêts du monde
Le département des forêts de la FAO entreprend une étude mondiale sur l'offre de fibres
Conférence électronique sur le règlement des conflits et la foresterie
Le système d'information de la FAO sur les ressources génétiques forestières
Aménagement participatif des bassins versants, dans le district de Hoang Bô, au Viet Nam.

Situation des forêts du monde

Situation des forêts du monde (SOFO) fait suite à une recommandation du Groupe d'experts en matière forestière de haut niveau, qui s'est réuni au siège de la FAO en octobre 1994. Dans son rapport, le Groupe déclarait: «Le dynamisme actuel de la foresterie internationale offre à la FAO l'occasion de projeter son image de chef de file en informant la communauté mondiale de l'évolution du secteur forestier. Le Groupe recommande dès lors vivement que le Directeur général publie [...] un rapport sur la situation des forêts du monde. Il devrait s'agir d'un rapport à orientation politique faisant autorité, [...] qui mette l'accent sur des questions d'une importance particulière...»

Par la suite, et avec le soutien du Directeur général de la FAO, le Département des forêts s'est engagé à publier un rapport biennal, intitulé Situation des forêts du monde. La première édition de ce rapport est parue en mars 1995. La prochaine sera disponible en mars 1997. Situation des forêts du monde fait pendant à une publication annuelle de longue date de la FAO, La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture, ainsi qu'au document La situation mondiale des pêches et de l'aquaculture, lancé en 1995 et qui doit lui aussi être publié tous les deux

Objectif

Le SOFO a pour objet de faciliter l'accès à des informations régulièrement mises à jour sur la foresterie mondiale et sur les développements récents survenus dans le secteur. Il existe d'autres publications fournissant périodiquement des informations sur la foresterie, mais Situation des forêts du monde est unique car elle est entièrement consacrée à ce secteur et donne un aperçu des questions d'actualité politique et des développements internationaux qui s'y rapportent.

Teneur et structure

Situation des forêts du monde est un document à orientation politique qui décrit la situation, les tendances et les perspectives du secteur forestier à l'échelle mondiale, en mettant l'accent sur les développements récents. Il décrit de manière objective: la situation des ressources, sur les plans quantitatif et, dans la mesure du possible, qualitatif; l'offre, la demande et les flux commerciaux du bois, et le cas échéant des produits forestiers non ligneux; les développements dans le domaine des politiques et des institutions du secteur forestier et ceux qui influent, ou pourraient influer, sur la foresterie. Il présente des informations statistiques aux niveaux mondial, régional et national.

Le SOFO comporte trois parties principales:

· Un examen au niveau mondial du secteur forestier donnant des informations sur les développements intervenus pendant les deux années précédentes. Cette partie comprend des données quantitatives et qualitatives sur: les ressources forestières mondiales la production, la consommation et le commerce des produits forestiers; les perspectives de la foresterie pour les cinq à dix prochaines années. Elle traite aussi des sujets touchant aux politiques forestières. Le cas échéant, l'analyse présente des informations ventilées par région.

· L'analyse approfondie d'un sujet particulier d'actualité au niveau mondial, portant sur une période en général plus longue que les deux années couvertes par la publication.

· Six aperçus régionaux centrés sur les développements récents ou les questions clés intéressant chaque région. Les régions correspondent aux groupes de pays membres des six commissions forestières régionales de la FAO, à savoir: Afrique; Asie et Pacifique; Europe; Amérique latine et Caraïbes; Proche-Orient; et Amérique du Nord.

Une note de synthèse du SOFO est préparée sous la forme d'un document distribué séparément à une plus large audience.

Audience

Le SOFO s'adresse à un large éventail de personnes directement impliquées dans des activités forestières ou concernées par celles-ci aux niveaux national, régional et mondial. Cette audience inclut éventuellement:

· les ministres responsables du secteur forestier et des secteurs connexes;

· le des organisations gouvernementales et non gouvernementales s'occupant de politique forestière ou de la conception et de la mise en œuvre de programmes forestiers;

· les dirigeants et membres d'entreprises du secteur forestier et d'organisations professionnelles;

· les chercheurs, enseignants et étudiants dans des domaines liés à la foresterie;

· les responsables pour les questions forestières des institutions de financement nationales et internationales et des agences de développement multilatérales et bilatérales.

Le document peut intéresser également les médias et le grand public.

Périodicité, format, longueur et langues

Le SOFO est une publication biennale (1995, 1997, 1999...) qui parait à l'occasion des sessions du Comité des forêts de la FAO, qui se tiennent généralement tous les deux ans, en mars ou en avril. Il s'agit d'un document d'une centaine de pages, comportant des tableaux et des graphiques. Il est publié en cinq langues: anglais, arabe, chinois, espagnol et français.

Rédaction et révision

Le SOFO est préparé par le personnel du Département des forêts de la FAO, en collaboration avec d'autres départements de la FAO. Un Comité consultatif de lecture constitué de personnalités extérieures à la FAO est invité à formuler des observations sur la teneur et la structure de la publication.

Distribution

Le SOFO est disponible auprès du Groupe des ventes et de la commercialisation de la FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie. Courrier électronique: [email protected]. La publication est également disponible sous forme électronique sur Internet par l'intermédiaire du FAO Home Page sur World Wide Web (http://www.fao.org) et FAO gopher ([email protected]).

La prochaine édition de Situation des forêts du monde paraîtra en mars 1997.

Le département des forêts de la FAO entreprend une étude mondiale sur l'offre de fibres

Où va-t-on puiser la matière première pour satisfaire nos besoins en produits forestiers? De combien de forêts de production aurons-nous besoin pour couvrir les prévisions de demande future de fibres?

En réponse à ces questions, le Département des forêts de la FAO a entrepris une étude mondiale sur l'offre de fibres. L'objectif de l'étude est formulé en termes généraux comme «contribution à l'élaboration de politiques forestières dans le monde par la fourniture de données fiables, d'informations et d'analyse des sources de fibres industrielles, de leurs marchés et de leur utilisation».

Les fibres englobent le bois fibreux et la matière première non ligneuse destinés aux industries du secteur primaire produisant du bois de sciage, des panneaux dérivés du bois et des produits de la pâte et du papier. La majorité de ces fibres se trouve à l'état de bois sur pied dans les forêts naturelles ou créées par l'homme. Les autres types de fibres se présentent sous la forme de résidus de bois industriels, de papier recyclé et de fibre non ligneuse destinée à la production de pâte, telle que le bambou et les cultures annuelles.

L'étude, qui s'achèvera en 1997, comprendra une description des sources actuelles de fibres industrielles ainsi que la projection et l'analyse des développements futurs en matière d'offre et de demande de fibres à l'horizon 2010, sur la base d'un examen des principaux facteurs les affectant, notamment:

· progrès technologiques de coupe
· biotechnologies
· rendement du matériel
· prix des matières premières
· accroissement démographique
· législation, réglementation et usages
· croissance économique
· qualité des fibres
· certification des produits forestiers/gestion des écosystèmes
· terres des zones protégées ou autres statuts
· concurrence entre utilisations industrielles et non industrielles
· concurrence entre utilisations industrielles
· substitution des marchés.

L'approche précitée devrait déboucher sur un document sur les politiques, qui constituera également un outil précieux pour les secteurs industriel et universitaire. L'étude sera le point de départ d'un processus de sensibilisation des gouvernements aux sources et aux utilisations des matières premières; elle mettra en évidence la nécessité d'améliorer la collecte et l'analyse des données dans ce domaine.

Exécution de l'étude

Un comité directeur a été institué pour conseiller la FAO durant la période d'exécution de l'étude. Ce comité, formé de cadres de l'industrie forestière, se réunit à intervalles réguliers afin de suivre l'avancement de l'étude. Par ailleurs, un groupe de travail, constitué de plusieurs experts de l'industrie et de la FAO, travaille actuellement aux différentes phases de l'étude. Un soutien scientifique additionnel est également fourni par le biais d'une collaboration officielle au niveau institutionnel, instaurée entre la FAO et le Centre allemand de recherche fédérale pour les forêts et les produits forestiers, l'Université suédoise d'Umea et le Service forestier du Département de l'agriculture des Etats-Unis (Station de recherche du Pacifique Nord-Ouest).

Certaines activités seront réalisées durant les phases d'exécution de l'étude, notamment la sélection et l'analyse des données existantes aussi bien à la FAO qu'à l'extérieur, ainsi que le suivi de l'avancement des travaux. Ces activités sont prises en charge par le groupe de travail, des consultants externes et le comité directeur.

Les financements nécessaires sont fournis conjointement par le secteur de l'industrie forestière, les institutions partenaires et la FAO. Le secteur privé a continuellement fourni des cadres et des professionnels pour participer activement aux différentes réunions. Par ailleurs, les institutions partenaires offrent le temps de leurs scientifiques à coût zéro pour aider à préparer les thèmes spécifiques. De même, le Département des forêts de la FAO considère l'étude mondiale sur l'offre de fibres comme une de ses activités prioritaires, et a alloué les ressources financières et professionnelles nécessaires à son exécution.

Cet effort de collaboration entre gouvernements, secteur privé, instituts de recherche et FAO reconnaît l'intérêt d'une meilleure utilisation de tous les avantages comparatifs et débouchera sur un document utile et objectif, conforme aux exigences rigoureuses de la communauté forestière internationale.

Conférence électronique sur le règlement des conflits et la foresterie

Le débat mondial sur le «conflit virtuel» a débouché sur des «relations virtuelles» entre personnes cherchant à aider les divers utilisateurs des forêts mondiales à résoudre leurs conflits. Les organisateurs d'une conférence électronique sur le règlement des conflits, sous la direction de l'Unité de foresterie communautaire de la FAO, sont en train d'achever la compilation des actes de la conférence électronique qui s'est conclue récemment, et d'évaluer ce nouveau moyen d'organiser des réunions à l'échelle du village global.

Quels types de conflits demandent à être résolus en foresterie communautaire? Les conflits dérivent de rapports de force et de l'utilisation affectée à la forêt par un segment donné de la société. Deux exemples illustrent les problèmes et le potentiel de réussite de la recherche de solutions aux conflits dans le secteur de la foresterie communautaire.

Au Cameroun, en 1993, les communautés sont entrées en conflit avec les compagnies d'exploitation transnationales; elles ont kidnappé du personnel étranger des compagnies et bloqué les routes d'accès aux sites d'exploitation. Certains villageois se sont retrouvés en prison. En revanche, à Orissa, dans l'Etat indien du Bengale-Occidental, les villageois ont constitué leurs propres comités de protection de la forêt en réponse à la profonde dégradation des forêts voisines de sal (Shorea robusta). Les membres de la communauté ont fixé des limites à l'utilisation des forêts locales et ont créé avec ou sans autorisation officielle - des patrouilles forestières. Leurs efforts ont été récompensés par la régénération progressive des forêts et l'imitation de leurs programmes par d'autres villages.

Dans ce contexte, l'Unité de foresterie communautaire de la FAO a organisé, du 15 janvier au 28 avril 1996, une «conférence virtuelle» par courrier électronique intitulée «Règlement des conflits sur les ressources naturelles par la foresterie communautaire»,.

Plus de 450 abonnés de 46 pays ont apporté leur contribution à 2 mégaoctets de débats, d'études de cas et de documentation. Les animateurs de la conférence de la FAO ont préparé neuf articles servant de point de départ pour des discussions électroniques sur les relations entre les deux sexes, les inégalités du pouvoir, la viabilité des méthodes traditionnelles de règlement des litiges et les lois régissant l'accès à la forêt et son aménagement concerté.

Les principaux thèmes abordés ont été l'incorporation des questions liées aux spécificités de chaque sexe; les questions juridiques; les systèmes de connaissances indigènes; le pouvoir et l'équité. Les participants ont discuté de problèmes tels que:

· Comment un spécialiste des sciences humaines et un forestier formés aux techniques de résolution des conflits pourraient-ils, en Afrique orientale, faciliter la mise au point d'un plan d'aménagement forestier impliquant toutes les parties concernées?

· De quels outils a-t-on besoin pour analyser les conflits portant sur les spécificités de chaque sexe, nés d'une initiative de foresterie communautaire en Inde?

· Dans les Andes, comment une organisation non gouvernementale a-t-elle réuni de gros intérêts d'exploitation, des responsables du gouvernement et des paysans dépendant de la forêt pour une discussion féconde sur l'évolution des lois forestières nationales?

La langue officielle de la conférence était l'anglais, mais les points focaux régionaux et les groupes de travail nationaux à Quito (Equateur), Cochabamba (Bolivie), Dakar (Sénégal) et Nairobi (Kenya) ont également utilisé l'espagnol, le français, le bambara et le swahili. Des résumés des débats régionaux et nationaux dans ces langues ont été compilés et envoyés en anglais à tous les participants.

Des évaluations de la conférence électronique continuent d'arriver au Secrétariat, mais les réactions jusqu'à présent ont été extrêmement positives. Les gens ont dit qu'ils s'étaient fait «de nouveaux amis» (mais aussi qu'ils avaient «apprécié quelques prises de bec»); la gestion de réseaux est un des points forts du courrier électronique pour l'organisation de conférences.

D'autre part, on ne peut nier les inconvénients d'une conférence par courrier électronique. Comme l'écrit une des participantes dans son rapport d'évaluation, «il est difficile de parvenir à un accord dans une conférence de ce genre. On ne peut même pas amener les gens à répondre à des questions spécifiques ou à commenter des thèmes donnés. Ce genre de conférence fonctionne comme un entonnoir renversé, produisant un foisonnement d'idées sans dégager un consensus. Il me semble que le véritable avantage qu'on en recueille est le plaisir de faire des découvertes inattendues: chaque individu en tire quelque chose pour soi, en s'inspirant d'autrui, même s'il n'y aucune déclaration finale à cet égard. Je peux m'imaginer que c'est frustrant pour les modérateurs et les animateurs, mais c'est bien pour les participants.»

Une autre limitation manifeste est que, en dépit de la croissance rapide du courrier électronique, la grande majorité des personnes s'occupant d'agriculture et de développement rural n'y ont pas encore accès. En revanche, par rapport à une conférence «en direct» qui requiert la présence physique des participants sur le même lieu au même moment, les conférences électroniques peuvent rassembler beaucoup plus de gens d'horizons bien plus vastes.

Pour obtenir les actes de la conférence électronique et le rapport logistique - qui seront disponibles à la fin de l'année 1996 -, prière de s'adresser à l'Unité de foresterie communautaire, Département des forêts, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100, Rome, Italie.

Pays ayant participé à la conférence électronique sur le règlement des conflits

Pays avec abonnés directs au courrier électronique: Afrique du Sud, Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Bolivie, Burkina Faso, Canada, Chine, Costa Rica, Equateur, Espagne, Etats-Unis, Ethiopie, Fédération de Russie, Finlande, France, Ghana, Guatemala, Hong-Kong, Hongrie, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Kenya, Mali, Mexique, Mozambique, Myanmar, Namibie, Népal, Norvège, Nouvelle-Zélande, Ouganda, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Royaume-Uni, Sénégal, Singapour, Suède, Suisse, Taiwan (province de Chine), Thaïlande, Viet Nam.

Pays ayant participé par le biais de groupes de travail: Bénin, Cameroun, Colombie, Ethiopie, Nicaragua, Niger, République-Unie de Tanzanie, Venezuela.

Le système d'information de la FAO sur les ressources génétiques forestières

La prise de décisions informées en matière de conservation et d'utilisation rationnelle des ressources génétiques forestières nécessite des informations fiables et actualisées sur l'état des ressources génétiques et les activités et programmes en cours. Depuis 1993, le Département des forêts de la FAO, en étroite collaboration avec les gouvernements et les instituts nationaux des pays concernés, s'emploie à mettre au point un réseau d'information mondial sur les ressources génétiques forestières. Le but est de fournir des informations correctes et à jour sur les ressources génétiques forestières, qui seront utilisées dans la planification et la prise de décisions aux niveaux sous régional, régional et international. Toutes les informations sont compilées au niveau des pays et portent sur:

· les institutions s'occupant de conservation et d'utilisation des ressources génétiques forestières dans le pays;

· les principales essences arboricoles indigènes et introduites dans le pays et leurs principales utilisations;

· les essences en danger au niveau des espèces et/ou des populations;

· les essences gérées pour la conservation in situ;

· les activités in vivo et in vitro de conservation ex situ;

· les programmes d'amélioration arboricole;

· la disponibilité de matériel de reproduction forestier à des fins de conservation et de recherche.

Les informations essentielles du système ont été fournies par les pays membres de la FAO qui ont répondu à des questionnaires envoyés en 1993 aux chefs des services forestiers de tous les pays. Ces données ont été complétées par d'autres sources, par exemple des informations sur les ressources génétiques forestières incluses dans les rapports par pays soumis à la FAO pour la préparation de la 4e Conférence technique internationale sur les ressources phytogénétiques, qui s'est tenue à Leipzig (Allemagne) en juin 1996.

Dès que le système sera pleinement opérationnel et que ses données auront été vérifiées et approuvées par les pays membres, il sera lancé sur la page FAO du World Wide Web, où il sera accessible à tous les ordinateurs personnels du monde entier reliés à Internet. On envisage de réaliser une mise à jour périodique des informations du système sur la base des données fournies par les instituts des pays membres, mais ni la fréquence ni le modus operandi n'ont encore été fixés.

Pour tous renseignements complémentaires, veuillez contacter la Division des ressources forestières, Département des forêts, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie.

Aménagement participatif des bassins versants, dans le district de Hoang Bô, au Viet Nam.

Les nouvelles politiques du Gouvernement vietnamien concernant l'aménagement des terres et les régimes fonciers visent à distribuer les terres agricoles et forestières aux populations locales. Les individus, les associations locales et les groupes autonomes ont donc la possibilité de jouer un rôle prépondérant dans la mise en valeur et l'aménagement des terres productives. Un projet de la FAO, financé par un Fonds fiduciaire belge, aide l'administration forestière de la province de Quang Ninh à mettre en place un système de planification participative et d'aménagement intégré des bassins versants dans la commune de Bang Ca, dans le district de Hoang Bô.

Il y a quelques décennies encore, les pratiques d'agriculture itinérante ne constituaient pas une menace pour les bassins versants du Viet Nam. Les populations locales, peu nombreuses et appartenant pour la plupart à des minorités ethniques, exploitaient uniquement les sites peu touchés par l'érosion, mais la situation est en train d'évoluer rapidement. En effet, sous l'effet combiné de la croissance démographique rapide et de l'afflux de populations qui quittent les zones de delta fortement peuplées pour s'installer dans les régions montagneuses, ces terres sont soumises à une pression croissante. En outre, les nouveaux-venus exploitent souvent les sols en s'inspirant des techniques qu'ils utilisaient dans les zones de delta, qui se prêtent souvent mal aux zones d'altitude fragiles.

Le projet triennal lancé en juin 1995 s'appuie sur l'expérience et les connaissances des agriculteurs originaires de la région pour promouvoir la gestion intégrée des terres et le développement rural en général, notamment l'utilisation durable des ressources naturelles du bassin versant. Sur la base d'une approche d'Evaluation rurale participative mise au point dans le cadre d'un autre projet de la FAO (Renforcement des capacités nationales pour la mise en œuvre du PAFT en Argentine, au Mozambique et au Viet Nam - soutenu par l'Italie), des organisations communautaires locales s'emploient, avec le concours des services techniques de la province, à favoriser la gestion durable des terres et la conservation de l'environnement, en s'attaquant aux problèmes et en tirant profit des possibilités existantes.

D'ici à la fin du projet, quatre résultats fondamentaux devraient être obtenus. Les quelque 1700 habitants de la commune de Bang Ca auront directement bénéficié d'une amélioration de leurs cultures, de leurs troupeaux et des forêts, dans le cadre d'un environnement dont la stabilité sera garantie, ce qui atténuera leur pauvreté et accroîtra de façon durable leurs moyens de subsistance. Les organisations communautaires locales auront été renforcées et des méthodes et systèmes participatifs d'aménagement intégré des bassins versants auront été mis au point, testés et perfectionnés. Les taux d'ensablement du réservoir de Yen Lap (en aval du bassin versant) auront été réduits, sa durée de vie prévue aura augmenté, et les périmètres d'irrigation situés en aval du réservoir ainsi que les conditions de vie des 160000 personnes qui dépendent du réservoir pour leur approvisionnement en eau seront améliorés. Enfin, des modèles d'aménagement participatif des bassins versants auront été élaborés en vue d'être étendus et reproduits ailleurs, d'abord dans la zone du projet, puis à une échelle plus vaste. Cela contribuera à accélérer l'application de la politique gouvernementale de distribution des terres forestières aux populations locales, actuellement freinée car il n'existe pas de modèles appropriés pour l'aménagement participatif des zones forestières d'altitude.


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